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 Le paradis existe-t-il ? [PV : Juna Kavanez]

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Le paradis existe-t-il ? [PV : Juna Kavanez] EmptyLun 5 Mar - 23:25
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Le paradis existe-t-il ?

J'avais passé la matinée avec différents hybrides, leur faisant passer un court test de personnalité à l'animalerie. Certaines questions qu'ils leur étaient posés était très protocolaire : avaient-ils déjà eu des maîtres, si oui, quel genre de relations avaient-ils eu avec. D'autre beaucoup plus ouverte : pouvaient-ils se sentir rassurés entourés d'humains, se sentaient-ils capable de travailler avec eux, de vivre avec d'autres hybrides. Cela pouvait sembler simple, mais ce n'avait rien de rudimentaire, chaque entre-vue durait au minimum un quart d'heure, essayant de faire en sorte que l'hybride interrogé se sente en confiance. De plus, leurs réactions étaient diverses et variés et je devais m'adapter à chacune d'entre elle. J'avais l'impression que tout cela serait sans fin... Et ce l'était. Cependant alors qu'une certaine monotonie s'installer, un félin apeuré raviva ma motivation.

Le pauvre semblait brisé, venant tout droit d'un centre de dressage particulièrement violent. Son regard vide m'attristait tandis que je commençai à lui poser quelques questions élémentaires comme son nom ou son âge. Il ne répondit pas. J'entrepris alors de le mettre en confiance, lui disant qu'à l'endroit qui l'attendait, il n'aurait pas de maître, qu'il y sera nourri et pourra étudier. Son regard s'illumina alors, prononçant un nom emplit d'espoir : Sofiya. Sans comprendre, je lui demandai ce qui était cette personne. Sa réponse fut sans appel, son regard s'éteignit et il ne prit plus la parole de l'entretien. Il repartit comme il était venu, brisé. Malgré tout ce que j'avais pu lui dire pour gagner sa confiance, rien n'y fut. C'était comme si mon projet avait échoué face à un nom. Qui était-ce ?

Ce nom me hantait, aussi bien que l'entretien qui suivit fut peu soigné. J'avais besoin de savoir qui s'était. Je relus donc tous les papiers du félin, sans résultat. Résignée, j'interrogeai deux hybrides, finissant par me demander si je pourrais avoir cette information un jour, si cet Homme avait réellement existé. Après tout, ce nom très bien n'être qu'une chimère d'un esprit torturé, mais je me décidai tout de même à envoyer un message à Thomas, lui demandant de faire des recherches à ce nom. La réponse ne tarda guère, m'informant qu'une résidence était à ce nom sur l'île. Il ne m'en fallait pas plus, l'espoir que j'avais vu chez cet hybride n'était peut-être pas un mensonge. Finissant cet entretien, j'annonçai à Mia que je la chargeai du reste avant de quitter l'animalerie. Suivi de près par mes deux gardes du corps.

Midi sonnait et je ne pris pas le temps de manger, arrivant devant une immense résidence. Une grille bloquait cependant l'accès et l'accès principal était bloqué par deux hommes visiblement armés. Je descendis alors de voiture, Matthieu et Thomas se mettant devant moi en dévoilant l'arme qu'il portait au niveau de la ceinture. Le message fut clair, chacun dévisageant allégrement la personne qu'il avait en face. On s'approcha ainsi à près d'un mètre de l'entrée avant que l'un des hommes ne prennent la parole, demandant qui nous sommes ainsi que le pourquoi de notre venu. L'ambiance était électrique et je dois avouer que cela se sentit à ma voix lorsque je répondis, la peur faisant frissonnait ma voix. Pourtant je ne reculai pas, si cet endroit était aussi bien garder, c'est peut-être car la piste que je suivais était bonne.

- « Je suis Andréa Akeda et ce sont deux de mes gardes. Bien qu'ils montrent les crocs, je ne viens pas avec des intentions hostiles. Je souhaite juste rentrer et pourquoi pas discuter avec un dénommé Sofiya. »

L'un des hommes en face secoua la tête en guise de réponse et j'haussai les épaules, restant parfaitement immobile. Une minute s'écoula avant qu'ils ne se concertent finalement du regard, celui de droite sortit alors un téléphone de sa poche. Un geste mal interprété par Matthieu qui braqua son arme vers lui. L'instant d'après, deux autres avait suivis, les quatres hommes se braquant mutuellement tandis que le dernier tenait son téléphone immobile. De mon côté, j'avais reculé de deux pas avant de voir qu'aucun coup ne retentit. Les yeux écarquillés, le coeur tambourinant contre ma poitrine, je regardai le spectacle, comprenant progressivement que j'étais la seule à avoir les mains libre. J'inspirai profondément avant de prendre à nouveau la parole, ma voix tremblant comme une feuille morte.

