|
v
|
v
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez

 A nouveau ensemble

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyVen 18 Mai - 0:04
Constantine Meyer
Le trajet jusqu’à l’appartement se fit dans le silence le plus total. Dans le rétroviseur, je voyais Sofia caresser la lame de son katana, le regard rivé je ne savais où à cause de son bandeau. Elle devait l’avoir gardé durant tout son séjour chez Kenichi.
Kenichi… je haïssais tellement ce type. Bien plus que Nikolaus, même si parfois, ça me faisait marrer de l’entendre se moquer de Meyer. S’il savait que j’avais laissé l’héritage de ma mère au plus gros mafieux de Togi, il m’étriperait. Je me demandais ce que ma mère en penserait. Ça me faisait un peu de peine pour elle qui s’était tant battue afin de me léguer tout ce qu’elle possédait. Mais c’était pour Sofia, je demeurais certain qu’elle aurait compris. Je soupirai. Meyer s’était encore foutu dans une sacrée merde… A croire qu’il attirait les ennuis comme un aimant. Peut-être aurait-il eu une vie plus tranquille en restant en Europe… ou en refusant de garder Sofia auprès de lui. De toute façon, on ne pouvait pas savoir et ce qui était fait... était fait. Parfois, je me disais qu’en restant au fond de sa tête, je manquais beaucoup d’occasions de rattraper ses conneries, ou d’en provoquer de plus graves. Mais après tout, c’était lui qui décidait, même si dès fois, j’avais envie de mettre mon grain de sel, histoire de participer. D’ailleurs, je le faisais. C’était tellement facile de prendre le contrôle quand il perdait pied.
Meyer râlait au fond de ma tête, il voulait revenir. Et pourquoi ne pouvais-je pas rester encore un peu ? Parce qu’il souhaitait revoir Sofia, bien entendu. Et moi alors ? Ne m’étais-je pas battu pour sa liberté ? Ou plutôt, sa semi liberté… J’avais tout autant le droit que lui de passer un peu de temps avec elle. Oui, j’avouais, elle me plaisait bien finalement. Au début, j’avais juste envie de la tuer mais c’était surtout pour faire du mal à Meyer. Sauf qu’il était plus fort que ce que je croyais. Il s’accrochait à la vie le salaud ! Ça ne m’empêchait pas de le charrier de temps en temps, et de me disputer avec lui. Mais je prenais conscience au fil du temps que nous finissions par mieux cohabiter tous les deux. J’avais droit à un peu de liberté, je lui devais bien un peu d’aide. C’était la moindre des choses. J’aurais pu continuer à jouer au connard de service et faire de sa vie un enfer jusqu’à sa mort. En vérité… j’étais fatigué. A mon avis, je méritais des vacances. Nous méritions des vacances.
Toutefois, pour le moment, il fallait prendre soin de Sofia jusqu’à ce qu’elle se rétablisse complètement. Arrivés sur le parking, je l’aidai à descendre de la voiture et à monter les escaliers jusqu’au deuxième étage. Elle ne parlait toujours pas, moi non plus. Pourtant, j’avais tellement envie de lui dire que j’avais tout donné pour elle tout à l’heure. Elle n’avait rien vu du combat. Elle aurait été tellement fière de Meyer ! Il s’était plutôt bien battu. Bon, il avait fallu que j’intervienne... mais même ! De plus en plus fatigué après avoir monté les marches, je fis entrer Sofia dans l’appartement et refermai la porte derrière moi. Voilà, nous étions de retour chez nous. C’était une sensation vraiment agréable, j’avais envie d’en profiter au maximum avant de penser à nouveau à Kenichi et aux combats en arène.
Alors j’emmenai Sofia dans la chambre. Elle retira son tee-shirt miteux et nous nous allongeâmes côte à côte, dans la pénombre. Tous les volets de l’appartement étaient fermés. Les rayons du soleil qui filtraient dans l’encadrement des fenêtres laissaient juste assez de lumière pour pouvoir nous voir sans nous agresser les yeux. Doucement, je retirai le bandeau de la jeune femme et le posai sur la table de chevet. Son visage et son corps étaient abîmés mais elle restait la jolie Sofia que je connaissais. Meyer en avait de la chance… En parlant de blessures, j’étais moi-même dans un piteux état. Couvert de sang séché de la tête aux pieds, j’avais besoin d’une bonne douche et de désinfecter les quelques égratignures qui me marquaient un peu partout. J’avais un peu mal au ventre et quelques douleurs dans les bras et la poitrine. Mais il ne me semblait pas avoir quelque chose de cassé. Un petit tour à l’hôpital demain était peut-être à envisager…
Pour le moment, j’avais juste envie de passer le reste de la journée avec Sofia, de la sentir près de moi, vivante. Sofia, ma Sofia, pour qui je venais de me battre sans savoir pourquoi, jusqu’à ce que je me rende compte que je tenais plus à elle que ce que je croyais. Frissonnant, je me mis sur le flanc et posai doucement ma main sur sa joue.


- Tu m’as manqué… soufflai-je avant de l’embrasser sur le front.


Dernière édition par Constantine Meyer le Ven 18 Mai - 19:08, édité 1 fois
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyVen 18 Mai - 19:01
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"... Je suis fatiguée."

A nouveau ensemble

Chacun de mes pas me demandaient un effort inimaginable, je déambulai dans le hall d'entrée comme un zombie, sans même prêter attention aux mafieux, à Kenichi à Bear et à Meyer. Je me contentai d'avancer péniblement, traînant des pieds, jusqu'à arriver au cadavre de l'homme dans lequel était planté mon Katana. Je le récupérai avant de l'essuyer sur les vêtements du corps sans vie et le rengainai. Kenichi posa ses conditions, Meyer les accepta. De toute façon nous n'avions pas le choix. Finalement, nous pûmes quitter cet enfer, même si j'étais vraiment surprise de voir qu'on nous laissait partir. Je m'attendais à un autre coup fourré, mais Kenichi se contenta de nous regarder nous en aller sans rien ajouter de plus. Meyer -ou Leiche- m'aida à marcher jusqu'à la voiture avant de m'installer à l'arrière. J'étais au bout du rouleau, une larve immobile. Il m'attacha, voyant que je n'arrivai pas à le faire moi même. Je posai mon Katana sur les cuisses avant de le dégainer pour vérifier la lame. Meyer s'installa au volant, mit le contact et démarra. Je n'avais pas envie de parler, je n'y arrivais même pas, en réalité. C'était un peu le bordel dans ma tête. Je venais de sortir de quatre ou cinq jours de souffrance. Maintenant que l’adrénaline était redescendue, mon corps me faisait horriblement mal. Nous arrivâmes à la maison. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, mais il y avait du soleil. Mais je n'avais aucune envie de rester dehors, je voulais juste... rentrer et m'isoler, rester au calme.

Une fois arrivés dans l'appartement, Meyer nous conduisit vers la chambre. Les volets étaient fermés, tant mieux. Je retirai le seul vêtement que j'avais, ce morceau de tissu troué et couvert de sang. Entièrement nue, mon corps était la preuve de ce que j'avais enduré durant cette semaine. Des traces de griffures, des morsures, des coups de fouets, des contusions, des trous dans la peau et, surtout, cette marque que j'avais à la cuisse, à présent. Il n'y avait pas un seul endroit qui était épargné, tout mon corps, en entier, était marqué par les tortures. Je rejoignis Meyer dans le lit pour me coucher à coté de lui, regardant dans le vide. Je puais, j'étais sale mais aussi très fatiguée. Kenichi m'avait empêché de dormir, à l'entrepôt. Il me frappait, me tirait dessus ou me jetait de l'eau gelé à la gueule quand je fermais les yeux pour essayer de dormir. Meyer approcha sa main, j'eu un léger mouvement de recule, de peur de me faire taper, encore. C'était purement un réflexe, je n'avais pas peur de lui, je savais qu'il n'allait rien me faire. Il retira mon bandeau, simplement. J'avais tellement du mal à garder les yeux ouvert, je n'osai pas le regarder lui. Il se tourna ensuite vers moi et posa sa main sur ma joue. Quant à moi, je restai toujours immobile. Peut être que je ne réalisai pas encore tout à fait que le cauchemar était fini, je n'en savais rien, j'ignorai pourquoi je restai distante avec lui, si subitement. J'étais heureuse, évidemment, de le retrouver. Mais j'avais le sentiment que quelque chose avait changé.    


"Tu m’as manqué… " murmura-t-l avant de déposer un baiser sur mon front.

Mais là aussi, je ne dis rien, je restai de marbre. Je ne me sentais pas vivante. Kenichi avait réussi à me détruire. Sans que je ne m'en rende compte, je fermai les yeux pour enfin profiter de quelques heures de sommeil. Lorsque je rouvris les yeux, le soleil était déjà couché. Meyer était encore là, il semblait dormir lui aussi, je ne savais pas trop. Je m'extirpai lentement du lit, sans faire attention à lui, s'il était réveillé ou non. J'étais vraiment trop faible, je ne parvins pas à rester debout et chutai au sol. Je pris quelques secondes pour rassembler un peu de force pour me relever et me diriger vers la salle de bain. Cette fois ci, je fermai la porte à clef, alors que d'habitude que la laissais toujours ouverte. Je voulais rester seule, qu'on me foute la paix. Je fis couler l'eau de la baignoire avant d'accrocher le pommeau sur le mur. Mes jambes tremblaient, impossible de rester debout. Je tombai à genoux, faible. Chaque fois que je fermais les paupières, chaque fois que je clignais des yeux, les images de cet enfer me revenait en plein dans la gueule. Je me mis à trembler. Puis à sangloter. Puis plus rien, l'esprit vide, tout résonnait autour de moi. Et là, je réalisai une chose. J'ai été violée. J'ai été violée par un homme immonde. Et les images de cette nuit me hantaient, j'avais ... Est-ce que j'avais trompé Meyer ? Je voyais encore le sourire satisfait de ce gros porc. Je ne parvins plus à retenir un vomissement de dégoût. Mon estomac était vide, il n'y avait que de la bile. Ce visage qui souriait parce qu'il prenait du plaisir alors que je ne voulais pas. Toute cette souffrance, ce mal, les coups, tout !

... Et là, des pleurs. J'espérai que l'eau allait pouvoir les camoufler. Je ne voulais pas voir Meyer, je voulais juste rester seule. Là, ici. Seule. C'était peut être fini, mais... Comme je l'avais dit, cette fois ci, Kenichi parvint à me détruire. Ma simple existence ruinait celle des autres. Meyer avait perdu son héritage, Cathy était morte. Tout ça à cause de moi. Je causais du souci à tout le monde. Yoshi devait s'inquiéter, il devait se trouver dans une position délicate maintenant. Je restai dans la salle de bain probablement plus d'une heure. J'étais à nouveau propre, ça me faisait du bien, au moins ça... Je récupérai un des T-shirt de Meyer qui traînait là et sortis de la pièce. Mes mains devaient s'accrocher partout pour que je puisse me déplacer. Je ne pris même pas la peine de vérifier si Meyer était là ou non, je l'ignorai simplement. Sincèrement, je voulais juste qu'il me foute la paix. Je m'installai sur le canapé  pour allumer la télévision et zappai jusqu'à trouver ma chaîne qui passait mes dessins animés. J'entourai mes jambes avec mes bras, pour fixer d'un regard complètement vide de vie l'écran. Pour moi, même si j'avais dis le contraire à l'entrepôt, Kenichi n'avait pas perdu. Il avait largement gagné.  



 
[/i]
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptySam 19 Mai - 10:28
Constantine Meyer
Elle resta silencieuse. Je n’ajoutai rien de plus, ne sachant pas quoi dire. En général, même s’il ne parlait pas beaucoup, Meyer avait plus d’éloquence que moi, autrement que pour insulter les gens. Alors, quand la jeune femme ferma les yeux, je l’imitai. Même si elle méritait sûrement plus que moi de se reposer, j’étais épuisé, j’avais besoin de dormir. Tant pis si nous n’étions pas propres, si nous salissions les draps. Ce n’était qu’un détail.
Je finis par m’endormir. Combien de temps, je l’ignorais, je n’avais pas regardé l’heure avant. En tout cas, il faisait plus sombre au réveil. Et je pris également conscience que j’étais toujours là. D’habitude, Meyer revenait prendre sa place. Qu’est-ce qu’il foutait ? Il dormait encore ? Bon, il fallait dire que si j’étais plus fort que lui physiquement, il en allait de même au niveau du mental. Mais de là à rester en arrière maintenant que Sofia était saine et sauve… Je ne comprenais pas vraiment. La tête dans les vapes, je me levai. Le son de la télévision me parvint et je devinai que Sofia devait regarder des dessins animés. Je la laissai tranquille, me rendis à la salle de bain. Il fallait que je me débarrasse de tout ce sang. Apparemment, la demoiselle était passée par là car une serviette de bain traînait au sol et il y avait encore de la buée sur le miroir. Je pris mon temps sous la douche pour me décrasser. Meyer ne disait rien pour l’instant mais il finirait par m’engueuler parce que j’avais tué tous ces hybrides. Je n’avais pas eu le choix. C’était soit eux, soit Sofia et moi. La décision n’était pas difficile à prendre. Je savais très bien qu’il ne voulait faire de mal à personne d’innocent. Mais là, c’était un cas de force majeure.
Grimaçant de douleur à cause des coups que j’avais pris de la part de ce salopard de Bear, je me séchai et me vêtis d’un simple pantalon. En me regardant dans le miroir, je trouvai un type complètement déboussolé, abattu, terne. Je ressemblais de plus en plus à mon père, c’était agaçant. Cet espèce de crétin fini faisait partie du même panier que Kenichi : de sales enfoirés qui méritaient juste de crever. En revoyant leurs visages dans mon esprit, une terrible envie de meurtre m’assaillit. J’aurais pu passer à autre chose si je n’avais pas ensuite pensé à ce qu’avait dit Bear pendant le combat. Il avait touché à Sofia. Il avait osé mettre ses sales pattes – et plus – sur m… ma Sofia ! Je serrai les poings sur le rebord du lavabo, les bras tremblants de rage. Je devais me calmer, sinon je ne résisterais pas à l’envie de donner un coup dans le miroir. Il avait été changé après la crise de Meyer, quand cet idiot avait voulu en finir. Je n’avais pas envie de dépenser encore de l’argent pour un foutu miroir.
J’essayai de contrôler ma respiration, y parvins peu à peu. Histoire de me concentrer sur autre chose que des plans diaboliques afin d’assassiner tous ces connards, je m’occupai de panser mes plaies. Je trouvai la trousse de soins dans le placard sous le lavabo. J’avais quelques entailles dues aux coups de couteau des hybrides, accompagnées de contusions. Rien de grave en surface. J’étais plutôt confiant quant à mon état de santé. C’était surtout pour Sofia que je m’inquiétais. Oui, je m’inquiétais. J’avais le droit, non ? Moi aussi je pouvais changer. Je le voyais bien : depuis que Sofia avait débarqué dans notre vie, tout n’était plus comme avant et… Meyer se sentait mieux dans sa peau. J’avais toujours voulu son malheur, le faire craquer quand il s’y attendait le moins, le rendre imbuvable pour son entourage. Pourtant, il continuait à se battre chaque jour contre moi. A croire qu’il n’était pas aussi faible que je le croyais. Et ça, c’était certainement grâce à Sofia. Il en était réellement amoureux, ça me perturbait. Parce que je ne savais pas quoi en penser. Restais-je continuellement l’opposé de Meyer, quoi qu’il arrive, ou me rapprochais-je de sa personnalité jusqu’à, peut-être un jour, disparaître totalement et le laisser gérer sa vie ? Je n’arrivais pas à l’imaginer. Je ne me sentais pas du tout prêt à partir. Et, au fond de lui, j’étais sûr qu’il se sentirait vide lorsque je ne serais plus là. Bref, j’avais aussitôt réagi face aux paroles de Bear. Ça me surprenait encore en y pensant. En temps normal, j’aurais laissé Meyer s’énerver tout seul. Je l’aurais laissé prendre la raclée de sa vie sans lever le petit doigt. Mais là… Il m’avait suffi d’une seconde à imaginer Bear seul avec Sofia et impossible de contenir ma rage. Ce que ressentit Meyer à ce moment-là m’atteignit avec tellement de force que je ne pus rien faire pour ignorer ses sentiments, comme s’ils s’étaient soudain mélangés aux miens.
Déconcerté, je sortis de la salle de bain et rejoignis la demoiselle sur le canapé. Comme à son habitude, elle avait revêtu un de mes tee-shirts. Les jambes repliées contre sa poitrine, elle semblait regarder la télévision sans la voir. Mon regard fut alors attiré par une marque sur sa cuisse. Ça ressemblait fortement à un emblème apposé au fer rouge. Frissonnant d’horreur, n’osant pas visualiser la façon dont on lui avait fait ça, je levai les yeux vers le visage de Sofia et approchai doucement ma main. Mais je freinai mon geste en milieu de course, baissai le bras. Peut-être m’en voulait-elle d’être parti à Berlin sans elle, de l’avoir laissée seule ici. Meyer devait-il s’excuser pour ça ? Je ne savais pas vraiment. Je ne savais pas non plus comment faire. Parler de lui à la troisième personne ou faire comme si j’étais lui ? Je me posais beaucoup trop de questions…


