❝ Personne n'est heureux sans la protection des Hommes. ❞
Envahie de fourmillements, l’hybride devinait qu’elle quittait lentement le sommeil. Son corps lui paraissait lourd et ses membres faits de bois. Elle n’essaya même pas d’ouvrir les yeux, trop concentrée sur ses muscles ankylosés qu’elle cherchait en vain à faire fonctionner. La surface dure et glacée contre sa peau lui fit comprendre qu’elle était allongée sur le sol. Était-elle tombée? Elle ne se souvenait pas avoir décidé de faire la sieste par terre… La robe brune qu’elle portait ne se prêtait pas au sommeil sur plancher froid. Elle n’avait pas de manche et s’arrêtait avant les genoux. Elle n’aurait donc certainement pas choisi de faire une sieste à un tel endroit.
Elle reprit d’abord le contrôle de ses membres supérieurs. Difficilement, elle replia les bras en glissant les mains sous son dos afin d’aider son corps à se redresser. De couchée, elle se retrouva assise, les jambes pliées d’une étrange façon. Elle ne les voyait pas, mais elle avait suffisamment conscience de son corps pour se faire une idée de ce qu’elle verrait en ouvrant les yeux. N’obtenant aucune réaction de douleur en bougeant, elle se dit qu’au moins elle n’avait rien de casser. Pourtant, la sensation d’étourdissement qui lui donnait l’illusion d’être en équilibre précaire sema le doute dans son esprit.
Enfin, elle ouvrit les yeux. La vue des barreaux lui coupa le souffle et ses souvenirs lui revinrent. Sa panique, ses coups de têtes contre la porte, l’énorme seringue qu-.. Sans même regarder, elle passa la pulpe de ses doigts sur son épaule, là où elle pouvait sentir le petit renflement de l’injection. Tremblante, elle laissa remonter ses doigts jusqu’à son front. Elle n’avait pas vraiment mal, mais la chaleur intense qu’elle y ressentait lui laissait deviner la rougeur persistante qui colorait sa peau.
Cette cage, cette horrible cage… Pourquoi les humains lui faisaient-ils vivre cela? Elle aurait patientée des heures assises dans un coin si seulement on lui avait demandé. À cette pensée, son regard s’embrouilla, s’emplissant de larmes qu’elle refusait de laisser glisser le long de ses joues. Elle ne voulait pas rester là. Bien sûr elle comprenait qu’elle devait être vendue, mais l’attitude des humains qu’elle venait de rencontrés lui faisait peur. L’hybride voulait retourner auprès de ceux qui l’avaient toujours protégée et qui ne lui avaient jamais fait de mal avec une seringue.
Engourdie, elle n’osa pas se lever. Elle préféra plutôt se glisser près de la porte pour avoir une meilleure vue de ce nouvel environnement hostile. Le frottement de ses genoux sur le sol la fit presque grimacer, mais ce fut ses longs cheveux qui restèrent coincés sous ses jambes qui eurent raison d’elle. Poussant un petit couinement de douleur, elle se tortilla maladroitement le temps de libérer sa crinière et de la repousser loin dans son dos. Ensuite, seulement, son attention se porta sur ce qui se trouvait de l’autre côté des barreaux. Autour d’elle se trouvaient de nombreuses cages, accompagnées de petits écriteaux décrivant sommairement leur contenu qui lui firent rapidement deviner ce qui était inscrit sur celui ornant sa petite prison.
Du coin de l’œil, elle aperçut un humain s’engager dans l’allée que formaient deux rangées de cages –parmi lesquelles se trouvait la sienne. Rapidement, elle ne vit plus que lui, le reste du monde s’effaçant. Elle le connaissait!
«Monsieur Clément!» S’exclama-t-elle d’une voix de petite fille perdue en magasin qui retrouve enfin son parent.
Ce grand homme blond avait été son gardien ces cinq dernières années et son visage familier n’était que pure providence dans cet endroit inconnu. . Ce nouvel environnement était un cauchemar. Il était si différent de son habitat précédent! Ce supplice lui donnait l’impression qu’un petit animal creusait son terrier dans son estomac.
S’agenouillant à son niveau, il passa la main entre les barreaux pour la poser sur sa tête, entre ses cornes. Ce qui rassura la jeune femme et lui permit de se détendre. «Bonjour, Kaprina. Tu n’as pas à avoir peur ici, alors calme-toi et retient tes coups de tête, d’accord? On ne veut pas que tu te blesses.» Lui dit-il en caressant la peau rougie de son front. Il connaissait son comportement et n’avait eu qu’à la regarder pour comprendre son état. L’hybride baissa les yeux en hochant la tête. «Je t’ai amené de la visite.»
À ces mots, l’hybride redressa la tête tandis que ses longues oreilles jaillirent de sous sa crinière et s’agitèrent de curiosité. Son gardien sourit et retira sa main pour se relever afin de faire place à l’homme qui l’accompagnait et que Kaprina puisse les voir tous les deux.
«Bonjour, Monsieur.» Saluant l’étranger d’un sourire, l’hybride se laisse emportée par sa curiosité et son admiration pour l’Homme afin d’oublier sa peur. Monsieur Clément ne lui avait jamais fait de mal, elle n’avait donc rien à craindre au milieu de ces humains aux comportements étranges.
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Dernière édition par Kaprina le Dim 21 Avr - 19:26, édité 1 fois
Humain - Neutre
Anodé Cimedroite
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Sam 2 Fév - 1:20
- « Bonjour, monsieur... Clément, c'est bien ça ? », dit d'une voix polie Anodé Cimedroite, en faisant pivoter sa chaise de bureau. « Je vous remercie de bien avoir voulu patienter. Mon planning est assez chargé, et j'ai peur de ne pas avoir beaucoup de temps à vous accorder. Donc, qu'est-ce que je peux faire pour vous ? »
Alors qu'il réalisait quelques tâches administratives pour le compte du théâtre, Anodé avait reçu un appel du secrétariat. Un employé de laboratoire voulait le voir de toute urgence pour lui proposer quelque chose. C'était suffisamment inhabituel pour que le directeur se dégage un peu de temps pour recevoir l'inconnu. Dont la demande était fort simple. Une nouvelle hybride qu'il affectionnait tout particulièrementavait quitté son laboratoire pour arriver dans une animalerie pour être vendue, et elle s'était plutôt mal adaptée à sa nouvelle vie. Ce spectacle avait fait mal au cœur au gardien, qui s'était mis en tête de lui trouver un habitat convenable le plus vite possible. C'était alors qu'il avait repensé au Grand Théâtre de Togi, ou il allait quelque fois. De nombreux hybrides étaient employé là-bas, et semblaient relativement bien traité, aussi il avait espéré trouver une place pour sa... « Kaprina ». Anodé, pensif, considéra la demande.
- « Je mentirais si je prétendais ne pas avoir de travail à proposer, monsieur Clément... Mais j'aurais besoin d'en savoir un peu plus sur cette hybride. Est-elle douée de ses mains ? Une belle voix ? Votre cause me touche, et j'aimerais vous aider, cependant je ne puis me permettre d'engager une hybride qui ne s'adapterait pas à la vie au théâtre. Le travail est difficile, et nous sommes exigeant sur la qualité de ce qu'ils doivent accomplir. »
Le gardien s'épancha en compliment sur la jeune Kaprina, qui de plus est était très fidèle à l'homme. Elle pouvait avoir en effet un profil intéressant... Mais hors de question de la recruter sans l'avoir rencontré au préalable et s'être fait son propre avis. Anodé considéra un instant la question. De toute façon, visiter une animalerie n'était jamais du temps perdu. Même si la fameuse Kaprina le décevait, il pourrait au besoin recruter d'autres personnes. Aussi il accepta la proposition du gardien, et décida de l'accompagner, moyennant une réduction sur le prix de vente de l'hybride.
