Look at me with your heart, not with your eyes [pv Juna]

Dès le départ du gardien bienveillant, tu étais parti te "réfugier" dans un coin de la pièce, une pièce que tu connaissais bien et où tu avais tous tes repères. Mais inquiètes comme tu l'étais et dans la précipitation, un de tes genoux se cogna contre un meuble, comme si ce dernier était apparu dans ton sillage comme par enchantement. Tu te rattrapas grâce au mur qui t’offrit un appui avant que tu ne te laisses glisser sur le sol, les jambes repliées devant toi. Un silence pesant s'était abattu sur la scène. Tu ne voyais rien et peut-être que c'était tout aussi bien. Cela t’empêchait de voir les expressions du visage de celle à laquelle tu tenais le plus.

Tu pourras remercier ton estomac plus tard, car ce jour-là, il vous sauva toutes les deux d'une situation délicate. Juna ne sachant pas comment t'aborder au vu de ton comportement et de ce que tu avais subi et toi qui t'en voulais énormément de cette faiblesse qui avait failli lui coûter la vie ... Le grognement provenant de ton ventre avait raisonné. Tu n'avais pas mangé depuis plusieurs jours, peut-être même une semaine, tu n'en savais rien. Mais même une fois de retour au Centre, tu avais refusé de t'alimenter. Une partie de toi voulait redevenir comme avant, rien que pour pouvoir retrouver la chaleur de SES bras. Mais tu étais restée trop longtemps avec ta conscience qui t'avait alors ouvert les yeux sur ta cécité qui ne te permettait pas de te défendre toi-même, mais pire encore, de défendre TON Amour.

- Je crois qu'un bon repas s'impose. Ça tombe bien, on m'a apporté un dîner et il y en a beaucoup trop pour deux !

Alors que tu rougissais de honte, perdue dans tes pensées, la voix douce de Juna te fit revenir à l'instant présent. Tes oreilles basses, se redressèrent légèrement. Cela te rappela des souvenirs heureux, des moments que tu avais partagé avec la jeune humaine. Notamment, ce repas en tête à tête dans SA chambre, un repas asiatique. Et à présent, tu sentais l'odeur de ramen qui t'avais fait y repensé.

- Tu viens ? Je t'ai servi une part...

Juna était bien plus douée pour réussir à cacher son inquiétude que Ed. Sa voix résonna dans ta tête comme une musique que l'on connait par coeur et que l'on apprécie, qui avait le don d'apaiser quelque peu ton anxiété du moment. Tu te levas lentement, avant de te diriger vers le coin salon. Tu le connaissais bien, comme le reste de la pièce, mais tu te demandais où était assise Juna. Tu ne pouvais alors plus que t'aider de tes mains et non du nombre de tes pas. Par chance ou malchance, l'une de tes mains sentit alors la matière et le moelleux du canapé. C'est en t'asseyant que tu ressentis la pression non loin de toi qui t'indiquait de quel côté se trouvait Juna. Il est possible que tu ton bol de ramen ne soit pas posé devant toi, mais Juna se chargerait sûrement de le déplacer à ta portée. Un sentiment de bien-être t'envahissait peu à peu sans que tu ne t'en rendes vraiment compte. Le confort du siège sur lequel tu étais maintenant assise, la présence de Juna non loin de toi, l'odeur alléchante de la nourriture et même le ronronnement régulier de l'ordinateur de la jeune femme, posé sur son bureau.

Tu ne décrochais toujours pas un mot. Tu n'osais pas. Tu posas ta main droite sur le dessus de la table basse, cherchant l'emplacement de ton bol et les baguettes. Mais cette dernière tremblait tellement que les tenir s'avéra plus difficile que tu ne le pensais au départ. Tu étais trop affamée. Tu te contentas d'attraper ton bol avec tes deux mains et de boire au moins une partie du jus. Mais bien sûr, tu t'en mettais partout. Juna vînt alors à ta rescousse, attrapant ta main pour t'aider à te servir de tes baguettes. Ce contact te fit tressaillir et tu n'avais pas pu réprimer le grognement qui s'était élevé de ta gorge avant que tu ne réalises la douceur de cette peau et SON odeur encore plus présente. Tu la laissas faire. Tu voulais la retrouver, non ?

Une fois le bol finit, tu avais encore faim bien sûr, mais tu n'osas pas en redemander. Et puis, ton estomac ne l'aurait sûrement pas supporter après la disette que tu t'étais imposée trop longtemps. Un nouveau silence s'abattit dans la pièce, mais il y avait une chose que tu voulais faire. Tu hésitais, te mordillant la lèvre inférieur jusqu'à sang avant de te décider enfin à tendre la main pour pouvoir explorer de nouveau ce visage familier. Tu en avais besoin pour te rassurer. La première partie que tes doigts frôlèrent, se fût son épaule et quelques cheveux effleurèrent ta peau meurtrie. Tu te savais sale et honteuse, tu te contentais donc de frôler du bout des doigts, mais c'était suffisant pour que tu reconnaisses les traits de Juna. Sans t'en rendre compte, pris dans un élan incontrôlable, ta tête se posa alors sur SON buste. Ton visage orienté vers le bas pour que celle que tu chérissais tant ne puisse voir ta souffrance à travers tes larmes. Mais ce n'était pas seulement des larmes de tristesse, mais également de soulagement. Juna n'était donc plus un rêve, ni même ce lieu. Tout devenait clair dans ton esprit, tout comme cette lanière que tu sentais et qui te fit redresser la tête. Tes mains en suivirent les contours et tu rencontras bien vite l’atèle fixée au bras de Juna. Tu prononça alors dans un murmure où ta voix était devenue rocailleuse un "pardon" coupable.