- Pardon… murmurai-je le regard rivé vers un coin de la table basse. Tout ça, c’est de ma faute, j’aurais pas dû partir. Ou… j’aurais dû t’emmener avec moi.

Nous aurions trouvé un moyen. Au pire, nous n’aurions mangé que du riz pendant des semaines. Et alors ? Ce n’était pas une torture comparé à ce qu’avait vécu Sofia.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptySam 19 Mai - 17:19
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"Meyer. Tu m'as abandonné."

A nouveau ensemble

J'entendis Meyer sortir de la chambre pour se diriger vers la salle de bain. Je n'y prêtai pas attention, continuant de regarder vaguement la télévision sans comprendre le dessin animé qui passait. Il allait lui aussi se débarrasser de toute sa crasse. Il en avait besoin, il puait. Et ça sentait la bière dans ses cheveux, je n'aimais pas cette odeur. En fait, j'avais horreur quand les gens puaient. lorsqu'il revint pour s'asseoir à coté de moi, je sentis son regard se poser sur mon corps. Il devait regarder cette marque, sur ma cuisse. Cette marque qui voulait tout simplement signifier que j'appartenais à Kenichi, d'une façon ou d'une autre, j'étais à lui, sa chose, sa propriété. Maintenant que j'y repensais, je ne savais pas comment il me voyait, ce que j'étais pour lui. Un simple objet ? Une Chienne ? Non, "sa" Chienne ? En tout cas, il ne m'aimait pas. Enfin, il s'en fichait de ma gueule, il n'avait pas de sentiments. Soudain, du coin de l’œil, je vis la main de Meyer s'approcher de moi. Encore une fois, par réflexe, je reculai dans un léger sursaut. Je voulais lui gueuler dessus d'arrêter d'essayer de me toucher. Je ne voulais plus être touchée par personne, je voulais qu'on me laisse tranquille. Pourquoi est-ce qu'il ne remarquait pas que j'avais juste envie et -surtout- besoin d'être un peu seule ? Je ne voulais pas de lui auprès de moi. Ni lui, ni Yoshi, ni Jiji, ni personne d'autre. Je voulais juste foutre le camp. Là, le visage de Wilson m'apparut, dans ma tête. Et si j'allais le retrouver, lui ? Dans la forêt, avec les autres hybrides ? Là bas au moins, personne n'allait me taper, me faire du mal.  

Je serrai mes mains sur mes bras qui entouraient toujours mes genoux. Bien sur que j'aimais toujours Meyer, j'étais toujours follement amoureuse de lui. Mais là, je ne savais pas trop. C'était tellement le bordel dans ma tête. Je voulais partir. Puis j'entendis Meyer chuchoter timidement qu'il était désolé. Que c'était sa faute. Qu'il aurait du rester avec moi ou alors m'emmener avec lui à Berlin. N'importe qui d'autre aurait contre-dit ce genre de parole. Mais là, moi, j'étais d'accord avec lui. C'était sa faute. Il savait que j'avais des mafieux au cul depuis des mois. Il savait que c'était un risque. Pourtant, il l'avait pris. Et pourquoi ? Pour une histoire d'héritage ? A ses yeux, ma vie avait donc autant de valeur qu'un héritage à la con pour une mère qui l'avait abandonné ? C'était entièrement sa faute. A lui, et à lui seul. Il avait essayé de me tuer, il m'avait frappé, il m'avait longtemps rejeté, au début il ne voulait pas de moi. Mais moi, ma loyauté, mon amour, ma fidélité, il l'avait eu depuis toujours. Je lui avais déjà tout donné, dès le début, quand Roy m'avait demandé de veiller sur lui. Meyer m'avait tout simplement abandonné pour une histoire de fric à la con. De la colère, de la tristesse, de la déception, les trois à la fois ? Je ressentis tout ça à la fois. Kenichi avait raison, quand il m'avait dit que Meyer n'aurait jamais du me laisser seul.

Et pourtant, j'étais follement amoureuse de lui. Il était ma vie. J'essayer de lutter contre ces pensées, de me dire que non, ça n'était pas sa faute. Mais dans ma tête, c'était clair, c'était sa faute. J'éteignis la télévision. Il faisait sombre dans le salon, mais assez pour voir son visage quand je tournai la tête pour le regarder. Mes yeux étaient humides, voilés par la tristesse. Je retins mes larmes, j'avais envie de me glisser dans ses bras pour aller réclamer des baisers. Je voulais l'embrasser, sentir ses lèvres sur les miennes. Mais au lieu de ça, je me levai pour aller sur la terrasse. Je fermai la porte derrière moi, peut être que comme ça, Meyer allait comprendre que je voulais qu'il me fiche la paix. J'avais trop honte. Honte d'avoir été faible, de ne pas avoir pu me défendre et d'avoir laissé les mafieux m'attraper. Honte de l'avoir trompé, même si je ne le voulais pas. J'avais juste honte de tout. Il voulait m'emmener à Berlin. J'aurais pu quitter Togi et voir comment c'était ailleurs. Je me souvins de ma conversation avec Jilian, qui me disait qu'on pouvait clandestiner pour sortir. Je lui avais dit que je voulais voir Paris, la France. Mais au lieu de ça, j'avais passé cinq abominables jours. Puis je fronçai légèrement les sourcils. Cinq jours pour aller chercher un héritage, ça faisait beaucoup. Puis je pensai à Nikolaus, qui semblait être un immense fils de pute. C'était peut être lui, qui l'avait retardé là bas ? J'empoignai les barreaux de la terrasse, soudainement envahi par la colère. Meyer avait clairement sous entendu, à l'entrepôt, que Kenichi pouvait aller le tuer pour récupérer tout son argent à lui.  

Si tout cela s'avérait juste, alors Nikolaus représentait un danger aussi grand que Kenichi. Cet homme pouvait lui aussi se servir de moi pour atteindre Meyer. Il pouvait lui aussi lui faire du mal, si ce n'était pas déjà fait. J'étais incapable de tuer Kenichi, car mon sens de la loyauté m'empêchait de tuer un de mes maîtres, aussi cruel était-il. Mais Nikolaus, personne ne pouvait m'en empêcher. Je restai malgré tout une tueuse professionnelle. Je remplissais des contrats pour Roy et Kenichi. Enfin, pour le moment, je n'avais aucune raison de le faire, ni même les moyens. Mais quelque part, me l'imaginer, ça faisait du bien. Incapable de tenir plus longtemps debout, je chutai au sol, mes jambes étaient trop faible, encore, pour me soutenir. Si je le pouvais, je serais déjà descendue pour aller dans la forêt retrouver Wilson. Lui aurait été capable de me dire comment réagir face à cette situation qui, de toute évidence, me dépassait. Il était un guide pour les faibles. Et faible, là, je l'étais.

 
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyDim 20 Mai - 15:29
Constantine Meyer
Cette dernière restait muette. Je crus qu’elle allait répondre quand elle éteignit la télévision et se tourna vers moi. Mais je ne vis que ses yeux humides de larmes et, sans un mot, elle se leva pour aller s’isoler sur le balcon. Je voulus la suivre, me résignai. Elle m’en voulait, clairement. Et ça ne servait à rien d’insister, à moins de vraiment vouloir me prendre un coup de poing… Je soupirai. Que faire ? Meyer ne voulait toujours pas se montrer et moi, je n’avais pas l’habitude de rester aussi longtemps aux commandes. Je n’allais pas m’en plaindre mais je préférais sortir pour aller me battre, pas pour régler ses histoires sentimentales. Bon, comme il l’avait si justement fait remarqué, j’avais eu ma dose de combats pour aujourd’hui. En vérité, je me sentais plutôt frustré. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas ressenti autant de plaisir que d’habitude. La colère avait trop pris le dessus. A la base, j’aurais été satisfait du résultat, du massacre que j’avais fait. Là, la seule chose qui me consolait, c’était d’avoir pu sortir Sofia de chez Kenichi, et elle refusait de m’adresser la parole. Du coup, je ne savais plus si je devais être content ou pas. Comment Meyer gérait-il ça ? Soupirant derechef, je me levai paresseusement du canapé et allait allumer la lumière de la hotte. Elle offrait moins de luminosité et, même si je n’étais pas aussi sensible que Sofia, je n’avais pas envie d’éclairer plus.
Après réflexion, comme l’heure de dîner approchait, je décidai de préparer quelque chose à manger. Je ne savais pas quand Sofia avait pu avaler quelque chose mais à mon avis, elle ne devait pas avoir eu droit à de bons repas – si repas il y avait réellement eu. En fouillant dans les placards et le frigo, je dénichai de quoi faire du poulet au curry. Heureusement, la viande était encore bonne mais il fallait la cuisiner aujourd’hui, ou elle finirait par s’abîmer. Je me mis donc au travail, préparai du riz en accompagnement. Quand tout fut prêt une petite heure plus tard, je couvris les deux plats d’un couvercle chacun et regardai à travers la baie vitrée. Sofia se trouvait toujours sur le balcon, assise à même le sol. Elle me tournait le dos, j’ignorais si elle pleurait ou pas. Ce que je savais, c’était qu’elle allait finir par attraper froid, vêtue d’un simple tee-shirt. Le soleil avait totalement disparu, le ciel était d’un bleu sombre et quelques étoiles brillaient par ci par là. J’allai chercher un sweat dans le placard de la chambre, me rendis sur le balcon d’un pas silencieux. Effectivement, il ne faisait plus très chaud. Je m’approchai de Sofia en même temps que le parfum du poulet au curry, puis je déposai doucement le sweat sur ses épaules.
Je voulais parler. Cependant, j’avais peur de ne pas trouver les bons mots et offenser la jeune femme. Je réfléchis. Oh et puis merde ! Si je gâchais la situation, tant pis pour Meyer, il n’avait qu’à revenir. Soit il réagissait maintenant, soit il me laissait faire. J’attendis. Rien. Bon… Je m’assis derrière Sofia, mes jambes de chaque côté d’elle. J’étais si près que mon torse effleurait son dos et le parfum de son shampoing me chatouillait les narines. Sur le coup, je trouvai ça si apaisant que j’oubliai presque ce que je voulais dire. Croisant les bras sur ma poitrine, me penchant sur sa nuque pour humer encore son parfum, je pris enfin la parole, à voix basse.


- J’voulais pas qu’il vienne te chercher.

Je laissai un court silence s’installer.

- J’étais sûr que c’était peine perdue. Mais il a rien voulu écouter.

Nouveau silence.

- Il a refusé mon aide pour combattre. Il voulait régler ça lui-même. J’avoue qu’il m’a impressionné… mais c’est clair qu’il faisait pas l’poids.

Il manquait encore d’entraînement et malgré ça, il n’avait pas voulu me laisser l’assister, jusqu’à ce que j’arrive à prendre le dessus tout seul.

- A un moment, j’ai bien cru que c’était fini. Et puis… cette espèce de gros tas a dit quelque chose.

Je ne sais pas si ce fut mon imagination mais il me sembla sentir Sofia se tendre.

- Il a dit…

Non, mauvaise idée de répéter ça.

- … ce qu’il t’a fait.

Je pris une profonde inspiration pour éviter de m’énerver à nouveau. Ce n’était pas le moment.

- Et là, j’sais pas trop c’qui s’est passé, avouai-je. Meyer a craqué et… moi aussi. Maintenant que j’y pense… j’me demande si j’ai pris le dessus ou s’il m’a volontairement laissé sortir.

Peut-être les deux, raison pour laquelle Bear avait failli trépasser. Je me raclai la gorge, un peu gêné par ce que j’allais ajouter. Ce ne plairait certainement pas à Meyer mais tant pis pour lui.

- En tout cas… il a pas l’air de vouloir revenir. J’sais pas pourquoi, il veut même pas m'parler.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyDim 20 Mai - 20:14
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"Mais malgré tout, je t'aime."

A nouveau ensemble

Je passai les jambes à travers les barreaux du balcon pour les laisser pendouiller dans le vide. Je les balançai un peu, même si j'avais mal. La balle avait traversé la cuisse droite, l'autre était marqué et ça me brûlait encore, mais tant pis, ça me détendait. J'ignorai ce que Meyer était en train de faire, mais j'imaginais bien qu'il n'était pas très bien lui aussi. J'avais terriblement peur. Peur qu'entre lui et moi, maintenant, ça n'allait plus être pareil. A cet instant, je regrettai le changement qui s'était opéré en moi. Je regrettai de ne plus être comme avant, presque incapable de comprendre les sentiments, même si j'en avais. Avant, au moins, je ne les comprenais pas, maintenant si et c'était ça qui me posait souci. J'avais l'habitude de me faire toucher par les hommes, je m'en fichais. Je me souvins du soir où Roy m'avait conduit chez un homme car il pensait qu'il avait un contrat pour nous. Mais en réalité non, c'était juste un type qui voulait me baiser. Il avait touché mes seins et mes fesses. Ou alors le type au bar, quand j'étais avec Meyer, lui aussi m'avait touché. Mais je m'en fichais, ça ne me faisait rien.  Aujourd'hui encore, j'en avais peut être rien à faire qu'on me touche. Mais avec Bear, c'est allé trop loin et c'était trop violent. J'en savais rien en fait, je ne savais plus.   

