Cette journée restera longtemps dans ma mémoire. Bien ancrée dans mes mauvais souvenirs. Au début tout se passait bien. Je faisais ma petite balade, courais un peu après quelques proies par simple jeu et au final, je m'étais même mise à pêcher. Du moins à tenter de le faire. Il me faut toujours plusieurs tentatives avant de réussir à avoir un poisson.
Après un bon petit repas, je me suis rendue en ville afin d'observer un peu le monde. J'en ai aussi profité pour faire quelques emplettes. Okay c'était des vols en fait. Chacun fait ses courses comme il peut. Ceux qui ont de l'argent paient leurs trucs et les autres volent. Moi je fais partie de ceux qui volent et qui n'en ont pas le choix.
C'est à mon retour en forêt que tout a foiré. Après avoir ramené mon petit butin dans ma grotte, j'ai voulu faire une petite séance de chasse en prévision de mon repas du soir. Cachée derrière un buisson, j'observe ma proie en silence. Je me tiens prête à lui bondir dessus. Pendant ce laps de temps de concentration, ma queue ondule comme à chaque fois que quelque chose attire mon attention. Je sors finalement de ma cachette et entame une course-poursuite avec un lapin. Celui-ci est rapide et trop agile pour moi. Il parvient à m'échapper suite à une chute de ma part.
Je me redresse et me mets assise en soupirant. Je ne dis pourtant pas mon dernier mot. Le temps de reprendre mon souffle et je me remettrai en route. Pendant que je me repose, je laisse ma queue onduler une nouvelle fois. Malheureusement celle-ci s'agite trop bas étant donné que je suis assise et celle-ci frôle un objet métallique. C'est le contact de trop. Celui qu'il aurait mieux valu éviter. Un hurlement de douleur se fait entendre lorsque le piège se referme sur ma pauvre appendice féline.
Je tente de la libérer mais rien à faire. Je n'y arrive pas. Le piège a une pression trop fort pour ma petite force. J'essaie de l'ouvrir par tous les moyens. En utilisant un bout de bois, en tapant dessus – mauvais idée cela-dit, c'est encore plus douloureux – et en utilisant tout ce que la nature me laisse à disposition. Je ne peux même pas aller très loin. Au moindre déplacement de ma part, la douleur devient plus forte.
Trois mois, trois mois que je n'avais pas vu Tatsuya. Depuis quelques semaines je commençais à lui envoyer un SMS par ci par là histoire de montrer que je ne couper pas les ponts. Je ne le détestais pas, il me manquait, mais je me sentais pas encore apte à assumer ce que je ressentais pour lui, ni ce que je lui avais montré dans cette douche. Alors je reste physiquement absent, mais mentalement je faisais ce que je pouvais pour lui montrer que j'étais là. Comme tous les matins où je suis en repos, je fonce à la forêt pour courir un peu histoire de me défouler et d'entretenir mon corps. Une fois mon jogging terminé, je m'allongeais dans l'herbe en fixant le ciel histoire de me détendre un peu et de détendre mes muscles que j'avais sollicités durant cet exercice.
Les yeux fermés, je me revoyais dans cette cabine de douche, mon corps contre le sien, l'espoir que j'avais senti puisqu’il ne m'avait pas repoussé dessuite. Cette chaleur dans mon corps.
Un cri perçant arriva jusqu'à moi. Je quittais mes pensées et je me dépêchai de me redresser pour aller voir ce que c'était. On aurait dit les cris d'un chat qui venait de se faire mal. Je courrais aussi vite que possible, et lorsque j’arrivai sur les lieux du cri, je baissai la tête en voyant un hybride qui tentais de se sauver d'un piège à Loup. Je posai un genou à terre et lorsque je la reconnus, je murmurai son nom.
« Asuka ? Asuka c'est moi regarde moi, c'est Archer tu te souviens de moi ».
J'attendais de captiver son attention. Il fallait qu'elle arrête de tirer sur sa queue sinon elle risquait de la perdre. Lorsque je pus avoir son intention, je repris la conversation.
« Tu me laisses regarder . Je vais t'aider »
J'attendais son accord, puis je lançai mon investigation. Il fallait que j'ouvre ce piège sans couper sa queue. Je pris quelques secondes pour réfléchir, puis j’annonçai.
« Je vais ouvrir le piège. Toi dès que tu peux, tu vires cette queue de là ok . Mais surtout ne la touche pas tant que je n'ai pas vu ta blessure »
Je me doutais qu'elle en ferait qu'a sa tête alors j’ajoutai.