C'était entièrement de ta faute si TON humaine avait été blessée et ça aurait pu être pire ... bien pire. Tu aurais pu la perdre à jamais. Si elle ne t'avait pas sauver ce jour-là dans cette animalerie ... jamais elle n'aurait subi cela. Mais bien sûr, tu n'en parlerait pas de cette culpabilité qui te rongeait peu à peu. De ça et ... d'autre chose. Tu le sentais déjà ... que tu n'étais plus seule à partager ce corps ... Était-ce ton instinct de louve qui te l'indiquait ?

- Mange donc Athe, ça te fera du bien !

Tu ne parlais toujours pas, tu ne répondais pas à Juna, ce n'était pas de l'impolitesse, ni pour une autre raison du même genre d'ailleurs. Tu étais tout simplement trop anxieuse pour prêter attention à ce genre de détails. Juna, quand à elle, ne cessait de te parler depuis que le silence avait été rompu par ton estomac terriblement vide. Toujours de cette voix douce et calme en apparence, cela te rassurait ... un peu. Tu t'étais assise tout près d'elle, tu en avais conscience. Ce que tu ne voyais pas c'était qu'elle avait plus de difficultés encore que toi à pouvoir manger sa part de ramen. Au final, vous étiez toutes les deux  dans l’embarra, chacune à sa manière. Si tu avais su que Juna était particulièrement embêter de devoir se servir d'une main dont elle n'avait pas l'habitude, tu n'aurais sans doute pas accepté son aide ...

- Attends, je vais t'aider. Suite à ton grognement de défense, elle avait gardé son calme et avait poursuivi. Ne t'inquiète pas, je ne te ferais pas de mal. Je te le promets. Rappelle-toi, est-ce que je t'ai fais du mal, ne serait-ce qu'une fois depuis que je t'ai sortie de cette animalerie ? Non, jamais. J'ai toujours été là pour toi, et je le serais toujours. Toujours, Athe. Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement.

Tes grognements avaient alors cessés subitement, mais à présent, tes oreilles étaient basses parce que tu t'en voulais de n'avoir pu les réprimer. Tu le sentais pourtant que c'était bien Juna qui était avec toi, mais tu avais un besoin constant de te rassurer. Les derniers mots de cette femme si chère à ton coeur, résonnèrent un moment dans ta tête, apaisant quelque peu cette peur viscérale qui ne semblait plus vouloir te quitter. Tu percevais bien les bruits de baguettes qui s'entrechoquent contre le bol, tu venais à peine de terminer toi-même le tiens. Tu choisis justement ce moment qui te rassurait un peu de savoir Juna occupée, pour vérifier par le biais de tes mains, ses traits si familiers. Tu l'avais senti sursauté, mais sans aucune barrière mise, tu continuas, jusqu'à ce que tu soit enfin soulagée et que tu recherche inconsciemment un autre contact plus chaleureux.

Ce dernier vînt naturellement, le bras valide de Juna se posa sur ton dos et ça tu ne le sentis que trop bien, surtout la douleur des blessures provoquées par les coups de ceintures récents. Mais cette fois-ci pas de grondement, tu avais rêvé ces gestes trop souvent dans ton enfermement pour les rejeter à présent. Cette chaleur, cette douceur dans ces caresses ... un frisson parcouru ton échine et ton coeur s'emballa sans que tu ne puisses le calmer. Mais c'est aussi à ce moment-là que tu te rendit compte de plusieurs choses, de ta saleté en premier, de ton corps souillé et de ta puanteur. Juna n'avait pas à supporter tout cela et pourtant ... elle le faisait. Elle ne t'avait pas abandonné, jamais. Ensuite, tu avais repéré la présence de l'atèle et c'est à ce moment précis que tu te reculas, honteuse. Tu t'en voulais oui, pour d'innombrables raisons, mais ... tu ne semblais pas être la seule ...

- Ne t'excuse pas, surtout pas. Ni pour ça, ni pour rien en fait. Tu n'es responsable de rien, Athe. C'est plutôt moi qui devrait m'excuser... Je n'ai pas pu te protéger alors que je te l'avais promis. Je n'ai pas pu te rendre heureuse, encore moins le préserver...Je ne l'ai pas vu venir alors qu'il y avait tous les signes. Je...Pardon Athe, j'ai mal fais les choses avec toi. J'ai...merdé...Je comprendrais que tu m'en veuilles. Mais je...je t'en supplie ne m'abandonne pas. Pas encore. Je ne le supporterais pas une nouvelle fois. J'ai cru devenir folle sans toi. Je ne veux plus que tu me quittes. Je veux...je voudrais...vivre ma vie à tes côtés...

