Aide-moi ! [PV Nicolas]

Angoissée, Kioko observait le jeune homme au bar, espérant entendre de bonnes nouvelles. Mais il n'y avait pas d'autres issues, il n'y avait que la porte d'entrée...Et il avait raison, le groupe pouvait l'attendre à l'extérieur. Elle ne tenait pas à tomber sur eux. Surtout pas dans cet état. En pleine période de chaleurs, elle n'avait aucun contrôle sur ses émotions, résultats, elle passait de l'une à l'autre souvent facilement...et chacune prenait des proportions énormes.

- Merci, monsieur. Votre aide est vraiment la bienvenue ! Je ne veux pas d'ennuis, je vous le jure !

Tout sur son physique prouvait qu'elle était une hybride, impossible de mentir et elle ne le faisait jamais. Mais elle espérait que cet homme ne ferait pas la différence. De toute façon, même s'il appelait les rabatteurs, cela ne lui poserait pas d'ennuis...Quoique, tout dépendait. Si c'était des habitués du bar à thèmes, ils seraient bien ravis de la voir dans une telle tenue et dans de tels problèmes...Finalement, l'homme lui demandait juste d'être une cliente pour l'aider au mieux.

Elle soupira mais se laissa tomber sur un tabouret, devant le bar. Ses jambes furent finalement contentes de pouvoir se poser un peu.

- N'importe quoi. Un soda ferait l'affaire, mais je me dis qu'un verre d'alcool me ferait peut-être du bien...Donc, à vous de voir ce qui vous parait le mieux...

Elle ne le quittait pas des yeux, même si ses oreilles étaient à l'affut. Sa queue avait beau être basse, ses oreilles s'étaient redressés pour guetter le moindre bruit. Et sur le coup, elle était trop stressée pour mettre en pratique les cours données par Alexender. Ah Alex...s'il la voyait là et dans cet état, il y aurait encore moins de chance qu'il éprouve les mêmes sentiments qu'elle avait à son égard !
Et cette pensée la démoralisa un peu plus.

- Pour vous expliquer un peu...je rentrais tranquillement chez mon maître quand j'ai croisé la route de ces...individus. Deux hybrides mâles et trois humains...C'est l'un des hybrides qui a fait...remarquer mon état...actuel. Et aussitôt, ils m'ont suivi en disant qu'ils allaient bien s'amuser...

Elle frémit en repensant à la peur qu'elle avait ressenti en les entendant parler puis la suivre. Elle s'était sentie bien trop vulnérable en cet instant. Ses oreilles se baissèrent légèrement.

- Je déteste cette maudite période...pourquoi ne pourrions-nous pas être tranquille comme les humaines ? Mais ce ne serait pas si terrible si les mâles savaient se retenir...

Les coudes sur le bar, elle appuya sa table dans ses mains. Il allait surement comprendre qu'elle était en chaleur mais tant pis, il le fallait bien pour expliquer la situation dans laquelle elle était. Maintenant, elle espérait juste avoir un peu d'aide de sa part. Un endroit où être à l'abri, le temps de pouvoir rentrer...Et même si elle n'appelait jamais son maître ainsi, le citer de cette façon là était aussi une protection. Quel homme honnête irait toucher une hybride appartenant déjà à quelqu'un ? Elle espérait juste que ce barman soit honnête. Ou dans le pire des cas, elle s'en fichait, tant qu'il l'aidait.

Je ne cessais d'être surpris par le nombre de gens capable de demander à boire n'importe quoi. La boisson avait un langage propre que beaucoup semblaient ignorer. Ignorant les goûts de la jeune hybride, je me tournais vers l'alcool principalement servit au bar, le Whisky. En général lorsque l'on parle de cocktail aujourd'hui, les gens pensent au type long drink et c'est d'ailleurs ces cocktail ci que préfère généralement les femmes, mais la situation exigeait quelque chose qui ce boive vite sans en amoindrir l'effet, donc un bon vieux short drink. Le Old fashioned est un classique mais le verre tumbler dans lequel il est servit renvoi à une image masculine pouvant rappeler ses poursuivants. Dans ce cas le Manhattan sera plus approprié, l'esthétique élancé du verre s'opposant au large tumbler. Bien entendu, il ne me fallu que quelques secondes pour arriver à cette conclusion et quelques une de plus servir le Manhattan agrémenté d'une cerise à l'eau de vie et pousser délicatement le verre sur le bar d'ébène vernie.

Bon elle avait accédé à sa demande en prenant ce verre, les choses devrait ce calmer facilement désormais. L'avantage de L'Alcazar c'est que c'est une grande famille, les clients sont les membres de cette famille dont je suis le doyen et certains de ces enfants rejoigne parfois dans la plus grande discrétion, le cercle rapproché du doyen et par conséquent la salle de jeu, mais je tairait ce qui s'y déroule. Enfin l'essentiel à retenir c'est qu'une fois que vous faîtes partie de la famille, cette famille vous protège et notre clientèle étant composé de rabatteurs, de "fripouilles" et autre, quelques imbéciles ne causeront aucun problème.

"Bienvenue dans notre famille, tu es désormais ici chez toi quand les ennuis te guettent ou que l'envie te prend de vouloir te reposer du monde extérieur."

Lui dit je toujours serein comme s'il n'y avait aucun problème. Puis un peu plus bas, j'ajoutais.

"Mais évite de citer ton maitre ici, les clients sont en grande partie des rabatteurs, des maîtres et des esclaves venu oublier leur statut le temps d'une nuit, ils sont tous égaux entre ces murs."

Bien entendu je ne m'incluais pas, je faisais figure d'autorité dans ce microcosme, un mal nécessaire pour le maintien de son équilibre qui sinon tomberait vite dans l'anarchie. Lui laissant le temps de boire son verre, je ressassais calmement les évènements, normalement je n'aurais eu qu'à claquer des doigts pour qu'une bande de gars enthousiaste à l'idée de protéger la demoiselle qui venait de les rejoindre, se lèvent et aillent casser quelques dents, histoire de s'assurer que les poursuivant comprennent la leçon, mais quelque chose clochait et le temps pressait, je connaissais tout mes clients et ces hybrides n'en faisaient pas partie. Je crois que je commençais à saisir, l'avantage quand vous ne ressentez pas grand chose c'est que vous analysez la situation au lieu de laisser vos émotions prendre le dessus. Or, entre les réflexions de la demoiselle, les regards qu'on lui jetait, sa situation... combien de chance qu'elle soit en chaleur ? Peut être paniqué au point de ne pas remarquer que la moitié de la clientèle est hybride ? Et au vu de la quantité de "fripouilles" ce soir, ce ne sont pas des enfants de cœur, il y a peut être bien un violeur parmi eux, vu la veine qu'elle a. Bon oublions la famille, je m'en occuperai seul. En même temps que je me saisissais de mon colt sous le comptoir, je me penchais en avant pour lui chuchoter à l'oreille.

"Vous êtes en chaleur, n'est ce pas ? J'aurais du le remarquer plus tôt. Vous allez finir votre verre si ce n'ai pas déjà fait puis vous allez vous laissez faire, je m'excuse d'avance."

Je ne laissai pas réellement le temps à la chatte de réagir, nous n'avions pas le temps. Passant de l'autre côté du bar, colt spécial chargé de balle en caoutchouc à la ceinture. Je plongeais mon regard dans le sien.

"Encore désolé, mais il faut qu'ils change de cible, après courez vous réfugier dans la pièce derrière la porte, derrière le rideau à votre droite et cachez vous, je vous rejoins si je peux"

Sur ces mots, je l'embrassai délicatement au début, puis juste assez passionnément pour mettre en rogne les gars et les détourner du couteau que je glissais dans sa main. Je n'en tirais comme toujours aucun plaisir, ironique quand la moitié du bar voulait être à ma place.

"Courez"

Mais dans quelle merde noire je mettais foutu, enfin un gentleman ne revient jamais sur sa parole. Un gentleman ne faisait pas non plus ce que je venais de faire, mais il faut savoir avoir des priorités.

Kioko n'avait pas spécialement soif mais si cela lui permettrait de ne pas être mise à la porte, elle le ferait sans soucis. Elle attendit alors de voir ce qu'il lui proposait tout en l'écoutant. Maintenant qu'elle avait un verre dans la main, elle faisait partie de cette famille et il allait l'aider...Soit, c'était compliqué mais c'était fait.
Elle but une gorgée du verre...De l'alcool fort ! Depuis combien de temps n'en avait-elle pas vu ? Des années ! Elle but pourtant une deuxième gorgée.

Lorsqu'il parla de son maître, ses oreilles se relevèrent d'un coup puis se baissèrent à nouveau.

- Désolée...C'est plus souvent une protection qu'autre chose de parler de son maître...Et comme je ne vous connais pas, je préférais prendre mes précautions...

Elle finit tranquillement son verre. Elle savait que ce n'était pas une bonne idée mais elle avait besoin de courage pour affronter la suite...et affronter ses poursuivants. Elle espérait juste pouvoir leur échapper sans soucis. Mais voila que le jeune homme se mit à murmurer à ses oreilles...Elle se raidit d'un coup, les poils hérissés. Elle ne l'avait pas spécialement cachée mais elle n'aimait pas vraiment l'idée qu'un inconnu s'en rende compte.

- Je...euh...oui, en effet...Pourquoi vous excusez-vous ?

Elle avait l'impression d'être en feu. Était-ce du aux chaleurs ? Ou à l'alcool ? Elle ne savait même pas et avait l'esprit un peu embrouillé par tout cela, en plus de la fatigue. Son maître dormait à cette heure-là...peut-être devrait-elle appeler Shaka maintenant qu'elle ne risquait plus rien ? Mais est-ce qu'il accepterait de la ramener à bon port ? Elle l'imaginait tellement mal dans ce rôle de protecteurs...Mais elle n'avait personne d'autre à appeler.
Alors qu'elle réfléchissait, elle remarqua que le barman était passé de son côté et parlait de nouveau. Elle leva les yeux vers lui, se demandant ce qu'il comptait faire. Elle fronça les sourcils mais n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu'elle sentit des lèvres sur les siennes.

Il l'embrassait ! La chaleur envahit soudainement tout son corps, remontant d'entre ses cuisses. Non, non, non, elle ne voulait pas ! Elle sentit quelque chose dans sa main, et cette dernière se referma fermement dessus.
Lorsque l'ordre claqua, elle n'hésita pas et réagit au quart de tour. Elle se précipita vers la pièce indiquée. Au passage, une main l'agrippa, lui pelotant un sein.
Elle se débattit, sans remarquer que la lame du couteau blessait quelqu'un, et encore moins la zone touchée. Mais elle était libre, alors elle repartit en courant.