Lorsqu'il pénétra dans l'animalerie, on lui parla davantage de Kaprina. Si elle avait toujours été docile au contact des humains, elle avait très mal géré le changement de décor et s'était débattue, jusqu'à donner des coups de tête dans la porte de sa cage. Elle s'était tellement acharnée qu'elle avait fini par se faire droguer par le personnel de l'animalerie, afin d'éviter qu'elle se blesse. Anodé fronça les sourcils en apprenant la nouvelle. Pour l'embaucher au théâtre, il allait forcément devoir la changer de décor... pourrait-elle gérer ça ? Le gardien le conduisit au fond de l'animalerie, devant une cage ou la fameuse Kaprina était enfermée. Elle semblait s'être calmée. D'un œil exercé, Anodé regarda les interactions entre le gardien et l'hybride. Une présence connue semblait l'apaiser de façon considérable... Hmm, elle pourrait en effet s'avérer pratique si elle lui devenait fidèle. Clément le présenta à l'hybride, et Anodé s'agenouilla pour observer de plus près l'hybride qu'on cherchait à lui faire acheter. Encore très jeune, hein... Anodé prit le plus doux de ses sourires, et passa à son tour sa main à travers les barreaux, pour frotter la tête de l'hybride. Il avait agit rapidement, mais son instinct lui soufflait que c'était comme ça qu'il fallait agit avec celle-ci.Elle lui dit bonjour, très polie. Bon point.
- « Bonjour Kaprina. », répondit doucement Anodé. « Monsieur Clément est venu me voir parce qu'il pensait que je pourrais te proposer un travail qui t'intéresserais. Je m'appelle Anodé. Anodé Cimedroite. Et je dirige le théâtre de Togi. »
Première chose à faire, la rassurer. Il ne pourrait pas juger de son potentiel si elle était calme. Elle semblait avoir déjà bien accepté sa présence, ce qui était bon signe. Anodé fit un geste de la main à Clément, et celui-ci ouvrit aussitôt la porte de la cage, afin de laisser l'hybride sortir. Elle semblait plutôt jolie et musclée, mais il aurait voulu pouvoir s'en assurer à la lumière
- « Sors, je t'en prie. N'ai pas peur, je ne te veux aucun mal. Ce que je te propose... C'est de quitter cet endroit, et de travailler pour moi. Est-ce que cela t'intéresserait ? Je ne vais pas te mentir, ce n'est pas un emploi facile. Tu devras être douée en tâche ménagère, et faire beaucoup de choses différentes. Si tu es douée pour le chant ou la danse, tu seras peut-être amenée à le faire sur scène... Car au théâtre de Togi... Beaucoup de spectacles sont donné par des hybrides. »
Anodé reposa sa main sur le front de la demoiselle, et entreprit de le frotter à nouveau. Il voulait l'habituer à sa présence et à son contact.
- « Qu'en penses-tu ? »
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Lun 4 Fév - 1:26
Offrir un rêve
❝ J'apprendrai pour vous ❞
En voyant l’homme se pencher à sa hauteur, Kaprina avait agité les oreilles de plus belle, mais n’avait pas bronché lorsqu’il avait reproduit les gestes de son homologue humain.
La voix de l’homme lui chatouilla finalement les oreilles, elle était plus grave que celle de monsieur Clément, mais tout aussi douce. Le grand regard de l’hybride ne put s’empêcher de dériver brièvement vers son ancien gardien en apprenant ce qu’il avait fait pour elle. Comme toujours, les humains prenaient soin d’elle. Elle rapporta son attention sur le visage de l’inconnu lorsque celui-ci se présenta. Son nom lui fit incliner la tête sur la droite. C’était un drôle de nom. Un curieux prénom et un nom de famille étrange, mais ça c’était souvent l’opinion de Kaprina sur ceux de tout le monde. Elle avait tardivement assimilé le concept de noms et n’avait pas encore passé l’étape de l’appréciation, alors…
À l’image d’un chiot perplexe, elle inclina à nouveau la tête, à gauche cette fois, à la mention du mot «théâtre». Un théâtre? Qu’est un théâtre? Le savait-elle? Quelque part au fond de sa mémoire se trouvait probablement la définition de ce mot, mais dans l’immédiat il ne lui venait pas. Ce n’était pas le genre de sujet qu’on abordait avec elle dans sa vie de tous les jours. L’hybride était sur le point de lui demander ce que les gens faisaient dans un théâtre lorsque l’homme détourna son attention d’elle pour faire signe à monsieur Clément.
Ayant prévu le coup, ce dernier avait prévenu ses contacts de l’animalerie qu’un client potentiel viendrait évaluer la dernière hybride leur ayant été confiée. Ce pour quoi il disposait de la clé de sa cage afin de la présenter convenablement au client. Il n’était pas rare qu’un tel arrangement soit possible lorsqu’un fournisseur de l’animalerie désirait introduire une connaissance pour un achat. C’est donc avec le sourire qu’il ouvrit la cage de la jeune hybride, au plus grand soulagement de celle-ci, avant de lui adresser un clin d’œil complice.
Dès qu’elle fut invitée à sortir, Kaprina se glissa hors de la cage et se releva dans un mouvement gracieux. Elle avait de légères éraflures sur les genoux et le front rougi, mais sinon elle semblait en parfaite santé. Agitant légèrement la tête, elle fit danser ses longs cheveux bruns dans son dos pour les empêcher de se coincer dans ses vêtements. La voix d’Anodé se fit entendre juste au moment où elle cessa de s’agiter et elle ramena toute son attention sur lui.
«Quitter cet endroit?» » Murmura-t-elle d’une petite voix, répétant après lui comme si elle avait du mal à croire qu’on pouvait le lui proposer. Papillonnant des cils, elle l’écouta lui expliquer en quoi consisterait son travail, mais elle ne comprenait pas ce qui n’était pas facile dans l’emploi qu’il lui proposait. Surtout que grâce à l’indice de sa dernière phrase, elle se souvint ce qu’était un théâtre. Le terme spectacle avait suffi à stimuler la zone divertissement de sa mémoire.
Lorsqu’il ramena la main sur sa tête, elle laissa son front s’appuyer contre sa paume. C’était instinctif pour elle, l’ayant si souvent fait avec ses gardiens par le passé, même si cette fois le contact contre sa peau irritée n’était pas physiquement agréable, il lui faisait émotionnellement le plus grand bien.
«Monsieur Clément et mes autres gardiens m’ont appris à entretenir les biens des humains ainsi qu’à répondre à leurs besoins. Je sais donc faire convenablement le ménage ainsi que la lessive et la cuisine… On ne m’a jamais demandé de chanter ou danser, mais je veux bien apprendre si c’est une des choses que vous attendez de moi, Monsieur Anodé.» » Jetant un regard en biais sur la cage, elle se caressa nerveusement le bras, comme si elle pouvait effacer la trace d’injection. Secouant la tête pour chasser ses pensées sombres, elle regarda son ancien gardien quelques secondes avant de ramener ses grands yeux verts sur ce propriétaire potentiel.« Je pense que j’aimerais beaucoup quitter cette cage pour venir travailler pour vous au théâtre.»
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Humain - Neutre
Anodé Cimedroite
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Mer 6 Fév - 19:56
Anodé ne quitta pas Kaprina du regard lorsque celle-ci sortit de sa cage. Elle se releva d'un mouvement assez gracieux, sous l’œil appréciateur du dirigeant du théâtre. Si la grâce était la, la danse pourrait sûrement l'être sans trop de soucis. Même si c'était une profane, elle avait apparemment de bonnes dispositions, qui mériteraient d'être testées. Elle semblait assez peu informée du monde extérieur. Le terme même de théâtre pouvait la rendre un peu confuse. Ceci n'était pas grave, elle aurait tout le temps d'apprendre, et un hybride avec moins de connaissances était par définition plus simple à contrôler. Ceci limitait les risques de rébellion, donc cela devenait presque même une qualité.
Elle semblait motiver à quitter cet endroit, et était très docile. Cette impression se confirma lorsqu'elle appuya sa tête contre la paume de l'aîné des Cimedroite, comme un animal domestique envers son propriétaire. Cela conforta le brun dans son idée de la prendre comme hybride. Il avait parfaitement conscience que cela flattait son ego. Peut-être que d'une certaine façon, l'autorité qu'il avait sur Kaprina lui permettait de compenser ses relations avec quelques hybrides qu'il avait du mal à contrôler... Tout du moins au niveau du comportement.
«Monsieur Clément et mes autres gardiens m’ont appris à entretenir les biens des humains ainsi qu’à répondre à leurs besoins. Je sais donc faire convenablement le ménage ainsi que la lessive et la cuisine… On ne m’a jamais demandé de chanter ou danser, mais je veux bien apprendre si c’est une des choses que vous attendez de moi, Monsieur Anodé. Je pense que j’aimerais beaucoup quitter cette cage pour venir travailler pour vous au théâtre.»
Le sourire d'Anodé s'écarta davantage, de façon assez franche cette fois-ci. Cette hybride était décidément docile et prometteuse. En tout cas, elle méritait qu'on lui accorde une chance. Cependant, il fallait qu'il clarifie une chose avec elle. Il fronça les sourcils et parla d'un ton sévère.
- « Kaprina, au théâtre, tu devras m'appeler monsieur Cimedroite, monsieur le Directeur ou bien monsieur tout simplement si utiliser mon nom de famille est trop compliqué pour toi. Appeler quelqu'un par son prénom, même en rajoutant monsieur, est une marque de familiarité, et il est important que je sois respecté dans le lieu que je dirige. ».
Anodé recommença à sourire, et parla à nouveau d'une voix douce, sans cesser de frotter la tête de Kaprina.
- « Ce n'est pas grave, tu ne pouvais pas le deviner. Ce n'est également pas grave si tu m'appelles monsieur Anodé lorsque nous sommes seuls tous les deux si cela te rend plus à l'aise. Tu as mon autorisation. »
Cela ne le dérangeait effectivement pas, mais cette technique visait davantage à s'assurer de la loyauté de l'hybride en lui donnant quelques petits privilèges. Cela n'était pas grand chose, mais il avait le pressentiment que cela pourrait signifier beaucoup pour elle. Il se tourna vers Clément.
- « Comme vous l'avez compris, je vais lui donner une chance, et la prendre à l'essai. Si elle ne s'adapte pas à la vie au théâtre, je la ramènerais, mais je pense qu'elle a le potentiel pour être une bonne hybride du théâtre. »
Anodé signa les documents qu'un employé lui apporta, paya la somme nécessaire, et fit signe à sa nouvelle hybride de le suivre.
- « Même si travailleras au théâtre, légalement tu m'appartiens donc à compter d'aujourd'hui. Je te laisses dire au revoir à Clément, mais ne tarde pas, nous avons encore beaucoup de choses à faire. Rejoins-moi dehors dès que tu as terminé, ma voiture est la grande voiture noire garée devant la porte, celle avec un chauffeur. »
L'aîné des Cimedroite attendit que sa nouvelle hybride le rejoigne, puis lui fit signe de s'asseoir à côté de lui.
- « Si tu as des questions, Kaprina, c'est le moment de me les poser. »
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Ven 8 Fév - 19:15
Mon premier humain
❝ Des questions? Oh, ça oui! ❞
En voyant l’homme froncer les sourcils, les oreilles de l’hybride se réfugièrent sous ses cheveux, réagissant rapidement au changement d’humeur de son interlocuteur. Le ton utilisé n’était pas bien différent de celui que les humains au laboratoire employaient pour donner des avertissements ou des mises en garde, alors Kaprina comprit tout de suite que ce que venait de lui dire Anodé était important. Elle ne l’oublierait pas. Encore une fois, sans prévenir, l’attitude de l’homme changea et l’hybride n’eut pas le temps de s’inquiéter, car l’humain lui fit comprendre qu’il ne lui en tenait pas rigueur.
De son côté, monsieur Clément avait observé la scène d’un œil attentif. Il essayait de jauger si sa protégée réagissait bien au tempérament de l’homme qu’il lui avait présenté. Pour le moment, il n’avait rien relevé d’alarmant, mais en voyant Anodé se tourner vers lui, Clément comprit qu’il ne serait plus témoin pour bien longtemps.
«Je vous en suis reconnaissant!» Répondit-il au directeur en apprenant la décision qu’il avait prise. L’employé du laboratoire fit rapidement signe au vendeur avec qui il avait organisé la rencontre afin que celui-ci assiste Anodé le plus rapidement possible.
Le directeur du théâtre était occupé à procéder à son achat, monsieur Clément s’éloignait vers l’arrière-boutique pour elle ne savait quelle raison et Kaprina ne pouvait s’empêcher de sautiller sur place, incapable de contenir le déferlement d’émotions qui s’agitait en elle. Elle allait quitter cet endroit et ces humains étranges! Elle avait du mal à y croire pourtant. Anodé lui avait demandé ce qu’elle pensait de l’idée d’aller travailler pour lui au théâtre, elle avait répondu avec toute l’honnêteté qu’on lui connaissait… Et maintenant il venait de l’acheter. C’était aller si vite. Kaprina avait l’impression d’avoir le ventre rempli de bulle, elle se sentait si légère.
L’hybride dut se secouer un peu pour se calmer et ramener son attention à son tout premier propriétaire. Celui-ci venait de lui faire signe et s’adressait à elle. Elle faisait de son mieux pour l’écouter, mais une petite voix dans sa tête ne faisait que répéter encore et encore «mon premier humain». Elle hocha poliment la tête lorsqu’il lui demanda de le rejoindre à l’extérieur et le regarda s’éloigner quelques secondes avant de se rappeler qu’elle devait dire au revoir à son ancien gardien.
Ce dernier réapparu, sac de tissus bleu à la main, du fond du magasin. Il se dirigeait vers elle, mais Kaprina ne voulait pas attendre, alors elle fit marche vers lui de son petit pas sautillant. Il ouvrit le sac, sur lequel elle reconnut le logo du laboratoire puisqu’il ornait les uniformes de tous les humains y travaillant, pour en sortir un manteau de laine. «On vous laisse toujours quelques objets de la vie quotidienne quand vous quittez le laboratoire…» Commença à expliquer Clément, aidant l’hybride à enfiler la veste. Ou plutôt en l’habillant telle la poupée docile qu’elle avait toujours été. «Il y a ta brosse à dents et ta brosse à cheveux, mais tu devras demander à Monsieur Cimedroite si tu peux garder le reste.» Lui expliqua-t-il en lui tendant le sac après avoir boutonné le manteau bien la couvrir. Il était simple, d’un gris neutre et s’arrêtait sous ses genoux. Elle portait une robe, car c’était ce qu’elle avait sur le dos pour son transfert, mais on ne la laisserait pas se promener dehors par ces temps froids en si petite tenue.
« Merci, Monsieur Clément…» Kaprina n’avait pas cessé de le regarder, ses grands yeux affectueux et reconnaissant n’avaient pas quitté le visage de son gardien. «Je serai très obéissante, je vous le promets! » Déclara-t-elle en affichant un grand sourire.
«Travaille dur, fais de ton mieux et je suis certain que tout ira bien.» Répondit le gardien en posant une main protectrice sur sa tête. «Allez, ne fais pas trop attendre ton Maître» Sur ce, il la fit se retourner et lui donna une petite poussée encourageant dans le dos.
L’hybride serra les sangles du sac qu’on venait de lui donner et fila vers la sortie, impatiente de quitter cet endroit et espérant ne jamais y revenir.
Au premier pas à l’extérieur, Kaprina agita le nez pour retenir un éternuement. Le vent froid la fit frissonner et colora immédiatement ses joues. Elle n’avait jamais aimé le froid et ce dernier le lui rendait bien. Il ne lui fallut que quelques secondes pour repérer la voiture que lui avait décrite son nouveau propriétaire et elle s’en approcha rapidement. Elle y monta et prit place près de l’humain dès qu’il l’y invita. Avait-elle des questions? Oh, ça oui! Posant le sac à ses pieds, la jeune hybride boucla sa ceinture avant de tendre sa main droite devant elle, les doigts bien droits.
«Pour le moment, je crois avoir cinq questions…» Relevant l’index gauche, elle appuya sur l’extrémité du pouce droit. «Un, est-ce que vous allez me mettre en cage? » Demanda-t-elle d’une voix légèrement inquiète avant d’envoyer son index gauche sur le bout de son index droit. «Deux, est-ce que les hybrides du théâtre portent un uniforme? » Questionna-t-elle en jetant un regard curieux à l’humain à ses côtés. Elle envoya ensuite son index gauche sur le bout de son majeur droit. «Trois, est-ce que j’ai le droit de vous toucher? Certains humains n’aiment pas être touchés, en particulier par les hybrides, alors je dois demander pour ne pas vous contrarier. »
Cette demande s’expliquait par son grand besoin de contact, mais Anodé ne devait pas être au courant puisqu’il ne l’avait jamais connue avant aujourd’hui. Kaprina ayant toujours été affectueuse, elle avait dû rapidement apprendre que ses agissements avec les autres hybrides et les humains ne devaient pas être considérés de la même façon.
Elle envoya ensuite son index sur son annulaire gauche avant de poursuivre : « Quatre, est-ce que je peux garder les choses que le laboratoire a laissées pour moi à mon transfert? » Elle accompagna cette question d’un signe de tête vers le sac en tissu à ses pieds. Outre ses nécessaires d’hygiène, il contenait le pyjama qu’elle préférait et quelques accessoires hivernaux adaptés à son ramage. Elle n’avait pas d’objets ayant de valeur sentimentale, les hybrides du laboratoire étant rapidement conditionnés à ne s’intéresser qu’aux biens des humains.
«Et cinq, vous avez dit que nous avions beaucoup de choses à faire, est-ce que ce sont des choses pour lesquelles je peux aider où je dois seulement regarder» Demanda-t-elle en appuyant son index gauche contre son auriculaire droit. Elle avait posé toute ses questions d’une traite, se disant que son propriétaire pourrait ainsi décider auxquelles il acceptait de répondre. La nature des choses qu’ils avaient à faire ne lui importait pas vraiment, Kaprina se souciait plus de l’aide qu’elle pourrait apporter à son propriétaire, avide de lui prouver qu’elle méritait de vivre à son service pour ne jamais retourner à l’animalerie.
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Humain - Neutre
Anodé Cimedroite
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Mar 12 Fév - 16:56
D'un œil attentif, Anodé regarda sa nouvelle hybride qui entra dans la voiture et s'installa à côté de lui. Elle semblait très heureuse de quitter l'animalerie. Tant mieux, il ne souhaitait pas qu'une vieille loyauté envers Clément l'empêche de s'attacher à lui. Le brun fit un signe à son chauffeur, et la voiture démarra aussitôt. Il conduisait souvent de lui-même, cependant il utilisait les services d'un chauffeur à quelques occasions... Et aller chercher un hybride faisait partie de ces occasions. Ainsi, il était davantage disponible pour répondre aux questions de l'hybride, et préparer son intégration future. En parlant de questions, Kaprina en avait plusieurs. Anodé, amusé, la regarda compter ses questions sur ses doigts. Elle était très enfantine sur plusieurs aspects... Cela la rendait d'un côté attachante, et d'un autre côté lui donnait étonnamment envie de la faire souffrir. Il retint ses pulsions sadiques. Il avait besoin d'une employée efficace, pas d'un défouloir. La première des questions de Kaprina portait sur son lieu d'habitation... Elle avait peur de retourner en cage, hein ? Elle ne cherchait pas à cacher son inquiétude. Le dirigeant du théâtre prit sa voix la plus rassurante :
- « Tu n'as pas à t'en faire à ce sujet-là. Non, les hybrides du théâtre ne dorment pas en cage, mais dans un dortoir commun. Vous disposez chacun d'un lit d'une qualité raisonnable, mais vous logez en collectivité. Des mesures sont prises pour que votre vie collectivité se passe bien, notamment pendant les périodes de chaleurs, qui peuvent être problématiques. Mais pas de cage, sois rassurée. Par contre, je peux être plus sévère envers les hybrides qui ne respectent pas leurs obligations envers moi. »
Il frotta une nouvelle fois sa tête pour la rassurer, malgré la menace voilée. Il avait compris que Kaprina était sensible au contact physique, aussi il tentait de lui donner autant que possible, tant qu'il en avait la possibilité. Il s'agissait avant tout de la fidéliser. Sa deuxième question portait sur l'uniforme. Anodé releva un sourcil. Elle s'y connaissait davantage dans le monde du travail que ce qu'il pensait. Tant mieux.
- « Pour ta deuxième question, oui vous disposez d'un uniforme obligatoire. Il est crucial qu'un visiteur puisse vous identifier d'un simple coup d’œil. Pour les femelles, il s'agit d'un ensemble composé d'une jupe longue et d'une chemise, assorti d'une cravate, majoritairement blanche et noire. Mais tu en sauras plus bientôt. »
Kaprina continua ses questions par une sur les contacts auquel elle avait droit. L'aîné des Cimedroite, pensif, étudia la demande. Aucun des hybrides qu'il avait embauché ne lui avait posé cette question, aussi il réfléchit un instant à la réponse adaptée. D'un côté, cela rendrait Kaprina fidèle à lui, mais de l'autre, cela pourrait la rendre difficile à gérer. Il finit par lui répondre :
- « Concernant le droit de me toucher... Non, tu n'as pas le droit tant que je ne t'aurais pas donné mon autorisation. Donc a chaque fois que tu souhaite un contact, tu dois me demander la permission, Kaprina. Il est possible que je t'accorde ce privilège à certains moments, et que je te le refuse à d'autre. Tu seras donc punie si tu te livres à des démonstrations d'affection sans mon autorisation préalable. »
C'était la solution la plus sage. Il fallait donner des limites à Kaprina rapidement, pour qu'elle soit bien intégrée dans le l'établissement. Sa question suivante portait sur ses affaires personnelles. Anodé haussa les épaules.
- « Je n'y vois pas d'inconvénients. Mais tu seras responsable de tes affaires. », répondit-il calmement, avant d'enchaîner sur la dernière de ses questions, à savoir le programme de la journée. « Et enfin, concernant ce qui nous reste a faire... Eh bien il va s'agir avant tout de te laisser faire. Cela concerne une de tes précédentes questions. Dans un premier temps, il va falloir te fournir un uniforme, donc prendre tes mesures. C'est pour cela que nous rendons visite à une tailleuse partenaire du théâtre... Étant donné que les hybrides ont des morphologies très différentes, il n'est pas possible de créer un uniforme standard, il va donc falloir qu'elle prenne les mesures de tes formes. J'attends de toi que tu restes calme, et que tu lui permettes de travailler dans de bonnes conditions. »
Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu'ils roulaient. Anodé jeta un bref coup d’œil par la vitre, et consulta sa montre. Ils étaient dans les temps, mais il ne faudrait pas trop traîner avec la tailleuse. Le brun regarda sa nouvelle hybride, et lui sourit.
- « J'espère que je peux compter sur toi, Kaprina. Se laisser toucher par une inconnue est parfois gênant, mais c'est nécessaire pour que tu puisses commencer ton travail au théâtre rapidement. Nous irons au théâtre ensuite. »
Malgré son sourire, et sa voix douce, le ton était sans appel. Déjà, la voiture se garait, à proximité d'une maison de couture. Anodé se détacha, se leva, et fit signe à sa nouvelle hybride de le suivre.
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Ven 15 Fév - 20:21
Chez Madame Ursula
❝ Étrangement captivante ❞
Les réponses de son propriétaire furent des plus rassurantes. D’abord la mention de dortoir, concept auquel elle était habituée puisque c’était ainsi qu’était traité les hybrides dociles du laboratoire. Évidemment, le contact physique qu’il lui donna après lui avoir expliqué qu’elle ne retournerait pas en cage tant qu’elle demeurerait obéissante – contact que l’hybride prenait naïvement pour une marque d’affection- lui fit boire ses paroles comme commandement divin. SI Monsieur Anodé le disait, c’était la vérité.
La description de l’uniforme ne lui plut pas, mais seulement parce qu’en petite bête curieuse elle savait à quel point le blanc était difficile à garder immaculé. Elle n’avait rien contre les jupes, ni même les cravates qu’elle savait nouer à la perfection de nombreuse façon, mais le fait de porter du blanc entrait en conflit avec ses gènes. Kaprina garda sa réflexion pour elle et préféra plutôt se promettre de faire des efforts pour que son humain n’ait pas à se plaindre d’elle.
Au sujet des contacts physiques, le directeur mit du temps à répondre. Signe qu’il réfléchissait sérieusement à la question, ce qui surprit l’hybride. Cependant, le verdict qui découla de cette longue délibération fut plus que satisfaisant. Ce n’était pas un non catégorique, mais un oui conditionnel et c’était plus que suffisant. Ce fut d’ailleurs avec un grand sourire qu’elle avait accueilli la réponse. Certes, elle devrait faire preuve de retenue et ne pas oublier de demander la permission, mais elle s’y habituerait rapidement.
Les réponses suivantes s’enchaînèrent rapidement et Kaprina n’eut pas le temps de le remercier de l’autoriser à conserver ce que le laboratoire lui avait laissé, car il commença à lui expliquer ce qu’elle était l’une de ces «choses» qu’ils avaient à faire. Il la conduisait chez une tailleuse pour qu’on puisse concevoir un uniforme à sa taille. Kaprina savait ce que cela voulait dire. Ayant été élevée sous la tutelle d’un laboratoire, elle avait l’habitude d’être examinée, manipulée, palpée, exhibée. Autant parce que les scientifiques voulaient collecter des données tout au long de la croissance de leurs créations, autant que pour pouvoir vêtir ces créations ayant des morphologies différentes les unes des autres.
Elle ne l’avait pas quitté des yeux depuis qu’il avait pris la parole, aussi lorsqu’il ramena son attention sur elle pour lui sourire et lui dire qu’après cet arrêt ils iraient au théâtre, l’hybride lui répondit poliment en hochant la tête. « Oui, Monsieur. »
Kaprina réagit au quart de tour, dès qu’Anodé lui eut fait signe, elle s’était détachée pour sortir de la voiture et lui emboiter le pas. Elle le suivit docilement et se glissa derrière lui lorsqu’il passa la porte de la boutique. Le regard de l’hybride eut à peine le temps de parcourir les murs auxquels étaient fixés d’immenses rouleaux de tissus qu’une voix chantante attira son attention.
«Monsieur Cimedroite!» Une dame d’un certain âge, d’une grande élégance, mais aussi d’une grande excentricité se leva d’une table de travail à l’arrière de la pièce pour s’approcher. Kaprina la regarda s’approcher en déambulant comme si elle se croyait la vedette d’un défilé de mode. « Nous n’avions pas prévu de rendez-vous, si?» Demanda-t-elle avant d’apercevoir l’hybride. «Oh! Mais qu’est-ce que nous avons là? C’est donc pour un uniforme, je présume? »
Cette dame avait une manie : elle parlait autant avec la bouche qu’avec les mains. Quand elle conversait, ses poignets et ses doigts s’agitaient comme si elle était en pleine performance de danse. Ainsi, Kaprina était tout bonnement captivée, incapable de regarder ailleurs, les yeux fixés sur ses mains.
«Gabriella!» La dame avait presque beuglé ce prénom et aussitôt repris son sourire aimable, tendant la main pour attraper celle de l’hybride. «Approche ma petite, Madame Ursula va s’occuper de toi.»
«Vous êtes belle, Madame. » Ne put s’empêcher de dire l’hybride, complètement captivée par cette humaine si étrange, au comportement si étrange, aux manières si étranges…
Adressant un sourire à Anodé, ladite Ursula attira l’hybride vers un petit tabouret sur lequel elle la fit grimper. C’est à ce moment qu’une autre humaine, plus jeune, et aux airs plus communs fit son apparition de l’arrière-boutique. «Gabriella, enfin! Sois une bonne hôtesse veux-tu et occupe-toi de Monsieur Cimedroite. Mes mains sont occupées.» Lui demanda-t-elle en attrapant un long ruban à mesurer, chose qu'elle ne faisait elle-même que pour très peu de client.
Devant elle, Kaprina pouvait voir sur la table de travail tout un jeu de feuille avec des silhouettes et des lignes pointillées faites pour inscrire les mensurations d’un modèle. Elle en avait vu si souvent qu’elle pouvait deviner où madame Ursula poserait les mains sur elle. Tournant la tête, Kaprina observa l’humaine nommée Gabriella interagir avec son propriétaire.
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Anodé Cimedroite
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Jeu 21 Fév - 16:20
Anodé fit un hochement de tête à Kaprina pour la féliciter lorsqu'elle l'appela Monsieur. Elle faisait des efforts pour appliquer les consignes qu'il lui donnait, c'était appréciable. Elle le suivit fidèlement lorsqu'il entra dans la boutique, ou la responsable vint rapidement les prendre en charge. Ursula Rodrigues l'avait repéré dès qu'il était entré dans le magasin, et en tant que client régulier qui leur apportait des revenus non négligeable, il était toujours bien reçu. C'était une femme d'un âge certain qui avait travaillé comme couturière toute sa vie. Un vêtement de mauvaise qualité était pour elle synonyme de honte extrême, aussi elle-même s'habillait avec ses créations, ce qui se voyait par son style fantasque. La couturière s'enquit du motif de la visite de son client, avant de repérer Kaprina, qui restait sagement derrière.
- « En effet, Ursula. Je viens de récupérer cette petite, et j'aurais besoin qu'elle soit apte à travailler le plus rapidement possible. Puis-je compter sur votre coopération ? Je vous ferai parvenir le règlement par le même moyen que d'habitude, envoyez la facture au théâtre, je vous prie. »
A peine avait-il prononcé ces paroles qu'Ursula avait attrapé la main de sa nouvelle hybride et l'avait emmené se faire mesurer. Ursula s'occupait systématiquement elle-mêmes des commandes qu'il lui faisait. Elle avait pourtant bon nombre d'apprentis, mais elle ne déléguait jamais les demandes d'Anodé.
- « Je compte sur toi pour être docile, Kaprina. », rappela Anodé en les voyant s'éloigner. En voyant les morceaux de tissus éparpillés sur la table, il comprit qu'il avait interrompu Ursula en pleine réalisation d'un travail, probablement d'un autre client. C'était un des avantages d'être riche et d'être bon client. Ursula avait tellement peur de le perdre qu'elle le faisait systématiquement passer en priorité, quitte à se mettre en retard par rapport à d'autres commandes.
En face de lui, Gabriella, une des employée, venait de se présenter. Après une salutation courtoise, elle entreprit de s'occuper de lui comme sa patronne lui avait demandé. Anodé l'interrompit d'un geste.
- « J'aimerai profiter de ma présence ici pour vérifier l'avancement du manteau que je vous avais commandé.
- Madame Rodrigues a terminé de la confectionner, monsieur Cimedroite. Il ne lui reste que les retouches a faire. Puis-je vous offrir une boisson, pendant que je vais la chercher ? »
Conscient que Kaprina l'observait, Anodé croisa les bras et parla d'une voix ferme :
- « Il me semble que ce sont les services d'une couturière que je suis venu solliciter. Pas ceux d'une maison de thé »
Gabriella se confondit en excuses, et monta dare-dare chercher le manteau. Il avait été sévère, mais il aimait que les personnes qu'il employait se focalisent sur leurs tâches et soient efficaces. C'était également un message indirect qu'il adressait à Kaprina, toujours occupée avec Ursula. Quelques instants après, il essayait la tenue, constatait son confort, et laissait l'apprentie faire les marquages nécessaires aux retouches que sa patronne ferait plus tard. Elles étaient minimes, Ursula connaissant plutôt bien son boulot. L'aîné des Cimedroite, comme d'habitude, était satisfait. Ce manteau long faisait très habillé et élégant, soit complètement ce qu'il cherchait. Il était de surcroît entièrement noir, ce qui lui convenait parfaitement. L'essayage fait, il se rapprocha d'Ursula, toujours occupée à mesurer Kaprina.
- « Ou en êtes-vous, Ursula ?
- J'ai terminé la plupart des mesures, monsieur Cimedroite, mais il m'en reste quelques unes à faire, notamment ses mensuration et ses épaules. Mais ne vous inquiétez pas, je serai très douce.
- Vous n'avez pas besoin d'être délicate, Ursula. Si Kaprina ne peut pas supporter une simple séance de mesure, la suite de son emploi au théâtre sera difficile. Donc faites les mesures dont vous avez besoin, et ne vous arrêtez pas à ces préoccupations. Tu sauras rester gentille, n'est-ce pas Kaprina ? »
Il avait posé la question à son hybride en lui faisant un sourire. Il comptait bien observer la réaction de l'hybride pendant les mesures. Ça faisait partie de l'entretien d'embauche, et il fallait la mettre à l'épreuve.
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Sam 2 Mar - 20:10
Docile et confuse.
❝ Les mains froides et le coeur chaud ❞
Les mains de la couturière étaient froides, glacées même. Leur contact était donc des plus déplaisant pour la jeune hybride. En faisant son travail, la femme ne cessait de l’effleurer de ses doigts fins et froids, mais jamais Kaprina ne chercha à leur échapper. Oh non, elle ne prendrait pas le risque de faire honte à son propriétaire. Elle fit donc de son mieux pour ignorer ces mains froides, obéissant docilement à chaque indication. Pourtant, pour un regard averti, son état se devinait facilement. Ses longues oreilles, qu’Anodé avait su faire sortir de leur cachette depuis leur rencontre et faire s’agiter de curiosité ou de joie, s’étaient réfugiées sous sa crinière.
Les yeux rivés sur son maître, Kaprina réagissait rapidement à chaque demande de la dame au ruban à mesurer. Lève le bras, plie le coude, relève la tête, tiens-toi bien droite. Chaque consigne était propre à une mesure précise de son corps et s’espaçait de quelques secondes de la prochaine le temps que la professionnelle puisque inscrire le résultat à l’endroit approprié. Ce rituel était tellement commun pour elle, que l’hybride n’y prêtait pas vraiment attention, bien plus intéressée par ce que son propriétaire faisait. D’ailleurs, la froideur de ce dernier à l’égard de la politesse de Gabriella la laissa perplexe. Le temps des humains est précieux, lorsqu’il est impossible de lui éviter d’attendre, il faut s’assurer de son confort. C’était ce qu’on lui avait appris, alors pourquoi Anodé avait si abruptement refusé les attentions de son hôtesse?
Alors qu’elle l’observait essayer un manteau élégant, Kaprina se sentit trembler. Les mains de la couturière avaient glissé contre ses cuisses quand elle s’était penchée pour mesurer la circonférence de l’une d’elle. L’hybride n’aimait définitivement pas le froid et elle croisa le regard de la dame.
«Tout va bien ma petite?» L’interrogea-t-elle en se redressant, passant les mains derrière sa nuque pour mesurer son cou.
«Oui, Madame. » Répondit-elle avant de serrer les dents pour éviter de frémir à nouveau.
C’est alors que son propriétaire revint auprès d’elles pour s’informer d’où la couturière en était. L’hybride ne bougea pas, craignant ne donner un coup de cornes à l’humaine en tournant la tête. Elle se contenta donc d’écouter le bref échange, jusqu’à ce qu’on s’adresse à elle.
«Oui, Monsieur. » Kaprina attendit qu’Ursula s’écarte pour noter la mesure de son cou pour regarder son maître. Elle lui adressa un sourire reconnaissant, célébrant secrètement le fait que bientôt elle ne sentirait plus les mains glacées de la couturière.
Revenant devant elle, cette dernière posa pourtant ses mains sur elle afin de prendre la mesure de ses épaules. Une fois encore, ces doigts glacés la firent trembler et cette fois elle ferma les yeux. Elle ne vit donc pas la femme se reculer, mais elle obéit immédiatement lorsqu’elle lui demanda de lever les bras. Kaprina comprit que dans quelques secondes cette femme passerait les bras autour d’elle pour mesurer son tour de poitrine.
Retenant son souffle, l’hybride compta les vingt-sept secondes qui s’écoulèrent avant que, resserrant le ruban sur sa taille, Ursala ne s’adresse à elle. «Oh! Mais quelle étourdie je suis. Ton joli panache m’a fait oublier de te parler de ta queue. Tu en as bien une ma jolie n’est-ce pas?» Surprise, Kaprina ouvrit enfin les yeux et répondit gentiment à la dame que oui, elle en avait bien une. «À quoi ressemble-t-elle?»
Ne sachant comment bien répondre à la question, l’hybride profita du fait que la couturière ait laissé retomber ses bras près de son corps pour réagir. Kaprina agrippa le rebord de sa robe et la retroussa jusqu’à sa taille. Ce faisant, elle exposa sa courte queue, propre aux ruminants de son espèce. Elle faisait moins de dix centimètres était arborait le même joli pelage que ses oreilles. Cependant, dans cette petite exhibition, l’hybride exposait aussi son sous-vêtement, même si elle n’en semblait pas gênée le moins du monde.
«Eh bien… » Souffla la couturière en jetant un regard à son client avant de ramener son attention sur l’hybride. «Autant en profiter, la robe était trop ample pour une mesure précise de tes hanches….» S’approchant, Ursula enroula encore une fois le ruban autour de la jeune hybride avant d’émettre un petit son de surprise.
Kaprina savait ce que la couturière pensait, l’hybride connaissait ses mensurations et savait que son ratio était avantageux, même si ; «Les hanches sont un peu étroites, mais tu es encore jeune.» Commenta la femme avant de contourner Kaprina pour aller examiner sa queue. L’hybride frissonna à nouveau lorsqu’Ursula posa les mains sur sa taille e se servit de ses doigts pour évaluer le positionnement de sa queue. «Qu’en pensez-vous, monsieur Cimedroite? Désirez-vous que sa queue paraisse lorsqu’elle porte son uniforme?»
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Anodé Cimedroite
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Lun 4 Mar - 22:34
Pendant la mesure, Anodé ne quitta pas du regard Kaprina. Ursula avait compris sa demande à demi-mot, et ne fit aucun effort pour être agréable avec l'hybride qu'elle était en train de mesurer. Non, elle fut même presque brutale, quoique elle garda le même sourire tout du long... et Anodé put constater que Kaprina prenait les consignes qui lui avaient été données très à cœur. Il suffisait de la regarder pour voir à quel point elle avait horreur des mesures qui étaient en train d'être faites, mais malgré tout elle restait silencieuse et s'appliquait à honorer chacune des demandes d'Ursula. Elle ferait très probablement l'affaire.
Anoda ne cessa pas de la regarder lorsqu'elle dévoila sa queue a la couturière, quoique son regard ne se porta pas sur le sous-vêtement dévoilé ainsi, n'y prêtant pas grand intérêt. Non, ce qui importait était le degré d'obéissement de Kaprina... Et jusqu'à quel point il se maintiendrait dans la durée. A l'heure actuelle, il semblait que la petite hybride était capable d'endurer beaucoup de choses. Ces compétences seraient utiles pour le théâtre... Il restait à voir si Kaprina serait capable de travailler dur sur la durée. Mais il ne pourrait évaluer ça qu'au théâtre, et l'hybride lui avait donné pour l'instant une impression plutôt positive.
Ainsi plongé dans ses pensées, il ne prêta que peu d'attention au reste des mesures, quoique cela ressemble davantage à de la torture pour l'hybride Tur de Caucase. Il releva la tête lorsqu'il fut questionné, et mit quelques secondes à revenir à la réalité.
- « Faites le nécessaire pour qu'elle soit à l'aise en portant son uniforme, c'est ma seule demande. Ceci dit, au vu de la taille de sa queue, il me semble compliqué de la rendre visible à travers la jupe longue de l'uniforme sans pour autant dévoiler ses sous-vêtements comme elle vient de le faire. Je n'ai pas l'intention d’embarrasser inutilement mon hybride. »
D'un signe, Anodé dit à Ursula que c'était assez, et s'approcha de Kaprina. Il la gratifia de son sourire le plus chaleureux, et lui dit doucement :
- « C'est fini, Kaprina. Tu as été très brave, et je suis fier de toi. »
Le magnat de la finance frotta avec douceur le menton de son hybride, dans un geste qui se voulait être de récompense. Elle avait fait du bon travail avec cette couturière, et méritait bien un geste d'affection de son propriétaire. Elle était apparemment sensible à ce genre d'attention, donc autant s'en servir.
- « Le paiement arrivera pas la voie habituelle, Ursula. Je compte sur vous pour fournir cet uniforme le plus tôt possible. Je compte également sur vous pour mon vêtement. Suis-moi Kaprina, nous allons-nous diriger vers ton lieu de vie. »
Anodé entraîna son hybride vers la voiture, et fit signe au chauffeur de redémarrer. Il se tourna vers son hybride, et lui dit d'une voix tranquille :
- « Nous allons bientôt arriver au théâtre. Comme tu le sais, c'est là-bas que tu vivras, et travailleras. Avant que nous arrivions, j'aimerais te poser une question. J'ai pour habitude d'offrir un objet à mes hybrides lorsqu'ils entrent à mon service. Étant donné que tu t'es comporté comme je te l'ai demandé dans la maison de couture, je pense que tu le mérites. Donc... Qu'est-ce qui te plairait, Kaprina ? »
Il ne mentait pas, il offrait véritablement un cadeau à ses nouveaux hybrides. Mais c'était également une étape de son test... Après tout, ce qu'elle choisirait en dirait long sur sa personnalité, et sur comment elle percevait sa relation d'hybride avec Anodé. Aussi celui-ci attendit patiemment la réponse, lui laissant le temps de réfléchir si nécessaire. Il avait déjà entendu des demandes extravagantes, et se demandait quelle serait celle de Kaprina.
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Jeu 11 Avr - 22:21
Colère ou déception?
❝ Un choix impossible sans désir matériel ❞
Lorsque son propriétaire mit un terme aux manipulations de la couturière, l’hybride accueillit son héros de son plus charmant sourire. La reconnaissance était lisible dans son regard et le frétillement de ses oreilles trahissait combien le sourire d’Anodé faisait lui faisait plaisir. Ses paroles quant à elles ne firent que gonfler le semblant d’orgueil de Kaprina. Fier. Son propriétaire était fier d’elle. Ce qui, comme pour toute créature docile, était sa source de motivation.
Au contact des doigts d’Anodé sur son menton, Kaprina redressa les oreilles. Les cils papillonnant et une faible rougeur florissant sur ses pommettes, l’hybride eut l’impression de perdre contact avec la réalité. Une surcharge de joie venait d’exploser dans son esprit. L’espace d’une seconde, elle se demanda si c’était ce qui se passait dans la tête des félins lorsqu’ils se mettaient à ronronner. Ce son distinctif avait toujours suscité la curiosité de la femelle, depuis le jour où elle en avait été témoin la première fois. Est-ce que, ronronner, était la façon qu’avaient les félins pour demander «encore»? Si c’était le cas, si on ne sait pas ronronner, comment doit-on s’y prendre?
Là étaient les questionnements de l’hybride tandis que son propriétaire s’adressait à la couturière. Cette dernière hochait poliment la tête à chaque indication, s’armant déjà d’un document et d’un crayon pour griffonner quelques formes. Quant à elle, Kaprina revient à l’instant présent à la mention de son prénom.
Du pas bondissant d’un petit chiot heureux d’aller en promenade, l’hybride se laissa guider par son propriétaire. Son attention ne se détourna de lui que lorsque l’hôtesse et apprentie d’Ursula lui attrapa le bras pour lui rendre son manteau. L’échange fut bref et se résuma à un échange de sourires avant que la femelle ne soit attirée dehors.
Encore une fois, à peine installée dans la voiture, Anodé donnait déjà l’ordre de démarrer. Posant son manteau sur ses genoux, Kaprina boucla sa ceinture de sécurité et appuya la tête contre le siège pour regarder son maître. Ce dernier se tourna vers elle pour lui parler. Sa voix était calme, mais plus aussi douce. Aborderait-il un sujet plus sérieux?
Elle hocha d’abord la tête pour signifier qu’elle se souvenait des explications qu’il lui avait données concernant sa vie à son service. Elle avait si hâte d’arriver au théâtre! Son excitation se changea cependant en confusion.
«Un objet?» Répéta l’hybride, incertaine.
Un objet? Quel genre d’objet? De quoi pourrait-elle bien avoir besoin? On l’avait élevé pour qu’elle se contente de peu et n’éprouve aucun désir matériel. Un esclave avait déjà bien assez de quoi faire en s’occupant de ceux de son maître. Baissant la tête, elle posa les yeux sur le sac donné par le laboratoire. Il contenait peu de choses, mais tout ce dont elle avait besoin y était. Était-ce un piège? Y avait-il une bonne réponse? Non… Pourquoi son humain ferait cela?
«J’ai déjà tout ce dont j’ai besoin pour ma toilette…» Commença timidement l’hybride en courbant l’échine, renfonçant légèrement la tête entre ses épaules. «Et de quoi me vêtir quand je ne dois pas porter l’uniforme. »
Kaprina ne se sentait pas bien. Elle ne savait pas quoi répondre à Anodé. D’une part ce qu’elle n’arrivait pas à concevoir qu’une esclave puisse désirer un objet pour le plaisir de le posséder. D’autre part parce qu’elle répugnait de ne pas pouvoir faire ce que son maître s’attendait d’elle. Il lui avait posé une question et elle n’avait pas de réponse pour lui. Il s’attendait à ce qu’elle fasse un choix et elle en était incapable.
«Suis-je obligée de demander quelque chose, Monsieur Anodé? » Finit-elle par répondre, espérant ne pas le contrarier. . Si elle n’obtenait pas la réponse espérée, Kaprina souhaitait d’au moins obtenir un délai. Un sursis dont elle consacrerait assurément chaque instant de son temps-libre à réfléchir à cette question.
De nature dévouée et volontaire, la jeune hybride était hautement tourmentée par la situation. Elle qui ne voulait que satisfaire son maître, voilà qu’elle commençait déjà à le décevoir et ils n’étaient même pas encore arrivé à son nouveau milieu de vie. Elle n’osait même pas un regard vers Anodé, de peur d’être dévastée si elle y trouvait de la colère ou de la déception.
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Anodé Cimedroite
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Dim 14 Avr - 14:20
Kaprina était vraiment une hybride dressée pour être docile. Sa réaction aux félicitations, ainsi que celles d'un simple contact allaient abondamment en ce sens. Anodé avait l'impression d'avoir un chiot en face de lui, attentif à la moindre action de son propriétaire et qui se tordait de joie quand son maître le félicitait. Il avait donc eu raison d'insister sur le contact physique avec elle. Elle semblait déjà lui être fidèle, mais il allait quand même falloir la garder à l'oeil. Cela dit, elle ne semblait pas être de celles capable de prendre des initiatives, ou de réfléchir beaucoup par elle-même. Une hybride complètement façonnée par les animaleries pour être parfaite pour le client en somme.
Cette impression se confirma lorsqu'il vit Kaprina se creuser les méninges pour répondre à son interrogation. Dès qu'il s'agissait d'une volonté propre, elle semblait avoir beaucoup de mal à trouver une réponse. Elle avait été dressée pour ne pas avoir de désir propre, autre que celui d'obéir à son maître et d'être contente si elle était efficace. Elle était capable de réfléchir à la meilleure façon d'obéir à un ordre, mais était complètement démunie dès que ça la concernait elle. Un pur produit de la domination de la race humaine sur les hybrides en somme. La question qu'il avait posé, comme il l'avait soupçonné, en avait révélé long sur le tempérament de Kaprina. Elle semblait être en proie à la panique à l'idée de ne pas pouvoir répondre à son attente. Il lui adressa un sourire pour la calmer.
Lorsqu'elle lui demanda si elle était obligé de demander quelque chose, il eut un petit rire. Il ne se voulait pas moqueur, il était juste amusé. Il frotta la tête de Kaprina pour réduire son niveau d'anxiété, et lui répondit doucement :
- « Pas du tout. C'est normal que ça soit difficile pour toi, ce n'était pas une question évidente. Je vais juste te demander d'y réfléchir, rien n'est pressé. Quand tu seras au théâtre, tu verras des hybrides avec les objets que je leur ai offert. Peut-être que ça te donneras des idées, peut-être pas. Prends ton temps, Kaprina. »
Avec elle, rien ne servait d'être sévère. Elle était déjà suffisamment obéissante de par son dressage, et la dévotion qu'elle semblait avoir envers son maître semblait absolue, bien qu'il ne soit son propriétaire que depuis peu de temps. Ce n'était que du positif, en somme. Quelques minutes s'écoulèrent en silence, jusqu'à ce que le chauffeur ralentisse à nouveau, et fasse signe qu'ils étaient arrivé. Anodé se détacha, et fit signe à Kaprina de le suivre.
- « Nous sommes arrivé au théâtre. Nous allons passer par l'entrée des clients, mais ce n'est pas celle que tu utiliseras de façon courante. »
Le Grand Théâtre de Togi était un énorme bâtiment, d'allure moderne, composé pierres blanches. Plusieurs panneaux autour annonçaient les pièces joués en ce moment, ainsi que les films projetés dans la salle de cinéma. Autour du bâtiment, plusieurs hybrides en uniforme se chargeait de l'entretien, afin que le bâtiment soit impeccable et exempt de déchet. En voyant Anodé, ils saluèrent respectueusement, salut auquel il répondit par un signe de tête et un sourire. Il se rappelait du nom de chacun de ses hybrides, mais n'avait pas vraiment de temps à leur accorder, et pas spécialement l'envie non plus. Suivi par Kaprina, Anodé entra dans le hall d'entrée. Plusieurs hybrides étaient présents également, faisant le ménage et gérant le guichet. Il y avait également quelques clients, mais assez peu, vu l'heure. Le rush de fin d'après-midi et de soirée n'allait pas tarder à arriver, mais pour l'heure c'était assez calme.
- « Bienvenue chez toi, Kaprina. Cet endroit est dédié aux clients, mais tu y passeras beaucoup de temps, que ce soit pour faire le ménage ou pour servir les visiteurs. Les hybrides ont un endroit pour vivre, dans le sous-sol du théâtre. C'est confortable, et vous ne manquez de rien. Mais vous passerez la plus grande partie de votre temps dans le théâtre, car il y a beaucoup de travail a faire. J'espère que je peux compter sur toi. »
Anodé parlait d'une voix douce, expliquant le fonctionnement à sa nouvelle hybride. Il allait falloir qu'elle s'adapte vite, mais il ne doutait pas qu'elle allait s'investir dans le travail. Le véritable problème la concernant était qu'elle avait besoin de beaucoup d'affection, et qu'il doutait de pouvoir subvenir à cela, étant donné sa charge de travail. Et il n'en avait pas spécialement envie non plus. Il en était à ce stade de ses réflexions quand un de ses employés humain se dirigea vers lui. Il s'agissait d'un des quelques managers du théâtre, qui avait notamment pour mission d'expliquer le fonctionnement aux nouveaux hybrides. Anodé se tourna vers Kaprina et lui dit.
- "Je vais te laisser la, Kaprina. J'ai énormément de travail à accomplir, et mon collègue va se charger de t'expliquer le fonctionnement. Il s'appelle monsieur Takero, et je compte sur toi pour être aussi polie avec lui que tu l'as été avec moi. D'accord ?"
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Dim 21 Avr - 18:58
Mon nouveau chez-moi
❝ On ne peut se retouver sans se dire au revoir. ❞
Le rire d’Anodé surprise Kaprina. Elle n’aurait jamais prédit cette réaction de son propriétaire. C’est donc avec curiosité qu’elle se laissa caresser la tête en osant un regard dans sa direction. Rassurée par ses paroles, l’hybride put sentir son corps se détendre et toute la tension dans ses épaules la quitter. Elle l’écouta attentivement, comme elle le faisait toujours quand un humain s’adressait à elle, et offrit à son maître un sourire reconnaissant. L’hybride profita ensuite du reste du trajet pour réfléchir. À quoi? À tout ce qu’elle avait put aimer dans le passé. Elle essayait de se souvenir de tout ce que ses gardiens lui avaient fait découvrir en dehors des heures de dressages. À toutes ces choses que la vie qui ne faisaient pas partie des tâches qu’on lui avait apprise, mais qu’elle avait apprécié connaître.
Kaprina sentit la voiture ralentir et au même moment son propriétaire annonçait qu’ils avaient atteint leur destination. En le voyant quitter le véhicule, l’hybride attrapa son sac, celui qui contenait tout ce qui lui restait du laboratoire, avant de le suivre. Elle comprit aux paroles de son propriétaire que c’était un privilège de pouvoir passer par la grande entrée aujourd’hui, qu’elle ne le pouvait que parce qu’elle accompagnait son maître.
«Oui, Monsieur Cimedroite. » Répondit-elle pour lui faire comprendre qu’elle avait saisi ce qu’il venait de lui dire.
Impressionnable et curieuse de nature, la jeune femelle ne put que contempler l’imposant bâtiment. Ce nouveau lieu de vie dégageait quelque chose de très différent des autres bâtiments l’entourant. Kaprina marchait près de son propriétaire, quelques pas seulement en retrait. Juste assez loin pour ne pas l’incommoder et suffisamment près pour l’entendre sans qu’il n’ait à lever la voix. Elle n’avait aucun problème à adapter sa marche à la sienne, son dressage et la maîtrise de son corps rendant la chose des plus naturelles pour elle.
Elle put admirer les lieux en s’imprégner de l’ambiance, jaugeant l’attitude des autres hybrides. Ses gènes animaliers la rendant très sensible au phénomène de troupeau, ses instincts lui faisaient tout de suite analyser ce que dégageaient les autres hybrides afin de pouvoir s’y adapter. La vaste diversité dont se composaient le corps employé du théâtre ne lui faciliterait pas la tâche, mais elle ne pourrait pas faire autrement, ce serait lutter contre sa nature.
Elle était sur le point d’agiter les oreilles de curiosités, le regard fixé sur une femelle aux gènes félins, lorsque Anodé lui souhaita la bienvenue dans son nouveau lieu de vie et de travail. « Je ferai tout pour ne pas vous décevoir, Monsieur Cimedroite.» Lui répondit-elle, consciente de tout le travail qu’elle aurait à faire pour répondre aux attentes de son propriétaire.
Kaprina était sur le point de demander à son maître ce qu’elle pourrait faire d’ici à ce qu’elle reçoive son uniforme lorsqu’un être humain s’approcha d’eux. Immédiatement, l’hybride fit un pas de recule pour ne pas s’interposer entre eux. À sa surprise, Anodé se retourna vers elle plutôt que d’entreprendre une discussion avec l’autre homme. Pinçant les lèvres pour ne pas laisser échapper sa déception, l’hybride se raisonna mentalement sur le fait que son propriétaire avait plus important à faire que de rester près d’elle. Si sa présence n’était pas requise, elle ne devait pas chercher à l’imposer. Elle adressa un regard de côté au dénommé Takero lorsqu’on lui expliqua qu’il se chargerait de la suite de son intégration, puis hocha lentement la tête pour montrer qu’elle comprenait.
«Bien sûr, Monsieur. » Répondit-elle avant de le saluer en une révérence respectueuse. «Bonne fin de journée, Monsieur Cimedroite» Lui souhaita-t-elle avant de se redresser et de lui offrir un sourire.
Sur ce, l’autre humain, monsieur Takero, lui demanda de le suivre. Il salua également le propriétaire du théâtre avant de faire demi-tour. Elle quitta donc à regret son maître pour en apprendre plus sur ce que serait son quotidien au théâtre. Takero la conduirait d’abord au sous-sol pour lui montrer l’espace de vie des hybrides et lui expliquer comment se déroulerait sa vie à présent.