Au fur et à mesure que Juna s'exprimait, ton coeur avait battu plus fort dans ta poitrine, au point que tu pensais que ta douce humaine ne s'en rende compte par elle-même. Cependant, tu ne mis pas longtemps à réagir, presque sans vraiment contrôler tes gestes. Tu avais pris cette main qui caressait ta joue pour la poser au niveau de ton coeur, tu te foutais bien à présent que Juna ne se rende compte de l'effet que ses paroles avaient eu sur toi. De cette voix affaiblie dont tu étais pressée de te débarrasser, tu t'exprimas de nouveau, dans un murmure que vous seules pourriez percevoir si il y avait eu d'autres personnes en ce lieu à cet instant.

- J'ai toujours été heureuse à vos côtés, toujours ... et ... je ne pourrai jamais vous en vouloir, jamais. Je ... j'ai cru vous avoir perdu, je ...

Au final, toi non plus tu n'étais pas en mesure de l'exprimer ouvertement. Tu t'étais pourtant promis de le lui dire une fois que tu la retrouverais, mais ... le moment était mal choisi, pas dans ces circonstances, alors que l'odeur de ton agresseur était encore sur toi. Tu ne pouvais tout simplement pas le faire. Tu tenais fermement la main de Juna sur ton coeur, tu avais trop peur que cet instant disparaisse. Puis tu repris un peu plus calmement malgré ton coeur qui poursuivait sa folle cavalcade.

- Jamais je ne vous abandonnerai ... vous êtes ma lumière à présent. Si je vous perd, je ne serais plus rien qu'une coquille vide, parce que ...

Tu hésitas un instant, une chaleur s'installant sur tes joues, puis tu décalas vos main liées jusque sur la poitrine de Juna avant de reprendre de façon presque inaudible.

- Mon coeur est là depuis longtemps. Bien avant ... tout ça. Ne me quittes pas, je resterai toujours à tes côtés.

Il te fallu quelques secondes pour réaliser que tu venais d'utiliser le tutoiement, c'était la première fois que tu le faisais en la présence de la personne concernée. Tu avais souvent parlé à ta belle humaine lorsque tu étais séquestrée, tu la tutoyais toujours parce que tu l'aimes après tout. Mais le dire ainsi, devant cette dernière, tu ne t'y attendais pas. C'était venu comme ça, sans que tu ne contrôles tes paroles, prise dans le feu de tes sentiments entremêlés de douleurs récentes.

Particulièrement gênée soudainement, tu lâchas promptement la main de Juna et te levas précipitamment du canapé, reculant tant bien que mal et trébuchant bien évidemment sur l'un des pieds de la table basse. Tes fesses retombèrent violemment sur le sol du bureau alors que, comme si ça n'avait pas la moindre importance), tu reculais le plus possible. Juna t'avait entendu, il n'y avait pas de doute possible. Mais rapidement les douleurs provoquées par tes blessures réveillèrent ton esprit et tu laissas échapper un très léger couinement. Le silence s’abattit ensuite un moment avant que tu ne le brises en te relevant.

- Je ... J'ai besoin de me laver. Mer ... Merci pour le repas, Juna ... Sama.

Tu voulais donner le change, tu cherchas la porte de la pièce, attrapant la poignée et l'ouvrant. Tu étais à présent dans le couloir, t'aidant de tes mains sur les murs pour te diriger vers l'escalier menant aux étages. Se laver. Oh oui, tu en avais grandement besoin. Ce qui était une excuse s'avérait pourtant vitale, maintenant que tu émergeais peu à peu de la torpeur de ton enlèvement. La crasse, la puanteur, mais surtout la souillure de cet homme te revenaient en mémoire. Tu ne voulais pas rester dans cet état, pour toi et ... pour Juna surtout. Tu avais terriblement honte de lui avoir fait endurer tout ça, cette vision de toi qu'elle ne connaissait pas.

Sans t'en rendre compte, tes pas habitués, t'avaient mené jusqu'à la salle de bain. L'odeur des produits d'hygiène corporel masquait déjà un peu la tienne. Toi qui aimait être propre, sentir l'odeur du shampoing, prendre soin du pelage de ta queue. Dans quel état étais-tu ? Il te faudrait te laver plus d'une fois ça c'était certain ... surtout pour LE faire disparaître ...

Tu entrepris d'ôter ta robe en lambeau, cette même robe que tu avais porté au Togi Thermale, la scène te revenait aussi claire que si c'était la veille ou qu'il ne s'était rien passé de fâcheux. Ton humaine, son odeur sur toi, le sauna, le dîner, la chambre, cette nuit qui n'appartenait qu'à vous et puis ... le matin ... le trou noir ... le réveil brutal dans cet endroit sordide et ... LUI, sa voix, son souffle, son touché ...