- « Je n'ai aucune idée de qui vous alliez appeler, mais désormais vous allez joindre Sofiya et personne d'autre. Cette personne va nous rejoindre ici afin que l'on puisse parler. Suis-je claire ? »

L'homme serra sa mâchoire avant de finalement acquiesçait, portant le téléphone à son oreille. Pour ma part, j'essayai au mieux de calmer mes émotions. Cette scène avait quelque chose de surréaliste et pour être franche, j'étais à rien de m'effondrer par terre. Je commençai soudain à me demander pourquoi je faisais tout ça, je n'avais aucune idée de ce que je faisais ici ni même des réponses que j'y trouverai... Si questions il y avait à la base. J'étais simplement venue ici sur un coup de tête après qu'un hybride détruit ait prononcé un nom. Tout cela ne valait en aucun cas la mort de qui que ce soit, cela ne valait même pas d'en prendre le risque. Pourtant, on était cinq avec quatre armes et la situation pouvait dégénérer à tout moment et je n'avais toujours pas sonné la retraite. Pourquoi ?

Parce que ce seul nom avait ravivé l’espoir d’un être perdu, un espoir que j’étais incapable de lui offrir. Derrière ce nom se tenait une promesse, quelque chose qui dépassait peut-être l’entreprise que je m’exténuais à construire… Parce que le paradis que j’essayai de bâtir pour les hybrides existait peut-être déjà et que je serai incapable de me coucher sans savoir si c’est vrai. Voilà pourquoi je n’étais pas partie, pourquoi je restais debout et que j’insistais pour rencontrer cette personne.

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Juna Kavanez
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Le paradis existe-t-il ? [PV : Juna Kavanez] EmptyDim 11 Mar - 17:36
Juna Kavanez
Ces derniers temps, beaucoup de projets du FALH que menait Juna s'étaient accélérés d'un coup. Elle avait rencontré Wilson, le chef de la révolution et était encore en train de réfléchir aux résultats de ce tête à tête, son orphelinat avançait bien...Bref, elle avait beaucoup de boulots et très peu de temps libre. Surtout qu'il fallait aussi gérer le centre et les hybrides accueillis pour en prendre soin et leur offrir la vie qu'ils méritaient. Elle était assez fatiguée en ce moment et avait l'impression de s'attaquer à une tâche sans fin...

Ce jour-là, elle était dans son bureau en train de trier sa pile de paperasse énorme. Le meuble n'était même plus visible, seul l'ordinateur portable dépassait. Elle réfléchissait à la suite de cette alliance avec la révolution puis décida de faire une "pause" en s'attaquant à l'agencement des pièces de l'orphelinat. Il fallait bien décider de la future utilisation de chaque pièce et se préparer à l'emménagement...où irait tel ou tel meuble notamment. Elle passait son temps à gommer et à recommencer lorsque son téléphone sonna.

Elle reconnut le numéro d'Eduard et décrocha aussitôt.

- Oui ?

Les yeux rivés sur son plan, elle écouta la voix de l'homme qui lui expliquait qu'une femme, accompagnée de deux hommes armés se trouvaient devant la grille...et cherchait Sofiya. La simple mention de ce prénom lui fit un drôle d'effet. Comment cette femme avait pu entendre parler de la russe partie depuis un moment de Togi ? Elle était intriguée mais au vu de la situation, elle n'avait de toute façon pas le choix d'aller voir. Elle se leva alors, laissant Eduard annoncer un simple "Elle arrive". Alors qu'elle ouvrait la porte d'entrée, ses longs cheveux noirs détachés se mirent à voleter dans la brise d'air. Heureusement, son jean et sa veste, dans un style très biker coupaient toute entrée d'air, lui permettant de ne pas avoir trop froid.

