Come What May [P.V Juna]

- Petite coquine ! Je me vengerais de ce vol, tu vas voir ce soir !

Ce court instant de taquineries entre vous était quelque chose que tu appréciais particulièrement. Dans ces moments-là, Juna n'étais pas la chef du FALH mais simplement une jeune femme comme les autres, profitant de son temps libre sans plus se soucier de ses responsabilités parfois pesantes. Tu t'évertuais justement à effacer tout cela le temps que tu passais avec elle. Même si parfois tu représentais aussi une oreille attentive lorsque ta belle en éprouvait le besoin. Et cette dernière avait réagit en cherchant à te chatouiller, tu te défendis comme tu le pouvais, car ton humaine connaissais parfaitement tes endroits sensibles aux chatouilles. Un petit jeu qui ne dura pas longtemps puisque vous aviez des projets pour cette journée ... un surtout.

Une fois prêtes, vous étiez descendues au garage et tu avais bien compris à qui ou du moins à quoi ton Alpha s'était adressée. Mais avec la présence de Lexa, ça rendait les choses un peu compliquées. Tu lui proposas alors qu'elle t'emmène de nouveau en virée. Ta chienne resterait avec Ed au besoin. Tu avais appris à apprécier la moto grâce à Juna elle-même. Son amour pour les balades en moto était assez communicatif. C'est surtout cette sensation de liberté qui t'avait plu dès le départ et tu comprenais mieux pour ta belle humaine aimait tant en faire. Par la suite, cette dernière t'aida à rejoindre le côté passager d'un véhicule que tu ne pouvais voir ni réellement identifier. Était-ce une simple voiture, une Jeep, un van, cela avait peu d'importance. Lexa fût installée à l'arrière et Juna une fois installée, démarra. Elle s'arrêta, sûrement le temps que le gardien du FALH ouvre la grille du portail.

- On sort, comme prévu, Ed. Je te confie la maison en attendant.
- Bien sur, amusez-vous bien tous les deux ! Athe, je suis heureux de te voir en pleine forme !
- Merci, Ed.

Tu appréciais beaucoup cet homme, le seul humain en qui tu avais le plus confiance après Juna. Cette dernière s'élança sur la route et le trajet se passa assez silencieusement. Il y avait bien une question que tu souhaitais lui poser, un sujet qui t'inquiétait encore de temps en temps mais que tu n'avais toujours pas mentionné. Étrangement, tu pensais toujours que ce n'était pas le bon moment et pourtant ... il faudrait bien qu'il arrive. En vérité, tu ne voulais pas gâcher ce moment en particulier. Et une fois arrivées à destination, tu oublias bien vite, tes pensées tournées vers un ... nouveau problème. Aussitôt descendue de la voiture, Lexa était venue frôler ta jambe pour que tu saches où elle était et tu saisis alors la poignée de son harnais qui te permettait de "suivre" ses indications. Juna quand à elle, guidait votre petit groupe vers votre destination finale.

- Les chiens ne sont pas autorisés, mesdames.
- Bonjour déjà, et ensuite, j'ai prévenu en prenant rendez-vous que Lexa nous accompagnerait. Sa présence est nécessaire pour mon amie.

Tu n'étais plus très à l'aise tout à coup et même si tu avais voulu intervenir, ce qui n'était pas le cas, tu n'aurais pas pu vu la vitesse à laquelle ta belle humaine s'en chargea. Tu n'avais pas conscience en réalité qu'un chien de guide d'aveugle est censé être admis partout, même là où les autres chiens sont habituellement interdit. Et pour cause, leur utilité presque indispensable pour leur maître.

- Je vous prie d'excuser le comportement de mon employé. Alors, c'était pour un tatouage de couple, n'est-ce pas ? Vous n'avez pas changé d'avis entre temps ?