Une nausée violente te pris et alors que tu t'étais écroulée à genoux sur le sol alors que les images les plus crues étaient apparues dans ton esprit, tu déversas sur le carrelage de la salle de bain, ton tout premier repas depuis presque une semaine. Mais tu ne t'en souciais pas, tu n'arrivais plus à sortir de ce cercle vicieux qu'était devenu ton esprit. Il te torturait, te montrant des souvenirs heureux qui se mêlaient à ceux CET homme. Il avait souillé ton corps et aussi ... tout tes souvenirs de Juna, tous ...

Des larmes ruisselèrent sur tes joues tandis que tu hurlais ta souffrance de ta voix cassée. Un cri déchirant qui raisonna dans tout le manoir. Cette douleur-là était bien pire que toutes celles que ton corps avait enduré et endurait encore ce jour-là. Tu étais traumatisée et ... tu le resterais un moment. Il te faudra du temps pour te relever, mais ... tu es forte Athenais, non ? Et ... tu n'es plus seule ... plus jamais.

- Jamais je ne t'abandonnerai ! Je te veux à mes côtés pour toujours, je te veux dans mes bras pour l'éternité ! Alors, je te promets que ce genre de choses n'arrivera plus. Je ferais en sorte de te protéger correctement désormais. De prendre soin autant que tu le mérites.

Ces mots avaient su réchauffer ton coeur. Tu le souhaitais plus que tout, tu ne voulais plus jamais quitter Juna. L'amour que tu lui portait était devenu vital pour toi, ainsi que sa présence. Mais une fois encore, cette dernière laissait transparaître son sentiment de culpabilité de ce qui s'était produit. Tu n'avais rien répondu à cela, tu avais simplement poursuivi sur ta lancée. Tu n'étais pas encore en état d'avoir une discussion plus posée et censée. Mais viendrait le temps où tu redeviendrais celle que tu étais avant. En attendant, tu devais guérir, surtout psychologiquement. Et ça, ce ne serait pas facile ni pour toi ... ni pour Juna.

En posant vos mains liées sur la poitrine de ton humaine, tu avais perçu nettement ses battements de coeur qui au final correspondaient parfaitement au rythme du tien. Comme si ils étaient liés à présent par une promesse secrète qui n'appartenait qu'à vous. La suite s'était déroulée très vite. Tu avais tutoyé Juna pour la première fois, tu l'avais réalisé, tu avais paniqué, gênée, tu t'étais empêtrer, tu étais tombée, puis une fois relevée, tu avais fui de la pièce. Le tutoiement était quelque chose qui te paraissait plus intime pour vous deux. Elle restait ta maîtresse juridiquement, mais ton coeur lui, ne le voyait pas comme ça et avait dicté à ta raison. Juna était devenue pour toi la personne qui comptait le plus et dont tu étais tombée follement amoureuse. Une sentiment qui t'était inconnu jusqu'à présent. Humaine, hybride ? Pas d'importance. Juna était ton Alpha tout simplement.

Une fois dans la salle de bain, ton esprit torturé se rappela à toi, souillant tes meilleurs moments avec Juna par ceux plus crus de ton enlèvement. Étais-tu devenue folle ? Tu voulais que cette torture cesse, tu ne pouvais pas empêcher tes larmes de couler et surtout ton cri de folie de s'arrêter. Une douleur comme tu ne l'avais jamais ressenti venait d'enserrer ton coeur pour tenter de le broyer. Mais soudain, une chaleur que tu ne connaissais que trop bien envahi ton corps nu et grelottant. Tu ne tremblais pas parce que tu avais froid, mais plutôt par nervosité. Tu n'avais pas grogné comme précédemment puisque tu étais enfermée dans ce cercle vicieux de souvenirs entremêlés. Mais plus que les gestes, ce fût sa voix et son odeur qui peu à peu te calmèrent et te ramenèrent auprès de ta Juna.

- Là, là, je suis là Athe ! Doucement, ma jolie. Écoutes-moi, concentres-toi sur ma voix. Voila, c'est ça. Tu es avec moi, tu n'es plus là-bas. Touches-moi, poses tes mains sur moi, sens-moi. Tu es avec moi, juste avec moi. Et je suis là, entièrement pour toi.

Sans même contrôler tes gestes, tes bras s'enroulèrent autour de sa taille, la serrant si fort, comme si elle pouvait de nouveau s'estomper. Tu sentis le baiser sur ton front et ton visage s'enfonça dans son cou. A cet endroit, son odeur épicée si forte et si familière te gardèrent auprès d'elle. Sa voix était comme une douce mélodie apaisante et canalisatrice. Tu n’entendais pas forcément ce qu'elle te disait, mais rien que ça, te permettait de ne plus divaguer vers la folie et la torture.

- Je vais t'aider, tu vas avoir besoin d'aide pour ton dos notamment. Et tu sais quoi ? Détends-toi, je prends les choses en main ! Comme le premier jour. Tu pourras prendre soin de moi plus tard, quand tu iras un peu mieux. Parce que bon, j'aurais surement besoin d'aide aussi !

