Aux Chiffons des Hybrides [pv Ezekiel]

Chandler haussa les sourcils, étonné de l'interruption de l'inu. Il ne releva pas sur l'instant, terminant ce qu'il avait commencé tout en fixant l'hybride de ses yeux bleus, le coin de ses lèvres se relevant du côté gauche. Il s'agissait d'un tic qui ressortait parfois quand l'homme entendait quelque chose qui l'amusait ou le gênait, ou bien les deux, comme en cet instant précis. Loin d'être pudique, le brun n'avait rien d'un exhibitionniste et son ex-femme ne l'avait pas habituée à déambuler en petite tenue dans leur appartement – même s'il ne lui en aurait pas tenu rigueur. Ezekiel, de toute évidence, n'éprouvait pas ce genre de soucis et préférait sentir son corps libre de toute mouvement, sans qu'il ne soit entravé par des vêtements. Il s'imaginait que les hybrides ne devaient pour la plupart pas apprécier de se retrouver nus – ou presque – s'ils en avaient l'occasion, un grand nombre d'entre eux servant les désirs parfois déviants de leur propriétaire, mais le chien ne semblait pas touché par ce malaise d'après ses dires. Chandler hocha la tête d'un air entendu même s'il n'osait pas aller à s'imaginer l'hybride en caleçon – il le connaissait  à peine – mais ce genre de choses se produirait sûrement à l'avenir puisqu'ils allaient tous les deux résider dans un appartement pas si grand que cela.

─ Hm... D'accord ? Si tu te sens plus à l'aise comme ça..., répondit-il d'un air incertain. Je n'ai pas l'habitude de côtoyer des... mâles dénudés, on va dire. Tant que personne d'autre que moi n'est présent quand ça arrive... Évite ça quand j'aurai des invités.

Il tentait de ne pas enfermer le jeune homme dans des règles strictes sans queue ni tête, l'hybride ne demandait pas de se promener complètement nu, et il savait que certains humains aimaient se balader en sous-vêtement. Tant qu'il n'éprouvait pas un réel malaise, plus prononcé que la petite gêne qu'il avait senti monter à l'évocation d'Ezekiel en caleçon, Chandler le laisserait agir à sa guise – au moins pour ce sujet en particulier. Il ne se voulait pas tyran, et même s'il appréciait disposer d'un certain contrôle sur les choses, le rabatteur n'était pas un maniaque de l'autorité abusive. Il jugeait que l'existence de la majorité des hybrides était déjà bien trop sombre et courte pour que lui-même n'emprisonne l'inu dans une cage – il venait de quitter celle de l'animalerie, ça n'était pas pour en retrouver une virtuelle.

Le brun emmena l'hybride plus loin parmi les rayons du magasin, jetant un coup d’œil irrité à la vendeuse, la dissuadant de retenter sa chance si l'envie l'en prenait. Sa patience n'était pas éternelle et quand quelque chose le chiffonnait, il avait du mal à faire abstraction. Il la voyait, elle et ses collègues, comme des rapaces à l'affût d'une carcasse bien fraîche ; lui et son compagnon canin. Ezekiel ne partageait pas son avis, tentant de disculper les travailleurs aux yeux de son maître mais celui-ci ne semblait pas très convaincu. Tout en farfouillant parmi les articles, le chien fit part de sa pensée à Chandler qui l'observait silencieusement, lui permettant d'aller jusqu'au bout de sa pensée. Ezekiel lui apparaissait comme un hybride plutôt sociable, peut-être un brin trop gentil, quelque chose qu'il devrait apprendre à canaliser s'il souhaitait pouvoir être opérationnel lors d'interrogatoires d'hybrides rebelles. Il ne regardait que brièvement les vêtements choisis, ceux-ci n'étant pas la première de ses préoccupations – tant qu'ils tenaient leur rôle, ne le ruinaient pas et allaient au jeune homme, c'était pour le mieux.

─ J'ai peut-être été sec, pour toi, mais sache qu'ils sont habitués aux clients les plus virulents. Certains se permettent bien pire que ma petite remontrance, et cela va de paire avec leur métier. C'est comme le travail de rabatteur, je l'ai accepté en connaissance de cause, si je me fais agresser par un hybride sauvage, il ne faudra pas que je vienne pleurer... eh bien, c'est la même chose pour eux. J'ai choisi mon job, eux le leur.