Une nouvelle voix, une homme qui semblait être le patron de cet établissement. Sa voix était énergique mais restait très cordiale, elle mettait pas mal e confiance et pour l'heure ... tu en avais bien besoin. A ses questions, tu hochas simplement la tête, laissant Juna prendre les rênes. Tu le savais à présent, elle possédait déjà un tatouage dont elle avait guidé tes mains en te le décrivant pour que tu le découvres à ta manière. Elle était sûrement plus à l'aise que tu ne l'étais. Tu ne savais pas exactement à quoi t'attendre. Tu perçus le son d'une feuille de papier, puis ta moitié qui s'adressa à toi.

- Athe ? Il est exactement comme tu le voulais...Dis-moi, tu veux passer la première ? Ou moi d'abord ? Tu sentis sa main se poser dans ton dos, dans de légères caresses qui se voulaient rassurantes.
- Je veux bien y aller en première, mais ... tu resteras avec moi ?

En effet, y aller seule te stressait un peu, mais le pire, c'était surtout que l'endroit où devait être pratiqué le tatouage était un endroit non seulement sensible, mais surtout ... un peu intime tout de même. La réponse de ton Alpha te rassura quelque peu et l'homme te guida ensuite jusqu'à un fauteuil qui te sembla assez spécial au toucher. En effet, c'était un fauteuil de tatoueur qui lui permettait d'installer ses clients ou clientes de façon à pouvoir manœuvrer par la suite. Tu indiquas à Lexa de rester auprès de Juna pour qu'elle ne soit pas une gêne. Tes oreilles de louve se mirent à bouger dans tous les sens au moindre son. l'inconnu, c'était quelque chose d'angoissant pour toi qui ne pouvait rien voir. Fort heureusement, le tatoueur te parlait en même temps, t'expliquait certaines choses, sûrement dans le but de te rassurer.

Le plus dur fût de le laisser accéder à ... "l'endroit" du tatouage en question. Tu ne pouvais voir cette marque de ton ancien maître mais tu la savais présente et cela te gênait énormément. Les oreilles couchées sur ton crâne, tu grognais légèrement, mais avec l'aide de ta belle, tu finis par te détendre. Ce n'était pas aussi douloureux que tu te l'imaginais au départ. Il faut dire que tu avais connu bien pire en terme de souffrance. La lame de Alexeï avait été bien plus douloureuse que cette aiguille pleine d'encre.

- Ne vous en faites pas, vous n'êtes pas la première que je tatoue sur des zones plutôt sensibles et je souhaite juste faire mon travail. Je ne vais nullement en profiter.

Le problème n'était pas tant l'endroit en question, jamais tu n'avais été pudique. Non, la véritable raison, le tatoueur le découvrirait bien assez tôt par lui-même, c'était ce qu'on t'y avait fait subir. Tu avais souvent un sentiment de honte à cet égard. Mais l'homme se montrait doux et rassurant. Tu avais confiance en ta belle humaine, elle ne l'avait sûrement pas choisi à la légère. Cette marque odieuse finirait par disparaître, d'une façon ou d'une autre. Juna t'avait aidé à ôter ton pantalon et faisait toujours en sorte que tu puisse sentir sa présence à tes côtés. Tu fus ensuite installée sur le fauteuil, la main de ton Alpha dans la tienne.

- Broie-moi la main si besoin et n'oublie pas que je suis là, je ne te quitte pas !

Était-ce si douloureux que ça ? Ou bien disait-elle ça pour te rassurer quand à une probable crise d'angoisse qui pourrait survenir ? Mais étrangement tu te sentais en confiance, sûrement que le tatoueur y était pour beaucoup ... Ce dernier t'expliquait d'une voix calme, comment il allait procéder et appliqua une espèce de crème sur la zone en question, dont tu sentis la fraîcheur.

- Bien, on va pouvoir commencer ! Dites-le moi si ça vous fait mal, les cicatrices peuvent être plus douloureuses qu'une peau nette...Alors, racontez-moi, ce tatouage, c'est le tout premier pour vous, mademoiselle ? C'est le début d'une nouvelle vie ?

- Oui, c'est bien le premier.

Tu n'en dis pas plus, ta nouvelle vie tu l'avais déjà depuis un peu plus d'un an, mais tu ne voulais pas en parler. Tu te contentais de te concentrer sur ce qu'il faisait et évidement, tu n'avais pu réprimer un grognement lorsqu'il avait commencé. La douleur n'avait rien à voir la-dedans, c'était comme un moyen de défense instinctif. Tu sentis une caresse dans le creux de ta main, l'odeur de Juna perceptible malgré celle de l'environnement de la pièce.

- Tout va bien, Athe, sens-le, tu le sens, n'est-ce pas ? Il ne touche que ta cuisse, et encore, que du bout des doigts. Tout va bien. Et puis tu le sais, je ne laisserai plus personne te faire du mal. Plus jamais.

Ses paroles prononcées dans un murmure à ton oreille avait fini par te calmer. La douleur était au final bien supportable. Lexa semblait rester calme car tu ne l'entendais pas bouger. Peut-être s'était-elle simplement couchée au pieds de ta compagne ? Tu n'avais aucune notion de temps, mais ça te parut un peu long au bout d'un moment. Heureusement, le fait de discuter un peu le réduisit considérablement. Tu finis par sentir de nouveau la fraîcheur d'une crème qu'on applique, c'était finalement terminé. Toi-même tu ne pouvais voir le résultat, mais à l'emplacement exact de la marque d'Alexeï, apparaissait maintenant un soleil. Ce tatouage représentait ta belle humaine, elle avait été ta lumière dans les moments les plus sombres et le resterait. Tu sentis ensuite qu'on appliquait un pansement, sûrement pour protéger quelques temps. puis, Juna et toi échangèrent de place. Tu t’installas donc sur la chaise et Lexa vînt poser sa tête sur ta cuisse, tu en profitas pour caresser doucement sa tête.

- Alors, Athe, où veux-tu aller après ? Aujourd'hui, c'est ta journée, on va où tu veux !

Tu réfléchis un moment avant de répondre. La présence de la Golden à tes côtés t'ayant en partie soufflée ton idée par la suite.

- Pourquoi ne pas emmener Lexa se promener dans un parc ? Ça la changerait et moi aussi ça fait longtemps que je n'en ai pas eu l'occasion.

Le tatouage de Juna dura lui aussi environs deux bonnes heures et au contraire du tiens, il représentait une lune, mais tu ne pouvais la voir. Ta belle humaine t'avait juste décrit auparavant, ce qu'elle avait voulait et ça te représentait bien, toi, la petite louve du FALH. Après que Juna ait réglé la note et que tu l'ais remercié par un bisou sur la joue avant de quitter le salon, vous n'avez donc pas repris la voiture tout de suite. Tu avais posé ta main sur le bras de ta compagne et de l'autre, tu tenais le harnais de ta chienne. Tout en marchand, tu repensas un instant à ce qui te tracassait mais encore une fois, tu ne réussis pas à aborder le sujet. Pourtant, il faudrait bien si tu voulais savoir.

Tu sentis à l'odeur de l'herbe fraîchement coupée que vous étiez arrivées, Lexa aussi semblait l'avoir compris. Tu la sentais excitée et envieuse de se balader, mais son dressage la conditionnait à rester auprès de toi. Vous vous étiez ensuite éloignées de la rue, vous enfonçant dans l'étendue de verdure à travers un chemin de terre dont le bruit de tes pas te l'indiquait. Le calme aussi y était plus présent et plus apaisant. C'est sûrement cela qui te poussa à enfin oser poser la question qui te brûlait les lèvres ... C'était le bon moment pour le faire.

- Est-ce que ... Tu sais si Cheyenne va bien ? ... Je n'ai pas eu de ses nouvelles ... depuis un moment et ... Hope ne savais pas où elle était la dernière fois que je le lui ai demandé ... Mais ça fait un moment maintenant ...

Tu t'accroupis à la hauteur de ta chienne afin de la libérer de son harnais. ce que te raconta alors Juna durant ce laps de temps, te fis te raidir et ton visage se ferma soudainement. Lexa vînt lécher ta main, oubliant du même coup, son désir de gambader. Lorsque tu parlas, ta voix était éteinte et tes paroles furent à peine audibles, prononcées dans un murmure.

- C'est de ma faute ...

Ta proposition de se balader dans le parc semblait enjouer Juna et cela te rendait heureuse. Vous pouviez de nouveau faire des choses ensemble, vous forger de nouveaux souvenirs. Une fois près d'une grande étendue d'herbe, tu t'étais accroupie pour libérer Lexa de son harnais mais aussi de ses devoirs envers toi. Tu perçus les bruits de ses pas dans les feuillages juste avant que ta belle humaine ne réponde à tes questions en ce qui concernait Cheyenne.

- Hope a retrouvé Cheyenne et...j'imagine qu'elle va mieux maintenant. Ton amie a eu quelques...ennuis avec des humains, elle a bien failli être capturé. Mais ce qui inquiétait le plus Hope, c'était sa fièvre...surement l'aile infectée. Une plaie non guérie ce n'est jamais bon...

Ton regard s'était assombri et tu gardas le silence un instant, des brides des derniers instants avec l'hybride te parvenaient ... particulièrement ses dernières paroles. "J'attendrais que Juna crève pour t'avoir rien qu'à moi... à moins que je la crève moi-même... Après-tout, je ne suis bonne qu'à ça... qui aimerait avoir comme partenaire une hybride comme-moi... Je ne suis qu'un déchet crée et forgée par l'humain, l'espèce que tu aimes tant... Juna ne sera jamais ta partenaire, elle resteras à tout jamais ta maîtresse aux yeux de tous..." Des paroles qui t'avaient beaucoup blessé mais c'était le retour normal des choses après tout. Ta voix était basse, à peine audible et grave lorsque tu exprimas ta faute. Tu perçus des froissements de vêtements puis tu sentis l'odeur et la chaleur de Juna contre toi. Elle tentait de te rassurer, semblait penser que tu parlais du moment où tu avais été enlevée par ton ancien maître, elle se trompait lourdement ... Mais comment aurait-elle pu savoir ? Tu ne lui avais encore rien avouer ...

- Non, ce n'est pas de ta faute. Retire cette idée de ta tête ! Cheyenne a fait ses propres choix, pas toujours bons mais elle est forte. Elle s'en sortira. Et si tu veux, je t'emmènerais la voir...

Tu hochas la tête négativement, te dégageant légèrement de l'étreinte de ta compagne. tu avais un peu honte et tes joues colorées te trahissaient.

- Je ne parle pas de ... ça. Et de toute façon, elle ne voudra sûrement pas me parler ... Juna, Cheyenne ...

Les mots ne voulaient pas sortir et pourtant, au fond, ce n'était pas comme si tu avais trahi tes sentiments envers la jeune femme près de toi. Ou craignais-tu simplement sa réaction, connaissant la rivalité qui s'étaient installée entre l'hybride et l'humaine ? Tu ne tenais pas à envenimer encore plus leur relation précaire. C'est Juna que tu aimais profondément et avec qui tu souhaitais continuer de vivre, mais Cheyenne était ton amie, toi qui en avais eu si peu jusqu'à présent.

- Veux-tu marcher un peu ? Ou rester ici un petit moment ?

Perdue dans tes pensées, il te fallu un temps pour reprendre contenance et répondre à ta compagne dont tu sentais la douce caresse le long de ton dos. Comment aurais-tu pu abandonner ça dans ce moment-là et puis ... tu devais lui dire . Tu avais fait le choix personnel de ne rien lui cacher. Tu ne répondis pas à ses questions, mais tu te blottis plus étroitement contre elle, passant tes bras autour de ses épaules comme pour la retenir. Tu ne voulais pas que cet instant ne cesse et tu ne prenais plus cette précaution qui t'incitait toujours à éviter de vous faire surprendre en public.Ce n'était qu'une étreinte après tout ...

- Quelques jours après mon retour ... Cheyenne est venue me rendre visite. Elle s’inquiétait bien sûr, mais ... elle m'a déclaré les sentiments qu'elle avait pour moi ... Mais ... je les ai rejeté. J'étais déjà amoureuse de toi à ce moment-là, même si tu ne le savais pas encore. Tes joues se teintèrent de nouveau à cette évocation. Tu rougissais. Cheyenne l'a très mal pris et lorsque j'ai voulu prendre de ses nouvelles auprès de Hope par la suite, cette dernière m'a appris qu'elle n'était pas revenue chez elle. Ça m'a beaucoup inquiété parce qu'elle est une amie pour moi. Je suis désolée de tout ça. C'est ma faute ... Je n'aurai pas dû l'inciter à découvrir ... certaines choses et ... vis à vis de toi aussi. Tu laissas planer un silence pesant. Tu ... tu ne m'en veux pas trop ? J'ai peur de te perdre ... même si je reconnais d'être fautive.

Tu laissas du temps à Juna de digérer toutes les informations que tu venais de lui déclarer et tu restais tendue en attendant sa réaction. Ça avait été dur d'avouer, mais d'une autre côté, tu te sentais tout à coup comme soulagée, avec un poids en moins. Tu n'avais pas aimé cacher cela à ta compagne. C'était sûrement ça la vie d'un couple ... et c'était loin d'être évident.

- Je veux bien marcher un peu si tu veux bien.

Tandis que tu avais enfin trouver le courage de tout avouer à Juna au sujet de ce qui s'était passé entre Cheyenne et toi, tu sentais dans ton dos les doigts de cette dernière se crisper avant qu'elle ne resserre son étreinte au même moment où tu en avais fait de même. Vu de loin, sans savoir ce qui se passait, de potentiels "spectateurs" auraient trouvé sans nul doute cette scène qui se déroulait, mignonne, pleine de tendresse. Un peu plus loin, la chienne Retreiver se contentait de vagabonder dans l'herbe, s'y roulant même quelque fois, laissant exprimer sa jeunesse.

- Déjà, je voudrais te remercier de me l'avoir dis. J'aurais du m'en douter. Qu'elle t'aimait. Mais je n'aurais jamais cru qu'elle soit capable...d'aimer. Mais toi, tu ne pouvais pas savoir. Je dirais que tu es trop gentille dans le fond, surtout avec ceux que tu apprécies. Et c'est une chose que j'apprécie...énormément chez toi. Cette capacité à ne pas juger, à aller plus loin que les apparences...

Tu n'avais rien répondu à cela, laissant ta belle humaine poursuivre. Tu avais juste émis un léger soupire de soulagement que Juna avait dû sentir. Puis tes joues s'étaient colorées un peu à ses dernières paroles. Ta compagne avait raison sur ce point, peut-être était-ce dû à ta cécité, mais jamais tu ne jugeais au premier abord, pas sans en connaître d'avantage sur quelqu'un et te faire ta propre opinion. En ça, tu n'écoutais pas les "ragots" des autres. Tu sentis un baiser sur ton front avant que Juna ne reprenne ...

- Je ne t'en veux pas, si c'est ça qui te faisait peur. Néanmoins, je mentirais si je disais que vous laissez vous revoir toutes seules ne m'inquiéterait pas...Même si j'ai totalement confiance en toi.

Tu restas un peu surprise sur le coup. Il est vrai qu'à sa place, tu aurais sans doute pensé la même chose. Mais Juna semblait souvent ne pas exprimer ouvertement tout ce qu'elle pouvait ressentir, alors la jalousie ... Vraiment ? Cette dernière se redressa alors et t'aida à en faire de même. Mais juste avant que vous ne vous mettiez en marche, tu sentis la truffe humide de Lexa contre ton mollet, te signifiant sa présence et qu'elle vous suivait toujours, à moins que ce ne soit surveillait ? Au bout de quelques instants, Juna reprit ...

- J'aimerais juste que tu me promettes une chose...Je ne vais pas t'interdire de la revoir car je refuse de décider de ta vie, surtout quand il s'agit de tes amis. Mais fais en sorte de te protéger...et de ne jamais la laisser t'approcher de trop près. Je ne le supporterais pas.

Vous marchiez tranquillement et tu percevais peu de bruits à proximité, seuls quelques cris d'enfants qui jouaient plus loin, te parvenaient sur la gauche. Aux nouvelles paroles de Juna, tu ralentis la cadence, jusqu'à t'arrêter, forçant ainsi cette dernière à en faire de même.

- Serais-tu ... jalouse ? Tu avais esquissé un léger sourire avant de poursuivre aussitôt. Est-ce que c'est ça ... la jalousie ?

Tu te remémoras alors le moment où tu avais surpris une conversation tendancieuse dans le bureau de ta belle quelques mois auparavant, entre Cheyenne et elle. Tu n'avais pas du tout aimé ce que tu avais ressenti à ce moment-là, toi non plus tu ne voulais pas ...

- Si c'est bien ça, alors moi aussi je suis sûrement jalouse. Je veux que tu ne poses ton regard que sur moi, même si je ne le vois pas, je veux le sentir, que tout tes attentions soient pour moi. Tu marquas une pause. Je suis égoïste, pardon. Je ne devrai pas te dire ça ... Sauf que tu étais trop honnête pour l'éviter.

Un silence un peu plus long et pesant s'installa un instant, quelle serait la réaction de ta belle à ces aveux honteux ? Tu ne savais pas trop comment te rattraper ... C'est à ce moment que les dernières paroles de Juna te revinrent. Toi non plus tu ne le supporterais pas, mais Juna ... ses réactions pouvaient devenir incontrôlées, tu le savais, tu connaissais sa part d'ombre et cela t'inquiétais un peu.

- C'est ce que j'aime chez toi, ton côté très protecteur et pas seulement avec moi. Tu le sais, je ne suis plus qu'à toi. Je ne permettrai plus à quiconque de prendre ce qui n'appartient qu'à toi. Mais je ne veux pas que tu te mettes en danger pour moi. Tu marquas une nouvelle pause en baissant la tête. J'ai eu très peur ce jour-là ... lorsque tu as pris cette balle. Plus que tout, je ne veux pas te perdre, alors promets-moi au moins d'y penser.

Tu savais que tu ne pouvais en demander plus à ta belle humaine impétueuse. Après ce petit interlude, vous aviez repris votre balade, la main posée sur son bras même si au fond, tu aurais préféré lui donner la main comme un vrai couple ... Juna reprit alors sur un ton qui se voulait désinvolte afin de changer de sujet.

- Est-ce que ta cuisse te fait mal ?

- Ça brûle un peu surtout lorsqu'on marche, mais c'est supportable. J'ai connu pire tu sais, mon Cœur.

Tu pris conscience de tes derniers mots et tu sentis alors une grande chaleur au niveau de ton visage et par réflexe, alors que toi-même tu ne pouvais voir, tu portas tes mains dessus, tentant de cacher ton émoi. Le petit nom dont tu venais de l'affubler, était sorti tout seul et maintenant tu étais extrêmement gênée, n'osant plus prononcer un seul mot.
Ton état confus redevînt serein lorsque ta belle humaine changea de nouveau de sujet, mais son geste t'avait fait frissonné après une telle déclaration.

- Dis-moi, ma jolie, est-ce qu'une glace te tenterait ?

- Je veux bien une glace. Tu m'en diras tant ...

Une fois près de l'étalage du marchand de glaces, tu lui avais demandé si il avait des glaces en petits pots. Ce n'était malheureusement pas le cas et tu n'avais pas décliner pour autant. Tu ne voulais pas que les personnes présentes assistent à ta gène. Tu avais ta fierté après tout. Tu avais demandé à la place un glace à la vanille. Oui, oui, à la vanille, pas au chocolat. Ta belle humaine te proposait de poursuivre la promenade où de vous arrêter sur un banc le temps de manger votre gourmandise. Tu acceptas de t’asseoir un moment, mais tu lui demandas que ce soit dans un coin reculé et tranquille. En effet, très vite, Juna comprendrait pourquoi cette demande ...

Une fois installées, tu savais qu'il te serait compliqué de trouver l'extrémité de la glace sans ... la toucher, mais tu étais trop gênée pour faire ça et t'en mettre plein la main, au risque ... de t'en mettre sur le nez devant tout le monde. Et ... c'est exactement ce qu'il advint. Tu te retrouvas avec un nez tout froid et plein de crème glacée à la vanille dessus. Tu rougies de nouveau, tu ne savais plus où te mettre et Lexa qui venait lécher ta main après que tu ais tenté de t'essuyer avec, la chienne avait été attirée par l'odeur sucrée.

- Pardon ... c'est ... un peu compliqué finalement ... Tu ... tu veux bien m'aider ?

Voilà pourquoi tu avais exigé un banc à l'écart, afin d'éviter de montrer les mauvais points de ton handicap, même pour manger une simple glace. Une fois ce malencontreux épisode résolu, tu avais cherché puis posé ta tête sur l'épaule de ta compagne. Tu ne l'aurais pas fait en temps normal, mais cette dernière t'avait assuré qu'il n'y avait personne aux alentours. Vous aviez cessé de parler, mais ce n'était pas un problème, seul cet instant rien qu'à vous comptait. Tu eus alors une envie soudaine de taquiner son oreille en la mordillant comme l'aurait fait un chien avec son jouet en caoutchouc préféré. Mais tu ne te contentas pas de ça, un certain "appétit" refaisant surface. Ta bouche dériva vers son cou à laquelle tu prodiguas des petits baisers et même une léchouille. Tu finis par venir murmurer à l'oreille de ta moitié, quelques mots sur un ton ... plus qu'équivoque et qui en disait long sur tes intentions.

- Je pense qu'il est temps de rentrer ... Tu ne crois pas ? A moins qu'un peu de prise de danger t'émoustille ?

Et voilà, tu étais redevenue la louve espiègle et un peu coquine avouons-le, que tu étais avant toute CETTE histoire ... Juna n'avait plus qu'à bien s'accrocher.

La déclaration de Juna lorsque tu avais exprimé ta propre jalousie, t'avait de nouveau fait rougir. Un diamant ? Décidément l'amour vous fait dire des choses parfois idiotes mais tellement mignonnes.

- Je peux te promettre d'y penser...mais je ne peux te promettre de ne rien faire. Si tu es en danger. Si certains de nos protégés sont en danger...Je suis sensée les laisser tomber ? Je ne pourrais pas. Même si ça fait foutrement mal une balle, je préfère m'en prendre une plutôt que de perdre quelqu'un. Que ce soit toi. Un orphelin. Ou même un adulte sous ma protection. Je le ferais pour chacun d'entre eux.