"Comme le premier jour" "Comme le premier jour" ... Oui, ces quatre mots tournaient en boucle dans ta tête tandis que tu te souvenais. Cela faisait presque un an, jour pour jour. Juna venait de t'acheter, de te donner un repas copieux et de t'emmener au FALH pour la première fois. Vous aviez pris ce bain pour la première fois ensemble. Vous appreniez tout juste à vous connaître. Jamais à ce moment-là vous n'auriez imaginer que votre relation évoluerait de cette façon. A l'époque, Juna était pour toi une maîtresse gentille et généreuse, tu étais une hybride docile, curieuse et un peu coquine. Plongée dans ces souvenirs heureux, tu te laissas guidée sans vraiment réagir à ce qui se passait. En effet, tu avais pris soin de Juna auparavant, tu lui prodiguais lors de vos bains régulier un massage pour la détendre après ses longues journées de travail. Ton humaine était si souvent tendue. Tu devrais te ressaisir si tu voulais l'aider de nouveau, à ta manière.

La sensation de l'eau chaude sur ton corps meurtri eut deux effets presque simultanément. La première sensation fût d'abord agréable, un léger filet d'eau qui te ramena complètement au moment présent, chassant tes souvenirs du même coup. Mais très vite, les douleurs de tes blessures se réveillèrent à toi. Tu avais mal un peu partout, mais là où ça te brûlait et te piquait le plus, ce fût dans ton dos, sur tes poignet et à l'intérieur de l'une de tes cuisses. Tu n'avais aucune idée de ces blessures, seule la douleur était bien présente et t'arracha quelques petits couinements. Heureusement, Juna avait veillé à la pression de l'eau et son massage crânien eut pour effet de détourner quelque peu ton attention de ces douleurs. Enfin l'odeur caractéristique de ce shampoing, enfin tu allais au moins retrouver une certaine propreté. Tu te savais en sécurité avec Juna et tu te laissais faire.

- Tiens, tends la main, juste à côté du tuyau de la douche, il y a ton produit pour entretenir ta queue. Je sais que tu as toujours aimé en prendre soin alors pendant que je m'occupe de tes cheveux, tu n'as qu'à t'occuper de cette partie là, d'accord ?

Juna t'avait installé sur un tabouret, comme il est d'usage dans les salles de bain de type japonais. Tu t'exécutas après être sortie de ta torpeur, tendant la main, reprenant peu à peu tes repères. Un fois la bouteille en main, tu la reconnaissais bien et tu ne pus t'empêcher de la renifler en l'ouvrant. L'odeur était familière, c'était bien le produit que tu avais toujours utilisé pour entretenir le pelage de ta queue depuis que tu habitais ici. Tu ramenas cette dernière sur tes genoux puis tu pris un peu de ce "shampoing spécial" dans la paume de ta main et entrepris de nettoyer tes poils devenus rêches. Tu sentis alors une légère douleur que ton esprit avait oublié. Alexeï avait plus d'une fois tiré dessus, toi qui détestais qu'on la touche sans ta permission. A certains endroit où tu passais ta main, tu sentais quelques meurtrissures.

Une fois que tu eus fini, tu réalisas alors que ta belle humaine ne se servait que d'une main, à cause de tes traumatismes, tu avais oublié ce détail. Juna était en train de tout faire pour que tu te sentes mieux alors qu'elle-même devait souffrir à cause de ton sauvetage qui avait mal tourné dans un premier temps. Mais tu ne voulais pas y repenser, sinon tu allais repenser à LUI et tu ne le voulais surtout pas, pas après les efforts de ton humaine pour te garder auprès d'elle.

- Est-ce que ... est-ce que je pourrai avoir le gel douche ?

Tu ne savais pas où il avait été posé puisque tu n'avais pas pris le temps d'explorer de nouveau la salle de bain. En principe, la règle dans le manoir, depuis que tu y vivais, c'était qu'il ne fallait pas déplacer tes propres affaires. Tu avais tes repères et ils ne devaient pas être chamboulés, mais peut-être que cela avait changé entre-temps et tu n'étais même pas sûre de te souvenir distinctement de tous les détails. Ton esprit était encore bien trop fragile. Une fois que tu sentis dans ta main la bouteille familière, tu entrepris de te laver, du moins le devant de ton corps. Ce n'est pas que tu n'avais plus confiance en Juna, bien au contraire, mais tu ne voulais pas sentir des mains sur certaines parties de ton corps. tout était trop récent, bien trop récent ... Lorsque tu nettoyais des endroits où tu avais des blessures, tu lançais de nouveaux couinements de douleur. Et lorsque Juna entrepris de nettoyer ton dos, tu te mordis la lèvre inférieur à sang pour éviter de couiner d'avantage. Tu ne voulais pas la blesser. Plus que tout, tu voulais éviter à ta belle humaine ce genre de souvenir.

- Ne t'en fais pas, je vais prendre soin de toi. Je me doute que ça fait mal, mais il faut te nettoyer, après tu pourras te reposer. Tu voudras...qu'on dorme ensemble ?

Juna était en train de frotter délicatement tes cheveux en te procurant un massage crânien. Elle continuait de te parler avec beaucoup de douceur et comme auparavant. Malgré les douleurs que tu ressentaient, provoquées par tes blessures, cela avait l'effet de t'apaiser. Tu avais laissé planer un silence à la suite de ses derniers mots, juste parce que tu n'étais pas très concentrée sur ses paroles en particuliers. Ton esprit faisant tourner en boucle cette fameuse question, tu réagis alors soudainement.

- Je ... ne veux plus dormir ... seule. J'ai trop ... Je ne veux pas que ... tu disparaisses de nouveau ...

En vérité, tu étais terrifiée à l'idée de devoir dormir. D'ailleurs depuis ton enlèvement, les seuls moment où tu t'étais permis un assoupissement c'était durant le départ de ton ancien maître. Mais ce dernier lorsqu'il revenait te plongeait dans son cauchemars sans fin et par la suite, tu faisais tout pour éviter de t'endormir. Mais dans les bras de Juna, ça irait n'est-ce pas ?

Tu avais hésité un instant de te nicher contre ton amour, mais tu étais suffisamment lucide pour éviter de la tremper. Par la suite, cette dernière t'avait remis le gel douche et tu avais entrepris de te laver. Juna, après avoir fini de s'occuper de tes cheveux, s'occupa de ton dos. Ses gestes étaient délicats, même si la douleur était tout de même présente.

- Parfait, tu es toute propre ! Va donc te détendre un peu dans l'eau, après, je vais m'occuper de tes plaies !

Tu n'avais pas spécialement envie d'un bain et te détendre ... c'était une autre histoire ... Pour le moment, tu ne le pourrais pas. Tu restais calme parce que tu étais en présence de Juna dont la présence te rassurait, mais tu restais tendue. Tu t'exécutas tout de même, tu ne voulais pas contrarier ton humaine et surtout pas l'inquiéter d'avantage. Même si cette dernière se comportait comme elle l'avait toujours fait, il y avait des silences bien trop bruyants qui t'indiquaient son inquiétude vis à vis de toi. Tu ne le voulais pas. Tu voudrais allez mieux rapidement, mais malheureusement ... ce ne serait pas aussi simple. Une fois dans la baignoire, tu replias tes jambes contre ton torse, comme si une fois de plus tu te recroquevillais sur toi-même. Tu percevais les bruits des placards et tiroirs qu'on ouvre et referme. Juna fouillait dedans. Jusqu'au moment où tu n'entendis plus rien. T'observait-elle ? Était-elle toujours là ?

- Ju ... Juna ?

Une fois rassurée de sa présence, tu te redressas, dans l'attention de sortir du bain. Tu ne pouvais pas y rester plus longtemps, tu étais loin d'être à l'aise et tu tremblotais à moitié, non pas de froid mais de nervosité. Ta douce humaine t'installa de nouveau sur un tabouret et commença à penser tes blessures. Tu le sentais à chaque fois qu'elle en désinfectait une, que tu en avais d'innombrables. Elles se refermeraient d'ici quelques jours, mais ton esprit blessé mettrait sûrement un peu plus de temps à guérir. Lorsque Juna s'occupait de certaines parties de ton corps, tu lançais un grognement sourd, tu n'y pouvais rien. Tu ne le voulais pas, mais c'était instinctif, incontrôlable. Tu le sentais tu avais une plaie sur ta cuisse intérieur gauche, rien que le contact entre tes deux jambes te brûlait, mais tu restas un moment réticente avant de finir par laisser l'accès à la jeune femme. Tu savais qu'IL t'avait fouetté le dos avec SA ceinture, tu savais qu'IL t'avait griffé lorsqu'IL te prenait de force. Tu savais comment chaque blessure avait dû apparaître sur ton corps. Mais cette blessure en particulier, si mal placée, tu ne savais pas grand chose. Juste que ça avait été la plus douloureuse à subir. Cela avait durer longtemps et IL avait utilisé un morceau de ver ou de métal pour te l'infliger, tu ne savais pas exactement. Seule Juna pouvait à présent voir qu'en réalité, IL avait gravé sur la chair sensible de l'intérieur de ta cuisse, son nom, Alexeï Anossov.

- Oui ? Je suis là, ne t'en fais pas.

Entendre sa voix proche de toi te rassurait, la présence de Juna à tes côtés, semblait être devenue presque vitale pour toi. Après t'avoir aidé à sortir et à te sécher, cette dernière t'avait guidé de nouveau jusqu'au tabouret afin de soigner tes blessures. Elle ne cessa pas alors de te parler pour éviter que tu ne penses à la douleur durant les soins. Elle restait toujours prévenante ...

- Respires bien et penses à autre chose ! Tiens, et si on parlait de noël. Je t'ai promis qu'on le fêterais ensemble. Tu aimerais faire quelque chose en particulier ? Oh et...est-ce qu'il y a un cadeau que tu voudrais ?

Noël, oui tu te souvenais très bien de cette promesse, à l'époque il y avait eu le marché, mais vous n'aviez pas pu vous y rendre. Tu avais été un peu déçue sur le coup, même si tu n'avais rien dit. Mais aujourd'hui, presque un an plus tard, tu étais bien contente finalement de ne pas y avoir été. Si vous y alliez maintenant, votre relation avait totalement changé et tu le savais, tu apprécierais bien plus encore cet instant rien qu'à vous. Entre deux couinements de douleur, tu lui répondis d'une voix devenue plus calme et plus neutre, presque comme si l'ancienne Athenais désirait ardemment revenir.

