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 Jamais 2 « sang » 3

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Jamais 2 « sang » 3 EmptyMer 21 Fév - 0:05
Constantine Meyer
Une année s’achevait, une nouvelle débutait, sûrement pleine de rebondissements. Je n’étais pas du genre à m’imposer de bonnes résolutions étant donné que ma fainéantise plutôt tenace m’empêchait de les tenir. Pourtant, cette fois, j’avais envie d’y réfléchir sérieusement, de me prouver que je pouvais faire davantage d’efforts. Alors j’avais pris la décision de faire plus de sport et ralentir sur la bière. Bon, pour la cigarette, ça allait être compliqué vu que le tabac atténuait quelque peu les sautes d’humeur de Meyer. Mais c’était déjà pas mal de reprendre le sport, non ? J’en avais besoin, ça m’aiderait à me défouler autrement que sur la tête de quelqu’un. La soirée de la bagarre au bar m’avait valu une multitude de bleus et d’égratignures. Au moins, faire un simple jogging, quelques pompes et des étirements ne devrait pas me marquer autant… en théorie.

« J’avoue, t’es tellement maladroit que tu serais capable de te prendre les pieds dans tes propres jambes, » ricana Meyer.

Le pire, c’est qu’il n’avait pas tout à fait tort. Mais je préférai ne pas lui répondre et me concentrer sur l’armoire dans laquelle je cherchais désespérément de quoi me vêtir pour aller courir au parc. Je finis par trouver l’ensemble de survêtement de couleur noire et la paire de baskets que j’avais utilisé quand j’avais couru avec Sofia le jour de Noël. Une fois habillé, je rangeai mon téléphone portable dans ma poche et sortis de l’appartement. Sofia était chez Andrea. Cette dernière tenait à la voir de temps en temps, comme si elle craignait que je la dévergonde. Au moins, la jeune femme pouvait s’entraîner avec les gardes d’Andrea. Avec moi, à part aller nous promener au parc et donner des coups dans mes mains pour s’échauffer, elle ne faisait pas grand-chose. Je profitai donc de cette fraîche matinée durant laquelle je ne travaillais pas pour aller me dépenser en solo, loin de cette anxiété permanente qui me rongeait quand Sofia se trouvait près de moi, parce que je craignais toujours de la voir faire une bêtise. Quel genre de bêtise ? Attaquer un innocent, suivre un inconnu, se perdre ou que sais-je encore…
Bref. Une fois en bas du bâtiment, je fis quelques étirements pour m’échauffer et commençai à courir le long de la rue. Une petite escapade au parc me semblait être une bonne idée pour faire mon jogging tranquillement. A cette heure-ci, il n’y aurait pas grand monde. J’y parvins en peu de temps et suivis le sentier intérieur qui en faisait le tour. Même si cela faisait longtemps que je n’avais pas couru, je pus constater avec satisfaction que mon endurance ne s’était pas tellement réduite.


« La baston, ça aide un peu aussi. »

Certainement. Je me demandais encore comment Sofia et moi nous étions débarrassés d’une quinzaine de militaires l’autre soir. Peut-être parce que la plupart d’entre eux demeuraient complètement éméchés. Forcément, ça facilitait les choses. Et puis… Meyer avait pris le contrôle. C’était comme si je n’étais plus moi-même, comme si une force nouvelle m’habitait.

« Ah tu t’en es rendu compte ? J’pensais pas. »

Oui, et c’était très bizarre. J’avais ressenti comme un surplus d’adrénaline mélangé à de l’excitation, des envies de meurtre et une pointe de joie similaire à celle d’un gamin relevé d’une punition de plusieurs mois. Cette sensation aurait pu être agréable si je n’étais pas conscient qu’elle ne concernait que Meyer. Néanmoins, nos idéaux étaient plus que contraires et le fait de lutter contre lui au quotidien me rendait parfois malade au point d’en attraper de la fièvre. Cette fois, je m’en étais sorti avec des contusions et quelques courbatures. Ça aurait pu être pire.
Quand mes muscles finirent par se détendre et que je parvins à caler ma respiration sur le rythme de mes pas, je me sentis plus à l’aise et pus accélérer un peu l’allure. Mais voilà, la cigarette et le sport ne faisaient pas bon ménage. Pris d’une soudaine quinte de toux incontrôlable, je faillis me prendre l’arbre qui se trouvait devant moi. Je m’arrêtai juste à temps en posant ma main contre le tronc, l’autre plaquée contre ma bouche pour étouffer la toux.


- Bordel... de merde ! jurai-je agacé que ça arrive au moment où je commençais à me sentir bien.

Franchement, il fallait vraiment qu’il y ait toujours quelque chose pour pourrir le moindre petit moment de détente. Bon là… c’était de ma faute, je n’avais qu’à pas autant fumer. Mais même ! Ça ne pouvait pas attendre la fin de ma course ?


- Scheiße (Fait chier)… maugréai-je quand je retrouvai enfin ma respiration.

Et je n’avais pas pris de quoi boire… Il était encore trop tôt pour aller taxer un verre d’eau à Yoshikazu. Tant pis, il était temps de… Une minute.


- Yoshikazu… dis-je à voix basse en sentant mon cœur bondir dans ma poitrine.

J’avais des tas de questions à lui poser à propos de Sofia. C’était le bon moment pour aller lui parler. Mais comme son stand n’était pas encore ouvert, je rentrai d’abord à la maison pour prendre une douche et me changer. Je traînai un peu sur Internet et ressortis vers midi. D’un pas décidé, je longeai les rues de Togi jusqu’au stand où un vieux monsieur finissait de passer commande, m’assis sur un des tabourets et saluai le cuisinier.


- Salut Meyer, quoi d’neuf ? Sofia est en entraînement ?

Je hochai la tête, m’emparai de la carte et jetai un coup d’œil aux menus. Puisque Sofia mangeait chez Andrea, autant faire mon repas de midi ici en compagnie de Yoshikazu. Je passai donc commande et, pendant que le cuisinait s’attelait à sa tâche, je pris la parole.

- On a beaucoup parlé avec Sofia ces derniers temps.

Il se retourna vers moi avec un regard interrogateur.

- Je lui ai demandé quel âge elle a mais elle ne sait pas vraiment. Elle a dit que toi tu savais.

Il eut l’air surpris que j’évoque le sujet Sofia de cette façon, en son absence. C’était peut-être irrespectueux mais j’avais des questions sérieuses à poser et je ne voulais pas que la demoiselle écoute. J’avais peur que cela lui ramène de mauvais souvenirs en tête, qu’elle le prenne mal et m’empêche de savoir la vérité. Car j’avais besoin de la connaître.

- Sofia a vingt-deux ans, finit par répondre le cuisinier avant de retourner vaquer à ses occupations.

Un long silence s’installa entre nous.


- Elle avait huit ans quand elle a été vendue en tant qu’esclave.
- A Roy ?
demandai-je à tout hasard.

Il secoua négativement la tête, me tournant toujours le dos.


- A Kenichi.

Kenichi… Ce nom me disait vaguement quelque chose. Je l’avais entendu plusieurs fois. D’abord le jour où j’avais invité Roy et Sofia pour la première fois chez moi. Après avoir échangé quelques mots avec la jeune femme et avoir pu contempler ses yeux bleus, Roy lui avait ordonné de remettre son bandeau. « Ne te dévoile pas comme ça aux inconnus. Tu es Sofia et c'est tout. Une tueuse sans une seule once de remord. Fais attention à ne pas trop t'écarter de celle que tu dois être parce que je te laisse davantage de liberté que Kenichi. C'est un avertissement. » La deuxième fois, c’était lorsque nous nous faisions suivre par un type dans la rue. J’avais demandé à Sofia si cela lui arrivait souvent, et elle avait répondu que c’était sûrement un des hommes de Kenichi, envoyé de la part de Roy pour savoir comment elle allait. Enfin, le nom de Kenichi refit surface le jour de l’enterrement : « Je te demande pardon Meyer... J'ai pas réussi à sauver ton ami ! Personne ne me punit, pas même Kenichi ! » Pourtant, c’était Roy son maître, pas ce Kenichi que je ne connaissais pas. Je ne comprenais pas. Roy travaillait-il pour lui ?

- C’est qui ce type ? m’enquis-je curieux.

Yoshikazu se tourna enfin vers moi et me servit quelques brochettes de viande. Puis il se pencha et me parla à voix basse.


- Un mafieux de Togi. Il…

Le cuisinier hésita, reprit.

- Sofia est tombée entre ses mains parce que son père avait des dettes envers Kenichi. Roy l’a récupérée quelques mois après sa transformation physique.

Sa transformation physique… Il parlait sûrement de ses oreilles pointues et de ses crocs. Un voile de tristesse passa dans le regard de mon interlocuteur mais je ne dis rien, attendant une suite.

- Je n’ai pas assisté à l’opération. Tout ce que je sais, c’est qu’elle n’a pas été endormie parce que j’ai entendu la pauvre petite hurler tout ce qu’elle savait.

Un frisson me parcourut l’échine. Qui pouvait être assez salaud pour faire subir ça à une gamine ?

- Roy l’a en quelques sortes sortie de la merde en l’adoptant, même en sachant qu’elle était humaine, poursuivit Yoshikazu, toujours sur le ton de la confidence. J’sais pas comment tu trouvais Roy, mais c’était un ange à côté de Kenichi.