A cela, tu ne rétorquas pas, tu connaissais bien ta moitié, tu le savais, elle ne pourrait s'empêcher de vouloir protéger son entourage. La présence de Hope à ses côtés  te rassurait  un minimum et tu comptais sur elle pour qu'il ne lui arrive rien de ... fâcheux.
Par la suite, lorsque tu avais prononcé ce petit nom sans pouvoir le garder juste pour toi, une fois encore Juna tenta de te rassurer. Ses mains se posèrent sur tes joues à la place des tiennes.

- Eh bien...Je crois que c'est la première fois que tu me donnes un petit surnom...

Tu sentis alors son souffle puis ses lèvres sur les tiennes, un baiser à la volée pour éviter de probables regards inquisiteurs. Tu avais compris que Juna acceptait ce genre de "surnoms intimes" et tu étais aux anges malgré ta gène du moment.
Devant le stand de glace, lorsque tu avais choisi comme parfum pour la tienne de la vanille, Juna s'ne étonna. Rien de surprenant, la jeune femme connaissait ton amour pour le chocolat. D'ailleurs, tu ne dirais pas non à une Juna enduite de chocolat ... STOP ! Ce n'est pas le sujet ...

- Vanille ? Serais-tu perturbée à ce point là ?

Ta belle humaine avait utilisé ton taquin dont elle usait souvent en ta présence. Elle semblait faire référence au trouble qui avait précédé.

- Non, du tout. Je n'aime simplement pas la glace au chocolat, ça en gâche le goût si doux. Je préfère de loin la vanille en crème glacée. voilà, je pense que tu dois connaître presque tout de mes goûts à présent.

Un sourire amusé se dessina sur tes lèvres avant que vous ne preniez la direction du banc sur lequel vous vous installiez.
Lorsque tu eus des difficultés à manger ta glace et que tu demandas de l'aide à ta compagne, cette dernière ne se fît pas prier. Mais avant de guider tes gestes, elle lécha le bout de ton nez pour y récupérer la crème blanche.

- Mmh...C'est encore meilleur sur toi !

- Juna-Sama, savez-vous que vous êtes une séductrice invétérée ?

Tu avais dit cela d'un ton qui se voulait parfaitement sérieux mais qui se trouvait décrédibilisé par ton éclat de rire qui s'en suivi. Tu avais volontairement employé le vouvoiement pour embêter encore un peu plus ta belle.
Une fois votre gourmandise sucrée assouvie, une nouvelle fit son apparition. En vérité, c'est toi qui avait démarré ce petit jeu et Juna ... semblait l'apprécier au final.

- Tu sais comme j'aime le danger...Mais j'ai tellement envie de profiter de toi. De t'admirer dans les moindres recoins et de te rendre folle de plaisir...Dans notre chambre, je pourrais y arriver facilement, te déshabiller entièrement et te caresser sans retenu...

Une fois de plus, ses mots t'arrachèrent quelques rougissements. Vous aviez ensuite quitté le banc pour reprendre le chemin menant à l'entrée du parc. Juste avant de continuer vers la rue puis l'emplacement où Juna avait garé sa voiture, tu avais replacé le harnais autour du poitrail de Lexa qui avait bien compris que la détente était terminée et redevînt douce et calme, comme toi au final.

Durant la fin du trajet, tu n'avais pas prononcé un mot. Tu sentais bien la main de ta compagne descendre parfois sur ta croupe, t'arrachant un léger frissonnement et réveillant en toi une certain excitation. Mais ton esprit lui, était ailleurs.
Intérieurement, tu étais anxieuse à l'idée de qui allait se passer. Tu en avais très envie pourtant, retrouver la douceur des caresses de ta belle humaine sur ta peau, vous lier d'une façon bien différente, bien plus intense maintenant que vous vous étiez déclarée l'une à l'autre, mais ... Oui, il y avait un "mais"

Tu avais peur de la réaction que tu pourrais avoir pendant l'acte. Un blocage incontrôlable pouvait survenir à tout moment. ton traumatisme était profondément encrée en toi, même si tu allais mieux, même ... si tu faisais tout pour le cacher à Juna ...