Une fois devant la grille, elle posa son regard rouge sur l'inconnue légèrement en retrait par rapport à ses gardes du corps. Elle, elle s'était approchée de la grille, devant Eduard et son collègue du jour. Elle était une habituée des armes à feu et n'avait aucunement peur dans ce genre de situation. Elle fixa alors son attention sur celle qui dirigeait les deux hommes.

- Je ne sais pas qui vous êtes, mademoiselle Akeda, mais je vous demanderais d'ordonner à vos acolytes de baisser les armes. Je n'ai aucunement l'intention de voir une effusion de sang aujourd'hui, et encore moins devant chez moi.

Elle parlait d'une voix pleine d'assurance, mais en même temps, c'est là qu'elle était le plus à l'aise. Ce genre de situation avait été son quotidien à une époque...Et elle aimait cette sensation de danger, cette sensation grisante que tout pouvait s'arrêter d'un instant à l'autre. Elle reprit alors la parole :

- Si je comprends bien, vous cherchez Sofiya ? Elle a quitté Togi depuis un moment désormais, mais peut-être puis-je vous aider ? Pourquoi la recherchez-vous ?

Elle avait surtout envie de savoir d'où cette inconnue connaissait Sofiya et ce qu'elle en savait. Si c'était une connaissance du passé, la dénommée Andrea devrait reconnaitre Eduard qui avait fait partie des hommes de main de Sofiya, mais pour l'instant, Juna la fixait, ignorant ses hommes, pour se concentrer sur celle qui l'intéressait réellement. Bien qu'en réalité, derrière son assurance totale, elle surveillait du coin de l'homme les deux gardes du corps, tout en attendant ses réponses ou une quelconque réaction.
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Le paradis existe-t-il ? [PV : Juna Kavanez] EmptyLun 19 Mar - 14:24
Anonymous

Le paradis existe-t-il ?

Sofiya, j'allais rencontrer cette personne. Le garde ayant passé le coup de fil m'ayant confirmé sa venue et pourtant je n'étais pas soulagée pour un sous. Après tout, quatre pistolets étaient braqués devant moi et une tension palpable s'en dégagé. Thomas et Matthieu ne m'adressèrent même pas un regard, focalisé sur ceux qui se dressaient devant eux tel des adversaires. Je crois que ce qui me fis réaliser que la situation pouvait réellement déborder à tout moment fut l'absence de remarque de Thomas. Celui-ci devait littéralement mourir d'envie de prendre les choses en mains, chose justifier car il aurait certainement des choix bien plus malicieux que les miens. Mais cela prouvait également que je devais être digne du statut que l'on m'avait donné. S'il s'était tut et ne m'avait donné aucun conseil, c'est car mon poste de supérieur aurait pu perdre de sa notoriété s'il l'avait fait et cela aurait pu semblait être une brèche pour les deux hommes se tenant en face de nous. C'est à des considérations tels que celle-ci que je pensais en attendant l'arrivée de Sofiya, essayant de m'accommoder à cette situation alors qu'un silence pesant régnait.

C'est alors qu'une silhouette se dessina au loin, celle d'une femme, se dirigeant en notre direction. Sofiya était donc une femme... Il faut dire qu'avec un nom pareil, le doute avait été minime. Son style vestimentaire était cependant inattendue, un blouson en cuir rouge, une chaîne autour du cou et des yeux rouges entouré d'une couche d'eye-liner noir. Elle était littéralement à l'opposé de moi, avec mon maquillage poupin, ma robe noire, mon gilet en cachemire et de mes talons aiguilles. Pour être franche, cela ne m'inspirait pas confiance, elle n'avait clairement pas l'apparence de quelqu'un prête à créer un endroit où pourrait vivre les hybrides heureux mais plutôt d'une personne indépendante, prête à tout lâcher pour une virée en moto. C'était vraiment ça la personne sur laquelle l'hybride basé toutes ses espérances ?

Une fois assez proche, elle prit la parole, me demandant de calmer mes gardes du corps. Sa voix était calme, pleine d'assurance, au point que je failli m'exécuter sur-le-champ avant de me rappeler que la seule raison pour laquelle cette personne est venue, c'était justement ces armes. J'avais beau être la première à vouloir voir cette situation s'apaiser, il était hors de question que je m'exécute sans avoir le début du commencement d'une réponse. Je gardai donc le silence, écoutant la suite de ce que cette femme avait à me dire.