Plusieurs dizaines de minutes plus tard, j'entendis la porte de la baie vitrée s'ouvrir. Meyer n'était donc pas capable de me laisser seule quand je le voulais et, surtout, quand j'en avais besoin. Je poussai un très léger soupire agacé par le nez. Une odeur de curry me parvint jusqu'aux narines. Ca sentait vraiment bon et j'avais vraiment faim. Chez Kenichi, je n'avais droit qu'à du riz et de l'eau. Meyer s'installa derrière moi, ses jambes m'entouraient presque et je sentis son torse effleurer mon dos. Il insistait vraiment... Je n'allais pas le chasser non plus, c'était peut être mieux d'attendre de voir ce qu'il allait dire ? J'aurais peut être des explications, il était parti trop longtemps à Berlin.


"- J’voulais pas qu’il vienne te chercher." Déclara-t-il.

De qui voulait-il parler ? Kenichi? Ca semblait évident, moi non plus je ne voulais pas qu'il vienne me chercher. C'était con, sa phrase.


"- J’étais sûr que c’était peine perdue. Mais il a rien voulu écouter."

Je ne comprenais rien à ce qu'il me disait... Je perdais mon temps à l'écouter.

"- Il a refusé mon aide pour combattre. Il voulait régler ça lui-même. J’avoue qu’il m’a impressionné… mais c’est clair qu’il faisait pas l’poids."

"il"... "il".. C'était Leiche alors. Il parlait de Meyer depuis le début. Donc il ne voulait pas venir, ce lâche. D'un coté, il avait raison, tout semblait foutu. Que pouvait faire un seul homme face à une bande de mafieux qui pouvaient nous tuer à tout moment comme si nous n'étions que des insectes ? La proposition de Kenichi était quelque chose d'inespéré. Il avait trop confiance en Bear et avait sous estimé l'amour que Meyer me portait. Mais... Comme le disait Leiche, ce n'était pas Meyer qui s'était battu, mais lui. Mon homme s'était très bien battu, je n'avais rien à redire la dessus, mais c'était grâce à l’intervention de Leiche qu'il avait pu gagner.

"- A un moment, j’ai bien cru que c’était fini. Et puis… cette espèce de gros tas a dit quelque chose."

...

"-Il a dit…ce qu’il t’a fait." Avoua-t-il.

Alors il le savait. Est-ce qu'à ses yeux, j'étais une traînée, maintenant ? Une pute ? J'avais si honte... Si honte...


"- Et là, j’sais pas trop c’qui s’est passé. Meyer a craqué et… moi aussi. Maintenant que j’y pense… j’me demande si j’ai pris le dessus ou s’il m’a volontairement laissé sortir."

J'en savais rien. Tout ce que je savais, c'était qu'il avait fait un véritable massacre.

"- En tout cas… il a pas l’air de vouloir revenir. J’sais pas pourquoi, il veut même pas m'parler."

C'était bizarre, en effet. Meyer ne voulait jamais laisser Leiche sortir, mais là, visiblement, c'était l'inverse. Peut-être qu'il voulait que Leiche et moi, on se rapproche ? C'était vraiment pas le moment, vraiment pas. Devais-je lui rappeler qu'il avait essayé de me tuer ? C'était vraiment inconscient de... Attend. Depuis le début, c'était Leiche ? C'était donc lui qui m'avait dit que je lui avais manqué ? C'était lui qui m'avait caressé le visage ? Lui qui était si doux avec moi ?

"Ca t'étonne ? Il veut pas t'parler parce que t'es un gros con qui nous pourri la vie."

Ca, c'était dit.

"Mais moi j'm'en fiche. Je l'avais dit : Je t'aime toi, tout ce que t'es. Alors s'il est sage, je peux l'aimer lui aussi, ça m'est égale qu'il soit là."

Je marquai une petite pause, toujours sans bouger.

"J'voulais pas le faire, Leiche..." Je sentis mes larmes monter, ma voix devenant fébrile "Tu sais que je suis fidèle, hein ? Tu le sais ? Il m'a forcé et quand je me débattais, il me tapait fort, très fort pour que j'arrête de bouger et qu'il puisse... Qu'il puisse continuer."

... Je tremblai

"Pourquoi tu m'as abandonné ?"

 
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyDim 20 Mai - 22:33
Constantine Meyer
- Ça t’étonne ? répondit brusquement Sofia. Il veut pas t’parler parce que t’es un gros con qui nous pourrit la vie.

Je haussai les sourcils. Au moins, ça venait du fond du cœur.

- Mais moi j'm'en fiche, poursuivit-elle. Je l'avais dit : je t'aime toi, tout ce que t'es. Alors s'il est sage, je peux l'aimer lui aussi, ça m'est égal qu'il soit là.

Oui, je m’en rappelais très bien. Même en ne me trouvant qu’au deuxième rang, au fond de la tête de Meyer, j’entendais et voyais tout ce qu’il se passait, puisque j’étais lui. Bien sûr, je pouvais aussi ignorer tout ça et prêter attention aux événements seulement quand ça m’arrangeait. Cependant, il m’importait beaucoup trop de participer à cent pour cent à sa vie active. Bref, elle se contredisait un peu. D’un côté elle m’assurait que je leur gâchais la vie, et d’un autre elle disait s’en foutre complètement.

- J'voulais pas le faire, Leiche…

Sa voix tremblait, comme si elle allait éclater en sanglots d’une seconde à l’autre.

- Tu sais que je suis fidèle, hein ? Tu le sais ?

Je plissai les yeux. Qu’est-ce qu’elle racontait là ? Je ne connaissais personne d’aussi fidèle qu’elle.

- Il m'a forcé…

Oh, elle parlait de ça.

- … et quand je me débattais, il me tapait fort, très fort pour que j'arrête de bouger et qu'il puisse... Qu'il puisse continuer.

Elle se mit à trembler… et moi aussi. Mais de haine. C’était vraiment perturbant comme sensation. Meyer devait vraiment beaucoup tenir à elle pour que ça m’atteigne aussi efficacement. Je refusais de penser à ce que Bear avait fait avec elle. Pourtant, des images surgirent quand même dans mon esprit. J’en eus la nausée.

- Pourquoi tu m’as abandonnée ?

La voix de Sofia me rappela à la réalité. Abandonnée ? Alors c’était ce qu’elle avait ressenti, de l’abandon ? Je réfléchis, laissant un grand silence s’installer entre nous. Maintenant qu’elle voulait bien discuter, autant bien choisir les mots… Ou pas. Mais oui, ou pas ! Après tout, c’était Meyer qui avait décidé de partir à Berlin, pas moi. C’était à lui de s’expliquer. J’eus un sourire en coin.

- Mon manque de tact et ma méchanceté naturels pourraient supposer qu’il en a peut-être marre de toi et qu’il ne t’aime plus.

J’attendis mais comme ni elle, ni Meyer ne réagit, je repris la parole.

- Mais peut-être qu’en fait, ça n’a jamais été le cas.

Sans prévenir, je me mis debout, attrapai Sofia par les aisselles pour la faire reculer au milieu du balcon. Elle poussa un gémissement de douleur. Je l’ignorai et me plaçai à califourchon au-dessus de ses cuisses pour l’empêcher de bouger. Je me penchai sur elle sans prendre la peine de lui bloquer les mains. Si elle voulait me frapper, qu’elle le fasse.

- Est-ce qu’il te l’a dit ? Hein ? demandai-je menaçant. Est-ce que tu l’as entendu une seule fois dire qu’il t’aime ?

Ses yeux grands ouverts de stupeur me firent presque regretter mes paroles. Pourtant, je devais continuer.

- J’suis sûr qu’il aurait préféré ne jamais t’avoir connue, qu’il en a rien à foutre de toi !

Il était tard et ma voix résonnait de plus en plus fort contre le mur extérieur du bâtiment. Si les voisins m’entendaient, ils se diraient encore que j’étais complètement taré. Cette fois, c'était pour la bonne cause.

-  Qu’est-ce que tu crois ? Qu’il t’a accueillie parce qu’il t’apprécie ? Il a juste eu pitié de toi, pauvre petite esclave que tu es ! Et maintenant, il regrette parce qu’il a perdu tout son héritage pour ta sale petite gueule !

J’eus un tressaillement.

- Ouais, il t’a abandonnée ! m’écriai-je en pointant mon doigt sur sa poitrine. Et tu veux que j’te dise ? T’aurais dû rester chez l’autre enculé à te faire torturer, parce que c’est tout c’que tu mérites !

Encore une fois, plus violent.

- T’aurais dû encore passer sous les mains de c’gros tas de merde ! A t’faire sauter, COMME UNE SALE P…

Je ne pus finir ma phrase. Ma main se mut toute seule, alla chercher le pot de fleurs vide qui me servait de cendrier habituellement. Je me le fracassai sur la tête et perdis connaissance. J'avais réussi.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyLun 21 Mai - 0:26
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"...Qu'est-ce que... ? C'est un cauchemar ?"

A nouveau ensemble

Il y eu un léger silence. Je ne m'attendais pas vraiment à avoir de réponse. Je n'avais de toute façon pas envie de parler, encore moins si c'était Leiche. Je me contentai donc de regarder droit devant moi. Il n'y avait rien d'intéressant à voir, juste le parking et des arbres, une petite ruelle où il n'y avait personne. Il devait réfléchir à ce qu'il allait dire. C'était un peu déroutant, de savoir que je discutais avec Leiche. En réalité, je ne le connaissais pas plus que ça, même s'il faisait parti de mon homme. Il avait surtout l'habitude de m'insulter et de me rabaisser. Dans le fond, je m'en fichais, je savais qu'il était particulièrement con quand il le voulait. Là, j'étais juste surprise par sa gentillesse. Puis sa voix résonna doucement, brisant le silence de la nuit

"- Mon manque de tact et ma méchanceté naturels pourraient supposer qu’il en a peut-être marre de toi et qu’il ne t’aime plus."

Je ne l'écoutai pas. C'était des bêtises !  Je ne le croyais pas !

"- Mais peut-être qu’en fait, ça n’a jamais été le cas."

Tais-toi ! Connard ! Bien sur que si, il m'aimait ! Puis d'un coup, je sentis ses deux mains sous mes aisselles pour me faire reculer. Je le laissai faire, docile, sans savoir ce qu'il me voulait à présent. Il me coucha au sol avant de se mettre au dessus de moi, à califourchon sur mes cuisses. Je ne pouvais plus bouger et j'avais mal, mais il semblait en avoir rien à foutre.

"- Est-ce qu’il te l’a dit ? Hein ?" Demanda-t-il menaçant.

De quoi ? De quoi est-ce qu'il parlait ?


"Est-ce que tu l’as entendu une seule fois dire qu’il t’aime ?"

Non... Il avait raison. Meyer ne m'avais jamais dit une seule fois "je t'aime". J'écarquillai les yeux, mon regard plongé dans le sien, je tremblai à nouveau. Je ne voulais plus parler avec lui ! Je ne voulais plus l'entendre ! Mais il continuait.

"- J’suis sûr qu’il aurait préféré ne jamais t’avoir connue, qu’il en a rien à foutre de toi !"

...Non, non non ! C'était complètement faux ! Ferme ta gueule maintenant, tu la fermes !

"-  Qu’est-ce que tu crois ? Qu’il t’a accueillie parce qu’il t’apprécie ? Il a juste eu pitié de toi, pauvre petite esclave que tu es ! Et maintenant, il regrette parce qu’il a perdu tout son héritage pour ta sale petite gueule !"

Au début, Meyer ne voulait pas de moi. Alors c'était pour ça, car il avait pitié de moi. J'étais qu'une merde paumée. Je l'avais supplié de me prendre avec lui ou de me tuer. Et maintenant, à cause de moi, il avait perdu tout ce qu'il avait. Je savais qu'il avait des problèmes d'argent et cet héritage tombait vraiment bien pour lui. Il aurait pu en profiter, se faire plaisir, vivre plus convenablement. Mais pour ma gueule, il avait tout perdu. Les larmes se mirent à couler. J'étais à présent comme paralysée, tétanisée, écoutant les paroles de ce taré.

"- Ouais, il t’a abandonnée ! Et tu veux que j’te dise ? T’aurais dû rester chez l’autre enculé à te faire torturer, parce que c’est tout c’que tu mérites !"

Il me criait dessus, il semblait menaçant et prêt à me taper. Qu'est-ce que je devais faire, moi ? Peut être qu'il avait raison, en réalité.

"- T’aurais dû encore passer sous les mains de c’gros tas de merde ! A t’faire sauter, COMME UNE SALE P…"

C'était un cauchemar... Je ne pouvais pas y croire... Alors c'était ça, j'étais qu'une pute, bonne à me faire sauter. En fait, peut être que Kenichi m'avait fait stériliser pour ça, pour me faire sauter par tout le monde comme une pute ! Je n'étais donc qu'une esclave qui méritait la torture. Mes larmes coulaient à flot, puis j'éclatai en sanglot, mes mains sur mon visage, couverte de honte. A cet instant, je voulais juste disparaître. C'était trop pour moi, je ne pouvais plus entendre ces horreurs. Je sentis ensuite Leiche tomber sur le coté. Je serrai mes poings contre ma poitrine pour le regarder, étalé par terre. Je n'avais pas compris ce qu'il venait de se passer, mais il saignait un peu à la tête. Sur le coup, je m'en fichais, je voulais juste me tirer d'ici. Il commença à reprendre connaissance. Je rampai aussitôt sur le sol pour me relever à la hâte et courir, malgré les douleurs, vers la chambre pour me cacher sous le lit. Je restai comme ça en boule, en dessous, mes mains sur mes oreilles, comme pour essayer de ne plus entendre les horreurs que Leiche m'avait dit et qui résonnaient dans ma tête. J'avais l'impression d'être totalement perdue, il était subitement devenu gentil avec moi, puis d'un coup, ça. Comme s'il s'était retenu de me dire la vérité et qu'il en avait eu marre. Marre de moi, comme Meyer. Il l'avait dit, Meyer en avait marre de moi. Je ne voulais plus rester ici...
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyLun 21 Mai - 23:08
Constantine Meyer
Quand je rouvris les yeux, j’eus du mal à me rappeler où je me trouvais. Il me fallut une bonne dizaine de secondes pour tout remettre en place dans ma tête. Le retour de Berlin, l’arrivée chez Kenichi, l’assassinat de Cathy, le combat contre Bear, et… Je ne me rappelais plus vraiment. Je me souvins juste être rentré dans une colère noire, si noire que je ne pus retenir Meyer – enfin… Leiche. Après ça… rien. Rien du tout. Enfin si, une terreur monumentale. C’était la première fois que ça m’arrivait. Quand Leiche prenait les choses en main, j’étais toujours en arrière plan, suivant attentivement ce qu’il se passait, même si je ne trouvais pas la force de revenir autrement qu’après un moment d’inconscience de sa part. Mais là… je ne voyais rien du tout, j’étais dans l’obscurité totale. Je me sentais comme prisonnier dans ma propre tête, comme s’il avait le contrôle total, assez puissant pour inverser définitivement nos places. J’ai cru que c’était le cas, qu’il m’avait vaincu, que plus jamais je ne pourrais revenir. C’était vraiment bizarre. Je ressentais sa haine, sa douleur, physique comme mentale, mais aussi beaucoup d’inquiétude, et même de la tristesse. Pourquoi ? Pour qui ?