« Sinon tu risques de perdre un bout de queue... »
Je lançais le compte à rebours et lorsque je lançai le zéro, j'ouvris le piège en forçant sur mon bras artificiel. QuandAsuka retira enfin sa queue, je lâchai d'un coup le piège qui se referma dans le vide. Je laissais peu de temps à l'hybride pour reprendre ses esprits, il fallait que je voie sa blessure et elle n'était pas belle du tout. Étant amputé d'un membre, je savais reconnaître une mauvaise blessure. Heureusement les réflexes du front à l'armée étaient toujours là. Je retirai mon sweat, puis mon t shirt afin de le déchirer et de faire un garrot à sa blessure, puis j’utilisai le reste du t shirt pour bander sa queue. Après avoir remis mon sweat, je penchai la tête sur le côté et je dis à l’hybride.
« Ça va pas te plaire, mais ta queue est mal en point, tu risques de la perdre. Je vais t'emmener à l’hôpital. Si on te demande je suis ton Maître et comme ça tu auras tous les soins qu'il faut pour que tu guerrisses OK . »
Si elle me donnait son accord, je la porterais jusqu'à l’hôpital. Dans le cas contraire, je prendrais le temps qu'il faut pour lui faire changer d'idée.
Ca fait vraiment un mal de chien. Si je tenais le con qui a laissé ce truc traîner là... En plus je n'arrive pas à l'ouvrir. Et si je tente d'avancer, la douleur s'intensifie. Ce n'est que le bout de ma queue qui est prise dedans mais la douleur reste la même. Après un moment de galère et de torture, un humai me rejoint. Un humain dont la voix m'est familière. C'est le râleur de service. Celui qui ronchonnait quand j'ai simplement mouillé son sol. Ca m'arrange que ce soit lui plutôt qu'un autre.
- Archer ! Ce truc s'est refermé sur mon bout de queue, ça fait super mal...
Je ne refuse pas son aide non plus. Tant que je peux me libérer, toute aide est bonne à prendre. Le temps me paraît toutefois ultra long pendant qu'il réfléchit. Pourquoi le fait-il d'ailleurs ? Il n'a pas besoin de le faire ! Il lui suffit juste d'utiliser sa force de mâle et d'ouvrir ce piège de malheur !
- Dépêche-toi, c'est hyper douloureux !
Ce n'est pas contre lui, j'ai juste horriblement mal. Et dans ces moments-là, je peux devenir rapidement désagréable. Ce n'est pas volontaire, c'est automatique. Lorsqu'un animal a mal ou a peur, il attaque ou fait des gestes d'avertissement. Ben là c'est le même principe.
Dès qu'Archer ouvre enfin ce piège, je file aussitôt me mettre à l'écart. J'avais tellement mal que j'ai été plus concentrée sur la fuite que sur les paroles de l'humain. Alors lorsque je suis enfin libre, je prends mon appendice animale entre les mains et commence à lécher la partie endolorie et surtout en sang., Simple réflexe animal. En temps normal j'aurais plutôt mis sous l'eau mais là, mon côté félin a pris le dessus.
Je ne peux cependant pas laisser libre court à mes instincts animaliers bien longtemps. Archer arrive assez vite pour regarder ma blessure. Puis il fait une sorte de bandage avec ses vêtements qu'il a déchiré au préalable. Je grimace pendant qu'il manipule mon bout de queue endolori, tandis que mes oreilles se couchent. Lorsqu'il a terminé, ma moue ne disparaît pas de mon visage. Je n'aime pas sa proposition. Je n'ai jamais été à la clinique vétérinaire mais je n'ai pas envie d'y aller. Pourtant je sais que cette fois je ne pourrai pas me soigner comme je le fais habituellement. Non seulement je risque de perdre un bout de ma queue mais en plus, si je tente de redresser moi-même ce qui a été tordu, je risque d'empirer la chose.
- D'accord...
Aucune motivation dans ce choix. Je me rends alors à la clinique vétérinaire avec lui, marchant à ses côtés sans cesser de veiller sur la zone touchée de mon appendice. Et lorsque certains passent trop près de ma queue, les réactions sont diverses. Parfois un simple plaquage d'oreilles sur ma tête, parfois je me contente d'éviter les personnes et parfois...ben ça part un petit peu en couille parce que je ronchonne, griffe ou frappe quiconque tente d'avoir un contact avec moi. Même les enfants. Surtout eux en fait. Ils sont bien trop curieux à mon goût et ils ont la fâcheuse tendance à toucher à tout même quand ça ne leur appartient pas et qu'ils n'ont eu aucune autorisation. Alors je leur fais comprendre mon refus de façon radicale.
Une fois à la clinique vétérinaire, je continue de suivre Archer de très près. Je n'ai pas envie de le perdre dans ce lieu qui m'est totalement inconnu. Ca pue, c'est flippant et il y a trop d'humains louches à mon goût. La situation est alors expliquée aux médecins, me faisant en même temps passer pour l'hybride d'Archer pour éviter les éventuels ennuis. Je ne sais pas comment ça se passe chez eux mais s'ils avaient su que je suis sauvage, j'ai peur qu'ils aient appelé les rabatteurs. Au moins en faisant croire qu'Archer est mon maître, ce risque est écarté tant qu'ils ne découvrent pas que c'est un mensonge.