En claquant la porte derrière elle, elle se laissa glisser contre le mur, le souffle court, les larmes aux yeux. Elle n'avait rien compris de ce qui se passait et ne savait même pas où elle était. Mais son haut était légèrement déchiré, le côté de son soutien-gorge était désormais bien visible alors que le bout de tissu pendait lamentablement. Le couteau dans sa main était recouvert de sang. Elle le lâcha soudainement et le laissa tomber entre ses pieds. Elle tremblait mais pas seulement de peur. Foutues chaleurs !
Elle voulait juste être dans son lit, en sécurité...

Elle se releva péniblement alors que son sauveur...Si on pouvait l'appeler ainsi, arrivait enfin. Par pur réflexe, elle se jeta dans ses bras et l'embrassa alors passionnément à son tour. Ses hormones étaient en totale ébullition et elle perdait le contrôle d'elle-même. Sauf que l'image d'Alexender s'imposa à ce moment-là, ses sentiments lui rappelant qui elle était et la connerie qu'elle était en train de faire.
Elle s'écarta alors vivement du barman, comme s'il l'avait brûlé et lui décocha une magnifique claque.

- Ça suffit ! J'en peux plus ! Je veux juste...je veux juste rentrer chez moi !

Voila que les larmes coulaient sur ses joues. Elle n'avait décidément aucun contrôle sur ses émotions qui jouaient au yo-yo bien malgré elle. Elle était épuisée, comme souvent lors de ses chaleurs dernièrement, surtout lorsqu'elle voyait Alex à ce moment là. Le maquillage coulait sur ses joues et elle tremblait. De froid. De chaud. D'excitation. De peur. Elle n'en pouvait plus et elle en avait marre de cette situation.

- Faites-moi sortir...par pitié...

Hors de question d'appeler Shaka dans cette histoire. Il risquerait de se méfier...ou alors de se moquer d'elle. Et ce n'était pas ce qu'elle avait besoin en cet instant. En fait, elle voulait juste être seule, seule avec ses hormones en ébullition.

Un imbécile aux traits de reptile avait tenté de s'en prendre à la petite alors qu'elle fuyait. Pour le coup je n'avais rien eu à faire, les réflexes naturels de la chatte sur faire usage du couteau, un peu trop d'ailleurs, le lézard c'était effondré au sol, la plaie à quelques centimètres du cœur, était ce une coïncidence ? J’espérais que oui parce que le contraire mènerait surement à des complications, or j'estimais avoir ma dose avec la dizaine de pervers qui voulait me faire la peau pour avoir gouté au fruit défendu.

"Désolé mais vous croquerez pas dans cette foutu pomme ce soir."

Sur ces mots, je tirai trois coups. Je devais être rouillé parce que si je touchais une épaule et une tête, le second ce relèvera pas, la troisième balle alla casser une ampoule de l'autre côté de la pièce. Ce qui me rappela cruellement le coup de ce coup de main. Fort heureusement, seul les hybrides c'étaient changés en zombie sexuel, en plus de deux pervers, qui devaient faire partie des poursuivants de base, du moins je présumais. Aussi Thomas qui trouvait enfin le moyen de se rendre utile, rendait leurs armes aux clients conscients et organisait la contre attaque, bon garçon. Je ne pouvais pas gaspiller trop de balles maintenant, je laissais donc la direction des opérations à ce cher cousin et me dirigeais vers la porte. Passant devant le lézard qui je l'espérais, aurait l'amabilité de ne pas mourir dans mon bar. Mon erreur dans tout ça ? J'ai sous estimé l'adrénaline et l'inventivité de ces idiots. Juste avant d'ouvrir la porte, je sentis une vive douleur me transpercer dans le dos, un hybride avec des yeux de crocodile, surement l'ami du lézard avait brisé une bouteille et venait de me planter avec. Les humains comme les hybrides ont ceci de commun qu'ils ne peuvent pas s'empêcher de perdre le contrôle de leur calme, grossière et pathétique erreur.

"Je vais t'apprendre comment tuer un homme."

Mon visage inexpressif et le calme présent dans ma voix le pétrifièrent l'espace d'un instant. Un instant de trop. Je lui mettais un uppercut, le faisant tomber à la renverse, puis je visais, je visais juste, là où un homme normal tremblerai ou arrêterai, je visais juste à cette endroit précis. Après la détonation, je me retournais et ouvrais la porte avant de la fermer à clé derrière moi. Ignorant où elle se trouvait exactement, je me positionnait de manière à être sûr qu'elle ne puisse pas voir ma blessure, inutile de plus l'alarmer. Le sang coagulait déjà et se collait à ma chemise et ma veste déchiré, dommage j'aimais cette veste. La pièce était une remise plein de caisse et dans laquelle il faisait assez sombre, si elle ne sortait pas toute seule, je devrait l'appeler. Au final, je n’eus pas besoin de l'appeler, ce fut elle qui se jeta sur moi et m'embrassa. C'était étrange, je me fichait généralement des baisers et autres, mais depuis que je m'étais occupé de l'autre crocodile, je sentais une montait d'adrénaline très mal venue. La gifle qui suivit me ramena à moi et mon état normal. Si le baiser était du au chaleur, je ne comprenais pas la raison de la gifle, surement pour mon action inappropriée de tout à l'heure, je ne me risquait pas à poser la question.

"Je sais que c'est dur, mais si vous pouviez éviter refaire cela, je vous en serai gré."

Toujours en la fixant de son regard vide, j'époussetai sa veste en poursuivant comme si la situation d'à côté se résumait à une chamaillerie d'enfants au parc.

"Je sais que vous voulez rentrer et je vous promet que vous rentrerai sans que personne ne vous fasse de mal."

Mais il fallait qu'elle ce calme, il y avait un moyen de sortir, la bagarre était l'une des étapes, mais j'avais besoin qu'elle soit le plus calme possible. Ne sachant réellement que faire, la fois une j'avais du protéger cette petite hybride me revint à l'esprit, leur sensibilité était toutes les deux à fleur de peau. Je lui mis ma veste sur les épaules et la pris délicatement dans mes bras, amenant nos corps vers le sol, elle tenait à peine sur ses jambes et moi j'avais mal. Puis la serrant comme enfant, je lui dis le plus doucement possible.

"Chut... Tout vas bien ce passer... Tu vas rentrer chez toi mais il font que tu sois courageuse, d'accord ? Il faut que tu me promettes de faire ce que je te dirai. Il y a un moyen secret de s'en sortir, mais je dois pouvoir te faire confiance pour garder le secret."

Il relâcha son étreinte, et la regarda, leurs visage étaient si proche qu'il sentait l'alcool et sa respiration affolée. Il prenait trop de risque ce soir, mais il c'était juré de venir en aide aux victimes, quand personne ne leur tendait la main.

La situation avait totalement dégénéré et Kioko avait perdu tout contrôle, même sur ses hormones un court instant. Ses oreilles s'agitaient en tout sens, captant le moindre son de l'autre côté du mur. Des bruits de baston et de coups de feu. Mais dans quel endroit avait-elle atterri encore ? Pourquoi autant d'effusions ? Décidément, elle maudissait ses chaleurs. Cela n'apportait vraiment rien de bon.

- Désolée, je ne...je...je n'ai presque aucun contrôle pendant cette période...D'habitude je suis plus...posée et joyeuse. Vous ne me voyez vraiment pas dans mon bon jour...Surtout après avoir vu Alex...Enfin je veux dire...Bref, laissez tomber...

Il n'avait pas besoin de savoir qu'elle était amoureuse, même si cela expliquait la tension qui l'habitait depuis le début de la soirée. Aimer désespéramment un homme était une chose, mais quand il restait insensible à sa période de chaleurs, cela devenait vraiment difficile...Surtout qu'il s'installait toujours sur ses genoux par habitude, qu'elle pouvait le toucher sans trop exagérer, sentir son odeur...mais rien de plus ! C'était affreusement douloureux mais tellement bon en même que pour rien au monde, elle ne voudrait perdre ces précieux instants avec lui.
Finalement, elle sentit une veste sur ses épaules, voila qui lui faisait du bien. D'un côté elle était gelée à cause de sa tenue mais de l'autre, elle avait terriblement chaud. Elle serra les pans de la veste sur elle, se cachant de la vue du monde extérieur puis se laissa faire quand il l'attira au sol...contre lui. Elle se retrouva blottie contre lui, perdue dans ses pensées.

Elle finit alors par lever les yeux vers lui en l'entendant à nouveau parler. Si proche...la chaleur envahie ses joues. Beaucoup trop proche ! Elle s'écarta d'un coup et resta à l'autre bout de la pièce à bonne distance, serrant un peu plus la veste sur elle.

- Un moyen secret ? Mais de quoi parlez-vous ? Je veux juste rentrer chez moi, je ne parlerai surement jamais de cet endroit alors votre secret ne risque rien avec moi !

Et puis, après tout, les secrets elle savait les garder. Depuis combien de temps espionnait-elle les rabatteurs sans se faire attraper ? Des années et elle n'avait jamais révélé ce qu'elle entendait...jusqu'à trouver la bonne oreille. Maintenant, elle ne révélait pas ce qu'elle savait du cirque, le gardant comme un précieux trésor.
Elle sortit alors son téléphone portable de sa poche. Presque plus de batterie.

- Je vais essayer d'appeler mon maître...J'espère qu'il entendra...Il devrait pouvoir m'aider...

Elle fit rapidement le numéro puis la sonnerie retentit jusqu'à tomber sur le répondeur. Son visage se décomposa et ses oreilles s'affaissèrent. Elle retenta une deuxième fois...même résultat. Elle se sentait si seule. Elle avait beau être confiante et sure d'elle, en cet instant, elle se sentait faible et avait l'impression d'être une petite chose.
Lorsque son regard se posa sur l'écran, elle remarqua un autre numéro de son répertoire...Ryosei et Shaka était côte à côte. Sa main trembla. Lui, il viendrait surement s'il n'était pas occupé...mais elle n'était pas en état de supporter ses moqueries.
Elle sentit alors de nouvelles larmes couler sur ses joues alors qu'elle relevait les yeux.

- S'il vous plait, laissez-moi partir. Je ne dirais rien de cet endroit !

Elle était perdue. Qu'est-ce que c'était que cette histoire de secret ? Pourquoi restaient-ils tout deux dans cette petite pièce. En tout cas, elle était tellement centrée sur ses émotions qui partaient en vrille et atteignaient des pics d’intensité qu'elle ne remarquait même pas l'odeur qui lui chatouillait les narines. Elle ne se rendait même pas compte de cette odeur de sang persistante.