- Sofia…

Mon cœur bondit et je me levai brusquement. J’eus des vertiges, me retins à la rambarde du balcon. En portant une main contre ma tête, je grimaçai de douleur et récupérai un peu de sang sur ma paume. J’avais frappé trop fort… Mais c’était pour arrêter Leiche ! Il venait d’agresser Sofia, ça je m’en rappelais ! Qu’est-ce qui lui avait pris à cet idiot ? Ne pensait-il pas une seule seconde qu’elle avait vécu assez d’horreurs chez Kenichi ? Énervé, je rentrai dans l’appartement.

- Sofia ? appelai-je.

Aucune réponse. Angoissé à l’idée qu’elle soit sortie, je me dirigeai vers la chambre, imaginant qu’elle s’y était enfermée comme l’autre fois. La porte était entrouverte. J’entrai doucement, l’appelai encore. Pas un mot mais j’entendis un léger bruissement sous le lit. Intrigué, je me mis à genoux et me penchai. Elle était bien là. Mais quand elle me vit, elle se mit à me grogner dessus, prête à m’attaquer. Sa réaction me rappela tellement le jour de l’incident au magasin de vêtements, avec la compagne de mon père, que j’eus un pincement au cœur. Cette fois, ce n’était pas parce qu’un imbécile de vigile lui avait retiré son collier par inadvertance. Non, là… son collier était bien en place et elle avait vraiment l’air de vouloir me faire la peau. Tout ça à cause de Leiche !


- So…

Un nouveau grognement m’interrompit. Je me redressai, incapable d’affronter plus longtemps son regard meurtrier. Pourquoi, alors que je le sentais apaisé quelques secondes auparavant, Leiche était-il soudain sorti de ses gonds ?

« T’es sérieux là ? »

Et en plus il était présent. Je me relevai, sortis de la chambre et commençai à faire les cent pas dans le salon. Je comptais bien avoir une conversation avec lui pour comprendre ce qu’il venait de se passer.

« Fais pas l’innocent, tu sais très bien c’qui s’est passé. »

Non, je n’en savais rien du tout !

« Comment ça t’en sais rien ? C’est toi qui t’es cassé le pot sur la tronche, pas moi ! »

- Tu t’en es pris à elle ! répliquai-je survolté. Qu’est-ce qui t’a pris, putain ?

« C’qui m’a pris ? C’est toi le numéro un, c’est à toi de régler tes problèmes ! Tu faisais la gueule, tu m’as laissé gérer tout ça parce que t’es qu’un incapable ! »


Alors… il ne savait pas.

« Quoi ? Qu’est-ce que j’suis censé savoir ? »

- J’ai pas pu revenir.

« … Tu déconnes ? »

- C’est ça, fais comme si t’étais pas au courant…
grommelai-je agacé. J’espère que t’as bien profité parce que t’es pas près de ressortir, fils de p…

« Fais gaffe à c’que tu dis, Constantine. »

- Arrête de m’appeler comme ça !
m’emportai-je en écrasant mon poing sur la table de la cuisine.

Il y eut un silence.


« J’ai vraiment cru que tu faisais la gueule. »

Je levai les yeux au ciel. Donc c’était tout à fait valable de brutaliser Sofia pour m’aider à revenir ?

« Ben… ouais ! Tu voulais quoi ? Une carotte au bout d’une canne à pêche ? »

Je soupirai.

- Elle avait pas besoin de ça. Vraiment pas.

« J’ai pas trouvé d’autre solution ! »


Je fermai les yeux un instant en me pinçant l’arête du nez. Et maintenant, je devais me démerder pour faire comprendre ça à Sofia, sans me faire griffer, en supposant qu’elle daigne m’écouter.

« Ça m’a l’air compliqué, en effet. »

A qui la faute ? Sérieusement, je ne pensais pas que cet enfoiré me rendrait la vie aussi compliquée…

« Pour info... »

Quoi encore ?

« Il n’y a plus de Taiyaki. »

A mon avis, même un Taiyaki ne ferait pas sortir Sofia de sous le lit.

« T’en sais rien, ne sous estime pas le pouvoir du Taiyaki ! »

- Ferme ta gueule… Mais vraiment, va t’faire foutre, Meyer.


Son silence me servit de feu vert pour retourner voir Sofia. Comme je m’y attendais, je l’entendis grogner alors que je ne m’étais même pas encore baissé à côté du lit. Cependant, je n’y pris pas vraiment garde et décidai même de m’allonger à même le sol, sur le dos. Tournant la tête vers le dessous du lit pour la regarder, je sentis mon cœur se serrer encore une fois en la voyant si vulnérable et si féroce à la fois. Nous nous regardâmes longuement. Elle semblait tout faire pour se retenir de me sauter à la gorge tout de suite. Pour ma part, je freinais mon envie d’aller la chercher sous le lit pour la prendre dans mes bras. Je devais lui parler d’abord mais je ne savais pas par où commencer. Et puis… je repensais à cette sensation bizarre lorsque Leiche avait pris le contrôle, comme si nos sentiments s’étaient mélangés, comme si nous n’étions plus qu’une seule et même personne. J’eus un frisson.
Et si je me trompais ? Si, en vérité, c’était lui qui changeait ? Je pensais qu’à cause de Leiche, je finirais par devenir un monstre, oublier mon humanité. Mais en fait, je n’étais peut-être finalement pas si faible. Peut-être que… Peut-être devenait-il enfin moins agressif, plus proche d’un être civilisé. Grâce à Sofia ? J’en demeurais certain. Mais ça ne résolvait pas le problème ! Même si je lui expliquais, me croirait-elle ? Je regardai le plafond, soupirai.


« Wer nicht wagt, der nicht gewinnt (Qui ne tente rien n’a rien)... »

Je tournai à nouveau la tête sur le côté pour regarder Sofia. Je n’avais pas peur de me faire attaquer. Je le méritais tellement…

- Süße, murmurai-je en avançant légèrement ma main, la laissant pour l’instant assez loin pour ne pas qu’elle l’attrape. C’est moi.

Elle grogna encore. Je restai silencieux, longuement, ne la quittant pas des yeux. Puis…

- Tu es tout ce qu'il me reste. Et je suis tout ce qu'il te reste. Je serai là pour toi, toi et uniquement toi. Tu ne seras plus jamais seule. Je partagerai tes douleurs, tes peines. Je vais prendre tout ça, pour te donner ce que tu mérites en échange.

C’était à peu près ce qu’elle m’avait dit lors de mon réveil à l’hôpital quelques mois auparavant. Maintenant, je me servais de ses paroles pour tenter de la rassurer parce que, d’après moi, elle aussi en était digne. J’avançai encore un peu ma main.

- J’ai fait une erreur, j… j’le sais. J’aurais jamais dû partir honorer la demande d’une mère qui m’a toujours ignoré. J’ai cru trouver autre chose, j’espérais un autre message ou… j’sais pas. Au lieu de ça, j’ai failli me faire buter par les hommes de mon père parce que la justice lui a refusé l’héritage.

Nouveau silence.

- J’te demande pardon. Et…

J’hésitai.

- Et Leiche aussi, te demande pardon.

Il ne protesta pas, j’estimai donc qu’il allait dans mon sens.

- Il ne pense pas ce qu’il a dit. Il voulait juste me faire revenir… parce que j’y arrivais pas.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyMar 22 Mai - 15:54
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"...Qui es-tu vraiment ? Au final, je ne te connais pas."

A nouveau ensemble

J'étais bien là, sous le lit, dans l'obscurité. Tout était enfin calme et j'étais enfin seule. Je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait dans la tête de Meyer... Ou Leiche. Cet homme là, je ne le connaissais pas. Je ne le connaissais plus. Pourquoi avait-il dit des choses si méchante alors qu'il semblait enfin être un peu gentil avec moi ? J'étais très en colère, mais j'avais très peur aussi. Je ne voulais pas me faire taper dessus par Leiche. Il s'était montré subitement menaçant, j'avais reconnu son regard, c'était le même qu'il avait à la forêt quand il avait failli me tuer. C'était foutu, vraiment, on ne pouvait rien faire avec lui, c'était définitivement le coté méchant de Meyer. J'avais tout essayé... Lui parler, l'accepter, lui pardonner, l'aimer... Rien ne fonctionnait. Pfff.. A quoi est-ce que je m'attendais ? Comme si une soumise comme moi pouvait y faire quelque chose. Il avait raison. J'étais juste une pute et une esclave. Je soupirai, mais ne parvins à calmer mes sanglots, encore trop choquée par ce que j'avais entendu sur le balcon.

J'entendis ensuite la porte s'ouvrir. Aussitôt, je cessai de pleurer pour ne plus faire de bruit et reculai davantage pour me mettre en boule tout au fond sous le lit. C'était Meyer, je voyais ses pieds et il venait par ici. Il se mit à genoux pour se baisser et me regarder. Me sentant menacée et prise au piège, je lui grognai dessus, en le regardant d'un air menaçant pour le dissuader de venir me chercher sous le lit. J'en avais assez qu'on me fasse du mal, cette fois-ci j'étais prête à me défendre, même si c'était Leiche, j'allais lui sauter dessus avec tellement de rage qu'il n'allait rien comprendre, ce con. Il essaya de prononcer mon nom, mais je l'interrompis aussitôt d'un violent grognement avant de frapper le sol avec mes griffes. Je montrai les crocs, la bave coulait et mon regard était perçant. Je devais bien lui faire comprendre qu'il avait été trop loin avec moi. Trop méchant. Même si j'avais une fidélité et une loyauté énorme, j'avais moi aussi mes limites à ce que je pouvais accepter. Mes tentatives d’intimidations semblaient fonctionner car il se releva pour s'en aller. C'est ça, casse-toi pauv' con ! Je l'entendis faire les cent pas dans le salon, il devait réfléchir à un moyen de me faire sortir sans trop m'énerver. Je lui souhaitais bon courage dans ce cas, j'étais pas prête de vouloir sortir, moi. Il était trop méchant et j'en avais marre parce que moi j'étais toujours gentille avec lui.    

Je l'entendis ensuite parler seul. Enfin, il gueulait plutôt. Je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait. Là, ça ressemblait plutôt à Meyer qui râlait après Leiche car il m'avait brutalisé.  Je ne parvins pas à entendre la suite, jusqu'à ce bruit qui me fit sursauter, comme s'il avait frappé dans quelque chose après avoir haussé le ton. Ca semblait être le bordel dans le salon et j'ignorai pourquoi, puis plus rien, à part des mots inaudibles. Quelques secondes plus tard, il revint dans la chambre. Je me mis à grogner à nouveau, fort, alors qu'il ne s'était même pas encore baissé. Il mettait ma patience à rude épreuve. Il se coucha sur le dos avant de me regarder. Je le regardai aussi avec une folle envie d'aller le frapper.


"- Süße. C’est moi" murmura-t-il en avançant sa main vers moi.

Je grognai avant de frapper le sol, à nouveau, avec mes griffes. Je ne voulais pas qu'il me touche.


"- Tu es tout ce qu'il me reste. Et je suis tout ce qu'il te reste."

Est-ce qu'il essayait de jouer avec mes sentiments? Pour le coup, cette phrase, notre phrase à nous, là, elle sonnait faux. Si j'étais vraiment tout ce qu'il lui restait, il ne m'aurait pas abandonné. Moi j'étais prête à tout laisser juste pour lui. Visiblement ce n'était pas son cas, un simple héritage avait suffit pour qu'il me laisse seule.

"-Je serai là pour toi, toi et uniquement toi. Tu ne seras plus jamais seule. Je partagerai tes douleurs, tes peines. Je vais prendre tout ça, pour te donner ce que tu mérites en échange."

Il répétait les mots que je lui avais dit à l'hôpital. Et non, il n'était justement pas là. Et qu'est-ce que je méritais, alors ? Jusqu'à présent, j'étais heureuse, je n'avais pas de douleurs ou de peines, car je vivais simplement avec l'homme que j'aimais et ça me suffisait, même si je voulais toujours me battre. C'était seulement maintenant que j'avais mal. A mon avis, il ne savait juste pas quoi dire. Mais d'un coté, c'était mignon, il essayait. Il avança encore un peu sa main. Je restai silencieuse, cette fois-ci.

"- J’ai fait une erreur, j… j’le sais. "

Oui.

"J’aurais jamais dû partir honorer la demande d’une mère qui m’a toujours ignoré. J’ai cru trouver autre chose, j’espérais un autre message ou… j’sais pas."

Une mère n'aurait jamais abandonné son fils. Jamais. Une image me revins à l'esprit. C'était flou, mais je croyais me souvenir de ma mère se jeter sur deux mafieux armés juste pour essayer de les empêcher de m'emmener. Comme si, pour protéger sa fille, elle était prête à se mettre en danger de mort. Si ça se trouvait, la lettre, c'était même pas sa mère qui l'avait écrite. Rien ne pouvait le prouver. Et puis des mots ne restaient que des mots, ça ne valait rien. Ses actes étaient suffisant pour prouver quelle genre de personne c'était. Elle avait abandonné son fils car il était un peu différent. Une simple lettre ne pouvait pas pardonner ça.

"Au lieu de ça, j’ai failli me faire buter par les hommes de mon père parce que la justice lui a refusé l’héritage."

Et si cette lettre était alors un piège pour attirer Meyer hors de Togi et le faire éliminer ? Son père semblait être prêt à tout pour se débarrasser de mui, juste pour cette histoire d'héritage. Nikolaus venait de se faire un ennemi. Il avait beau être riche à en crever, il ne savait pas de quoi j'étais capable. Tuer des riches, je l'avais déjà fait, même lorsqu'ils étaient entourés de leur gardes. Maintenant, si cette saleté revenait à Togi, il n'en partirait pas vivant. Et traquer un humain a Togi c'était la chose la plus facile au monde. Une seule entrée, une seule sortie : Le port. Et maintenant, l'héritage, c'était Kenichi qui l'avait, Meyer était toujours en vie. Nikolaus avait des raisons de revenir ici. Peut être.

"- J’te demande pardon. Et…Leiche aussi, te demande pardon."

Mon cul.

"- Il ne pense pas ce qu’il a dit. Il voulait juste me faire revenir… parce que j’y arrivais pas."