Je savais que ma proposition ne séduirait pas Asuka, mais je comptais sur sa maturité et son instinct de survie pour être rationnel et accepter. Le chemin fut long pour aller à la clinique vétérinaire. Asuka tentait de mordre ou griffer les passants. Par chance elle n'avait blessé personne. Je fus soulagé de passer enfin la porte d'entrée et de la savoir en sécurité. Je laissai l'hybride prendre ses repères alors que la dame de l’accueil faisait venir un médecin après que j'ai parlé d'une urgence.
« Je vous écoute monsieur ? »
Je me tourne pour voir Asuka et donc la présenter au médecin en lui expliquant qu'elle était à moi et que durant mon jogging matinal, Asuka avait été piégé par une sorte de piège à Loup. Je fis signe à l'hybride d'approcher en lui demandant gentiment.
« Asuka ? Laisse le regarder ta queue ma belle, il va te soigner »
Par chance le médecin était assez cool et en apercevant sa blessure, il annonça à l'hybride.
« Je vois. Je vais te laisser le choix Asuka c'est ça . Soit je te soigne, soit je demande à une infirmière, peut-être que si une dame s'occupe de toi tu te sentiras plus à l'aise, car il va falloir manipuler ta queue et si tu ne me fais pas confiance on risque d'empirer la situation »
Je n’interférais pas, je voulais qu'Asuka choisisse elle-même. Mais je restais là si elle avait besoin de quelque chose. Pendant ce temps je remplissais les papiers du médecin. Au pire je trouvais une solution si jamais ils se rendent compte que les infos sont mauvaises. Lorsque l'hybride aura pris une décision, je lui demanderais si elle souhaite ma présence. Il était hors de question que je l'abandonne, en plus si elle venait à mordre le toubib ou l’infirmière en fonction de qui elle aurait choisi, la vérité risquerait d’éclater et cela serait mauvais pour elle. Je me mit devait Asuka et je plongeai mon regard dans le sien afin de la questionner.
« Tu es sûr que ça va aller . Je compte sur toi Asu, il faut que tu sois sage. Ils te soignent et ensuite on s'en va ok . Et tu sais quoi ? Dès qu'on sort, tu me demandes un truc...et tu l'auras marché conclu ? »
Je lui fis un petit clin d’œil en espérant lui donner le sourire.
Aller dans une clinique vétérinaire ne me plaît pas du tout. Je sais qu'ils sont censés soigner les hybrides mais je n'ai pas assez confiance pour leur confier aveuglément ma vie. Je suis sûre que même parmi eux, il y a des sadiques qui aiment faire mal aux hybrides. Alors même si j'ai accepté de suivre Archer, ce n'est vraiment pas de bon coeur. Cependant actuellement j'ai bien plus confiance en lui qu'en n'importe qui d'autre. S'il reste avec moi, ils ne me feront rien de mal normalement. Je l'espère pour eux. Dans le cas contraire ils subiront le même sort que les passants subissent dans la rue lorsqu'ils m'approchent trop. Morsures et griffures. Cependant contrairement aux passants, les toubibs seraient réellement blessés. Ce ne serait pas de simples avertissements.
Arrivée à la clinique, je laisse Archer régler les détails avec une femme. Je pars de mon côté pour fouiner un peu les lieux sans trop m'éloigner de l'humain malgré tout. Je ne suis pas du tout à l'aise dans ce bâtiment. Trop d'humains plus louches les uns que les autres, une odeur que je trouve nauséabonde et divers objets qui ne me rassurent pas. Lorsqu'un humain vient près d'Archer et demande des infos à celui-ci. Je ne dis rien, laissant Archer régler le truc. Si je dois me faire passer pour son hybride, il vaut mieux que je le laisse parler. Et puis il faut bien que j'écoute attentivement si je veux pouvoir corroborer les dires de mon sauveur et lui éviter les problèmes.
Lorsque Archer me demande d'approcher, je m'exécute mais lentement. Je me colle légèrement contre mon sauveur, laissant tout de même la vue sur ma blessure. Mes oreilles restent couchées sur ma tête tandis que j'observe le médecin. Il me laisse le choix sur la personne qui me soignera mais honnêtement, lui ou une autre personne, ça ne changera rien. Je n'ai ni confiance en lui, ni en une infirmière.
- Je m'en fous de qui le fait...
Archer se déplace un peu afin de se mettre face à moi pour me parler. Et me faire aussi du chantage. Pas méchamment mais ça reste une corruption. Je reste sage et en échange il me paie un truc. Du pur chantage.