Elle m'annonça alors que Sofiya n'était plus sur l'île avant de me demander pourquoi je la cherchait. Une excuse parfaite pour ne pas me la présenter en somme. Un sourire s'affichait cependant sur mon visage, l'information principale à en tirer fut que cette femme n'était pas Sofiya et pour être franche, cela me rassurer. Après tout, elle avait bien plus le style d'un employé jouant les gros bras qu'une directrice. Je pris alors la parole, essayant de ne montrer aucune faiblesse dans ma voix au point d'en paraître presque hautaine.

-"Je crois pourtant avoir demandé Sofiya et personne d'autre. Hors, je me retrouve face à une personne dont je ne connais même pas le nom et qui me demande expressément de baisser mes armes. Je ne crois pas non. Dire que j'ai eu l'amabilité de me présenter, vous auriez au moins pu en faire de même."

Je scrutais successivement le garde qui avait l'appel et la femme qui était venue, comme si j'attendais qu'ils me présentent une solution d'eux-mêmes. Au fond, je me trouvais dans une impasse, si Sofiya était vraiment partie de l'île insister de la sorte ne me mènerait nulle part et si ce n'était pas le cas, n'ayant aucune preuve qu'elle se trouve ici, il suffirait qu'ils continuent leur manège pour que je me retrouve bredouille. J'en soupirai, ajouter à cela que je n'avais qu'une envie c'est que ces armes soient rangées, il allait bien falloir que je fasse des compromis.

-"Soit, en supposant que Sofiya soit belle est bien partie de l'île, j'aimerais parler à celui ou celle qui a pris sa relève. Je sais que cette personne aidait les hybrides et j'aimerais savoir ce qu'elle pouvait bien leur offrir pour que l'un d'entre eux refuse la liberté que je leur offre sous prétexte que je ne connaisse pas cette personne." Expliquai-je simplement avant de reprendre plus froidement. "Je ne suis pas venue ici pour discuter avec des gardes ou des gros bras, je veux voir un représentant."

Cette dernière phrase visait directement la nouvelle venue, je n'avais aucune envie de perdre mon temps avec elle. Avec son attitude ont pouvait certes deviner que ce n'était pas quelqu'un en bas de l'échelle, mais au mieux elle était quoi ? La supérieure de ces deux messieurs ? Au mieux c'était le chargé de sécurité et elle s'occupait de tous les gardes de cette zone, bref, ce n'était pas la personne que j'avais demandée.

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Juna Kavanez
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Le paradis existe-t-il ? [PV : Juna Kavanez] EmptyDim 25 Mar - 11:27
Juna Kavanez
Face à l'inconnu et ses deux gardes du corps, Juna espérait que ses demandes soient exaucées, que la situation s'apaise enfin. Que tous rangent leurs armes...mais visiblement, c'était trop demandé. La dénommée Andrea refusait d'obtempérer et transformait la situation en une espèce de conflit de pouvoir. Bien, elle avait déjà vu ce genre de situation mais si d'habitude, elle avait plutôt été le soutien de la chef de gang à l'arrière, comme les gardes du corps, pas la chef. Elle fixa alors Andrea.

- Je suis Juna Kavanez et contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas un gros bras justement.

Elle n'appréciait pas vraiment le ton employé par cette femme et la façon méprisante dont elle la considérait. Néanmoins, elle avait entendu quelque chose d'intéressant. Un hybride qui avait besoin d'aide, un hybride qui avait connu Sofiya. Elle jeta un bref coup d’œil à Eduard, lui il l'avait surement connu cet hybride. Mais surtout, Andrea était venue sur cette unique information et peut-être qu'elle en savait plus ? Elle allait devoir enquêter.

- J'aimerais savoir ce que cet hybride vous a dis, et surtout où il se trouve en ce moment. Car si vous l'avez laissé dans cet endroit à se débrouiller, nous souhaitons lui venir en aide. Et quelle liberté alliez-vous lui offrir ? S'il l'a refusé c'est surement parce qu'il ne vous estimait pas digne de confiance ?


Une petite pique, une première, tout cela pour faire réagir Andrea, cette femme qu'elle ne connaissait pas. Elle voulait la faire sortir un peu de ses gonds, dans l'idée de la faire parler. Voila, c'était ce qu'elle souhaitait ! Elle devait en apprendre plus sur cette femme, ses connaissances du FALH et ses propres idées. Mais pour l'instant, l'ambiance restait électrique, les hommes prêt à tirer à tout instant.
Juna laissa échapper un sourire.