- Le marché de Noël. C'était là qu'on devait aller. Et ... je n'y suis jamais allée, je veux découvrir ça avec toi. Pour ce qui est du cadeau ... juste ... toi. Je ne demande rien de plus et je ne veux rien de plus.

Il restait une dernière plaie à soigner, mais elle était très mal placée, trop proche d'une zone que tu craignais que l'on touche si tôt après tout ce qui s'était passé. Même si tu avais confiance en ta belle humaine plus qu'en n'importe quelle autre personne.

- Athe, il faut que je la soigne ! Sinon, tu ne pourras jamais guérir. Laisses-moi m'en occuper, je veux juste désinfecter et protéger pour qu'elle te fasse moins souffrir...

Tu avais fini par ramener tes oreilles en arrière et baisser la tête, comme si on t'avait grondé, alors que tu savais pertinemment que Juna ne faisait ça que pour ton bien. Tu finis pas céder et à lui laisser l'accès. A cet instant, tu ne compris pas tout de suite ce qui se passait, mais il y eu un grand bruit violent. Cela te fît tressaillir et tu avais eu un mouvement de recul, un grognement de défense s'échappant de ta gorge.

- Rah merde ! Il a de la chance d'être mort ce salaud !

Tu ne comprenais pas du tout, tu étais perdue, mais tu étais rassurée, ce n'était que Juna. Mais que c'était-il passé pour qu'elle se mette dans un état pareil ? Elle reprit ses soins sur cette blessure qui te faisait particulièrement mal, mais tu ressentais sans peine les tremblements dans la main de ton Amour. Qu'avait-elle pu voir ?

- Pardon Athe....Je te promets que je ferais disparaître chacune de ces marques. Chaque chose qu'il ta légué, rien ne restera, je te le promets !

- Qu'est-ce ... qu'est-ce qu'il y a ? Qu'as ... tu vu ... pour dire ça ... ?

Tu te doutais de quelque chose de fâcheux, lié encore une fois à ton ancien maître. Qu'avait-IL pu faire pour qu'une nouvelle fois, Juna soit pleine de rage, sa voix surtout même si elle se contenait pour ne pas t'effrayer d'avantage, avait légèrement changé. Allait-elle te révéler ce qu'elle avait pu voir sur ta cuisse ?

Par la suite, tu avais senti une caresse tremblante sur ta joue qui se voulait un minimum rassurante. Puis, Juna t'enfila une chemise de nuit, mais tu lui demandas, si une fois dans la chambre, tu ne pourrais pas avoir un de ses pyjamas. Toi qui habituellement ne voulait pas de pantalon parce que tu n’aimais simplement pas ça, à présent, tu étais prête à en porter chaque jour si il le fallait. Comme si cette "protection" un peu futile, te rassurait quelque peu. Juna t'aidait en te guidant vers la chambre puis ton lit, même si tu n'avais rien perdu de tes repères. Mais tu n'en fis pas la remarque, tu profitais au contraire de cet instant, comme tous ceux qui viendraient par la suite et qui effaceraient les plus mauvais. Ce ne serait sûrement que des détails pour certains, mais pas pour toi, oh non, c'était très précieux en cet instant présent.

Tu perçus les bruits de vêtements qui se froissent lorsqu'on les enlève ou les met. Juna devait sûrement se changer, mais tu te rendis compte qu'elle mettait du temps et surtout qu'elle lâchait de faibles soupires de douleur, mais que tu percevais sans mal ou des grognements d'agacement.

- Je ... je peux t'aider ... si tu veux bien.

Ta belle humaine avait accepté et tu devais l'aider à mettre son pyjama. Evidemment ne voyant rien, cela pris un peu de temps. Tu avais plus d'une fois effleuré la peau douce aux saveurs épicés de Juna. C'est dans ces moments-là que tu étais sûre qu'elle était bien avec toi et que tu étais seule en sa compagnie. Une fois allongées toutes les deux dans le lit, tu avais perçu les tapotement sur le téléphone portable de Juna, des sons familiers et simples mais que tu appréciaient de retrouver. Elle finit par le poser, tu étais tournée sur le côté, attendant et n'osant pas vraiment bouger. Un peu tendue tout de même par la situation.

- Viens, Athe, viens là, contre moi. Je...J'ai besoin de te sentir contre moi...

Tu ne te fis pas prier, tu n'espérais que ça pour te réconforter, pour sentir de nouveau ta belle humaine tout contre toi, sa chaleur, son odeur t'envelopper, se déposer sur toi ... Tu te blottis contre elle tout en faisant attention de ne pas trop lui faire de mal avec son bras. Tu avais oublié tes propres souffrances physiques juste en étant avec elle. Juste en sentant son souffle chaud près de ton visage, sa respiration et même ... les battements de son coeur que tu percevais à travers sa poitrine. Une de tes mains agrippa le tissu de son haut, tu ne le lâcherais pas de si tôt, du moins pas tant que tu resterais éveillée. Enfin, un havre de paix, enfin tu commençais à te détendre depuis ton retour au Centre. Vous ne parliez pas beaucoup, vous n'en aviez pas vraiment besoin, vos cœurs ... parlaient pour vous.