- Tu me laisses pas toute seule hein ? J'veux pas aller dans leur salle sans toi. Ils sont trop effrayants.
Ca peut être pris pour un caprice mais il est hors de question que j'aille dans leur salle pour les soins sans être accompagnée par Archer. Dès que nous nous sommes mis d'accord, je suis le médecin ainsi qu'Archer jusque dans une salle pour les soins. Je m'assieds sur le lit d'examen tout en gardant le médecin à l'oeil. Lorsqu'il tente de manipuler ma queue, je ne le laisse que retirer le bandage de fortune. Cependant lorsqu'il essaie de faire autre chose qu'une simple observation de la blessure, je ne peux m'empêcher de tenter de le griffer. Un simple acte de défense. On ne peut pas m'en vouloir. J'ai mal, je veux juste me protéger. Je suis née et j'ai vécu dans la nature. Il est donc normal que je réagisse différemment d'un hybride trop docile. De toute façon, d'après ce que j'ai entendu, certains hybrides domestiques paraissent aussi sauvages à cause de leur caractère. Au pire, le médecin me prendra pour l'un d'eux. Et dans le pire du pire, je peux dire qu'Archer m'a adoptée il y a peu de temps. Ca expliquera pourquoi j'ai des réactions encore sauvages.
Je savais que la clinique ferait du bon boulot, mais je sentais qu'Asuka était nerveuse et cela me faisait du mal. J'avais envie de protéger cet hybride plus que les autres et je ne savais pas du tout pourquoi. N'étant pas un grand bavard, je fis preuve de beaucoup de communication pour le coup et cela me surprenait pas mal. La demande de celle-ci me brisa le cœur, bien sur que je n'allais pas la laisser seule dans une pièce. Le médecin nous demanda de le suivre et doucement je pris la main d'Asuka pour l'escorter jusque dans la salle. Elle put s'installer sur un lit pour être examiné. Je remarquaialors que bien vite lors de la manipulation elle tentait de griffer le toubib. Je murmurai alors.
« Asuka...regarde-moi s'il te plaît »
J'attendis qu'elle s'exécute, puis je lui tendis mon bras artificiel en souriant.
« Défoule toi dessus plutôt...il va falloir du temps avant que tu arrives à la rayer »
Je posai mon bras en appuie à coté d'elle afin qu'elle puisse se défouler dessus. Valait mieux ça que de transformer le toubib en viande à kebab. Je laissais donc Asuka à ses occupations tandis que le médecin s'occupait de la blessure de l'hybride. Je lui demandai doucement.
« Elle va perdre sa queue . » « On peut éviter ça, il faut juste bien faire ses soins, heureusement qu'elle ne vit pas dehors, vous allez pouvoir l'aider à sauver sa queue. Va falloir désinfecter deux fois par jour, changez-les bandage et surtout laisser sa queue eu repos »
J’acquiesce d'un signe de tête et pour jouer la comédie mais aussi pour annoncer à Asuka qu'elle allait devoir rester quelque temps chez moi, je lui dis en souriant.
« Tu as trouvé comment paresser au lit toute la journée petite friponne »
Je ressemblais à un vrai Maître . Espérons car si jamais le médecin découvrait la vérité, Asuka allait sûrement finir dans un centre de dressage et j'aurais du mal à l'accepter pour les coups. Je laissai le médecin s'occuper de la queue d'Asuka qui remuait un peu, je me penchai sur le lit et je lui murmurai en souriant.
« Aller encore quelques minutes et on rentre à la maison ok . Tu as entendu, tu vas pas perdre ta queue si je m'occupe bien de toi »
Rien à faire, je refuse d'aller plus loin sans être accompagnée par Archer. Je n'ai aucune confiance en ces humains vêtus de blanc. Ils ont tous les moyens à disposition pour torturer les hybrides si l'envie leur prend. Et puis même sans ça, il suffit qu'ils fassent un geste qui ne me plaît pas et hop j'attaque. Et une attaque de ma part mènerait forcément à des problèmes plus graves encore, que ce soit pour moi ou pour Archer.
Dans la salle d'examen, le médecin a bien du mal à faire son analyse. À peine a-t-il pu retirer le bandage de fortune, que dès l'instant où il veut nettoyer la plaie et prodiguer soins, je me braque et tente de le griffer à plusieurs reprises. Un simple geste de défense qui alerte mon sauveur. Il essaie de détourner mon attention pour que je me défoule plutôt sur son faux bras au lieu de le faire sur le médecin. Sauf que ce n'est pas contre lui que j'ai un problème. Ce n'est pas Archer qui veut me trifouiller la queue. Ce n'est pas lui le danger potentiel. C'est bel et bien le médecin.