Il ignorait s'il avait été trop subtil pour l'inu ; chacun endossait son travail avec les responsabilités qui les incombaient, les vendeurs avaient accepté de se faire rabrouer par certains clients en travaillant dans le milieu de la vente, ils le savaient avant de commencer, tout comme les rabatteurs pouvaient avoir des accidents au boulot s'ils ne se montraient pas assez carrés. Et Ezekiel avait accepté son rôle à l'animalerie, et même s'il ne faisait pour l'instant qu'entrevoir son futur aux côtés de Chandler, il lui faudrait faire preuve de moins de candeur – de compréhension ? - envers autrui, sans quoi il finirait par éprouver trop d'empathie avec les hybrides rebelles, et cela irait à l'encontre des projets du brun. Il ne voulait pas trop effrayer son nouveau partenaire malgré tout, aussi reprit-il sur un sujet moins pointu que son emploi – leur emploi.

─ Pour les vêtements, je ne vais pas t'habiller avec deux t-shirt qui tourneront toute la semaine et un pantalon, ils ne dureront qu'un mois. Il vaut mieux acheter ce qu'il faut maintenant et être tranquille. Et si tu n'en n'as jamais eu, c'est triste pour toi, mais je ne vais pas te priver de quelque chose d'aussi basique que des vêtements ; ça n'a rien d'un privilège, que d'avoir de quoi se mettre. Pas pour moi. C'est... banal.

Il observa les pantalons choisis par l'inu et sourit devant son air de dépit, repensant à ses précédentes paroles sur le fait de se promener en caleçon.

─ Écoute, commença-t-il, souriant d'un air amusé. Je vais faire des efforts pour m'habituer à te voir en sous-vêtements, tu peux bien en faire aussi et prendre quelques pantalons pour sortir, non ? Sinon il faudra que tu acceptes de ne jamais sortir, hormis pour le boulot, et que tu m'attendes bien gentiment à l'appartement puisqu'il est interdit de se balader en caleçon dans la rue ?

Il le taquinait, il ne l'enfermerait évidemment pas mais l'attitude du jeune homme sur le problème des pantalons l'amusait de plus en plus.

─ C'est certain que c'est plus économe... mais il faut se plier un minimum à la société et à ses mœurs, et déambuler nu n'en fait pas partie. Si tout le monde n'en faisait qu'à sa tête selon ses envies, on ne pourrait pas vivre ensemble, que ce soient les humains entre eux, ou même avec les hybrides. S'il y a des règles, ça n'est pas pour rien, ajouta-t-il d'un ton un peu plus sérieux. Quelque chose peut bien te déplaire, tout comme certaines choses m'agacent, moi aussi, mais parfois, on n'a pas le choix, c'est comme ça. Autant vivre reclus, seul et en ermite si on veut céder à ses moindres caprices. C'est l'un des soucis des hybrides rebelles, tu sais. S'ils se pliaient aux règles – et je ne dis pas que le comportement humain est parfait concernant les hybrides, loin de là – il y aurait peut-être moins de maltraitance sur les hybrides plus dociles... Et beaucoup moins de soucis. Mais bon, ça me donne du travail, et à toi aussi.

Le brun s'interrompit, laissant le temps au jeune homme d'intégrer ses paroles, et d'y réagir si nécessaire. Il le suivit à travers les rayonnages, prenant finalement le costume qu'il lui présentait en mains, le tournant et le retournant afin de mieux l'observer, le visage pensif, les sourcils froncés.

─ Hm... Oui, c'est pas mal. On n'a pas besoin d'être assortis, ça ferait même... bizarre, je pense. D'être habillés pareil. Ce costume me plaît, et s'il te va aussi, on le prend, c'est bon. Tu veux essayer quelques trucs, ou tu penses que ça ira ? Je te préviens, je n'aime pas particulièrement faire les boutiques, alors si on doit revenir demain pour rendre des articles... on le fera, mais sans grande conviction de ma part. Et je ne pense pas qu'ils te laissent le faire tout seul... Enfin, je dis ça mais je n'en sais rien, je ne suis pas très au fait des droits des hybrides domestiqués, en réalité. J'avoue ne m'être focalisé que sur la partie rebelle, jusqu'à présent. Tu avais des libertés, avec tes anciens proprios ?