Penser ou non, il l'avait dit. Et parfois, les mots faisaient plus mal que les coups. Là, franchement, j'aurais préféré qu'il me mette un coup de poing dans la gueule que d'entendre ces saloperies. Je ne comprenais rien à ce qu'il voulait essayer de me dire. Comment ça, "il voulait me faire revenir ?" Je ne comprenais pas. Je ne savais pas comment ça fonctionnait vraiment dans sa tête, il ne m'avait jamais expliqué. Je le regardai, il semblait vraiment s'en vouloir. Il faisait toujours sa petite tête et son regard plein de culpabilité. Je ne savais pas quoi penser de toute ça, ni quoi faire. Lui aussi avait eu des soucis, à Berlin, c'était pour ça qu'il avait mis du temps à revenir. Et je connaissais parfaitement la situation dans laquelle il s'était trouvé, car avant, c'était moi qui traquais et tuais les gens pour des contrats. Des hommes à ses trousses, embauchés par son père. Probablement une mauvaise surprise dans la chambre de son hôtel. Il avait donc du changer d'hôtel à la hâte, semer ceux qui voulaient le tuer, modifier ses rendez-vous pour signer ses papiers à la con. Ce genre de choses pouvaient durer plusieurs jours. Un silence paisible s'installa entre nous, mes yeux dans les siens, ma colère me quitta lentement. J'avais un peu mal à la tête, maintenant. Probablement parce que j'étais fatiguée d'avoir autant pleurée, d'avoir été aussi en colère. Je me couchai à mon tour sur le sol et approchai ma main de la sienne pour la prendre, glissant mes doigts entre les siens. Je n'arrêtai pas de penser aux paroles de Leiche. Ca me faisait mal car quelque part, il avait raison.  

"Meyer..."

Un silence, ma voix était faible, ça ressemblant davantage à un murmure

"Dis-le moi. Maintenant. Je veux te l'entendre dire.
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyMer 23 Mai - 21:42
Constantine Meyer
Une expression de totale incompréhension peignit son visage. Évidemment… je ne lui avais jamais tout expliqué correctement à propos de Leiche. C’était donc normal qu’elle ne saisisse pas mes propos. Néanmoins, je ne me sentais pas vraiment la force de partir dans une multitude d’explications. Un long silence prit place dans la chambre. Sofia et moi nous regardions sans rien dire. Elle ne grognait plus, semblait s’apaiser peu à peu. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle se décrispe pour s’allonger et prendre doucement ma main dans la sienne. Je pensais qu’il lui faudrait plus de temps, que je devais trouver d’autres arguments. Ce fut elle qui prit la parole.

- Meyer…

J’avais l’impression de ne plus l’avoir entendu prononcer mon nom depuis des mois, alors que je l’avais quitté à peine une semaine. Sa voix encore faible me serra les entrailles. Puis…

- Dis-le moi. Maintenant.

… Hein ?

- Je veux te l’entendre dire.

J’ouvris la bouche, faillis demander de quoi elle parlait. Ça aurait été une belle erreur. Je réalisai ses paroles au même moment. C’était moins une…

« Ouais… c’est ma faute, dit Meyer embarrassé. J’ai poussé le bouchon un peu loin… mais tu revenais pas aussi ! Comment j’pouvais... »

Ça va, j’avais compris. Deux mots. Il ne s’agissait que de deux mots.

« Qui veulent dire tant de choses. T’imagines pas à quel point ça la rendrait heureuse. »

Maintenant qu’elle me le demandait, ça n’aurait peut-être pas autant d’impact. Car si nous en arrivions là aujourd’hui, c’était parce qu’elle commençait à se lasser.

« Tu t’entends ? s’exaspéra Meyer. Dès fois j’me demande qui est le plus con des deux... »

Les deux.

« Ça veut rien dire ! »

Je m’en fichais.

« Ah putain… soupira-t-il. Bon, écoute, j’sais que j’existe seulement pour faire chier le monde, toi le premier, mais là, faut vraiment que tu prennes conscience qu’elle t’aime plus que c’que tu crois. Comme une femme, et non comme une esclave. Ça va ou j’te fais un dessin ? »

Ça allait oui… Seulement…

« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

Je ne dis rien, caressai doucement les doigts de Sofia entrelacés avec les miens. Elle avait les mains froides. J’avais oublié de rallumer le chauffage en revenant de Berlin. En ce moment, il faisait bon la journée mais le soir, ça se rafraîchissait pas mal. Avant de répondre à la demoiselle, je me mus pour glisser à mon tour sous le lit, en restant sur le dos. Heureusement que le sommier était haut, sinon je ne passais pas. Arrivé tout près de Sofia, j’allai effleurer sa joue du bout des doigts et plongeai mon regard dans le sien.

- J’ai… du mal à me faire à l’idée que… qu’on soit toujours ensemble. C’que j’veux dire, ajoutai-je précipitamment en voyant son regard se remplir de panique, c’est que je te mérite pas. Vraiment pas… J’ai toujours peur de rentrer à la maison et de constater que t’es partie à cause de toutes mes conneries, parce que j’te fais du mal…

Je dégageai doucement sa frange de devant ses yeux, approchai mon visage du sien.

- Mais… malgré tout, et quoi que dise Leiche, tu resteras toujours ma Sofia. Et j…

C’est fou ce que c’était dur à dire… Mon cœur battait tellement fort dans ma poitrine que je l’imaginais en sortir d’un moment à l’autre. J’avançai encore jusqu’à ce qu’il reste à peine un centimètre entre nos lèvres.

- Je t’aime, Sofia, soufflai-je en tremblant. T’es tout c’que j’ai.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyMer 23 Mai - 23:16
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"...Qui es-tu vraiment ? Au final, je ne te connais pas."

A nouveau ensemble

Je sentis ses doigts caresser les miens. Ca m'apaisait, tout d'un coup. Je ne parvins plus à détacher mon regard du sien, voulant m'y perdre comme si je regardais la mer, pour me calmer, me sentir mieux. Ses mains étaient vraiment chaudes, qu'est-ce que c'était agréable... Ou alors c'était moi qui avait froid, à cause de la fatigue et du sang que j'avais perdu à force de me faire maltraiter dans ce maudit entrepôt. Mais je ne voulais plus y penser, je voulais retrouver mon Meyer, retrouver la vie que nous avions avant. Essayer de faire comme si rien de tout ça n'était arrivé. Juste être ensemble. A nouveau ensemble. Quelque part, ça me soulageait de voir qu'il n'allait pas me rejeter car un autre comme que lui avait pu profiter de mon corps. Même si je ne pleurais plus, les larmes coulaient encore toutes seules de mes yeux. Mais au moins, j'étais calme à présent. Quant à Meyer, ça devait encore être le bordel dans sa tête, à cause de ce que je lui avais demandé. Mais... J'en avais besoin. J'avais besoin de l'entendre, maintenant. Ca me rendait un peu triste de le forcer, mais j'avais trop peur que Leiche avait raison. Car moi, Meyer, je l'aimais. Plus que tout au monde, et j'avais l'impression que même à travers mes actes et mes paroles, je n'arrivais pas à lui montrer avec quelle force je l'aimais. Lentement, il me rejoignit sous le lit. Heureusement, il pouvait passer, il n'était pas gros. Il effleura ma joue du bout des doigts, il montra beaucoup de tendresse. Enfin... Enfin de la tendresse.

'- J’ai… du mal à me faire à l’idée que… qu’on soit toujours ensemble. " Annonça-t-il.

Mon cœur rata un battement, je le regardai aussitôt d'un air apeurée. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Que nous n'étions pas fait pour être ensemble, lui et moi ? Qu'il fallait tout arrêter car ça ne fonctionnait pas pour lui ?


"- C’que j’veux dire..."

...Quoi ?

"- C’est que je te mérite pas. Vraiment pas… J’ai toujours peur de rentrer à la maison et de constater que t’es partie à cause de toutes mes conneries, parce que j’te fais du mal…"

... Il était con. Il était juste con, mais je l'aimais quand même. Ca ne voulait rien dire, mériter ou pas quelqu'un. Nous étions juste heureux, lui et moi, quand nous étions ensemble, alors c'était tout ce qui comptait. Il n'avait pas à douter de mon amour, de ma loyauté, de ma fidélité. Tout ça, c'était à lui. J'étais entièrement à lui. Et lui était à moi. Il venait à nouveau de me blesser, mais c'était pas grave, il était con et maladroit avec ça. Puis il approcha sa main de mon visage pour retirer les cheveux qui étaient devant mes yeux avant de se rapprocher de moi. Son visage était à présent tout proche du mien.

"- Mais… malgré tout, et quoi que dise Leiche, tu resteras toujours ma Sofia. Et j…"

Et j... ? Franchement, je ne m'attendais pas à grand chose. Je le forçai, ce n'était pas une bonne chose. Peut être qu'il ne voulait pas me le dire, peut être qu'il n'était pas prêt. Je refusai de croire que Leiche avait raison, car lui était encore plus con. Il s'avança encore un peu, nos lèvres étaient toutes proches et j'étais suspendue aux siennes.

"- Je t’aime, Sofia. T’es tout c’que j’ai."

Je restai silencieuse. Comme soulagée par ce que je venais d'entendre. Il me l'avait dit, et il le pensait vraiment. Je déglutis, laissant couler d'autres larmes, mais de joie, cette fois-ci. J'étais si heureuse de l'avoir entendue. Si heureuse. Je posai ma main sur sa joue avant d'aller l'embrasser passionnément, comme si c'était à nouveau la première fois. Je ne voulais plus le lâcher, continuer cet échange indéfiniment. Je le retrouvai enfin, j'étais à nouveau dans les bras de mon homme, après ce qui semblait être une éternité. Plus jamais il ne devra me laisser seule. Je détachai finalement mes lèvres des siennes pour le regarder avec tendresse, mon pouce caressant sa pommette.  

"Meyer...

Je laissai planer un très court silence, ma main sur mon ventre.

"J... J'ai faim"
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyJeu 24 Mai - 22:05
Constantine Meyer
Des larmes montèrent à nouveau au bord de ses yeux et je crus qu’elle allait éclater en sanglots. Je craignis même d’avoir fait une bêtise. Mais l’instant d’après, sa main glissa sur ma joue et elle m’embrassa. Son baiser était si ardent, tellement rempli d’amour, que j’eus l’impression de sentir une bombe exploser dans ma poitrine. Soulagé et réjoui, je le lui rendis avec autant de passion que je le pouvais, pour qu’elle sache que j’étais sincère, que je ne le disais pas parce qu’elle me le demandait. C’était juste que…

« Elle t’a pris au dépourvu. »

Oui, voilà. Et puis… je ne connaissais pas ces deux mots. La première fois que je les avais entendus, c’était parce que Sofia les prononçait pour moi.

« Et Severina ? »

Jamais.

« Oh. Ouais, maintenant que tu le dis... »

La première fois qu’ils sortaient de ma bouche… c’était aujourd’hui. Jusqu’à maintenant, je ne me sentais pas prêt à lui avouer mon amour à voix haute. Pourtant, je l’aimais. J’aimais Sofia de tout mon cœur, de tout mon corps et de toute mon âme. Et je ne pensais pas réussir à lui dire. En fait, j’avais réalisé que j’aurais pu ne jamais avoir cette occasion à cause de Kenichi. Si jamais il avait éliminé ma Sofia pour n’importe quelle raison, jamais je n’aurais pu déclarer à la demoiselle à quel point je l’adorais. En y pensant, j’accentuai notre baiser, terrorisé à l’idée qu’il aurait pu ne pas avoir lieu. Ça m’avait tellement manqué… La douceur de ses lèvres, leur parfum, son souffle, sa chaleur. Je regrettai presque d'y mettre fin. Mais j’avais aussi envie de profiter de son regard, ses jolis iris azurés dans lesquels j’aimais tant me perdre depuis ce jour où elle me les montra, sur le balcon, lors de sa première visite ici avec Roy.

- Meyer…

Un gargouillement nous parvint.

- J… j’ai faim, dit-elle d’une petite voix.

J’aurais dû m’y attendre, pourtant, je fus autant surpris qu’amusé. Alors, dans un rire, je sortis de sous le lit et aidai Sofia à faire de même. Du riz et du poulet au curry attendaient sur la plaque de gaz. D’où ça sortait, ça ?


« De ton c... »

Depuis quand tu faisais la cuisine toi ?

« Qu’est-ce que j’en sais ? J’avais envie, c’tout. Fous-moi la paix... »

Je ressentis un vide, signe qu’il s’était absenté. Tant mieux, au moins je pouvais profiter de la présence de Sofia sans être dérangé toutes les cinq minutes par ce parasite ambulant. Nous nous mîmes à table. Maintenant que l’orage était passé, la faim me prenait peu à peu l’estomac. Ma compagne, elle, se jeta littéralement sur son assiette, oubliant complètement d’utiliser ses couverts. Pour cette fois, je ne dis rien et la laissai faire. Presque une semaine entière chez Kenichi l’avait suffisamment blessée pour que j’ose faire une remarque de ce genre. Ce n’était pas important. Elle se resservit et dévora le contenu de sa deuxième assiette aussi facilement que la première. Un sourire au coin des lèvres, j’allai chercher un gant et l’humidifiai avant de lui débarbouiller le visage. Après le repas, elle voulut faire une tisane. Elle devait surtout se reposer alors je l’emmenai sur le canapé et m’occupai de débarrasser la table. Je préparai ensuite deux tasses de tisane et la rejoignis. Elle avait allumé la télévision mais le son était bas.

- Au fait… comment ça se passe chez Yoshi ? demandai-je en m’asseyant près d’elle. Il est content de toi ?
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyJeu 24 Mai - 23:19
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"..."

A nouveau ensemble

Son baiser était lui aussi très intense, il me montra que ses paroles étaient réelles, qu'il pensait vraiment ce qu'il m'avait dit. J'en profitai alors, au maximum, jusqu'à être rappelée à l'ordre par mon estomac qui réclamait à manger. Visiblement, ça l'avait amusé, mon Meyer, et il se mit à rire doucement. Ca sonnait comme une mélodie dans mes oreilles, son rire. Signe que nous allions pouvoir reprendre une vie normale. Du moins je l'espérais. Je le suivi dans la cuisine, où des assiettes de poulet au curry nous attendaient. Ca devait être Leiche qui avait préparé le repas pendant que j'étais sur le balcon, seule. Sur le coup, je me méfiais un peu de ce plat, mais en réfléchissant un minimum, je me dis qu'il n'avait rien fait de stupide puisque c'était Meyer qui allait manger aussi. Enfin... Un jour il va falloir que je lui demande comme ça fonctionne dans sa tête, pour que je puisse mieux comprendre. Une fois installés à table, je souhaitai bon appétit à Meyer avant de me jeter sur la nourriture et de tout engloutir. Je pris à peine le temps de mâcher tant j'avais faim. Je me serais bien passé de riz, j'en avais mangé pendant une semaine chez Kenichi, mais là au moins il était accompagné, alors ça allait. Meyer était silencieux durant le repas, nous l'étions souvent, d'ailleurs, on ne parlait pas beaucoup pendant qu'on mangeait. Une fois mon assiette terminée, je me servis directement dans le plat pour en reprendre une seconde. Même si c'était Leiche qui avait cuisiné, c'était plutôt bon. De toute façon je n'allais pas vraiment faire la difficile.