- Bien, vous cherchez un représentant de l'endroit et vous l'avez droit devant vous malgré ce que vous pensez. J'ai hérité du manoir et de tout ce qui va avec, je gère cet endroit alors dites-moi franchement ce que vous cherchez en venant ici. Ensuite, peut-être pourrions nous parler comme des personnes...civilisées et demander à nos hommes de ranger leurs armes ? Je ne souhaite pas qu'un...voisin appelle la police et je pense que vous serez du même avis que moi là-dessus. Après, seulement et si seulement, je suis satisfaite de vos réponses, alors je vous laisserais entrer pour en discuter dans mon bureau.

Les bases étaient posées et maintenant, elle attendait de voir la réaction de cette femme. De son côté, elle n'en dirait pas plus sur le FALH car elle ne connaissait pas cet individu et ses ambitions. Ce serait trop risqué pour les hybrides protégés ici. Sauf qu'elle avait espéré que ses protégés restent tous bien à l'abri...Elle avait oublié le plus jeune des orphelins. L'enfant, de tout juste 6 ans, un hybride chien, aux oreilles tombantes se précipita sur la grille en pleurant.

- Ne faites pas de mal à Juna ! Laissez-la tranquille, méchante madame !

Eduard baissa son arme, prêt à se précipiter, inquiet, mais ce fut Juna la plus rapide car la plus proche. Alors que l'enfant ouvrait la grille, dans l'espoir de faire partir "la méchante madame" en s'approchant tout près, elle se précipita et le récupéra, pour le protéger. Elle se mit dos au trio, juste pour protéger l'enfant, exposant clairement son dos, se mettant en position de faiblesse. Juste pour un hybride.

- Tout va bien, Manzo, tout va bien. Tu vois, je vais bien, ils ne me feront pas de mal !

Elle le tenait dans ses bras, lui caressant les cheveux d'une main. Elle le considérait simplement comme un enfant, comme tout les autres, ignorant le fait qu'il soit un hybride. Et d'ailleurs, elle ignorait royalement le trio d'inconnu, se concentrant sur l'enfant qui pleurait toutes les larmes de son corps, sous le regard attendri d'Eduard.
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Le paradis existe-t-il ? [PV : Juna Kavanez] EmptyMar 27 Mar - 0:36
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Le paradis existe-t-il ?

J'écoutai la réponse de cette femme : Juna Kavanez. Celle-ci ne semblait pas dérangée le moins du monde par les armes dégainées des hommes autour de nous et refusait d'admettre son rôle au sein de cet établissement. Sur l'instant, je trouvais qu'elle ne faisait guère d'effort pour quelqu'un m'ayant immédiatement demandé de calmer la situation. Certes le terme de "gros bras" que j'avais employé était sans doute exagéré, mais discuter avec celle en charge des quatre ou cinq gardes du périmètre ne m'intéressait pas. J'avais pourtant été clair dès mon arrivée : je voulai voir le responsable des lieux. Je la scrutai d'un air dédaigneux, laissant clairement entendre que ce qu'elle faisait ici était une perte de temps, mais cela ne l'empêcha pas de demander des informations. Elle voulait des informations sur l'hybride qui m'avait donné le nom de Sofiya, se faisant passer pour des saints tandis qu'elle dénigrait ouvertement le travail que je faisais. Pour m'agacer : elle avait fait mouche et pourtant, je réussi à rester lucide face à la situation.

-"Je vois que vous avez la langue bien pendue, mais permettez-moi de vous dire que la provocation ne vous aidera pas à me soutirer des informations. Si Sofiya est vraiment partie, rien n'affirme que vous continuez sur la même voie. Il est hors de question que je donne des informations sur quelqu'un qui m'a permis de remonter jusqu'ici à une organisation cachée. Je n'ai aucune garantie qu'il ne lui sera rien fait."

J'avais beau dire que la provocation ne marcherait pas, mes paroles étaient prononcées avec rage et je ne me souvenais pas avoir autant froncé les sourcils depuis longtemps. Cette femme me faisait perdre mon temps, elle me provoquait et le pire, c'est qu'elle ne voulait pas lâcher le morceau. Se faisant littéralement passer pour la légitime propriétaire des lieux. Cependant, dans son tissu de mensonge, elle mit à jour un élément important : si la situation continuait ainsi, des voisins n'allait pas tarder à appeler la police et je partirai sans aucune information. Dire qu'elle me crachait même son plan au visage. J'avais le choix entre déposer les armes et me retrouver à la merci de cette hypocrite ou repartir sous peu lorsque j'entendrai le son des gyrophares. En bref, je n'avais aucun moyen d'obtenir ce que j'étais venue chercher.

Tandis que je réfléchissais aux meilleurs moyens d'obtenir des informations, un enfant fit son apparition, dépassant Juna sans que personne ne s'aperçoive de lui avant. Il courait vers la grille, des oreilles canines tombant le long de sa tête : un hybride. Pourquoi courait-il vers la grille ? Essayait-il de s'échapper ? Ces questions n'étaient pas la priorité, demandant à Thomas et Matthieu de baisser leurs armes d'un geste de la main lorsque l'on s'échangea un regard. Il était hors de question de mettre la vie d'un innocent en jeu, pas pour ce genre d'information. Je m'apprêtai à annoncer qu'on rendait les armes lorsque l'enfant cria quelque chose à mon égard.

-”Ne faites pas de mal à Juna ! Laissez-la tranquille, méchante madame !”

Je restai sans voix face à son annonce, celui-ci ouvrant la grille, tandis que tout le monde baissait ses armes, Juna et l'un de leur garde se jetant vers lui. La scène me sembla surréaliste, la femme se retrouvant à terre dos à moi tandis qu'elle recouvrait l'enfant comme pour le protéger. Ils étaient à mes pieds, Juna prononçant des paroles réconfortantes. Les yeux rond, je regardai le résultat plusieurs secondes comme pour en comprendre le sens : elle venait de risquer sa vie pour cet enfant sans aucune garantie tandis que j'étais resté les bras croisées... J'étais la "méchante madame".

-"J-Je crois que j'ai du mal te juger." soupirai-je toujours aussi agacée. "Je ne suis toujours pas convaincue que tu sois la propriétaire des lieux, mais aux vues de ce que je viens de faire je retire ce que j'ai dit. Tu n'es pas un gros bras et tu mérites mon respect. Visiblement nous partageons des valeurs communes."

Je continuai de regarder la scène, ne sachant pas si elle m'avait entendu. De toute manière, ce n'est pas comme si j'allai me répéter. Je me sentais mal rien que de les regarder ainsi, décidant de les contourner en me dirigeant vers la grille.

-"Je te laisse calmer cet enfant, je ne penses pas que ma présence va aider en quoique ce soit. Je t'attendrai à l'intérieur, comme tu l'as dit il est temps de parler comme des personnes civilisées... Je ne sais pas si Sofiya est vraiment partie, mais tu feras largement l'affaire."

Sur ces mots, je franchis la grille, lançant un regard vers le garde qui regardait la scène d'un air attendri. Celui-ci sembla hésiter un moment, mais finit par se diriger quelque part. Je le suivis accompagnée de mes deux gardes jusqu'à une salle vide, l'homme se postant à la porte en annonçant que je n'irai nulle part ailleurs avant l'arrivée de Juna. Je pris alors une place assise tandis que je demandai à Thomas et Matthieu d'attendre dehors. Il était temps de discuter sans qu'une arme ne soit présente. J'attendis ainsi le retour de cette femme.

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Juna Kavanez
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Le paradis existe-t-il ? [PV : Juna Kavanez] EmptyDim 1 Avr - 9:42
Juna Kavanez
Juna restait sur ses gardes, la situation pouvait s'envenimer à tout instant et elle n'était nullement partie pour se calmer. Bien au contraire. Et elle n'avait aucune envie de se retrouver au beau milieu d'un échange de tir et que les gardes soient blessés...Et si un quelqu'un se prenait une balle perdue ? Quelqu'un d'étranger à ce conflit inattendu ? Elle essayait de désamorcer la situation quand elle vit passer Manzo.

Sans réfléchir, elle s'était précipitée pour le protéger. Tant pis si elle était blessée, mais il était hors de question que cet enfant paie pour les décisions des adultes ! Le couvrant de son corps, elle tournait le dos à sa potentielle ennemie qui semblait s'être calmée d'un coup. Comme si la présence de cet orphelin calmait toute agressivité autour de lui. Elle leva les yeux vers l'inconnue.

- Nous en parlerons dans mon bureau alors. Eduard, je te laisse les guider, s'il te plait.


Il hocha la tête, invitant alors le trio à le suivre jusqu'au manoir. Juna se releva alors, aida Manzo à se relever et s'accroupit devant lui.

- Tu m'as fait peur, Manzo. Ne refais plus jamais ça, d'accord ? Je sais que tu as voulu aider, mais c'est dangereux ! Cette femme n'a pas l'air trop méchante mais si jamais ils avaient tiré ? Tu comprends ce que je veux dire ? Évites de t'approcher de la grille dans ce genre de situation ou même, tout simplement quand il y a des inconnus. Maintenant, tout va bien. Il ne m'arrivera rien, il n'arrivera rien à personne, je te le promets ! Allez, tu me fais un petit sourire ?


Elle essuya les joues de l'enfant qui lui adressa un faible sourire. Elle lui ébouriffa les cheveux et lui proposa de retourner jouer avec les autres orphelins. Il repartit en courant alors qu'elle refermait la grille.
Juna soupira en retirant l'herbe humide qui s'était collée à son jean. Maintenant, elle allait devoir faire à nouveau face à cette Andrea et comprendre pour de bon qui elle était et ce qu'elle voulait !
Elle se dirigea alors vers le manoir, jusqu'à la pièce où Eduard avait emmener le trio. Comme d'habitude, il s'agissait de la salle de réunion du rez de chaussé, une pièce où il n'y avait rien d'autre que la grande table pour accueillir tout le monde et un petit frigo pour des rafraichissements.

- Bien, suivez-moi dans mon bureau. Nous allons pouvoir parler sans oreille indiscrète maintenant.

Elle lui fit signe de la suivre alors qu'elle se dirigeait vers l'autre porte de la pièce qu'elle déverrouilla. Elle entra dans son bureau, constitué d'un petit coin confortable avec fauteuils et canapé deux places, ainsi qu'une table basse. Devant l'unique fenêtre se trouvait son bureau...rempli de paperasse et d'un ordinateur portable dans un coin. Un café attendait là, surement refroidi suite à toute cette histoire.

- Asseyez-vous donc, souhaitez-vous quelque chose à boire ? Reprenons, vous avez parlé à un hybride pour je ne sais quel projet qui vous a parlé de Sofiya. Dans l'espoir d'en apprendre plus, vous êtes venues ici, avec juste ça comme information ? Comme vous l'avez si bien deviné, nous avons effectivement une...organisation un peu spéciale ici. Secrète comme vous l'avez dit. Mais je ne dirais rien de plus sans savoir qui j'ai en face de moi et vos motivations. Pourquoi chercher autant sur Sofiya et ce qu'elle a créé ?

Juna était réellement curieuse et puis, cette femme avait baissé les armes en voyant arriver un enfant. Un hybride en plus. Était-elle du genre à protéger les hybrides, elle aussi ? Si c'était le cas, peut-être qu'il serait intéressant de s'en faire une alliée ? Elle semblait avoir pas mal d'argent et de la protection, ce qui était un bon point pour une organisation comme le FALH qui était un gouffre en argent.
Elle réchauffa son café et apporta à Andrea la boisson demandée si elle en avait demandé une puis s'installa dans un fauteuil, buvant une gorgée de son café. Par la fenêtre, comme si toute tension s'était envolée, quelques enfants, tous hybrides et de différentes races, ailés, à cornes, ou oreilles et queues, s'était remis à jouer dans un jeu similaire au foot.

- Vous savez, ce n'est pas tout les jours que quelqu'un se pointe ainsi en réclamant Sofiya. Et ça ne m'étonne même pas que les armes soient sorties, elle n'avait pas que des amis, surtout en dehors de cette institution. Mais c'est une femme au grand cœur qui a juste toujours eu des méthodes plutôt directes...Je dois avouer que je regrette son départ mais c'est ainsi. Elle est allée vivre ailleurs et surement se trouver une autre cause à défendre. Elle est ainsi !

Un sourire apparut sur son visage accompagné d'un regard nostalgique. Elle tourna sa cuillère dans son café, se perdant alors dans ses souvenirs aux côtés de cette grande femme qu'elle avait longtemps admiré.
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