En la voyant faire un bond en arrière, il me paru évident que j'avais omit de penser à l'impact du contact physique sur les hybrides en chaleur. Difficile de gérer cette situation, Thomas m'avait seulement appris comment réconforter les gens par le contact physique, soi disant rassurant, et qui ce révélait ici dérangeant. Enfin, je n'allais pas le blâmer alors qu'il avait fait de l'excellent travail ce soir, les "agitateurs" qu'il avait sélectionnés étaient surement déjà partis, et les clients participants au tohubohu devaient être sous anesthésiant désormais, demain ils s'excuseraient  de s'être laisser emporter ou oublieraient tout de la soirée, le lézard allait être emmené à l’hôpital avec le croco, je ne l'avais pas tué bien entendu cela aurait compliqué les choses. Si la chatte était calme, elle aurait noté les changements dans les sons provenant de l'autre côté de la porte et aurait demandé à sortir, fort heureusement, ce n'était pas le cas. Comme promis je l'avais sauvé, les imbéciles la poursuivant avaient été passé à tabac et les hybrides du bar n'ayant pas résisté, bien qu'aucun réel mal ne leur ai était fait, se rappelleraient de l'efficacité avec laquelle nous avions mis fin à leur ardeur. De ce fait la rumeur circulerai, aidé par les "agitateurs" dont le job continue, et à ses prochaines chaleurs, la population nocturne de la ville saurait qu'il ferait de trouver une autre cible, car la chatte bleu est sous ma protection. En échange de cela elle allait m'aider à savoir qui m'espionne en tournant leur attention sur ce détail, nous ne sommes pas sorti par l'unique sortie.

"Je vous fais confiance alors, je sais que c'est difficile, mais après cette nuit tout le monde de la nuit saura que s'en prendre à vous signifie un allé simple pour l’hôpital."

J'espérai sincèrement qu'elle tiendrait sa langue, la confiance est rare et j'avais envie de pouvoir lui faire confiance. Cela ne m'avait empêché de prendre des précautions, le fait qu'elle soit en chaleur et saoul rendrait ma parole plus légitime, de plus le passage sera muré par Thomas et moi même dès notre retour. Mais j'aimerai que cela reste de simple précautions. Je m'avançais et malgré la douleur lancinante au bas de mon dos, m'appliquait à tirer un tonneau emportant avec lui un bout de mur factice, qui ne le serait plus d'ici peu. Le passage ainsi révélé, je donnais une lampe torche à la chatte et la faisais ouvrir la marche, retirant à l'aide de poignée la "porte dérobée" derrière moi. En profitant pour ramasser la lame par terre, qui sait sur quoi nous pourrions tomber.

"Lors de mon arrivée à Togi, j'ai été révulsé par le manque de justice présent sur l'île. Pour y remédier, j'ai fait construire L'Alcazar sur les plans d'un projet de bar de contrebande dessiné par mon aïeul et auquel j'ai apporté quelques modifications. Cette endroit devait servir de plaque tournante, accueillant les hybrides en fuites et cherchant à s'échapper de Togi. Mais sans point de chute stable, le projet à était avorté et n'a jamais vu le jour. Au fil des années cette pièce à tout de même permis de sauver et cacher des êtres en détresse, j'ai même pensé à relancer le projet à l'arrivée des révoltés, mais leur haine pour les humains m'a finalement poussé à attendre un moment plus propice."

Alors que j'expliquais le pourquoi du comment, ne sachant pas trop si cela la rassurerait ou au contraire l’inquiéterait, nous pénétrions dans la dite pièce, situé sous le bar, un couloir suivant les égouts permettait dans sortir, bien sur le projet n'ayant pas vu le jour, il ne menait que de l'autre côté de la rue, plutôt que dans tout Togi, ne laissaint que les appendices de ce qui pourrait être un merveilleux dédale. La pièce était relativement vaste, pouvant accueillir facilement une quinzaine d'hybride, d'ailleurs c'était le nombre prévu puisque l'on pouvait compter seize lits, il y avait une table ronde comptant elle aussi seize chaises, à côté un monte charge qui aurait du arriver derrière le bar et là dans un coin, du nécessaire de soin de tout évidence assez couteux et à l'opposé, des chaînes pendu aux murs et une chaise étrange recouverte d'une bâche. Mais les dix années d'attente ce faisait sentir, poussière, toiles d'araignées... Le métal avait rouillé et inutile d'affirmer que ce qui était électronique dans le kit médical, ne fonctionnait plus. Seul des couches irrégulières de poussière et les bougies fondues indiquaient que le lieu avait servit. Sans attendre la réaction de la chatte, je me dirigeais vers le kit de soin en quête d'alcool à 90° pour au moins désinfecter cette plaie.

"Vous pouvez venir m'éclairer s'il vous plait, nous sortirons dans un instant, juste après que j'ai pris soin de ne pas attraper une quelconque maladie."  

Face à cet homme qui l'avait aidé, Kioko se sentait toujours aussi perdue et agitée. Elle ne le connaissait pas et ne pouvait pas lui accorder cette confiance qu'il réclamait. Mais à qui faisait-elle réellement confiance pour le laisser la voir dans un tel état ? Elle l'écoutait parler essentiellement, répondant parfois légèrement. Lorsqu'il annonça que le monde de la nuit ne lui ferait rien, ses oreilles se tournèrent vers lui alors qu'elle lui lançait un regard sceptique.

- Je n'y crois pas un seul instant. A moins que vous n'inspiriez autant de crainte dans les rues qui entourent cet endroit, mais je ne pense pas que vous ayez un tel contrôle.

Il était normal de douter, non ? Et puis, elle ne savait pas ce qu'elle en pensait au fond. Elle était très proche du cirque qui lui accordait leur protection au final même si c'était pas mal secret leur alliance. Et elle savait que les frères n'apprécieraient surement pas si elle s'était rapprochée de quelqu'un comme ce type. Elle ne savait rien de lui, de son bar...et de ce qu'il semblait gérer au final.
Finalement, voila qu'il ouvrait un...passage secret ? Elle le regarda faire intriguée. Mais qu'est-ce que c'était que cet endroit ? Elle prit la lampe torche et alluma. Elle se retrouva enfermée à l'intérieur avant même de pouvoir dire quoi que ce soit et écouta la voix de l'homme. Ainsi donc, elle était tombée sur un sauveur d'hybrides ?

- Il est vrai que la Révolution n'est pas spécialement aimable avec les humains mais je comprends leurs réticences. Beaucoup d'hybrides sont constamment maltraités par les humains et nous ne savons jamais auxquels nous pouvons faire confiances...C'est pour ça que j'ai cité mon maître. La plupart évite de toucher à une hybride ayant un propriétaire, c'est une protection comme une autre.

Elle avançait dans le couloir, les oreilles en alerte de tout bruits possibles. Elle tentait de surveiller aussi bien l'homme derrière elle que ce qui pouvait venir de devant. Sa queue elle, était particulièrement basse. Elle n'était pas à l'aise dans cet endroit. Elle voulait rentrer. Encore plus maintenant.
Finalement, ils débouchèrent dans une nouvelle pièce, plutôt grande avec une dizaine de lits. Elle prit le temps de les compter. Voila une information qui pourrait potentiellement intéresser Shaka...si elle arrivait à sortir d'ici. Elle reporta son attention sur le barman.

- Vous êtes blessés ?

Elle s'approcha alors et pointa la lampe sur lui. Elle soupira, lui donna la lampe et récupéra le matériel de soins.

- Laissez-moi faire. Mais je vous préviens, si vous tentez de me faire quoi que ce soit, je sais désormais où frapper.

Elle entreprit alors de lui retirer les vêtements et observa la plaie. Ce n'était pas très beau mais pris à temps, il ne devrait pas y avoir de cicatrices ou de réels dommages. Elle versa le désinfectant sur du coton et l'appliqua sur la plaie, tentant d'être douce malgré ses mains qui tremblaient légèrement. Elle prit ensuite des pansements stériles, ainsi ils n'auraient pas trop pris la poussière puis les appliqua sur la plaie pour la protéger.

- Et voila. Et maintenant ? Par où sortons-nous d'ici ?

Elle était revenue à sa préoccupation première. Elle serra les bras sur sa poitrine, tentant de retenir la partie un peu déchirée de son haut tout en regardant autour d'elle. Elle ne tenait pas à s'enfoncer dans un tunnel sans être certain qu'il s'agissait bien de la sortie. Elle devait s'en remettre à cet inconnu et elle n'aimait vraiment pas cette idée !

Ah. Alors elle doutait de mon influence... Elle doutait de mon influence... Quelle étrange sensation n'est ce pas, lorsque vous ressentez quelque chose pour la première fois depuis si longtemps. C'est comme trouver un puits dans le déserts, si précieux, tant attendu, que dans la précipitation, nous sombrons, coulant telle une pierre noyée. Et la je sombrais paisiblement sentant les délicates caresses de mes pulsions, reparcourir mon corps. Une invitations. Je me voyais lui parler, lui demander de me soigner et puis mon regard se posa sur la grande bâche au fond de la pièce et le temps repris subitement son cour.

"Bien sur que je suis blessé... Seul un surhomme pourrait affronter autant d'hybrides et s'en sortir indemne..."

Je la regardai s'approcher de moi et me retint au dernier moment de lui opposer un refus. Après tout, elle serait mieux placé pour s'occuper correctement de la plaie, et au vu de sa réflexion concernant celle ci, mieux valait ne rien dire. Je passai donc les minutes suivantes à grogner de douleur en silence sous les coups vicieux du désinfectant, une sensation détestable, s'il en est, avant d'entamer ce qui serait peut être notre dernier semblant de discussion  un tant soit peu amical. Je n'en voyais pas l’intérêt en dehors de retarder le moment ou mon égo blessé ferait tout capoter

"Vous avez l'habitude des blessures ? Vous aviez l'air de répéter un geste bien connu."

Voilà faisons parlote, elle ne souhaite que sortir et ce sera le cas dans cinq minutes, du moins si tu fais taire ta stupide fierté, tu n'es plus à Little Italie. Rappelle toi ce que ça t'a couté la dernière fois, ta place douillette et Lucas en prime, bah ça à la limite ça te débarrassait de cette fichu attache sentimental... Et voilà que je trouvais des avantages à des inconvénients, cette réflexion ne me mènerait nul part. C'était une très mauvaise idée et cela faisait trop longtemps que rien ne c'était passé, ce qui n'aidait pas. D'un autre côté j'avais promis de l'aider et il n'était pas juste de revenir sur cette promesse, un comportement au antipode de celui d'un gentleman. Ah je détestais cette sensation, ce besoin, cette pulsion. Comment diable pouvaient ils constamment subir cette pression ? Je n'aurais qu'à lui demander. Non ! Non ! Non ! Je ne lui demanderai rien du tout !

La réflexion de la chatte mis fin à mon débat intérieur stérile et me ramena à la réalité, ignorant même si elle avait répondu à ma question.  Je lui répondait donc le plus naturellement du monde comme si de rien était.

"Par là, il y a une porte dérobée derrière ce lit. Ensuite il suffit de longer le couloir."