Quand nous terminâmes le repas, Meyer se leva pour aller récupérer un gant de toilette et me nettoyer le visage. Je n'avais pas mangé très proprement. Je le regardai un instant pour voir s'il allait me gronder d'avoir tout sali, mais il se contenta d'un petit sourire. J'étais soulagée. Je lui proposai une tisane, mais il préféra tout faire lui même. Il m'accompagna au canapé pour m'y installer. Très bien, il voulait que je me repose encore, dans le fond il avait raison, je me sentais encore faible, même après avoir mangé. J'attrapai la télécommande pour allumer la télévision, sans mettre le son trop fort. Peu après, Meyer arriva avec les boissons et s'installa à coté de moi. Je regardai l'écran sans vraiment chercher à comprendre ce qu'il y avait dessus. Je profitai simplement de la compagnie de Meyer et de la tisane. A cette heure-ci, à l'entrepôt, Kenichi m'aurait jeté dans son arène pour me forcer à tuer des hybrides qui ne lui servaient plus à rien. Même si  je ne voulais plus penser à tout ça, ces images me hantaient. J'avais oublié à quel point il pouvait être cruel et sans pitié. Je pensais longtemps que je ne pouvais pas ressentir des émotions, mais en revoyant Kenichi, je compris rapidement que c'était lui qui ne ressentait rien. Heureusement, la voix de Meyer me fit sortir de ces horribles pensées.


"- Au fait… comment ça se passe chez Yoshi ? Il est content de toi ?"

Content de moi, je ne savais pas vraiment. J'entourai la tasse de tisane de mes deux mains, pour me réchauffer un peu les doigts, buvant une gorgée pour mieux réfléchir à ma réponse.

"- Je crois que ça va. Mais comme je sais pas lire et écrire, il m'a dit que c'est un peu gênant. C'est vraiment difficile pour moi de comprendre ce que veulent les clients parfois. Alors Yoshi il a trouvé un truc pour me faciliter le travail. J'ai des petits tableaux avec les images dessus. Et les clients ils me montrent du doigt et je peux entourer avec mon feutre. Comme ça, ben je montre à Yoshi ce que j'ai entouré, et il sait, lui. J'ai même vu le dessin des taiyaki dessus, ça j'ai reconnu tout d'suite !"

Je marquai une petite pause pour me mettre en boule contre Meyer, la tisane toujours en main. Parler de mon nouveau travail chez Yoshikazu était une bonne idée, je pouvais vraiment penser à autre chose, à faire comme si tout allait bien, maintenant. D'ailleurs, je devais dire à Meyer de l'appeler pour lui annoncer que j'allais bien. Le pauvre devait se faire du souci et il devait vraiment avoir peur de penser qu'il ne s'était pas bien occupé de moi. Mais Yoshi il s'occupait toujours bien de moi, ce n'était pas sa faute. Je savais qu'il était lui aussi dans une position délicate avec Kenichi, il travaillait pour lui et ne pouvait pas le trahir sinon il perdait tout.

"- J'pense qu'il est content que je sois là. Il me dit que les clients m'aiment bien et du coup ils viennent plus souvent. Mais bon, j'pense qu'il dit ça pour me faire plaisir, hein ? En tout cas les clients ils sont gentils avec moi, ils savent que je suis nouvelle pour ça alors ils me gueulent pas trop d'ssus. En plus, j'ai une tenue de travail ! C'est une robe noire avec un tablier blanc, Yoshi m'a dit que ça me va trop bien, je pourrais te montrer un jour hein ? Je marquai une pause pour le regarder J'aime beaucoup en tout cas, au moins comme ça je m'ennuis pas quand toi t'es au travail. J'ai hâte d'y retourner maintenant."

Je terminai ma tisane, de toute façon je n'arrivai pas à boire doucement, même ça. Je posai la tasse vide sur la table basse avant d'aller me blottir dans les bras de mon homme. Ma tête sur son torse, je caressai doucement son buste avec ma main avant de fermer les yeux pour mieux profiter de sa chaleur et de son parfum. Ca m'avait tellement manqué.
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyVen 25 Mai - 23:36
Constantine Meyer
Elle entoura sa tasse avec ses mains pour les réchauffer et prit le temps de boire quelques gorgées avant de répondre.

- Je crois que ça va. Mais comme je sais pas lire et écrire, il m'a dit que c'est un peu gênant. C'est vraiment difficile pour moi de comprendre ce que veulent les clients parfois.

J’imaginais bien.

- Alors Yoshi, il a trouvé un truc pour me faciliter le travail.

Elle expliqua qu’il avait mis en place un système de petits tableaux avec les images de tous les produits du restaurant dessus. Les clients montraient à Sofia ce qu’ils souhaitaient commander et elle entourait leurs choix avec son feutre. Ainsi, elle pouvait transmettre à Yoshikazu qui s’occupait de la préparation.

- J'ai même vu le dessin des Taiyaki dessus, ça j'ai reconnu tout d'suite ! dit-elle toute fière.

J’eus un sourire en coin tandis qu’elle se roulait en boule contre moi en tenant précautionneusement sa tasse de tisane.


- J'pense qu'il est content que je sois là, poursuivit la demoiselle. Il me dit que les clients m'aiment bien et du coup ils viennent plus souvent. Mais bon, j'pense qu'il dit ça pour me faire plaisir, hein ?

Je ne connaissais pas personnellement le cuisinier mais à mon avis, il était honnête avec elle. C’était son premier travail mais je demeurais certain qu’elle savait très bien se débrouiller. Sur le coup, je voulus lui dire que je passerais la voir prochainement mais finalement, je préférai lui faire la surprise. Sofia ajouta que les clients étaient gentils avec elle. Ils savaient, surtout les habitués, qu’elle débutait alors ils restaient indulgents et patients.

- En plus, j'ai une tenue de travail ! annonça-t-elle heureuse. C'est une robe noire avec un tablier blanc.

« Ah ouais ! Une mignonne petite soubrette ! »
ricana Meyer.

Je sentis une bouffée de chaleur me monter à la tête en imaginant Sofia dans cet accoutrement. S’il lui allait aussi bien que sa robe de Noël…


« Eh oh, calme tes ardeurs, j’te rappelle que Bear l’a... »

Ne prononce pas le nom de ce fils de p…

« Oui oui, pardon ! C'est sorti tout seul... »

Je lâchai un soupir discret pour me calmer.

- Yoshi m'a dit que ça me va trop bien, je pourrais te montrer un jour hein ?

« Y a intérêt ! »


Sofia leva les yeux pour me regarder.

- J'aime beaucoup en tout cas, au moins comme ça je m’ennuie pas quand toi t'es au travail. J'ai hâte d'y retourner maintenant.

J’étais content de constater que son travail lui plaisait. En plus, Yoshikazu veillait sur elle pendant ce temps-là. Apaisée, Sofia termina sa tisane et se blottit dans mes bras. Un long silence s’ensuivit, accompagné des publicités en fond sonore. Sa chaleur accéléra les battements de mon cœur et j’eus du mal à me concentrer sur ma propre tasse. Elle m’avait manqué. Vraiment. Et je regrettais plus que tout de l’avoir laissée ici pour aller à Berlin. Comme si elle lisait dans mes pensées, Sofia demanda comment était le monde en dehors de Togi, et à quoi ressemblait Berlin. Le ton de sa voix démontrait toute sa curiosité, même si elle gardait les yeux fermés, confortablement allongée contre moi. Je sirotai ma tisane tout en réfléchissant.

- C’est pas si différent d’ici, déclarai-je en haussant les épaules. Des montagnes, des plaines, des villes, des routes, des gens… Les traditions changent selon les pays, c’est toujours sympa d’aller découvrir d’autres modes de vie. On s’y habitue… ou pas.

J’eus du mal à supporter l’ambiance russe pour le peu de temps que j’y restai. J’aimais beaucoup le Sud de la France, autant que Berlin et ses alentours finalement. Bien sûr, ça n’avait rien à voir, il s’agissait d’environnements bien différents. Comme ici, à Togi. Pourtant, je m’y plaisais bien. De toute façon, je n’avais pas de projets particuliers, pas envie de retourner en Europe. Ici, j’avais Sofia et c’était tout ce qui comptait. Pourtant, ses questions laissaient supposer qu’elle avait peut-être envie de fuir Togi, découvrir le monde. C’était compréhensible de sa part, elle qui était née sur cette île et n’en connaissait pas tous les recoins. Parfois, je m’imaginais partir avec elle, loin de cette vie monotone, pour faire le tour du monde. Ça lui plairait certainement. Et… était-ce réellement impossible ? En économisant, en faisant attention à nos consommations, en dénichant les meilleurs endroits où dormir, en pleine nature ou chez de braves gens ? C’était une expérience à faire, ça me plaisait bien. Malheureusement, c’était actuellement impossible à cause de Kenichi.
J’enchaînai par une description de la ville de Berlin. Entre musées, restaurants, bars à bière, fêtes, sans oublier le célèbre mur, j’avais de quoi raconter. Sofia écoutait attentivement, très intéressée. J’étais en train de lui expliquer la raison pour laquelle le mur avait été construit en 1961 quand un long bâillement m’échappa. J’étais épuisé. Même si j’avais un peu dormi tout à l’heure – enfin… c’était plutôt Leiche – je me sentais fatigué. Sofia aussi avait l’air éreintée. Je terminai ma tisane, éteignis la télévision et lui proposai de nous rendre dans la chambre. Elle accepta, je l’aidai à marcher jusqu’au lit sur lequel nous nous allongeâmes côte à côte. Je me tournai sur le flanc pour la regarder. Elle paraissait pensive.


- Ça va ? m’enquis-je à voix basse pour ne pas troubler ce moment de quiétude.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyDim 27 Mai - 0:39
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"...Et si tout avait été différent ?"

A nouveau ensemble

Les yeux clos, je l'écoutai me raconter comment c'était, dehors. En fait, j'ignorais si j'étais née à Togi ou ailleurs, je n'en avais aucun souvenir. C'était peut être pour ça que je voulais tellement savoir à quoi ressemblait le monde extérieur. Mais quelque part, c'était vraiment bizarre car quand je vivais avec Roy, je m'en fichais totalement. En fait, ma vie était devenue différente depuis que j'étais avec Meyer. Ma façon de penser, d'agir, changeait également. J'avais réellement peur de ces changements dans ma vie, j'en avais discuté avec Wilson, un peu, qui disait simplement que je devais faire avec, que changer n'était pas forcément une mauvaise chose. Le problème, je ne voulais pas perdre mon coté sauvage, ma rage de survivre, ma force. Quelque part... Je me disais que si je perdais ça, si je perdais ce qui me définissait... Je ne serais plus Sofia. Et ça, Meyer allait devoir le comprendre, car même dans la mort, je restais fidèle à Roy et à ce qu'il m'avait appris, à l'éducation qu'il m'avait donné. C'était un lien indestructible, personne ne pouvait le rompre, c'était tout simplement impossible. Même si je ne me considérais plus comme une Chienne, comme une esclave, Roy était et restera mon Maître. Je me disais que Meyer l'avait compris, en réalité. Car il me voyait me rendre sur sa tombe presque tous les jours.

Meyer me décrivit la ville de Berlin. Le son de sa voix me berçait, je me laissai porter par ce qu'il racontait, je voyageai. Des musées, beaucoup de musées, partout. Je ne savais pas à quoi ça ressemblait, un musée. Ni même à quoi ça servait vraiment, on ne m'avait jamais expliqué. Mais je ne voulus pas couper Meyer dans son récit alors je ne dis rien pour le laisser parler. Ca ressemblait en effet à Togi, la façon dont il me décrivait la ville. Il y avait aussi des restaurants là bas, ils devaient servir du très bon Wiener Schnitzel, mais pour moi celui de Meyer était le meilleur de toute façon. Il évoqua ensuite des bars à bière. Un très léger sourire en coin se dessina sur mes lèvres. Je l'imaginai bien là dedans à se gaver de bière, couché sous un tonneau pour tout gober. Il enchaîna ensuite sur les fêtes. Je connaissais déjà l'Oktoberfest. Il y avait aussi des carnavals, mais je n'aimais pas trop ça, il fallait se déguiser et ça me faisait peur car je ne voyais pas le visage des gens, c'était comme au bal masqué de Togi et je n'avais pas du tout apprécié. Alors que j'étais à deux doigts de décrocher pour sombrer dans le sommeil, il me parla d'un mur qui avait été construit pour séparer le pays à cause des tentions politiques. J'étais assez surprise d'entendre que même ailleurs, les humains étaient divisés. A Togi, c'était surtout les hybrides Sauvages et les humains qui l'étaient. Son pays natal avait une grande histoire derrière lui, notamment deux guerres qui s'étaient déroulées il y a très longtemps.

Lorsque je l'entendis bailler, je me redressai lentement pour aller coller mon visage contre sa joue, posant délicatement ma main sur l'autre. J'étais moi aussi épuisée, même si j'avais dormi cet après midi, je manquais encore beaucoup de sommeil. Il termina sa tisane avant d'éteindre la télévision. Il était temps d'aller au lit. Il m'aida à marcher jusque dans la chambre puis nous nous allongeâmes côte à côte. Je me laissai à nouveau perdre dans son regard, l'esprit encore troublé car ce qu'il m'avait dit tout à l'heure. Et si un jour il rentrait et que je n'étais plus là car j'avais décidé de l'abandonner à cause de Leiche ? Je me demandai à cet instant ce qu'il se serait passé si j'avais refusé de faire de lui mon maître au cimetière. Si j'avais su pour Leiche. Si j'avais su qu'il était aussi dangereux, qu'il pouvait me tuer. Je n'aurais jamais vécue avec lui, je ne serais jamais tombée amoureuse de lui. Et nous n'en serions pas là aujourd'hui. Je réalisai à cet instant que la vie n'était rien d'autre qu'un enchaînement d'événements plus ou moins importants qui définissaient notre futur, notre destin. Et pour le moment, mon futur, je le voyais avec cet homme là, que j'aimais. Notre force, comme je le disais, c'était que nous étions capable de traverser des épreuves difficiles ensembles. Notre vie n'était pas simple. La bagarre au bar, l'altercation dans la boutique de vêtement où j'avais failli égorger une humaine, l'autre où j'avais attaqué un vigile, la tentative de meurtre de Leiche et... maintenant, il fallait faire face à Kenichi, à ce que Bear m'avait fait, à la mort de Cathy.  


" Ça va ?" Demanda Meyer.

Je sortis de mes pensées. Non, ça n'allait pas vraiment. Je ne savais pas quoi lui répondre. Je restai un instant silencieuse, posant ma main sur sa joue pour caresser son visage et me perdre à nouveau dans son regard, l'air pensive. Que nous le voulions ou non, nous avions causé la mort d'une femme gentille et innocente. C'était notre faute... Ou juste la mienne ?


"J'ai encore beaucoup de mal avec les sentiments, Meyer. Je ne suis pas faite pour aimer les gens, les apprécier, m'attacher à eux, hormis ceux que je devais considérer comme mes maîtres. Toi en l’occurrence. Mon rôle était simplement de tuer les gens. Les autres, je m'en fiche complètement."

Je marquai une pause pour me rapprocher de lui et déposer un baiser sur son front avant de glisser mes doigts dans ses cheveux.