Le sommeil finit par remporter la partie sur ta raison et ta conscience. Tu te sentais bien plus en sécurité dans les bras de ta douce et la fatigue de tous ces jours passés à somnoler très peu de temps, avaient eu raison de toi. Ta respiration s'était faite plus lente et plus régulière. Tu plongeais peu à peu dans le domaine des rêves, la plupart étaient des souvenirs légèrement déformés de plusieurs moments que tu avais passé avec Juna. Des plus insignifiants au plus importants pour toi. Mais peu à peu, la lumière laissait place aux ténèbres grandissant. Tu te retrouvais de nouveau dans cette cave, dans cette humidité. SA voix transperçait l'obscurité, une voix, des mots, que tu ne voulais plus JAMAIS entendre. Mais ton esprit en plein sommeil, en avait décidé autrement. IL te torturait de nouveau, tu pouvais percevoir jusqu'à son odeur que tu avais en horreur, la chaleur de son corps que tu ne pouvais plus supporter.

Tu ne t'en rendais pas compte, prisonnière de ce rêve devenu cauchemars, mais tu étais en train de couiner et de remuer dans le lit de Juna, Tu commençais même à tenter de la repousser inconsciemment. Peut-être lui faisais-tu mal au bras sans le vouloir? Tu ne contrôlais plus rien ...

- Rien. Ne t'inquiètes pas. Ce n'est rien.

Juna avait soigneusement évité de t'avouer que la blessure sur ta cuisse était en réalité une marque, une gravure du nom de ton ancien maître. Mais malgré sa réponse, tu te doutais bien que ce n'était pas "rien". Son énervement, ses tremblements, jusqu'au ton de sa voix, ne pouvaient pas te tromper. Cependant, tu n'insistas pas. Tu voulais simplement profiter de ces retrouvailles, de la présence de ta belle humaine qui t'avait tant manqué. Les explications viendraient bien plus tard ...

- Tu es tellement belle Athe, même avec un de mes pyjamas et je dirais même que...c'est mignon...

Par la suite, une fois dans la chambre de Juna, cette dernière avait complimenté ta beauté. Tu avais rougi légèrement sur le coup, sentant la chaleur émaner de tes joues. Mais une part de toi-même avait honte. La raison ? Oui, tu étais très jolie, c'est justement ce qui t'avait valu de te retrouver dans de mauvaises situations. Mais surtout, tu ne pouvais pas donner à ta bien aimée le corps qu’elle désirait. Du moins, pas pour le moment. Tu te sentais encore trop sale, souillée de l'intérieur. Tout ce que tu voulais pour le moment, c'était toute l'affection, tout l'Amour que Juna pouvait te porter. Le désir charnel reviendrait par la suite, sûrement plus fort qu'auparavant ... maintenant que vous aviez exprimé vs sentiments respectifs.

Tu avais ensuite aidé Juna à son tour pour qu'elle puisse mettre son pyjama et une fois allongées, vous n'aviez pas beaucoup parlé, vous contentant l'une comme l'autre de cet instant de douceur et de chaleur réconfortant. Vous aviez ensuite fini par vous endormir. tu ne le savais pas, tu ne t'en rendais pas compte, mais ton humaine faisait elle aussi des cauchemars sur les événements récents. Tu étais trop prise dans le tien et sa violence t'avait fait faire des gestes brusques dans ton sommeil.

- Athe, Athe, réveilles-toi...Allez, ma douce, ouvre les yeux, tu es avec moi, dans ma chambre, pas là-bas ! Athe !

La voix de ta douce Alpha te réveilla soudainement, mais tu avais du mal à respirer, ta respiration était saccadée, tu étais en train de faire une crise d'angoisse. Il te fallu du temps pour émerger et surtout pour te calmer ... suffisamment pour enfin réaliser la voix de Juna, crispée par la douleur. Tu lui avais fait du mal ? Oui ça ne pouvait être que ça. Son bras ! Tu te redressas d'un coup, les larmes aux bords des yeux, une sueur froide parcourant ton échine à cause de la terreur toujours palpable qui s'était emparée de toi.

- Je ... je suis désolée. Je ... je ne voulais pas ... te faire de mal !

Tu reculas un peu, inquiète et surtout tu t'en voulais. Mais ta bien aimée trouva les mots pour te rassurer. Une fois que cette dernière eut pris ce qu'il fallait pour tenter de calmer sa forte douleur, tu avais consenti à t'allonger une nouvelle fois auprès d'elle. Tu avais cependant émis une condition. Tu t'étais installée derrière elle et tu avais passé ton bras autour de sa taille, posant ta main au niveau de son ventre. Ainsi, dans cette position, tu ne risquais pas de lui faire du mal et tu pourrais profiter de sa chaleur. Le reste de la nuit se poursuivit ainsi sans encombre, même si tes cauchemars n'avaient pas cessé de te torturer ...