Je la laissait vaquer à ses occupations, se résumant à vouloir sortir et donc examiner le mur ne cachant aucune porte dérobé, j'avais indiqué le mauvais lit pour gagner du temps. Me concentrant à nouveau sur mon dilemme, je pris la décision de faire ce que tout homme sensé ferait dans une impasse, je m'en remettais au hasard. Les paris, il fallait croire que j'y retournais toujours. Sortant une jolie petite pièce de cinq cents yens toute propre de ma poche, je la lançais en l'air annonçant silencieusement en moi même les paris. Face, cette hybride ne quitterait pas cette pièce, pile, je la faisais sortir comme prévu. Un bon vieux pari à l'ancienne qui se solda par face. Ce n'était pas très correct, mais je partais du principe que la pièce par une quelconque autorité suprême, me déchargeait de toute responsabilité quand à ce que je m’apprêtais à faire. Dire que j'aurais aussi bien pu la laisser partir. Tant pis.
Puis plus discret qu'une chouette fondant sur sa proie, je me retrouvais derrière elle. Oh je ne suis pas un dieu du combat, mais des années de boxe mon apprise à viser des points précis menant à un KO efficace. C'est l'un de ces points que je venais de frapper par surprise. Fort heureusement, l'utilisation du colt ne fut pas requise, les chaleurs et l'alcool n'aidant pas, elle était tombée comme une masse. Je la rattrapais délicatement avant qu'elle ne touche le sol. Une fois qu'elle fut allongée sur un lit, je m'attelais à mettre la salle en place, avant de faire ce que je devais faire là haut. Officiellement nous avions utilisé la porte de la remise menant à la cuisine, puis à l'escalier, ensuite nous étions passés par l'escalier de secours situé à côté de la fenêtre de la chambre 4. Si je n'avais pas proposé ce passage à l'hybride, c'est parce qu'il était dangereux, un mauvais pas signifiait la chute, mais le fait que nous nous soyons rabattu dessus dans la panique tenait la route, nous avions eu de la chance voilà tout. Un morceau des vêtements de l'hybride s'étant déchiré lors de l'escapade, attesterai de notre passage. Je l'avais donc menait jusqu'au carrefour suivant, avant de rentrer inquiet pour Thomas, elle avait gardée ma veste avec elle. Les rabatteurs me connaissant bien, certain étant même de mes amis, il ne remirent pas mon récit en doute et nous nous quittâmes, non pas sans montrer de l'inquiétude quand au sort de l'hybride. Je demandait néanmoins à être tenu informé, ignorant l'identité du l'hybride et de son maître, je ne pouvais pas m'assurais moi même de son retour saint et sauf. L'affaire serait surement classé comme une bagarre dans un bar ayant causé quelques blessés et des dommages au bâtiment, je fermerai donc L'Alcazar un moment pour travaux. A leur départ, Thomas ce mit donc à faire le ménage, minutieusement. Quand à moi, une fois le lieux sous verrou, je passais un appel sur une ligne sécurisée avec mon téléphone jetable. Une fois cela terminé, je descendais rejoindre, l'hybride.

La pièce était parsemée de nombreuse bougie, en son centre un immense fauteuil de cuir rouge. Kioko y était confortablement installée, bien que ses mains et ses chevilles, soit solidement attachée. Une perfusion s'assurait de lui donner régulièrement une dose de GHB, d'abord comme anesthésiant, mais aussi pour l'amnésie qui s'ensuit et les effets de désinhibition sexuelle. Le bon dosage régulier la maintiendra constamment dans le flou et sous les effets du produit sans lui griller le cerveau pour autant. Attendons qu'elle se réveille dans quelques minutes, nous aviserons ensuite. Il suffira de remplir les quelques vides de sa mémoire. Puis nous pourrons commencer.

- J'imagine...Oui, mais je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé là-bas. J'ai juste fui sans regarder derrière moi...

Est-ce que cela faisait-elle d'une lâche ? Mais après tout, seule et en chaleur face à plusieurs mâles sans aucune résistance, elle ne faisait pas du tout le poids.
Néanmoins, elle s'en voulait un peu en voyant dans quel état ce pauvre homme était juste parce qu'il avait décidé de l'aider.
Kioko s'occupait avec précaution de la plaie du jeune homme lorsqu'il lui posa une nouvelle question.

- Mmh...Disons que j'ai eu un maître peu avenant et je devais savoir me débrouiller seule, tout simplement.

Enfin, tout simplement...s'il voyait l'état de son dos, il comprendrait que ce n'était pas aussi simple. Elle gardait de vilaines cicatrices des lacérations causées par le fouet de son ancien maître et c'était bien la seule chose qui lui faisait un peu honte sur son corps.
Finalement, une fois les soins fait, l'homme lui annonça alors où est-ce qu'il y avait une nouvelle porte dérobée. Tout ces secrets dans un tel lieu...Mais bon, elle n'avait aucune envie de réfléchir, elle voulait juste partir et rentrer au plus vite chez elle !

Elle s'approcha alors du lit en question et chercha la porte indiquée. Plus elle cherchait, moins elle trouvait et plus elle stressait. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ?

- Il n'y a rien ici !

S'était-elle faite avoir ? Alors qu'elle se redressait, méfiante, elle sentit un coup assez violent. Elle s'évanouit sur le coup, s'écroulant comme une masse.
Elle ne se réveilla que bien plus tard. Et encore, elle avait l'impression d'être dans un brouillard constant avec une drôle de sensation qui lui traversait le corps...Qu'est-ce qui se passait ? Où était-elle ? Elle parcourut ce qu'elle pouvait voir sans trop bouger, d'un regard paniqué. Et surtout elle remarqua qu'elle était totalement attachée.

Quelques souvenirs lui revinrent en mémoire ou plutôt des sensations. Chaleurs. Chaleurs dans le bas-ventre. Chaleurs dans tout le corps. La mauvaise période à ses yeux pour une hybride femelle. Bien...et ensuite ? Elle était attachée et avait l'impression d'avoir trop bu ? Super...mais où était-elle pour que cela arrive ? Qu'est-ce qui s'était passé ? Bordel, réfléchis ! Voila qu'elle s'engueulait mentalement même si elle avait un peu de mal à aligner deux mots.
Elle ferma les yeux un moment, sentant un autre sentiment qui commençait à l'envahir comme si...comme si elle était bien si elle oubliait cette sensation affreuse de brûlure entre les cuisses. Comme si ses chaleurs et ses hormones étaient bien plus fortes que d'habitude, la suppliant de les soulager.

Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel ? Elle leva la tête malgré une étrange sensation de comater un peu, sans vraiment se rendre compte que les attaches la forçaient à avoir les jambes écartées et que sa jupe courte et serrée remontait haut sur ses cuisses. Trop haut à son goût d'habitude. Et heureusement qu'elle ne voyait pas que sa culotte était visible. Quoique, dans son état, il y avait peu de chances qu'elle s'en rende compte...ou s'en préoccupe réellement. Elle fixait surtout l'homme qui était face à elle.

- Où...où suis-je ?

Elle avait un peu de difficultés à parler tant sa bouche était sèche, pâteuse. Elle avait terriblement soif, mais le pire c'était vraiment la sensation entre ses cuisses. Elle ne comprenait vraiment plus rien à la situation.

"Bonsoir Kioko."

Quoi ? Il allait sans dire que je mettais renseigné et les chattes bleues ne court pas les rues. J'étais sur de l'avoir dans mes dossiers.

D'ailleurs, Kioko pouvait bien me fixer autant qu'elle le voulait, elle ne me reconnaîtrait pas. C'est fou comme un changement de coiffure, un peu de maquillage et une paire de lunette pouvait vous changer, Thomas qui me connait depuis l'enfance, avait faillit me maîtriser en me prenant pour un intrus. Une légère modulation dans ma voix, la rendit assez différente à mon goût. Je ne portait pas non plus les même vêtements, bien que cela reste dans la lignée de mes tenues habituelles, ma tenue étant constituait de pantalon noir, d'une chemise blanche, d'une paire de bretelles et d'une paire de gants en cuir, noirs eux aussi. Je m'approchais lentement.

"Vous devez avoir soif, tenez, buvez."

J'approchais délicatement le verre d'eau fraiche de ses lèvres, un verre d'eau, sans aucun piège. Kioko devait sentir une intense chaleur la dévorer de l'intérieur, causé par la drogue, ses chaleurs et l'alcool, mais aussi par la pièce dont la température ne cessait de grimper. Difficile de résister à la fraicheur du verre dans son état, j'étais aussi curieux de voir comment elle réagissait à la proximité, devant me pencher sur elle nous étions proche sans réellement l'être, cette impression était renforcé par la restriction de ses mouvements, sa perception des distances n'en étant que plus troublée. Oups, avais je fais couler un peu d'eau sur son entre jambe en m'approchant, ce n'étais pas voulu, mais n'ayant aucun réelle envie d'entrer directement en contact avec son corps en sueur, mon geste c'était fais incertain le temps d'un instant.

"De quoi vous rappelez vous ?"

Je restais la tout près, sans l'être, attendant sa réponse. Je devait estimer les effets de la drogue avant de poursuivre, si elle semblait aller bien, du moins plus que prévenue, un glissement malencontreux viendrait simuler son entre jambe lorsque je m'éloignerai.

"Vous êtes chez moi, je me nomme Victor, vous souvenez vous de qui vous êtes ?"

En disant ses mots, une expression de détresse intense se peignait sur mon visage, comme dans l'attente du ne réponse qui ne viendrai pas. Je mettais entraîné avec Thomas et j’étais plutôt convaincant, très convaincant pour quelqu'un de drogué. Le seul problème restait les yeux, on ne met pas d'émotion la où il n'y en a pas, mais bon, ça ne devrait pas poser de problème.

L'homme face à elle semblait la connaitre, même si Kioko ne remettait pas de nom sur son visage. Pour autant, elle n'en était pas spécialement stressée. Et puis, peut-être était-il un ami ? Un ami d'un genre particulier alors s'il l'attachait. Était-ce l'un des jeux avec un partenaire pour apaiser ses chaleurs ? Mmh...il ne lui rappelait pas s'être amusée pendant ses chaleurs...Ou peut-être...Il y avait bien quelqu'un, non ?
Alors qu'elle cherchait dans sa mémoire brumeuse, elle le vit approcher avec un verre d'eau. Oh ! Qu'il était gentil !

- Oui, je meurs de soif !

Elle tenta de s'approcha, tirant un maximum sur les cordes pour pouvoir boire. Rien que l'idée de pouvoir boire était une torture ! Ah il approchait !
Elle sentit alors de l'eau couler entre ses cuisses, ce qui la fit particulièrement frissonner alors que le rouge montait légèrement à ses joues. Il fallait qu'elle reprenne le contrôle ! Mais le contrôle de quoi ? Elle n'avait aucun contrôle !
Elle décida d'abord de boire et de réfléchir ensuite. Ce qu'elle fit, prenant son temps. L'eau faisait tellement de bien !