Je me fais donc violence pour ne pas attaquer une nouvelle fois le médecin pendant qu'il fait son auscultation. Pour m'aider, je me fais un peu les griffes sur la table d'examen ,les oreilles plaquées sur ma petite tête. Je ne détruis pas vraiment le lit d'examen mais je laisse tout de même ma petite trace de passage. Il peut s'estimer heureux, j'aurais pu laisser une autre trace de mon passage et ça aurait été plus odorant. Et bien moins agréable du coup.
J'écoute à peine ce que les deux humains se racontent. Apparemment je ne perdrai pas un bout de ma queue – heureusement parce que j'y tiens même si ce n'est qu'un petit bout – et il faut soigner. Bref les discours habituels des médecins. Tout un speech pour faire flipper les gens. Et aussi, je me demande où il a eu ses informations pour les soins. Il se rend compte que l'attribut animal, comme la queue d'un chat dans mon cas, ça ne se met pas vraiment au repos ? On ne contrôle pas ce truc. Si on est bien, ça ondule. Si on est mal, ça peut onduler aussi. Si on est en colère, ça ondule. Et parfois même quand on dort ça ondule. Tout dépend de notre sommeil.
- J'aurai droit à de la viande saignante ?
Peu m'importe laquelle, je tente juste de profiter un peu. Il me parle de paresser en me faisant bien comprendre que je serais chez lui quelques temps. Je peux bien essayer d'avoir des petites gâteries en plus. J'aurais aussi pu demander du poisson mais ça, j'en mange suffisamment en forêt. Quoique la viande saignante aussi en y repensant bien. Sauf que chez lui, je peux avoir de la viande que je ne trouve pas forcément en forêt. Comme par exemple le « boeuf ». Je ne sais pas trop à quoi ça ressemble cette bête. Je connais le taureau et la vache. Enfin leur version hybride surtout. Mais pas le boeuf. Et le cheval aussi c'est bon. Pareil pour le mouton. Bref ce genre d'animaux qu'on trouve plus facilement à la campagne ou en ville mais qu'on ne peut pas chasser sans risque de se faire tuer.
Pendant que le médecin termine les soins, je commence à vraiment m'agiter. J'en ai marre d'attendre. Je veux partir. Archer m'explique que je dois encore patienter quelques minutes mais dans ma tête, ça sonne s'il me disait d'attendre des heures. C'est trop long. Je veux m'en aller tout de suite.
Les minutes sont bien trop longues à mon goût. Néanmoins la fin des soins arrive enfin. Je ne me fais donc pas prier pour me remettre debout et me placer devant la porte, prête à partir. Je jette au passage un oeil sur le bandage blanc que le médecin m'a mis sur la plaie afin que j'évite d'aller trifouiller les quelques sutures désormais présentes sur mon attribut félin. J'hésite à leur dire que le bandage est inutile car j'irai de toute façon tout trifouiller. Cependant si je leur dis ça, j'ai peur de ce qu'ils feraient pour m'en empêcher. Je me contente alors seulement d'observer Archer qui reçoit les dernières directives du médecin concernant un prochain rendez-vous pour enlever les fils. Mais ce rendez-vous ne sera pas avant un bon mois minimum alors je suis tranquille un moment.
Les soins étaient terminés et Asuka était déjà impatiente de partir et je la comprenais. J'allais devoir trouver un moyen de payer sans les papiers d'adoption. Je quittai la salle avec l'hybride et une fois à l’accueil pour payer, ce fut comme une bénédiction. Mon téléphone se mit à sonner et c'était le boulot. Je décrochai et même si n'était pas urgent, je fis tout comme.
« Agent Moore oui ? ...merde...euh ok merci »
C'était un collègue qui avait eu un petit souci et ce soir il serait donc par là et il fallait que je le remplace. Mais je profitai de la situation.
« Excusez-moi je dois partir en intervention...une prise d'otage. Vu que je reviens dans un mois pour ses fils, je peux tout régler d'un coup . »
L'assistance qui était apparemment en admiration me répondit.
« Oui bien sur Monsieur. Mais n'oubliez pas de ramener tout ce qu'il faut pour la prise en charge, son dossier d'adoption etc
Je fis oui de la tête et je pris la main d'Asuka pour l'emmener avec moi. Une fois dehors, je me mis à marcher un peu plus vite en lui expliquant que je n'avais aucune intervention, c'était juste un collègue que je devais remplacer ce soir durant une heure ou deux. Mais au moins je n'avais pas eu de soucis sur l'absence de dossier d'adoption. Une fois dans la voiture je dis à Asuka.