Le brun s'avança, saisissant les vêtements choisis par Ezekiel, cherchant dans le panier avant de se redresser, tapotant l'épaule de l'hybride d'un air qui se voulait approbateur. Il vit à sa droite une sorte de portant sur lequel reposait bracelets, sans valeur réelle mais agréables à regarder, et les toucha du bout des doigts, s'arrêtant sur un bracelet en cuir où deux lanières brunes s'entrecroisaient. Il le prit, l'ôta de son attache et l'essaya avant de se tourner vers l'inu.

─ Je vais prendre ça, moi. Bon, c'est une boutique pour hybrides à la base, mais on a les mêmes chez les humains, ça ne fera pas de différence. Si tu veux, tu peux t'en prendre un ou deux si tu aimes ce genre de babioles.

Une voix attira son attention et le brun tourna la tête, apercevant près d'une cabine d'essayage un homme d'environ son âge avec une jeune hybride, une neko, visiblement, qui ne devait pas avoir atteint la vingtaine. Il avait à la main plusieurs sous-vêtements peu recommandables pour les femmes de bonne famille, et il les présentait à la jeune fille, un sourire entendu sur les lèvres. Elle ne semblait pas les apprécier particulièrement mais les saisit malgré tout avant de s'avancer vers la cabine, son maître passant sa tête par-delà le rideau rouge. Chandler le fixait d'un air consterné, assez peiné pour la demoiselle dont il imaginait facilement la fonction.

─ Quitte à prendre un hybride pour la compagnie, autant en prendre une qui le veut bien... murmura-t-il dans sa barbe imaginaire.

Il n'avait rien contre ce genre d'hybrides mais la notion de consentement restait relativement floue pour ces créatures, et même s'il préférait volontiers éviter cela à de pauvres humaines qui passeraient au mauvais endroit au mauvais moment, il plaignait un peu les hybrides forcées de subir des sévices ; tous les humains n'étaient pas doux, loin de là. Et c'était ça qui l'agaçait le plus : la cruauté gratuite.

─ Ne traîne pas trop, Zek. Je ne veux pas m'attarder ici.

Le jeune homme se montrait très volubile, encore plus que d'ordinaire. Il savait que l'inu constituerait d'ici peu une grande part de son quotidien, il le suivrait au centre de dressage et serait encore présent à l'appartement. Il fallait commencer dès à présent à communiquer avec lui, apprendre à se connaître, s'habituer à l'autre sans quoi leur collaboration serait un échec fulgurant. Ils en viendraient, au bout d'un moment, et échanger sans parole, se contentant d'un contact visuel pour se comprendre, et cela serait primordial dans leur métier. Pour cela, Chandler ne devait pas se montrer avare de discussion, et cela n'était de toute manière pas dans ses habitudes. Pour le moment, Ezekiel faisait preuve de calme et d'écoute, ce que le brun appréciait sincèrement ; il aimait parler, mais surtout avec un interlocuteur attentif. Le contraire ne l'arrêtait pas pour autant mais il prenait bien plus de plaisir aux regards que lui lançaient l'hybride quand il se lançait dans l'une de ses interminables diatribes, et il avait également assez de conversation pour lui répondre par autre chose que des monosyllabes.

Il pourrait dire adieu à la quiétude de son appartement, et cela le soulageait quelque part. Trop de silence s'était installé dans sa vie depuis son divorce et il souhaitait mettre un terme à sa triste solitude, et il voyait à présent qu'Ezekiel, en plus d'être plus obéissant que la moyenne des hybrides, était suffisamment intéressant dans ses propos pour s'attirer encore davantage le blabla de son maître. Chandler hocha la tête, fronçant un peu les sourcils suite aux paroles de l'inu. La possessivité qu'il décrivait ne l'étonnait pas, mais elle l'agaçait sans qu'il n'ait jamais rencontré son précédent propriétaire. Le jeune homme ne semblait pas du genre à voleter à droite à gauche alors qu'il disposait d'un maître, il paraissait au contraire plutôt exclusif dans ses relations, mais ajouter davantage de restriction finirait sans aucun doute par l'étouffer. Et un hybride malheureux, à long terme, ne pourrait faire un bon travail auprès de son maître. Les hommes ne se rendaient pas tous compte de cela, mais c'était pourtant évident. Comme un employé surchargé, stressé et mal dans un peau finissait souvent en dépression ou en burn out, ne servant donc plus l'entreprise dans laquelle il travaillait, c'était du devoir du patron de veiller au bien être des siens, d'une part par humanité, et d'autre part dans son propre intérêt.