Je n’osais même pas imaginer les tortures que Sofia avait dû endurer. Perturbé, j’ouvris enfin la bouche, oubliant complètement les brochettes de viande.

- Les parents de Sofia… qu’est-ce qu’ils sont devenus ?

Il répondit qu’ils avaient été assassinés dans leur manoir, sans savoir qui pouvait être le coupable. Mon jugement se porta immédiatement sur Kenichi pour qui je vouais dès à présent une haine profonde. Yoshikazu me sortit de mes pensées quand il ajouta qu’officiellement, Sofia Ashley était considérée comme toujours vivante au Japon, à gérer l’entreprise familiale. J’étais dégoûté. Dégoûté de savoir qu’il existait encore des monstres dans le genre de Kenichi qui ruinaient la vie des autres en un claquement de doigts. Je ne savais pas qui avaient été les parents de Sofia, si, au final, elle aurait eu une vie meilleure sans l’intervention de ce putain de mafieux. Mais ce dont je demeurais certain, c’était que je ne pouvais pas laisser Sofia retourner auprès ce lui. Quoi qu’il puisse se passer, je me battrai pour la garder.

- Eh… Meyer.

Je serrais les poings tellement fort que mes bras tremblaient. Levant les yeux vers Yoshi, je me calmai et soupirai.

- Si j’te dis ça, c’est parce que j’ai confiance en toi, admit le cuisinier. C’est pour ça qu’il faut que je te prévienne.

Je fronçai les sourcils, attentif.

- Si un jour la vérité éclate, tu risques d’avoir des problèmes. Les humains asservis sont légaux ici, mais dans le cas de Sofia, non, parce qu’elle n'a pas été jugée.

Il se redressa et croisa les bras.

- Je ne sais pas ce que tu comptes faire mais sois prudent. Et surtout… protège Sofia de tout ça. Elle n’a pas besoin qu’on lui rappelle tous les malheurs qu’elle a vécu. Qui sait comment elle pourrait réagir.

J’étais d’accord avec lui. De toute façon, je ne comptais pas lui en parler. J’allais garder cette conversation pour moi et méditer là-dessus. Pas rassuré pour autant, je mis un moment à manger mes brochettes, n’ayant plus vraiment faim. A la fin du repas, je remerciai Yoshikazu avec une poignée de main pour lui faire comprendre que j’acceptais sa confiance et que je lui étais très reconnaissant d’avoir accepté de me parler de Sofia. De retour à la maison, je me plongeai longtemps dans de sombres pensées. Je m’imaginais bien casser la gueule de Kenichi, le menacer de le tuer si jamais il remettait la main sur Sofia. Mais tout ça ne servait à rien. C’était trop dangereux de s’attaquer à un mafieux. Et un mafieux très influent apparemment. Alors… le mieux était de faire comme si de rien n’était. Oublier tout ça, poursuivre ma cohabitation avec Sofia, faire comme si elle m’appartenait et rester vigilent. Déboussolé par ce début de journée rempli de révélations, j’allai chercher la demoiselle chez Andrea vers quatorze heures. Comme d’habitude, Andrea ne m’accorda ni un regard ni un bonjour. Sofia, par contre, se jeta dans mes bras et je retrouvai immédiatement le sourire en l’écoutant me raconter son entraînement sur le chemin du retour.
Nous passâmes le reste de l’après-midi à regarder des dessins animés à la télévision. Puis je me rappelai que le frigo était désespérément vide et que nous devions faire des courses si nous voulions nous mettre quelque chose sous la dent pour ce soir. J’emmenai donc Sofia avec moi pour les emplettes, décidai de nous rendre d'abord au centre commercial pour lui acheter des vêtements. Depuis le temps que je les lui promettais ! Quand nous sortîmes du dernier magasin de vêtements, la demoiselle était des plus heureuses. Il ne restait plus qu’à aller acheter de la nourriture. Ce fut rapide et efficace. Sofia savait désormais se tenir et, avec l’expérience, elle savait où aller chercher les choses et surtout, bien les choisir.
Les événements se corsèrent quand nous retournâmes à la voiture qui était garée au parking souterrain du centre commercial. Trois types nous accostèrent avec la furieuse envie d’embarquer Sofia parce qu’elle était « bonne et donnait envie de se branler dessus ». Je les calmai tout de suite en les menaçant de leur casser tous les membres s’ils s’avisaient de poser la main sur elle. L’un d’entre eux se crut malin en voulant me provoquer et il perdit des dents. Quant aux deux autres, ils prirent chacun un coup de pied dans les parties de la part de Sofia et deux ou trois droites chacun par mes soins. J’étais tellement remonté qu’elle dut me prendre dans ses bras pour m’éviter de les achever à coup de cric. Tremblant de tous mes membres, je pris le volant et nous nous éloignâmes en direction de l’appartement.
Cependant, à mi-chemin, je me rendis compte que je n’étais pas du tout apaisé. Pire, j’entendais Meyer déblatérer un nombre incalculable d’insultes envers le monde entier et ça me rendait encore plus nerveux. J’étais en train de me demander quand il allait parler de Sofia quand il évoqua le fait que je devrais la délaisser, et même la rendre à Kenichi pour qu’elle aille se faire torturer parce qu’elle ne méritait que ça.


- Schauze (Ta gueule), Meyer… murmurai-je entre mes dents, sous le regard peu rassuré de Sofia.

Je serrai le volant entre mes doigts, pris plusieurs grandes inspirations mais rien à faire, il ne voulait pas la fermer.


- Putain…

Agité, je changeai de route pour sortir de la ville. Il fallait que je m’isole, tout de suite ! Sofia ne semblait pas comprendre et elle me demanda plusieurs fois si ça allait mais je ne répondis pas, trop occupé à lutter intérieurement contre Meyer. Quand nous nous retrouvâmes sur un petit chemin en lisière d’une forêt, j’arrêtai la voiture.

- Tu restes là, tu sors pas tant que j’suis pas revenu, ordonnai-je à la jeune femme sans oser la regarder dans les yeux.

Je ne lui laissai pas le temps d’ouvrir la bouche et quittai le véhicule en claquant la portière derrière moi. Je marchai un petit moment, ne m’arrêtai que quand je fus certain d’être assez loin. Tout était silencieux autour de moi. A mon avis, il n’y avait pas une habitation à moins d’un kilomètre à la ronde.


« Tu devrais aller voir ce Kenichi et lui démonter la tronche, disait inlassablement Meyer. Ou alors, remets-lui Sofia, c’est là qu’est sa place. Toi, t’es qu’une pièce rapportée, tu sers juste de gardien à cette sale chienne. Un jour, Kenichi voudra la récupérer et tu te retrouveras à nouveau tout seul comme une pauvre merde... »

Je donnai un coup de poing dans l’arbre le plus proche.

- Fous-moi la paix bordel !

« Non, tu sais quoi ? Sacrifie-toi pour elle et va te faire torturer ! Ça te ferait du bien, tiens. J’aimerais tellement que Nikolaus soit là pour te voir réduit en esclavage. Ça le ferait bien marrer ! »


Mon père pouvait bien aller se faire foutre ! Cette espèce d’ordure méritait juste de brûler en Enfer pour ce qu’il m’avait fait.

« Quoi ? T’aimes pas ton métier ? C’est sympa d’enterrer les morts pourtant... »

Je détestais ce putain de métier ! L’influence de Nikolaus en tant que grand patron m’empêchait de postuler à un emploi plus valorisant, plus stable, mieux payé. Tout ça parce que ce sale fils de pute me bloquait cet accès à cause de Meyer ! Aveuglé de rage, je frappai plusieurs fois dans l’arbre jusqu’à ce que les jointures de mes doigts soient couvertes de sang.

« Tant que Nikolaus sera en vie, tu pourras rien faire de ta misérable existence. T’es condamné. »

- Ta gueule…
gémis-je en me prenant la tête dans les mains.

« Mais si tu veux abréger ça, t’as qu’à aller le retrouver à Berlin et le buter direct. Ça règlerait tes problèmes. »

Bien sûr, et j’irais en prison ! Très bonne idée ça, espèce de connard !

« C’est toi le connard ! »

- Ferme ta putain de gueule !
hurlai-je en donnant d’autres coups de poings dans le tronc d’arbre.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Jamais 2 « sang » 3 EmptyMer 21 Fév - 19:18
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"S'il te plait Meyer, rentrons à la maison..."

