Un retour de soirée catastrophique [PV Esteban]

Eileen avait beau avoir râlé en arrivant dans la roulotte, Esteban n'avait rien répondu, il l'avait seulement aidé à retirer sa tenue sans broncher. Pourtant, avec le ton qu'elle avait employé, il aurait très bien pu la remettre à sa place, mais il fallait croire qu'il savait encore faire preuve de sympathie.
Alors qu'elle était couchée, elle s'était rassise dans l'espoir de lui parler. Il était sur son ordinateur et elle ne savait pas ce qu'il faisait. En tout cas, il se montra à l'écoute, même s'il lui conseillait de se reposer.

- Non, je n'y arrive pas. Je...j'ai besoin de parler...

Elle savait bien qu'entre son ton, ses hésitations et ses mains qui jouaient avec le drap, elle ne devait pas montré beaucoup d'assurance. Mais elle n'aimait pas se confier ainsi, elle voulait toujours paraitre forte quoiqu'il puisse arriver...et surtout, alors qu'elle ne l'était pas vraiment.
Elle soupira et prit son courage à deux mains pour parler de la première chose qui la tracassait :

- Tu sais, il y a de la place pour deux dans son lit...Si je dois vivre ici encore plusieurs mois, autant que tu en profites aussi...Ton canapé ne doit pas être très confortable.

En réalité, elle détournait la conversation de son réel besoin. Elle ne voulait pas dormir seule mais n'osait pas le lui avouer. Et étrangement, c'était lui qu'elle voulait pas un autre, pas même Aïcha qui aurait accepté avec plaisir sans poser des questions. C'était peut-être cela le soucis ? Peut-être qu'elle voulait des questions ? Ou plus que simplement dormir à ses côtés...Oh ce genre de choses, elle commençait sérieusement à y penser. Mais ce n'était pas le moment, pas encore, même si elle commençait certainement à lui envoyer de légers signaux pour le moment.
Elle fixa ses mains un moment avant de reprendre la parole.

- Je me doute que Luann ne t'intéresse pas, mais je...c'est ma sœur cadette, je l'aime énormément et je ne veux pas la perdre. Je sais que je suis allée trop loin ce soir, le coup...je ne voulais pas la toucher. Et ce que j'ai pu dire...j'ai cherché à briser leur idylle quand j'ai compris ce qu'il représentait pour elle. Mais je lui faisais confiance...Heureusement, toi, tu n'as rien tenté quand je t'ai demandé de veiller sur elle...Enfin, c'est le cas n'est-ce pas ? Et c'est pareil pour tes frères ?

Elle releva la tête et le fixa alors, soudainement méfiante. Si lui avait tenté une approche avec Luann, elle le prenait encore bien plus que pour Alexandre. Après tout, Esteban et elle avaient déjà eu des relations plus...poussées et elle n'avait pas envie que ce soit aussi le cas de cadette...et elle se rendait compte qu'il y avait bien un peu de jalousie et de possessivité là-dessous. Hors de question que celui qui lui plaisait se tourne encore vers sa sœur.
Ce sujet de conversation n'en était pas vraiment un, cela lui permettait de commencer à parler de ce qu'elle avait sur le cœur, de ce qui lui pesait en commençant par le plus léger...et après, il y avait bien d'autres choses dont elle voulait se débarrasser.

Il me semble que la petite Eileen est plus... retourné par sa soirée que se que je pensais, allons bon, voilà qu'une simple petite altercation avec sa sœur la met dans tout ses états ?
Je finis alors de regarder les images de vidéosurveillance, repérant l'emplacement de certain de nos pions dans le cirque. Bien, tout semble calme ce soir.
Je peux alors me concentrer sur Eileen.

De parler ? C'est ta sœur qui te retourne à ce point ?

J'essais d'être le plus rassurant possible, mais dans mon fort intérieur, je me dis qu'il y a encore pas mal de boulot afin de renforcer et de blinder mentalement ma petite tour.
Sa remarque suivante me fait alors lever un sourcil, un invitation à la rejoindre ? Elle se sent aussi seule pour inviter l'hybride qu'elle a toujours tenter de repousser.

Tu sais, je te laisse le lit pour que tu n'ai pas à avoir peur de ce que je pourrais faire. Mes petits jeux à ton égard on eut leurs effets, mais je ne compte pas te faire quoi que ce soit maintenant que tu as pris ta place au cirque, rien qui ne soit pas sans ton accord.

Je lui souris alors et me lève afin de rejoindre la place dans le lit.