« Bon...apparemment durant un mois tu vas vivre avec moi...le temps que ta blessure aille mieux »
Je lui fis un petit sourire. Elle avait l'air de me faire confiance et c'était déjà un bon début. J'approchai alors doucement ma main de sa tête, mais je ne la touchai pas, je comptais la laisser approcher sa tête si elle accepterait ou non. Je pris ensuite la route avec elle dans le plus grand des silences. Une fois arrivé à destination et après avoir dit plusieurs fois à l'hybride de laisser son bandage tranquille, je l’emmenai chez moi. Elle connaissait déjà bien mon appartement pour être venue volé plusieurs fois. Inutile donc de lui faire visiter. Je fermai la porte et je lui dis.
« Je vais prendre une douche. Fait comme chez toi...mais laisse ce bandage tranquille ok ? »
L'examen se fait difficilement. J'ai la bougeotte, ça n'aide pas du tout le médecin pendant les soins. Il a fallu qu'Archer me rappelle un peu à l'ordre pour que je me tienne un minimum tranquille. C'est le lit d'examen qui en a subi les conséquences. Il n'est plus en aussi bon état qu'avant mon passage. Heureusement qu'ils ne me demandent pas si j'ai compris ce qu'ils ont dit. Je n'ai absolument rien écouté à par le fait que je suis censée mettre au repos un attribut qui ne l'est quasiment jamais. Et évidemment, j'ai très bien écouté la remarque d'Archer. C'est étrangement la seule qui me fait réagir. Paresser au lit toute une journée, c'est le rêve de tout chat. Avoir des petites gâteries alimentaires aussi. Ce n'est pas vraiment difficile de parler à un hybride dont le caractère tire plus sur le chat que sur l'humain. Il suffit de parler paresse et bouffe pour le convaincre.
Le temps me paraît horriblement long. La patience ne fait pas vraiment partie de mes qualités. Alors oui, au bout d'un certain temps, je recommence à m'agiter dans tous les sens et rendre les soins à nouveau plus difficiles. Et lorsque ceux-ci son enfin terminés, c'est sans surprise que je me tire aussitôt vers la porte pour sortir. Evidemment j'ai lorgné sur le bandage avec une intention non dissimulée. Le truc ne servira à que dalle. Il ne sera pas suffisant pour m'empêcher de trifouiller ma blessure.
Une fois dehors, je suis l'humain jusqu'à l'accueil. Et là, je n'ai pas trop compris la suite. Il répond à un appel qui semble le mettre dans tous ses états puis, il fait un deal avec l'infirmière à l'accueil. Je rêve ou il vient de trouver une excuse pour filer sans régler la paperasse ? Je sais pourtant qu'il y en a. Mon père me l'a expliqué quand il me parlait des centres de soins dirigés par les humains. Tout est payant chez eux. Et ils doivent remplir presque toujours plein de papiers. Les humains se compliquent beaucoup trop la vie. Mais là, Archer vient d'esquiver la partie chiante. Etant un humain, un homme de loi qui plus est, je n'aurais pas pensé qu'il ferait un truc pareil.
Je me laisse ensuite embarquer et là, il m'explique tout. Je n'ai donc pas rêvé. Il a bel et bien trouvé une excuse pour filer sans payer et sans remplir les papiers. Archer est un policier rebelle.
- C'est long un mois ?
Je n'ai pas la notion du temps. C'est assez problématique parfois. On me dit un jour, je connais. Deux ou trois jours, ça va encore. Mais dès que l'on change les termes pour passer aux semaines, aux mois ou aux années, je me perds.
Lorsqu'il approche sa main de ma caboche, je me contente de l'observer faire avant de coller ma tête contre la paume de sa main. Je refuse rarement quelques caresses. Chatte sauvage certes mais je n'en reste pas moins affectueuse. J'aime les câlins sous mes airs de chatte rageuse.
Durant le reste du chemin, le silence est roi. Sauf quand je commence à toucher au bandage. Là, le silence est brisé par une réprimande de la part d'Archer. Puis une fois à destination, je me retrouve à nouveau sur un terrain connu. Les vols n'ont pas été inutiles. Je peux plus facilement prendre mes aises.
- Moui moui...
Ouais. Juste le temps qu'il aille sous la douche. Pendant qu'il se lave, moi je recommence déjà à toucher le bandage et à tirer un peu dessus. Je ne force pas trop car à la longue, ça me fait mal aussi. Cependant j'essaie tout de même de le retirer et j'y parviens après de longues minutes d'entêtement. Lorsque Archer sort de la salle de bain, je suis encore avec un bout de bandage dans les mains tandis que le reste est éparpillé sur le canapé et le sol. Il n'est pas déchiré mais seulement déroulé. Quant à la blessure, elle est désormais à l'air libre. Et plus je regarde la bande qui traîne, plus je suis prise d'une envie de jeu. Alors je suis mes instincts et commence à jouer avec le tissu, m'emmêlant un peu avec au passage. Rien qui ne gêne mes mouvements mais ça reste une situation un peu ridicule. Du moins aux yeux des humains. Moi je m'en fous, ça m'amuse ce truc. Il faut voir le bon côté de la chose, en jouant je ne pense pas à trifouiller les sutures.