Jamais 2 "sang" 3
Comme souvent, Andréa avait appelée à la maison pour que j'aille chez elle. Meyer n'y voyait aucun inconvénient, donc, tôt le matin, elle vint me chercher chez nous pour me conduire dans son manoir.  Je passais souvent les mêmes journées chez elle, j'apprenais un peu à lire, jusqu'à être totalement désintéressée par ses cours. En général, ensuite, elle me laissait m'entraîner avec la garde. Je devais avouer qu'avec eux, je pouvais beaucoup mieux m’entraîner qu'avec Meyer. Ils étaient tous formés au combat, et, pour l'occasion, avaient organisés un petit tournois amical. Je ne pouvais pas espérer mieux pour passer la fin de la matinée et le début de l'après midi !  Leur salle d'entraînement était très grande et ils avaient même placés des tatamis au sol pour faire une arène de combat. Les soldats d'Andréa étaient drôlement doués pour organiser ce genre de chose, et en voyant que je n'y comprenais rien, l'un d'eux resta avec moi pour m'expliquer comment ça fonctionnait. Des phases de qualification, comme nous étions nombreux, puis des éliminatoires. Ca avait l'air vraiment amusant, c'était la première fois que je participais à un tournois. Au final, j'avais gagnée, les gardes, même si plus agés que moi, n'avaient pas mon expérience du combat. Eux, contrairement à moi, se battaient rarement pour survivre, ou en conditions réelles. Mais je m'en fichais complètement d'avoir gagnée, je m'étais vraiment beaucoup amusée et j'avais pu me battre  à fond, cette fois-ci. D'ailleurs, Meyer vint me récupérer peu de temps après. J'étais si heureuse de le revoir que je me jetai dans ses bras pour le serrer aussi fort que je le pouvais. Il me manquait dès lors que je ne l'avais plus sous les yeux, je ne pouvais plus imaginer ma vie sans lu à présent. Son visage toujours grognon - et adorable, avec sa tête de blasé - dessinait un faible sourire quand il me voyait, alors je souriais aussi.

Toute excitée de ma journée chez Andréa, je ne parvint pas à m'empêcher de tout raconter à Meyer, dans les moindres détails.  De retour à la maison, nous nous installâmes sur le canapé pour regarder des dessins animés le reste de l'après midi. Épuisée par l'entrainement avec les gardes, je profitai de ce moment de détente avec Meyer pour me blottir contre lui, posant ma tête sur contre torse, son bras m'enlaçait au niveau de la taille. Je me sentais vraiment en sécurité, comme dans un cocon, quand j'étais avec lui, comme ça. Soudain, il me lança un regard, que je lui rendis, avant de m'annoncer qu'il fallait faire quelques courses pour le reste de la semaine. Je me levai aussitôt pour aller me préparer. Une rapide douche, puis j'enfilai la robe qu'il m'avait offert à Noël. Je me parfumai, puis sortis de la salle de bain. Il m'emmena d'abord au centre commercial pour m'acheter des vêtements. J'en avais en effet besoin, j'en profitai pour acheter quelques sous-vêtements également. Je savais que Meyer n'avait pas forcément les moyens, ça me touchait beaucoup, il voulait vraiment m'acheter ces vêtements, je ne pouvais pas refuser. Nous nous rendîmes ensuite dans un supermarché pour acheter de quoi remplir le frigo. A force de l'accompagner, je commençais à comprendre ce qu'il fallait acheter, même si, parfois, je prenais des paquets de Taiyaki. Il devait tout de même me corriger de temps en temps, sinon je risquai de remplir le chariot de plein de choses inutiles... Ce n'était pas facile, de savoir faire les courses ! Il y avait tellement de choses à manger que je voulais tout prendre à chaque fois...

Nous avions terminé nos emplettes, il était temps de rentrer. La voiture se trouvait dans un parking sous terrain. Je mis les courses dans le coffre, lorsque j'entendis des sifflements. Je me tournai, pour voir trois types s'approcher de nous avec la ferme intention de m'embarquer avec eux. J'avais l'habitude d'entendre les cochonneries qu'ils disaient, j'y avais constamment droit, à l'époque où j'étais avec Roy. C'était ma condition de Chienne, après tout. Je m'apprêtai à entrer dans la voiture, préférant simplement les ignorer, mais Meyer ne le vit pas de cette façon. Il se chargea d'en calmer un en lui brisant littéralement la mâchoire. Voulant éviter une contre-attaque de leur part, je fonçai aussitôt vers les deux autre pour leur coller un bon coup de pieds dans les valseuses, permettant à Meyer de les mettre au sol. Je ne m'attendais, cependant, pas à le voir récupérer une sorte de barre en métal bizarre pour tenter de leur éclater la tête avec. Je ne voulais pas qu'il s'attire d'ennuis en tuant des gens, je le pris alors dans mes bras pour tenter de le calmer et de le conduire vers la voiture. Ces trois guignols avaient reçu une bonne leçon, c'était largement suffisant. J'étais vraiment surprise de le voir aussi violent, ça ne lui ressemblait pas. Il s'installa au volant, tout tremblant, et prit la direction de l'appartement. Quelque chose n'allait pas, était-il tellement en colère à cause de cet indicent ? Des garçons qui me lançaient des saloperies, j'avais l'habitude et ça ne me touchait même pas, il le savait, la plupart du temps je ne réagissais même pas, je les laissais juste faire.

Je n'osais plus parler, je surveillai simplement Meyer du coin de l’œil, terriblement inquiète. Il tremblait, il était affreusement crispé et murmurais des insultes. J'avais vraiment peur de m'en prendre une si j'ouvrai la bouche à cet instant... Je ne savais pas ce qu'il avait et je n'arrivai même pas à trouver le courage de lui demander ce qui le tracassait. Mais lorsqu'il emprunta un nouveau chemin et sortit de la ville, je lui demanda ce qui n'allait pas, à plusieurs reprises, mais aucune réponse. Soudain, la voiture s'arrêta, au milieu de nul part. Je me disais qu'il allait peut être m'abandonner ici, qu'il en avait marre de s'occuper de moi. Comme la voiture était à l'arrêt, je retirai ma ceinture, prête à sortir. Mais à ce moment là, Meyer m'interrompit en m'ordonnant de ne pas bouger et de ne pas sortir tant qu'il n'était pas revenu. J'hochai simplement la tête et déglutit, je n'osai absolument rien dire, pas même un simple "à plus tard". Il sortit, sans me regarder et claqua violemment la porte derrière lui, me faisant sursauter dans un hoquet. Merde... Merde... Qu'est-ce qu'il se passait, là !? Avais-je fais quelque chose de mal ? Était-il en colère après moi ? J'en savais foutrement rien et je me contentai de rester assise, à l'attendre. Puis d'un coup, les images de son suicide refirent surface. Je blêmis, empoignant ma robe de mes mains tremblantes. Il n'avait aucune raison de tenter de se suicider à nouveau, c'était con de ma part d'y penser !

Mais il ne revenait pas. Je n'avais pas le droit de faire du mal à Meyer, et en restant là, passive, je le laissais prendre ouvertement des risques, seul dans cette forêt. Je devais lui obéir, mais en obéissant à son ordre, celui de ne pas bouger, je le mettais peut être en danger. Aller le chercher alors que je n'étais pas armée était aussi risqué, si je tombais sur un groupe de sauvage... Non, je ne pouvais pas le laisser seul là dedans, et la nuit commençait à tomber. Je tremblait comme une feuille, la simple idée de lui désobéir ne rendait malade, mais je n'avais pas le choix, j'étais bien trop inquiète pour lui. Non sans la boule au ventre, j'ouvris la portière de la voiture pour sortir. Je soufflai un instant, avant de la refermer doucement et prendre la direction de la forêt. Je suivis simplement ses traces, il était facile à pister. Plus j'avançais, plus je pouvais entendre sa voix résonner dans les bois. Si je pouvais l'entendre, alors les sauvages aussi. J'accélérai aussitôt le pas pour, finalement, entendre de manière parfaitement audible Meyer gueuler à plein poumon. Je le vis au loin, en train de frapper dans un arbre. Mais avant de m'approcher de lui, j'inspectai rapidement les environs pour m'assurer qu'il n'y avait personne d'autre. Heureusement que non, alors je m'approchai de lui timidement, mes mains jointes proches de ma poitrine, en train de me triturer les doigts.   


"Pardon Meyer... Je suis sortie de la voiture. Est-ce qu- ...

Il m'interrompit en hurlant encore une fois un "Schnauze!". Alors je la fermai, comme il le demandais. Il se tourna, ensuite, sans me regarder, et fit un pas en arrière. Je fis alors un pas en avant. Mes jambes tremblaient tellement que je me demandais comment je pouvais encore tenir debout, les mains toujours contre ma poitrine, la tête dans les épaules. Je baissai aussitôt la tête pour lui montrer que je lui étais toujours soumise. Il m'ordonna de retourner dans la voiture et de ne pas l'approcher. Je ne savais plus quoi faire, je voulais lui obéir, c'était dans ma nature, mais je ne pouvais pas le laisser seul ici, surtout en remarquant ses poings couverts de sang. Je ne l'avais jamais vu ainsi et je ne savais pas comment réagir. Malgré son "Hau ab!", que je pouvais comprendre, Je décidai de rester là, tout de même, la tête basse rentrée dans mes épaules, sans rien dire. Je priais fort dans ma tête pour le voir se calmer tout seul, venir me prendre dans ses bras et me dire qu'on pouvait rentrer à la maison, lui et moi...
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Jamais 2 « sang » 3 EmptyMer 21 Fév - 23:07
Constantine Meyer
Il fallait que ça s’arrête, que je me calme maintenant ou la situation allait s’aggraver. Je ne savais pas comment et je préférais ne pas y penser. Si j’avais choisi un lieu isolé, c’était justement pour éviter de m’attaquer à un passant innocent sans la moindre raison. Ici au moins, je pouvais tenter de…

- Pardon Meyer…

Je fis volte-face, Sofia se tenait à quelques mètres, les mains jointes devant sa poitrine, l’air pas du tout rassuré.