Mais si tu le propose si gentiment, je ne vais pas refuser, surtout que ce canapé casse le dos à un point que je ne te laisse pas imaginer.

Je me place alors à ses côtés, me tournant vers elle, écoutant tranquillement, riant à sa dernière question.

Avec ta sœur ? Hahahaha allons bon, elle ne représente aucun intérêt à mes yeux, et là seul raison pour laquelle le cirque l'a approché c'est uniquement parce que je te l'ai promis. Mais je te demande de réfléchir ce que tu désire pour ta sœur, car ton envie de la protéger est louable, mais sur la voie que tu t’apprête à prendre, pense tu qu'elle sera capable d'accepter ce que tu vas devenir ? Pense tu réellement pouvoir la protéger jusqu'au bout ? N'oublis pas qu'Alexendre , bien qu'il soit gentil de nature, deviendra également ton ennemis, une cible qu'ils nous faudra potentiellement abattre, que pense tu faire lorsque ce moment sera venus ?


Je marque un moment de pause afin de lui laisser le temps de digérer ce que je viens de dire, je sais que je lui demande beaucoup pour le moment, mais autant qu'elle parte tout de suite avec ses questions en tête.

Ecoute, je ne te demande pas d'y répondre maintenant, mais, n'oublis pas ce que je viens de te dire, et réfléchis à tout ça.

Je passe alors un main dans ses cheveux, signe doux et affectif.

Nous voulons créer un monde nouveaux, mais pour cela, nous deviendrons l'enfer pour l'ancien, ses destructeurs, nous seront probablement haïs par tout le reste de l'île jusqu'à notre mort. N'oublis jamais cela.

Heureusement, quand Eileen exprima son envie, son besoin de parler, Esteban ne se montra pas moqueur ou désobligeant, il s'y intéressa. C'était peut-être un mensonge mais au moins, cela lui faisait du bien. Il finit ce qu'il faisait sur son ordinateur puis lui répondit enfin.

- Oui...enfin...non, pas vraiment...

Parler de sa sœur était un peu une entrée en matière mais elle avait bien d'autres choses qui lui pesaient, et de manière plus dérangeantes. Et elle voulait se débarrasser de ce boulet qu'elle trainait, et Esteban serait la meilleure oreille pour cela, car il ne compatirait pas inutilement.
Mais d'abord, ils parlèrent de son invitation à la rejoindre dans le lit.

- Je sais bien...et je te fais confiance, même si j'ai peut-être tort sur ce point ?

Sa question n'en était pas vraiment une, elle le taquinait, surtout pour éviter de montrer les fameux effets qu'avaient eu ses petits jeux. Surtout, qu'elle n'était pas vraiment prête pour ce genre de choses pour l'instant, elle avait trop de souvenirs parasites. Elle voulait juste...de la compagnie. Il finit par la rejoindre, s'installant sur la place libre dans le lit, tout en critiquant le canapé.

- Ce serait dommage que tu finisses bloqué à cause du canapé tout de même, et puis bon, on peut bien partager ce lit, il est bien assez grand pour nous deux.

Elle souriait, le ton légèrement moqueur. Pour l'instant, le sujet de discussion était soft alors elle allait très bien. Néanmoins, quand elle entama la discussion sur sa sœur, il se mit à rire, comme si sa question était ridicule. Et visiblement, vu sa réponse, c'était surement ce qu'il pensait. Néanmoins, la suite de sa réponse fut pleines de questions tout à fait logiques, des questions auxquelles elle devait réfléchir.

- Luann avait presque accepté ce que j'ai pu être avant...mais je le sais qu'elle est trop gentille, trop douce pour comprendre...Bien que je me demande ce qu'elle fait avec un rabatteur, elle qui aime tant les hybrides...Mais pour ce qui est d'Alexandre, j'aurai aimé te répondre que je le tuerais sans soucis...Mais je peux au moins te promettre de réfléchir à tout ça.

Au moins, Esteban ne se montrait pas pressant au niveau de ses questions, surement parce qu'il comprenait que cela ne mènerait à rien. Il lui fallait du temps sur certaines choses. Et puis, elle avait retrouvé sa sœur depuis peu, alors la perdre aussi vite lui faisait mal. Peut-être que la seule solution, c'était de lui laisser du leste ? La laisser faire des choix, notamment au niveau des hommes ? C'était quelque chose qui méritait réflexion. Mais elle comprenait déjà qu'elle ne pouvait continuer ainsi.
Soudainement, Esteban eut un geste...surprenant. Elle fit un bond en sentant sa main dans ses cheveux, ne s'attendant pas du tout à cela, surtout qu'elle était plongée dans ses pensées. Néanmoins, sa seule réaction fut de fermer les yeux, comme pour profiter de ce geste, de cette caresse, de ce moment.