Le changement de couleur pour les paroles est normal. C'est pour éviter de se niquer la rétine sur le fond clair. ^^
Humain - Neutre
Archer Moore
Age : 41
Localisation : Togi
Emploi/loisirs : Inspecteur de police
Multi-Compte : Touka // Ezio
Profil : MP : Email :
Sam 22 Juin - 22:12
❝ La déprime est là❞ help me
J'en revenais pas, je venais de me barrer sans payer et avec un hybride sauvage. Bon cela ne faisait pas de moi un voleur vu que c'était l’infirmière qui m'avait dit ok, mais bon quand ils allaient apprendre la verité j'allais avoir de gros soucis. Bref c'était fait j'allais devoir assurer maintenant, car Asuka était ma protégée pendant un mois. D'ailleurs dans la voiture je lui avais expliqué qu'un mois s'était a peut prés trente jours.
Une fois à la maison, je partis à la douche tout en rabâchant à l'hybride qu'elle ne devait pas toucher à son bandage. J'étais loin d’être idiot et je me doutais bien qu’après ma douche j'allais me retrouver avec des bouts de bandage partout dans mon salon.
Je profitais du calme sous ma douche tout en réfléchissant à ce mois. Une fois terminé qu'est qu'elle allait devenir . Elle allait retourner dehors et si la prochaine fois qu'elle se blesse je suis pas dans le coin .Rapidement mon cœur se serra, je la connaissais à peine mais j'avais l'impression d’être responsable de cette fille et bizarrement je me mis à penser à Tatsuya. C'est ça qu'il ressent pour sa vipère . L'envie de la protéger et qu'elle soit heureuse sans ressentir aucun autre sentiment . Pour les coups je commençais à me dire que j'avais été salop de le taquiner avec tout ça. Je quittai la douche pour me sécher et remettre ma prothèse. Une fois habillé d'un pantalon de pyjama noir , je sortis torse nu les cheveux humides et une fois dans le salon je pus assister à une scène assez drôle. Voir un chaton jouer avec un bandage c'était mignon, mais voir une demi-humaine le faire c'était drôle. Lorsqu'elle comprit que j'étais là, je lui dis doucement.
« tu n'as pas pus t'en empêcher? »
Je fronçai un peut les sourcils mais on voyait bien que j'arrivais pas à la gronder. Je me dirigeai vers le frigo en demandant.
« Tu peux jeter ta bande à la poubelle s'il te plaît . Je t'en ferais une autre avant d'aller dormir »
Je sortis du frigo une assiette de saumon fumé et je pris du pain frais pour commencer à faire deux sandwichs. Lorsqu'il fut prêt j’invitai l'hybride à venir manger et une fois à table je lui annonçai. « Je vais te faire dormir dans le canapé comme l'autre fois et demain j'irais acheter un lit pour le mettre dans mon bureau, la pièce est très petite mais pour un mois tu seras bien »
C'était toujours mieux que de dormir dans un canapé au milieu du salon sans intimité
Archer est un humain étrange. Il veut faire régner la loi mais de son côté, il se rebelle aussi contre la paperasse et les paiements à faire. J'espère tout de même que ça ne lui apportera pas trop d'ennuis. Il est gentil, je ne veux pas qu'il ait des problèmes par ma faute. Me blesser m'aura tout de même apportée un avantage. Pendant un moment je squatterai un lieu confortable, j'aurai de la bouffe à volonté sans avoir besoin de chasser, pêcher ou même voler. Bon, autant être honnête ça ne m'empêchera pas du tout de sortir pour continuer de mener ma petite vie d'hybride libre. Cependant j'admets que pouvoir profiter d'un certain confort, c'est agréable.
Arrivés chez Archer, l'humain part se doucher et me laisse seule. Dès l'instant où j'entends l'eau couler, de mon côté je me mets à l'arrachage de bandage. Enfin...plutôt le déroulage. Et fatalement, lorsqu'un bandage est déroulé et traîne, ça titille la plupart des félins. Je ne fais pas exception à la règle. Je m'amuse avec le tissu, m'emmêle un peu dedans, commence à être un peu ridicule pour un humain alors que moi je m'éclate comme une folle. C'est l'avantage lorsque l'on est un chat et qu'on vit en prime dans la nature. Un simple petit objet tout con peu nous amuser durant des heures. C'est ce qu'il m'arrive durant de longues minutes.