"Cathy est morte simplement parce que nous l'avons impliqué dans notre vie. Ou... Dans la mienne, j'en sais rien. Mais que ce soit uniquement ma faute ou la notre à tout les deux, Cathy est morte."

Je le fixai dans les yeux, avant de reculer petit à petit, mon visage toujours de marbre

"Quand Bear t'as dit ce qu'il m'a fait.... J'ai tout vu à l'écran sur l'ordi' de Kenichi. Tu as explosé de colère, t'es devenu plus fort, car tu m'aimes. L'amour que tu me portes t'a rendu beaucoup plus fort. Mais... Je crois que moi, les sentiments me rendent faible... Et je ne veux pas devenir faible, Meyer. Je ne peux pas. S'attacher aux gens c'est un moyen trop efficace pour nous atteindre, la mort de Cathy est la preuve que s'attacher au gens c'est dangereux. "
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyDim 27 Mai - 23:50
Constantine Meyer
Apparemment perdue dans ses songes, elle mit un moment à réagir. Elle posa d’abord une main sur ma joue et nous échangeâmes un long regard. Elle paraissait triste et inquiète.

- J'ai encore beaucoup de mal avec les sentiments, Meyer, avoua-t-elle. Je ne suis pas faite pour aimer les gens, les apprécier, m'attacher à eux, hormis ceux que je devais considérer comme mes maîtres. Toi en l’occurrence. Mon rôle était simplement de tuer les gens. Les autres, je m'en fiche complètement.

Mon estomac se noua. Pourquoi me disait-elle ça ? Regrettait-elle ses sentiments pour moi maintenant que nous nous trouvions dans une situation plus difficile qu’avant à cause de Kenichi ? Je ne comprenais pas. Pourquoi voulait-elle tellement que je lui prouve mon amour si elle ajoutait ensuite qu’elle n’était pas faite pour aimer les gens ? Perturbé, je la laissai m’embrasser sur le front et passer ses doigts dans mes cheveux. J’eus un frisson.

- Cathy est morte simplement parce que nous l'avons impliquée dans notre vie, dit-elle. Ou... dans la mienne, j'en sais rien. Mais que ce soit uniquement ma faute ou la notre à tous les deux, Cathy est morte.

Elle ajouta que lorsque Bear m’avait avoué son crime, elle avait tout vu sur l’écran de l’ordinateur dans le bureau de Kenichi où elle était restée durant le combat. Il devait y avoir des caméras de surveillance partout dans le bâtiment et ce salaud contrôlait tout depuis son fauteuil.

- Tu as explosé de colère, t'es devenu plus fort, car tu m'aimes. L'amour que tu me portes t'a rendu beaucoup plus fort. Mais... Je crois que moi, les sentiments me rendent faible... Et je ne veux pas devenir faible, Meyer. Je ne peux pas. S'attacher aux gens, c'est un moyen trop efficace pour nous atteindre. La mort de Cathy est la preuve que s'attacher au gens c'est dangereux.

Je n’étais pas d’accord. Et je trouvais sa pensée plutôt contrariante. Dans un soupir, je me redressai et me mis à quatre pattes au-dessus d’elle. Mon regard planté dans le sien, je pris la parole.

- C’est faux.

Son expression intriguée et perplexe me fit légèrement douter de ce que j’allais dire. Mais je me concentrai et dis :

- Ça te rend pas faible, ça te rend vulnérable. Et c’est pas pareil.

« Et qu’est-ce que t’en sais, toi qui n’a jamais eu d’ami et ne connais rien à l’amour ? »
demanda Meyer sur un ton de défi.

Je n’en savais rien, c’était juste mon opinion, ce que je ressentais.


- C’est pas parce que t’es capable de penser par toi-même, d’avoir des sentiments, de t’attacher aux gens, que tu deviens faible.

En fait, j’ignorais totalement si c’était le cas ou non. Il s’agissait de mon ressenti.

- Dire que les sentiments sont une faiblesse, c’est des conneries. C’est risqué, ça fait peur et mal mais on peut pas vivre sans. Les robots le peuvent, pas nous. Parce qu’on en a besoin, même inconsciemment. Quand tu dis que t’es pas faite pour aimer les gens, c’est parce qu’on te l’a fait croire, qu’on t’a manipulée pour te retirer ton humanité. Mais personne n’a le droit ni le pouvoir de contrôler tes sentiments. Ils sont à toi, c’est toi qui décides d’en faire ce que tu veux.

« J’suis sûr que tu comprends même pas tes propres mots... »


Bien sûr que si, je les comprenais ! Je me penchai sur Sofia pour l’embrasser sur la joue.

- C’est toi qui m’as fait prendre conscience que les sentiments rendent plus fort. C’est grâce à toi que je peux affronter la vie au lieu de la fuir, c’est toi qui me rends plus humain. Cathy est morte mais ce n’est ni de ta faute, ni de la mienne. C’est Kenichi le seul responsable. C’est lui le faible parce que lui n’a aucun sentiment. Sa vie, c’est un vide comblé par le fric, les putes, l’esclavage des hybrides et j’sais pas quelles autres merdes dans lesquelles il traîne son cul d’handicapé.

Je m’appuyai sur le coude et posai la paume de ma main contre sa tempe.

- Que tu le veuilles ou non, tu fais partie de ma vie. Et je fais partie de la tienne. Et c’est comme ça qu’on avancera : ensemble. Peu importe qui nous aidera ou s’interposera, on devra affronter les conséquences et continuer à vivre. Parce que…

Je ne savais même plus quoi dire.

- Parce que c’est comme ça et pas autrement, conclus-je maladroitement.

« Bancale la fin de ton discours… mais j’prends quand même. »
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyLun 28 Mai - 18:59
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"...Et si tout avait été différent ?"

A nouveau ensemble

Mon coeur. Il battait vite et fort dans ma poitrine. J'avais peur. Ou alors... c'était du regret ? Est-ce que j'étais en train de regretter ? Regrette quoi ? Mon ancienne vie ? Ou la tournure qu'elle avait prise avec Meyer ? ... Putain... Mais qu'est-ce qui m'arrivais ? ... Qu'est-ce qui m'arrivais ?

"- C’est faux." Résonna la voix de Meyer dans ma tête.

En reprenant mes esprits, je le regardai d'un air perplexe. Faux. De quoi, faux ?


"- Ça te rend pas faible, ça te rend vulnérable. Et c’est pas pareil... C’est pas parce que t’es capable de penser par toi-même, d’avoir des sentiments, de t’attacher aux gens, que tu deviens faible."

En quoi c'était différent ? Avant, j'étais parfaite. Une machine à tuer, sans faille, sans rien dans la tête à part remplir une mission. Je n'avais aucune faiblesse, rien ne pouvait me faire fléchir. Maintenant, je réfléchissais trop, je doutais. J'étais devenue faible car... j'étais vulnérable. Un point faible, un seul : Et si quelqu'un voulait m'atteindre et s'en prenait à Meyer ? Je ne pourrais pas me battre. J'abandonnerais car j'aurais trop peur de le perdre. J'étais faible.

"- Dire que les sentiments sont une faiblesse, c’est des conneries. C’est risqué, ça fait peur et mal mais on peut pas vivre sans. Les robots le peuvent, pas nous. Parce qu’on en a besoin, même inconsciemment. "

Non... Avait-il oublié que j'avais vécue treize ans durant auprès de Roy et Kenichi ? Je n'avais jamais ressenti le moindre désir sentimental ou sexuel, rien, absolument rien. Peut être que j'aurais du être un androïde, dans ce cas. J'avais l'impression que Meyer ne pouvait décidément pas comprendre ce que j'avais traversé pendant toutes ces années. Et le fait de revivre ça durant une semaine me fit réaliser à quel point j'étais devenue... une grosse nulle. Une sous-merde. Je pleurais tous les jours, je me plaignais des douleurs et je comptais sur l'aide de Meyer pour me sauver. Je me rendis compte que j'étais une pleurnicharde, à présent. Une petite femme fragile. Pourquoi est-ce qu'il ne comprenait pas ? Pourquoi ?

"-Quand tu dis que t’es pas faite pour aimer les gens, c’est parce qu’on te l’a fait croire, qu’on t’a manipulée pour te retirer ton humanité. Mais personne n’a le droit ni le pouvoir de contrôler tes sentiments. Ils sont à toi, c’est toi qui décides d’en faire ce que tu veux."

Il me disait ça comme si c'était l'évidence même. Comme si moi, Sofia, pouvait comprendre ça aussi facilement. Jamais de ma vie je ne m'étais sentie aussi enchaînée que maintenant. Soumise à mes sentiments, à mon cœur. Même si Wilson m'avait dit qu'aimer quelqu'un pouvait aussi être une force, je ne voyais toujours pas en quoi, dans mon cas, c'était vrai. Je ne savais pas.. J'étais simplement perdue dans un océan, dans un brouillard, entourée de choses que je ne connaissais pas. Je réagis à peine quand Meyer se pencha vers moi pour m'embrasser. Je lui présentai rapidement ma joue pour accepter son baiser.

"- C’est toi qui m’as fait prendre conscience que les sentiments rendent plus fort. C’est grâce à toi que je peux affronter la vie au lieu de la fuir, c’est toi qui me rends plus humain. Cathy est morte mais ce n’est ni de ta faute, ni de la mienne."

Pour lui, oui. Pourquoi ne comprenait-il pas, putain !? Qu'est-ce que je devais lui dire que c'était moi qui n'arrivais pas à faire avec. Pourquoi essayait-il non.. se bornait-il à m'expliquer quelque chose qui je ne pouvais pas comprendre !? Je sentis comme de la colère monter en moi. Roy me le disait souvent. On avait toujours peur des choses qui nous dépassaient, qu'on ne pouvait pas comprendre. Alors c'était ça... J'avais belle et bien une frousse monstrueuse de mes nouveaux sentiments. Il m'expliqua ensuite que c'était de la faute de Kenichi si Cathy était morte. Que c'était lui le faible car il cherchait à combler un vide dans sa vie grâce à la luxure. Il sous estimait vraiment Kenichi. Il était loin d'être faible, c'était juste sa façon à lu de s'amuser.

"- Que tu le veuilles ou non, tu fais partie de ma vie. Et je fais partie de la tienne. Et c’est comme ça qu’on avancera : ensemble. Peu importe qui nous aidera ou s’interposera, on devra affronter les conséquences et continuer à vivre. Parce que… ... Parce que... ? Il laissa un petit suspens... Parce que c’est comme ça et pas autrement"

...Quoi ? Mais c'était naze comme conclusion !

Je le regardai un instant, incrédule. "Parce que c'était comme ça et pas autrement". Je posai doucement ma main contre son torse pour le pousser de coté et me redresser. Ca n'allait pas. Ca n'allait pas du tout. Meyer m'aimait vraiment. Son amour était sincère. Il me l'avait dit, il m'avait dit "Je t'aime". Et maintenant ? Si Kenichi apprenait quelle genre de relation nous avions lui et moi, il s'en servirait comme moyen de pression pour avoir tout ce qu'il désirait de nous. D'ailleurs, qu'est-ce qu'il pouvait avoir de plus, ce con ? La seule chose qu'il n'avait plus, c'était Roy, le seul homme qui le considérait comme un ami. Un instant... J'écarquillai les yeux, suite à cette pensée. Un vide à combler... Si ça se trouvait, Kenichi voulait se trouver un nouveau Roy. Il voulait faire de Meyer un Roy de substitution. C'était pour ça qu'il m'avait laissé partir aussi facilement ? Ca semblait gros, mais venant de ce taré, ça me surprendrait à peine. Je m'installai sur le bord du lit, ma main sur ma cuisse qui me faisait encore mal.   


"Tu comprends vraiment rien Meyer. Tu comprends rien !" Lui lançai-je, irritée

"J'sais pas quoi penser de tout ça ! J'en sais rien, j'connais rien de tout ces trucs ! J'sais jamais comment faire, ni où on va, ni si c'était vraiment une bonne idée ! Regarde moi Meyer, Mais regarde moi ! "

Plus je parlais, plus je serrais ma main sur le drap. Je gardai le visage bas, fixant le parquet.

"J'me dis juste que... J'aurais peut être jamais du te dire que j'étais humaine ! J'en sais rien, j'sais pas ! J'me reconnais plus du tout. Alors toi, tu arrêtes maintenant ! Tu arrêtes de me parler comme si c'était une évidence, parce que moi pour c'est difficile de comprendre ! T'arrives toujours pas à piger qu'je suis une paumée !? J'étais même pas à l'école comme les gosses normaux, j'ai jamais rien fait de normal comme les autres gens, j'sais pas lire, j'sais pas écrire, j'sais pas me comporter comme une fille normale, j'sais à peine tenir une putain de fourchette, j'suis pas cultivée et j'ai rien dans la tête parce que j'suis même pas éduquée ! Tu comprends pas, ça !? Tu te crois différent des gens à cause de Leiche !? Hein !? Tu crois vraiment que t'avais besoin de moi pour te dire que t'es humain ? T'as juste eu des parents super nuls, c'est tout ! Leiche il te fait chier car c'est toi qui arrête pas de te dire que ta vie c'est de la merde, alors que non ! Non ! Il se fout juste de ta gueule car il trouve ça drôle !"

Je serrais le drap si fort, j'étais si crispée que mes ongles traversaient le tissu. Je n'arrivais plus à m'arrêter de trembler. De peur, de colère, de tristesse.

"Toi t'as pu grandir dehors, avec des gens, en voyant le ciel, en allant à l'école. T'as toujours été un humain, Meyer ! Vient pas me dire à moi, dans la gueule, que tu ne l'étais pas avant ! T'as pas le droit de me dire ça ! Toi t'étais pas enchaîné à un putain de mur pendant cinq ans, à te faire battre et torturer ! T'étais jamais envoyé face à la mort en te disant que c'était soit le type en face qui crevait, soit toi ! On ne t'as jamais forcé à devenir une Chienne ! Regarde-moi maintenant !"

Je lui fis face. Il devait me regarder. Mes crocs. Mes oreilles. Ma nature, mon comportement. Comment pouvait-il penser que quelqu'un comme moi pouvait aussi facilement comprendre ces choses aussi nouvelles, aussi humaine ? En fait... Il ne me connaissait pas vraiment. Peut être du moins. Il ne savait peut être pas ce que ce taré de Kenichi m'avait fait durant si longtemps. Yoshi, lui, il le savait. Lui seul savait comment s'y prendre avec moi. Là, subitement, avec Meyer, j'avais l'impression que je n'avais plus le choix de rien. Parce que..."Parce que c'était comme ça et pas autrement"  
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyMer 30 Mai - 22:38
Constantine Meyer
A quoi devais-je m’attendre ? Son accord ou une crise de colère ? Ou peut-être rien du tout ? Dans son état, tout pouvait arriver. D’abord, elle posa sa main contre mon torse pour m’obliger à me pousser, ce que je fis en la regardant s’asseoir. Pendant un instant, elle fut dans ses pensées. Son visage exprimait une grande anxiété… qui se transforma en colère. Tremblante, elle me tourna à demi le dos et s’installa au bord du lit.