- Je ne l'oublie pas, et je ferais avec...

Sa réponse n'était qu'un murmure et elle n'ajouta pas ce qu'elle avait sur le bout de la langue "tant que tu es là", car elle ne tenait pas à avouer combien il comptait pour elle. Elle finit par rouvrir les yeux, fixant le drap.

- Mais comme je te le disais, ce n'est pas tellement ma sœur et cette soirée qui m'empêchent de dormir...Je...J'ai des images dont je n'arrive pas à me...débarrasser...du centre...Ces...souvenirs me hantent...

Son hésitation était palpable, il était vraiment dur pour elle d'en parler et en même temps, elle demandait en quelque sorte, l'autorisation pour en parler. Elle ne voulait pas l'encombrer avec ses propres souvenirs, aussi douloureux soient-ils, et en parler était difficile. D'un côté, elle serait soulagée s'il refusait, mais sur le long terme, elle savait que cela lui ferait bien plus de bien de lui en parler, de partager avec lui pour réduire le poids de son boulet.

EIleen a besoin de parler, et bien, je suis ici pour l'écoute. Après tout ce que je lui fait subir je peux bien lui apporter également un peu de réconfort.

Maintenant que tu fais partie des notre, bien que tu vas avoir beaucoup de travail à faire parmi nous, je peux te garantir que tu peux nous faire confiance, me faire confiance. Je ne t'ai rien caché jusque là, tu connais mes intentions à ton égard, et elles n'ont pas changé depuis.

Notre conversation s'entame sur le ton de la plaisanterie à propose du canapé, mais bien rapidement, elle arrive à son but initiale, sa sœur, mais également ce qu'elle a vécus au centre.

Je réfléchis quelque secondes, m'allongeant et regardant le plafond de la roulotte pour réfléchir.

Mmmmmm, au sujet de ta sœur, malgré toutes tes bonnes intentions, n'oublis pas qu'elle a grandit, tout comme toi, et qu'aujourd'hui vos chemins se séparent plus qu'avant encore. Toi, tu as été mise sur une voie de destruction, de sang et de morts à venir, quand à elle, elle a choisit son propre chemin aux côtés d'Alexendre, un chemin qui va dans la direction opposée au tien. Alors je pense, en toute franchise, que vouloir à tout point t'accrocher à elle ne sera bon ni pour toi ni pour elle.

Voilà au moins un point de vu bien expliqué, mais je n'attend pas à ce qu'elle se détache de sa sœur tout de suite, je pense que le temps et son contact avec le cirque aura pour effet de reconstruire son mental, sa façon de penser et de voir le monde.

Pour ce qui est du centre..... je suis désolé de te dire que ce genre de souvenir te hantera probablement toute ta vie. Personne n'est prédisposé à subir la torture, l’humiliation, la peur de la part d'un autre. Ni les humains, ni les animaux,
ni les hybrides malgré tout ce que l'on peut penser. Regarde nous, malgré nos compétences, malgré notre force ou notre histoire. La plupart d'entre nous ne dors presque plus la nuit, ou très peu, beaucoup font des cauchemars, chacun d'entre nous porte de graves séquelles de ce que nous avons vécus. Et pour nous, le traitement à duré des années. Alors je te laisse imaginer à quel point nous devons lutter quotidiennement, contre nous même, et contre ce que les humains nous ont laisser en cadeau.

Je veux simplement lui prouver que peut importe la personne ou l'hybride, les traitement, les "dressages" laissent des marques indélébiles, que personne n'en ressort réellement indemne, peut importe la force que l'on peut avoir.

Eileen appréciait réellement qu'Esteban se montre à l'écoute et compréhensif de ce qu'elle pouvait bien lui raconter. Même si elle avait eu un peu peur qu'il rejette ses craintes et ne s'en préoccupe pas...Peut-être qu'au fond, c'était le cas, mais au moins, il ne le montrait pas.

- Je te fais confiance, ça, tu peux en être sur. Sinon, je n'aurai de base, même pas acceptée de dormir dans la même pièce que toi...Pour ce qui est de tes frères...Eh bien...On va dire que je vais faire un effort.

Elle ne les connaissait pas après tout. Et elle ignorait ce qu'ils pouvaient savoir d'elle, de sa vie ou de ses habitudes d'auparavant. Par contre, elle avait déjà commencé à en ignorer certains, qui l'ignoraient tout autant, ou appris à difficilement en supporter d'autres. Comme Thorne. Il y avait quelque chose chez lui qui la dérangeait et pour une fois, cela n'avait rien à voir avec le fait qu'il était un hybride.
La conversation continua sur Luann et elle écouta ce qu'il lui disait. D'un côté, il n'avait peut-être pas tort...mais de l'autre...Elle n'aimait pas l'idée d'abandonner sa sœur, encore moins entre les mains d'Alexandre.

- On va dire que ça fait un paquet d'années que je n'ai pas choisi la voix de la douceur et de la gentillesse comme Luann... Mais pourquoi ne pourrait-elle pas l'accepter ? J'ai toujours tout fait pour la protéger, il est évident que ça ne peut pas se faire dans la douceur...Mais je sais qu'elle est trop naïve...

Elle soupira, et se tut, refoulant toutes ses questions qu'elle n'avait pas forcément envie de prononcer à voix haute. Sa relation avec sa sœur était compliquée depuis de nombreuses années et Eileen ignorait si un jour, sa cadette pourrait lui pardonner tout ce qui s'était passé. Elle replia ses jambes contre elle, posant ses bras sur ses genoux, puis sa tête sur ses bras.

- J'y réfléchirai...Peut-être que lui laisser plus de libertés dans ses choix serait préférable...

Rien que de le penser était déjà un sacré effort pour sa part. Une innovation qui irait peut-être plus loin, mais pour l'instant, elle réalisait surtout qu'elle n'était pas capable de protéger correctement Luann. Et qu'à ce rythme là, elle allait plus la mettre en danger et ce n'était pas ce qu'elle voulait.
La conversation arriva sur un sujet plus douloureux encore, mais c'était son choix, elle avait besoin d'en parler.

- Tu sais, parfois, je regrette tout ce que j'ai pu faire aux hybrides...Il a fallu que je subisse la même chose qu'eux...que vous, au centre pour me rendre vraiment compte de ce que c'était. De ce que vous étiez. Mais pourtant, même moi je n'ai jamais été aussi...aussi odieuse. Jamais je n'ai mis nue ceux que je capturais sous prétexte de les humilier...J'ai été violente, ça tu l'as vu mais je...Jamais je n'ai lavé un de mes prisonniers en prétextant que ses relations auraient pu le salir...Je n'aurais jamais du t'inviter à l'investiture du maire...

La dernière phrase était soudainement revenue sur son cas, prouvant bien que tout le reste, était ce qu'elle avait pu subir au centre. Même si ce n'était que le début. Néanmoins, elle remarqua que ses mains tremblaient et elle ferma les poings, tentant de calmer ces tremblements mais aussi de les cacher.

Sa remarque me fait sourire, je dois dire que depuis qu'elle est arrivé au cirque, son tempérament de râleuse à tout épreuve a beaucoup diminué, ce qui est une bonne chose en sois car je pense que j'aurais moins de mal à lui faire accepter ce que j'ai comme projets pour elle.

Si il y a bien une chose que tu peux savoir c'est qu'ici, chacun obtiens la confiance de l'autre, tu sais aussi bien que nous ce que tuer signifie, ce que cela entraîne, bien que tu es probablement fais cela afin de remplir tes contrats, tu as déjà eu le goût du sang. E en cela, chacun de nous te fais confiance. La seule chose qu'il te manque afin de devenir une pièce réellement opérationnelle c'est les compétences qui feront de toi une chasseuse accomplie.

Pour ce qui est connaitre mes frères et sœurs, elle aura largement le temps, je pense que bien qu'elle désire rentrer chez elle, elle ne sera jamais loin de nous, voir très souvent au cirque. Car c'est son nouveau rôle après tout, et en cela elle va avoir beaucoup de travail à faire.

Ta sœur a fait ses propres choix comme tu as fais le tiens, pour la protéger tu t'es mise en avant, tu t'es salie les mains pour elle. Mais si elle n'est pas capable de comprendre ce que tu fais pour elle, alors elle ne sera jamais capable de comprendre ce que tu fais aujourd'hui. Que pensera t'elle si elle comprend que tu t'apprête à devenir une tueuse, aussi bien d'hybrides que d'humains ? Tu compte toujours la protégé même si elle te considère comme un monstre ? Excuse mes propos,
mais je veux que tu comprenne que nous ne sommes pas des êtres que le monde va porter en estime. Alors lui laisser sa liberté ne sera que bénéfique pour vous deux.

Et surtout, cela enlèvera un peu plus cette gêne qui m'empêche de contrôler entièrement Eileen, dans le sens ou sa sœur représente son dernier liens d'attache de son ancienne vie. Et cela empêche le bon développement de la nouvelle. Hors j'ai beaucoup de projets, pour ce diamant brut que j'ai entre les mains. Elle manque encore de beaucoup de choses, mais je sens qu'avec les bon entraînements, elle pourra aisément venir au même niveau que le notre, au même niveau que le miens.

Durant la suite de la conversation, je peux ressentir pleinement son changement de comportement vis à vis des hybrides, et de son vécus au centre, je dépose alors une caresse sur sa joue.

Je comprend que cela est put être une douche froide pour toi, une découverte par la force des choses, mais en cela tu dois trouver la force de te battre, te battre avec nous, pour réduire leur sentiment de toute puissance à néant.

Peux importe les horreurs que les humains ou les hybrides sont capable de commettre, la seule chose que tu dois savoir c'est que nous sommes tous égaux quand viens notre dernier souffle.

Pour nous, durant des années, nous étions persuadés, élevé afin d'être persuadé que les humains étaient des sortes de dieux pour nous, que leurs actes, nous devions les subir sans nous plaindre, leurs ordres,y obéir sans nous poser de questions.Nous avons enduré cela durant des années, pensant que cela était notre place. Mais il suffit de peux pour que cela change, et cela, ils ne l'avaient pas prévus en nous faisant devenir des armes. Car nous avons alors découvert que malgré ce que nous pensions, la distance entre un humain et un hybride n'est pas si grande que les seuls qui nous empêchaient de prendre nos propres décisions, c'étaient nous et non une sorte de hiérarchie immuable. C'est ce que nous voulons créer aujourd'hui, un monde dans lequel les barrières auront été brisées. Mais pour cela, il faut d'abord réduire en cendre ceux qui sont les piliers de ce mur qu'ils soient humains ou hybrides. Seulement nous pourrons mettre en place un monde nouveau ou ceux ayant survécus auront à l'esprit que ce prendre pour un dieux entraîne la chute de leur monde.

Alors que je parle, ma voix est emplie de certitudes, mélangées à de la colère et une sorte de tristesse. Pourquoi devoir tout détruire pour changer les choses ? Car la nature humaine ne répond qu'au cycle de création/destruction, et ce qu'ils ont créer sera ce qui va les détruire.

Eileen ne remarquait pas vraiment les changements chez Esteban, ses sourires assez réguliers, elle était bien trop plongée dans ses souvenirs et bien trop occupée à fixer ses mains. Mais il lui certifiait que sa famille lui faisait confiance en matière de meurtres, ce qui pouvait être assez ironique au final. Néanmoins, elle le croyait, s'il le disait c'est que c'était surement vrai ! Dernièrement, il ne lui avait pas menti alors pourquoi le ferait-il soudainement ?
Et quand il répondit pour sa sœur, elle eut un petit rire ironique.

- Je ne me suis pas salie que les mains pour elle...

C'était tout son être qui avait été sali pour protéger sa chère petite sœur. Cette fois là, quand elle avait accepté d'être violée à la place de Luann, cette fois l'avait marqué au fer rouge et jamais elle n'oublierait cette scène. Ce souvenir détestable qui lui donnait l'impression d'être sale parce qu'elle n'en avait jamais voulu. Et c'est depuis ce moment-là qu'elle détestait perdre le contrôle de la situation, pour que ce genre de choses n'arrivent plus jamais...Pour ne plus perdre le contrôle sur son propre corps.

- Je me suis rendue compte que l'avis qu'avait Luann sur moi, m'importait bien trop. Alors que je sais que je ne suis plus capable de la protéger...Peut-être qu'Alexandre y arrivera mieux...mais ça la détruirait de la laisser faire pour lui retirer ensuite celui qu'elle aime.

Elle était perdue par rapport à sa cadette mais en exprimant ainsi ses interrogations à voix haute, elle montrait bien à Esteban qu'elle réfléchissait à la situation. Qu'elle l'écoutait aussi pour inclure ses conseils dans ses réflexions. Mais elle ne pourrait pas prendre la décision aussi facilement et aussi vite. Il lui fallait du temps pour y réfléchir et elle voulait prendre la meilleure décision possible. Et de toute façon, Luann refuserait surement de lui parler pour un bon moment, peut-être éternellement...Mais de son coté, elle ne devait pas juste rester dans l'attente, elle devait agir.

Quand la conversation continua sur le centre, elle sursauta en sentant la main d'Esteban sur sa joue. Douce caresse mais pourtant si courte. Les gestes du jeune homme avait le don de la surprendre...et de lui donner envie d'en avoir plus. Elle appréciait ses gestes de tendresse.

- Douche froide...C'est bien le terme qui convient. Ça les amuse d'arroser à l'eau glacée sous prétexte de donner une douche...Tout ça parce que j'ai eu la bonne idée de t'inviter à l'investiture du maire. Je ne sais pas s'il était là ou si quelqu'un lui a dit...Comme Vladimir Gribov. Avec tes petits...jeux, il a vite conclu que nous avions pu être amants mais en quoi, il se permet de juger ça sale ? Après tout, trouver un humain n'ayant pas eu de relations avec un hybride serait un miracle...

La majorité de ceux possédant un hybride avait eu des relations avec eux, car cela faisait aussi partie de leurs attributions d'esclaves. Malgré tout, même si son regard exprimait une certaine tristesse, sa voix était pleine de haine. Oh pas envers Esteban et ses jeux, ayant fini par avouer dans le dernier sms qu'elle avait fini par apprécier cela...Mais bien envers son dresseur, Vladimir Gribov et le centre.
Sans prévenir, sa main saisit celle d'Esteban, pour la serrer et rien que cela lui faisait du bien. Pourtant, elle aurait bien aimé finir dans ses bras, car étrangement, elle s'y sentait en sécurité, malgré tout ce qu'il avait bien pu lui faire.

- Au final, ça ne m'étonne pas que vous ayez réussi à vous échapper. Les humains ont tendance à croire que tout est toujours sous contrôle, que rien ne pourra leur échapper, encore moins leurs propres créations...L'homme est parfois complètement stupide. Mais les hybrides sont bien les mêmes, pour ce genre de choses, ils tiennent bien de l'homme.

Son ton était plus proche d'un ton blasé car c'était un constat qu'elle avait fini par faire, à force d'avoir côtoyé des hybrides de toutes sortes ainsi que grâce à son séjour au centre. Elle y avait rencontré de tout, et des êtres détestables parmi les deux espèces.

La remarque d'Eileen, me fait remonter de douloureux souvenir. Nous aussi, nous avons beaucoup donné de nous même afin de protéger les autres, chacun à sa façon. Mais pour elle, se donner ainsi, et aujourd'hui, ne recevoir que si peu de considération.

Tu a tellement sacrifié pour elle, tu t'es donné bien plus que personne ne serais capable de le faire, et regarde ce que cela t'apporte aujourd’hui, du mépris, de la méfiance de la part de ta sœur, et de la violence de la part des autres.

Voilà où vont les choses quand nous tentons de protéger ce que l'on ne peut protéger, elle qui a tout sacrifié, là voilà réduite à néant, et aujourd'hui, je vais moi même la reconstruire, faire d'elle ce qu'elle doit être. Une pièce unique de mon jeu, une femme que personne ne pourra arrêter, aussi dangereuse mentalement que physiquement, car c'est ainsi, que nous pourront changer les choses, en détruisant les certitudes de tous.

Leurs jugements ne sont que leur propres vision du monde, mais ils ont permis au moins une chose aujourd'hui,
que tu puisse te rendre compte du véritable visage du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.....

Je me lève alors du lit, tournant sur moi même en ouvrant les bras, tournant lentement.

Et c'est pour cela que nous sommes ici ! Humains..... hybrides, nous détruirons leurs certitudes, leurs monde soit disant idyllique, leurs rêves et leurs idéaux ! Oui, nous seront ceux qui allons plonger ce monde dans une ère de chaos et de folie. Afin que les hommes se souviennent qu'il n'existe pas de frontière entre eux et les animaux, nous allons réveiller leur instinct primaire, celui de la survie. Humain et hybrides devront alors choisir de survivre ensemble ou bien de mourir chacun de leur coté. Et ceux qui survivront auront pour rôle de bâtir un nouveau monde, dans lequel leur soit disant statut de dieux ou d'esclave n'aura plus lieux d'être. Seul ceux qui ont une réelle volonté de vivre, de survivre auront alors le droit de créer le monde qu'ils désirent.

Je m'arrête alors face à Eileen, un large sourire sur le visage.


Je serais l’attisant de leur chute, et pour cela, je vais mettre sur pied le jeux le plus mortel qui soit. Hybrides ou bien humains; je prend sous mon aile ceux qui ont vue l'horreur de ce monde et qui ont assez de force pour réellement le changer.

Je m'avance alors, sur le lit, avançant à quatre pattes, me rapprochant lentement d'elle, la fixant dans les yeux tout en parlant.

Je vais abattre les dieux et déchirer les ailes des anges, je vais brûler ce monde et comme le phénix, il renaîtra sous une nouvelle forme. Mais je ne peux pas le faire seul. J'ai besoin de toutes les pièces de mon jeux, qu'elles soient toutes aussi dangereuse que leur roi, toutes aussi mortel, imprévisibles, que ce soient mes pions, mes fous......

Arrivé à sa hauteur, je prend alors son menton entre mes doigts afin de lui remonter légèrement la tête, l'obligeant à me fixer dans les yeux.

Et toi, ma charmante petite tour, tu deviendra aussi dangereuse et mortelle que chacun d'entre nous, tu fera intégralement partie de mon jeu, et tu aidera ton roi à créer un nouveau monde.

- Je pense qu'elle ne se rend pas compte...Et puis, elle me dit toujours de tourner la page. Elle devrait savoir que ce n'est pas si évident...

Que ce soit cet humain, ce salaud, ou Royle, l'hybride qui s'était joué d'elles deux, dans tout les cas, c'était Eileen qui en souffrait le plus. Peut-être qu'il était temps de tourner la page en effet ? Peut-être qu'il était temps de lâcher tout ses boulets ? Esteban avait surement raison.
Elle hochait la tête à ce qu'il disait, l'écoutant avec attention. C'était surement le seul qu'elle écoutait ainsi, qu'elle écoutait pleinement et réellement. Et surtout dont elle prenait en compte les conseils. Soudainement, il se leva, commençant à tourner tout en parlant.

- Et tu as raison. Le monde ne peut plus continuer ainsi, alors autant tout changer. Même si ce sera violent.

Elle était entièrement de son côté et comptait bien le suivre jusqu'au bout. Jusqu'en enfer, et pas seulement pour les raisons citées au tout début. Auparavant, elle avait accepté de le suivre, car il avait des moyens de contraintes mais surtout parce qu'il promettait de protéger sa famille. Et maintenant ? Eh bien, elle se rendait compte que ce projet, aussi fou soit-il, l'intéressait bien plus. Son passage au centre lui avait ouvert les yeux, sur bien des choses et cette ile ne pouvait pas continuer ainsi.
Esteban s'arrêta devant elle, la sortant de ses pensées. Elle le regarda de nouveau.

- Heureusement que tu as des critères plus précis que "ceux ayant vu l'horreur", car sinon tu pourrais embaucher la majorité des hybrides et quelques humains...

Après tout, nombreux étaient les hybrides qui subissaient les pires sévices auprès de l'humain qui se considérait comme leur maître. Mais des humains le subissait aussi et avait déjà bien subi avant même l'asservissement des humains. Mais voila qu'Esteban avançait sur le lit...lui donnant l'impression d'un prédateur en pleine chasse. Pourtant, elle ne bougea pas, ne chercha pas à s'enfuir, restant immobile.
Seulement, plus il approchait, et plus son rythme cardiaque augmentait. Il lui faisait toujours de l'effet, et elle s'en rendait bien compte. De toute façon, elle savait qu'elle s'était attachée à lui. Au bout d'un moment, elle étendit ses jambes qui faisaient barrage entre lui et elle, comme une autorisation à avancer. Même si ce n'était surement pas la meilleure solution car en s'approchant aussi prêt, il remontait sa nuisette. Elle glissa une main entre eux deux, non pas pour le toucher, même si elle le frôlait au passage, mais juste pour tenir sa nuisette, pour empêcher le tissu de remonter trop haut avec le mouvement d'Esteban.
Il finit par lui prendre le menton et elle se retrouva obligée de le fixer droit dans les yeux. Ce qu'elle fit, malgré des rougeurs bien visibles sur ses joues. Il était joueur, et elle savait, et à chaque fois, cela donnait le même résultat.

- Alors, je compte sur toi pour me rendre aussi dangereuse et mortelle que toi, que je puisse t'aider au mieux !

Malgré une certaine gêne, elle suivait la conversation et son petit jeu, confirmant à nouveau qu'elle le suivrait...et obéirait finalement.

Alors concentre toi sur toi, tu as beaucoup de chemin à faire encore, tu n'est pas encore prête à nous suivre où que ce soit, mais je te rassure.... je vais m'assurer personnellement de te rendre...... parfaite.

Une pièce parfaite, c'est là le destin que je lui réserve, et je dois l'avouer, cette idée la rend horriblement désirable, une beauté dont je vais aiguiser les épines, pour les rendre tranchantes comme la plus affûté des lames. Oui ! Voila ce que je vais faire de ma belle petite tour, de ma précieuse petite pièce.

Je m'avance sur le lit, amusé par ses remarques à mes paroles.

Non....non...... je ne choisit que ceux que je..... rendre suffisamment puissants, je regarde les faiblesses et leurs qualités, je les juges, je les évalue, et je décide si oui ou non ils ont les compétences nécessaires pour devenir une partie de mon jeux. Pour toi, j'ai tout de suite sus que ton potentielle ne demandais qu'à être...... façonné. Tu as beaucoup de qualité, mais tu es comme un diamant brut qu'il faut encore travaillé, et je vais taillé ton talent pour en faire un chef d'oeuvre, mon chef d'oeuvre.

Avançant au dessus d'elle, je la sens alors passer la main entre nous deux afin de retenir sa nuisette, ce qui me donne une léger rictus.
Arrivé au dessus d'elle,, après avoir soulevé son menton, je vais chercher sa main qui retirent sa nuisette afin de lui faire lâcher prise et je lui prend alors les deux poignets que je plaque contre le lit.

Aujourd'hui, tu n'as plus de questions à te poser, tu n'as qu'une chose à savoir, tu es ma tours, je suis ton roi.
Parce que je t'ai choisit, tu m'appartiens aujourd'hui entièrement, ta vie appartiens à ton roi, et tu fera tout pour te montrer digne de lui.

Je souris un moment en silence avant de m'approcher, lui murmurant à oreille.

En échange, je vais te donner la force nécessaire afin de pouvoir me suivre, je t'apprendrais tout ce qu'il est nécessaire d'apprendre. Je ferais de toi un être plus parfait que tu ne l'as jamais été, je te promet que tu n'auras plus jamais à te plier aux règles futiles de ce monde, aussi longtemps que tu me suivra, aussi longtemps que nous nous préparons à devenir l'enfer de se monde, je te promet que je vais faire de toi ce que tu dois devenir aujourd'hui. Ma précieuse petite tour.

- Je n'avais pas de doutes, je te fais confiance, surtout là-dessus !

Eileen venait de perdre totalement le contrôle de la situation, encore une fois. Mais avec lui, c'était différent, elle avait tendance à apprécier bien plus qu'elle ne voulait l'avouer. Elle appréciait réellement quand il était ainsi, même si une partie d'elle voulait encore le repousser et fuir. Une partie de plus en plus petite.

- J'avoue être...honorée...d'avoir été choisie...Même si j'admets que ce n'était pas le cas au début. Vas-y, fais de moi ton chef d’œuvre...

Dans un sens, elle acceptait donc de suivre ses entrainements et de travailler, mais dans l'autre...elle l'autorisait aussi à faire ce qu'il voulait d'elle. Mais elle ne comptait surement pas aller plus loin dans ses aveux...dans l'aveu de ce qu'elle ressentait pour lui. Jamais elle ne s'était autant ouverte à quelqu'un, encore moins un homme, mais il avait un effet...surprenant sur elle.
Mais alors qu'elle tentait de retenir sa nuisette, Esteban récupéra sa main et la força à lâcher. Rapidement, elle se retrouva avec les poignets plaqués sur le lit et...le tissu un peu trop remonté à son goût. C'était tout de même gênant...mais aussi terriblement excitant d'être ainsi à la merci d'Esteban, de ses désirs. Et ses mots n'arrangeaient rien. Normalement, elle l'aurait plutôt envoyé voir ailleurs s'il lui disait qu'elle lui appartenait...mais pas ce soir là. Non, là tout de suite, c'était exactement ce qu'elle voulait.

- Je...oui, je...je t'appartiens.

Elle était comme obnubilée par Esteban, son regard, ses lèvre et les mots qu'il lui disait, car c'était bien la première fois qu'elle acceptait autant de lui appartenir. Malgré tout, il y avait quand même une certaine gêne, le rouge avait envahi son visage. Et quand il s'approcha, elle sentit son cœur accélérer encore. Ses battements étaient frénétiques et sa poitrine se soulevait à un rythme rapide et il allait certainement se rendre compte de quelque chose.
Profitant qu'il murmurait à son oreille, elle ferma un moment les yeux, frémissant à cause de son souffle sur son oreille...ou était-ce ce surnom chargé de beaucoup de choses ? Puis elle hocha la tête.

- Je ne me plierais qu'à tes règles...j'ai bien compris, Esteban.

Finalement, son ton n'était plus qu'un souffle, mais il était bien assez proche pour l'entendre, alors qu'elle avait l'impression que son cœur cherchait à sortir de sa poitrine, d'avoir les entrailles qui se tordaient, et l'impression de s'être vendue au diable...et d'aimer cela.