Lorsque j'entends la voix de l'humain, je stoppe mon jeu et l'observe, toujours emmêlée dans mon nouveau jouet. Il fronce les sourcils comme s'il me réprimandait mais en même temps, je n'ai pas l'impression que ce soit réellement le cas. Je crois plutôt qu'il est amusé par la situation. De toute façon il ne peut pas m'engueuler. Je n'ai pas touché ma plaie même si elle est à l'air libre.
- Ben euh...c'est rigolo. Et pis j'ai pas touché ma queue, j'le jure ! Tu ne peux pas m'engueuler du coup !
Ce n'est pas ce qu'il faisait mais ce n'est pas grave. Ma réplique est plus une taquinerie qu'autre chose. Je joue encore un peu avec mon tissu pendant qu'Archer part à la cuisine tout en me parlant. Jeter le bandage à la poubelle ? Déjà ? Je ne m'encombre pas longtemps avec ces questionnements. Autre chose vient rapidement occuper mon esprit. Le son du frigo qui s'ouvre, le buffet aussi. Ces sons je les connais. J'ai rapidement appris à reconnaître ce qu'ils veulent dire. C'est l'heure de la bouffe. Je me démêle rapidement et jette mon jouet de tissu dans une poubelle avant de venir rapidement à la cuisine. Ca sent bon le poisson en plus.
Tel un chat affamé – ou simplement gourmand – je tourne autour d'Archer pendant qu'il prépare ses sandwichs. Je le suis ensuite à table et m'installe à toute vitesse avant de commencer à manger. Ma queue ondule joyeusement dans mon dos alors que je me nourris. Je ne suis pas difficile pour ça. Tant que ça se mange et que c'est bon, tout passe.
- T'es pas obligé d'acheter un truc pour moi. J'peux rester sur le canapé ça ne me dérange pas.
Surtout en sachant que je risque de venir squatter son propre lit ou de dormir sur le sol. Et puis je ne veux pas qu'il achète un truc juste pour un mois. Ce serait du gaspillage. De plus je me contente très bien de ce que j'ai déjà à disposition. Dans la nature je vis dans une grotte avec des feuilles en guise de lit. Alors devoir me contenter du canapé n'est pas un problème. Puis c'est juste à côté de la cuisine, je peux aller piquer dans le frigo et les placards plus rapidement.
Je préparais des sandwichs et Asuka fit ce que je lui avais demandé. Elle venait de jeter son bandage et quand elle arriva vers moi, je compris vite qu'elle était affamée. J'avais une peu de peine, vivre dans la rue ou en forêt peu importe mais sans confort ni nourriture... Les hybrides n'avaient pas la vie facile.
Alors qu'on mangeait tranquillement, je confiai à Asuka que j'allais lui acheter un lit demain, mais elle me répondit que ce n'était pas utile. Je lui lançai un regard amusé et je répondis.3 « Tu veux vraiment négocier . Je te laisse pas le choix. Je t’achète un lit demain point final. Si tu dois rester ici quelque temps, je veux que tu aies du confort » Je mordis dans mon sandwich sans un mot de plus. Si Asuka me parlait je répondais bien sur. Une fois le repas finis, je me levai pour aller préparer le canapé afin qu'elle puisse dormir. La soirée se termina tranquillement et le mois de convalescence d'Asuka se passait bien aussi. J'étais devenu assez proche d'elle et pour être honnête je commençais à comprendre le comportement de Tatsuya avec son hybride
Elles sont fortes, mais...même si elles ne le disent pas, elles sont besoins de soutien car leurs vies et l'image que les humains ont d'elles n'est pas facile à vivre.
Durant ce mois, j'avais ouvert les yeux sur pas mal de choses. Ça me prendrait du temps, mais je devais accepter que ce que j'avais annoncé à Tatsuya fût quelque chose de chamboulant et c'était normal qu'il ait réagi de cette façon. Je ne dis pas que demain je l’appellerais, il me faut du temps pour savoir comment reprendre contact...comment le rassurer et lui faire comprendre que je ne l'abandonnerais pas en thermes d'amitié. S'il ne veut pas de moi comme petit ami, je tenterais de passer à autre chose.
Bref un mois s'est écoulé, Asuka doit partir et tel un bon protecteur, j'avais donné un sac à dos à l'hybride. Dedans il y avait une robe que je lui avais achetée, elle était pliée en boule mais bonne. Je lui avais aussi mis quelque barre de nourriture qu'on utilisait dans l'armée, ça se conserve bien et si un jour elle n'a plus rien à manger, elle pourra les utiliser. Je lui donnai son sac, puis je lui tendis une clef et je lui dis.
« Au moindre problème...tu l'utilises sur cette porte et tu viens ici ok ? »
C'est ainsi que l'hybride s'en alla pour retourner à sa vie sauvage. Elle était guérie et j'étais heureux de l'avoir aidé
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