Il finit par éloigner l'eau à son plus grand regret. Pourquoi faisait-il aussi chaud ici ? Il lui posa alors une question. Elle leva les yeux vers lui, réfléchissant.

- Je...ah ! Je rentrais chez moi et...Il y avait ce groupe qui...oui, mes chaleurs, voila...

Alors qu'elle réfléchissait et répondait de manière un peu hésitante, elle sentit quelque chose...un glissement contre son entrejambe. Elle fit un bond, frémissant des pieds à la tête, jusqu'au bout de sa queue qui venait de se raidir. Tout comme ses oreilles. Et ses poils étaient entièrement debout.
Elle secoua la tête alors qu'elle se mordait la lèvre. Cette sensation de chaleur qui venait d'augmenter d'un cran ! De quelle couleur était son sous-vêtement ? Elle tenta de vérifier, de s'assurer qu'il n'était pas blanc...parce qu'elle sentait que son corps avec réagit alors même qu'il avait à peine été touché. Saloperies de chaleurs !

En entendant la question, elle leva de nouveau les yeux sur l'homme qui se tenait devant elle. Victor...Cela ne lui disait vraiment rien. Ou alors, c'était une fausse identité pour un jeu très spécial ? Il lui arrivait d'en faire mais est-ce que c'était le cas ? Peut-être.

- Mais je...Pourquoi je suis ici ? Et pourquoi je suis...attachée ?

Sa voix n'exprimait aucune crainte comme si ce n'était qu'un simple constat. Et dans son esprit brumeux, c'était le cas. Elle avait également éludé les propos de cet homme. Apparemment il savait qui il était puisqu'il l'avait appelé par son prénom. De son côté, elle voulait juste comprendre sans même plus chercher à rentrer. Au moins, elle n'était plus en panique, c'était déjà cela, même si elle ne maîtrisait rien, pas même ses hormones en ébullition.

Bon, elle semblait se rappeler de son agression, peut être même de plus avec le temps. Mais au vu de ses réactions, la drogue faisait son boulot. Je coupait donc la perfusion pour le moment . Inutile de risquer la surdose. Je me dirigeais derrière le fauteuil, cherchant sur le cuir, le contact familier de la légère plaque de pression, que je j'activais délicatement. Ramené des États Unis ce siège d'interrogatoire possédait une fonction intéressante. Un micro était dissimulé dans sa doublure, le dispositif enregistrait la séance par bande de quelques minutes, avant d'envoyer régulièrement ces même enregistrements sur un disque de sauvegarde verrouillé. Normalement utilisé par les membres imminents de notre famille pour se tenir au courant en temps réelle de l'avancé des évènements sans avoir à se trouver sur les lieux ou risquer de se compromettre par un rapport humain et donc faillible, celui ci avait appartenu à Lucas. Je l'activais par habitude et précaution, combien d'imbécile avaient manqué leur chance parce qu'ils ne s'étaient pas montré prudent. Le disque avait été quand à lui caché lors de mon arrivé à Togi, même Thomas ignorait que je le possédait encore et moi seul en connaissait l'emplacement. De plus, j'avais un autre micro, cet fois un modèle simple, caché sur moi que je portais constamment. Je n'était pas parano loin de là, en réalité je craignais de me faire défaut et ça je ne le permettrais pas, les humains était faillible, donc moi aussi.

"Vous avez échappé à une bande d'idiots, mais vous étiez paniqué, vous avez blessé un homme qui t'entait de vous aider... il est à l'hôpital en ce moment même."

Ma voix venait de derrière le fauteuil, je sortais tranquillement deux verres ainsi qu'une bouteille de bourbon, placé ici tout à l'heure lors de l'installation. Lui laissant le temps de digérer l'information, je réa-paressais devant elle pour allait m'asseoir sur une petite caisse. Dire que dans quelques instant nous pourrions enfin jouer... Je sentais déjà les battements de mon cœur s'accélérer à l'idée de la partie que cela pourrait être. Un moment unique que je comptais savourer.

"Vous avez vous même demandé à être attaché pour ne pas pouvoir faire de mal aux autres. Vous vous en souvenez ?"  

Montrant le couteau ensanglanté pour appuyer mes propos. Puis le reposant pour me me servir un peu de ce délicieux bourbon.

"Un verre ?"

Peu de chance qu'elle réponde par l'affirmative. Elle préfèrera surement l'aspect rafraichissant de la bonbonne d'eau à ma droite. Cela dit, elle n'en aurait pas. Non pas à moins de dire la vérité, elle travaillé dans un bar et possédait le profil parfait de la petite espionne mignonne, elle allait donc me faciliter la tache et m'apprendre pour qu'elle organisation elle travaillait. Bien entendu j'ignorais tout de l'existence du cirque, tout comme j'ignorais l'existence de certaines petites organisations mais je n'était pas idiot pour mettre de comptait la possibilité de leurs existences supposées, je ne la relâcherai pas sans être sûr, qu'elle travail ou non pour quelqu'un. Il était ironique que je pense cela alors que je n'aurais jamais pu l'affirmer avec tant de force du temps ou j’étais dans la famille la plus corrompu qui soit ou même la mafia. Mais force est de constater que sous ses apparences de pommes bien mûre et juteuse, Togi est pourrie de l'intérieur, tellement que je me demande s'il existe réellement un citoyen basique dans cette ville. A la fois un bonne raison de la garder et un beau mensonge aussi, je ne la libèrerai que lorsque je serais satisfait, pas avant. Bien, commençons.

"Je suis chargé de définir si vous pouvez ou non partir sans être un danger pour votre entourage. Hors vous m'avez l'air bien loin d'un état d'esprit sain en ce moment même... Vous savez quoi ? La vérité, libère le cœur et l'esprit. Nous allons faire un petit jeu. Si vous dites la vérité vous serez récompensé et au final vous pourrez partir assurée de la stabilité de votre état. Mais si vous mentez, vous serez puni. Bien entendu comme c'est un jeu, je joue aussi, pour chaque bonne réponse que vous donnerez, vous pourrez me poser une question, si je mens je serai moi aussi puni. Ce n'est pas bien compliqué et très amusant, vous verrez."

Je ne manquais pas d'appuyer le mot "récompensé" par une petite tape sur la bonbonne, quand au mot "puni", il se vit accompagné de ma partie préféré. L'une des premières choses qui furent installés, fut l'aération et elle filtrait à merveille. Car rien en dehors de la forte chaleur embaumant la pièce, ne laissait présager la suite. Je tirait à l'aide de pinces pour ne pas me bruler, une grande coupole dans laquelle des braises crépitaient paisiblement, dans une fournaise infernale. Un tisonnier, mon préférais, chauffait depuis un moment désormais. Kioko l'ignorait encore, mais à son bout les lettres de fers rougeoyantes épelaient le mot "Liar". La sensation qui m'envahissait à mesure que le jeu prenait forme, ce jeu où elle pariait sa liberté, s'apparentait à une drogue.

"Bien commençons, ce sera une simple formalité si nous y mettons du notre. Vous sortirez vite d'ici et moi je rejoindrai mon cabinet. Comment vous sentez vous ? Pourquoi avez vous poignarder ce pauvre homme ? A qui révélé vous des secrets ? Que sont ces marques dans votre dos ?"

La première série de question était lancée. Ti=out cela ne faisait pas grand sens, tout en en faisant, restait à observer sa réaction.

Kioko suivait des yeux l'homme qui lui faisait face jusqu'à ce qu'il se retrouve derrière elle. Elle ne savait pas ce qu'il faisait mais ses oreilles le suivaient à la trace, tournant autant que possible avec lui. Elle l'écoutait avec attention, tout ce qu'elle pouvait faire de toute façon dans sa situation. Elle avait blessé un homme ? Qui ? Pourquoi ? Jamais elle n'avait fait de mal à quiconque ! Pas même à son ancien maître qui était violent avec elle !

- Non ! Ce n'est pas possible !

Elle tenta de fouiller dans sa mémoire mais ne trouvait aucune réponse, rien. C'était le vide total. Et lui, il avait une preuve de ce qu'il avançait. Avait-elle vraiment fait cela ? Mais pourquoi ? A cause de ses chaleurs ? Son sentiment quiétude luttait vaillamment même si cela s'annonçait difficile pour lui.
Il lui proposa soudainement un verre...de quoi ? D'alcool au vu de la couleur ? Elle secoua la tête. Elle ne voulait pas d'alcool. Elle voulait juste de l'eau. Son regard se perdit sur la bonbonne d'eau fraiche...Tellement soif !

Elle reporta ensuite son attention sur l'homme qui lui faisait toujours face. Un petit jeu ? Mais en quoi était-ce amusant toute cette histoire ?

- Mais qui êtes-vous ?

Après tout, ce n'était pas un simple prénom qui allait lui faire comprendre qui était ce type et pourquoi il agissait ainsi. Il était plutôt violent pour quelqu'un cherchant à s'assurer qu'elle n'était pas un danger. Mais elle n'avait jamais été un danger, non ? Le visage de son maître s'imposa à elle. Le doux visage souriant de Ryosei...où était-il ? Pourquoi était-elle seule ici ? Il était peut-être d'accord à cette situation ?
Son attention fut attiré par les gestes de l'homme qui saisissait...un tisonnier ! Qu'est-ce qu'il voulait faire ? Secouer les braises ? Il faisait déjà bien assez chaud ici.

Elle écouta alors les questions de l'homme. La première n'était pas vraiment évidente, d'un côté, elle se sentait affreusement mal, de l'autre...elle avait toujours ce sentiment de quiétude.

- Je ne sais pas...perdue...

Oui, c'est surement ce qui correspondait le mieux. Perdue dans les méandres du brouillard qui ne la quittait pas depuis son réveil.
A la question suivante, elle secoua la tête. Elle n'en savait rien, elle n'en avait même pas souvenir. Mais lorsqu'il parla de secrets, elle se figea un court instant...Qu'est-ce qu'il racontait celui-là ? Était-il au courant de quelque chose ? Et maintenant une question sur son dos ? Elle grimaça.

- Laissez-moi tranquille ! Détachez-moi ! Je ne me souviens même pas d'avoir agressé quelqu'un, je...je...laissez-moi tranquille ! Je ne veux pas parler de mes cicatrices !

Ses oreilles s'affaissèrent sur son crâne alors qu'elle se sentait soudainement abattue, la tête baissée. Qu'est-ce qui s'était passé dans la soirée ? Pourquoi tout avait fini ainsi ? Et où était-elle ? L'homme ne semblait pas bien méchant mais elle n'arrivait pas à être rassurée avec lui à ses côtés. Peut-être du aux attaches ? Elle n'en savait rien. Mais il y avait quelque chose d'étrange, c'était tout ce qu'elle savait.

Hum seulement une bonne réponse... et trois refus, dont le premier plutôt neutre. Le jeu commençait. Tout d'abord, occupons nous de la récompense. Je l’applaudissais, souriant comme si j'étais fière d'elle. Puis je servais un verre d'eau bien fraîche. Ne le remplissant qu'à moitié.