- Je suis sortie de la voiture, dit-elle sur un ton d’excuse. Est-ce qu…
- Schnauze !
coupai-je aussi paniqué qu’énervé.

Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Ne lui avais-je pas dit d’attendre mon retour ?


« Elle écoute rien ma parole ! renchérit Meyer. Tu devrais la punir pour ça. »

Non… non, surtout pas. Je ne devais pas lever la main sur elle.

« Oh, allez ! Tu sais très bien qu’elle se défendra même pas ! »

Non ! Déboussolé, je reculai d’un pas. Sofia avança, baissa la tête en signe de soumission.

- M’approche pas ! prévins-je en tremblant de tous mes membres. Retourne à la voiture !

Mais elle ne bougea pas.

- HAU AB (VA-T-EN) !

Rien à faire, elle resta plantée là où elle était. Qu’est-ce qui lui prenait ? Pourquoi n’écoutait-elle pas ? Pensait-elle qu’elle pouvait me venir en aide ? Non, il n’y avait rien à faire. La tentative d’Ikko avait lamentablement échoué et maintenant, elle était morte et enterrée. Je refusais de faire face au même drame aujourd’hui. Je reculai encore, Sofia avança, agissant tel un effet miroir.

- Arrête… soufflai-je désespéré en tendant une main devant moi comme si je pensais que ça allait la stopper.

« Passe à l’attaque, commanda Meyer d’un ton de moins en moins amusé. Elle aime se battre, défis-la ! »

- Va te faire foutre, Meyer !


Gagné par la haine, je recommençai à frapper le tronc d’arbre. Mais mes mains n’étaient presque plus en état alors je me servis de mes avant bras. Là, Sofia réagit et vint à ma rencontre. Quand je la sentis me tirer par les épaules pour m’éloigner de l’arbre, je regrettai mon geste avant même de l’avoir fait : me retournant brusquement, je lui donnai un coup en plein visage. Le choc la fit tomber à la renverse.

« Voilà ! Ça c’est bien ! »

Heurté, je me laissai tomber à genoux.

- Pardon Sofia, je… j’voulais pas…

« Bien sûr que tu voulais ! Recommence ! »


Non…

« MASSACRE-LA ! »

Je ne tenais plus. Aveuglé par la folie, je ramassai la première pierre qui me tomba sous la main et m’en servis pour m’assommer. Pendant une seconde, une seule, je n’entendis plus rien et fus plongé dans le noir.

« ... »

Je distinguai à nouveau mon entourage ainsi que la jeune femme qui me secouait doucement en m’appelant. Allongé dans l’herbe, je me redressai à demi, posai la paume de ma main contre le haut de mon front dégoulinant de sang, avec une grimace de douleur. Sofia, quant à elle, avait le coin de la lèvre ouvert. Doucement, j’approchai mes doigts comme pour essuyer la goutte de sang qui perlait à cet endroit. Mais au lieu de ça, je la saisis par le cou, me jetai sur elle et la plaquai au sol.

- T’aurais dû rester dans cette foutue voiture, idiote ! grondai-je avant d’éclater de rire.

Je me mis debout, la soulevai et la placardai contre l’arbre, si haut que ses pieds quittèrent le sol. Elle se débattit à peine. Cette espèce de pauvre esclave de merde, il n’y avait vraiment rien à en tirer.


- Défends-toi au moins, dis-je menaçant. Montre-moi que tu tiens à lui.

Je serrai davantage mes doigts autour de son cou, parcouru d’un frisson de plaisir à l’idée de voir bientôt cette saleté mourir sous mes yeux.
Humaine - Asservie
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Sofia Ashley
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Jamais 2 « sang » 3 EmptyJeu 22 Fév - 20:03
Sofia Ashley
ft. Sofia & Leiche
"Tu restes quand même Meyer..."

Jamais 2 "sang" 3
Il semblait vraiment très en colère. Quand je le vis frapper l'arbre, je m'approchai de lui pour essayer de le tirer à l'épaule. Là, tout se passa très rapidement. Il se tourna brusquement pour me coller un énorme coup de poing en plein visage. C'était comme un coup de massue, il voulait réellement me faire mal. Ma lèvre inférieur se fendit aussitôt et, complètement sonnée et surprise, je basculai en arrière avant de chuter au sol. Je pouvais sentir mon sang couler sur mon menton, puis sur mon cou, incapable de me relever tout de suite. J'entendis Meyer s'excuser, je ne comprenais plus rien... Il m'avait frappé avec la réelle intention de me blesser, puis il s'excusa... Je ne comprenais pas, c'était confus... Qaund je parvins enfin à me redresser, je le vis, une pierre à la main, se fracasser le crâne avec. Mon cœur fit un bond, je me dirigeai rapidement vers lui pour le secouer et l'appeler, tenter de le faire réagir... J'espérai qu'il reviennent à lui, j'étais complètement affolée, j'avais peur de le perdre, là, à cet instant. Soulagée, il rouvrit les yeux, l'air perdu, et approcha sa main de mon visage. Il allait essuyer le sang qui coulait dessus, et je m'apprêtai à enfouir ma joue contre la paume de sa main pour me blottir contre lui. Mais au lieu de ça, ses doigts agrippèrent ma gorge avant de me plaquer violemment au sol. Il me fixa dans les yeux avant d’annoncer que j'aurais du rester dans la voiture. Il avait entièrement, je lui avais désobéi et je méritais largement cette punition. Mais je ne reconnaissais pas Meyer, jamais il n'aurait levé la main sur moi, ce n'était pas lui. Il devait faire une crise, comme il en avait déjà parlé. Alors ce n'était plus Meyer que j'avais face à moi, mais Leiche.    

Sans aucune difficulté, il me souleva, me tenant toujours par la gorge, et me plaqua contre l'arbre. Je ne savais pas quoi faire, je sentais simplement ma respiration se couper, j'avais du mal à respirer. Il voulait que je me défende, que je montre que je tenais à Meyer... Mais je ne pouvais pas lui faire du mal. Je réalisa à cet instant que, contrairement à ce que je pensais, je ne savais pas comment réagir. Il me fixait dans les yeux, comme s'il délectait le fait que j'allais mourir, là.... Maintenant. Encore un peu et.... Ca sera bientôt fini. Je fermai lentement les yeux, me laissant mourir petit à petit. J'avais eu une belle vie, je ne regrettais rien. Et puis, au cimetière, je lui avais dit que ma vie lui appartenait, Meyer avait droit de vie ou de mort sur moi, donc s'il décidait de me tuer... Sauf que... Leiche n'était pas Meyer. Lui n'avait aucun droit sur moi... Enfin, si... Car je restais une Chienne, au final, mais il n'avait pas le droit de me tuer si Meyer n'était pas d'accord. Et je savais qu'il ne l'était pas.Je redressai le visage pour lui cracher à la figure, droit dans l’œil. Par réflexe, il dévia la tête et me lâcha pour s'essuyer. Je tombai lourdement au sol en me tenant le cou et en toussant. Mon geste allait probablement le mettre très en colère, je me préparai déjà mentalement à devoir encaisser.     

Et, en effet, il se tourna vers moi. J'étais toujours au sol, je ne pouvais rien faire d'autre que subir son coup de pied, au niveau de mon ventre. Je chutai sur le coté en crachant, j'avais vraiment mal, il ne se retenait pas. Mais il ne s'arrêta pas là, il continua de me frapper avec son pied, encore et encore. Les coups pleuvaient sans interruption, dans mon bas ventre, les cotes, le visage... Je ne pouvais rien faire... Sauf attendre que l'orage ne passait. Après plusieurs coups, il s'arrêta un instant. Le sang s'écoulait à flot de mon nez, mais il n'était pas cassé, du moins je pensais. Je rampai lentement sur le sol, en titubant, pour essayer de me redresser. Mais, toujours à quatre patte au sol, je ne faisais que tanguer sans être capable de me lever. Il n'y était pas allé de main morte. J'avais mal partout et je voyais des étoiles dans les yeux... Mais je luttais pour ne pas pleurer. Je n'allais pas lui offrir ça, et Meyer ne méritait pas de voir ça. Je ne voulais pas lui laisser le souvenir de me voir pleurer, de m'entendre le supplier, de lire la peur sur mon visage... Il n'aura rien de tout ça. Je devais protéger Meyer, et ça devait passer par ça aussi. Cette fois-ci, Meyer n'aura pas ces souvenirs, c'était hors de question.


"C'est pas parce que j'te cogne dessus que j'vais te montrer ... que... Que je tiens à lui."Je marquai une pause, le simple fait de parler me faisait mal"J'aime Meyer. Je l'aime. Et... Quand on aime quelqu'un, on choisi pas c'qu'on aime ou pas chez lui. Tu fais parti de lui, alors je t'aime toi aussi... Même si tu me cognes, même si tu me considères comme une simple Chienne, une esclave... J'm'en fiche. C'est comme ça..."

Je parvins à m'adosser contre un arbre pour me redresser lentement. Mes jambes tremblaient, mon bras ballant le long de mon corps, j'essuyai mon visage avec mon autre main, en vain, le sang revenait encore. Je levai la tête pour le regarder, attendant simplement la suite...
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Constantine Meyer
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Jamais 2 « sang » 3 EmptyMar 27 Fév - 0:08
Constantine Meyer
Et ça allait être beaucoup plus facile que prévu car Sofia ne prit même pas la peine de se débattre. Elle se contenta de rester immobile, les bras le long du corps, en suffoquant. J’aurais préféré qu’elle se batte comme elle savait si bien le faire mais si tel était son désir, alors… Je resserrai mon emprise, un sourire au coin des lèvres. Je croyais atteindre mon but en voyant son visage virer de plus en plus au rouge, mais elle releva soudain la tête et me cracha à la figure. Surpris, je la lâchai et m’essuyai d’un revers de manche. Je devais avouer que je ne m’y attendais pas. C’était vraiment à chier comme façon de se défendre ! Énervé, je me jetai sur Sofia et la ruai de coups. Si elle voulait que ça se passe comme ça, elle allait être servie ! Au fond de ma tête, j’entendais Meyer me hurler d’arrêter mais plus la haine me montait à la gorge, moins sa voix me parvenait. J’avais le contrôle désormais et il était trop faible pour se manifester avec autant d’énergie que moi. C’est pourquoi j’en profitai pour me déchaîner sur Sofia pendant que je le pouvais.
Mes poings me faisaient mal. Cet idiot avait tellement frappé dans l’arbre tout à l’heure que je sentais à peine la jointure de mes doigts. Pendant que je faisais une pause, Sofia se mit à ramper au sol pour s’éloigner de moi. Elle essaya de se mettre debout, sans succès, et resta à quatre pattes pour reprendre un peu ses esprits. Comme si j’allais lui laisser le temps de respirer. Je commençai donc à la rejoindre à pas décidés.


- C’est pas parce que j’te cogne dessus que j’vais montrer… que… que je tiens à lui, dit-elle, me stoppant dans ma lancée.

Ah bon ? Comment allait-elle s’y prendre alors ? En se laissant torturer ? Meyer n’apprécierait sûrement pas que je fasse du mal à sa petite Sofia. Alors comment ?


- J’aime Meyer, reprit-elle. Je l’aime. Et… quand on aime quelqu’un, on choisit pas c’qu’on aime ou pas chez lui.

Où voulait-elle en venir ?

- Tu fais partie de lui, alors je t’aime toi aussi… Même si tu me cognes, même si tu me considères comme une simple chienne, une esclave… j’m’en fiche, c’est comme ça.

Elle me fit face, s’adossa contre un arbre en se servant du tronc pour se redresser. Puis elle leva le visage vers moi et attendit ma réponse. Ne pouvant plus me retenir, j’éclatai d’un grand rire. Il me fallut un bon moment avant de me calmer. C’était vraiment n’importe quoi ! A la fois amusé et de plus en plus irrité, je réduisis la distance qui nous séparait et attrapai Sofia par les cheveux.

- T’es vraiment trop conne !

De ma main libre, j’attrapai son bandeau et le lui arrachai. Son regard en disait long, c’était rare. Mais je m’en fichais complètement. D’un geste brutal, je jetai la jeune femme par terre et, avant qu’elle ait l’idée de se relever, je posai un pied sur sa tête pour qu’elle reste bien au sol. Je me penchai pour la regarder, pointai un doigt menaçant sur elle.

- Tu devrais avoir honte, Dummerchen (imbécile).

J’appuyai un peu plus sur sa tête. Elle émit un petit gémissement de douleur, ce qui me fit décrocher un nouveau sourire.

- Tu t’rends pas compte à quel point c’est dur de vivre avec un boulet comme toi.

Je serrai les poings, pris d’un soudain accès de rage.

- Tu crois qu’il a le temps de s’occuper d’une gamine sans cervelle ? m’écriai-je de moins en moins patient. Tu crois le rendre heureux tous les jours ? Tu rêves, ma pauvre ! Tu sers à rien ! A RIEN !

Je retirai mon pied, me baissai pour la prendre par le col de sa robe. Puis je la soulevai à demi et recommençai à la frapper.

- Tu sais c’que tu devrais faire ? Lui demander de creuser ta propre tombe et t’enterrer vivante ! C’est tout c’que tu mérites, espèce de…

Je me tus, me figeai un instant et soupirai de rage en détournant la tête.

- Ferme ta gueule, Meyer ! Tu sais très bien que j’ai raison !

Je lâchai Sofia et me pris la tête dans les mains. Qu’est-ce qu’il pouvait être emmerdant quand il s’y mettait !

- Fick dich, Arschloch (Va te faire foutre, connard) ! Ton père aurait dû tenir parole et t’interner pendant qu’il était encore temps !

J’attrapai Sofia par le bras et chassai Meyer de ma tête. Du moins, je crus le faire mais j’eus comme une décharge dans la main qui me fit lâcher la demoiselle. Ah il voulait jouer à ça…

- Écoute-moi bien, Hund (la chienne), dis-je en posant un genou à terre. Tu ferais mieux d’obéir à ton maître si tu veux pas mourir tout d’suite.

Je la saisis par le cou sans toutefois le serrer, et approchai mon visage tout près du sien.

- Tu veux récupérer l’autre imbécile ? demandai-je d’une voix faussement aimable. Alors j’te conseille de te relever et de te battre.

Je scrutai un moment ses yeux bleus. Le soleil se couchait, ce qui leur donnait une étrange couleur violette. Je détournai le regard, trop perturbé par ce que je voyais, et me concentrai plutôt sur sa lèvre en sang.

- Il suffit juste de me neutraliser et il reviendra. Enfin… peut-être.

Je lâchai un petit rire, me rapprochai encore. On pouvait à peine passer une feuille de papier entre nos deux visages.

- Mais peut-être que tu préfères rester avec moi, ajoutai-je à voix basse. Peut-être que t’aimes ça, te faire tabasser, parce que t’en as toujours eu l’habitude et tu n’peux plus t’en passer.

Mes lèvres effleurèrent les siennes, et je passai le bout de ma langue dessus pour récupérer le sang qui s’en écoulait encore.

- Peut-être même que tu veux plus que ça…

Je la repoussai soudainement et me redressai en reculant d’un pas. Puis je ramassai un caillou et le lui balançai dessus.

- Allez, bouge-toi ! ordonnai-je de plus en plus hors de moi.
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Sofia Ashley
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Jamais 2 « sang » 3 EmptyMar 27 Fév - 0:54
Sofia Ashley
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"Adieu, Meyer..."

Jamais 2 sans Toi

Je me doutais bien que de simples mots n’allaient pas le résonner. Il se mit à rire, un rire de fou.. Véritablement. Puis il s'approcha de moi, à grands pas. Je pouvais clairement lire dans ses yeux qu'il avait l'intention de me faire du mal, encore. J'étais encore trop sonnée, je ne pouvais pas réagir lorsqu'il m'attrapa les cheveux avec fermeté. Il m'arracha le bandeau, pour me fixer dans le yeux. Je défiai son regard, mais il me jeta rapidement à terre. Je toussai avant de prendre de grandes inspirations, puis je le vis se baisser vers moi pour pointer un doigt menaçant comme on le ferait pour gronder un chien. Son pied sur mon visage, je ne pouvais plus bouger, je n'avais pas d'autres choix que d'écouter les horreurs qu'il balançait. C'était dur à écouter, même si je savais que ce n'était pas Meyer, c'était sa voix, son visage... Ca me faisait mal dans mon cœur. Mais pour protéger Meyer, je ne devais pas pleurer, je ne devais pas montrer que ça me faisait du mal. Il hurlait toujours de plus en plus fort, des choses horribles, comme le fait que je n'étais qu'un boulet pour Meyer, qu'il n'avait pas le temps de s'occuper de moi, d'une fille sans éducation, une idiote... Il avait peut être raison.... C'était pour ça que j'apprenais à lire, chez Andréa ! Pour lui, pour Meyer, et uniquement pour lui, je voulais être quelqu'un... Je voulais être....

Il se prit la tête entre ses mains, me laissant libre. J'esquissai un faible sourire en l'entendant gueuler de rage. Au fond, Meyer était toujours là, et il se battait. Ca prouvait bien que Leiche ne savait pas de quoi il parlait. Il ne pouvait pas savoir ce qu'il y avait entre Meyer et moi, ce lien si fort que nous avons tissé. J'essayai de me redresser, en vain. Leiche me saisit le cou, sans serrer, cette fois-ci. Il me menaça, encore, me traitant de Chienne qui devait obéir aux ordres, et que si je voulais récupérer Meyer, je devais me battre. Il me regarda à nouveau dans les yeux, je fis de même, cherchant toujours le véritable lui au plus profond de ses yeux. Son visage s'approcha du mien, je pouvais sentir son souffle, ses lèvres proches des miennes. C'était comme à l'arène, où il m'avait embrassé. Mais cette-fois ci, il ne fit pas la même chose, à la place, il m'annonça que, peut être, je le préférais lui. Que je n'étais bonne qu'à prendre des coups, et que j'aimais ça, que j'avais l'habitude. Oui, j'aimais me battre, c'était dans mon sang, de combattre. Mais surement pas contre lui. Sa langue passa sur mes lèvres, j'ignorais ce qu'il faisait, j'avais vraiment peur, un instant, qu'il allait me faire des saloperies. Franchement, entre ça ou prendre des coups... Il me repoussa finalement, je soupirai de soulagement tandis qu'il reculait. Il récupéra un caillou pour me le balancer dessus, gueulant encore une fois que je devais combattre, avant de s'approcher à nouveau.

Je me relevai péniblement, prenant une position défensive. Meyer frappait toujours… Ou plutôt Leiche. Je me refusais de lever la main sur lui, c’était hors de question. J’esquivai et je parai ses attaques, je ne faisais que le contenir, c’était probablement ce que voulais Roy. En fait, je n’en savais rien… J’étais incapable de savoir ce que voulait mon ancien Maître, à qui j’avais promis la fidélité même dans la mort, et j’étais incapable de savoir comment gérer Meyer. J’avais un sentiment de colère qui montait en moi. J’étais en colère contre moi-même, et contre Leiche, qui, petit à petit, gâchait la relation si précieuse que j’avais avec Meyer. Je me disais que plus rien ne pourrait être comme avant, qu’il ne pourra pas surmonter le fait de m’avoir fait du mal, que… Qu’à cause de lui, Meyer n’aura jamais droit au bonheur. Il privait l’homme que j’aimais le plus au monde de ce que je voulais justement lui offrir. Je grognai, la rage en moi, mes instincts primaires bouillonnaient, la bave coulait sur mon menton, se mêlant au sang qui s’échappant de ma lèvre. Je parai son coup, déviai son poing vers l’intérieur, avec son propre élan, avant de lui asséner un violent coup de genou dans le ventre. Je n’arrivai plus à réfléchir, la colère le faisait pour moi, je voulais juste… faire disparaître Leiche. Il se pencha en avant, suite au coup, j’en profitai pour lui coller un coup de coude au niveau la tempe. Il était sonné, et je reculai, poussant toujours ces horribles grognements. J’écartai les bras, toutes griffes dehors et attendis la suite. Je ne savais pas ce qu’il pensait, mais il semblait ravi, peut-être parce que j’avais enfin pris la décision de me défendre. Cet immense connard avait obtenu ce qu’il voulait, je frappais sur le corps de l’humain auquel je tenais.




Il ne fallut que quelques secondes à Leiche pour reprendre conscience et foncer sur moi pour frapper, encore et encore. Je reculai face à cet assaut, très peu de ses coups parvenaient à me toucher. Sauf que… A force de reculer, et comme je n’avais pas analysé mon environnement, je n’avais pas remarqué le fossé derrière moi. Je perdis l’équilibre, cherchant à me rattraper à quelque chose, en vain. Tout se déroula rapidement, à cet instant. Je tombai. Dans le vide. Je me souvins qu’un jour, je devais avoir quoi… Quinze ans ? Une discussion avec Roy, quand je lui avais demandé ce que pouvait ressentir ceux que je tuais, juste avant de mourir. Il m’avait dit que, peut-être, comme dans les films, ils voyaient leur vie défiler devant leurs yeux. C’était des conneries. Là, à cet instant, je me disais juste que j’allais m’écraser en bas et mourir. Puis le choc. Puis une immense douleur. Je poussai un hurlement, tant elle était forte, puissante et profonde. Une douleur froide qui me rappelait ce mafieux et son Katana, la lame froide de son arme qui avait transpercé de part et d'autre mon corps, qui s'était interposé pour sauver Roy. Je n’arrivais plus à bouger, je ne voyais plus rien, ou alors je ne savais plus si je voyais quelque chose ou non, j’étais comme aveuglée…. Une lumière blanche. Puis des formes floues. J'avais oublié que Leiche avait arraché mon bandeau, et regarder le ciel me faisable mal aux yeux. Je les baissai lentement, pour voir ce qui pouvait être à l’origine de cette douleur au niveau de mon flanc droit. On aurait dit… une sorte de barre de fer, comme celles qu’il y avait dans le béton. Je devais être tombée sur les restes d’un bâtiment, ou quelque chose comme ça. C’était foutu, avec ça dans le corps, j’allais crever, je n’avais aucune chance. C’était fini.

Je sentais le sang remonter dans ma bouche, pour ne pas m’étouffer avec, je toussais, parvenant à peine à tourner la tête de côté. Je ne sentais plus mes jambes, ni mes bras, ni rien d’autre en fait. Je ne n’arrivais même plus à respirer, ça ressemblait davantage à des gargouillis… Je… Je ne voulais pas mourir. Je voulais vivre, je voulais encore vivre ! Je voulais vivre pour rester auprès de Meyer, je voulais encore vivre pour lui ! Sans savoir pourquoi, je pensais à Wilson. A notre combat, puis à tout ce qu’il m’avait dit. Je m’étais battu contre lui pour protéger Meyer, pour qu’aucun sauvage ne s’en prenne à lui. Il m’avait dit que, simplement, si Meyer ne me faisait pas de mal, ils n’avaient aucune raison de venir me chercher. Si Wilson me voyait maintenant… Je me demandais bien ce qu’il dirait. Que j’avais tort, finalement ? Que tous les maîtres étaient cruels envers leur esclave ? Non, pas Meyer, ce n’était pas sa faute… Et il ne méritait pas la vie qu’il avait actuellement. C’était un homme bon, quelqu’un de bien, quelqu’un qui était prêt à se sacrifier pour éliminer Leiche. Il méritait une vie heureuse… Alors, la dernière chose que je pouvais faire pour lui… C’était de résister, de ne pas pleurer, de ne pas montrer un visage terrifié. Je ne voulais pas que la dernière chose qu’il voyait de moi était des larmes et de la tristesse. J’étais heureuse avec lui, je l’étais réellement… Alors il devait me voir sourire, une dernière fois. J’esquissais alors, non sans difficulté, un sourire sur mes lèvres…De toute façon… Si j’étais encore en vie quand il viendra me récupérer, impossible de savoir si ça allait être Meyer ou Leiche.L’un… comme l’autre… J’allais pouvoir montrer à Meyer que… Malgré tout… Que… J’étais heureuse, jusqu’à la fin… et que j’emmerdais Leiche… Car… Jusqu’à la fin… Jusqu’à la fin, même si… j’allais mourir… Jusqu’à la fin… Je… Je l’aurais aimé. J’aimais Meyer… Je l’aimais comme… Je l'aimais, tous simplement.


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Constantine Meyer
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Jamais 2 « sang » 3 EmptyMer 28 Fév - 21:31
Constantine Meyer
Elle se releva difficilement, avant de se mettre en position défensive. J’attendis un instant et attaquai. Évidemment, elle était bien trop abattue pour riposter alors elle ne fit que contrer et esquiver. Mais elle se débrouillait encore bien pour quelqu’un qui venait de prendre une raclée ! Cela eut le don de m’énerver encore plus, alors j’oubliai complètement mes douleurs aux mains et frappai plus fort. Je crus qu’elle allait céder mais au moment où je voulus la frapper au visage, elle bloqua mon poing, se mit à grogner et me donna un coup de genou dans le ventre. Je me pliai en deux et Sofia en profita pour enchaîner avec son coude en plein dans ma tempe. Je m’effondrai, sonné. Je ne m’attendais pas à ce qu’il lui reste assez de force. Cette garce allait me le payer !
Rongé par la haine, je me relevai et lui fonçai dessus. Elle esquiva et contra encore, tout en reculant pour m’empêcher de l’atteindre. Mais j’avançais, si vite qu’elle faillit trébucher plusieurs fois. Et je voyais le fossé se rapprocher derrière elle. Si j’arrivais à la pousser jusque là, je n’aurais qu’à la regarder tomber et s’écraser en bas comme une vulgaire poupée de chiffon. A cette pensée, je me mis à rire sans cesser de donner des coups. Plus que deux mètres… Je baissai le regard sur son pied droit qui allait atterrir dans le vide, le levai juste à temps pour voir ses yeux s’écarquiller de stupéfaction en se rendant compte qu’elle chutait.


« RATTRAPE-LA ! »

Un frisson me parcourut le corps tout entier et pendant un instant, j’eus comme l’impression de perdre le contrôle. Il suffit justement de cet instant pour me jeter en avant, la main tendue vers Sofia. Mais c’était trop tard. Elle tomba. Entraîné dans mon élan, je chutai aussi et fis un rouler-bouler jusqu’en bas. J’entendis la jeune femme hurler puis plus rien.
Quand je rouvris les yeux, je mis un moment avant de me rappeler où je me trouvais. Les arbres à moitié dénudés de la forêt laissaient passer les derniers rayons de soleil qui éclairaient ce qui ressemblait aux restes d’une petite bâtisse. Sûrement la cabane d’un chasseur ou quelque chose dans le genre. Il me fallut encore un certain temps avant de réaliser ce qu’il venait de se passer. Puis je me retournai et ouvris des yeux ronds.


- Sofia… murmurai-je choqué.

Elle était là, allongée sur le dos, immobile. Une barre d’armature lui traversait le ventre.


- SOFIA !

Horrifié, je me précipitai, me laissai tomber à genoux près d’elle. Cet espèce de salaud était allé trop loin, encore une fois ! Je savais que ça allait arriver, je le savais ! Et voilà où ça nous menait ! Une tache de sang s’agrandissait autour de sa blessure et elle respirait à peine. Mais… mais elle souriait. Mon cœur rata un battement. Pourquoi souriait-elle ? Pour me montrer qu’elle allait bien ? Non, elle n’allait pas bien du tout ! Alors quoi ? Pour me prouver qu’elle était heureuse, même après ce qu’il venait de se passer ? Impossible. Elle ne pouvait pas répondre de cette façon, c’était totalement illogique, anormal ! Un petit gémissement de douleur de sa part me fit réagir. Je la pris par les épaules et me penchai sur elle.

- Sofia… Sofia ! m’exclamai-je paniqué.

Elle entrouvrit les yeux, je posai ma main ensanglantée sur sa joue.


- C’est moi, j’suis là, assurai-je en essayant de contrôler les tremblements dans ma voix. Je… t… tu vas t’en sortir, d’accord ? Surtout, tu t’endors pas ! So… SOFIA ! criai-je en la voyant refermer les yeux.

Je la secouai mais me stoppai net en la voyant pâlir. Je ne savais pas quoi faire. Elle avait cette barre dans le ventre et je ne savais absolument pas comment l’aider à s’en débarrasser. D’autant plus que si je parvenais à la lui enlever, elle se viderait plus rapidement de son sang. Je ne connaissais pas les gestes de premiers secours, et encore moins dans ce genre de cas. De plus en plus angoissé, je fouillai désespérément dans mes poches à la recherche de quelque chose qui pourrait m’aider. Mais un paquet de mouchoirs et un briquet ne m’aideraient en rien. En retirant ma main, je fis tomber mon téléphone portable par terre. Les pompiers. Je devais les appeler. Non ! Si jamais j’emmenais Sofia se faire soigner à l’hôpital ou chez le vétérinaire, quelqu’un se rendrait compte qu’elle n’était pas une hybride et nous aurions de sérieux problèmes… Si elle restait en vie.


- Fait chier !

Je laissai tomber le portable, étui ouvert. C’est là que j’aperçus un petit bout de papier qui dépassait de la pochette porte-carte. Je le retirai et lus un numéro dessus. C’était celui de Cathy, la gentille infirmière que Sofia et moi avions rencontré à l’hôpital. Bien sûr ! Elle seule pouvait nous aider. Je l’appelai donc en espérant qu’elle ne soit pas occupée.

« Allô ? »

J’avais de la chance, beaucoup de chance. Je lui expliquai brièvement la situation en essayant de me calmer pour être bien compris, mais ne parlai pas de la façon dont les choses s’étaient déroulées. Je mentis en disant que nous nous étions fait agresser et que Sofia était tombée. Je détestais ça mais je ne pouvais pas révéler mes problèmes psychologiques au risque de faire fuir l’infirmière. Cette dernière me demanda où nous nous trouvions. Je lui décrivis les lieux et elle répondit qu’elle serait là dans une dizaine de minutes. C’était beaucoup trop mais je n’avais pas le choix. Après avoir raccroché, je rangeai le téléphone dans ma poche et me tournai vers la blessée. Malgré l’épaisseur de la barre d’armature, elle continuait de perdre du sang. Elle était pâle comme un linge et elle tremblait. Sans trop savoir si c’était le bon geste à adopter, j’enlevai ma veste et la déposai sur elle. Puis je retirai mon pull et le tee-shirt que je portais dessous, et me servis de celui-ci pour appuyer sur la plaie. Il ne devait pas faire plus de dix degrés mais je m’en fichais complètement.

- Sofia… murmurai-je en me penchant sur elle. Sofia, t’es là ?

Je vérifiai son pouls. Elle vivait encore. Soulagé mais pas trop, je posai ma main libre sur son front, l’autre appuyée sur son ventre pour empêcher l’hémorragie. Je me sentais mal, tellement mal. Tout ça, c’était de ma faute. Avec Ikko, je n’avais pas pu me rendre compte à temps que j’avais fait une bêtise. Là, pour une obscure raison, Meyer s’était volatilisé… malheureusement pas assez vite pour que je puisse rattraper Sofia. J’avais la boule au ventre, le cœur serré, les mains tremblantes et la tête prête à exploser. Je n’arrivais pas à croire à ce que je voyais et en même temps, je savais pertinemment qu’un jour, je ferais une bêtise avec Sofia. J’avais le maigre espoir que ça n’arrive jamais…

- Sofia, je… j’suis désolé, j’voulais pas… balbutiai-je sans trop savoir quoi dire.

Quel crétin… Évidemment que je ne le voulais pas...
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Sofia Ashley
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Jamais 2 « sang » 3 EmptyMer 28 Fév - 22:43
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"Tu es mon Meyer..."

Jamais 2 "sang" 3
Un sourire. Un seul et unique sourire. C'était le même que j'avais offert à Roy, quand je m'étais interposée entre lui et le mafieux qui m'avait transpercé avec son Katana. Je fermai les yeux, prête à dormir, j'étais drôlement fatiguée, un petit somme me ferait peut être du bien. Les yeux clos, plus un seul bruit, sauf... comme un bruit de la mer. C'était vraiment apaisant, tellement que je me sentais partir. J'avais de plus en plus de mal pour respirer, le temps semblait être au ralenti. Je rouvris les yeux lentement, croyant avoir entendu Meyer crier mon nom. Ou alors c'était Leiche... Qui gueulait encore comme un hystérique. Je fermai à nouveau les yeux, je n'avais, de toute façon, pas la force de les garder ouvert. Et puis avec cette lumière qui m'agressait, je préférai nettement les avoir clos. J'entendis ensuite des bruits de pas venir dans ma direction. Il devait venir m'achever, c'était le mieux à faire de toute façon. Je priai simplement pour qu'il ne me fasse pas souffrir davantage, j'avais si mal... Si mal... Cette douleur m'arracha un gémissement. Meyer posa ses mains sur mes épaules avant de crier mon nom, encore. Ce ton paniqué, ce timbre de voix... C'était lui. Mon sourire s'élargit, heureuse de le retrouver. Je me souvins qu'un jour, Roy m'avait dit qu'on réalisait à quel point on tenait à quelqu'un quand on était sur le point de le perdre. J'avais survécu quand cette lame m'avait embrochée, et à mon réveil, en voyant le visage de Roy, j'avais pleurée comme jamais je n'avais pleurée, heureuse au point de le serrer dans mes bras et mordre ses vêtements pour le garder contre moi. Mais avec Meyer, c'était différent. Je savais déjà, chaque jour, à quel point je tenais à lui. Alors ça me faisait moins mal, moins de peine...    

Dans un effort, j’entrouvris les yeux pour lui faire comprendre que je l'avais entendu. S'il m'appelait, je devais répondre... Il posa sa main contre ma joue. Elle était si chaude, c'était agréable. Je blotti doucement mon visage contre la paume de sa main. Il essayait de me rassurer, de me faire comprendre que Leiche était parti. Mais je le savais déjà, je connaissais Meyer et je savais que c'était bel et bien lui, maintenant. Il me disait ce genre de phrase que j'entendais dans les films. Il me disait que j'allais m'en sortir, alors qu'il n'y croyait peut être pas lui même. C'était mignon... Meyer était mignon, de toute façon. Derrière sa tronche de grincheux se cachaient toutes les attentions qu'il portait à mon égare. Les promenades le matin, les entraînements, les Taiyaki qu'il m'achetait, les après-midi dessins animés qu'il passait avec moi... Il était rempli à ras bord de délicatesse et de gentillesse. J'étais vraiment heureuse, vraiment. Je le regardai encore un peu, avant de fermer les yeux. Il faisait drôlement froid et j'avais sommeil. Il ne voulait pas que je m'endorme, mais... J'étais trop fatiguée, je ne pouvais pas lui obéir. Il me secoua, ce qui me fit grimacer de douleur, poussant un nouveau gémissement. Il s'arrêta aussitôt, remarquant que ça me faisait mal. Il semblait en colère... Je l'entendis s'agiter à coté de moi. Des choses qui tombaient par terre, il devait fouiller dans ses poches pour chercher son téléphone.

Je ne pouvais pas aller à l'hôpital, je n'étais pas humaine. Je ne pouvais pas aller chez le vétérinaire, je n'étais pas hybride. Peut être Yoshikazu... Avec son aide à lui, s'il m’emmenait chez Kenichi, je pourrais peut être... Non, vu le trajet... Je devais me rendre à l'évidence, j'étais foutue. J'entendis Meyer parler au téléphone, il prononça, dans la conversation, le nom de Cathy. Ah... C'était une bonne idée, ça. Cette humaine était vraiment très gentille, elle allait faire de son mieux, si elle venait à temps. Lorsqu'il raccrocha, il déposa son manteau sur moi. Il était fou, il faisait vraiment très froid... Si froid que je sentais la fatigue me gagner de plus en plus et tremblais de partout. Il appuya ensuite sur ma blessure pour m'éviter de perdre trop de sang. Il m'appela une nouvelle fois, pour vérifier si j'étais encore en vie. D'ailleurs, il vérifia mon pouls avant de poser sa main sur mon front. Il me faisait horriblement de peine, je l'entendis balbutier des mots, il s'en voulait, évidemment. J'ouvris doucement les yeux, dans un ultime effort. Je ne pouvais pas laisser mon maître ainsi... Enfin, Meyer. Je levai ma main tremblante pour la poser sur sa joue, un mince sourire aux lèvres.  


"Evidemment... Que tu voulais pas..."

Je ne savais pas s'il m'entendait, je n'arrivais pas à parler fort. Je marquai une pause.

"C'est... ma faute. J'aurais du t'obéir... Je dois t'obéir... Une nouvelle pause, je le regardai dans les yeux "J'ai froid, Meyer..."

Mon visage était proche du sien. Je ne pouvais plus le quitter des yeux, sa chaleur me faisait du bien... Lentement, j'approchai son visage du mien, avec ma main. Et, toujours aussi lentement, je fermai les yeux avant le contact de ses lèvres sur les miennes. Leiche n'allait surement pas être la dernière personne à m'embrasser. Ca allait être Meyer. Ca devait être Meyer... Je laissai durer un peu, avant de reposer ma tête sur le sol, à bout de force. Il était encore tout proche de moi, je sentais son souffle...

"...Je t'aime."
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Jamais 2 « sang » 3 EmptySam 3 Mar - 14:54
Constantine Meyer
J’étais en train de me demander si je n’allais pas rappeler Cathy pour lui demander où elle en était quand Sofia ouvrit à demi les yeux. Tremblante comme une feuille, elle leva une main et la posa sur ma joue, sans quitter son sourire. Elle murmura quelque chose. Je me penchai un peu plus mais ne parvins pas à saisir le sens de ses mots. Tant pis, je n’allais pas lui faire répéter, elle devait se ménager au maximum jusqu’à l’arrivée de l’infirmière. Pourtant, elle ouvrit de nouveau la bouche.

- C'est... ma faute, souffla-t-elle avec tristesse. J'aurais du t'obéir... Je dois t'obéir…

Non, ça, c’était ce que voulait Meyer, pas moi.

- J'ai froid, Meyer…

Je me rapprochai encore. J’étais presque allongé au sol. J’aurais bien pris Sofia dans mes bras pour la réchauffer mais je ne pouvais pas la bouger à cause de la barre d’armature. Elle devait se contenter de ma veste. Pour ma part, je commençais aussi à trembler de froid mais ce n’était pas important. Au pire, j’attraperais un rhume. Je ne me souciais plus de rien à part de l’état de santé de la jeune femme. Allait-elle vraiment s’en sortir ? Cathy arriverait-elle à temps ? Je me sentais tellement mal que j’en avais presque la nausée. La main de Sofia sur ma joue était glacée. Son regard cherchait le mien avec difficulté. Toute sa joie de vivre et sa vivacité avaient disparu, c’était vraiment une vision douloureuse. En fait, je réalisais à quel point je tenais à Sofia parce que la vie la quittait peu à peu. Avec Ikko, c’était allé tellement vite que j’avais commencé à la regretter seulement après l’avoir enterrée. Je ne voulais pas que Sofia meurt. Je voulais qu’elle reste avec moi ! Et je voulais lui dire tout ça mais je demeurais à présent incapable de sortir le moindre mot de ma bouche. J’avais la gorge si serrée que même le fait de boire me paraissait être une épreuve insurmontable.
Le visage de Sofia était tout près du mien. Son souffle court et tiède sur ma peau me faisait davantage frissonner. Elle sentait bon la pomme… Dans un état second, je réagis à peine quand elle m’attira doucement à elle, et me laissai donc faire sans trop savoir ce dont j’avais envie, là, maintenant. C’était un peu bizarre. Quand elle m’avait avoué la vérité sur sa condition d’humaine, je ne m’étais pas posé de questions à propos de notre relation. D’autant plus que nous n’avions pas changé nos habitudes. Pour moi, elle était juste Sofia et quoi qu’elle soit, je ne changerais pas d’avis à son sujet…
Jusqu’à maintenant.
Parce que j’allais peut-être la perdre, parce qu’elle continuait à sourire même si elle était blessée par ma faute, parce que je n’imaginais pas une seule seconde pouvoir continuer sans elle. C’était ma Sofia, la seule à m’aimer pour ce que j’étais. C’est pourquoi quand elle réduisit la distance entre nos deux visages et qu’elle m’embrassa, ce fut comme si mon cœur allait sortir de ma poitrine. Au plus profond de moi, j’en avais peut-être envie depuis longtemps. En fait, surtout depuis que Meyer lui avait volé ce baiser à l’arène l’autre soir. Ça avait été dur à digérer sur le coup. Puis j’avais oublié. Et maintenant… c’était Sofia qui agissait.


- Je t’aime… murmura-t-elle après avoir laissé sa tête reposer au sol, épuisée.

Contrairement aux nombreuses fois où elle me l’avait dit, l’impact de ses mots n’était plus le même aujourd’hui. Car j’avais toujours cru qu’il s’agissait d’affection banale de la part d’une personne asservie pour son maître. Je m’étais trompé sur ses sentiments, et largement fourvoyé sur les miens. Alors, au risque de ne plus pouvoir agir si elle succombait, je posai à mon tour ma main sur sa joue et lui rendis son baiser. Un long et doux baiser au goût de sang et d’émotion.


- Meyer ! Meyer, où êtes-vous ?

Cathy. Je me redressai, scrutai les alentours. J’entendais des pas au loin, plus au dessus, et des voix. Celle de l’infirmière et d’un homme. Mon cœur s’emballa. Je faisais à peu près confiance à Cathy – de toute façon je n’avais pas vraiment le choix – mais qui était ce type qui l’accompagnait ? La jeune femme m’appela encore et je répondis pour la guider. Ils contournèrent la butte pour nous rejoindre et nous regardèrent tour à tour comme si nous venions d’une autre planète. Je vis tout de suite qu’elle ne croyait pas un traître mot de ce que je lui avais raconté au téléphone. Mais je ne fis aucune allusion à ce sujet et la suppliai de s’occuper de Sofia. Elle avait amené pas mal de matériel. Comme elle remarquait que je scrutais l’inconnu d’un œil soupçonneux, elle expliqua qu’il s’agissait de son frère et qu’il était fiable.
Premièrement, elle examina Sofia pour s’enquérir de son état actuel. Comme la barre d’armature la traversait au niveau de la hanche, il y avait peu de chance qu’un organe soit touché. De toute façon, si cela avait été le cas, elle n’aurait peut-être pas pu tenir jusque là. Elle voulut ensuite savoir si je lui avais fait quelques premiers soins et je répondis que j’avais seulement appuyé sur la plaie pour empêcher hémorragie. Très professionnelle, elle donna les directives à son frère qui ouvrit une grande mallette près d’eux et lui fit passer divers instruments.


- Habillez-vous, Meyer, vous allez finir tétanisé de froid et j’ai besoin de vous, conseilla Cathy.

Je ne me le fis pas répéter et remis donc mon pull et ma veste. Le tee-shirt était bon pour aller à la poubelle. Puis je me décalai pour leur laisser le champ libre mais restai quand même près de Sofia, ma main dans la sienne, l’autre sur le haut de son crâne. D’abord, Cathy s’occupa de nettoyer les contours de la blessure pour avoir une meilleure vision des dégâts. Pendant que son frère ouvrait une autre mallette dans laquelle reposait une disqueuse, l'infirmière anesthésiait la zone. Elle me demanda alors d’essayer de tourner Sofia sur le côté en même temps que la barre d’armature. Son frère m’aida, sous les cris de douleur de la jeune femme. Une fois maintenue, il fit les derniers réglages sur l’outil et commença à couper la barre. Dans le même temps, Cathy préparait déjà de quoi suturer. Quand l’outil rentra en contact avec la barre, des étincelles jaillirent et je détournai la tête pour ne pas m’en prendre dans les yeux. Il coupait si près du dos de Sofia que j’avais peur qu’il la touche, ou même que la barre chauffe et qu’elle la brûle. Heureusement, il savait ce qu’il faisait et bientôt, je pus dégager le reste des débris de fer qui jonchaient le sol autour de nous.
Vint ensuite le moment de retirer la barre d’armature. D’abord, le frère de Cathy se servit d’une énorme pince pour couper la barre au plus près de la blessure, et ainsi éviter qu’elle brûle Sofia de l’intérieur lors de l’extraction. L’infirmière me demanda de bien maintenir Sofia pendant cette étape car elle risquait de beaucoup bouger. Et ce fut le cas. Mais je ne la laissai pas faire et la tint fermement, essayant de ne pas faire attention à ses cris qui me déchiraient le cœur. L’opération sembla durer des heures. Pourtant, il ne fallut qu’une minute ou deux pour libérer Sofia de ce fardeau. La douleur était tellement insupportable qu’elle perdit connaissance. Cathy s’occupa de suturer la plaie puis elle annonça que nous pouvions enfin déplacer Sofia. L’idée de rejoindre mon appartement ne me semblait pas très bonne. Ce n’était pas très discret et je voyais déjà le voisin du dessous venir nous voir pour savoir ce qu’il se passait. Cathy proposa de nous rendre chez elle. Elle habitait une petite maison en banlieue. L’accès serait plus facile et il se situait plus proche de notre position actuelle. Comme Sofia était toujours inconsciente, nous profitâmes de ce moment pour partir. J’aidai à ranger le matériel puis je pris la blessée dans mes bras et nous rejoignîmes la route. Un monospace était garé derrière ma voiture. J’installai Sofia à l’arrière, elle aurait plus de place que dans la boîte de conserve qui me servait de transport. Cathy se plaça à côté d’elle et son frère prit le volant. Agité et angoissé à l’idée de me séparer de Sofia même pour quelques minutes, je m’installai dans ma voiture et suivis les autres jusqu’à destination.

[Fin]
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