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 Berlin... une dernière fois ?

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Berlin... une dernière fois ? EmptyMer 10 Avr - 11:41
Constantine Meyer
Ma valise était prête, celle de Jana aussi. Il ne restait plus qu’à aller récupérer Aumérine chez elle et nous pourrions nous rendre au port. Encore une fois, je devais laisser Sofia à Togi car il m’était impossible de l’emmener avec nous. J’aurais vraiment voulu qu’elle puisse venir mais elle ne pouvait pas quitter l’île. Et si elle en avait eu l’autorisation, pas sûr que Kenichi soit d’accord pour laisser sa meilleure combattante s’éloigner de lui, même pour quelques jours. Avec un soupir, je fermai le sac de ma compagne et le lui donnai. Elle ne disait rien depuis ce matin et ce n’était pas bon signe. Mais je n’avais pas le choix. Pendant notre absence, elle irait chez Lyne. J’espérais ne pas retrouver l’ex compagne de mon père en plusieurs morceaux. Mais j’imaginais que tout se passerait à peu près bien. En plus, Sofia pourrait la suivre à l’arène pour regarder des combats. Elle s’ennuierait moins… Une fois l’appartement verrouillé, nous nous rendîmes à pieds chez la jeune interprète. Elle nous accueillit chaleureusement, nous présenta son « collègue de travail » avec qui elle vivait et qui était très fan de Sofia. Elle montra sa chambre à ma compagne… qui s’y enferma immédiatement.

- Euh… fit Lyne perplexe.

Je grimaçai, laissai la demoiselle s’éloigner pour montrer le reste de l’appartement à Jana.


- Sofia ? appelai-je.

Aucune réponse évidemment. Je soupirai, me collai à la porte.


- J’t’ai déjà expliqué, j…

Non, pas la peine. J’allais encore plus l’énerver. Comme les deux autres fois, il ne s’agissait que de quelques jours, quatre pour être plus précis. Mais c’était beaucoup trop long, pour elle comme pour moi.

- Je t’appelle quand on arrive à Berlin.

Par « je t’appelle », je voulais dire sur le téléphone de Lyne étant donné que Sofia ne possédait pas le sien. Je me demandais si c’était une bonne idée de lui en acheter un. Il faudrait lui apprendre à s’en servir et j’avais un peu peur qu’elle le casse. Le cœur en boule, je posai ma main contre le panneau.

- Ich liebe dich.

Je n’attendis pas plus longtemps et retournai auprès des autres. Lyne donnait des barres de céréales à Jana. Un dernier au revoir et nous voilà en direction de l’appartement d’Aumérine. Ma jeune sœur nous attendait à l’arrêt de bus le plus proche, prête.

- Tante Aumé !

Jana se jeta dans ses bras. Je ne savais absolument pas pourquoi elle tenait tant à l’appeler comme ça mais si ça lui faisait plaisir… Et cela ne semblait pas déranger la jeune infirmière. J’espérais seulement que son père n’en entende pas parler. Il pèterait encore un plomb… Je dis bonjour à ma sœur, regardai ma montre.

- On a encore un peu de temps si le bus arrive à l’heure, fis-je remarquer en déposant la valise de Jana sur la mienne.
- Meyer, je peux manger ça ? S’il te plaît ? demanda Jana en montrant une des barres de céréales données par Lyne.
- OK mais juste une. Garde les autres pour le goûter.

Contente, elle savoura son deuxième petit déjeuner.
Humaine - Membre FALH
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Aumérine Lefèvre
Age : 25
Emploi/loisirs : Assistante vétérinaire pour hybrides. Discrétion garantie.
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Berlin... une dernière fois ? EmptyMer 10 Avr - 19:11
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Petit dej?

Bon, la valise, c'est bon, les papiers c'est bon, les vêtements, ca ira, le travail, ça a été vu avec les collègues du centre hospitalier et je n'ai pas encore eu de rendez vous libéraux. Lucah? Lucah il s'en sort très bien. Je lui ai demandé dix huits fois ce matin, le frigo est plein, je lui ai donné des livres à étudier et des exercices à faire. Et au besoin, Yoko san gardera un oeil sur lui. Elle est carrément celle qui m'a mit à la porte la dix-neuvième fois que je demandais à Lucah si ça irait pour lui et que j'étais désolée de le laisser si tôt. Le FALH a été prévenu d'un SMS laconique ("pbs persos serait pas dispo cette semaine."), bref, je crois que tout est bon. Ca ne m'empêche pas d'être nerveuse. J'ai revérifié 25 fois ma valise, pour être sure qu'elle passera à l'aéroport. J'ai prévu, outre l'inévitable robe noire (achetée d'occasion hier et mon père s'en contentera) des vêtements pour trois jours (un bas et trois hauts ça suffira), une trousse de toilete sommaire, et tout le reste c'est de l'activité. Cahier de coloriage, ordinateur, une vieille console de jeux récupérée en vide grenier, trois clefs USB de musiques, films et livres... Bon, au final la valise est assez petite pour passer en cabine ce qui devrait me simplifier l'enregistrement de l'avion. Le seul truc qui m'inquiète c'est le pilulier. J'ai l'ordonnance à côté ("lexomil 1/4 chaque soir et en cas de crise de panique") mais je sais pas s'ils m'autoriseront à l'avoir avec moi quand même. Pareil pour les bonbons de plantes que j'ai préparé hier pour le mal des transports et l'anxiété, et enfermés dans une boite de ricola... Et ma barette? Elle est metallique, ça va passer?

Bref, quand mon frère et sa pupille arrivent, ça fait vingt bonnes minutes que je poireaute à l'arrêt de bus, merci Yoko San, en angoissant sur diverses questions. Le voyage en avion. Je suis arrivée, j'étais presque en UM, les gosses qui voyagent avec une hotesse, là. Certes, là j'serai pas seule non plus, mais presque et c'est flippant. Et puis surtout l'enterrement de Nicolaus. Auquel je n'ai concrètement rien à faire. Et si "on" parle dans mon dos? J'ai aucune existence "légale", et je ne veux pas qu'on me traite d'ariviste ou je sais pas de quoi. Ca pourrait bien se passer. Et la lune pourrait être rose aussi. J'ai le son a fond dans les oreilles, ignorant les gens qui attendent comme moi pour le bus, trop focalisée sur mes interrogations. Et Maman? Patrick m'a dit qu'elle n'avait plus le droit de m'approcher à 20m. D'ailleurs, je sais qu'il a parlé à mon frère hier ou avant hier, mais je ne sais pas ce qu'ils se sont dit exactement. Juste que j'ai des papiers à lui donner, comme quoi c'est mon accompagnant pour prendre l'avion, et que j'ai l'autorisation de mon tuteur pour ce voyage et tout...

La présence de mon frère et de Jana me redonne aussitôt le sourire. J'atrappe Jana pour répondre à son calin avec plaisir. Calinou! Ce qui est bien avec cette gamine c'est que mon manque affectif ne la dérange pas, je peux lui faire des calins. Plein de calins! Et puis un gros calin à mon frère, pour lui donner l'énergie de survivre à ce voyage.

"Salut princesse! Alors comme ça, on refile une gastro à tout le monde? Tu vas mieux maintenant?"

Hein, quoi, comment ça je la noie sous les questions? Oups, j'ai pas éteint mon casque, alors certes il est plus sur mes oreilles mais bon, il beugle un peu trop. J'éteinds le casque, écoute la puce, et rit en la voyant manger sa barre de céréales. Je refuse d'un sourire quand elle m'en propose une et hoche la tête à mon frère quand il parle du bus.

"Si c'est comme le précédent il aura même deux trois minutes de retard. Ca va, toi?"

Plusieurs question en une. Est-ce que physiquement il a récupéré de sa gastro? J'aurais bien été le voir mais si c'était pou être malade à mon tour... Inutile. Par contre je me demande si il en a profité pour aller voir son voisin du dessous celui qui l'agace et qui aurait un truc coincé dans le... Qui sait, ça aurait pu être un moyen pour lui de l'aider à expulser... Je pars encore un peu loin là. Bref, est ce que physiquement ça va? Est-ce que psychologiquement ça va? Je ne sais pas trop pourquoi il emmene Jana, un truc en rapport avec sa mère. Mais je ne serait pas étonnée qu'il envisage (consciemment ou non) de se servir de l'enfant pour ne pas se laisser le temps d'être triste ou en colère. Plus la seconde que la première à mon avis. Enfin, c'est un ressenti, je ne sais pas plus. Je sais juste que je dois le soutenir.

"Patrick m'a donné des papiers pour toi aussi. Et Yoko San m'a mise à la porte, tu te rends compte? Soi disant je la rendais folle à tourner en rond..."


Je parle pas un peu pour ne rien dire, là? Eh, j'ai dit que je voulais être un soutien pour lui, pas un boulet! Faut que je me calme sinon il va comprendre que je suis hyper nerveuse. Bonbon. Bonbon aux herbes. De la poche extérieure de mon sac, je sors la pochette plastifiée contenant les documents à donner à Constantine, et la boite de bonbons

Avec Constantine Meyer
Mérine s'exprime en Français, Japonais, Allemand, Anglais ou |par signes|.

Sauney de Never Utopia



Dernière édition par Aumérine Lefèvre le Jeu 11 Avr - 19:48, édité 1 fois
Humain - Neutre
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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyMer 10 Avr - 19:46
Constantine Meyer
- Si c'est comme le précédent, il aura même deux-trois minutes de retard, déclara Aumérine. Ça va, toi ?

Je répondis par l’affirmative. Le voyage s’était organisé plutôt vite après mon arrêt maladie mais j’avais su me reprendre, comme Sofia.

- Patrick m'a donné des papiers pour toi aussi, annonça ma jeune sœur. Et Yoko-San m'a mise à la porte, tu te rends compte ? Soi-disant je la rendais folle à tourner en rond…

J’eus un demi sourire. J’imaginais très bien Aumérine faire les cent pas chez elle en attendant notre arrivée, et sa logeuse la mettre dehors à coup de pied au cul parce qu’elle en aurait eu marre que la demoiselle recompte encore et encore le nombre de chaussettes à emporter. Après m’avoir donné la pochette de documents, elle fouilla encore dans son sac et en sortit une boîte de bonbons aux herbes. Je feuilletai rapidement ce qu’elle venait de me transmettre. Elle devait avoir des autorisations pour voyager seule. Or, je l’accompagnais cette fois-ci. Le premier document attestait que j’étais responsable d’elle, de l’aller au retour, le second était une permission de son tuteur, etc. Je rangeai le tout dans mon bagage à main. Je ne pensais pas devoir sortir ces papiers au port ou à l’aéroport mais on ne savait jamais.
Le bus arriva. Nous montâmes à bord et partîmes vers le port. C’était à seulement dix minutes, de quoi nous laisser choisir nos places sur le bateau avant le départ. Il y avait du monde au port. L’école avait pourtant commencé au Japon et ce n’était pas forcément une période pour le tourisme.


« Va comprendre... »

Nous embarquâmes, trouvâmes des places côte à côte. Mais Jana voulait absolument aller regarder l’eau. Je laissai Aumérine qui écoutait sa musique, accompagnai la petite fille sur le pont. Il ne faisait pas très beau, j’espérais avoir un meilleur temps à Berlin.

- Regarde, on voit la grande roue de la fête fraine ! s’exclama Jana en pointant Togi du doigt.
- Foraine, corrigeai-je.
- Foraine, répéta-t-elle.
- Et descends de là, tu vas tomber.

Elle obéit, contempla sagement le paysage. Avec ses histoires d’achat immobilier, Aumérine m’avait beaucoup fait réfléchir à ma propre situation. Pour être honnête, je n’avais plus rien à faire sur le continent européen. Je vivais à Togi désormais, et ne me voyais pas quitter l’île pour faire ma vie ailleurs. Et si j’achetais une maison avec un jardin ? Sofia et Jana pourraient prendre l’air autrement que sur un misérable balcon et nous aurions plus de place, et de liberté pour quelques travaux. Cela faisait un moment que j’y réfléchissais. Je ne savais pas trop quoi décider.

- … er ! Meyer !

Je secouai la tête. Jana me tirait par le pan de la veste.

- Il faut rentrer, il commence à pleuvoir.

Effectivement, quelques gouttes tombaient par-ci par-là. Je pris Jana par la main et nous rejoignîmes Aumérine à l’abri. Elle était en train de parler à un jeune homme qui la dévorait littéralement des yeux. Quand il me vit, il pâlit légèrement et bredouilla un « On s’voit plus tard » avant de filer comme s’il avait vu le diable en personne.

- C’était qui ? demandai-je en le suivant des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse.
Humaine - Membre FALH
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Aumérine Lefèvre
Age : 25
Emploi/loisirs : Assistante vétérinaire pour hybrides. Discrétion garantie.
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Berlin... une dernière fois ? EmptyMer 10 Avr - 20:02
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Petit dej?

Pas de commentaire au sujet des papiers. Tant mieux. Et personne ne veut de mes bonbons aux herbes. La aussi, tant mieux. Ça fait plus pour moi! Dans le bus, je me retrouvais à mener une conversation à bâtons rompus avec Jana à propos d'un dessin animé qu'on avait toutes deux regardé. Avantage de la gamine passé le "tu connais?!" elle avait rien eu à faire de ce que c'était pas de on âge et mon avait échangé sur nos personnages préférés. Le mien étant le méchant classe et chelou qui veut voler les pouvoirs des gentils... Et que je sens bien partie la révélation de la saison 3 "Mais en fait, c'est pour retrouver mon amour perdu!" Forcément du coup Jana est pas d'accord et on se retrouve à se chamailler la dessus. Mais c'est moi qui gagne, avec un argument choc: "Ouais, mais il s’appelle le PAPILLON! Et moi j'aime les papillons!" auquel la réponse est "ben c'est mieux les coccinelles!" Un partout balle au centre, et on embraye sur autre chose. Le bateau. Gros ferry, plein de monde... et des nuages. Merdique quoi. Et Jana veut partir voir la mer. Si il faisait beau, je dis pas. Mais là, avec les nuages, bof. Je préfère de loin rester avec les affaires à ranger proprement mes papiers d'identité dans la poche extérieure de ma valise à main. Et remettre la musique. Parce que du coup j'ai le générique du dessin animé dont on parlait dans la tête, et comme je l'ai aussi dans ma playlist autant l'écouter pour l'exorciser. Je fredonne donc en regardant vaguement par la fenêtre le pont avec Jana qui monte sur la rambarde, quand je sens un mouvement à mes côtés

"Non, la place est prise"

Euh, une personne normalement constituée se contenterai de se barrer, mais non. J'éteins à nouveau mon casque et tourne la tête vers l'insistant. Deux dixièmes pour le jauger, et je sais déjà ce qu'il va me dire. Au passage, est-ce qu'il est conscient du fait que contrairement à lui, j'ai une bonne raison de ne pas être au lycée? J'en doute. Je fais facilement plus jeune que mon âge, surtout quand je suis tranquille, détente et en train d'écouter des génériques de dessin animés adressés à des fillettes de 8-10 ans.

"Euh salut Mam'zelle... T'avais l'air de t'ennuyer toute seule... Et comme t'as l'air mignonne et sympathique, j'me demandais si tu voudrais pas venir discuter avec nous?"

Bien, il est presque poli, maladroit, et je devine dans le miroir de la vitre ses copains qui se bidonnent derrière. Eux ils sont pas timides pour deux sous. La difficulté, maintenant, ça va être d'être assez ferme pour qu'il comprenne clairement mon refus et assez diplomate pour éviter qu'il ne se braque. Combien de fois m'a-t-on prévenu qu'un mec qu'on repousse trop brutalement peut être dangereux? Ce qui au passage renforce la crainte des filles envers le "sexe fort". Je tire sur les cheveux de ma demi queue, faisant inconsciemment bouger le papillon de ma barrette. Le papillon...

"Je vous remercie, jeune homme mais je ne suis pas seule. Et... Vous devriez peut-être m'éviter... Il est très jaloux..."

J'aurais été seule, j'aurais agit autrement. Déjà je me serait installée à côté d'une autre femme, ou de la cabine du contrôleur. Et j'aurais jouer l'ignorance, voire la complète handicapée mentale. La version flippante qui regarde pas droit et bave un peu. Mais bon, là, j'ai un atout de taille, je m'en sers! Un dragueur lycéen fait pas le poids, surtout pour quelqu'un qui se place d'emblée comme "plus vieille". Parce que les mecs ils préfèrent que leur copine soit plus jeune et fragile... Ou les entretienne et je fais partie d'aucune catégorie... Bref, comme un parfait timer (oui, bon, ok, en vrai je les ai vu par la vitre), mon frère revient avec Jana. Est-ce que j'ai trop joué l’aspect "mon mec est plus dangereux que tu n'es", puisque soyons franc c'est le message que j'ai envoyé même si j'ai rien dit de tel, ou est-ce que c'est mon super grand frère qui a compris et lui a fait peur? Le gars prend la tangente sur une tentative de ne pas perdre la face. Je ne réponds même pas, souriant à mon frère, et me décalant pour les laisser s'asseoir tous deux.

"Un imbécile de dragueur... Tu serais pas revenu à ce moment, j'aurais du jouer l'idiote baveuse, mon haut te remercie..."


Si je hausse les épaules, je dois avouer que ça me rassure de ne pas être totalement seule. Dans le reflet de la vitre, je vois le gars rejoindre son groupe et ses amis se payer sa tête. Bon, vu leur langage corporel, je suis pas assez intéressante comme "trophée" pour s'attaquer à Meyer. Tant mieux. J’avoue que j'appuie un peu le trait en relançant la conversation avec Jana sur les dessins animés, discussion que j'agrémente de grimaces. On essaie de dire quel personnage correspondrait à Meyer. Qui est à côté, hein, mais tant pis. Elle et moi on s'accorde facilement à décider que le garçon du duo lui va bien. Il casse la baraque, et il est amoureux! Par contre...

"Attend, tu veux dire que Sofia serait la coccinelle?!"


Nan. Y a pas moyen. Sofia en coccinelle, c'est... Je peux pas. Mon fou rire ne se calme qu'à la sortie du ferry. Avantage: Il a définitivement calmé le groupe de lycéens. Une fille qui glousse comme moi, personne n'en veut... Et tant mieux. A l'aéroport, il y a encore plus de monde, et je serre bien la poignée de ma valise. C'est immense tout ça! Bon, bien organisé, avec des panneaux en plein de langues différentes, mais c'est le bordel quand même et par réflexe j’attrape l'autre main de Jana (la première étant entre celle de Meyer) et me laisse guider vers les comptoir d'enregistrements. C'est dans la queue que je me rends compte que j'ai oublié de leur demander...