"C'est très bien Kioko, ta première réponse était honnête, elle t'a permise d'en apprendre plus sur toi même et de faire un pas dans la bonne direction. Pour la peine, tu viens de gagner une récompense et le droit de me poser une question. Mais attention, choisis bien."

Tout en disant ses mots, je m'approchais d'elle, le verre à la main. Penchant mon corps sur le sien, comme la première fois, je portais le verre à ses lèvres, la faisant boire doucement, toujours souriant. Puis quand elle eu fini, avant de me retirer, je lui caressais doucement la tête, en chuchotant à son oreille.

"Je sais que c'est dur, je suis fière de toi..."

Puis je m'éloignais. Lançant alors que j'étais de dos.

"La deuxième question ne compte pas, mais tu devra être punie pour ton refus de répondre au deux autres. Cela m'attriste grandement."

J'avais profité d'être de dos pour prendre un air plus grave. Et regarder mon téléphone un instant, car il venait de vibrer. Un simple message de Thomas disant "C'est fait". Il avait donc brisé le téléphone de Kioko, avant de le placer sous un fauteuil du bar. Les données seraient inutilisable et il l'amènerait au rabatteurs le lendemain, prétextant l'avoir trouvé en faisant le ménage, le téléphone ayant surement glissé sous le fauteuil durant la bagarre. Bien, je continuais à m'éloigner, ne me retournant que lorsque que j'atteignais le tisonné. Sortant le bout rougeoyant des braises ardentes, j'expliquais la suite des évènements à mon invitée.

"Ta première punition fut de ne pas avoir un plein verre d'eau, mais seulement la moitié. La seconde sera la perte temporaire de la vue. Je ne veux vraiment pas faire ça, mais c'est une nécessité. Dire la vérité apaisera ton cœur, tu te sentiras mieux après et tout rentrera dans l'ordre."

Je reposais le tisonné, saisissant à la place un cagoule dépourvue de trous pour les yeux, mais laissant une ouverture pour la bouche. A nouveau je me penchait sur elle plaçant la cagoule sur sa tête. En plus d'être aveugle, elle allait avoir bien plus chaud désormais.

"Concentre toi sur ma voix, uniquement ma voix ... maintenant tu peux poser ta question, j'y répondrais après avoir posé les miennes..."

Je me retirais lentement, mais cette fois restais près d'elle, prenant entre mes deux mains, sa main droite, la caressant doucement, comme pour calmer une enfant. Puis, je posais mes questions, comme la fois précédente. Mais cette fois si je jouait sur le fait d'avoir reconnu le types de blessure, bien qu'en ignorant les raisons.

"Je sais que c'est dur de parler de ses blessures, mais cela apaisera ton esprit, cela te libèrera de ton passé. Alors dis moi, qui t'a fouetté ? Pourquoi ? A qui révèles tu tes secrets ? Que ressent tu ?..."

Kioko commençait à être de plus en plus perdue. Ce type alternait entre gentillesse et méchanceté même s'il ne lui avait fait aucun mal pour l'instant. Et apparemment, elle avait gagné une récompense et le droit de poser une question. C'était vraiment un jeu tordu mais elle n'avait pas le choix de s'y plier malheureusement.
Néanmoins, elle n'allait pas se priver du demi-verre qu'il lui apportait. Elle but entièrement l'eau proposée même si elle n'aimait pas que ce liquide si important soit devenu une récompense. Sa queue battait l'air lentement, signe qu'elle n'appréciait pas. Et la caresse sur sa tête ne l'apaisa pas du tout. Elle avait horreur qu'un inconnu la touche ainsi. Surtout en période de chaleurs...elle ne voulait que...que...qui au juste ? Il y avait quelqu'un par qui elle espérait désespérément être touchée mais ne retrouvait plus son nom.
L'entendre parler de punition la sortit de ses pensées.

- Je ne veux pas ! Laissez-moi tranquille !

L'idée de punition lui rappelait trop son premier maître. Et pourtant, avec ses amants, il y avait bien eu ce genre de mention mais ce n'était pas du tout la même ambiance...là, malgré ses chaleurs, elle le prenait comme une menace. Comme s'il pourrait la faire souffrir.
Les oreilles baissées vers l'arrière, elle écouta ce qu'était ses punitions. Un verre à moitié plein seulement et la perte temporaire de la vue...Au moins, ce ne serait pas douloureux.

Lorsqu'il approcha avec la cagoule, elle tenta de l'éviter, refusant de se laisser faire mais ainsi attachée, elle ne pouvait pas faire autrement que subir. Ses oreilles prenaient de la place là-dessous, empêchant le tissu d'être correctement en place. Sa respiration s'était légèrement accélérée. Elle n'aimait pas cela. Elle se sentait bien trop prisonnière, bien trop à la merci de cet inconnu. Et elle avait terriblement chaud.

- Mais...qui êtes-vous réellement ?

Elle se fichait de son nom, cela ne signifiait rien. Elle voulait le reste, un métier, n'importe quoi qui puisse lui permettre de mieux comprendre cet individu !
Elle sursauta en sentant un contact sur sa main droite. Étant plongée dans le noir, elle ne pouvait pas voir ce qu'il préparait ou faisait, et se retrouvait avec tout les autres sens en alerte. Sa sensibilité en était accrue...ce qui ne l'arrangeait pas vraiment pour le coup.

- Ne me touchez pas !

Un grondement lui échappa. Le genre de grondement typique d'un chat qui se voulait menaçant. D'habitude, elle ne faisait pas ce genre de choses, ne se comportait pas comme un chat même si elle l'était de moitié...Mais selon ses émotions, et si elle perdait le contrôle, cela arrivait parfois. Comme avec...Shaka ! Elle avait remis le doigt sur un nom d'une personne lui étant proche. Shaka où étais-tu ? Elle le supplia mentalement de venir à son secours jusqu'à ce que la voix de l'homme la tire de ses pensées. Elle se raidit en entendant parler de coups de fouets. Il savait ! Ses ongles se plantèrent dans l'accoudoir de la chaise pour sa main gauche et dans la peau du type pour sa main droite. Elle secoua la tête.

- Mon passé ne vous regarde pas ! Qu'est-ce que ça vous apporterait de savoir ça ?

Mais elle ne voulait pas souffrir. Elle commençait déjà à avoir assez peur à son goût. Et ce n'était pas non plus un secret, elle en avait déjà parlé à d'autres. Alors si cela lui permettait d'avoir la paix ?

- Mon premier maître...et dans l'idée de me dresser, tout simplement. Satisfait ? Maintenant, foutez-moi la paix !

Sa voix n'avait été qu'un souffle lorsqu'elle avait parlé du responsable de ses cicatrices, mais sur la fin, elle avait repris du poil de la bête, se montant plutôt agressive. Pour le reste, cela ne le regardait pas et elle n'avait rien à en dire de toute façon. Elle bougea les oreilles, tentant de faire bouger la cagoule...si elle pouvait l'enlever...Au moins, faire passer un peu d'air alors ! Elle tentait comme elle le pouvait, ce qui lui permettait de se concentrer sur autre chose.

Cette fois ci, il y eu une majorité de bonnes réponses, mais encore une fois la partie sur laquelle se portait mon intérêt fut éludée. Bingo ! Quelqu'un n'ayant rien à cacher, aurait insisté sur son incompréhension ou que sais je encore. Les coupables pouvait le faire aussi, certes. Mais seul une personne sachant quelque chose et sur laquelle une pression assez forte pèserait, laisserait sous silence la question. Et cela venait d'arriver deux fois. Un long frisson me parcourt la colonne vertébrale, remontant jusqu'à ma nuque, où il venait s'évanouir. Ce fut le seul signe. L'interrogatoire prenait une autre tournure. M'étant finalement mieux contrôlé que prévu, celui ci aurait pu se limiter à ce jeu malsain. Mais maintenant. Maintenant que je tenais par le plus grand des hasard,par une tournure inattendue d’événements fâcheux, la concrétisation de se léger soupçons. Le jeu aller commençait.

Alors que je lui avait pris la main, elle avait feulé. Loin de m'impressionner, le grondement qui se voulait menaçant m'avait rappelé que je faisais face à une hybride et avait l'espace d'un instant, provoqué chez moi une forme de pause. M'amenant à la voir. Comme si je la découvrais pour la première fois. Les éléments de notre rencontre me revenant peu à peu à l'esprit. Pourquoi diable m'en prenais je à une civile ? Qu... Une douleur vive fusa dans ma main, me ramenant au passage à l'instant présent. J'étouffais toutes formes de réflexes. Celui de manifester ma douleur bien entendu, mais aussi celui d'éliminer la cause de la douleur. Je devais mener un interrogatoire. Retirant ma main. Sans un mot. Sans le gant, elle aurait planté ses ongles profondément dans ma
chair. Je me reculais, toisant la chatte aveugle. Bien que ma voix reste celle de me personnage, elle n'avait jamais était aussi vide. Le son se propageant inégalement en légers échos dans la pièces donnait à caché surnaturel à ce qui fut chez moi, le premier signe de colère depuis la mort des années.

"Je prends soin de me montrais le plus délicat. Le moins violent possible. Aussi doux que la situation me le permette. Sans aucunement porter atteinte à votre intégrité physique. Je vous offre en preuve de bonne foi la plus pure égalité dans l'échange que je puisse vous offrir. Vérité contre une vérité. Je vais même jusqu'à vous offrir la liberté... Pour autant quand je vous pose une simple question, vous n'avez même pas la politesse de répondre. Et avez l'audace de vous montrez agressive. Quel manque de savoir vivre."

Me tournant, je m'avançais lentement vers la coupole. Tout mes gestes semblaient être ralentis, laissant flotter le temps. Puis, alors que je remuais les braises, qui se mirent à crépiter de plus belle. Je repris.

"Contrairement à vous, je ne vous ferais pas affront en revenant sur ma parole. Vous pouvez me poser quatre questions. Et pour répondre à votre question précédente. Je suis un professionnel, formé à ce types de situation. Cela devrait suffire à votre question."

Lâchant le tison ardent. J'ouvrais un coffre de bois vernis contenant mon matériel. Puis rester sur la voie du savoir vivre, je délaissais marteau, pince et autres outils barbares. Tirant finalement un paquet de tissu. J'en sortis un fleuret dans son fourreau. Laissant l'étui de cuir lourdement tomber au sol, révélant une lame effilée comme un rasoir. Mon interlocutrice étant aveugle, il fallait jouer sur l'ambiance sonore. Mes pas commencèrent à raisonner lentement depuis l'autre bout de la pièce, bien vite accompagné par le crissement de la lame sur le sol de pierre. Peu à peu, ils s'accélérèrent. La lame décolla du sol pour poursuivra sa course sur le mur, je passait subitement derrière le fauteuil. Plus un son. Me déplaçant prudemment, plus souple qu'un félin, je réenclenchais la perfusion contenant la drogue, puis faisant volte face, me retrouvai devant elle. De ma main gantée, je guidais la lame jusque sur son bas ventre. D'un geste aussi vif que maîtrisé. Remontais jusque sous sa gorge. Tranchant ce qui lui servait de haut. L'estafilade laissa perler un mince filet écarlate le long du trajet décrit par la lame.