─ Je ne vais pas te museler, Zek, tu n'as pas de soucis à te faire de ce côté. Comme je te l'ai dit, tant que tu te comportes correctement et que tu fais ce que j'attends de toi avec sérieux, tu seras tranquille. La crainte viscérale qu'ont certains hybrides envers leur maître ne sert absolument à rien, elle bloque complètement l'hybride et celui-ci ne peut donc pas faire de lui ce qu'on attend, ce qui est totalement normal. Je serai vraiment intransigeant au boulot, pour le reste du temps, ton attitude actuelle me va parfaitement.

Il secoua la tête d'un air blasé, songeant à tous ces hybrides maltraités sans raison, et reporta son attention sur l'inu qui continuait dans sa lancée, le bavardage de Chandler l'incitant à ne pas se montrer timide. Il passa son pouce sur la joue d'Ezekiel pour le rassurer, ne sachant pas si les punitions faisaient autrefois partie intégrante de sa vie. Ce n'était pas le lieu pour en parler, il ne pouvait pas prévoir les réactions du jeune homme et ne souhaitait pas déclencher les grandes eaux au milieu du magasin, et ce genre de choses se discutait dans l'intimité.

─ Ne t'inquiète pas. Tu ne risques pas grand chose avec moi, et avec ce que j'ai pu voir de ta personnalité. Je suis plutôt juste, tu vois... On verra sur le moment, en fonction de tes... bêtises, ça te va ?

Il grimaça à l'évocation de cicatrices, plongeant ses yeux bleus qui avaient repris leur sérieux dans ceux du jeune homme.

─ Tu ne risques certainement pas les cicatrices avec moi – au centre, avec les hybrides sauvages et notre travail, je ne promets rien – mais pas de ma part. Enlève-toi cette idée de la tête, ça me donne l'impression d'être un sadique fou furieux. Et je préfère moi-même la carotte au bâton, si tu veux tout savoir.

Le brun recula de quelques pas, se plaçant contre un rayon alors qu'Ezekiel allait se procurer l'un des bracelets – le même que lui ! Son sourire s'agrandit et il rit doucement face à son choix, le bout de sa langue venant se coincer entre ses dents, hilare.

─ Tu as très bon goût en plus, très beau bracelet, plaisanta-t-il, tout sourire.

Expression qui changea bien vite à la vision de la jeune hybride et de son maître déluré, plus loin. Personne ne semblait se préoccuper de la situation – les vendeurs devaient avoir fort à faire, ne remarquant sans doute pas la scène qui prenait une tournure plus que dérangeante pour le rabatteur. Il pressa Ezekiel, espérant partir rapidement, soucieux de ne pas assister à la suite de ce qu'il imaginait sans peine. De nombreux hybrides conditionnés ne luttaient pas vraiment contre de telles injustices et même si de nouvelles lois étaient passées, allant dans leur sens, l'information n'était pas diffusée dans chaque foyer, les propriétaires veillant à garder leurs serviteurs dans l'ignorance la plus complète. Beaucoup s'en moquaient également.

L'inu attrapa quelques vêtements, pénétrant l'une des cabines d'essayage sous le regard désormais blasé de Chandler. Il leva les yeux au ciel alors que le propriétaire de l'hybride la rejoignait et le brun jeta un coup d’œil en direction des vendeurs – toujours partout sauf où il le fallait. Était-ce autorisé, ce genre de choses, en public ? Le rabatteur n'entendait presque rien de ce qui se déroulait, les deux cachés par le rideau, mais bientôt son propre hybride le tira de ses pensées maussade.

D'un mouvement brusque et totalement inattendu, il surgit de sa propre cabine, arrachant presque le rideau de celle voisine, se saisissant de l'homme. Tout se passa trop vite, la jeune femme, en larmes, attrapa les vêtements que son maître avait ôtés avant de se rhabiller dans la hâte, peinant à mettre ses bras dans son t-shirt, ses jambes dans son pantalon, tremblant de tous ses membres. Elle faisait peine à voir mais Chandler ne s'attarda pas sur son cas, les cris hystériques de l'homme appelant à l'aide représentant une priorité. Il vit des vendeuses – enfin, elles arrivaient – surgir de l'arrière boutique, un extincteur à la main, mais le brun leur barra la route, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine.

─ Stop ! STOP ! Vous ne le touchez pas, il est avec moi !

Les vendeuses semblaient dépassées, mais n'en démordaient pas pour autant.

─ Alors ordonnez-lui de lâcher cet homme, tout de suite ! Il n'a pas le droit d'intervenir, et il effraie tout le monde ! tenta d'intervenir l'une d'entre elles.

Chandler lui lança un regard glacial et se saisit de l'extincteur, l'arrachant des mains de l'autre vendeuse qui poussa un petit cri où se mêlaient surprise et panique.

─ Il en a tout-à-fait le droit, au contraire, je suis rabatteur et je lui ai ordonné d'agir !  murmura-t-il entre ses dents serrées, sortant sa carte avec brusquerie, la leur balançant dans les mains avec mépris. Quant à vous, petites écervelées, ce qu'il se passe ici est contraire à la loi, alors au lieu d'arriver trois heures après pour agresser MON hybride, vous feriez mieux de vous occuper de cet abruti !

Les femmes semblaient partagées entre le devoir et la crainte, la situation les dépassant complètement, et l'une essaya de défendre leur prétendu client, au plus grand agacement de Chandler.

─ Monsieur, calmez-vous ! La loi-

─ LA LOI INTERDIT A UN HOMME DE VIOLER UNE HYBRIDE SI ELLE DIT NON ! articula-t-il en la coupant, comme s'il s'adressait à une demeurée.

Il sentait le sang lui monter à la tête, le comportement de l'homme l'avait déjà énervé mais le fait que les employées prenne sa défense le révulsait plus encore.

─ Peut-être n'êtes-vous pas au courant des lois créées par le maire, celles-là même censées être connus de TOUS les citoyens de la ville, conférant aux hybrides un droit presque similaire aux humains ? Je vais vous les expliquer, si c'est nécessaire : un non, d'un hybride, est équivalent au NON d'un HUMAIN ! Et là, vous laissiez un viol avoir lieu dans votre magasin et étiez prêtes à défendre son violeur. Vous pouvez être assurées que je vais faire remonter ce CRIME et votre collaboration – parce qu'il s'agit de cela – plus haut, et on verra combien de temps vous allez rester employées dans cette boutique de merde au nom de merde !

Il s'emportait de plus en plus, et lorsqu'il releva la tête, il vit que de nombreuses personnes s'étaient rassemblées autour, assistant à l'attraction du moment. Le brun inspira profondément, profondément agité, tentant de se calmer, avant de jeter un regard glacial aux vendeuses et de se tourner vers Ezekiel et l'agresseur.

─ Ezekiel, lâche-le. Ça suffit. Quant à vous, dit-il en direction de l'homme, vous allez me suivre, je vous poursuis pour tentative de viol.

─ QUOI ?! mais elle n'a jamais dit non ! Elle était d'accord, HEIN MIKOTO ?! Votre putain de chien ment !

La jeune femme, incapable de parler, pleurer toujours, à moitié recroquevillée dans un coin.

─ Je vous ai entendu, ça suffit largement, mentit-il avec confidence. Et ce n'est pas la parole de mon hybride contre la votre, mais la mienne – un rabatteur – contre la votre. Et qui croira-t-on, à votre avis ?

Il posa sa main sur l'avant-bras de l'inu et tira légèrement, voulant le ramener à ses côtés.

─ Il a obéi à mes ordres, rien de plus. Maintenant fermez-là avant d'empirer votre cas.

La colère lui faisait perdre son langage, il en devenait limite vulgaire, mais cela faisait longtemps qu'il retenait son dégoût pour ce genre de personnes.