"Grand frère, Jana? On parle allemand maintenant? J'oublie et je veux pas... euh... Pas savoir parer si je perds moi. Ou si je veux un chose."


Ouais et rien que là de demander ça, je  mesure combien j'ai oublié ma LV1 depuis le BAC.

Avec Constantine Meyer
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Sauney de Never Utopia



Dernière édition par Aumérine Lefèvre le Jeu 11 Avr - 19:50, édité 1 fois
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Constantine Meyer
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Profil : MP : Email :
Berlin... une dernière fois ? EmptyMer 10 Avr - 21:04
Constantine Meyer
Elle sourit et dit :

- Un imbécile de dragueur… Tu serais pas revenu à ce moment, j’aurais dû jouer l’idiote baveuse. Mon haut te remercie.

Je levai les yeux au ciel et ricanai. Il y avait d’autres moyens mais elle avait de l’imagination. Jana et elle reprirent la conversation qu’elles avaient eu dans le bus à propos d’un dessin animé qu’elles regardaient toutes les deux. Je n’écoutai qu’à moitié, perdu dans mes pensées. Nous accostâmes sous une pluie battante. Et bien sûr, je n’avais pas prévu de parapluie… Heureusement, nous trouvâmes très vite une navette qui nous emmena jusqu’à l’aéroport. Nous fîmes la queue pour l’enregistrement des bagages.

- Grand frère, Jana ? On parle allemand maintenant ? demanda Aumérine d’un air hésitant. J'oublie et je veux pas... euh... Pas savoir parler si je perds moi. Ou si je veux un chose, ajouta-t-elle dans un allemand très approximatif.

Ce n’était pas très fameux en effet. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, l’allemand était une langue compliquée avec plein de mots et expressions compliquées.


- Si tu veux, dis-je en haussant les épaules. Ça m’gêne pas.

Je précisai que si elle avait vraiment du mal, je lui ferais la traduction. Nous embarquâmes quelques minutes après. Il était bientôt midi, nous pourrions profiter d’un repas dans l’avion. Nous étions placés dans l’allée centrale pourvue de quatre sièges. Je fis asseoir Jana entre nous, pensais devoir supporter un autre passager mais la place à côté de moi resta libre. Tant mieux. J’envoyai un rapide message à Lyne pour lui indiquer où nous étions. Sofia venait de partir travailler chez Yoshikazu. L’avion décolla à onze heures, comme prévu. Jana manquait deux jours d’école alors nous avions pris quelques cahiers pour faire des exercices. Cependant, la petite fille préféra d’abord faire des jeux avec Aumérine sur l’écran dont chacun disposait dans le siège de devant. Je les laissai s’amuser. Nous avions largement le temps de tout faire durant le vol. Pour ma part, je me contentai de mettre les écouteurs fournis par la compagnie et de regarder les informations. Il n’y avait rien de bien intéressant mais ça faisait passer le temps.
A midi et demi, on nous servit le repas : des nouilles au poulet avec des algues et des fruits. J’échangeai ma poire avec la pomme de Jana. Après manger, le calme tomba dans l’avion. La plupart des passagers faisaient une sieste. Aumérine commença à regarder un film. Après avoir emmené Jana aux toilettes, je la laissai s’appuyer contre moi pour dormir. Je fermai également un peu les yeux, me réveillai une heure plus tard. Si je calculais bien, nous arriverions à Berlin à minuit – heure de Togi. Il serait donc encore seize heures, ce qui laisserait le temps de nous installer et de nous reposer. J’étouffai un bâillement. Jana dormait bien, Aumérine regardait toujours son film. En silence, je me levai pour me dégourdir un peu les jambes.
J’avais appris que l’appartement de Nikolaus était désormais disponible. Je pouvais récupérer les clés à l’entreprise en arrivant… et en faire ce que je voulais. Pourtant, je préférais quand même rester à l’hôtel. Il m’avait semblé trop inapproprié de squatter l’appartement du père que je devais enterrer. Ce serait mal vu… De toute façon, je comptais bien vendre le logement quand j’en aurais l’occasion. De retour vers ma place, je rattrapai de justesse le verre d’eau qu’une hôtesse fit tomber à cause d’un gamin trop surexcité. Il se fit engueuler par sa mère tandis que l’hôtesse se confondait en excuses devant moi, presque pliée en deux tellement elle était penchée en avant. La moitié du verre s’était renversée sur mon tee-shirt.


- C’est que de l’e… commençai-je.

Je me tus en voyant son visage lorsqu’elle se redressa. Cette femme ressemblait affreusement à…


« Bordel de m... »

Mes mains commencèrent à trembler.

- Nous avons des vêtements de rechange, proposa-t-elle.

Une furieuse envie de la frapper me chatouilla soudain les poings. Mais qu’est-ce qui m’arrivait ? Elle remarqua que quelque chose clochait et demanda si je me sentais bien. J’avais l’impression que mes bras me brûlaient et que tout mon corps commençait à s’enflammer. Il fallait que je me calme !


- Monsieur ? insista-t-elle avec inquiétude.

Je secouai la tête, revins à moi.


- Je… ça… ça ira, bafouillai-je en tournant les talons.

Je repartis m’asseoir. Je ne savais pas si j’étais rouge ou pâle mais je ne me sentais pas très bien là.


- Ça va Meyer ? s’enquit Jana qui venait visiblement de se réveiller. T’es bizarre.

Je hochai à peine la tête, me redonnai contenance en buvant quelques gorgées de ma bouteille d’eau.

- Ja… finis-je par répondre perturbé. C’est rien.

Elle se frotta les yeux et fouilla dans son sac à dos. Je me redressai légèrement, scrutai l’allée derrière moi. L’hôtesse aidait un passager à régler l’accoudoir de son siège. Je me rassis correctement, incapable de la regarder plus longtemps. Ça n’allait pas, quelque chose n’allait pas… Jana me demanda si je pouvais l’aider à faire ses exercices de japonais. Parfait, ça détournerait mon attention pour un moment.
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Aumérine Lefèvre
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Berlin... une dernière fois ? EmptyMer 10 Avr - 21:55
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Petit dej?

Finalement, que ce soit l'enregistrement ou le passage des douanes, en fait ça s'est bien passé. Le douanier à même pas demandé les papiers "en plus" à part le billet d'avion et le passeport. Qui a toujours l'air aussi neuf qu'au premier jour j'suis jalouse, même celui de Jana est plus usé et avec plus de tampons! Bon, et puis encore de l'attente, c'est chiant d'attendre. On fait le tour des boutiques duty free, on s’assoit, on attend... C'est l'heure de rentrer dans l'avion, on fait la queue, on passe on attend pour la navette interne. Elle arrive, on monte dans l'avion on attend le décollage... En plus c'est triste on a pas de hublots à côté! Bon, donc Jana est au milieu, et j'ai dans l'idée que Meyer est bien soulagé de ne pas être obligé de faire la conversation à quelqu'un. Et on a des écrans devant nous, avec possibilité de regarder un film, les infos ou de jouer.

"Pillow combat?! Sérieux?!"

Est-ce qu'ils ont sérieusement fait un jeu comme ça?! Si j'ai bien compris c'est du mortal combat... Version bataille d'oreiller entre princesses Disney. Ok. Ca fait rire Jana, mais finalement on s'oriente vers un jeu de plate forme en coopération, en attendant le repas de midi. On attendra un peu plus tard pour jouer à des jeux plus agressifs. Jana a la gentillesse de parler lentement, chose qui n'est pas facile pour des ordres tels que "dépêche toi de sauter ça va s'effondrer".

Le repas est... Disons qu'ils doivent se fournir au même endroit que le self de l’hôpital. M'enfin, j'ai mangé pire (la cuisine de Maman, par exemple), et j'ai été éduquée à finir mon assiette. L'effet postprandial qui touche tout l'avion, y compris Jana, m'atteint aussi. Sauf que je me connais assez pour savoir que si je succombe, décalage, pas décalage, je vais me réveiller ensuquée et pas dormir quand j'en aurais besoin... Du coup, je regarde les films. J'ai volontairement réglée la langue de mon écran sur "allemand" pour m'obliger à pratiquer et je cherche un film que je connais bien... Les enfants loup. J'ai du le voir une centaine de fois, en français en japonais... Je le connais par cœur. Un coup d’œil à Meyer et Jana avant de le lancer... Hmm. Nan, avant ça, je me lève, je prends mon téléphone et je fais le tour du pâté de siège pour revenir du côté de Meyer... Et prendre une photo de lui tout chou en train de dormir avec Jana dessus. Ca, ça s'appelle un dossier compromettant de mignonitude! Et un moyen de "chantage".

Du coup, je retourne toute contente à mon siège avec l'objet de mon délit dans la poche, et je lance mon film. Eh ben les voix allemandes sont chelous. Mais le fait de connaitre par cœur le film (et les sous titre en allemand qui complètent les voix) m'aide quand même assez bien à retrouver un peu de mon vocabulaire. On en est au moment ou Ame commence à sécher l'école quand je perçois un mouvement du coin de l’œil. C'est rien, mon frère qui se lève. Auparavant, j'ai réagit pareil à l’hôtesse qui passe ou à un gosse qui joue dans le couloir de mon côté. Bref. Je lui fais un sourire et je reviens à mon film.

Quand il revient s'asseoir, par contre, je fronce les sourcils. Il est pâle, il transpire... J'enlève les écouteurs au moment où Jana pose la question. Ca va? Ouais, et la marmotte elle met le papier dans l'alu. Ca me rappelle une phrase, lue je ne sais plus trop où... "J'imagine que pour un enfant maltraité, "ça va" signifie "je respire encore"..." J'ai dans l'idée que c'est pareil pour lui. Pendant que Jana se penche vers son sac, je tend la main pour la poser sur son front. Pas de fièvre. Pouls temporal rapide mais régulier... Je dirai plutôt un fantôme, un truc psycho. Ceux que je suis venue pour éviter, justement. Jana, en proposant de travailler le japonais, lui offre une distraction bienvenue, et je reviens à mon film, quoiqu'en gardant un écouteur "mal mis", de manière à entendre ce qui se passe à côté. Quand une heure plus tard environ, les révision en japonais son finies (mon film étant terminé depuis belle lurette), je regarde mon frère avec une grimace tirée d'un film de méchant vilain pas bo...

"Meyer... Affronte moi à préparer!"

Bon. Effet raté, si je juge par sa grimace et le rire de Jana... "Mais euh..." Bon, finalement, Jana me corrige, et je peux lui montrer le jeu auquel je veux me battre contre lui: le fameux Pillow combat.

"Allez, et Jana bat contre le gagnant!"

Je crois qu'il se doute que c'est plus pour s'occuper que parce que c'est cool de faire faire une bataille d'oreiller à Blanche neige et Aurore... Mais bon, ça marche! On se retrouve à se battre lui contre moi, Jana contre lui, Jana contre moi... Jusqu'à ce qu'une bonne femme derrière nous engueule en allemand. J'ai pas tout compris, mais en gros elle trouve qu'on "fait trop de bruit et qu'on pourrait donner le bon exemple à not gosse"... Sérieux, le bébé qui chouine à côté du hublot encore plus loin derrière, il est plus bruyant que nous d'abord! Et oui, je sais que de nous trois j'étais surement la plus bruyante. Donc je boude un peu en français avant que Jana ne propose un monopoly. Finalement, on fait une partie, suivie d'un "la bonne paie" et d'un cluedo, avant de repartir sur un monopoly. Quand arrive l'aterrissage je suis en train de négocier dur avec mon frère pour la possession du boulevard malherbe... Et je commence à sérieusement fatiguer.  C'est en baillant lamentablement que je suis mon frère et Jana vers la douane. Je tiens surtout par l'excitation nerveuse, là.

"Et hop! Première fois que je met les pieds en allemagne! Tu crois qu'ils s'en remettront, les allemands?"

J'ai un peu oublié mes belles résolutions de parler qu'allemand. D'ailleurs Jana passe le temps qu'on passe à attendre les valises à m'aider à redire ça en allemand. Je somnole à demi dans le taxi, de même que Jana, d'ailleurs, ce qui occasionne un commentaire du chauffeur de taxi sur "les pauvres petites" et un discours sur les gosses la pluie le beau temps... Mais ta gueule et laisse moi dormir! Surtout que c'était une mauvaise idée, je suis encore plus déphasée, et je me frotte les yeux comme une gamine éreintée quand on arrive à l'hotel. Quand à Jana, c'est pas compliqué, c'est Meyer qui l'a prise dans les bras, et autant dire qu'heureusement que le gars du taxi aide avec les valise parce que sinon, on aurait galéré.

La chambre est pas immense, mais bien agencée. Meyer pose Jana sur le lit, je crois qu'on ferait éclater une bombe nucléaire elle s'en rendrait pas compte. Au passage, il me suggère de dormir avec la puce. Oui, c'était évident que j'allais dormir avec elle. Hein? Ah. ok, non, j'avais pas saisi ça.

"Si je dors maintenant, je vais me réveiller en pleine nuit et pas me rendormir... Demain on peut faire la grasse mat, non? C'est juste l'aprem?"

Ah merde, faut que je vois aussi... Je pose ma valise au pied du lit de Jana et en sors mes vêtements pour les suspendre dans l'armoire. Je montre au passage la tenue que je prévois pour l'enterrement, qui me semble un peu bancale, mais en même temps, je voulais pas acheter un truc. Sauf que si Meyer me dit que ça va pas, faudra que j'le fasse demain, ou ce soir... La robe dont je dispose est une robe noire, forcément, décolletée, s'arrêtant sous le genou, que je prévois de porter avec un sous pull fin à col roulé et des collants. Sauf qu'ils sont pas noirs, ils sont gris...

"Tu crois que c'est grave si c'est pas noir?"

Visiblement, pas trop. On attend un peu que les restaurants ouvrent, et on réveille Jana. Genre histoire de manger, parce que le dernier repas ça remonte aussi... Le repas se passe dans le calme avec Jana qui dort à moitié sur son assiette, et moi qui essaie de discuter en allemand avec Meyer sur Berlin, s'il connait, s'il y a des endroits sympas, le programme des prochains jours et si on pourra faire un poil de tourisme? Au moment de retourner se coucher, Jana s'endort de suite, Meyer va prendre une douche et moi, j'attends mon tour pour me laver les dents en mettant mon pyjama... Enfin, ça c'était prévu, parce que je me réveille, il fait nuit...

Avec Constantine Meyer
Mérine s'exprime en Français, Japonais, Allemand, Anglais ou |par signes|.

Sauney de Never Utopia



Dernière édition par Aumérine Lefèvre le Jeu 11 Avr - 19:54, édité 1 fois
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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyMer 10 Avr - 22:39
Constantine Meyer
Une main fraîche se posa sur mon front. Aumérine s’inquiétait-elle tant que ça ? Comme je ne réagis pas, elle ne fit aucun commentaire et retourna vaquer à ses occupations. Plus tard, elle demanda à jouer tous les trois sur un des jeux vidéo proposés par la compagnie aérienne. J’acceptai. Je devais m'occuper l’esprit le plus possible. Et il fallait dire qu’être en compagnie de Jana et Aumérine fonctionnait plutôt bien. De vraies pipelettes et toujours de bonne humeur. J’avais sûrement l’air d’un rabat-joie à côté. Ma jeune sœur tentait de faire des efforts en allemand tandis que la petite fille la reprenait parfois, demandant mon aide sur certains termes. Même quand nous enchaînâmes sur d’autres jeux, elle insista pour ne parler qu’allemand. Elle était déterminée.
Les heures défilèrent. En emmenant encore une fois Jana aux toilettes avant le repas du soir, je fis tout pour ne pas trop regarder autour de moi. Je ne voulais pas revoir le visage de cette femme. Elle me rappelait trop… Surtout ce jour-là…


- … et Daikichi m’a donné une fleur. Meyer, tu m’écoutes ?

Je baissai les yeux sur Jana qui me secouait la main. La pauvre, je l’ignorais totalement sans le vouloir. Je devais vraiment me reprendre.

- Pardon, Schöne, fis-je confus.

Elle m’observa, les sourcils froncés.


- A moi aussi elle me manque, Sofia, dit-elle d’un ton compatissant. Mais on va la revoir bientôt.

Elle croyait que je pensais à ma compagne. Pour une fois, ce n’était pas vers elle que mon esprit était tourné. Pourtant, je fis comme si elle avait raison et ébouriffai sa petite tête blonde en guise de réponse. Elle alla aux toilettes et nous retournâmes nous asseoir. Le repas fut bientôt servi : du riz avec du poisson et un yaourt sucré. Le reste du voyage se déroula sans encombres. Jana veilla tard. Même si nous arriverions vers seize heures berlinoises, il fallait qu’elle dorme. Elle finit par s’assoupir peu avant l’atterrissage. Au moins ici, il faisait beau.

- Et hop ! Première fois que je mets les pieds en Allemagne ! déclara Aumérine en japonais. Tu crois qu'ils s'en remettront, les allemands ?

Je la taquinai sur le fait que le traumatisme serait minime. Je sortis ensuite mon téléphone portable pour envoyer un message à Lyne. J’espérais qu’elle ne dorme pas. Elle répondit rapidement, j’appuyai sur la touche appel.

« Salut Meyer, ça va ? Vous avez fait bon voyage ? »

- Ja, rien à signaler. J’te réveille pas au moins ?

« Non t’inquiète, je me couche tard en général. Oh, warte. »


Elle appela Sofia, lui demanda si elle voulait me parler.

« Non ! Il a qu’à parler à sa super frangine avec qui il passe du temps à Berlin ! » répliqua ma charmante compagne au loin.

Il y eut un bruit de claquement de porte. Je soupirai. Sofia ne me facilitait pas la tâche…


« Bon… au moins c’est clair, commenta Lyne avec un rire gêné. J’en connais un qui va se la toucher un moment à son retour ! »

- L… Lyne !
fis-je en rougissant.

Elle ricana, s’excusa ensuite. Malgré ça, je lui souhaitai bon courage avec Sofia. Elle me retourna les encouragements par rapport à l’enterrement. Bien sûr, ce n’était pas par rapport à la tristesse de l’événement mais elle savait tout comme moi que l’ambiance serait sûrement un peu tendue. Je lui souhaitai bonne nuit, raccrochai.
Nous devions nous rendre à l’hôtel à présent. J’emmenai les filles en direction des taxis. L’hôtel ne se trouvait pas très loin mais Jana était épuisée et je devais avouer que je commençais à fatiguer aussi. Sur la route, je me dis que, finalement, moi qui avais voulu fuir Berlin en allant à Togi, cela faisait la troisième fois que j’y retournais en moins de deux ans. Et à chaque fois pour un motif funèbre. A croire que la mort me collait à la peau et que je n’étais pas fossoyeur pour rien. Bref. J’avais réussi à prendre une chambre dans le même hôtel que lors de ma dernière visite, à un étage près. Il s’agissait d’une chambre avec deux grands lits. J’aurais bien réservé deux chambres mais niveau budget, c’était un peu serré, même si Aumérine avait insisté pour payer sa part. Et ce n’était pas vraiment la peine de nous séparer. Nous déposâmes nos valises. Jana ne demanda pas son reste et alla directement se coucher. Il ne fallait pas qu’elle dorme trop longtemps, sinon elle ne fermerait pas l’œil cette nuit. Ma jeune sœur, quant à elle, était partagée entre l’idée d’imiter la petite fille ou celle d’attendre l’heure du coucher. Finalement, elle resta éveillée avec moi, rangea quelques affaires dans la penderie et me montra sa tenue pour l’enterrement de demain après-midi.


- Tu crois que c'est grave si c'est pas noir ? s’enquit-elle un peu inquiète en désignant les collants gris.

Non, il n’y avait pas à s’en faire. Personnellement, je porterais une chemise blanche sous le costume. Pas de cravate car je n’aimais pas tellement ça. De toute façon, combien de personnes respecteraient vraiment la tradition ? Je ne m’attendais vraiment pas à un enterrement dans les règles. Quand le restaurant de l’hôtel ouvrit, nous réveillâmes Jana. La petite fille eut du mal à émerger mais suivit le rythme et nous descendîmes au rez-de-chaussée. Pendant qu’elle dormait littéralement dans son assiette, je parlai de Berlin avec Aumérine qui voulait en savoir plus sur ma ville natale. Je n’y avais pas passé beaucoup de temps, ayant fait toute ma scolarité en France. Je ne connaissais pas la ville comme ma poche mais assez pour en discuter durant tout un repas. Nous terminâmes tranquillement le dîner et remontâmes dans la chambre. Jana nous gratifia du câlin et du bisou habituel avant d’aller dormir. Je filai à la douche, ne perdis pas de temps car Aumérine attendait son tour. Cependant, quand je revins dans la chambre, elle dormait déjà. Tant pis. Je m’allongeai dans mon lit, éteignis la lumière, m’endormis aussitôt.
Au début, je ne me rendis pas tout de suite compte que je rêvais. Je me trouvais dans une maison que j’avais l’impression de connaître, à quelques détails près. Ça avait l’air tellement vrai… Il faisait sombre, tout était calme. Je ne savais pas pourquoi je restais planté comme un idiot au milieu du salon, immense pièce pourvue d’une table en bois ancien entourée de chaises à dos haut, d’une grande cheminée, d’une multitude de meubles surmontés de bibelots et d’un lustre à la mode. A la mode d’il y avait plus de dix ans. Je savais où je me trouvais. A l’instant où je le réalisai, mes jambes semblèrent se mouvoir toutes seules et je me dirigeai vers l’escalier qui faisait face à la porte d’entrée. Le parquet grinça sous mes pieds, une, deux fois, et le silence retomba. Il y avait une odeur bizarre. Un mélange de poussière et… de sang. Plus je montais l’escalier, plus les battements de mon cœur accéléraient. Je ne voulais pas aller là haut. Je savais ce que j’allais y trouver et je ne voulais pas voir ça.
Mais je ne parvenais pas à revenir en arrière, comme si je ne contrôlais pas mon corps. J’arrivai sur le palier, regardai autour de moi. Le couloir qui me faisait face était composé de quatre portes : deux à droite, une à gauche et une en face. La deuxième à droite était légèrement entrouverte et de la lumière filtrait tout autour de l’encadrement. J’avançai, lentement… mais trop vite à mon goût. Un bruit me parvenait, infime puis de plus en plus audible. On aurait dit que de l’eau tombait par terre, goutte par goutte. Ça venait de la pièce vers laquelle je me dirigeais. Je ne voulais pas y aller… Je me sentais mal, comme si je me décomposais petit à petit. La même sensation que dans l’avion, face à cette hôtesse…
Au moment où son visage apparut dans mes souvenirs, la porte devant laquelle je venais de m’arrêter s’ouvrit à la volée, me faisant sursauter. Je déglutis difficilement, fis un pas en avant. Je vis un lit simple avec la couette rose défaite, un bureau avec un tas de cahiers dessus, un sac à dos balancé à la va-vite contre le mur, un diplôme de lycée encadré près d’un pot à crayons. C’était la chambre d’une étudiante. L’odeur venait d’ici, de ma droite, juste là… Je tournai la tête, fis face à… des pieds. Je levai les yeux. Elle était là, pendue par le cou à la plus haute poutre du plafond mansardé. Elle me tournait le dos. Une flaque de sang mélangé à je ne savais quoi d’autre s’étalait sous elle. Ça sentait carrément mauvais, j’eus du mal à supporter l’odeur. Le bruit de gouttes avait disparu. C’était… beaucoup trop calme.
Sans savoir pourquoi, je levai la main en direction du cadavre. Impossible de freiner mon geste. A deux centimètres de le toucher, la corde céda et le corps chuta lourdement au sol. Le choc me fit faire un bond. Je trébuchai en arrière, me cognai la tête contre le cadre du lit. Je tentai de faire passer la douleur en me massant, sursautai à nouveau en voyant le cadavre bouger. Bouger oui… Le cœur sur le point d’exploser d’angoisse, je voulus m’enfuir mais mes jambes refusèrent de m’obéir. Elle se mit debout, me fit face. Elle était comme dans mes souvenirs… à la différence que ses yeux étaient d’un blanc laiteux et son visage pâle traversé de veines bleues-violettes. Et elle était habillée en hôtesse de l’air.


- J’étais amoureuse de toi, dit-elle tristement.

Sa voix résonnait comme si elle venait de toutes les directions.


- Je croyais qu’on était pareils, qu’on serait heureux tous les deux, poursuivit-elle en faisant un pas en avant.

Je tressaillis.


- Mais il doit s’en aller.

Qui ? Meyer ? Il ne pouvait pas partir. Je ne pouvais pas me débarrasser de lui aussi facilement…

- Il faut qu’il parte ! cria-t-elle.

« C’est elle qui doit s’barrer ! »

Je regardai à ma gauche. Debout près de la fenêtre se tenait Meyer. Une parfaite copie de moi-même mais en film négatif. Il me lança un regard furieux et pointa Severina du doigt.

« Elle te mérite pas, elle ment ! Depuis le début ! »

Severina, me mentir ?

- Écoute-moi, Constantine, supplia-t-elle en avançant encore.

Je retrouvai l’usage de mes jambes et me relevai.


- Il te veut du mal, tu le sais.

« Et elle, tout ce qu’elle veut, c’est se mettre ton père dans la poche et profiter de son fric ! »


Quoi ? Pourquoi ?

« Parce que c’est qu’une sale traînée ! »

- Tu dois lui dire de partir !
- J’peux pas !
répondis-je enfin. J’y arrive p…
- Fais-le disparaître !

« Si tu lui dis pas de la fermer, j’te jure que j’la bute. »


Non ! Surtout pas !

- Je sais que tu en es capable ! C’est toi qui l’as créé !

« Fais-la taire ! »


Je me pris la tête dans les mains.

- Va-t-en, Meyer ! cria-t-elle en se tournant vers lui. Il n’a pas besoin de toi !

« Toi, fous l’camp ! »
rétorqua-t-il en tremblant de rage.

- Tu lui pourris la vie !

« Tu te sers de lui ! »

- Ce n’est pas vrai, t…


Elle poussa un cri quand il alla l’attraper par le bras.

- Arrête ! Arrête, je t’en prie ! implora-t-elle effrayée.

Je me ressaisis, lui fis lâcher prise sur Severina. Il se tourna vers moi, un sourire meurtrier au coin des lèvres. Je savais très bien que si je voulais me battre contre lui, il gagnerait. Mais il fallait que j’essaye, que je l’arrê... Il mit une beigne monumentale. Je reculai, à moitié sonné. Il me frappa de nouveau.


- Laisse-le tranquille, Meyer ! sanglotait Severina. Tu n’es pas Constantine ! Rends-moi Constantine !

Elle tenta de m’aider. Sans même la regarder, il tendit le bras derrière lui et l’attrapa par le cou. Là, elle sortit un couteau de cuisine de derrière son dos et le poignarda sous la clavicule gauche. Il hurla de douleur, moi aussi. Hors de lui, il se jeta sur Severina et commença à l’étrangler. La tête prête à exploser, le regard flou, je me relevai comme je pus, titubai. Il allait la tuer. Non, j’allais la tuer. Non, elle était déjà morte, c’était il y avait des années… Qu’est-ce qui m’arrivait, putain ?
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Aumérine Lefèvre
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Berlin... une dernière fois ? EmptyMer 10 Avr - 22:40
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Mauvaise nuit

Donc ouais, il fait nuit. Je sais pas trop comment je me suis endormie, mais j'ai dans l'idée que j'ai oublié de me laver les dents... et je dors à moitié en travers. Y a un truc qui m'a réveillé... Ah. Oui, c'est vrai. Je dors avec la pupille de mon frère, et  lui dans l'autre lit. J'ai pas l'habitude de dormir avec quelqu'un, moi. J'aurais pas été épuisée, j'aurais même eu un mal fou à m'endormir. Au passage j'ai même pas pensé à prendre mon cachet. Bon, maintenant qu'est-ce qui m'a réveillé? Un bruit. Un gémissement? C'est pas Jana, elle dort comme un bébé... "J'peux pas" Meyer? "J'rive pas..." Ok. C'est mon frère qui semble avoir un sommeil agité. Baillant, je me lève et grimace en sentant le sol froid sous mes pieds. Je ne vais pas le laisser comme ça, c'est un coup un à ce qu'il soit mal demain, et deux à ce qu'il réveille la gamine. Et toute adorable que soit Jana, une fillette fatiguée à gérer, c'est dur.

"Frangin."

Je chuchote pour le réveiller sans déranger la puce. Pas de réponses. Bon, ben il va falloir le secouer. Je m'approche sans bruits et je pose ma main sur son épaule pour serrer un peu et le secouer fermement. Bo, euh, soyons franc. Je sais qu'il y a des gens c'est dangereux de les réveiller d'un cauchemar. Milou à fendu la lèvre d'un infirmier en se débattant une fois d'un cauchemar où les hommes concombres voulaient l'entraîner au fin fond des mers... Bref je m'attendais à une réaction violente, un coup désordonné. Mais pas à ce qu'il me mette la main autour du cou. Du coup sous la surprise je me recule et je tombe. Et lui suit le mouvement. Et il essaie toujours de m'étrangler et ça fait mal, oh!

"Frerot, tu m'étrangle!"

Chercher la logique, je reste à parler doucement pour ne pas réveiller la gamine. Par contre je le repousse. Enfin j'essaie. Entre le grand gaillard à moitié endormi, et la petite demoiselle qui a les forces d'une huitre cuite... c'est assez épique. Bref, je me défends surtout par la voix, puisque physiquement je tiens pas la route.

"Frangin, réveille toi, tu cauchemarde!"

La pression sur ma gorge se dessere et je peux respirer à nouveau. Bon, je tousse un peu, mais ça a l'air d'aller. Je peux respirer c'est le principal. Du coup je m'occupe de lui en premier. C'est ce que je fais toujours non? Je parle tout doucement (et au passage ça irrite la gorge) en lui prenant les mains.

"Tout va bien, tu faisais un cauchemar. Respire doucement. Inspire... Bloque... Souffle doucement. Encore. Voilà. Ca va mieux?"

J'ai l'intuition qu'il est revenu à la réalité. Mais là il faut aussi le faire redescendre de "mais qu'est-ce que j'ai foutu comme connerie là?". Du coup je prends le temps de le laisser se recentrer, en le guidant sur la respiration, et j'attends qu'elle soit redevenu à peu près normale pour plaisanter doucement, parce que moi aussi j'ai besoin de désamorcer un peu.

"La prochaine fois que je veux te réveiller, je saurais qu'il faut t'envoyer un seau d'eau depuis l'autre côté de la chambre. Ca va, tu veux en parler?"

Avec Constantine Meyer
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Dernière édition par Aumérine Lefèvre le Jeu 11 Avr - 13:14, édité 1 fois
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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyJeu 11 Avr - 11:48
Constantine Meyer
- Frangin...

« Arrête ! »


J’attrapai Meyer, essayai de le stopper en le tirant vers moi.

- Frérot, tu m’étrangles !

« Qu’est-ce que tu fous ? »


C’était comme vouloir déplacer un rocher… Elle était en train de mourir…

- Frangin, réveille toi, tu cauchemardes !

« MEYER ! »


J’ouvris les yeux. J’étais de retour dans la chambre d’hôtel, à quatre pattes sur le carrelage froid, en train de… d’étrangler Aumérine ? Comme si je venais de prendre une décharge dans les mains, je relâchai mon emprise et me jetai en arrière, manquant de peu de me cogner la tête contre la table de chevet. Merde… Putain de merde… Je la regardai tousser et se masser le cou.

- Tout va bien, tu faisais un cauchemar, dit-elle plus sereine que je l’imaginais. Respire doucement...

Je n’écoutai pas la suite de ses paroles. Je n’arrivais pas à croire que je l’avais attaquée dans mon sommeil. Ma propre sœur. Comme… comme Ikko… Compatissante, Aumérine voulut prendre mes mains. Je sursautai, bondis sur le matelas et reculai en position assise.

- M’approche pas, fis-je doucement en remarquant que Jana dormait à côté.

La petite fille ne se réveillait même pas. Elle devait vraiment être épuisée. Aumérine demanda gentiment si je voulais me confier. Comment pouvait-elle garder son calme ? J’avais failli la tuer ! Je restai silencieux, essuyai mon front en sueur d’un revers de manche, enfouis mon visage dans mes mains. Mon cœur rata un battement en réalisant brusquement que…


« Qu’est-ce que j’fous là ? Pourquoi t’as pris ma place ? » s’enquit Constantine déconcerté.

- J’sais pas… murmurai-je en regardant mes mains. Je sais pas putain…

Je levai les yeux sur ma jeune sœur.

- Aumé… Je… j’suis désolé, j’sais pas c’qui m’a pris…

Je n’ajoutai rien de plus et elle ne répondit pas, me laissant patiemment reprendre mon souffle.

« C’est pas normal, dit Constantine alarmé. J’comprends pas. Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment on a échangé nos places ? »

Si je le savais… Ayant été très occupé le reste du voyage jusqu’au moment de dormir, je ne pensais pas que le souvenir de Severina referait surface dans mes rêves à cause de cette foutue hôtesse de l’air qui lui ressemblait.

- Scheiße… marmonnai-je en me martelant le front du plat de la main, comme si ça allait faire disparaître les pensées négatives.

Je restai un moment les yeux fermés, la paume de la main contre mon front, tentant de me remettre les idées en place. Quelques secondes plus tard, je sentis la main douce d’Aumérine sur mon bras. Cette fois, je ne la repoussai pas, certain d’être assez calme pour ne plus l’attaquer. Par réflexe, je levai les yeux. En croisant son air inquiet, je détournai la tête, rempli de honte, incapable de la regarder en face.
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Berlin... une dernière fois ? EmptyJeu 11 Avr - 13:20
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Est-ce qu'on soigne tout avec un calin?

Bon, je crois que niveau calme c'est pas encore ça. Laissons le respirer doucement. Par réflexe je chantonne un air sans paroles, apaisant. Je lui laisse le temps de se calmer, puisque ma tentative de prendre ses mains (et son pouls, surtout) avait été un échec. Tu te rend compte qu'il est plus sous le choc d'avoir failli te tuer que toi d'avoir failli mourir? Ouais mais c'est normal. Moi je sais ce qui s'est passé. Je suis pas sure que ce soit une bonne raison...

"j’sais pas c’qui m’a pris…"

Oui, j’avais compris, ça fait 3 fois que tu répète j’sais pas. Moi, si. Mais c'est un peu difficile d'expliquer à quelqu'un en état de choc qu'il a eu une bouffé délirante liée à un cauchemar et à un réveil trop brutal. Et que ça pourrait arriver à n'importe qui. Enfin non. Pas à moi. Pas aux "passifs", ceux qui retournent la violence contre eux. Mais à lui, à Sofia, à ceux qui se "battent", oui.

"- Scheiße…"

Tu sais, frérot, c'est pas en abîmant un peu plus tes neurones déjà malmenées par ton cauchemar que tu vas avancer. Non, je lui dit pas ça, j'suis pas cinglée. Enfin, pas à ce point. Par contre, je me pèle toujours sur le carrelage, moi. Et on y voit pas grand chose avec pour seuls éclairages la lampe de secours et le lampadaire dehors qui filtre à travers les volets. Du coup je me relève un peu à tâtons et lui met la main sur le bras. Plus pour me guider que pour autre chose, mais le mouvement brusque de sa tête me décide. Je m'assoit donc à côté de lui sur son lit, et le serre dans mes bras. Et comme à chaque fois que je fais un câlin, j'entends la voie de Twink. Que je n'ai jamais entendu, d'ailleurs puisque c'est un personnage de livre. Il faudrait dans chaque maison un calineur officiel, quelqu'un qui ne pose pas de question, vous serre juste dans les bras et vous dit que tout ira bien. Alors je le câline, une main dans le dos qui forme des cercles, et l'autre qui le rapproche contre moi.

"Ca va aller. Tu as fait un cauchemar, et je t'ai réveillé trop brusquement. T'es pas le premier à qui ça arrive, c'est bon. Je ne t'en veux pas, alors arrête de te torturer, d'accord? Tout va bien. Tu vas bien, je vais bien, Jana va bien. Respire doucement… Ca va aller. "

C'est une litanie multilangue que je fredonne en lui frottant doucement le dos. Heureusement qu'il n' a personne pour nous voir. Enfin surtout pas une certaine personne, encore que si elle était là, on en serait ptet pas là… Ouh, là, je m’embrouille sévère. Je continue ma litanie doucement, pour ne pas réveiller la petite. Qui n’a pas bronché, j’adore cette gosse. Je continue donc jusqu’à ce que je le sente se détendre doucement.

" Ca va mieux ? "

Je ne demande pas plus. Je voudrais savoir ce qu’il s’est passé, ce qui l’a terrifié et mis en colère à ce point. Seulement, le lui demander ouvertement, c’est rouvrir la blessure. Je veux savoir pour pouvoir, si je peux, trouver les bons mots pour le rassurer, pour qu’il puisse se rendormir sans cauchemars. Pour connaître un peu mieux mon frère aussi. Si je garde une main dans son dos, de l’autre, j’arrange la couverture autour de nous deux. Parce qu’il pèle toujours, bordel !

Avec Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyJeu 11 Avr - 14:05
Constantine Meyer
Le matelas s’affaissa légèrement à côté de moi. Aumérine s’asseyait. Ensuite, je vis juste ses cheveux blonds avant qu’elle me serre dans ses bras. Je tressaillis. Ne pas la repousser, ça lui ferait trop de mal. Et puis… c’était ma sœur, pas de quoi bondir au plafond. Elle essayait juste de me réconforter. Mais je l’avais étranglée ! En avait-elle seulement conscience ? Peut-être pas… Sa chaleur m’apaisait, ses cheveux avaient une odeur de bonbons qui faisait penser au shampoing pour enfants de Jana. C’était bizarre mais pas désagréable. Sa main faisait des cercles dans mon dos et elle parlait doucement, disait un tas de trucs rassurants pour me tranquilliser. Elle avait l’air de s’embrouiller en parlant en français puis en japonais, en allemand et même en anglais. Mais ça n’avait pas d’importance. Je n’imaginais pas que ce serait aussi efficace. Les battements de mon cœur reprirent peu à peu un rythme normal, tout comme ma respiration. Je sentais mes mains trembler encore mais pas autant que tout à l’heure.

- Ça va mieux ? demanda-t-elle à voix basse.

Je me contentai d’un hochement de tête, plus vraiment apte à ouvrir la bouche. Elle voulait sûrement savoir ce qu’il s’était passé, pouvoir m’aider au mieux en écoutant ce que j’avais à dire. Je n’y arrivais pas. Je peinais déjà à réaliser ce qu’il se passait autour de moi. Concrètement, pas grand-chose puisqu’il n’y avait que nous dans cette chambre. Mais là, il aurait pu tomber une bombe atomique juste à côté, je n’aurais pas bougé d’un cheveu. En tout cas, j’avais moins froid. Durant tout mon cauchemar, j’avais l’impression qu’il faisait moins quarante degrés. A présent, c’était comme si la chaleur d’Aumérine faisait office de contre attaque. Ah, elle nous avait recouverts avec la couverture aussi. J’étais complètement à l’ouest. Le silence régnait dans la chambre, seulement rompu par la voix chuchotante de ma sœur qui commençait à perdre un peu le fil de ce qu’elle disait. Moi aussi, je perdais le fil, ayant l’impression de l’entendre de plus en plus loin. Maintenant que j’étais à nouveau détendu, la fatigue m’assaillait. J’ignorais totalement comment j’avais pris la place de Constantine en plein dans son sommeil. L’échange fut tellement brusque que j’avais un peu de mal à rester aux commandes. Moi qui, d’habitude, faisais tout pour sortir… Là, je ne souhaitais qu’une chose : repartir. M’affaissant de plus en plus contre Aumérine, je fermai les yeux.
Le reste de la nuit fut plus tranquille mais je me réveillai comme si j’avais la gueule de bois. Meyer était parti, j’avais repris ma place. Mais… qu’est-ce qui m’empêchait de bouger ? J’ouvris les paupières, clignai plusieurs fois à cause de la lumière du jour qui filtrait à travers les rideaux. J’entendais une respiration tout près et…


« Qu’est-ce qu... »

Une bouffée de chaleur m’envahit quand je me rendis compte que j’avais la moitié du visage enfoui contre la poitrine de ma sœur. Elle dormait toujours et me serrait contre elle comme si j’étais sa peluche. Discrètement, je me dégageai de son emprise. Par chance, elle resta endormie. La tête dans les vapes et un peu perturbé, je me levai. Il était bientôt huit heures. Je me rendis silencieusement à la salle de bain pour m’habiller. Je me vêtis d’un jean simple et d’un tee-shirt avec un sweat à capuche. Il faisait beau mais il avait l’air de faire un peu frais ce matin. Quand je retournai dans la chambre, Jana se réveillait. Elle réclama un câlin, ce qu’elle ne faisait pas habituellement le matin. Apparemment, elle avait besoin de me raconter ses rêves. Des rêves d’enfant, évidemment. J’aurais préféré qu’on me vole mon cartable d’école au lieu de me battre avec Meyer et d’étrangler Aumérine… D’ailleurs, je laissai cette dernière se reposer. Hier, elle m’avait parlé de faire un peu de tourisme avant l’enterrement. Néanmoins, vu la nuit que nous venions de passer, mieux valait qu’elle rattrape le sommeil perdu. Le tourisme pouvait attendre. Jana s’habilla. Je l’emmenai ensuite sur le balcon pour regarder la ville. En effet, il faisait un peu frais mais ça faisait du bien.

- C’est quand que vous irez à l’enterrement ? demanda la petite fille en s’accrochant aux barreaux de la rambarde.

Je réalisai soudain que je ne savais absolument pas si je l’emmenais avec nous. Elle disait « vous » et pas « nous » comme si, d’instinct, elle ne se voyait pas participer à la cérémonie. Effectivement, j’aurais aimé qu’elle l’évite. Ça lui rappellerait trop l’enterrement de sa mère… Mais où la laisser en attendant ? Nous en aurions pour deux heures au moins. Peut-être qu’en demandant gentiment au personnel de l’hôtel, je trouverais quelqu’un de disponible mais je n’y croyais pas trop. Ce n’était pas une garderie ici.


- Cet après-midi, répondis-je tout en me triturant les méninges pour trouver une solution.

Je lui expliquai que s’il n’y avait aucun moyen de la faire garder ici, elle viendrait avec nous. Elle se contenta d’un « D’accord » neutre.
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Aumérine Lefèvre
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Berlin... une dernière fois ? EmptyJeu 11 Avr - 14:17
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
mais j'te dis ça va!

Gnuh. Je voudrais dormir encore. Mais mon cerveau à décidé qu’il était l’heure. Mais j’suis bien là il fait tout chaud… Mais si je me rendors, je vais avoir mal à la tête… Mais encore un peu dodo… Il fait jour ! C’est pas grave, je travaille pas, je peux bien paresser ? Non, mais euh moi aussi j’veux bien que tu te lève, j’suis pleine... Roh et pis zut. Ca va j’ai compris, je me lève ! J’ouvre les yeux… Ah oui, en effet il fait jour ! Trop de lumière. Bon, on va chercher les lunettes à tatons. Elle est où la table de chevet… Attend, c’est marrant, mon futon il est pas si grand… Bon, on va rouvrir les yeux. J’ai l’air fine, assise sur mes genoux, avec mon pyjama « Alice au pays des merveilles » et en train de me frotter les yeux pour en faire partir le sommeil. Bon, j’suis pas dans ma chambre. En effet, on est à Berlin. Mais euh. J’m’étais pas endormie dans le lit côté porte avec la gosse ? Si, hein ? Alors pourquoi je suis dans l… Oh merde, j’me suis endormie en essayant de rassurer Constantine… L’est où lui d’ailleurs ? Ok, juste à côté.

Je me lève au radar, et rejoint d’abord la salle de bain, où j’expédie le plus urgent. Le miroir, pendant que je me lave les mains me renvoie la tête de quelqu’un qui est pas réveillé, mais j’ai pas de cernes. Par contre… Merde, mais en fait il a serré vachement fort ! Ben oui, t’aurais pu paniquer, non ? Nan. Bon, par contre on va cacher ça. Ca va pas le faire devant la gosse, ou le restaurant de l’hotel… Quand je rejoins mon frère et Jana, du coup, j’ai pris une douche rapide et je porte la tenue que j’ai montré à mon frère pour l’enterrement. Avec le col roulé remonté un poil haut, et j’attache mes cheveux à l’aide de la pince en une queue sur le côté. Au moins la douche m’a un peu réveillée, et si j’ai toujours mes lunettes, j’ai pas l’air complètement endormie.

« Salut... »

J’ai la voix enrouée, aussi, mais ça c’est fréquent au réveil. Un bâillement à me décrocher la mâchoire, et je serre contre moi mon frère et la puce.

« Ca va, bon dormi ? »

Jana réponds aussitôt avec un rêve de... Quoi? Ah, un cartable. Un cartable volé par des... Extraterrestres? Ok, visiblement elle aussi a eu une nuit agitée. Et mon frère ? Non, je ne m’attends pas à ce qu’il me réponde clairement. Mais aux dernières nouvelles, la subtilité il connaît, il sait en faire preuve et des fois plus que moi en plus !

« Sinon, princesse, c’ton tour de ta douche prendre ! J’ai faim, moi, vous pas ? »

Qu’est-ce que je disais à propos de subtilité ? Bon, ça va, quand même je l’ai pas coupée dans sa phrase ou rien… Effectivement, la puce file à la douche. Et pendant que le bruit de l’eau couvre tout ce qu’elle pourrait entendre, je me tourne vers mon frère.

« Tu me dois 2 pains au chocolat pour le réveil de cette nuit. T’es chanceux qu’ils offrent le petit dej en buffet ! »

Ca, c’est la connerie de début. Mon ton passe aussitôt au sérieux le plus total.

« Si tu veux qu’on en parle toi et moi je te propose d’aller en avance au cimetière, ou d’emmener Jana jouer au parc. Sinon, appelle Sofia, j’occuperai Jana. Mais ne vas pas à l’enterrement sans avoir débriefé. Tu risque de refaire d’autres cauchemars ce soir. Et je te préviens, cette fois, je te réveille au seau d’eau, ça t’évitera d’être en SSPT. »

Et re câlin. Est-ce que les câlins peuvent passer des messages ? Si c’est le cas, j’espère que celui là lui fera passer combien je m’inquiète pour lui. Combien j’aime ce grand frère et combien je suis triste de pas savoir comment l’aider. Je sais qu’il est nerveux avec l’enterrement. Mais comment chasser exactement ses tourments, pour qu’il puisse avancer ?

Avec Constantine Meyer
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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyJeu 11 Avr - 14:41
Constantine Meyer
- Salut… fit une voix endormie derrière nous.

Je me retournai, fis face à une Aumérine ensommeillée, même si elle semblait avoir déjà pris sa douche. Elle était vêtue de sa robe d’enterrement. Câlin habituel et elle nous demanda si nous avions bien dormi. Jana lui raconta son rêve de cartable volé, je passai mon tour. Un peu plus enjouée, ma jeune sœur dit à la petite fille d’aller à la douche, argumenta sur le fait qu’elle commençait à avoir faim. C’était aussi mon cas et certainement celui de Jana. Cette dernière disparut à l’intérieur de la chambre, nous laissant seuls dans un silence un peu pesant. Aumérine fut la première à le briser.


- Tu me dois deux pains au chocolat pour le réveil de cette nuit. T’es chanceux qu’ils offrent le petit dej en buffet !

Prenait-elle toujours les choses avec humour pour dédramatiser et se faire moins de mal ? Était-ce la solution ? Je n’en demeurais pas si sûr. Et si, après ça, elle en faisait des cauchemars, traumatisée par son propre frère ? Génial comme relation… J’avais décidément le chic pour faire peur à tout le monde.

- Si tu veux qu’on en parle toi et moi, je te propose d’aller en avance au cimetière, ou d’emmener Jana jouer au parc, suggéra-t-elle aimablement. Sinon, appelle Sofia, j’occuperai Jana.

Mauvaise idée ça. Ma compagne refusait de me parler et si je lui racontais que j’avais essayé d’étrangler Aumérine, elle n’en serait que satisfaite.

- Mais ne va pas à l’enterrement sans avoir débriefé. Tu risques de refaire d’autres cauchemars ce soir. Et je te préviens, cette fois, je te réveille au seau d’eau, ça t’évitera d’être en SSPT.

Elle me prit dans ses bras, je mis du temps à réagir. Je l’attrapai d’abord par les épaules pour la faire reculer doucement, et lui accordai un sourire que j’espérais le plus crédible possible.

- J’sais que c’est compliqué mais oublie ça, répondis-je sûr de moi. C’était un cauchemar comme un autre. Faut juste… pas me réveiller.

Bien sûr, inutile de lui parler de Meyer. Par contre, je lui indiquai que le petit incident de cette nuit était déjà arrivé une fois avec Ikko. Comme Aumérine n’en avait jamais entendu parler, je racontai brièvement le passage de la petite Neko dans ma vie de solitaire. J’omis volontairement de révéler que je l’avais assassinée à cause de Meyer, optai pour le mensonge, comme d’habitude. Je l’avais laissée partir, c’était ce que je disais à chaque fois. J’aurais tellement préféré… D’un geste un peu hésitant, j’avançai ma main vers la gorge d’Aumérine. Elle avait mis un col roulé et je me doutais de la raison. Je lui avais laissé une marque, à tous les coups. Au début, elle me repoussa gentiment. J’insistai cependant et elle se laissa faire quand j’abaissai le col, dévoilant la trace de mes doigts. Mon cœur se serra de honte. Je la lâchai et lui tournai le dos, appuyé sur la rambarde.
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Aumérine Lefèvre
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Berlin... une dernière fois ? EmptyJeu 11 Avr - 17:46
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Petit dej?

Juste un cauchemar. Mouais. Pas convaincue, et je fais une légère moue, mais j'acquiesce. Ok, j'insiste pas pour qu'il en parle. Mais il aura double dose de câlins! Et ne pas le réveiller... Je ne suis pas d'accord, là. Je veux dire je sais ce que c'est d'avoir des cauchemars. Être seul avec la peur dans le noir, c'est horrible. Mais je peux comprendre qu'il s'inquiète. Je sais que je ne sais pas me défendre, "on" me l'a assez répété. Je n'ai aucune force physique et aucun instinct de survie. Mais "On" n'est pas là. Est-ce que "On" laisserait mon frère seul face à ses cauchemars? J'en doute. Il me parle d'une hybride avant Sofia? Je ne savais même pas qu'il avait eu d'autres hybrides. Je croyais que le côté "maître esclave" justement le mettait mal à l'aise? Bref c'est pas tellement le sujet. Je réfléchis quelques secondes, avant de décider d'acquiescer. Je me connais assez pour savoir que j'ignorerais totalement ses injonctions à ne pas le réveiller ou lui faire un câlin pour le rassurer. Bon, par contre effectivement je serais plus prudente. Mais là, il a pas besoin que je lui affiche ma mauvaise tête de mule.

"C'est compris."

Qu'est-ce que je peux dire de plus? Il n'est pas dans un état où il peut entendre que c'est bon. C'est irritant parce que j'ai beau savoir que c'est de lui même qu'il a peur, et qu'il n'agit pas ainsi par manque de confiance en moi, j'ai quand même l'impression qu'il me rejette. Ça va être pratique de le soutenir, tiens! C'est pour ça que quand il commence à approcher la main de mon cou, je le repousse doucement. "Tu vas te faire du mal..." Non il insiste. Je soupire, croise les bras sur ma poitrine et le laisse voir les marques. La peste soit d'avoir la peau claire. Je sais pas trop à quelle réaction je m'attendais. A ce qu'il baisse les yeux, à ce qu'il "bugue"? En tout cas ça m'énerve de le voir me tourner le dos avec la tête basse. Un soupir, et je m'adosse à la rambarde. J'ai bien compris qu'il n'a pas envie de câlin, là. Et je peux lui répéter autant que je veux que tout va bien, que je n'ai pas peur de lui et que je suis pas en colère, je crois qu'il s'en fout.

Du coup, je m’adosse à la rambarde, réajuste mon pull et attends Jana en profitant du soleil matinal. Qui réchauffe pas des masses mais bon. Et je réfléchis à ce que je peux faire. « Rien » est la réponse que je finis par trouver. Juste attendre. Quand la fillette revient, j’ai réendossé ma personnalité d’adulescente. Je complimente la gamine sur son serre tête tout choupi. Bon, en allemand, c’est merdique alors Jana me refait une leçon improvisée de vocabulaire pendant qu’on descend manger. Un buffet. Plein de trucs à bouffer ! Des céréales, des viennoiseries, plusieurs types de jus de fruits… Je les essaie tous les jus de fruits. Et puis je me dit, on va prendre 3 petits déjeuner ici, je vais me les faire à thème pour goûter un peu de tout ! Donc aujourd’hui, c’est kougloff avec un peu de beurre dessus et un grand bol de chocolat, et puis je teste aussi la brioche avec trois confitures différentes (juste un peu à chaque fois!) et du miel… Jana me regarde avec des grands yeux quand je vais me resservir, alors que j’avais déjà rempli ma première assiette à ras bord.

« Eh, j’suis en pleine grandissage ! »

« Mais t’es adulte ! »

« Oui, mais j’veux être aussi grande que Meyer ! »

Oui, c’est un prétexte de totale mauvaise foi, que Jana me fait remarquer… Et à qui je tire la langue. Du coup elle me tire la langue en retour, et on rigole. Et puis j’ai une idée à la c… que je chuchote à Jana… Quelques secondes plus tard, je m’éclipse avec mon verre pour aller chercher du jus de fruits… Avec mon téléphone dans la poche, en mode appareil photo. Je capture donc par surprise Meyer… Et jana en train de lui faire une grimace pour essayer de le faire rire… On s’occupe comme on peut. Je lui montrerai à la fin du voyage les photos ainsi prises. Pour l’instant, je reviens avec un verre de jus d’orange…

« Grand frère, on touristisme ? »

Bon, ça devait pas être ça. Mais c’est pas grave. On passe donc la matinée à se promener dans Berlin, Jana et Meyer m’expliquant plein de trucs sur Berlin et l’Allemagne en général. Les consignes de bouteilles, les horaires de l’école, les feux rouge et orange à la fois… Des trucs qu’on apprend pas dans les livres quoi. Et moi, curieuse comme une pie, je m’intéresse à un peu tout. Et je prends des photos de vues, des photos de Jana, de Meyer, des deux ensembles, par surprise le plus souvent. De moi ? Qu’est-ce que je ferai sur ces photos ? Après le déjeuner à l’hotel (j’ai testé un truc « typique » sur la suggestion de Jana, j’ai pas aimé du tout…), on est près pour aller au cimetière. Et là…

« Sinon, ça marche comment… ? »

Oui parce que je me rends compte que je suis jamais allée à un enterrement ! J’espère que c’est pas trop long.

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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyJeu 11 Avr - 21:48
Constantine Meyer
Aumérine resta silencieuse, s’adossa aux barreaux à côté de moi. En bas, la circulation se faisait déjà dense. Les berlinois allaient tous travailler. Une journée ensoleillée s’annonçait. Au moins, nous ne serions pas obligés d’acheter des parapluies pour l’enterrement. Jana nous rejoignit bientôt, lavée, habillée et coiffée d’un de ses serre-têtes préférés. Au début de sa nouvelle vie chez nous, je fus surpris de constater qu’elle était vraiment débrouillarde pour son âge. A part pour se laver les cheveux, elle savait faire un tas de choses toute seule, ce qui m’évitait grandement l’embarras d’avoir à lui expliquer les trucs simples comme le fonctionnement de la douche, du micro-ondes, de la bouilloire, de la télévision et autres éléments qui composaient l’appartement. Quand elle avait vu que j’étais totalement incapable de la coiffer « comme une princesse », elle avait rapidement fait en sorte de pouvoir arranger ses cheveux toute seule et le résultat était plutôt satisfaisant. C’était une petite fille très volontaire et toujours prête à apprendre, seule ou avec un peu d’aide. Nous avions de la chance…
Comme nous étions tous les trois prêts, nous descendîmes au restaurant de l’hôtel pour prendre le petit déjeuner. Il y avait pas mal de nourriture, du sucré et du salé. Et comme c’était un buffet, nous pouvions manger ce que nous voulions. Moi qui adorais les pâtisseries, ça tombait bien. Par contre, je n’imaginais pas qu’Aumérine pouvait engloutir autant de choses en un repas. Jana était tellement impressionnée qu’elle faillit renverser son jus d’orange en ratant sa bouche. Ma jeune sœur servit l’argument de la croissance alors que c’était peu plausible à son âge. Durant le petit déjeuner, Jana dut se dire que je faisais la gueule, comme d’habitude, alors elle s’amusa à me faire des grimaces. Je lui pinçai le nez, elle rit bêtement et je ne pus m’empêcher de rire aussi. Elle faisait de drôles de têtes dès fois…
Une fois repus, Aumérine demanda si nous pouvions visiter un peu Berlin. Nous nous contenterions des quartiers à proximité car nous n’avions pas le temps de faire le tour de la ville. Sa superficie était tellement large qu’elle devait faire au moins huit fois Togi. Durant notre parcours, j’expliquai ce que je savais à ma jeune sœur ainsi qu’à la petite fille. Elles n’arrêtaient pas de poser des questions sur tout ce qu’elles voyaient. Nous retournâmes à l’hôtel pour déjeuner. J’en profitai pour demander s’il était possible de laisser Jana ici durant l’enterrement. Par chance, ils disposaient d’une salle de jeux pour les enfants des touristes qui voulaient visiter les musées sans s’encombrer de plaintes et de pleurs. Heureusement pour elle, la petite fille n’était pas seule. Je pus donc la laisser aller jouer avec les autres gamins sans m’inquiéter. Pour ma part, je devais retourner dans la chambre pour mettre mon costume. Quand je redescendis, Aumérine demanda comment se passait un enterrement, n’en ayant jamais fait. Je lui expliquai brièvement le déroulement normal d’une cérémonie jusqu’à l’inhumation. A mon avis, cet après-midi serait une version raccourcie, raison pour laquelle nous n’en aurions pas pour très longtemps.
Il était bientôt l’heure. Comme nous avions pas mal marché, nous prîmes le bus pour aller au cimetière. Nous y parvînmes en une quinzaine de minutes. L’endroit était illuminé par le soleil. Drôle de temps pour un enterrement. C’était plus propice à un mariage… « Dis, t’crois qu'un jour Constantine il voudra ? » ? avait demandé Sofia à Meyer lors de leur dîner au restaurant. Me marier avec Sofia… Je secouai la tête. Comment pouvait-elle souhaiter se marier avec un taré comme moi ? C’était de l’inconscience totale. Avoir des enfants ? Dans un sens, j’étais plutôt soulagé qu’elle soit stérile. J’avais déjà peur chaque jour d’assassiner Jana involontairement… Je soupirai. En pensant à la petite fille, j’espérais que ça se passait bien avec les autres enfants et qu’elle allait bien. Ici, l’ambiance demeurait plus tendue que tragique. Il n’y avait pas grand monde et il s’agissait surtout de personnes travaillant chez Meyer Corp. Aumérine et moi étions les seuls vêtus entièrement de noir, comme si tout le monde se fichait totalement de cet enterrement. A vrai dire, je m’en fichais aussi, d’autant qu’il n’y avait pas de corps. Mais pour faire un minimum bonne figure, il fallait bien respecter les traditions. Enfin… j’avais quand même droit à pas mal de regards curieux ou venimeux, ou les deux. Aumérine aussi malheureusement mais c’était sûrement parce qu’elle m’accompagnait. Certains paraissaient même choqués et j’entendais chuchoter par-ci par-là.


- C’est son fils ?
- Je ne pensais pas qu’il viendrait…
- C’est fou ce qu’il lui ressemble.
- Et qui est la petite jeune avec lui ?
- Elle a un air de famille...


Et blablabla… Le maître de cérémonie énonça un rapide discours. Par chance, je n’étais pas obligé d’en faire un. Et personne d’autre ne se prononça. L’inhumation fut donc rapidement expédiée.
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Aumérine Lefèvre
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Berlin... une dernière fois ? EmptyVen 12 Avr - 17:03
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Hypocrisie quand tu nous tiens

Je crois que ça va être chiant. Heureusement, il a dit que ce serait pas long. Surtout que le temps est magnifique (encore qu'il fait toujours un peu frais à mon gout), alors rester coincés sans bouger par un aussi beau temps, ce serait criminel. Dans le bus qui nous emmene au cimetière, je tiens deux conversations différentes en même temps. Un babillage léger à direction de mon frère, sur ce qu'on a vu ce matin, sur Jana qui a l'air vachement débrouillarde, bref des broutilles qui ne lui demandent pas de réellement répondre et lui permettent de juste se laisser porter par les paroles. La conversation que j'ai par texto avec Milou est plus anxieuse. Parce que moi aussi j'ai la trouille, de cet enterrement. Peur des gens qui parlent dans le dos. Et Milou de me rmonter le moral, de me rappeler quelques principes de "survie" au lycée (principes qui marchent aussi avec les adultes et que j'aurais voulu connaitre plus tôt) et de plaisanter avec moi comme je le fais avec Meyer.

Le cimetière est magnifique, plus ancien que celui de Togi (normal), et avec ce temps franchement, on a plus envie de faire la fête et de jouer à cache cache que de rester raide comme un piquet pendant qu'un type assomant prononce un discours tout aussi assomant sur un type qu'on sait même pas s'il est mort (si ça se trouve il a pris le fric et s'est cassé avec une nouvelle copine, c'est courant dans les BDs!) et que j'ai plus envie de lui donner une claque (oui, je sais j'ai jamais été capable d'en mettre une à quelqu'un. Bon, de lui dire que c'est un pauv connard) que d'entendre les louanges!

"Dis donc, dans les films, les enterrement, c'est toujours sous la pluie ou par temps gris... J'croyais qu'vous utilisiez un truc genre canon à pluie pour pas faire mentir!"


Bon, on va arrêter les conneries, surtout qu'on commence à arriver là où ça va se passer et que j'ai pas envie de tendre la perche aux médisances. Et même sans ouvrir la bouche, ça chuchote furieusement! Alors bien sur, en allemand, donc je saisis pas tout, mais assez, au ton et aux regards pour voir que c'est pas gentil pour mon frère. Eh, dis donc l'epèce de baleine en tissus turquoise, c'est quoi ce regard que tu me lance?! A croire que je t'ai volé ton hochet aux jardin d'enfants (ce qui, vu ta gueule est assez peu possible: j'suis pas sure que ma mère était née quand tu étais au jardin d'enfants!) non mais oh! Evidemment, je le dis pas à voix haute, ça. Au contraire, j'applique l'un des principes de la guerre: Ne montre à tes ennemis que sourires et politesses. De mémoire, la suite c'est "et surtout pas la dague que tu tiens dans leur dos". Enfin, un truc du genre. Du coup, je la regarde avec pure innocence et je lui offre un sourire poli, ainsi qu'un hochement de tête. Vous savez le hochement de tête "bonjour"?

L'arrivée du maitre de cérémonie interrompt les discussions, ce qui est un soulagement. Discrètement (mais naturellement, parce que sinon, c'est flag) j'attrappe les doigts de mon frère et serre doucement. C'est pas pour le discours du type, qui me passe d'ailleurs loin au dessus de la tête, vu que c'est en allemand, que je tente de lui apporter silencieusement mon soutien. C'est bien contre les regards bizarres qui continuent de nous être lancés, plus ou moins discrètement. Monsieur tronche de cake c'est bien de toi que je parle, le discours il est DEVANT toi, pas derrière! Bon allez, inutile de t'énerver mentalement contre ces types ils t'entendent pas. Concentre toi sur le discours, ça te fera travailler ton allemand. Bon, j'écoute un peu... Deux peu... Trois peu... Sérieusement, il parle de qui, là le maitre de cérémonie? On s'est trompé d'enterrement? Non, parce que je reconnais pas trop mon père là dedans. D'ailleurs je suis pas sure de reconnaitre quelqu'un là dedans. Je décroche donc après deux minutes à peine, et regarde un peu les autres personnes. J'en connais aucun, bien sur. Attends. Ah, si. La femme qui écoute, une dizaine de metres derrière le maitre de cérémonie. Je la connais, c'est ma mère. Et vu le regard qu'elle me lance, elle m'a bien vue, bien reconnue, et elle a pas l'air d'être contente de me voir. Si j'ai comme première envie celle de me recroqueviller et de me cacher derrière le grand gaillard que j'ai comme grand frère (pas pratique pour faire des calins, mais ça a ses avantages), je me mords les lèvres et regarde volontairement le gars qui fait son discours, avec la photo de mon père en grand à côté de lui. Qu'est-ce qu'il a l'air vieux d'ailleurs! J'espère que Constantine lui ressemblera pas au même âge! Bref, donc j'ignore ma mère. Je ne sais pas comment elle le prend, mais de toutes façons elle n'a pas le droit de m'approcher à plus de 20m. Et elle est plus loin. Elle ne peut pas me faire de mal, de si loin, non? Allez, concentre toi sur le discours... Ah ben c'est fini. Les types remettent de la terre sur le cercueil, et les... comment on appelle ça? Des spectateurs? non parce qu'ils sont pas des gens en deuil! commencent à s'égayer, à discuter entre eux. Maman n'est plus là.

"Dis, tu crois qu'on pourrait rester? J'voudrais bien faire un petit discours, mais pas le genre sirupeux tout droit sorti du grand-livre-des-discours-tout-faits-auquel-on-rajoute-juste-le-nom-du-type-et-tant-pis-si-ça-ressemble-à-rien-de-toutes-façons-personne-avait-rien-de-gentil-à-dire-à-son-sujet..."

Pas bête la guèpe je parle en japonais. Je me dit que peu de personnes ici doivent le parler, et surement pas aussi bien que nous deux qui sortons d'environ un an dans le bain. Est-ce que j'ai besoin de préciser que moi non plus j'ai rien de bien gentil à dire sur lui, et que c'est pour ça que je préfère qu'il n'y aie plus les gens politiquement corrects? Je pense qu'il s'en doute. J'ai assez vite son accord, mais il me prévient qu'il me laisse une minute, qu'il doit parler à quelqu'un d'autre.. Et aussitôt qu'il s'est éloigné de moi de plus de trois pas, je suis abordée par la baleine turquoise, qui me demande le sourire au lèvres... Je sais pas j'ai pas compris. Enfin, je me doute, mais bon.

"Excusez moi, peux vous parler doucement? Je parle pas bien allemand."

J'ai volontairement un peu forcé le trait. Sous estime moi, cocotte, c'est plus facile. Ah, elle me demande qui je suis. Je reformule pour être sure d'avoir bien compris...

"Je suis une mite en pull over."

Oui, j'ai réussit à dire ça en allemand. En articulant doucement ça se sent que j'ai entendu ça quelque part et que c'est pas sorti tout seul. Merci Milou qui m'a envoyé les paroles du film (datant d'avant guerre mais bon) par SMS dans le bus. Bug chez la baleine. Et reprise de volée par le type qui a du se faire un torticolis pendant le discours. Est-ce que je connaissais le défunt? Ou son fils? Hmm... Je prends une ou deux secondes pour réfléchir à quoi dire et pas juste pour parler la langue. Oh et pis zut. De toutes façons, qui s'en soucie aujourd'hui? Il est mort, ou présumé, il a plus mot à dire et plus les moyens non plus de me menacer de harcèlement ou je sais plus quoi.

"Non, pas bien. Je suis la fille de Nikolaus. Et vous, tu es?"

Pas de réponse, visiblement, je les ai choqué. Ben quoi ils s'y attendaient pas? Dommage, les gars, j'écorne l'image parfaite de votre patron? Tant pis pour vous! Par contre la question suivante... Nan mais sérieux, on est dans un cimetière, et tu me parle... Je répète le mot parce que je le connais pas, alors j'ai peut-être mal compris... Ah oui, tu me parle bien de parts d'héritage et d'entreprise...

"Vous demande à mon frère, ça. Je viens juste avec."

Je saurais faire je leur dirai de voir avec mon tuteur, quitte à me faire passer pour une ado plutôt qu'une adulte...  Trois politesses plus tard et quelques feintes de "je comprends pas ce que tu dit", les vautours cessent de me tourner autour me laissant loisir d'attendre mon frère, tout en regardant vaguement les types refermer la terre sur un cercueil vide. Est-ce que le randonneur aussi à eu un cercueil vide? Oh, non. Et le gamin? Eloigne toi de ce questionnement... Pense à autre chose. Bon, qu'est-ce qu'il fait Meyer?

Avec Constantine Meyer
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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyVen 12 Avr - 19:04
Constantine Meyer
Bientôt, chacun partit de son côté et le cimetière se vida peu à peu. Aumérine insista pour que nous restions encore quelques minutes car elle voulait absolument faire un discours à sa façon. Je me demandais bien pourquoi mais si elle y tenait… Toutefois, un homme me fit signe. Au début, je n’étais pas sûr qu’il s’adresse à moi mais il ne restait plus que nous devant la tombe.

- J’reviens, dis-je à ma sœur en m’éloignant.

C’était un type d’une quarantaine d’années, brun aux yeux bleus derrière une paire de lunettes rectangulaires, très propre sur lui, l’air sérieux et anxieux. En fait, lui aussi était habillé entièrement de noir. Il se présenta sous le nom d’Eckhard Lutz, l’Assistant de Direction de mon père. Je me souvenais maintenant. Je savais qu’il respectait beaucoup Nikolaus à l’époque. Ou alors il en avait peur… Il avait pas mal d’ancienneté dans la boîte. En remarquant mon regard empli de suspicion, il assura qu’il venait me parler en ami, que je n’avais rien à craindre de lui car il ne partageait pas les mêmes opinions que son patron. Ou plutôt ancien patron.


- Étrange comme enterrement, n’est-ce pas ? remarqua-t-il comme s’il ne savait pas comment introduire la conversation.

Je haussai les épaules. Les enterrements, j’y étais habitué depuis que je travaillais dans les services funéraires. Eckhard se racla la gorge, me demanda si j’allais bien.


- Comme d’hab, répondis-je évasif.

Un silence.


- Tu veux me dire quelque chose ?

Fidèle à moi-même, je le tutoyais même si c’était la première fois que je le voyais après des années. Il m’accorda un sourire gêné, se lança.

- J’espérais vous retrouver ici aujourd’hui...
- Me vouvoie pas,
l’interrompis-je légèrement agacé. J’suis pas mon père.

Il parut déstabilisé et je regrettai un peu ma froideur. Ce type ne m’avait encore rien fait.

- C’est vrai, admit-il. Désolé.

OK, j’avais plombé l’ambiance. Je devais rattraper ça. Si ça se trouvait, il était très sympa. Alors je lui tendis ma main.

- Ça fait combien de temps ? demandai-je plus aimablement.

Il retrouva le sourire et la serra énergiquement.


- Que nous ne nous sommes pas vus ? Je dirais… plus de dix ans.

Encore un silence.

- Euh… je tiens à ce que tu saches que je voudrais entretenir de bonnes relations avec toi, déclara-t-il. Quoi qu’ait pu dire ton père à ton sujet.
- Et j’imagine qu’il m’a toujours couvert d’éloges,
ironisai-je en croisant les bras.
- Oh… il a fini par se calmer. Sauf peut-être après le décès de ta mère. Mes condoléances.
- Merci.


Eckhard semblait être la personne la plus proche de Nikolaus. Une question me vint.

- Comment tu faisais pour le supporter ?

Il réajusta ses lunettes sur son nez, soupira.

- Tu n’es pas le seul à le demander. Malgré son caractère, il avait des connaissances que personne n’égalait. Il était indispensable.

Il fallait bien compenser.

- Et puisqu’on y vient…

Il s’éclaircit la voix, soudain très sérieux.

- Je souhaitais te voir pour t’annoncer officiellement que tu deviens le propriétaire légitime de l’entreprise.

«  WAS ? »


Une brique sembla me tomber dans l’estomac. Moi, propriétaire de Meyer Corp ? L’immense entreprise multinationale de Nikolaus Meyer ? Il déconnait là ? Même si l’idée m’avait déjà traversé l’esprit, je pensais que mon père avait désigné un successeur. D’après Eckhard, ce n’était pas le cas. Je trouvais ça très étrange. Mon père devait avoir eu sacrément confiance en son ange gardien.

- Je sais, c’est soudain, dit-il compatissant. Qu’est-ce que tu comptes faire ?
- J’ai pas envie de la diriger,
répondis-je agacé. Tu sais bien que j’ai jamais voulu.

Il hocha la tête comme s’il se doutait de ma réponse. Pourtant, il paraissait embarrassé.

- Bien sûr mais la situation est délicate. Nous nous retrouvons sans personne aux commandes et...
- Prends la place de PDG.


Il me regarda avec des yeux ronds comme des soucoupes. J’avais peut-être parlé un peu vite. Mais après tout, qui pouvait le faire à part lui ?

- C’est pas ce que tu voudrais ? suggérai-je en haussant les épaules.

Il hésita, comme s’il voulait me dire quelque chose de délicat.


- Si… reconnut-il le regard fuyant. Je dois bien avouer que je nourrissais cet espoir depuis longtemps. Mais je ne m’y attendais pas vraiment.

Il se racla la gorge.

- Nikolaus a toujours su très bien diriger son entreprise, même si je n’ai jamais été très attiré par son style de management.

Directif.

« Tyrannique tu veux dire. »

C’était le mot oui.

- Laisse-moi deviner, tu vas réorganiser la hiérarchie, accepter les contrats pro, augmenter tous les salaires et libérer moralement la plupart des employés de leurs envies suicidaires ? suggérai-je avec un sourire en coin.

Il retint un rire, ne voulant sûrement pas paraître irrespectueux.


- J’aurai besoin d’un peu de temps mais, effectivement, je compte mener ces décisions à bien. Entre autres. Cela dit…

Il insista sur le fait que, techniquement, je restais son supérieur, donc je devais valider ce qu’il allait entreprendre à partir de maintenant. Il me rassura en promettant de ne pas passer son temps à m’appeler, que je n’aurais finalement pas grand-chose à faire car il s’occuperait de tout. Bizarrement, je lui faisais confiance. Je savais qu’il n’était pas comme mon père, le soupçonnais même d’être un peu soulagé de le savoir disparu. Bien sûr, j’évitai d’évoquer le sujet et le laissai monologuer sur l’avenir de l’entreprise. Je jetai un rapide coup d’œil à Aumérine. Elle échangeait quelques mots avec les dernières personnes encore présentes. Elle avait l’air de se débrouiller.
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Aumérine Lefèvre
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Berlin... une dernière fois ? EmptySam 13 Avr - 19:39
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?

Les derniers vautours sont partis. Oh pas qu'ils se soient montrés méchants en surface, mais bon. Je me méfie des sourires qui cachent des poignards. Il ne reste maintenant que l'homme qui discute avec mon frère et ils ont l'air d'en avoir pour encore un moment. Du coup, tant pis. Je commence et j'expliquerait plus tard la démarche à mon frère s'il veut se joindre à moi.

"Dis donc t'es sur que c'est toi qu'ils ont enterré, papa? Nan parce que vu le discours j'ai l'impression qu'il y avait pas mal de lacunes non?"

Oui, je prononce "papa" de manière exagérée et méprisante. A une époque où je voulais désespérément l'appeler ainsi, il me l'avait interdit, allant jusqu'à me menacer d'une paire de claques. Aujourd'hui, j'avais finalement compris qu'il ne méritait pas ce titre. Est-ce qu'il en était conscient? Je sais pas. Mais du coup moi je l'emploie comme une arme. Parce que qu'importe qu'il n'aie partagé que les premières années de ma vie. C'était les plus importantes, il les a marqué, et je me souviens de chacune de ces blessures. Je réfléchis quelques secondes, m'amuse à imaginer une éloge funèbre "réaliste" à mes yeux, avant de reprendre la parole.

"Mon père m'a appris trois choses essentielles, ce qui, considérant le nombre de fois où je l'ai vu est un exploit. Primo: On peut pas compter sur lui. Que ce soit pour mettre une capote ou pour assumer ses conneries, il a toujours était très fort pour faire porter aux autres le poids de ses erreurs. T'es au courant que j'avais encore moins demandé que toi?"

Bon, je sais, d'après ma grand mère, c'est Maman qui à voulu me garder, et lui s'en fichait. Et alors? Ca empêche d'être responsable?Je sais pas suffit de voir Meyer, qui s'occupe de Jana alors qu'elle est pas de lui, ou le gars aux urgences. C'est son frère, c'est pas sa faute s'il est triso, pour autant, c'est lui qui le gère avec un sacré savoir faire! Et des parents qui assument pas comme il dit.

"Et encore je sais pas ce qui aurait été pire, finalement, parce que quand je vois toutes les cicatrices que t'as laissé à Meyer... J'suis pas complètement myro, j'le vois bien qu'il s'assombrit dès quon parle de toi! Bref. Reprenons. Deuxième truc que mon père m'a appris: Me laisser piétiner. Sérieusment, on est en 2035! Rien que quand j'étais gamine, y avais les hastag balance ton porc et metoo, et toi tu me disais de laisser les garçons soulever ma jupe plutôt que d'y mettre une claque?! Je suis sure que si je cherche je me rendrais compte que la moitié des filles que t'as pu cotoyé t'on taggé sur balance ton porc! Et de ce côté là Maman était pas mieux!"

Non, pas vraiment mieux. "Une jeune fille bien élevée ne se bat pas". J'entendais encore régulièrement le ton tranchant de Nikolaus. Et ensuite il se plaignait à ma mère que j'étais mal élevée, et je prenais double ration de lignes et de privation de dessert... Encore une fois j'oscille entre ce ton pseudo solennel de discours et celui plus animé où je commente, je gueule et je râle. Elle a pas tort la psy ça fait du bien de gueuler une bonne fois pour toute. Même si je préfèrerais pouvoir l'avoir en face (et de préférence muet comme ça il peut pas me couper) pour pouvoir lui couper a parole comme il le faisait à chaque fois avec son "les petites filles sont faites pour êtres vues pas pour être entendues".

"Et troisième truc qu'il m'a appris, mais là tu partage la palme avec Maman, c'est "Ne dépends de personne". C'est d'ailleurs le seul truc un minimum positif que tu m'aie appris. D'ailleurs a final j'crois que ça rejoint le point 1 donc en fait t'as même pas été foutu de m'apprendre trois trucs, tu crains. Et tu sais quoi? J'sais pas si y a un paradis, mais si par miracle t'es pas en enfer à cause de tes conneries, ben j'espère que tu vas passer très longtemps au purgatoire! Et moi, tu vois, je vais même suivre es principe: J'ai pas eu besoin d'aide et encore moins la tienne pour retrouver MON frère. Je vais avoir MA maison. Et je ferai ce que JE veux et toi, tu... tu... Tu peux te faire foutre tellement profond qu'ça ressortira par ta bouche!"

Oulah. Je me suis quelque peu emballée. Mais ça fait un bien fou! Je sais, j'avais pas besoin d'être aussi vulgaire. Mais c'est une astuce de Milou. Ca aide à se mettre en colère. Et à la faire sortir aussi., pareil pour le truc de metre les mains sur mes hanches, façon matronne en colère. Bon, par contre, me retourner et e rendre compte que j'ai ptet parlé un peu trop fort et que mon frère m'a entendu dire des gros mots... Je rougis comme une collégienne. J'espère que l'autre parlait pas français, sinon, la honte est totale! Trouver un prétexte bidon, trouver un prétexte bidon.

"J'vais chercher un robinet pour les fleurs hein?"

Quoi c'est des fleurs en plastique? Pas grave.  On va appeler ça une retraite tactique. Je m'éloigne d'un pas précipité, sans laisser le temps à mon frère de me rappeler ou autre (et sans écouter non plus parce que là la honte est totale). Je n'ai pas le temps d'aller très loin, une quinzaine de mètres tout au plus que je stoppe. Ma mère me bloque le chemin, adossée à une pierre tombale.

"Je peux savoir à quoi tu joue?!"

C'est le ton sifflant de tu vas avoir des ennuis. J'ai beau savoir que Maman n'a plus de droits sur moi, qu'elle n'a pas le droit de m'aprocher, je me retrouve quand même à bredouiller, comme quand j'étais gosse.

"Mais rien, qu'est-ce que j'ai fait?"


Les insultes, je m'y attends. La gifle, pas du tout. J'ai déjà eu des claques sur la main, sur les fesses quand j'étais gosse, mais la gifle, jamais. Et surtout pas forte au point de me retrouver par terre sur le cul.

"Petite pute! Tu m'as fait perdre le père et maintenant tu séduis le fils?! Tu crois que je t'ai pas vue, minauder, lui tenir la main, habillée comme ça?!"

Alors là, elle me la coupe. Je sais pas ce qui me choque le plus, l'idée que je puisse séduire qui que ce soit, celle de séduire mon FRERE ou celle que je sois habillée come une travailleuse du sexe. Au passage, même sans le pull et les collants, donc même si je ne portais que ma petite robe noire, je dévoilerai moins de peau que son short en jean et son débardeur...

"Ah mais ne crois pas que je vais te laisser faire! Tu vas retourner dans ton asile d'aliénés de suite, sale petite dépravée!"

Et en plus elle gueule sur tous les toits que je sors d'un hopita psy! Alors je sais, Meyer s'en doute surement, même si je ne le lui ai jamais dit en face. Ma connaissance des hopitaux, "l'art thé", ma carte et le fait que je sois suivie par une psy, ça fait pas mal d'incides. Mais bon, y a une différence avec mettre tout le cimetière au courant! Quand elle va pour m'attrapper par le bras, je la repousse. Je ne me suis même pas rendue compte que je saignais de la pommette, là où l'anneau de la grosse bague en zircon qu'elle porte depuis... Toujours, je crois m'a frappé.

"Laisse moi tranquille! Patrick a dit que j'avais le droit d'être là, toi t'as pas le droit de m'approcher!"


Le droit, oui, je m'y raccroche comme une gamine à sa bouée. Quand je la repousse, elle tangue et titube... Et j'ai dans l'idée qu'elle 'est pas tout à fait claire. J'en profite pour me redresser.

"Et en plus elle frappe sa mère! J'aurais du avorter quand je pouvais!"

Euh c'est qui qui a frappé en premier, là? Ne te laisse pas affecter par cette voix riarde et ses propos amers... Essaie au moins... Plus facile à dire qu'à faire et mes yeux pleurent déjà et pas à cause de la grosse marque rouge qui apparait sur ma joue.

Avec Constantine Meyer
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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptySam 13 Avr - 21:30
Constantine Meyer
Eckhard demanda quand je devais repartir de Berlin. Il restait encore la journée de demain et nous embarquerions le jour suivant dans l’après-midi. Il proposa de passer à l’entreprise si je ne prévoyais rien d’autre, afin de définir certains points et signer quelques papiers. J’acceptai, un peu stressé à l’idée de mettre les pieds au sein de Meyer Corp si tôt après la disparition du PDG. Eckhard dut ressentir mon malaise car il déclara que je n’avais pas de souci à me faire sur l’avis des employés de la boîte.

- Ils n’ont pas forcément entendu parler de toi en bien, avoua-t-il embarrassé. Mais c’était de la bouche de leur patron. Tu peux encore prouver que tu n’es pas Nikolaus, même si tu lui ressembles beaucoup. On te l’a déjà dit ?

Je fis une légère grimace.

- Mouais…

Cette fois, il rit franchement, me donna une tape sur l’épaule. Je lui accordai un regard sévère et crus le voir se décomposer.

- P… pardon, c’est… c’est toi le patron maintenant, bredouilla-t-il confus.

A mon tour de lui donner une tape sur l’épaule en ricanant.


- Détends-toi, j’plaisante !

Il se gratta l’arrière de la tête avec un sourire gêné, reprit contenance. Je suivis son regard, il observait Aumérine. Il la désigna d’un signe de tête.

- Qui est-ce ?
- Ma petite sœur.


Il haussa les sourcils, surpris.

- J’ignorais que…
- Moi aussi, jusqu’à ce qu’elle vienne me l’annoncer il y a quelques mois.


Je lui expliquai brièvement la situation. Il ne fut pas vraiment étonné de l’infidélité de mon père, un peu plus par le fait qu’il ait eu un autre enfant alors qu’il n’avait pas du tout la fibre paternelle. Il énonça l’idée qu’Aumérine n’était peut-être pas voulue. Ça, je n’en savais rien et c’était trop délicat de parler de ça avec elle. De toute façon, elle était là et bien vivante aujourd’hui alors il était inutile de remuer le passé.

- Elle a l’air jeune, quoi que tu ne fais pas vieux non plus, remarqua Eckhard.
- On a onze ans d’écart.

Nous échangeâmes encore quelques banalités. Puis mon interlocuteur reçut un message sur son téléphone et m’indiqua qu’il devait me laisser.

- Une voiture viendra vous chercher demain matin, dit-il. Ça te convient ?

Ah carrément.

- Euh… j’peux aussi prendre le bus, fis-je étonné. Ou le taxi.
- N’exagère pas. Neuf heures devant ton hôtel ?


Je confirmai, lui donnai l’adresse. Il me serra chaleureusement la main.

- A demain, Niko… euh… Constan…
- Meyer, ça ira.


Il hocha la tête et quitta le cimetière. Je le suivis des yeux, le vis rejoindre une voiture noire aux vitres teintées contre laquelle une demoiselle en tailleur impeccable et talons ultra hauts était appuyée. Peut-être sa secrétaire…

- … retrouver MON frère. Je vais avoir MA maison. Et je ferai ce que JE veux !

Je me retournai. Aumérine semblait en pleine crise de colère face à la tombe de Nikolaus. Heureusement qu’il n’y avait plus personne dans le cimetière.

- Et toi, tu... tu... Tu peux te faire foutre tellement profond qu'ça ressortira par ta bouche !

Ah quand même. Je me dirigeai vers elle. A mon avis, il était temps de partir. Quand elle remarqua que je l’avais entendu, elle rougit comme une tomate et s’éloigna en prétextant aller chercher de l’eau pour arroser les fleurs. J’ouvris la bouche pour l’appeler mais au même moment, je vis quelqu’un lui barrer la route. C’était une femme de petite taille, la quarantaine, les cheveux blonds attachés en chignon, vêtue d’un short en jean et d’un débardeur.

« Pas du tout une tenue pour un enterrement ça, » dit Meyer suspicieux.

Qui te dit qu’elle est venue pour Nikolaus ?


« J’sais pas, une intuition. »

- Je peux savoir à quoi tu joues ?
demanda l’inconnue à l’attention d’Aumérine, en français.

Ma jeune sœur bredouilla quelques mots que je ne pus saisir, et ce, pour deux raisons : la première parce qu’elle venait de perdre totalement la face devant cette femme alors qu’elle gueulait sur feu notre père quelques secondes auparavant ; la deuxième parce que la nouvelle venue se mit soudain à l’insulter de tous les noms. Non mais pour qui elle se prenait celle-là ? J’avançai d’un pas, me ravisai. Devais-je vraiment intervenir ? Ce n’étaient pas mes affaires après tout. L’inconnue gifla Aumérine. OK là, je devais faire quelque chose.


- Petite pute ! s’écria-t-elle en colère. Tu m'as fait perdre le père et maintenant tu séduis le fils ?

Hein ?

- Tu crois que je t'ai pas vue minauder, lui tenir la main, habillée comme ça ?

« Me dis pas que c’est sa mère ? »
fit Meyer choqué.

Ça m’en avait tout l’air. Mais… ma jeune sœur ne m’avait-elle pas dit qu’elle venait du Sud de la France ? Pourquoi Liliane avait-elle fait tout ce chemin pour un enterrement dont elle semblait complètement se ficher ?


- Ah mais ne crois pas que je vais te laisser faire ! continuait-elle d’une voix perçante. Tu vas retourner dans ton asile d'aliénés de suite, sale petite dépravée !

De mieux en mieux… Je me remis en marche, bien décidé à arrêter ce petit manège. Je n’avais pas emmené Aumérine ici pour qu’elle se fasse attaquer par sa propre mère. Je n’étais plus qu’à quelques mètres quand sa génitrice voulut la saisir par le bras. Ma sœur se dégagea de son emprise.

- Laisse moi tranquille ! se défendit-elle penaude. Patrick a dit que j'avais le droit d'être là, toi t'as pas le droit de m'approcher !

« Ah parce qu’elle est sous ordonnance restrictive ! Bravo ! »

- Et en plus elle frappe sa mère !
s’emporta Liliane alors qu’Aumérine voulait seulement se protéger. J'aurais dû avorter quand je pouvais !

« Fais-la taire ou j’vais avoir du mal à me retenir. »


J’y comptais bien. Je n’avais pas envie de commettre un meurtre, pas un autre…

- EH ! grondai-je en arrivant à leur hauteur.

Je tirai Aumérine en arrière alors que sa mère s’apprêtait encore à la saisir. Ma jeune sœur portait une trace de coup sur la joue et commençait à pleurer. C’était la deuxième fois que je la voyais dans cet état à cause de sa mère. Ça me rappelait tellement ma faiblesse face à Nikolaus à l’époque que j’avais du mal à le supporter. Liliane parut pâlir un instant.


« Sûrement le choc de te voir de près, suggéra Meyer. Elle s’attendait peut-être pas à ce que tu ressembles autant à Niko. »
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Aumérine Lefèvre
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Berlin... une dernière fois ? EmptyDim 14 Avr - 19:52
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Maman VS grand frère !

Une nouvelle prise sur mon bras et je me retrouve tirée en arière, chancelante derrière mon frère. J'ai déjà dit que j'avais un sens de l'équilie moisi? Prendre une gifle à la volée ça aide pas, et avoir les lentilles qui tournent à cause des larmes, et y voir flou non plus. Maman s'est tue et est devenue pâle. Ses yeux vont de mon frère à la tombe avant qu'elle ne semble reprendre contenance.

"Toi, éloigne toi de ma fille! C'est à cause de ton père et de sa stupide obsession pour toi qu'elle est comme ça! Tu la tire vers le bas!"

Faut qu'on m'explique là? Elle m'engueule de séduire mon frère et après elle engueule mon frère genre elle me protège de lui? C'est qui qui vient de me mettre une tarte là? Alors si tu vas par là, qui a essayé de t'étrangler hier et vit avec une psychopathe que tu sais très bien que si ele sait ça, elle sera déçu qu'il t'aie loupé? Oui bon ça va. Lui au moins il s'en est rendu compte... En tout cas je constate que Maman n'a pas changé. Elle ataque tout azimut, quite à envoyer la cohérence au diable... Par réflexe, j'attrappe le bras de Meyer doucement. Je ne veux pas qu'elle le blesse. Non, pas physiquement! Avec les mots. Maman est très forte à ça et je ne suis meme pas sure qu'elle s'en rende compte.

"Tu crois que ton père et toi m'avez pas assez pris?"

Ah, elle s'apprete à lui faire le couplet larmoyant du "j'ai tout fait pour ton père il m'avait promis de quitter sa feme et ce salaud m'a laissé en plan?" Grand classique qu'ele m'a ressorti je ne sais combien de fois. Attend, au passage, elle lui reproche quoi à Constantine? Non parce qu'il savait même pas que j'existais, je vois pas comment il aurait pu "faire du tord" à ma mère! J'ai quand même l'impression qu'elle est pas cohérente... Je regrette de ne pas avoir d'odorat, mais je me demande si elle aurait pas consommé un truc quelconque? Donc ouais le début du discours c'est bien le "j'ai tout fait pour lui j'ai quitté mon travail pour lui, j'ai fait de la chirurgie pour lui"... Le "il s'était bien gardé de me dire qu'il avait un truc chelou, et m'a plaqué avec une gosse inadapté sociale en disant que c'est ma faute" aussi, je vois bien. Elle nous fait la version light, d'habitude elle tient 10 minutes comme ça... Et le rapport avec mon frère?

"Ma propre fille préfère un petit branleur débile et sans ambitions, tout juste foutu d'avoir son bac, à sa mère!"

Elle a pas dit CA?! Elle le connait pas! Elle n'a jamais cherché à voir plus de Constantine que ce que lui en disait Nikolaus, et elle est restée sur un discours vieux de quinze ans. En même temps, elle a vécu 16 ans avec toi elle te connait pas non plus. Moi j'm'en fous mais

"Tu traite pas Constantine!"


A u moment faudra qu'on m'explique pourquoi je me laisse marcher sur les pieds alors que je sors les crocs pour défendre cex que j'ame. Même ceux qu'en ont pas besoin, parce que là mon frère il en a pas besoin... Est-ce qu'il craint que je fasse une bêtise du genre essayer de frapper ma mère? Non parce que y a pas de risque... J'en suis incapable. Et c'est quoi le soucis qu'elle a avec l'ambition? Non parce que combien de fois elle m'a engueulé quand je lui disait que je voulais être médecin généraliste en me reprochant ce même manque d'ambition?

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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyDim 14 Avr - 20:43
Constantine Meyer
Son regard alterna entre la tombe de Nikolaus qui se trouvait à quelques mètres, et mon visage. Le sien vira de nouveau au rouge quand elle reprit la parole.

- Toi, éloigne toi de ma fille ! C'est à cause de ton père et de sa stupide obsession pour toi qu'elle est comme ça ! Tu la tires vers le bas !

J’aurais dû m’y attendre. Maintenant que mon père n’était plus de ce monde, il fallait que quelqu’un prenne à sa place. Et quoi de mieux que le fils qu’il avait toujours renié ? Perturbée, Aumérine m'attrapa par le bras sans rien dire.

- Tu crois que ton père et toi m'avez pas assez pris ?

Je n’en croyais rien du tout, je n’étais au courant de rien sur leur relation. En faisant rapidement le calcul, j’avais onze ans quand Aumérine naquit. A cet époque, Meyer n’existait même pas. J’étais encore… normal. Mais mon père avait sûrement dû trouver quoi dire sur mon compte avec des âneries plus grosses que lui.

- Ma propre fille préfère un petit branleur débile et sans ambitions, tout juste foutu d'avoir son bac, à sa mère ! se lamenta-t-elle en bougeant les bras dans tous les sens.

« Non mais d’où elle sort ça, elle ? s’écria Meyer irrité. Elle va voir si j’suis un branleur débile ! »

Elle n’allait rien voir du tout car il ne fallait surtout pas s’énerver.

- Tu traites pas Constantine ! rétorqua soudain ma jeune sœur.

Je lui étais reconnaissant de vouloir me défendre mais je n’en avais pas besoin.


- Laisse, dis-je en posant un instant ma main sur la sienne. J’crois que ta mère a toujours pas digéré le fait qu’il l’ait larguée. Et j’comprends pourquoi maintenant, sans vouloir me ranger du côté de mon père.

« Tu provoques là. »


Et alors ? Elle venait de m’insulter, je devais bien lui rendre la pareille. Et je n’étais pas énervé. Pas encore… Je me tournai vers Liliane, avançai d’un pas. Instinctivement, elle recula.

- Tu sais, Liliane Lefèvre, j’t’ai pas attendue pour me construire une vie saine et stable, déclarai-je calmement. Tu peux croire ce que tu veux à mon sujet, j’en ai rien à cirer. Ce qu’a pu te faire mon père, ça m’concerne pas et j’ai pas le temps de t’écouter te plaindre.

« Tiens, ton accent s’est amélioré, »
fit remarquer Meyer surpris.

Sûrement parce que je parlais un peu plus en français depuis que je connaissais ma sœur.
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Aumérine Lefèvre
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Berlin... une dernière fois ? EmptySam 20 Avr - 14:58
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Hypocrisie quand tu nous tiens

Je cligne des yeux et regarde mon frère comme s'il était tombé d'une autre planète. Et j'essaie de ne pas rire hystériquement. Dans ma tête j'ai Nethys qui rigole "Alors ça, c'est un détournement d'aggro... Tu joue guerrier tank toi, non?" C'est la première fois que je vois ma mère se faire renvoyer dans ses buts comme ça. Oh, Patrick l'a remise à sa place une fois ou deux. Mais j'ai jamais été là pour le voir. Et c'est pas lui qui lâcherait ce genre de taunt. En même temps, ça m'aurait peut-être fait du bien d'entendre ça plus tôt. Je veux dire, j'ai entendu toute mon enfance que si mon père était parti c'était parce que c'était un salaud, ou parce qu'il en avait marre que je fasse ma "fragile". Mon "bébé". La psy m'a expliqué maintes et maintes fois que ma mère m'avait surement donné la vérité qui l'arrangeait. Mais juste voir sa tête en entendant mon frère lui dire ça... Je me rends compte que malgré tout ce qu'on avait pu me dire je continuais de croire que c'était ma faute. Que je le croirais surement encore très longtemps. Et que ma mère est une menteuse. Ma mère est devenue rouge. Mais Constantine ne lui laisse pas le temps de reprendre son souffle qu'il avance vers elle. Euh, moi par contre, je vais rester où je suis hein? Je suis très bien derrière. Et j'assume ma lâcheté.

Avec calme, presque dédain, il décrit à ma mère ce qu'il pense de ses propos: Rien à foutre. J'aimerai beaucoup pouvoir réagir comme ça, moi aussi. Mais à peine ma mère à remarqué mon sourire tremblant qu'elle me lance un regard noir, qui me fait baisser les yeux. Elle n'a pas besoin de parler. J'entends comme un magnétophone l'ensemble de ses engueulades passées. Comme plusieurs magnétophones, d'ailleurs, qui parlent en même temps. Et pas de manière très sympatique.

"Peuh, t'es comme ton père, dédaigneux, méprisant... Il a détruit ma vie et tu détruira celle de ma fille si tu continue! Tu n'es qu'un pauvre bon à rien, tout juste capable de détruire tout ce qu'il touche exactement comme lui!"

Ca, c'était méchant. Et gratuit. Sauf que je sais très bien que Meyer risque de penser aux marques cachées sous mon pull. Est-ce qu'on les voit d'ailleurs? Je touche mon col, pour vérifier, mais non, il est toujours bien relevé. C'est juste un truc balancé au hasard et qui fait mal, elle est forte à ça. Et puis euh... A quel moment elle s'est soucié de moi? Non, non, j'suis pas amère, hein? Juste réaliste. Au passage, je ne comprends toujours pas ce qu'elle fait là. Elle en veut à mort à Nikolaus alors pourquoi venir à son enterrement, alors qu'elle n'a probablement pas assez d'arg... Ok. Comme un ensemble de flèches les souvenirs m'atteignent pour redessiner l'image du puzzle. Je n'ai pas vu une seule des pièces, mais j'ai l'image sous les yeux, la réponse en gros caractères.

"T'es pas venue pour l'enterrement... T'es venue pour réclamer des sous."

Est-ce qu'elle peut? Je sais pas trop. Je me souviens juste que la loi française dit que TOUS les enfants ont droit à une part, sauf si il y a un testament. On avait étudié ça en 5ème, au passage pourquoi avoir étudié un truc pareil? Sachant que vu que Nikolaus a disparu et est pas mort, elle doit se dire qu'il y a pas de testament... Par contre le comment elle veut faire pour récupérer du fric, je ne sais pas trop. Peut-être en me faisant reconnaitre comme la fille de Nikolaus... Je sais pas si c'est possible (sachant que je me doute qu'aux yeux de ma mère, mon accord est accessoire). Mais je crois, vu sa gueule que j'ai visé juste.

"Et alors?! Il me doit bien ça, ce fils de pute! Et toi aussi, avec tout ce que j'ai fait pour toi!"

Mais c'est pas possible, même quand elle insulte un mec, il faut qu'elle insulte une fille en premier! C'est agaçant à la fin! D'un autre côté, je devrais m'attendre à quoi, moi? Elle traite sa propre fille... Bref c'est pas la question. Surtout que "tout ce qu'elle a fait pour moi"... Je sais pas si j'aurais pas préféré qu'elle avorte comme l'aurait souhaité mon père. La question, ou plutôt la réponse c'est:

"J'veux pas. J'suis grande, j'me débrouille toute seule..."

"En dépouillant ta mère! Criminelle!"

"Et je veux pas d'un argent qui pollue!"

Ouah, ça m'a fait du bien la thérapie j'ai réussi à finir ma phrase sans laisser l'interruption de ma mère m'interrompre! Et pis d'abord, je l'ai pas dépouillée. C'est l'argent de ma pension alimentaire qu'a repris Patrick. Et il a dit que normalement il aurait aussi du réclamer l'argent des babysittings que ma mère m'avait plusieurs fois "emprunté", mais que comme je savais pas combien ça faisait il laissait courir. Et même si mon argument est infantile et en totale contradiction avec ce que j'ai dit dix secondes avant même pas, c'est vrai. Très mal dit, embrouillé, mais vrai. Je veux rien qui vienne de mon père, je ne veux pas demander quoi que ce soit à mon frère et être un fardeau pour lui, et en plus Milou me tuerai si je m'amusais à accepter un argent qui sert à forer du pétrole, lui qui m'a appris les vertues de l'écologie. En même temps, à ce stade faudrait qu'il prenne un ticket... Ta gueule toi.

Avec Constantine Meyer
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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyDim 21 Avr - 12:17
Constantine Meyer
Sa mère m’accorda un regard dégoûté.

- T’es comme ton père, dédaigneux, méprisant…

Pour le coup, je ne pouvais pas la contredire sur les traits de caractère de Nikolaus.

- Il a détruit ma vie et tu détruiras celle de ma fille si tu continues !

Mais comment pouvait-elle sortir des âneries pareilles ? Je n’étais pas responsable des actes de mon père, bordel ! Et Aumérine était ma sœur, je n’allais pas passer ma vie avec ! Je n’allais pas non plus lui dicter sa conduite. D’un, ce n’était pas mon rôle, de deux, elle était assez grande pour se gérer – même si elle était suivie par un tuteur – et de trois, j’avais autre chose à faire !

- Tu n'es qu'un pauvre bon à rien, tout juste capable de détruire tout ce qu'il touche, exactement comme lui !

Bon, elle commençait sérieusement à m’agacer. Ses injures n’avaient aucun sens et je ne voyais pas pourquoi elle venait me balancer ça à la figure alors que je n’étais pas Nikolaus. Mais au moment où j’allais rétorquer, je fus devancé par Aumérine.

- T’es pas venue pour l’enterrement… T’es venue pour réclamer des sous.

De l’argent ? Quel argent ?

« Une part de l’héritage, crétin. »

Si Nikolaus n’avait pas rédigé de testament, Liliane n’avait droit à rien. Cette part de l’héritage revenait à sa fille, pas à elle. De toute façon, ce n'était pas en venant nous menacer qu'elle pouvait espérer obtenir quoi que ce soit.

- Et alors ? Il me doit bien ça, ce fils de pute ! s’écria Liliane hors d’elle. Et toi aussi, avec tout ce que j'ai fait pour toi !

Aumérine répondit, je lâchai un long soupir. Si je m’attendais à assister à ce genre de dispute, j’aurais dit à ma sœur de nous en aller et de laisser sa mère s’enflammer toute seule. Ça m’aurait évité de monter en tension. Là, j’avais juste envie de lui mettre mon poing dans la figure pour la faire taire. Sauf qu’il ne fallait surtout pas la toucher. C’était la pire chose à faire. Alors j’attendis que ça se calme. Sauf que plus Aumérine répliquait, plus sa mère surenchérissait en racontant des conneries plus grosses qu’elle. Et plus ça m’énervait. Je me mordis la lèvre inférieure, serrai les poings. Pas de violence, surtout pas de v…

- Bon, ça suffit là. VOS GUEULES !

Elle se turent et me regardèrent, surprises, comme si elle se rappelaient soudain que j’étais présent. Je fusillai Liliane du regard et dis, en essayant de rester le plus serein possible :

- J’me permettrai pas de te juger comme tu viens de le faire parce que ce serait trop fatiguant et j’veux pas m’abaisser à ton niveau.

Elle ouvrit la bouche, je la désignai d’un doigt autoritaire.

- Ferme-la, je parle, ordonnai-je beaucoup moins aimablement cette fois.

« Tu sais que tu t’adresses à une femme qui pourrait presque être ta mère ? »

Qui avait manqué de respect à l’autre en premier ?

« Oui bon... »

Et il partit bouder. Tant mieux, un peu de vacances ne faisaient pas de mal. Je me concentrai sur mon interlocutrice.

- Si t’es venue pour récupérer du fric, tu peux repartir tout de suite. S’il y a un testament, Nikolaus ne nous aura pas laissé un centime, crois-moi.

Il aurait tout donné à son entreprise et désigné un successeur. Maintenant que j’avais parlé à Eckhard, je savais que ce n’était pas le cas et que Meyer Corp me revenait. Mais ça, Liliane n’avait pas besoin de le savoir.

- S’il n’y en a pas, Aumérine aura sa part et t’as aucun droit de la lui réclamer.

Elle tenta de répondre encore.

- T’as aucun droit ! répétai-je plus fort, la faisant reculer d’un pas. Maintenant barre-toi d’ici ou j’appelle les flics pour menaces et agression physique sur ta propre fille !

Je pensais qu’elle allait rester, continuer ses insultes et que ça n’en finirait jamais. Mais cette fois, elle tourna les talons et s’en alla enfin. Je pris la main d’Aumérine et l’emmenai dans la direction opposée, revenant à quelques pas de la tombe de Nikolaus. J’avais à peu près réussi à garder mon sang froid face à Liliane mais là, je peinais à me calmer. Je devais trouver quelque chose pour m’aérer l’esprit. Tiens, pourquoi ne pas chercher la tombe de la mère de Jana et revenir avec la petite fille tout à l’heure ? Bonne idée ça. Je lâchai la main de ma jeune sœur et, sans regarder si elle me suivait ou pas, je parcourus les allées, en silence. Je ne mis pas longtemps à la trouver. Elle était bien entretenue, tant mieux.
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Aumérine Lefèvre
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Berlin... une dernière fois ? EmptyDim 21 Avr - 22:11
Aumérine Lefèvre

Berlin... Une dernière fois?
Remonter la pente

Le cri de Meyer me surprend... Et me fait me rendre compte que je viens de lever la voix sur Maman. Je. Viens. De. Lever. Le. Ton. Sur. Maman. Elle va me tuer. Pas de suite parce que là elle essaie d'en placer une et que Meyer est en train de gueuler Mais merde, j'voulais l'aider moi pas qu'il soit en colère à cause de moi! C'est pas ta faute, c'est Maman qu'a tout gaché.Tu gache toujours tout. J'ai crié sur Maman. Elle va me remettre minable! Eh non, j'ai dit que je voulais pas de son argent qui pue à Nikolaus! Non, mais tais toi, rajoute pas de l'huile sur le feu. Je me laisse entrainer par Meyer comme une poupée de chiffon. J'ai crié sur Maman! GG! Enfin! J'ai l'impression d'entendre Milou. Par contre là ça va pas trop. J'ai du mal à respirer, et je reçoit de plein fouet le contrecoup. Mon frère s'est éloigné. Maman n'est plus là. Je me sens pas bien. Je fouille avec précipitation dans mon sac, et en extrait le "kit d'urgence": Téléphone et écouteurs. Je me laisse tomber sans ménagement sur une tombe Au bout d'un moment y en a qui vont se vexer, non? et enclenche la vidéo, pressant les mains sur mes oreilles pour ne plus entendre que la musique. Respire. En rythme avec la boule qui monte et descend, avec le son de respiration et les tintements de cloche. Il me faut presque toute la vidéo pour retrouver assez de calme pour suivre correctement l'exercice. Mais au moins j'ai retrouvé un rythme cardiaque normal. Et mes pensées sont revenues presque à la normale. C'est à dire qu'elles partent encore en tout sens mais que j'arrive à les différentier. Et je crois que j'ai encore pleuré un peu. En tout cas, le gars à l'uniforme, et a l'air un peu sévère qui vient vers moi s'adoucit clairement quand il me voit relever la tête. Un truc que j'ai appris, à vivre avec Maman. Une faiblesse peut être une arme. Alors je ne me cache pas vraiment pour m'essuyer les yeux, et demander poliment, bien que maladroitement où est "homme cheveux jaune grand". Et de préciser que c'est mon frère. Plutôt que de juste me montrer le chemin, il m'accompagne jusqu'à me montrer Meyer en train d'examiner une tombe. Meyer qu'à même pas le temps de se retourner avant que je ne l'attrappe pour un calin très fort.D'ailleurs c'pas mal comme tactique. Comme ça il peut pas m'ebourriffer les cheveux! Ah si, il peut. Tant pis.

Le retour se fait plutôt dans le silence, j'ai juste prit le temps de saluer la maman de Jana (enfin, après que Meyer m'aie dit qui s'était parce que j'en savait rien) et on a repris le bus. Et un arrêt avant l'hotel, je décide de descendre. Meyer va avec Jana. Si je suis seule, je me connais, je vais tourner en rond. Alors la solution? M'occuper. Le matin, quand on s'est baladé, j'ai vu des affiches pour un vide grenier créatif. Et là, je viens de voir des gens monter avec ce qui m'a tout l'air d'en venir. Du coup, je me tourne vers mon frère, et le préviens que je vais me ballader un peu avant de rentrer. Un "fais attention" de sa part On se demande pourquoi il me dit ça... Je suis "juste" dans un pays que je connais pas, fragilisée psychologiquement, et potentiellement une "proie" facile. Juste. et je me retrouve hors du bus, à chercher le fameux vide grenier. Pas difficile à trouver. Si la langue et différente, je retrouve les mêmes bases que lors de mon adolescence, les tables avec tout un tas de bazard dessus, les caisses où fouiller... Je tombe en arrêt devant un stand, et fini par dépenser une dizaine d'euros. Grosse somme à mes yeux, mais j'y gagne.



Quand Jana et Meyer reviennent, j'ai le dos tourné à la porte, assise en tailleur sur un lit, et mon casque autour du cou. Avec la musique tellement forte qu'on l'entend depuis l'autre bout de la chambre, sans parler de moi qui chante. Et qui chante juste. Autour de moi il y a des cartes à gratter pour dévoiler un dessin, un canevas à moitié commencé représentant un dauphin, des fils à scoubidous, et deux boites ouvertes de kits de bijoux. La première comporte des perles de rocaille en vrac, et je suis en train de piocher dedans un gestes méthodiques et concentrés pour tisser un bracelet. J'en suis au "A" de "Lucah", et un autre, au nom de Jana est en train d'attendre sur le lit que je le coupe à la taille de sa propriétaire... Ou que je le défasse. Je sais pas si je donne pas un drole de tableau, à la limite de l'autisme. Mais cette heure et demie à enchainer les gestes répétitifs m'a fait du bien. Et si je sursaute quand Jana attire mon attention, je suis redevenue l'adulescente en pleine forme de tout à l'heure. Bon, avec un bleu à la joue. Je sécurise les perles histoire de pas en mettre partout dans le lit, bondit sur mon frère et sa pupille pour un calinou, et entraine Jana pour lui montrer ma trouvaille.

"Regarde j'ai trouvé ça pour toi!"

"Ca", c'est un kit "fabrique toi même ton attrappe rève. Comme la boite de perles, le contenu en a été "customisé, deux des armatures ont été utilisée, et des pierres et plumes qui ne viennent pas de la boite s'y sont rajoutées. Avec enthousiasme, j'explique à Jana le concept, et il ne faut pas 5 minutes pour nous retrouver chacune avec les armatures restantes, à faire passer des brins de laines colorés. Et, à y rajouter des pierres "magiques" (en tout cas il parait qu'elles ont des pouvoirs, y a tout une liste papier dans la boite!), des perles et des plumes.

"Meyer, t'as du parfum?"

Au passage, je me rends compte que, toute occupée avec la petite j'ai un peu "ignoré" mon grand frère, lequel semble s'affairer de son côté. Sans répondre à l'interrogation de pourquoi je veux son parfum, je le lui pique et aide Jana à en pulvériser sur les plumes de son atrappe rève. Bon, entre la création du machin, qui devrait lui avoir initié un processus de repousse des rèves, le parfum de Meyer sur les plumes qui se répandra doucement façon pot pourri (et donc une odeur apaisante pour elle en période de sommeil) et les pouvoirs des pierres, je me dit qu'elle devrait plus faire de cauchemars! Et surtout, j'espère que Meyer, même sans vraiment nous écouter, en a suffisemment entendu pour que celui que je lui offre soit efficace aussi. Evidemment Jana s'en étonne, et je lui mens sans vergogne. Non, je le garde pas pour moi, je préfère faire et donner, comme le bracelet que j'ai d'ailleurs retouché à sa taille. Et est-ce que Meyer fait des cauchemars, je sais pas du tout, mais j'ai envie de lui donner. C'est tout.

Avec tout ça l'heure approche de manger, et je ne sais pas trop quoi faire de ce bleu à la pomette. Le cou, je peux le cacher, mais la joue... Je triche. J'entraine Jana dans la salle de bain, et on se retrouve à s'aider mutuellement à faire des tresses. Enfin, je fais le plus gros et elle m'aide. Puis je lui fais une super tresse en épi, qui semble la ravir puisqu'elle fait admirer à mon frère. De mon côté, je n'arrive pas à cacher l'ecchymose, mais à moins de me regarder en face, ça devrait pas trop se voir, tant mieux. Et avant d'aller manger, j'avale discrètement mon comprimé de Lexomil. Histoire de pas l'oublier comme hier.

Pendant le repas, je suis moins disserte. J'essaie de ne pas me faire remarquer, surtout après avoir vu le regard du serveur. Sérieusement, les gens imaginent des histoires, et ça me gène un peu. D'un autre côté, la vérité n'est pas tellement plus reluisante. Et finalement, me concentrer sur ma foret noire (et découvrir qu'en fait, il y a de l'alcool dedans!) puis sur Jana est plus facile. Et je ne sais pas si la fillette ne se rend compte de rien ou est juste hyper complaisante, mais elle accepte avec joie une histoire avant de dormir. Celle de la cruelle dame blanche qui gelait les voyageurs et les dévorait jusqu'à la moelle, et fondit devant la gentillesse d'un homme de passage. Evidemment, elle s'est cachée sous la couverture à la mention de l'affreuse sorcière, avant d'en ressortir le nez tout "danger" écarté. Elle s'endort assez vite après ça, et... Moi aussi en fait. Je sais même pas ce que fait Meyer.

Maman crie, elle crie encore, et elle part. Meyer part. Patrick part. Egoïste. Lache. Menteuse. Ils sont en colère, ils se transforment en arbres, et je suis toute seule dans la forêt. J'ai peur. Je cours je cours mais les arbres sont partout. C'est ta faute. Est-ce qu'ils sont grands, où est-ce que c'est moi qui suit petite? J'ai peur et j'appelle. Et il n'y a personne. Juste moi... Non, attend. C'est ta faute. C'est pas moi qui pleure. C'est quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui est partout en même temps. Je cherche; j'appelle. Je le trouve. C'est le petit garçon.

Je me réveille d'un coup. J'ai le sang qui bat aux tempes, et le coeur au bord des lèvres. C'est ta faute. La lumière de l'éclairage de secours me permet d'arriver aux toilettes à temps pour éviter un drame, mais je ne me sens pas mieux pour autant. C'est ta faute. Je tremble, couverte d'une sueur froide. C'est ta faute. Le poing dans la bouche, j'éttouffe des sanglots irrépressibles. Je ne vois rien. Juste le petit garçon. Et quand une main se pose sur mon épaule, C'est ta faute. je ne peux que chuchoter, bredouiller doucement.

"Faut aller chercher le p'tit garçon... Le p'tit garçon dans la forêt..."

Loin dans la forêt. Aussi loin qu'est mon esprit embrumé.

Avec Constantine Meyer
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Constantine Meyer
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Berlin... une dernière fois ? EmptyLun 22 Avr - 12:27
Constantine Meyer
Aumérine finit par me rejoindre. A peine me fus-je tourné vers elle que je la retrouvai dans mes bras. Une usine à câlins… Je lui ébouriffai les cheveux. Elle demanda qui était enterré là. Je lui expliquai qu’il s’agissait de la mère de Jana, et que je comptais l’y emmener tout à l’heure. Nous quittâmes le cimetière. De retour à l’hôtel, je récupérai Jana qui avait l’air de s’être bien amusée. Je remerciai la personne qui était en charge de surveiller les enfants. Ma jeune sœur préféra nous laisser et aller se promener de son côté. Si elle y tenait. J’imaginais qu’elle avait besoin de rester seule un moment. Je lui dis de faire attention à elle et de rentrer directement à l’hôtel quand elle aurait fini. Nous nous séparâmes.

- Elle va où tante Aumé ? demanda Jana curieuse.
- Euh… faire des courses, inventai-je sans trop savoir quoi répondre.

Je posai une main sur sa petite tête blonde.


- Tu veux aller mettre des fleurs sur la tombe de ta mère ? proposai-je. Vu qu’on a pas eu le temps la dernière fois qu’on est venus…

Un sourire illumina son visage.

- Oui !

Mais d’abord, nous montâmes dans la chambre car j’avais besoin de me changer. Je me sentirais beaucoup mieux une fois habillé normalement. Le costume, ça allait cinq minutes. Prêt à repartir, je cherchai un fleuriste proche de l’hôtel. Il y en avait un à trois-cent mètres, dans la même direction que le cimetière. Nous prendrions donc le bus plus loin.

« Bordel, c’est cher des fleurs... » se lamenta Meyer quand nous eûmes terminé les achats.

Effectivement, ce n’était pas donné. Mais bon, c’était pour faire plaisir à Jana. Et j’avais également acheté un bouquet pour le déposer sur la tombe de ma mère. Je n’avais même pas eu l’occasion d’aller la voir. Les hommes de mon père m’en avaient légèrement empêché lorsque j’étais venu signer les papiers de l’héritage… Maintenant que nous avions ce qu’il fallait, nous pouvions retourner au cimetière. Toute contente avec son bouquet de fleurs dans les mains, Jana avait du mal à se contenir et n’arrêtait pas de parler. Je me demandais si elle serait autant enthousiaste une fois devant la tombe de sa mère. C’était la première fois qu’elle revenait après l’enterrement. Bientôt un an... Le prendrait-elle plus sereinement ou pleurerait-elle comme une madeleine ? Mieux valait m’attendre au pire et me préparer. Quand nous franchîmes l’entrée du cimetière, Jana fit quelques pas en avant et s’arrêta en regardant autour d’elle.


- Je me rappelle plus où c’est… dit-elle un peu déconcertée.

J’avais eu raison d’aller faire mon repérage tout à l’heure. Je l’emmenai donc plus loin, vers l’Ouest. A quelques mètres de la tombe, la petite fille sembla se souvenir et se mit soudain à courir. Je la rejoignis sans me presser, un peu inquiet à l’idée de la voir pleurer. Elle resta quelques secondes debout devant la photo de Loreleï, avant de déposer le bouquet dans le vase vide prévu à cet effet.


- C’est tout propre, remarqua-t-elle d’une petite voix. C’est le monsieur qui fait le même travail que toi qui a nettoyé ?
- Oui, je te l’avais dit qu’il y en avait un ici aussi.


Un silence. Je regardai à ma gauche. La tombe de ma mère ne se trouvait pas très loin, au bout de l’allée. De là-bas, je pouvais garder un œil sur Jana.

- Je suis juste là, dis-je en posant un instant ma main sur son épaule. OK ?
- Mh…


Je m’éloignai tout en restant attentif. Devant la tombe de Wilhelmina Meyer, j’entendis Jana dire bonjour à sa mère. Elle ne devait pas oser parler tant que je restais près d’elle. Elle commença à lui raconter tout un tas de choses, de plus en plus vivement au fur et à mesure qu’elle prenait confiance en elle. Je n’écoutai pas plus, posai un genou à terre pour placer mon bouquet de fleurs sur la pierre tombale qui me faisait face. Heureusement que ma mère était inhumée avec ses parents. Nikolaus ne se serait sûrement pas foulé pour lui aménager un lieu de repos décent. J’étais plutôt content qu’ils ne soient pas enterrés ensemble, même si le corps de mon père était aux abonnés absents. Enfin… au final, je ne savais absolument pas comment se passaient les journées de Wilhelmina auprès de Nikolaus après mon départ et jusqu’à son dernier souffle. Si ça se trouvait, sa lettre était remplie de mensonges. Comme elle pouvait dire la vérité. Tant pis, je préférais rester sur de bons sentiments. De toute façon, je ne pouvais rien faire de plus désormais. Je soupirai, entendis Jana parler de moi.

Spoiler:


- Je sais que Papa, c’est mon papa... mais je préfère vivre avec Meyer. J’ai de bonnes notes à l’école parce qu’il m’a beaucoup aidée. En plus, il a fait peur au garçon qui m’embêtait l’année dernière. Quand il travaille pas, on fait des jeux avec lui et Sofia. Sofia, c’est son amoureuse, elle est trop belle et super forte. Meyer aussi, il sait se battre, on dirait des ninjas. Dès fois, ils me montrent comment on fait. Moi aussi je veux savoir me battre.

J’imaginai sa mère se retourner dans sa tombe. Pas sûr qu’elle apprécie le fait que son adorable petite fille de sept ans apprenne à se battre…

- Ils sont trop rigolos ! poursuivait-elle, bien lancée à présent. Pendant les vacances, on a fait de la randonnée dans la forêt. J’ai bien aimé. Meyer a dit qu’on y retournerait parce qu’on a pas pu tout voir.

Elle raconta notre journée de randonnée avec entrain, n’hésita pas une seule seconde à évoquer le moment où Sofia me poussa dans un tas de feuilles avant de se jeter sur moi, Jana à sa suite. Sauf que la plupart des feuilles étaient encore mouillées à cause de la récente pluie.

- Elles étaient collées de partout sur nous, on ressemblait à des arbres ! C’est dommage que t’aies pas été avec nous, on aurait pu continuer la collection de feuilles dans ton gros cahier… Et… et on…

Elle se tut. Je regardai dans sa direction, la vis tomber à genoux dans les gravier et baisser la tête, les poings serrés sur ses cuisses. C’était le moment de partir. Je dégageai quelques morceaux de terre sur la tombe de Wilhelmina, me redressai. Un au revoir silencieux, un dernier regard et je rejoignis Jana qui tentait tant bien que mal de retenir ses sanglots. Je m’accroupis près d’elle, ouvris la bouche pour lui dire qu’on s’en allait. Mais elle se jeta dans mes bras avant que je puisse prononcer le moindre mot. Déséquilibré, je me retrouvai le cul par terre, la petite fille accrochée à ma veste, pleurant maintenant à chaudes larmes. Ça faisait mal au cœur, surtout qu’elle pleurait vraiment. Je voulais dire… pas comme lorsqu’elle se réveillait d’un cauchemar la nuit. Là, elle évacuait tout son chagrin, à la limite du hurlement, la voix étouffée dans mon épaule, le corps secoué de spasmes. Je la serrai dans mes bras sans trop savoir quoi faire à part attendre. Alors j’attendis, patiemment, silencieux, le regard perdu dans le vague. Il lui fallut de longues minutes avant d’arriver à se calmer. Je commençais à avoir la jambe gauche engourdie…

- Il faut qu’on y aille, Jana, dis-je doucement en lui frottant le dos.

Elle renifla plusieurs fois, hocha la tête.


- On reviendra, d’accord ?
- Oui…


Elle recula en s’essuyant les yeux. Je me mis debout, l’aidai à se relever aussi. Je fouillai dans mes poches et lui donnai un mouchoir. Elle se moucha bruyamment.

- Dis au revoir.
- Au revoir…
souffla-t-elle d’une voix presque inaudible.

Je la pris par la main et l’emmenai avec moi. Arrivés au portail du cimetière, je m’arrêtai un instant et regardai derrière moi. Je n’étais pas allé sur la tombe de Severina. J’ignorais si j’en avais vraiment envie, en fait. En tout cas, là, pour Jana, je préférais ne pas revenir en arrière. Alors nous quittâmes l’endroit. La petite fille resta muette durant tout le trajet jusqu’à l’hôtel que nous fîmes à pieds cette fois. Comment lui remonter le moral ? Avec Sofia, j’avais recours aux Taiyaki et ça fonctionnait à chaque fois. Finalement, c’était peut-être pareil avec une gamine de sept ans. Il serait bientôt l’heure de son goûter.


- Eh, Schöne, fis-je alors que nous approchions de l'hôtel.

Elle leva ses yeux rougis vers moi.


- Tu veux manger une crêpe ?

Elle hocha vivement la tête.

- J’en veux une au sucre !

Je souris, ébouriffai ses cheveux. J’avais hésité à inclure Aumérine dans ma question mais je me disais que ma jeune sœur avait peut-être besoin que nous prenions encore un peu notre temps avant de rentrer. Nous nous retrouvâmes une heure après dans la chambre. Aumérine était assise sur son lit, son casque audio autour du cou, en train de fabriquer je ne savais quoi avec des perles et du fil. Le matelas était parsemé de babioles de décoration pour faire des bijoux et autres fantaisies. Au moins, ça l’occupait. Elle vint nous serrer tous les deux dans ses bras, entraîna Jana dans la fabrication d’un attrape-rêves. Je ne croyais pas à ce genre de truc mais elles avaient l’air de bien s’amuser. De mon côté, je préparai quelques affaires pour demain et traînai un peu sur mon téléphone. Après avoir aspergé leurs œuvres avec mon parfum – je ne voyais pas l’intérêt mais ne dis rien au risque de contrarier qui que ce soit – ma jeune sœur insista pour m’offrir un des deux attrape-rêves. Je la remerciai, peu convaincu de l’effet que pouvait avoir cet objet sur mes cauchemars réguliers. Avant de descendre pour le dîner, elles se rendirent toutes les deux à la salle de bain pour se coiffer. Toute fière de sa tresse, Jana vint me la faire admirer, n’hésita pas à remarquer qu’elle irait bien avec la robe de princesse que lui avait offert Lyne. Durant le repas, Aumérine ne parla pas beaucoup. Je n’insistai pas sur ce qu’il s’était passé tout à l’heure au cimetière. Je n’avais pas spécialement envie de reparler de sa mère…
L’heure de se coucher arriva bientôt. Jana accepta que ma jeune sœur lui raconte une histoire. Au début, je faillis lui dire d’arrêter son récit parce que « la cruelle dame blanche qui gelait les voyageurs et les dévorait jusqu'à la moelle » faisait peur à Jana. Mais l’histoire se termina plus gaiement que ce que je croyais alors je restai silencieux. Même si Jana ne tarda pas à s’endormir, j’espérais secrètement qu’elle ne fasse pas de mauvais rêves à cause de cette histoire. Aumérine se coucha à son tour et je les imitai.
Je me réveillai en pleine nuit, gêné par la lumière de la salle de bain qui était allumée. Au moment où je me dis qu’il devait s’agir de ma sœur ou de Jana qui faisait un tour aux toilettes, j’entendis quelqu’un vomir. Je regardai à côté. La petite fille dormait. Inquiet mais encore dans les vapes, je me levai et rejoignis Aumérine. Elle sanglotait doucement et marmonnait des choses incompréhensibles. Je posai une main sur son épaule, penchai la tête sur le côté pour l’observer. Tout ça, c’était à cause de son idiote de mère. Pourquoi avait-elle débarqué au cimetière pour faire un scandale ? Il fallait vraiment être timbrée pour payer un voyage jusqu’à Berlin dans le seul but d’aller insulter les enfants d’un amant perdu et détesté. Je soupirai. Cette fois, c’était à mon tour de serrer ma sœur dans mes bras.

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