"Poiché desideri tanto il conflitto, ragazza, lascio io la mostrava a quale punto il vostro padrone era morbido. Une seule question toujours la même, répond et si tu dis la vérité, tu seras libre."

Kioko avait fini par réagir, plantant ses griffes où elle le pouvait et l'homme en avait eu dans sa main. Par chance, pour lui, le fait qu'il porte un gant le protégeait de ses armes naturelles. Mais avait-elle réellement cherché à le blesser ? Pas vraiment, elle tentait juste de se défendre contre ses souvenirs, cette situation complètement...illogique à ses yeux. Elle ne comprenait rien, même si ses pensées redevenaient correctes petit à petit.

Finalement, l'homme reprit la parole, d'une voix encore plus...Neutre ? Glaciale peut-être ? Ce qui était peut-être le plus effrayant en cet instant.
Ses oreilles se tournèrent naturellement, enfin comme elles le pouvaient, en direction des mots.

- Vous m'offrez une liberté ? Alors, laissez-moi rentrer chez moi ! C'est tout ce que je veux ! Et je...je ne dirais rien de tout ça ! S'il vous plait, mon maître m'attend !

Et il devait s'inquiéter vu son caractère protecteur. Certes, il devait dormir mais le lendemain, si elle n'était pas là, ou s'il vérifiait au milieu de la nuit si elle était bien rentrée, il risquait d'avoir une surprise...de la chercher partout. Mais peut-être que ce serait trop tard ? Après tout, elle ne savait pas réellement ce que lui voulait ce type.
Alors qu'il bougeait, elle tentait de suivre son mouvement, de savoir où il allait...et ce qu'il faisait. Elle entendit crépiter les braises. Mais il faisait déjà assez chaud dans cet endroit ! Elle transpirait, elle n'en pouvait plus, elle voulait sortir d'ici, respirer de l'air frais, prendre une bonne douche...

- "A ce type de situation" ? C'est à dire ? A garder enfermer quelqu'un ? Il n'y a bien que les humains pour dire ce genre de choses...

Kioko n'avait pas vraiment de rancœur envers les humains. Elle pouvait bien s'entendre avec certains, que ce soit son maître ou Alexandre, le rabatteur...Mais pourtant, elle avait choisi le cirque et son projet, même si elle ne connaissait pas tout. Mais elle en savait assez pour savoir que c'était l'avenir qu'il voulait pour cette île, cette idée qu'elle voulait aider.
Un autre de quelque chose qui s'ouvrait la tira de ses pensées. Quelque chose tomba au sol. Mais quoi ? Quel était ce son ?
Le stress recommença à monter, petit à petit. Encore plus lorsque les pas raisonnèrent, accompagné d'un horrible crissement. Ses oreilles se couchèrent par réflexe, agressées par cet horrible son ! Qu'est-ce qui se passait ? Qu'est-ce que c'était ? Elle n'en savait rien et cela l'effrayait réellement. Bien plus que le ton de sa voix !

Et soudainement, plus rien ! Où était-il ? Les battements de son cœur s'affolèrent, seul son qui résonnait dans ses oreilles et l'empêchait de percevoir autre chose.
Elle finit par sentir quelque chose au niveau de son bas ventre. Elle se raidit aussitôt. Qu'est-ce qu'il faisait ? Elle n'eut pas le temps d'avoir la moindre réaction qu'une étrange sensation la parcourut, comme une légère brûlure jusqu'à sa gorge. Et surtout...une soudaine sensation de fraicheur ! Elle comprit lorsque la pression sur sa poitrine s'atténua. Elle ne savait pas comment, mais une partie de sa peau était mise à nue. Et elle ne supportait pas cette idée ! Ne pas savoir à quel point, ce qui était visible ou non...Et si sa poitrine l'était ? Sa respiration s'accéléra lorsque la voix s'éleva à nouveau.
Qu'est-ce que c'était que cette langue ? Elle ne comprit rien jusqu'à ce qu'il revienne à du japonais.

- Laissez-moi tranquille ! Vous n’êtes qu'un monstre ! Laissez-moi partir ! Je ne sais même pas de quoi vous parlez ou ce que vous avez dit !

Elle avait beau être dans une mauvaise situation, elle refusait de parler du cirque si c'était ce qu'il cherchait de toute façon. Après tout, ses "secrets", elle les révélait à Shaka mais elle ne pouvait pas parler de lui et de ses frères. Elle ne préférait même pas savoir ce qui se passerait si elle les trahissait...Elle ne pouvait que l'imaginer et encore, elle ne voulait pas. Mais en cet instant, elle se sentait terriblement seule et n'aimait pas du tout être à la merci d'un type qui s'amusait à quoi...Découper ses vêtements ? Et cette étrange sensation qu'elle n'arrivait pas à décrire...Elle avait chaud et froid, une légère, très légère douleur du bas ventre jusqu'à la ventre, et un sentiment de bien-être, tout au fond qui commençait lentement à monter. Très lentement.

Comme toujours, la chatte affirmait ne rien savoir. Hélas, sourd à ses plaintes et ses lamentations. Les terribles rouages de mon esprit s'activaient, machine infernal et inarrêtable dont la seul mission, l'unique objectif était cette réponse que je cherchais. Et j'étais prêt à tout. Cette idée m'obnubilait. Commençant à hanter mon esprit. Incapable de dévier de cette idée fixe. Pour qui ? Qu'est ce qui pouvais tant peser sur l'esprit de l'hybride pour qu'elle garde le secret ? Loyauté ? Peur ? Amour ? Un peu de tout ça ? Alors que je réfléchissait à tout cela. Je me mis à enchainer les frappes, les estocs...

Mandritto. Riverso. Fendente. Tondo. Ridoppio. Falso. Montante. Stoccata. Imbroccata.

L'enchaînement était parfait, chaque passes passant quelques centimètres de l'hybride, le geste souple et vif. Pour seul indication sur le monde qui l'entoure. Kioko avait mes pas et le sifflement de la lame. Ce duel contre un mannequin imaginaire dura plus de dix minutes, pendant lesquelles, plongée dans le noir, la chatte du subir d'invisibles assauts. Puis je me mis à accélérer. Citant le nom de chaque frappent.

"Mandritto. Riverso. Fendente. Tondo. Ridoppio. Falso. Montante. Mandritto. Riverso. Fendente. Tondo. Ridoppio. Falso. Montante. Mandritto. Riverso. Fendente. Tondo. Ridoppio. Falso. Montante. Mandritto. Riverso. Fendente. Tondo. Ridoppio. Falso. Montante. Mandritto. Riverso. Fendente. Tondo. Ridoppio. Falso. Montante."

Les mots et la lame fusaient si vite qu'ils en devenaient surnaturels. Leurs vitesse ne cessait d'augmenter. Et plus ils allaient vite, plus ils se faisaient proches. un centimètre. Sept millimètres. Cinq millimètres. Trois millimètres. Ils frôlaient la peau de l'hybride. Au moindre mouvement, au moindre tremblement, la lame l'entaillerai. Et de plus en plus vite les coupures s’accumulaient. L'effort fut maintenu durant pour tout, près d'une heure. Puis face au corps couvert d'une multitude de fines coupures, presque inexistante, mais douloureuse. Je m'arrêtais. Couvert de sueur autant par la chaleur de par l'effort. Je m'éloignais pour m'essuyer le visage, éponger l'effort dans le but de donner l'impression que tout cela ne m'avait en rien fatigué. Si j'étais habitué à l'entraînement, l'effort vocal, avais asséchait ma gorge. Ce qui avait du lui semblé être un quelconques mantra avait fatigué ma voix et je comptais bien lui cacher. Une idée plus que vicieuse me vint à l'esprit. Et d'une magnifique imbrocatta, je venais piquer la cagoule dans l'espace vide laissé entre ses deux oreilles, relevant vivement la lame pour l'ôter. Kioko pu redécouvrir la pièce, dont la soudaine lumière ne du pas lui plaire. D'autant plus qu'elle venait de l'inquiétant brasier qui ronronnait au fond de la pièce. Les bougies c'étaient éteintes et dans la pénombre, seule rayonnait l'inquiétante lame, qu'elle voyait pour la première fois, alors que son sifflement perfide était d'or et déjà gravé dans sa mémoire. Lui laissant le temps de retrouver ses sens, bien que troublés par la drogue. Je me servais à la suite trois grands verres d'eau, que je sirotais, appréciant leur infini fraicheur. La fixant calmement, ne laissant échappé, aussi bien parce que ma voix ne m'en permettait pas plus sans se trahir que parce qu'il suffisait, un simple.

"Alors ?"

Il était encore tôt, seulement minuit. La nuit ne faisait que commencer, et elle serait longue.

Toujours plongée dans le noir, Kioko espérait que ses mots suffiraient pour qu'elle soit libre...mais comme elle s'y attendait, ce ne fut pas le cas. La voix s'éleva à nouveau mais pour prononcer des mots incompréhensibles. D'où venait-il ? De quelle langue s'agissait-il ?
Ses oreilles étaient aux aguets du moindre son. Elle entendait les bruits de pas, les sifflements dans l'air sans comprendre de quoi il s'agissait.

Au bout d'un moment, les sifflements se firent plus rapides, plus proche aussi. Elle le sentait, ses oreilles féline lui permettaient de capter qu'il s'approchait et puis, il y avait le mouvement d'air sur sa peau. Qu'est-ce que c'était ? Qu'est-ce qu'il faisait ?
Pourtant, au fur et à mesure, elle avait cette étrange sensation de bien-être qui commençait à l'envahir. Tout doucement.

Au bout d'un moment, quelque chose frôla sa peau. Elle sursauta, s'entaillant le bras sur ce qui produisait ce son. Elle émit un grognement de douleurs alors que rapidement, d'autres douleurs venant d'à peu près tout son être apparurent. Pas de fortes souffrances mais l'accumulation finit par lui couper le souffle, lui tirer un nouveau grognement. Elle n'en pouvait plus. Ce n'était pas du tout agréable et la sensation de bien-être ne l'aidait pas à vraiment le supporter ! Elle se sentait juste...sereine, ou presque, bien loin de paniquer.

Et les mots qu'il répétait sans cesse l'intriguait, l'impressionnait, l'effrayait, tout à la fois.
Finalement, le tout s'arrêta alors que tout son corps tremblait. Elle avait l'impression que toute la surface de son être était brulé. Elle chercha où il pouvait être, capter le moindre son pour lui indiquer ce qu'il faisait, où il était...Mais il n'y avait rien.
Jusqu'à entre le même sifflement trop proche de ses oreilles. Ces dernières se baissèrent aussitôt, comme un moyen de défense alors que la vue lui fut rendue. Enfin, c'était un bien grand mot quand elle fut tellement éblouie qu'elle ferma les yeux aussitôt. Trop de lumière d'un coup.

Elle cligna plusieurs fois des yeux alors que ses oreilles s'agitaient, seul élément lui appartenant des informations alors qu'elle était toujours aveugle.
Elle mit un peu de temps à s'habituer à la luminosité qui n'était heureusement pas trop forte. Et en les rouvrant, la première chose qu'elle découvrit fut...la lame. Mais c'était un sadique ce type ! C'était avec cela qu'il...Pour s'en assurer, elle baissa les yeux sur son corps et grimaça. Le haut et le soutien-gorge coupés en deux n'offraient pas grand chose à la vue, même si elle n'aurait préféré qu'il ne voit pas autant de peau chez elle...Elle avait beau ne pas être pudique, il ne fallait pas exagérer, elle ne se déshabillait pas devant n'importe qui non plus ! Mais surtout, elle remarqua la coupure qui courait de son bas-ventre jusqu'à sa gorge ainsi que la multitudes de fines coupures couvrant son corps. Ce type était un taré ! Et cette conclusion ne l'affola pas spécialement.

Elle regarda autour d'elle, cherchant une potentielle issue de secours, la moindre aide possible et remarqua alors la perfusion. Enfin, elle la voyait. Qu'est-ce qu'il y avait dedans ? Mais elle ne ressentit aucune inquiétude, sauf quand elle entendit LA voix s'élever à nouveau.
Elle reporta son attention sur lui.

- Alors, vous n'êtes qu'un fou, c'est tout ce que je peux en déduire ! Je n'ai rien à dire, je ne vous connais pas, et je ne vois pas ce que vous voulez savoir !

Elle était moins paniquée même si elle ignorait que c'était du à la drogue. Elle avait juste l'impression de reprendre le contrôle d'elle-même sans comprendre pourquoi ses émotions faisaient autant de pics. Mais si elle se voyait, peut-être aurait-elle compris ? Ses pupilles étaient dilatées et pas parce qu'il faisait sombre...Mais bien à cause de la drogue qui circulait dans ses veines.

- Et maintenant, vous avez fini de faire mumuse avec ce truc ?

Elle ne comprenait pas toute la situation et le provoquer n'était surement pas une bonne idée mais jusque là, il ne lui avait pas fait réellement mal. Elle avait surtout l'impression d'être bien humiliée et de subir une accumulation de petites douleurs qui restaient pour l'instant supportables. Après les coups de fouets qu'elle avait reçu quand elle était plus jeune, ce n'était rien. Ou était-ce la drogue qui la tranquillisait ? C'était bien possible.

- Mais dites-moi, pourquoi faites-vous ça réellement ? Ça vous plais de kidnapper des gens au hasard ?

Elle braqua son regard dans le sien, tentant de montrer plus d'assurance qu'elle n'en avait. Elle supposait qu'il ne lui ferait pas plus de mal, ce qui lui donnait de l'espoir, et du courage pour l'affronter. Peut-être que ce n'était pas une bonne idée ou au contraire, le faire parler pour faire durer et que quelqu'un la sauve de là ? Elle avait un peu de mal à réfléchir et réagissait à l'instinct...Alexender n'en serait pas ravi...Oui, Alex ! Qu'il l'aide à tenter de garder un minimum de contrôle, qu'il lui donne sa force. Il avait survécu à un tabassage, elle avait besoin de sa force en cet instant. Et voir son image lui fit un bien fou. Elle se redressa dans sa chaise, prête pour la suite même si elle ignorait ce que ce type pouvait avoir en tête !

Fou ? Le mot était fort. J'étais il est vrai quelque peu plongé dans un état second, mais de là à me comparer à un quelconque cinglé. Les politiques corrompus et les mafieux ambitieux sont aux origines de ma modélisation. Je suis né d'un amalgame de désirs démesurés, de mensonge et de violence. Non pas le fruit de la folie. Ce qui ce tenait devant la chatte, c'était la bassesse de la nature humaine. Celle qui rampe, grouillant en chacun de nous. Et si ma méthode ne fonctionnait pas, alors il faudrait se montrer plus dure. Il était temps d'entrer dans la phase deux.

"Allons, allons, vous voilà bien énervé. Ne vous l'ai je pas dit ? Faites preuve d'un temps soit peu de savoir vivre et révélez moi ce que je veux savoir. Je ne fais pas mumuse et vous n'êtes pas là par hasard. Dites moi simplement à qui vous révélez vos secrets, et vous et votre ami serez libéré sur le champ. La vérité vous libérera, ne vous l'ai je pas dit ?"

Un mensonge. Du moins en partie. Mais qui pouvait dire que vous mentiez dans cette situation et alors que vous ne démontriez aucune réelle émotion depuis le début. L'un des avantages de ma particularité. Et si en tant que Nicolas, je faisait l'effort de mimer les émotions principales, dans le rôle de Victor, je me trouvais naturellement plus stoïque qu'un robot. Laissant le temps à l'hybride de gérer cette nouvelle information, je rangeais calmement l'épée dans son fourreau. Puis m'en retournant remuer les braises, je poursuivis.

"Contre toute attente, quelqu'un à tenté de vous aider. Il s'est débattu comme un diable avant d'être maitrisé par nos hommes puis emmené pour être interrogé. Vous ferez bientôt sa rencontre."

Ménageant toujours le foyé, je laissais un tomber un long silence, restant là sans un mot. Remuant inlassablement les braises. Je lui laissais du temps certes. Mais c'est aussi à moi que je laissais du temps. J'allais bientôt devoir jouer une scène des plus déplaisante, celle du faux prisonnié.

Toujours assise et ligotée à sa chaise, Kioko passait par différents états, et actuellement, elle en était à la colère. Qui était ce fou qui osait la garder dans sa cave pour l'interroger sur des choses étranges ? Comme si elle allait parler du cirque à un tel énergumène. Elle savait parfaitement que son amitié envers les frères allait un jour lui apporté des ennuis, c'était évident, ils devaient avoir des ennemis...Elle avait juste espéré être oubliée dans l'histoire ou que cela n'arrive pas aussi tôt. Mais jamais elle ne parlerait ! Elle refusait ! Elle ne voulait pas trahir ses plus proches amis !

Les oreilles basses, elle secoua la tête et émit un grognement digne d'un chat en colère.

- Vous osez me parler de savoir-vivre alors que vous me retenez prisonnière ? Si vous êtes réellement quelqu'un avec du savoir-vivre laissez-moi partir ! Je n'ai rien à vous dire ! Et je ne vois même pas de quel ami vous voulez parler !

Qui avait été attrapé en même temps ? Surement pas son maître sinon, c'est ainsi qu'il l'aurait nommé. Pour le reste...aucun des frères n'aurait eu l'idiotie de se faire avoir, si ? Ou en tout cas, pas sans réel plan. Si c'était Shaka...Au moins, cela aurait le mérite de la rassurer un minimum. Lui, il saurait forcément comment gérer la situation. Bien mieux qu'elle en tout cas. Elle n'était pas une experte de ce genre de situation, loin de là. Elle n'était qu'une civile. Son seul espoir reposait donc sur cet ami finalement.

Elle le regarda ranger son épée. Bien, au moins, elle n'allait pas recevoir de nouveaux coups avec cela. C'était déjà un début ! Elle avait suffisamment mal partout sans qu'il n'en rajoute.
Lorsqu'il parla à nouveau de son "ami", elle eut presque une moue de déception. Ainsi donc, ce n’était qu'un inconnu qui avait tenté de l'aider ? Ce n'était surement pas Shaka ou un autre de ses frères. Désillusion immense mais en même temps, c'était logique.

Sa queue se mit à battre l'air dans son dos, signe de la multitude d'émotions qui la traversaient à cet instant.

- Et ça vous amuse d'enfermer une autre personne que je ne connais visiblement pas ? Bravo, vous êtes encore plus fou que je le pensais !

Elle n'arrivait pas à trouver de solutions pour s'échapper de cette situation et si elle devait en plus gérer une personne inconnue qui allait potentiellement paniquer, ce n'était pas gagné. Tout ne faisait que s'empirer finalement ! Peut-être que de refuser de parler lui ferait gagner du temps ? Elle ne savait quoi faire, elle était totalement perdue à ce moment-là.

Et bien et bien, on peux dire qu'on ne peux pas laisser Kioko seule 5 minutes sans que quelque chose n'arrive. Là voilà sortie du cirque et là voilà dans une galère, mais heureusement pour elle, peux de choses échappent à nos oreilles ou nos yeux pour un peu que cela fasse du bruit, et surtout si cela concerne une hybride qui sort du commun. Alors quand une de mes souries me prévient qu'une hybride bleue se retrouve dans un événement "mouvementé", le corrélation es rapide. J'ordonne alors à mon amie de suivre notre petite protégée pour savoir si cela vaut la peine que nous intervenions ou pas. Et...... ba finalement un intervention se fait nécessaire mais pour des raisons quelque peu étranges, le patron du bar dans lequel elle a trouvé refuge se décide finalement à l’amené dans une sorte de cachette..... allons bon, encore un peu et je parie que ce type est juste un psychopathe de plus qui lui veux du mal.

Je demande donc à Mustang de m'accompagner pour un peu que les choses continuent à mal tourner, je n'ai pas envie de me retrouver face à un malade armé ou je ne sais quoi. Une fois prêt nous nous dirigeons donc vers le lieux indiqué, et notre chère amis qui m'avait appelé un peu plus tôt nous attend pour nous montrer l'entrée. Je soupire intérieurement, pas de doute, aucun humain sain d'esprit n’emmènerais une hybride en chaleur dans un passage aussi louche juste pour la protéger.

Nous descendons donc voir ce qui s'y passe, personne, nous continuons jusqu'à tomber sur une pièce et surtout sur Kioko, qui semble..... droguée au premier coup d’œil, je dirais du GHB vu sont état, mais Sétith pourra nous le confirmer.

Mustang s'occupe alors de la détacher, direction le cirque. Nous ne perdons pas de temps car nous ne savons pas exactement si son état est grave ou non.
Une fois de retours au cirque, je demande rapidement à Sétith et Sarika de la prendre en charge. Elle est entre de bonnes mains, pour ma part, je vais prévenir son propriétaire qu'elle passera la nuit ici et qu'il n'a pas à s'inquiéter.

Contre toute attente, Alex me demande si il peux rester au près d'elle, il aurait besoin de lui parler d'après ce qu'il dit, je suis curieux de savoir ce qu'il a à dire.