- Tu comprends vraiment rien Meyer, répliqua-t-elle. Tu comprends rien !

Comment ça, je ne comprenais rien ?

- J'sais pas quoi penser de tout ça ! J'en sais rien, j'connais rien de tout ces trucs ! J'sais jamais comment faire, ni où on va, ni si c'était vraiment une bonne idée ! Regarde-moi Meyer, mais regarde moi !

« Difficile de dos... »


Leiche… Ce n’était pas le moment de blaguer. La tête baissée et la main serrée sur le drap, Sofia reprit.

- J'me dis juste que... J'aurais peut-être jamais dû te dire que j'étais humaine !

Je voulus lui demander pourquoi mais elle ne m’en laissa pas le temps.

- J'en sais rien, j'sais pas ! s’exclama-t-elle hors d’elle. J'me reconnais plus du tout. Alors toi, tu arrêtes maintenant ! Tu arrêtes de me parler comme si c'était une évidence, parce que pour moi c'est difficile de comprendre ! T'arrives toujours pas à piger qu'je suis une paumée ? J'étais même pas à l'école comme les gosses normaux, j'ai jamais rien fait de normal comme les autres gens, j'sais pas lire, j'sais pas écrire, j'sais pas me comporter comme une fille normale, j'sais à peine tenir une putain de fourchette, j'suis pas cultivée et j'ai rien dans la tête parce que j'suis même pas éduquée !

« Oula… ça va pas bien là. »

- Tu comprends pas, ça ? Tu te crois différent des gens à cause de Leiche ? Hein ?

« Eh oh, j’veux pas être dans vos histoires ! »


Alors il ne fallait pas exister, crétin.

- Tu crois vraiment que t'avais besoin de moi pour te dire que t'es humain ? T'as juste eu des parents super nuls, c'est tout ! Leiche, il te fait chier car c'est toi qui arrêtes pas de te dire que ta vie c'est de la merde, alors que non ! Non ! Il se fout juste de ta gueule car il trouve ça drôle !

« Là… j’m’y attendais pas. »


J’ouvris la bouche mais Sofia ne s’arrêtait plus, élevant de plus en plus la voix.

- Toi t'as pu grandir dehors, avec des gens, en voyant le ciel, en allant à l'école. T'as toujours été un humain, Meyer ! Viens pas me dire à moi, dans la gueule, que tu ne l'étais pas avant ! T'as pas le droit de me dire ça ! Toi t'étais pas enchaîné à un putain de mur pendant cinq ans, à te faire battre et torturer ! T'étais jamais envoyé face à la mort en te disant que c'était soit le type en face qui crevait, soit toi ! On ne t'a jamais forcé à devenir une chienne ! Regarde-moi maintenant !

Elle leva enfin les yeux, la respiration haletante comme si elle venait de courir plusieurs kilomètres. Son visage était rouge de fureur, ses joues baignées de larmes, ses mains secouées de spasmes. Avait-elle encore envie de m’attaquer ?

« J’sais pas mais tu le mériterais. »

Elle avait raison, je ne comprenais pas. Je ne savais pas ce qu’elle avait vécu, ce que c’était de subir les ordres et la torture de Kenichi. J’ignorais totalement ce qu’elle ressentait. Mais… tout ce que je voulais depuis qu’elle vivait avec moi, c’était la rendre heureuse. Je voulais qu’elle se lève chaque jour avec l’envie de vivre, comme elle l’avait crié à l’enterrement de Roy. Je voulais la voir rire, sourire, en bonne santé… vivante. Et j’avais fait l’erreur de l’abandonner quelques jours, de la laisser à la merci du type qui avait fait d’elle une esclave toutes ces années. Non, je ne comprenais pas et ne pouvais pas comprendre. Parce que j’avais eu une vie différente. Mais alors pourquoi ? Pourquoi avait-elle tant insisté pour que je lui dise « Je t’aime » ? Pourquoi me repousser après ça et me balancer tous ces mots à la figure ?

« Pour que tu réalises à quel point t’es un imbécile. »

Je l’ignorai et restai calme. Je n’avais pas quitté Sofia des yeux, tentant de chercher dans son regard la réponse à… à quoi en fait ? Encore une fois, je n’en savais rien… Alors je haussai les épaules, impuissant.

- Qu’est-ce que tu veux ? demandai-je simplement, d'une voix calme. Qu’est-ce qu’il faudrait que je fasse pour t’aider ? Tu veux que je te dise que j’te déteste maintenant ? Puisque j'comprends rien dis-moi. Qu’est-ce que tu veux ? répétai-je en me penchant en avant pour ne pas la lâcher du regard.


Dernière édition par Constantine Meyer le Jeu 31 Mai - 21:30, édité 1 fois
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyJeu 31 Mai - 20:48
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer/Leiche
"...Ce que je veux ?"

A nouveau ensemble

Il semblait vraiment calme, alors que moi, j'étais au bord de la crise de nerf. Sur le coup, je ne savais pas ce qu'il m'avait pris d'avoir osé lever la voix sur lui. Mais j'étais très en colère, subitement. On se regarda un instant, puis il haussa les épaules. Il.. Il se fichait totalement de moi !? Je fronçai brièvement les sourcils devant de geste d’indifférence. Du moins, c'était l'impression que j'avais. Mais avant d'éclater à nouveau en colère, j'attendis un peu. Il me regardait avec tellement d'insistance que je me disais qu'il allait probablement me répondre. Mais comme toujours, cet idiot devait réfléchir mille ans à ce qu'il allait dire et se poser un tas de questions. Il était comme ça, mon Meyer. C'était la première fois, maintenant que j'y pensais, que j'haussais le ton contre lui. Je n'aurais jamais du faire ça, je n'avais pas le droit.

"- Qu’est-ce que tu veux ?" Demanda-t-il, calme.

Quoi ? Comment ça, ce que je voulais ?


"Qu’est-ce qu’il faudrait que je fasse pour t’aider ?"

M'aider à quoi ? Avais-je l'air d'avoir besoin d'aide ? C'était trop tard, maintenant...

"Tu veux que je te dise que j’te déteste maintenant ?"

Abruti. Crétin.

"Puisque j'comprends rien dis-moi. Qu’est-ce que tu veux ?"

I se pencha en avant pour mieux me regarder dans les yeux. Je ne bougeai pas, je ne reculai pas, je n'avais pas peur, il n'était pas menaçant du tout, au contraire. Nerveuse, je triturais mes doigts en approchant mes mains contre ma poitrine avant de baisser la tête. Qu'est-ce que je pouvais répondre à ça ? J'avais tout pour être heureuse, je ne manquais de rien. Alors qu'est-ce que je devais répondre ? Je relevai doucement les yeux pour le regarder d'en bas avant de pincer mes lèvres. Je restais silencieuse, incapable de parler, lui ne me quittait pas du regard. Il semblait tout aussi perdu que moi, à vrai dire. Il m"aimait vraiment, Leiche avait tout faux, il m'avait menti pour me faire peur, pour me rendre triste, me faire douter. Silencieusement, j'approchai ma main pour la poser sur son torse, puis je grimpai sur ses cuisses pour me blottir contre lui, à califourchon. J'enfouis ma tête dans le creux de son cou, je me sentis ainsi protégée, en sécurité.

"J'veux vivre avec toi... lançai-je dans un doux murmure chaud. ... Ne m'abandonne plus jamais... Plus jamais..."

Je poussai légèrement sur ma jambe encore valide pour le forcer à se coucher, tandis que je restai accrochée à lui comme un petit parasite. Je profitai de la chaleur de son corps, de son odeur, mon visage toujours enfoui, à l'abri. Je ne m'en rendis pas compte, mais rapidement, je trouvai le sommeil. Le lendemain, réveillée par les rayons du soleil qui s’infiltraient entre les lames des volets, j'ouvris les yeux en poussant un petit gémissement plaintif. Meyer dormait toujours. Je déposai un baiser au coin de ses lèvres avant de me tirer discrètement hors du lit en me décollant de lui. Je me dirigeai vers la salle de bain pour y faire ma toilette. Je ne voulais pas m'habiller aujourd'hui, alors j'enfilai un autre des T-shirt de Meyer, ainsi que mon bandeau. J'allai ensuite préparer le petit déjeuner, mais cette fois-ci je ne mangeai pas, je préférais attendre que mon homme se lève pour le prendre avec un lui, pour une fois. Il y avait donc déjà tout de prêt sur la table. En attendant son réveil, je m'installai sur le canapé pour jouer à Tétris. Ca faisait si longtemps que je n'avais pas fait de parties. Ca allait peut être m'aider à réfléchir à ce qu'il s'était passé hier.
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble EmptyJeu 31 Mai - 23:38
Constantine Meyer
L’air perturbé, Sofia baissa la tête en ramenant ses mains jointes devant sa poitrine. Elle réfléchit longuement puis me regarda, hésitante. Je pensais qu’elle allait encore s’énerver, ou peut-être se mettre à pleurer. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle vienne soudain se blottir contre moi en grimpant à califourchon sur mes cuisses. Un frisson me parcourut le corps tout entier et j’eus l’impression de sentir mon cœur palpiter de manière irrégulière.

« Fais pas un arrêt cardiaque, ce s’rait con... »

La jeune femme enfouit son visage dans mon cou. La chaleur de sa peau me tranquillisa, tout comme son souffle quand elle prit la parole.

- J’veux vivre avec toi… Ne m'abandonne plus jamais... Plus jamais…

C’était parfaitement enregistré. Maintenant que je connaissais Kenichi, que je savais de quoi il était capable, je ne le laisserais plus s’approcher de Sofia… du moins, pas pour lui faire du mal. Car malheureusement, nous nous reverrions bientôt, dès que la demoiselle serait en état de reprendre les combats en arène. A la fois rassuré, triste et en colère, je laissai Sofia me pousser doucement pour m’allonger. Elle se réfugia ensuite dans mes bras et je l’enlaçai comme si j’avais peur qu’elle s’envole. Un long silence s’ensuivit. Sofia finit par s’endormir. Sa respiration lente et paisible me parvenait. Je mis du temps à trouver le sommeil, remuant dans ma tête tous ces mots que nous avions échangé depuis notre retour à l’appartement.
Je ne dormis pas très bien, fis plein de rêves bizarres dont je fus incapable de me souvenir au réveil. Heureusement, c’était le week-end. Je ne me voyais pas aller travailler dans mon état. Les courbatures du combat d’hier commençaient à se manifester. Quelle chance… En me tournant sur le ventre, complètement dans les vapes, je remarquai que Sofia était déjà levée, comme d’habitude. Ce vide dans le lit me rappela à quel point j’avais été bête d’aller à Berlin sans elle.


« D’aller à Berlin tout court, même, » grommela Meyer de mauvaise humeur.

Encore en colère ?


« Ja ! J’arrive pas à digérer c’qu’elle a dit hier... »

- A propos de quoi ?
demandai-je à voix basse.

« Tout ! Qu’est-ce qui lui a pris de te parler comme ça alors que t’en a pris plein la gueule pour la sortir de chez l’autre connard ? »

Elle était en colère, et je trouvais ça tout à fait normal. Je l’avais laissée seule à Togi pour une stupide raison. J’avais comparé sa situation à la mienne et je me plaignais alors que, de nous deux, elle était celle qui avait le plus souffert tout au long de sa vie, et encore aujourd’hui.

« Et alors ? Ça lui donne le droit de te gueuler dessus comme ça ? »

Évidemment, je faisais tout de travers, je ne la rendais pas heureuse comme elle le méritait.

« C’est pas la question ! OK tu sais pas c’que ça fait d’être enchaîné à un mur mais elle, est-ce qu’elle sait c’que ça fait d’avoir un parasite dans la tête ? »

Tu parles de toi là… Et ça n’avait rien à voir.

« J’m’en fous ! Pourquoi tu t’énerves pas ? Tu devrais gueuler toi aussi ! »

Maintenant qu’il n’y avait plus de tension entre nous ? Tes menaces d’hier ne suffisaient-elle pas à la traumatiser ? Elle n’avait pas besoin de ça !

« C’était pour te faire revenir, on va pas reparler d’ça ! »

Si, justement, parlons-en. Pour quelle raison n’avais-je pas pu reprendre ma place ? Qu’est-ce qui m’avait empêché de te repousser, même lorsque le calme était revenu ?

« C’est… parce que... »

Pourquoi étais-je enfermé ? Pourquoi ne pouvais-je rien dire ni rien voir ?

« Je... »

Qu’est-ce qui m’arrivait ? Pourquoi avais-je l’impression d’être prisonnier de mon propre corps ?

- Pourquoi, putain ?

« Parce que je l’aime ! Voilà, t’es content ? »


Mon cœur fit un bond.

- Was ? soufflai-je choqué.

« M’oblige pas à répéter... »

C’était… inattendu. Vraiment. Je ne savais pas trop quoi en penser. Mais je me sentais extrêmement bien tout d’un coup. Sofia avait tort sur une chose : j’avais effectivement eu besoin d’elle pour devenir plus humain. Je venais d’en avoir la preuve. Leiche qui était mon côté le plus négatif, qui n’avait jamais aimé personne, qui menaçait quiconque croisait ma route, qui voulait tout sauf mon bonheur et celui du peu de personnes auxquelles je tenais, venait d’avouer qu…

« Ça va, on a compris ! »

Non, franchement, je n’avais pas très bien compris. Pourquoi ne pas aller lui dire ?

« Sûrement pas ! J’serai incapable de... »

- T’as pas le choix,
murmurai-je avec un sourire en coin.

Je me tournai sur le dos, inspirai un grand coup, fermai les yeux, expirai, rouvris les yeux.


- Tu fais chier...

Agacé mais pas autant qu’anxieux, je sortis du lit et me rendis à la salle de bain. Un bon coup d’eau froide sur le visage m’aiderait à émerger et… à me concentrer. Ce ne fut pas aussi efficace que je le croyais mais au moins, je pouvais ouvrir correctement les yeux pour voir où j’allais. D’un pas traînant, je rejoignis Sofia au salon. Le petit déjeuner reposait sur la table de la cuisine. La demoiselle m’attendait en jouant à Tetris sur la télévision. Le seul fait de la voir de dos fit vaciller mon cœur. En passant derrière le canapé, je déposai un rapide baiser sur le haut de son crâne, et allai m’installer à côté d’elle. Je me sentais tellement mal… Pourquoi ce crétin m’avait-il laissé sortir maintenant ? Sérieusement… j’aurais dû fermer ma gueule. Je lâchai un soupir discret, regardai Sofia du coin de l’œil. Elle portait un autre de mes tee-shirt et son bandeau sur les yeux. Oh et puis merde. Sans prévenir, je lui pris la télécommande des mains et l’attirai dans mes bras pour la câliner.

[FIN]
Contenu sponsorisé
Profil : MP : Email :
A nouveau ensemble Empty
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Qui dit nouveau départ, dit nouvelle vie ... [P.V Juna]
» Un nouveau jouet...
» Un nouveau jouet [PV Kizuna]
» Nouveau barman [PV Sora]
» Prof de nouveau (pv Sarika)

Maître ou Neko ? :: Hors-rp :: Rp terminés
Sauter vers: