Le mois de novembre touchait peu à peu à sa fin. Le froid s’était bien installé, même si nous avions parfois droit à quelques journées ensoleillées. Au boulot, ça se passait bien, enfin... comme d’habitude. Ayame me parlait désormais avec beaucoup plus d’assurance et me proposait souvent du thé. Elle semblait apprécier ma compagnie plus que celle des autres employés. Pourtant, je savais qu’elle s’entendait bien avec tout le monde, c’était d’ailleurs une des rares personnes à ne jamais s’être embrouillée avec un collègue. Pour ma part, j’avais déjà traité le gardien de vieil aigri et le comptable de gros radin – en face bien sûr – et il me semblait qu’un des assistants funéraires s’était déjà engueulé plusieurs fois avec le patron. Bref, rien de bien particulier. A l’école, Jana faisait de beaux progrès. Elle était contente d’y aller et ne rapportait pas de mauvaises nouvelles – à part la fois où elle tomba dans la cour de récréation et dut se faire rafistoler le genou par l’infirmière. Son père s’était calmé mais j’avais quand même droit à des insultes gratuites au téléphone. Pas très agréable mais c’était mieux que me faire harceler. Chez Yoshikazu, Sofia travaillait bien, il était fier d’elle. A l’arène, elle avait toujours autant de succès et ne perdait aucun de ses matchs. Nous rapportions assez d’argent à Kenichi et cela nous permettait de ne pas trop serrer la ceinture en fin de mois. A part ça… Une semaine que Meyer n’était pas revenu. Il restait présent, communiquait toujours. Mais Sofia ne le réclamait pas. Elle avait demandé à faire un restaurant avec lui l’autre jour, rien que tous les deux. Je n’avais pas cherché les restaurants, il fallait peut-être que je m’y mette. Il fallait aussi que je trouve un moyen de faire garder Jana ce soir-là.
- Oui, je veux bien !répondit Lyne quand je lui exposai la situation à l’arène.Chez toi ? - Il vaut mieux, j’ai pas envie que son père fasse un scandale.
Elle avait ses jours de repos le lundi et le mardi puisque l’affluence à l’arène se faisait surtout le week-end. Je lui indiquai que je la tiendrais au courant selon les disponibilités du restaurant. A mon avis, même si j’appelais maintenant, c’était un peu tard pour la semaine qui suivait. Et puis… j’avais envie d’acheter une jolie robe à Sofia pour l’occasion. Ce fut donc en milieu de semaine, après être allés chercher Jana à l’école, que nous nous dirigeâmes tous les trois vers le centre commercial. La petite fille était surexcitée parce qu’on allait acheter « une robe de princesse pour Sofia. » Courant dans tous les sens sur le parking, je la rappelai à l’ordre en lui disant que c’était dangereux à cause des voitures. Elle revint sagement près de nous et prit ma main. J’avais préféré venir ici car, en ville, on risquait de nous reconnaître. A chaque fois que nous avions voulu faire les boutiques, il était arrivé quelque chose de grave, ou presque. Et puis, au centre commercial, nous aurions plus de choix sans forcément marcher des kilomètres. Et c’était abrité. Car il ne faisait pas très chaud aujourd’hui. Chacun emmitouflé dans un manteau épais, nous poussâmes un même et unique soupir de soulagement quand nous franchîmes les portes du centre. Ici, il faisait bien meilleur. Comme je n’étais jamais venu, je consultai le plan à l’entrée. Les boutiques de vêtements se trouvaient à l’étage. Nous montâmes par l’escalator – je dus tenir Sofia qui avait peur d’y mettre les pieds – et nous retrouvâmes dans une immense allée. Première boutique : il y avait bien trop de monde pour circuler tranquillement. Nous passâmes donc à celle d’à côté, moins bondée. Tenant toujours la main de Jana, je laissai Sofia regarder dans les rayons.
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Dim 2 Déc - 16:36
ft. Sofia & Constantine
"..."
Comme promis
Ca faisait une semaine déjà que Constantine avait fait sa crise. En vrai... Ca s'était plutôt bien passé. Je savais maintenant comment je pouvais le gérer... Du moins pour le moment, rien ne me disait que ça allait toujours fonctionner. Je ne savais pas à quel point Meyer était amoureux de moi, est-ce que c'était comme Constantine? Un peu moins, un peu plus ? En tout cas, là, il se montrait plutôt discret, mon compagnon n'avait pas évoqué le restaurant, depuis, alors que j'en avais réellement envie. C'était peut-être à moi de le réclamer ? Normalement c'était lui qui proposait des trucs. Enfin, sauf pour les sources chaudes, mais ça c'était une surprise. Constantine me demanda de venir chercher Jana avec lui à l'école. Avec elle aussi ça se passait mieux, je me sentais un peu plus proche d'elle maintenant. C'était bizarre à dire mais c'était un peu grâce à Meyer. Roy m'avait déjà dit une phrase du genre... C'était pendant qu'on regardait la télé, un soir sur le canapé. Il m'avait pris dans ses bras pour me faire un gros câlin. Puis il m'avait dit "Sofia... C'est quand on est sur le point de perdre quelque chose qu"on réalise à quel point on y tient". Il avait tellement raison. Je pouvais pas dire que je tenais beaucoup à cette petite, mais je voulais pas la perdre non plus et ça, je l'avais réalisé quand Meyer voulut s'en prendre à elle. Peut être que Jana était ce que moi je n'étais jamais. Alors je voulais, à travers elle... voir ce que c'était, une enfance. Enfin, j'savais pas trop comment l'expliquer. Tout ce qu'il fallait retenir, c'était que, finalement, je voulais aussi de la gamine auprès de nous.
A la sortie de l'école, elle était d'ailleurs toute contente, excitée comme une puce électronique. Visiblement Constantine voulait aller m'acheter une nouvelle robe et, pour Jana, c'était forcément une robe pour princesse. Elle était presque intenable, Constanine dû la rappeler à l'ordre sur le parking. Mais elle était très obéissante, elle revint sagement vers lui pour prendre sa main. Je ne savais pas qu'on allait faire les boutiques aujourd'hui, c'était une surprise ? Ou alors il avait juste oublié de me le dire comme il était très tête en l'air. Contrairement à ce que je pensais, nous nous rendions au centre commercial. Il y avait pourtant plein de boutiques en ville... Bon, tant pis. Je me posai pas davantage de questions et je me contentai de le suivre. Une fois à l'intérieur du grand bâtiment, je suivis mon homme vers ce qui ressemblait à un plan. Il n'était donc jamais venu ici ? Moi non plus, en fait, alors que je visais ici depuis plus longtemps que lui. Il fallait monter à l'étage. Je cherchais les escaliers du regard, mais je ne voyais rien, juste une drôle de machine bizarre qui faisait monter les gens tout seul. Et non, c'était pas un ascenseur. Prudente, je m'en approchai avant d'y déposer le pied. Je faillis me casser la gueule là dessus ! Apeurée, je fis demi-tour rapidement, refusant de monter sur cette connerie. Constantine retint un petit rire en me voyant terrorisée par ce truc. C'était pas drôle ! Ce truc c'était pas normal ! C'était des escaliers qui bougeaient tout seul! Heureusement, il vint m'aider, surement qu'il avait trop pitié de me voir comme ça.
Une fois arrivé en haut, il y avait une très grande halée avec un tas de magasins collés les uns aux autres. Wah.. Il y avait tellement de monde ! Impossible d'entrer dans la première boutique. Nous optâmes donc pour celle d'à coté qui était moins remplie. Constantine me laissa marcher devant pour que je puisse regarder les rayons. Je savais pas trop quoi choisir. Il y avait un tas de robes pour filles, mais aucune qui étaient à mon gout. Je portais toujours du noir, des robes moulantes en haut et volantes en bas, j'aimais bien ça. Silencieuse, je me contentai de regarder les rayons, il y avait aussi des vêtements sur des mannequins, pour être mis en avant, mais toujours rien. En plus j'avais pas l'habitude du tout de devoir choisir mes vêtements moi-même... Je prenais ce qu'on me donnait. Voyant que j'arrivais pas à trouver mon bonheur, Jana essaya - à sa façon - de m'aider et me montra toutes les robes qu'elle voyait. Absolument toutes. Du coup, je niais à chaque fois de la tête mais elle ne se découragea pas pour autant. Hélas, nous fîmes rapidement le tour, en vain. Il n'y avait pas de robes qui me plaisaient. Nous sortîmes alors de la boutique pour aller voir celle en face. Là, en revanche, mon regard fut aussitôt attiré par une collection de robes noires, un style un peu gothique, mais dans l'ensemble ça allait. Je m'approchai d'une sur un mannequin, pour la regarder. Jana se posa à coté de moi, pour regarder aussi, mais je voyais à sa tête que quelque chose ne lui plaisait pas.
"Elle est très jolie celle là, hein ? En plus elle est courte, je préfère."
"Mais Sofia...Fit-elle d'un air presque blasée. Ah, ça ressemblait à quelqu'un, ça...La robe là elle est tout' noire... Les princesses elles sont des robes en couleurs."
Bon... Elle n'aimait pas celle là, peut être. Très bien, je regardai alors celle d'à coté, qui était plus simple. Elle était en rayon, en plus. Je la récupérai donc puis je la montrai, toute contente, à Constantine. Il fallait l'essayer maintenant... Nous nous dirigeâmes vers les cabines d'essayages. J'entrai à l'intérieur avec ma robe et fermai la porte en bois. Je retirai ma robe actuelle pour l'accrocher sur le porte-manteau.
"Schatzi... Tu viens m'aider à la mettre, s'il te plait ?"
Humain - Neutre
Constantine Meyer
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Jeu 6 Déc - 19:24
Elle ne paraissait pas inspirée. Il y avait beaucoup de robes de couleur et je savais qu’elle appréciait particulièrement le noir. Jana l'ignorait et essayait de l’aider en lui proposant tout et n’importe quoi. Nous fîmes le tour du magasin, décidâmes de passer au suivant, juste en face. Cette fois, elle fut tout de suite attirée par les premiers rayons qui présentaient quelques robes sombres. Elle alla contempler un mannequin, Jana fit de même.
- Elle est très jolie celle là, hein ?dit ma compagne à la petite fille.En plus elle est courte, je préfère.
Jana ne sembla pas de cet avis.
- Mais Sofia… La robe là elle est toute noire... Les princesses elles sont des robes en couleurs.
Évidemment, les princesses… Sofia regarda la robe d’à côté, la récupéra et me la montra fièrement. Pourquoi pas, en plus elle n’était pas très chère. Je la suivis aux cabines d’essayage. Jana voulut rentrer avec elle mais je la gardai avec moi en lui expliquant qu’il n’y avait pas assez de place à l’intérieur et qu’elle gênerait Sofia. Elle resta à mes côtés, silencieuse.
- Schatzi... Tu viens m'aider à la mettre, s'il te plaît ?demanda ma compagne au bout d’une minute.
Ah. Je ne savais pas si j’avais le droit d’entrer dans la cabine. Les japonais et leur pudeur… La vendeuse qui gérait les cabines d’essayage risquait de me foutre dehors. Mais bon, Sofia avait besoin de mon aide alors tant pis. J’évitai soigneusement de regarder l’employée et ouvris doucement la porte de la cabine. Sofia était en sous-vêtements et se battait avec la fermeture éclair de la nouvelle robe.
- Tu bouges pas d’ici,fis-je à Jana qui me regardait d’un air curieux. - D’acc !
J’entrai dans la cabine en refermant derrière moi, pris la robe que me tendait Sofia. Mais au lieu de l’aider à l’enfiler, j’attirai la demoiselle vers moi et l’embrassai. Elle répondit volontiers au baiser en s’accrochant à mon cou. Forcément, la voir presque nue me donnait de soudaines envies de profiter de son corps. Mais je devais calmer mes ardeurs. Nous échangeâmes un dernier baiser, et je l’aidai à s’habiller. Quand elle put se débrouiller seule, je sortis de la cabine. Jana attendait sagement. La vendeuse, par contre, me regardait très bizarrement. Je l’ignorai complètement, me concentrai sur Jana qui demandait si Sofia allait bientôt revenir.
- Elle finit de s’habiller.
Un court silence s’installa. Je sentis qu’elle me tirait la manche.
- Dis Meyer. - Was ? - C’est quand qu’on retourne à Berlin ?
Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle me demande ça. Je croyais qu’elle voulait aussi une robe, ou demander à quelle heure on rentrerait à la maison. Là, elle me prenait au dépourvu.
- Euh…
Je réfléchis, embarrassé.
- J’sais pas,avouai-je.
Je lui expliquai que, pour ça, il nous faudrait des vacances car nous ne pouvions pas y aller pour seulement un week-end. Mais le plus gros problème ne résidait pas là : Sofia ne pouvait pas nous accompagner.
- Pourquoi ? - Les hybrides n’ont pas le droit de quitter Togi.
Elle eut l’air déçu. Elle s’était beaucoup attachée à ma compagne. Cette dernière sortit de la cabine, vêtue de sa nouvelle robe.
- Ouah ! T’es trop jolie !s’exclama la gamine avec des étoiles plein les yeux.C’est noir mais c’est pas grave !
Je hochai la tête, tout à fait d’accord. Puis je me penchai pour arranger le bas de la robe qui avait un pli.
- Si elle te plaît, on peut la prendre,déclarai-je en lui grattouillant le menton.
Elle hocha la tête, retourna dans la cabine pour se changer. Quelques minutes plus tard, nous sortions de la boutique. N’ayant apparemment pas envie de s’encombrer du sac dans lequel reposait sa robe, Sofia me le donna et concentra son attention sur les autres boutiques devant lesquelles nous passions. Il était bientôt l’heure de préparer le repas. Nous redescendîmes au rez-de-chaussée pour rejoindre le grand hall. Il y avait pas mal de monde.
- Meyer…
Je me retournai. Même si elle tenait ma main, Jana avait du mal à suivre et à esquiver les gens. Elle semblait complètement perdue et un peu paniquée. Je m’accroupis.
- Viens.
Elle grimpa sur mon dos. Je vérifiai que Sofia était toujours là et traversai la foule. Il nous fallut une longue minute pour arriver dehors. Une fois dans la voiture, je me tournai vers les filles.
- On va manger chez Yoshi ?
Elles acceptèrent, contentes. Je démarrai donc et pris le chemin du restaurant. Comme il était encore un peu tôt, il y avait des places libres juste devant. Je m’y garai, nous entrâmes dans le restaurant. Comme d’habitude, le cuisinier nous accueillit chaleureusement.
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Ven 7 Déc - 9:09
ft. Sofia & Constantine
"..."
Comme promis
Jana voulait venir elle aussi, c'était trop mignon mais elle pouvait pas vraiment. Constantine lui expliqua qu'il n'y avait pas de place dans la cabine... Pas de chance, comme je venais de lui demander de venir m'aider pour mettre la nouvelle robe. Du coup, forcément, j'imaginais bien la gamine le regarder d'un air curieux parce qu'il venait, justement, de dire qu'elle pouvait pas entrer.
"Tu bouges pas d’ici"Dit-il. "D’acc !"Répondit-elle avec entrain.
Il entra enfin dans la cabine et ferma la porte derrière lui. Mais au lieu de m'aider, il m'attira vers lui et m'embrassa. Oh non... S'il commençait avait ça, j'allais très vite vouloir aller plus loin. Je ne pus résister à l'envie de l'embrasser moi aussi, m'agrippant à son cou. Un dernier baiser puis il m'aida à enfiler ma robe. Voyant que je pouvais me débrouiller seule à présent, il sortit de la cabine pour rejoindre Jana. Une foie la robe correctement mise, je me regardai dans le miroir. Mh... J'avais pas beaucoup de place mais je fis tout de même quelques mouvements de combat pour savoir si je pouvais bien bouger avec... J'avais horreur des vêtements qui me privaient de certains gestes. Je devais toujours être prête pour me battre, même avec ce genre de tenue. C'était l'habitude, j'avais toujours fait comme ça.
"Dis Meyer." "Was ?" "C’est quand qu’on retourne à Berlin ?"
Ah... J'arrêtai de bouger pour écouter discrètement. Pourquoi elle voulait partir à Berlin... ? Elle savait pas que moi je pouvais pas y aller ? Elle voulait partir... Sans moi ? Ca me rendait un peu triste. Je posai ma main sur la porte de la cabine, approchant mon visage de celle ci pour mieux les entendre.
"Euh... J'sais pas"Fit-il.
Il lui expliqua que pour se déplacer, il devait prendre des vacances, plus longues qu'un seul Week-end. Mon coeur accéléra subitement, mes jambes se mirent à trembler. Non, non ! C'était quoi ça ? Il allait encore me laisser seule ici pendant longtemps ? Et si... Et si j'avais des problèmes de nouveau, comme avec Bear ? Alors que je paniquai, je l'entendis à peine lui dire que je pouvais pas les accompagner.
"Pourquoi ?"
"Les hybrides n’ont pas le droit de quitter Togi"
Je soufflai, soulagée. Donc Jana ne savait pas et Constantine n'avait plus l'intention de me laisser seule à Togi. Je pris quelques secondes pour retrouver un peu de contenance puis je sortis de la cabine pour les regarder, me tenant toute droite. La petite écarquilla aussitôt les yeux.
"Ouah ! T’es trop jolie ! C’est noir mais c’est pas grave !"S'exclama-t-elle.
Constantine hocha la tête, plutôt d'accord avec elle. Il s'approcha pour défaire un pli en bas de la robe. Ah... J'avais dû le faire en bougeant un peu trop dans la cabine.
"Si elle te plaît, on peut la prendre"Dit-il en me grattouillant le menton.
Elle plaisait oui. Mais j'en avais vu une plus jolie tout à l'heure. Tant pis. J'hochai une fois la tête avant de retourner dans la cabine pour remettre mes vêtements et sortir. Mon compagnon paya la robe et nous sortîmes de la boutique. Je lui donnai le sac qui contenait ma nouvelle robe pour mieux pouvoir regarder les vitrines des autres boutiques. Décidément... Constantine n'aimait pas faire les magasins. C'était vraiment rapide avec lui. Quand j'y allais avec Roy, ça prenait parfois la journée entière et on faisait plein de trucs et je pouvais choisir plein de fringues. Tant pis, je devais me contenter de ça même si j'aimais bien me balader dans les magasins. Dans le hall principale du bâtiment, il y avait un tas de monde. Jana avait du mal à suivre. Schatzi s'accroupit pour la laisser grimper sur son dos. Hé... J'avais envie de faire ça moi aussi ! Rapidement, nous nous dirigeâmes vers la voiture. Une fois à l'intérieur, il se tourna vers nous.
"On va manger chez Yoshi ?"
J'hochai une fois la tête pus il démarra la voiture pour se diriger vers le restaurant. Il trouva facilement une place pour se garer pour nous entrâmes à l'intérieur. Yoshi était toujours très content de nous voir. Il nous invita à nous installer au bar, pour être plus proche de lui. Mais je fis, d'abord, le tour du comptoir pour aller me jeter dans ses bras et le serrer tout fort contre moi. Je l'entendis rire doucement puis il m'ébouriffa la les cheveux.
"Vous avez faim, c'est ça ? Installez-vous j'vais vous préparer un truc en vitesse avant le rush du soir."
Je retournai auprès de Constantine pour m'asseoir à coté de lui. Yoshi s'afféra aussitôt en cuisine. Il préparait deux soupes miso, des yakitori bœuf fromage et du riz, ça c'était surement pour mon compagnon et Jana. Pour moi, il préparait des ramen au porc et une salade. Pendant qu'il s'occupait du repas, Yoshi nous demanda ce que nous avions fait de la journée pour le moment.
"Meyer il m'a acheté une nouvelle robe."
"Oh, c'est gentil ça. T'as dit merci ?"Demanda Yoshi.
Ah... Oops, j'avais oublié. Je me pinçai doucement les lèvres en niant de la tête, un peu honteuse. Du coup je me tournai vers Constantine.
"Vielen Dank Meyer."
Satisfait, Yoshi se remit à la cuisine.
"Meyer, on fait quoi après ? T'as vu, ils vont bientôt mettre le marché de Noël. Ca serait bien d'y aller hein ? Oui ?
Yoshi posa les soupes miso et la salade devant nous. On pouvait déjà commencer à manger ça le temps qu'il termine les yakitori et les ramen. Il demanda aussi à Constantine s'il préférait une fourchette ou les baguettes pour Jana. Mais la dernière fois elle s'était très bien débrouillé avec les baguettes.
Humain - Neutre
Constantine Meyer
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Dim 9 Déc - 13:10
Il nous indiqua les chaises de bar pour pouvoir discuter avec lui plus aisément. J’aidai Jana à monter tandis que Sofia allait se jeter dans les bras de Yoshi. Il lui ébouriffa les cheveux en riant.
- Vous avez faim, c'est ça ?supposa-t-il très ingénieusement.Installez-vous j'vais vous préparer un truc en vitesse avant le rush du soir.
Je m’assis, Sofia s’installa à ma droite. Je passai commande. Jana voulut prendre la même chose que moi : une soupe miso, des yakitori bœuf-fromage et du riz. Ma compagne, elle, préféra les ramens au porcs avec une salade. Yoshikaru se mit au travail, demanda ce que nous avions fait aujourd’hui.
- Meyer il m'a acheté une nouvelle robe,répondit Sofia réjouie. - Oh, c'est gentil ça. T'as dit merci ?
Elle rougit un peu et se tourna vers moi, confuse.
- Vielen Dank, Meyer.
Je souris, caressai sa joue un instant. Puis je regardai autour de moi. Nous étions seuls dans le restaurant, tout était calme. Nous entendions seulement Yoshikazu s’affairer en cuisine et la musique à bas volume que diffusaient les enceintes au plafond.
- Meyer, on fait quoi après ?s’enquit ma compagne pleine d’entrain.T'as vu, ils vont bientôt mettre le marché de Noël. Ça serait bien d'y aller, hein ? Oui ?
Le cuisinier nous servit les soupes miso et la salade, voulut savoir si Jana préférait une fourchette ou des baguettes. Elle opta pour les baguettes, s’étant plutôt bien débrouillée la dernière fois. Avant de commencer à manger, je réfléchis à ce que venait de dire Sofia. Le marché de Noël… Nous y étions allés l’année dernière et ça avait plutôt mal fini à cause d’une attaque d’hybrides révoltés. Heureusement, nous avions quitté les lieux sans encombres. Je ne savais pas si c’était une très bonne idée d’y retourner, surtout avec Jana. Mais peut-être qu’il n’arriverait rien cette fois. En plus, la petite fille avait l’air de vouloir y aller elle aussi.
- J’ai jamais vu la marche de Noël,dit-elle en mangeant un bout de tofu. - Le marché de Noël,rectifiai-je. - Le marché de Noël,répéta-t-elle.
Je tapotai sa petite tête blonde.
- On ira faire un tour,déclarai-je pour la plus grande joie des filles.
Je resterais vigilent et au moindre pépin, nous retournerions immédiatement à la maison. La soupe miso fut un régal, comme les yakitoris. Même si je n’avais pas forcément très faim en arrivant, la cuisine de Yoshikazu éveillait toujours les sens et je n’en étais jamais déçu. Sofia avait déjà englouti tout son repas alors que Jana et moi mangions encore. Au moment du dessert, les clients commencèrent à arriver. Ne voulant pas déranger Yoshikazu plus longtemps car il allait avoir du pain sur la planche, nous prîmes congé. La semaine se termina sans événement particulier, mise à part le fait que j’avais trouvé le restaurant dans lequel Meyer et Sofia mangeraient lundi. Au fond de moi, j’étais un peu inquiet de la tournure que prendraient les choses au moindre accrochage. Meyer pouvait très vite s’emballer et faire une bêtise, même sans le vouloir. J’avais confiance en lui, beaucoup plus qu’avant. Mais nous n’étions pas à l’abri d’un problème. Je devais éviter d’y penser sinon ça lui porterait la poisse. Avec ma chance légendaire, c’était largement possible. Le jour J, Lyne arriva en avance avec un sac de courses plein à craquer.
- Mais qu’est-ce tu fous avec tout ça ?demandai-je étonné en la voyant tout sortir sur la table de la cuisine. - Jana et moi, on va se préparer un bon petit repas et je vais lui apprendre à faire des gâteaux,répondit la demoiselle.
Si ça lui faisait plaisir. Jana semblait ravie. Au moins, elles allaient être occupées une bonne partie de la soirée. Sofia finissait de se préparer dans la chambre. Pour ma part, j’étais déjà prêt et… Ah non merde. Meyer. Si le principal intéressé ne participait pas, ça ne servait à rien.
« J’étais en train de me dire que tu m’avais oublié, »dit-il vexé.
Ça va… Je rejoignis Sofia dans la chambre, l’aidai à remonter la fermeture éclair de sa nouvelle robe. Elle lui allait à ravir. J’attirai la jeune femme contre moi et m’assis sur le lit en l’entraînant sur mes genoux.
- Je me rappellerai de tout,promis-je.
Elle s’était beaucoup inquiétée la fois où Meyer et elle avaient passé la soirée aux sources chaudes. Je ne savais toujours pas pourquoi je ne me souvenais pas de certains passages. Peut-être parce que Meyer avait trop pris le dessus. Mais c’était anormal. Il ne pouvait pas me remplacer définitivement. Bref, je devais arrêter d’y penser, ce n’était pas le moment. Doucement, j’embrassai ma compagne une dernière fois et la serrai dans mes bras en fermant les yeux.
Quand je les rouvris, je me demandai si j’étais vraiment prêt. Je me languissais et en même temps, ce repas m’angoissait alors que c’était juste… un repas.
« Ça va bien se passer, »m’encouragea Constantine.
Je regardai Sofia qui ne disait rien mais m’observait attentivement, comme pour être sûre de la personne qu’elle avait en face d’elle.
- Constantine est parti,annonçai-je.Et c’est l’heure d’y aller,ajoutai-je en jetant un coup d’œil à ma montre.
Nous nous levâmes et rejoignîmes Lyne et Jana au salon.
- T’es sage,prévins-je en m’accroupissant devant la gamine.T’écoutes Lyne et tu te couches pas tard, y a école demain. - D’accord !
Elle se jeta dans mes bras et fit pareil avec Sofia comme si nous partions pour la semaine.
- Bonne soirée !fit Lyne en nous accompagnant jusqu’à la porte d’entrée.
Elle ajusta le col de ma chemise et nous laissa partir. Une fois dans le couloir, je pris la main de Sofia et l’emmenai en direction de la sortie. Le voisin du dessous choisit justement ce moment pour sortir sa poubelle. Pour une fois, il nous dit seulement « bonsoir » et n’ajouta rien de plus. Afin de nous rendre au restaurant, pas besoin de prendre la voiture, il ne se trouvait pas très loin à pieds. Nous étions bien couverts et il ne faisait pas très froid. Et puis ça faisait du bien de marcher.
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Dim 9 Déc - 16:02
ft. Sofia & Meyer
"..."
Comme promis
Il me sourit un instant avant de caresser ma joue. Je lui rendis alors un sourire à mon tour, mais plus timide. Il se tourna ensuite pour regarder la salle. Je fis de même, curieuse, me demandant si quelque chose venait d'attirer son attention. Mais non, c'était vide, calme. Jana avait choisie de manger avec les baguettes. Comme toujours, la cuisine de Yoshi était trop bonne. J'aimerais bien savoir cuisiner comme lui un jour, ça ferait surement plaisir à Constantine. J'allais lui demander de m'apprendre, quand le restaurant sera plus calme. Au moins les yakitori ! Les boulettes bœufs fromage c'était trop les meilleures.
"J’ai jamais vu la marche de Noël"Annonça Jana en mangeant un bout de tofu.
"Le marché de Noël"
"Le marché de Noël"Répéta-t-elle.
Constantine lui tapota ensuite le haute de la tête, l'air songeur. J'avais oublié que l'année dernière, au marché, on avait eu quelques soucis à cause des Révo... Wilson était pas très malin de s'être autant exposé dans un endroit comme ça.
"On ira faire un tour"Décida-t-il.
J'étais contente, j'aimais bien les marchés de Noël. Une fois le repas terminé, nous décidâmes de nous en aller pour ne pas déranger Yoshi davantage. La serveuse du service du soir était là aussi. C'était une autre hybride chat. Elle appartenait surement à Kenichi, j'avais jamais demandé. Bref, nous laissâmes Yoshi pour rentrer à la maison.
Le reste de la semaine passa plutôt rapidement. Constantine m'avait dit qu'il avait trouvé un restaurant pour Meyer et moi. On était lundi, ça allait donc être pour ce soir. J'étais un peu nerveuse, quand même... Et si jamais ça se passait mal ? Un rien pouvait le mettre en colère alors... Non, je devais pas penser à ça. Il fallait lui faire confiance. Meyer devait lui aussi avoir peur, lui aussi il devait douter et il savait très bien qu'il allait devoir faire de gros efforts. Tout allait bien se passer, oui... J'avais aucune raison d'avoir peur en fait. Le soir, Lyne arriva avec un gros sac en main. J'aimais pas du tout la voir entrer chez nous. C'était mon appartement, chez moi, mon territoire et elle c'était une étrangère.
"Mais qu’est-ce tu fous avec tout ça ?"Demanda Constantine.
"Jana et moi, on va se préparer un bon petit repas et je vais lui apprendre à faire des gâteaux"Répondit-elle.
Je fronçai les sourcils. Elle faisait carrément comme si elle était chez elle, là. Je l'aurais foutue dehors avec des coups de pieds au cul moi. Je préférai m'absenter dans la chambre plutôt que de voir sa sale gueule de connasse squatteuse de merde à la con de pute. Un brin en colère, je retirai ma robe pour enfiler la nouvelle que Constantine avait acheté. En me regardant dans le miroir, je voyais qu'elle mettait un peu ma poitrine en avant. Ah ! Ca au moins, il aimait ! Par contre, je galérai un peu à fermer la fermeture éclaire dans le dos... Heureusement, mon compagnon arriva à ce moment pour m'aider. Il s'installa ensuite sur le lit et m'entraîna avec lui pour me mettre sur ses genoux.
"Je me rappellerai de tout"dit-il.
Il était trop mignon lui. Il savait très bien que ça me tenait beaucoup à cœur, ça. Je ne pourrais jamais passer du temps avec Meyer si Constantine, lui, n'allait se souvenir de rien. Il me prit doucement dans ses bras pour m'embrasser. Je répondis volontiers à son baiser par un autre. Je me serrai tout fort contre lui puis je reculai le visage pour le regarder. Est-ce qu'il avait déjà fait venir Meyer ?
"Constantine est parti. Et c’est l’heure d’y aller"Annonça-t-il en regardant sa montre.
J'hochai la tête une fois. Je me levai en même temps que Meyer pour rejoindre le salon. Il s'accroupit devant Jana pour être à sa hauteur.
"T’es sage. T’écoutes Lyne et tu te couches pas tard, y a école demain."
"D’accord !"
Lyne nous souhaita une bonne soirée mais je préférai l'ignorer... Du moins jusqu'à ce que je la voit toucher Meyer pour remettre son col correctement. Je serrai très fort les poings en grognant doucement vers elle. Une fois dans le couloir, Meyer prit aussitôt ma main... Il voulait peut-être me calmer ? Je savais pas. Le voisin sortait ses poubelles à ce moment. Super, manquait plus que lui. Heureusement, il se contenta de nous saluer sans ajouter de remarques à la con. Plutôt que de prendre la voiture, Meyer préféra visiblement marcher. Ca voulait dire que le restaurant n'était pas très loin. Je lui lâchai la main pour prendre son bras et me coller à lui.
Au bout de plusieurs minutes, nous arrivâmes au restaurant. A l'intérieur, Meyer annonça qu'il avait réservé pour deux. Le type de la réception me regarda un instant, il s'attarda ensuite sur mon bandeau et, plus longuement, sur mon collier. Il sembla hésiter un instant puis s'excusa en disant qu'il devait s'absenter un court moment pour aller demander quelque chose. Je regardai Meyer, comme pour essayer de chercher à comprendre ce qu'il se passait. Mais lui non plus n'avait pas l'air de savoir. L'homme revint rapidement, avec quelqu'un d'autre à ses cotés. Ils semblaient tous deux un peu gênés.
"Bonsoir Monsieur. Je suis navré mais les hybrides ne sont normalement pas toléré dans notre établissement, vous comprenez, par rapport aux normes d'hygiènes..."Déclara le nouvel arrivant.
Merde. C'était typiquement le genre de truc qui énervait Meyer. De manière préventive, je caressai doucement son bras avec mon pouce. Je le lâchai ensuite pour faire un pas en avant et m'incliner très bas.
"On savait pas M'sieur on lui a pas dit peut-être. Pardon, vraiment pardon. Mais j'vous jure, j'suis très propre et je vais rien salir."
Les deux types en face s'échangèrent un regard. Puis il soupira, un peu embarrassé.
"Bon, on va faire une exception, l'hybridation est discrète alors... On va juste vous mettre à une table un peu isolée. Nous aurions dû, en effet, vous prévenir. Acceptez nos excuses pour ce malentendu."
Je me redressai tandis que l'homme nous fit signe de le suivre. Nous nous installâmes à table. Elle était en effet isolée des autres... Et proche des toilettes. Bon, c'était pas grave. Au moins on allait pouvoir passer notre soirée en tête à tête, Meyer et moi. C'était tout ce qui comptait. Alors pour lui montrer que ça allait, je lui fis un très joli sourire, comme ça il voyait que j'étais trop contente d'être ici.
Humain - Neutre
Constantine Meyer
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Dim 9 Déc - 22:39
Le trajet se fit en silence. Je voulais parler, dire quelque chose, n’importe quoi. Mais impossible de trouver un sujet de conversation. C’était comme si les mots étaient bloqués dans ma gorge, comme si je rencontrais Sofia pour la première fois et dont la seule présence me stressait au plus haut point. Pourtant, nous nous connaissions bien. Enfin non, je la connaissais bien. Elle… au final, ne savait presque rien de ma personnalité. Constantine était son seul amour, elle pouvait anticiper ses réactions, ses mots, ses envies, ses peines et ses peurs. Moi, je n’étais pas grand-chose, juste l’ombre de mon hôte. Un être rempli de colère contre le monde entier et incapable de faire la distinction entre le bien et le mal. Au moins, j’avais un semblant de cœur vu que j’aimais Sofia. Je n’aurais jamais pensé que ce soit possible un jour. Et pourtant… Comme quoi, tout n’était pas perdu. N’empêche, je restais quand même inexistant. N’était-ce finalement pas vain de vouloir me rapprocher d’elle ? Un jour, je disparaîtrais, c’était certain.
Si je m’attendais à ça. Où était le Constantine qui avait voulu se supprimer pour se débarrasser de moi ?
« Oublie ça. »
Jawohl Kapitän. Sofia et moi arrivâmes au restaurant au bout d’une dizaine de minutes. Je m’avançai vers le comptoir de l’accueil, annonçai ma réservation. Le réceptionniste nous regarda tour à tour comme s’il voyait des extraterrestres. Nous étions pourtant habillés convenablement. Puis je vis son regard s’attarder sur le collier de Sofia. Il s’excusa alors et disparut par la porte qui se trouvait derrière lui. Ben quoi ? Il était où le problème ? Je ne comprenais pas… Il revint bientôt avec un collègue à lui. Tous les deux paraissaient extrêmement embarrassés. Si jamais ils m’annonçaient que nous ne pouvions pas manger ici, j’en prenais un pour taper sur l’autre.
- Bonsoir Monsieur. Je suis navré mais les hybrides ne sont normalement pas tolérés dans notre établissement,déclara-t-il.Vous comprenez, par rapport aux normes d'hygiènes…
De quoi ? J’allais riposter mais Sofia me devança en s’inclinant devant eux.
- On savait pas M'sieur, on lui a pas dit peut-être,dit-elle d’une voix innocente.Pardon, vraiment pardon. Mais j'vous jure, j'suis très propre et je vais rien salir.
Les deux hommes échangèrent un regard, l’air d’hésiter. Pour ma part, je trouvais Sofia très convaincante mais ça ne serait peut-être pas l’avis de nos interlocuteurs. Finalement, l’un d’eux soupira et nous annonça qu’ils allaient faire une exception.
- L’hybridation est discrète alors... On va juste vous mettre à une table un peu isolée. Nous aurions dû, en effet, vous prévenir. Acceptez nos excuses pour ce malentendu.
Tu parles, je n’acceptais rien du tout ! Ces trous de balles et leurs préjugés pouvaient se carrer mon indulgence où je pensais. Un poil énervé, je préférai ne rien dire et suivre l’homme qui nous emmenait à la salle à manger. En effet, plus isolés tu meurs. C’était quoi cette place à côté de la porte des chiottes ? Sérieusement… Bon, il fallait que j’arrête de monter en tension. Après avoir retiré sa veste, Sofia prit place, dos au mur. Je l’imitai, m’installai en face d’elle. Le sourire qu’elle m’accorda alors me fit vite oublier mon mécontentement. Elle était tellement mignonne… Un peu plus détendu, j’approchai mes jambes des siennes et lui rendis son sourire. Un serveur s’approcha de nous avec l’air d’avoir un balai dans le cul. J’avais vraiment du mal avec ce genre de comportement trop poli et réservé. Mais il fallait bien s’y faire dans ce genre d’endroit. Il demanda ce que nous voulions boire. Je demandai une bière, Sofia un jus de pomme. Il s’éloigna d’un pas silencieux. Il n’y avait pas grand monde dans le restaurant. Et que des couples de riches. C’était soit des vieux, soit un vieux avec une jeune d’au moins vingt ans de moins, blonde avec un pot de peinture en guise de maquillage. Je regardai Sofia. Elle ne se maquillait jamais et elle n’en avait pas besoin. Elle était déjà très jolie au naturel. Mais là, je ne voyais pas ses yeux et ça me perturbait. Nous étions loin des autres tables et l’endroit était très peu éclairé. Pourquoi ne pas enlever son bandeau ? J’approchai ma main de son visage. D’abord, je caressai sa joue avec le pouce. Non, elle n’aimait pas retirer son bandeau en public. Et je ne voulais pas la savoir gênée pendant tout le repas. Alors je retirai ma main et croisai les bras sur la table, devant mon assiette entourée de couverts.
- Tu sais pourquoi y a plein de fourchettes et plein de couteaux ?fis-je en désignant toute la vaisselle d’un signe de tête désinvolte.
Elle fit non de la tête.
- Ben moi non plus.
Nous échangeâmes un rire discret.
- Tout c’que j’sais, c’est qu’il faut commencer par l’extérieur, et aller vers l’intérieur, plat après plat. Et ça, c’est pour le dessert,ajoutai-je en montrant la cuillère et la petite fourchette au-dessus de l’assiette.Ah, et mets ta serviette sur tes genoux.
Je le fis aussi, ayant oublié.
- On nous regarde déjà de travers, j’ai pas envie qu’on nous vire pour une histoire de couverts à la con.
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Lun 10 Déc - 19:33
ft. Sofia & Meyer
"Hé beh... Tout ce cirque pour bouffer ?"
Comme promis
Bon, pour le moment, tout allait bien, Meyer ne semblait pas trop énervé. Sa tête de blasée était resté en mode "blasée normale" et pas "blasée colère". Il me laissa même m'installer contre le mur, c'était tellement adorable de sa part, il s'était souvenu que j'avais horreur de m'installer avec des gens dans mon dos. Là, je pouvais voir toute la pièce et ça me mettait nettement plus à l'aise. J'étais contente de voir qu'il s'était rappelé de ça. Il répondit à mon sourire par un autre puis il approcha ses jambes des miennes. Voilà... C'était tout ce qu'il me fallait pour me sentir à l'aise ici. Quelque instant plus tard, un serveur vint vers nous. Wah.. On aurait dit qu'il avait un gros bâton dans les fesses et que ça lui faisait tellement mal qu'il marchait tout raide. Il nous demanda si nous "souhaitions boire un petit rafraîchissement" .... Avec un accent de gros con bourgeois. Meyer, fidèle à lui-même, commanda une bière. Je pris un jus de pomme, comme d'habitude aussi en fait. Puis il s'éloigna. Il me regarda, ensuite, comme s'il réfléchissait à un truc. Je penchai doucement la tête de coté pour savoir. Il approcha sa main de ma joue pour la caresser avec son pouce. Je lui souris à nouveau et il croisa les bras sur la table en regardant devant lui.
"Tu sais pourquoi y a plein de fourchettes et plein de couteaux ?"Demanda-t-il en désignant le bordel sur la table.
Bah non... Une seule fourchette et un seul couteau ben ça suffisait... Je niai alors de la tête, doucement.
"Ben moi non plus."
... Mais... Mais il était con ! Je ne pus retenir un rire avec lui, mais discret hein... Les bonnes manières, tout ça.
"Tout c’que j’sais, c’est qu’il faut commencer par l’extérieur, et aller vers l’intérieur, plat après plat. "
Comment ça, plat après plat ? Il y avait plusieurs plats ? C'était compliqué, les bonnes manières. Mais s'il le disait, il devait avoir raison. Je regardai alors l'ensemble des couverts. Ca faisait quand même vachement beaucoup de vaisselles. Déjà que j'aimais pas la faire, si je devais à chaque fois nettoyer tout ça on était pas parti pour la berge hein.
"Et ça, c’est pour le dessert"Dit-il en désignant les couverts au dessus de l'assiette.
Ah, j'avais même pas fait attention que c'était là, ça. J'hochai la tête du coup, une fois. J'avais bien tout compris ! Il connaissait trop de trucs Meyer, il était intelligent, mon homme. Pas comme moi... Des fois je me demandais s'il avait pas un peu honte de moi parce que j'étais bête.
"Ah, et mets ta serviette sur tes genoux."Ajouta-t-il.
Quoi ? Mais c'était débile ! Je m'essuyais la bouche moi, pas les genoux... Mais en regardant discrètement autour de moi, je vis, en effet, que les gens avaient leur serviette sur les genoux. Bon, j'obéis, dans ce cas, et je mis la serviette là où il fallait. Meyer le fit à son tour également.
"On nous regarde déjà de travers, j’ai pas envie qu’on nous vire pour une histoire de couverts à la con."
Mh... En même temps, vu sa tête... Et vu que j'étais une hybride. Bon, c'était pas grave, moi je trouvais ça trop rigolo d'être ici alors que ça nous allait pas du tout. Malgré tout, je pris tout de même le réflexe de lui répondre à voix basse pour pas trop attirer l'attention.
"J'm'en fou ils ont qu'à r'garder. Moi j'ai mieux à voir face à moi, un bel homme, plutôt qu'un tas de trou du cul qui ressemblent à des pingouins."
Je marquai une petite pause. J'en profitai pour le regarder un peu avant de lui sourire.
"En plus c'vrai r'garde...Fis-je plus basLes filles on dirait des dindes et les garçons des pingouins."
Je pinçai fort mes lèvres pour éviter de rire. Meyer et moi, comparés à eux, on avait trop la classe. Le coincé du cul revint à ce moment là avec les boissons qu'il déposa délicatement sur la table. Je voulus récupérer la bouteille de jus de pommes mais il fut plus rapide que moi. Ah, c'était à lui de me servir, d'accord. Je replaçai fissa mes mains sur mes genoux pour le laisser faire. Il en faisait des caisses putain...C'était juste du jus ! Il servit ensuite Meyer. La bière était déjà dans un grand verre avec de la mousse. Enfin, il nous laissa les menus et s'éloigna après s'être légèrement incliné.
Bon, moi j'avais la dalle ! Et soif aussi. Alors je pris mon verre pour boire tout en prenant la carte dans mes mains. Je soupirai doucement en voyant qu'il n'y avait pas d'images du coup je comprenais rien. Je vis, tout d'un coup, la main de Meyer pour prendre ma carte et la tourner dans l'autre sens. Je la tenais à l'envers... C'était pour ça que tout me paraissait plus bizarre que d'habitude. Mais ça n’arrangeait pas la situation, comme je ne savais pas lire, j'avais l'air maline avec ce menu dans la main. Discrètement, je me penchai légèrement en avant.
"Meyer... J'comprends rien à la carte ! Y'a pas les images et j'sais pas lire, tu l'sais..."
Il me regarda. Je le regardai. Je regardai le menu. Je regardai Meyer.
"Sinon tu choisis pour moi ça s'ra plus simple... Mais des trucs que j'ai jamais mangé d'acc ? Comme ça j'aurais la surprise !"
Toute contente, du coup, je lui passai mon menu avant de siroter mon jus de pomme. Je voulais juste pas, par contre, qu'il dépense trop de sous, il avait qu' prendre le moins cher au pire. Doucement, je frottai mon pied contre son mollet pendant qu'il regardai, vachement concentré, le menu.
Humain - Neutre
Constantine Meyer
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Jeu 13 Déc - 18:59
- J'm'en fous, ils ont qu'à pas r'garder,répondit-elle à voix basse.Moi j'ai mieux à voir face à moi, un bel homme, plutôt qu'un tas de trous du cul qui ressemblent à des pingouins.
Des pingouins, elle pouvait le dire. A côté de tous ces gens, nous avions l’air de pauvres paysans, alors que nous étions quand même plutôt bien habillés. J’étais sûr que le type à ma gauche avait payé son costard le prix de ma voiture.
- En plus c'vrai r'garde… les filles on dirait des dindes et les garçons des pingouins,poursuivit Sofia avec un sourire moqueur au coin des lèvres.
Des dindes oui, et encore, elle était gentille. J’aurais utilisé un autre terme mais bon, nous n’étions pas là pour commérer sur les autres clients du restaurant. Je devais profiter de ce moment avec Sofia. Le serveur revint avec nos boissons qu’il déposa proprement sur la table. Il nous servit en silence puis nous donna les menus. Là, on allait rigoler… J’entendis Sofia soupirer, abaissai la carte pour la regarder. Elle ne risquait pas de lire grand-chose avec la sienne à l’envers. Je la lui retournai dans le bon sens mais ses lèvres restaient pincées d’insatisfaction.
- Meyer... J'comprends rien à la carte ! Y a pas les images et j'sais pas lire, tu l'sais…
Ah merde, j’avais oublié. Qu’attendait Constantine pour lui apprendre ? Ce n’était pourtant pas compliqué. Sofia baissa à nouveau la tête sur son menu et leva à nouveau les yeux vers moi.
- Sinon, tu choisis pour moi ça s'ra plus simple...décida-t-elle.Mais des trucs que j'ai jamais mangé d'acc ? Comme ça j'aurai la surprise !
Si elle voulait… Elle me passa sa carte. Je n’en avais pas besoin mais tant pis. Je la superposai à la mienne et parcourus la liste des plats, attentif. Tout avait l’air super bon. Le prix aussi était plutôt bon… Sérieusement, autant d’argent pour se remplir un quart de l’estomac… Bref, c’était comme ça. Tiens, de la cuisine française, pourquoi pas. En plus, il y avait un menu et c’était presque pas cher. Sachant que Sofia n’était pas du tout difficile, je sélectionnai une entrée, un plat et un dessert différent chacun. Quand le serveur revint à notre rencontre, je listai la commande et il s’en alla après s’être incliné. Je ne savais pas combien de temps il nous fallait attendre avant de recevoir l’entrée. En tout cas, je devais trouver un sujet de conversation sinon Sofia allait s’ennuyer. Elle avait voulu ce repas rien que tous les deux. Si je restais muet, elle croirait que je faisais la gueule alors qu’au contraire, j’étais très content d’être là avec elle. Lui demander si ça allait au boulot ? Non, Constantine s’en chargeait déjà souvent, soucieux d’apprendre un jour que Sofia ne se plaisait plus chez Yoshikazu. Pour ma part, j’avais confiance, je savais qu’elle n’arrêterait de travailler avec le cuisinier pour rien au monde. Elle l’aimait trop, il était comme un père pour elle. Je trouvais ça bien. Au moins, elle avait quelqu’un d’extérieur à qui se raccrocher si jamais il arrivait malheur à Constantine.
- Eh.
La demoiselle leva les yeux de son verre de jus de pomme presque vide. Je venais de me souvenir de quelque chose.
- Cette fois, on achètera un sapin plus tôt, ça évitera de nous retrouver avec un p’tit truc pourri.
En plus, Jana voulait un grand sapin « pour mettre plein de décorations et la grosse étoile dessus ».
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Jeu 13 Déc - 22:00
ft. Sofia & Meyer
"De la cuisine française !"
Comme promis
Il avait l'air d'avoir choisi. Le serveur arriva à ce moment là pour prendre les commandes. Il disait être intéressé par les menus français. J'haussai les sourcils, surprise et ravie à la fois de voir que le restaurant servait des plats qui venaient de France. J'étais trop trop contente ! Du coup c'était comme si je pouvais enfin découvrir un peu le pays qui me fascinait autant. Il choisit son menu, c'était une entrée paté en croûte du Fermier. En plat il avait décidé de prendre la macaronade au foie gras de canard des Landes et en dessert, un tourbillon glacé. Les noms il étaient rigolos quand même... Avec impatience, j’attendais de savoir ce qu'il avait choisi pour moi. Il demandé au serveur de nous ramener un autre menu Français avec en entrée une tartine de foie gras aux paquerettes mignonettes, en plat il avait choisi les cuisses de grenouilles sautées et en dessert un Saint-honoré fruits rouges et pistache. Bon... Bah j'avais aucune idée de ce que j'allais manger. A part les cuisses de grenouilles... Des....Grenouilles. C'était pas les trucs gluants qui mangeaient des mouches, ça ? Bon, Meyer avait choisi, c'était comme ça. Et j'étais certaine que ça allait être bon. C'était Français, après tout. Un court silence s'installa, une fois le serveur parti. J'en profitai pour boire mon jus de pommes.
"Eh."
Je levai les yeux vers lui.
" Cette fois, on achètera un sapin plus tôt, ça évitera de nous retrouver avec un p’tit truc pourri."Déclara-t-il.
Comment ça, un p'tit truc pourri ? Moi j'étais très contente de notre premier sapin à Constantine et moi. C'était un souvenir important pour moi, je n'allais jamais l'oublier. Je me souvenais de ce soir là comme si c'était hier. On avait regardé un film de Noël, mais lui il s'était endormi, ce gros malin. Mais pas moi ! J'avais tout regardé et, mieux, j'avais tout compris. Quand j'avais réveillé mon homme, je lui avais dit qu'on devait faire comme dans le film. L'idée du sapin était venue de lui. On était parti en chercher un en urgence. Et on avait fini par trouver un petit sapin tout seul un peu moins joli que les autres mais moi je l'aimais beaucoup.
"Ben moi j'aimais beaucoup ce sapin. Mais s'tu veux oui, on en prendra un plus joli. On encore toutes les déco' en plus."
Je lui souris à nouveau avant de récupérer sa main dans la mienne. Je la regardai un instant... Elles étaient encore vraiment abîmées... Alors oui, ça lui donnait un coté très viril que que j’appréciais vraiment. J'allais peut-être devoir faire comme les hybrides aux sources chaudes. Si je m'occupais mieux de mon homme il n'aurait pas les mains dans cet état. C'était à moi de le faire. Distraite, je jouais un peu avec ses doigts. Cette fois je n'avais pas mes gants, d'ailleurs, ni mon katana d'ailleurs... ni mon brassard. Mais pour pas me sentir trop à poil, j'avais quand même mes kunaïs accrochés à ma cuisse. Fallait pas abuser non plus.
"Et puis comme ça Jana pourra nous aider à le décorer. Elle s'ra contente la p'tite."
Je l'imaginai déjà, dans sa robe de princesse à sautiller partout, toute contente de décorer un sapin de noël. Ca allait faire bizarre de l'avoir avec nous cette année. Puis soudain, sans raison, comme ça, je me mis à penser à Jilian. Elle était toujours seule, elle, dehors et dans le froid. Et pendant que les gens allaient fêter en famille, ben elle... Elle allait être toute seule dehors. Sans personne. Je regardai Meyer un instant, songeuse. Il ne la connaissait pas beaucoup, j'étais pas certaine qu'il allait être d'accord si je l'invitais à la maison le lendemain...
"Meyer... Tu t'souviens de Jilian ? C'est mon amie, j'l'avais d'jà invité un jour à la maison. Et...Je baissai les yeux sur mon verre de jus de pomme, hésitanteJ'voulais savoir si j'avais l'droit de l'inviter le lendemain de notre noël à nous par'c'qu'elle est toute seule, elle... J'ai l'droit, dit ?"
Je relevai les yeux vers lui. Je n'avais pas de ton spécialement suppliant, ni d'autres émotions perceptibles dans ma voix. Mais j'avais quand même très envie de l'inviter, comme ça, pour une fois, elle allait pas se sentir trop seule.
Humain - Neutre
Constantine Meyer
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Lun 25 Mar - 11:54
- Ben moi j'aimais beaucoup ce sapin,dit Sofia d’un ton rempli de souvenirs.
En même temps, c’était son premier vrai Noël, je pouvais comprendre…
- Mais s'tu veux oui, on en prendra un plus joli. On a encore toutes les déco' en plus.
Elle me sourit, attrapa ma main pour la garder dans la sienne. Sa peau était fraîche et douce, la mienne chaude et rugueuse. Depuis notre séance de massages aux sources chaudes, je faisais plus attention à mes mains en travaillant mais elles restaient quand même assez abîmées.
- Et puis comme ça, Jana pourra nous aider à le décorer. Elle s'ra contente la p'tite.
Je hochai la tête. Ça, je n’en doutais pas une seconde. Comme n’importe quel gamin, la petite fille semblait de plus en plus surexcitée à l’approche de Noël, et impatiente à l’idée de fêter cet événement. Mais au fait, il fallait lui trouver un cadeau. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle aimait à part les princesses...
- Meyer…
Je sortis de mes pensées et regardai Sofia. Elle avait l’air soucieuse.
- Tu t'souviens de Jilian ? C'est mon amie, j'l'avais d'jà invité un jour à la maison.
Je m’en souvenais oui. Une petite femme à la chevelure de feu, gentille et très proche de ma compagne. Pourquoi Sofia m’en parlait-elle maintenant ?
- Et…fit-elle hésitante en baissant les yeux sur son verre de jus de pomme.J’voulais savoir si j'avais l'droit de l'inviter le lendemain de notre Noël à nous parce qu'elle est toute seule, elle... J'ai l'droit, dit ?
Sa demande me surprit au début. Mais, comme elle l’avait précisé, ce serait après notre Noël.
- D’accord,répondis-je simplement avec un sourire rassurant.
J'expliquai cependant qu'à mon avis, nous passerions d'abord le Réveillon tous ensemble et nous aurions le jour de Noël pour nous deux. Le père de Jana voudrait sûrement l'avoir alors je me disais que nous profiterions de son absence pour passer cette journée rien que tous les deux.
- Mais j’aimerais aussi demander à Aumérine si elle veut aussi venir.
Elle eut comme un léger rictus. Je savais qu’elle ne la portait pas dans son cœur. Pourtant, Aumérine était ma sœur et si elle aussi se trouvait seule pour le Réveillon, je m’en voudrais de ne pas penser à elle maintenant que je connaissais son existence. Si elle avait d’autres projets, tant pis mais au moins, j’aurais proposé.
- T’es pas obligée de faire attention à elle,tentai-je de la rassurer en gardant mon regard bien planté dans le sien – du moins, je l’imaginais.
Je ne voyais pas pourquoi ça se passerait mal. Par contre, si Aumérine venait, je devais aussi lui faire un cadeau, c’était la moindre des choses. Mais quoi ? Comme pour Jana, je n’avais aucune idée de ce que je pouvais acheter. Même pour Sofia je ne savais pas, et là, c’était plus grave. Noël approchait à grand pas et serait là avant même que je puisse m’en rendre compte. Je devais commencer à y réfléchir sérieusement…
« On verra ça demain,conseilla Constantine.Profite de la soirée. »
Il avait raison. Ma main toujours en contact avec celle de Sofia, je caressai doucement les jointures de ses doigts avec le pouce. Maintenant que le sujet Noël était abordé, j’aurais aimé savoir quelque chose. Sofia parlait de « notre Noël » et j’imaginais bien qu’elle parlait de mon hôte. Et moi ? Aurai-je droit de passer un peu de temps avec elle pour le fêter ? Je commençai à ouvrir la bouche, la refermai aussitôt. Non, mauvaise idée de demander. C’était déjà pas mal de pouvoir partager un repas ensemble ce soir, je n’allais pas forcer le passage avec des requêtes par-ci par-là. Parfois, il valait mieux me taire et me dire que je devais rester au second plan. J’étais là pour ça de toute façon. Je devais juste rester patient. « Patient. » J’avais l’impression de me le dire trop souvent...
Dernière édition par Constantine Meyer le Mar 26 Mar - 11:55, édité 1 fois
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
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Mar 26 Mar - 11:52
" Comme promis "
Feat. Meyer
Constantine n'avait vu Jiji qu'une seule fois, il me semblait. Je craignais, du coup, de le voir refuser ma demande. Mais moi j'avais très envie d'inviter mon amie chez nous. Je ne voulais pas qu'elle se sente seule pendant les fêtes. C'était trop triste. Maintenant que je savais comment c'était, je voulais la faire profiter elle aussi.
"D’accord"Répondit-il simplement, avec un sourire rassurant.
Aussitôt, mon visage s'illumina, un grand sourire étira mes lèvres, au point de rendre mes crocs visibles. J'étais trop contente, j'avais trop trop hâte d'aller voir ma copine pour lui dire que je pouvais l'inviter à la maison pour noël ! C'était trop cool ! Mon chéri m'expliqua, cependant, que j'allais devoir l'inviter uniquement pour le réveillon et après le jour de Noël, ça sera que pour nous deux. Donc en fait, ça ferait comme deux jour de Noël. Un avec Jiji et un avec Constantine ! Trop la classe ! J'hochai vivement la tête, une seule fois, en remerciant Constantine.
"Mais j’aimerais aussi demander à Aumérine si elle veut aussi venir"Déclara-t-il.
Mon sourire d'effaça instantanément, pour ne laisser la place qu'à un léger rictus gêné. J'aurais du m'en douter, après tout. Cette squatteuse allait débarquer chez nous aussi... Même si je m'étais un peu rapproché d'elle, on ne pouvait pas dire que je l'appréciais vraiment. Tant pis, j'allais rester avec Jiji sans m'occuper d'elle et puis voilà, il n'y aura aucun soucis comme ça.
"T’es pas obligée de faire attention à elle"Ajouta-t-il pour me rassurer.
Je sentis son regard dans le mien. Je n'avais pas le choix de toute façon, il venait d'accepter pour Jilian, ça serait très égoïste de ma part de faire une scène de couple pour ça. J'hochai donc la tête, une fois, timidement, l'air résignée. Il garda sa main dans la mienne, caressant doucement ma peau avec son pouce. En y pensant, à présent, j'avais drôlement hâte d'être le soir du Réveillon. Je voulais voir sa tête, quand il verra ma surprise que j'avais préparé avec Aumérine. Constantine aura droit à son cadeau, mais Meyer aussi, j'avais différencié les étiquettes pour qu'ils comprennent que chacun aurait droit à son propre cadeau. Les deux. J'imaginais très bien Meyer, tout content de recevoir un cadeau lui aussi. Je l'imaginais très bien même. Genre "Que... Un cadeau pour moi ? Mais je le mérite même pas..." Et à bafouiller des trucs sans être capable de faire une phrase complète, ni savoir quoi dire, quoi faire. Et j'imaginais très bien Constantine lui dire de la fermer et de juste profiter. De dire merci. Je ne pus retenir un sourire en imaginant cette scène. J'allais pouvoir vivre ce moment avec eux même si je n'allais rien entendre, rien voir. J'avais si hâte de pouvoir, à nouveau, danser avec lui, dans ma robe qu'il aimait tellement. Manger un Wiener Schnitzel. Comme l'année dernière, tout pareil. Tout était si parfait, si magique. Comme un rêve que je vivais éveillée. Me sourire se fit plus nostalgique, un léger frisson, agréable, parcourut ma nuque et mes bras. J'étais heureuse, car je pouvais enfin vivre une vie à peu près normale. Grâce à lui. A mon trésor, juste face à moi.
Le serveur arriva à ce moment là pour servir nos entrées. Il me servit mon assiette "Tartine de foie gras aux paquerettes mignonettes". Il déposa ensuite celle du "Paté en croûte du Fermier" devant Meyer. Il remplit nos verres avec du vin approprié à nos entrées, selon lui, mais bon moi j'y connaissais rien. Il nous laissa enfin seuls lorsqu'il eut terminé. Bon, je devais manger très proprement ici. C'était un truc de riches où il fallait des bonnes manières. Heureusement que Constantine m'avait éduqué un peu sinon j'aurais pris mon assiette pour tout bouffer par terre, comme je le faisais avant. Mais là, j'allais complètement copier sur lui. Je récupérai les mêmes couverts que lui, comme il avait expliqué avant. Il y avait une fourchette spéciale entrée. Je goûtai une première bouchée. Il y avait pas beaucoup dans l'assiette, alors je devais prendre des petits bouts. Bon, il fallait trouver un truc pour causer. Mais le soucis, moi j'étais nulle à chier pour faire la conversation. Et Meyer, lui, était TRES nul à chier pour faire la conversation. En principe, on mangeait toujours dans le silence - ou presque - mais là c'était différent. Donc on devait discuter ensemble, mais de quoi ? Une idée me vint à l'esprit, finalement.
"On pourra se r'faire un Week End, dit ? J'ai beaucoup aimé aux sources chaudes, on peut y r'tourner s'tu veux. Sinon on va ailleurs. Y'a plein de trucs à voir à la montagne, par exemple. Des trucs de euh... Les trucs en bois que tu colles aux pieds pour glisser sur la neige. Avec des pentes là. Sinon y'a des grottes à visiter. Ou alors du camping en forêt !Ajoutai-je avec entrainJ'connais un coin sympa super beau avec un grand lac et tout, pour pêcher ! Ca c'serait cool non ?"
Je lui souris un instant avant de couper un petit bout de mon plat pour le lui mettre dans son assiette. Comme ça il pouvait goûter s'il voulait. Mais je ne retirai pas ma fourchette vide, non ! Je piquai un petit bout de son entrée à lui pour manger. J'étais curieuse de savoir quel goût ça avait, ce qu'il avait choisi. C'était plutôt bon. Je pris une petite gorgée de vin, même si j'aimais pas trop ça en fait, mais bon, fallait faire semblant un peu...
Rapidement, Sofia retrouva le sourire. Elle semblait partie dans de lointains songes agréables. Elle s’imaginait sûrement la journée de Noël avec Constantine. Il en avait de la chance… L’arrivée du serveur me coupa dans mes élans de jalousie. Il déposa nos entrées, fit un rapide descriptif de ce qui était dans les assiettes, servit le vin et nous laissa tranquilles. Je m’emparai des couverts, Sofia m’imita, hésitante. Elle qui avait l’habitude de manger avec les doigts, ça devait être compliqué de s’adapter aussi soudainement. Elle savait qu’en dehors de l’appartement, elle devait bien se tenir. Et elle avait fait beaucoup d’efforts pour ça, j’étais content d’elle. Alors je la laissai faire et goûtai à mon plat. Ce n’était pas très copieux, forcément, mais plutôt bon. La cuisine française ne m’avait jamais déçu. Sofia parut apprécier aussi.
- On pourra se r'faire un week-end, dis ?s’enquit-elle au bout d’un petit moment de dégustation.
Un week-end ? Elle et moi ? Pas Constantine ?
- J'ai beaucoup aimé aux sources chaudes, on peut y r'tourner s'tu veux. Sinon, on va ailleurs. Y a plein de trucs à voir à la montagne, par exemple. Des trucs de euh... Les trucs en bois que tu colles aux pieds pour glisser sur la neige. Avec les pentes là.
Le ski ? Je n’avais jamais expérimenté mais ça pouvait être marrant.
- Sinon, y a des grottes à visiter,poursuivit-elle enthousiaste.Ou alors du camping en forêt ! J'connais un coin sympa super beau avec un grand lac et tout, pour pêcher ! Ça serait cool non ?
Je devais avouer qu’en presque deux ans, je n’avais jamais pris le temps de visiter tous les recoins de l’île. Et aux côtés de Sofia, ce serait encore mieux. Ma compagne coupa un bout de son entrée et en mit dans mon assiette pour partager. Elle prit un bout de la mienne en échange et je fus étonné de la voir boire du vin. Ce n’était pas pareil que la bière mais à mon avis, ça ne lui plairait pas. Je pus le constater en la voyant faire une légère grimace. Je lui servis un verre d’eau et le poussai vers elle.
- Te force pas à boire du vin,la rassurai-je.
J’en profitai pour y goûter. Il n’était pas mauvais du tout.
- Et euh… j’suis partant pour un week-end,ajoutai-je encore une fois bouleversé par son envie de partager quelques moments avec moi.J’sais pas si on a le budget pour le ski mais on pourra faire des randonnées.
Il faudrait acheter des chaussures. Je voyais mal Sofia en montagne avec des talons, même si elle y était habituée. De toute façon, j’en avais besoin aussi. Rien de tel que de bonnes chaussures de marche pour éviter le mal au pied.
- J’en ai fait une avec la classe au lycée dans le Sud de la France. Si on oublie la débilité des mecs qui faisaient tout pour attirer l’attention des filles, et la prof qui avait du mal à se faire entendre quand elle essayait d’expliquer quelque chose de passionnant sur la nature… c’était bien. L’inconvénient, c’est qu’on est restreints vu que c’est une sortie de groupe. Ici, on pourra faire ce qu’on veut.
Pourquoi me vis-je soudain en pleine forêt en train de faire l’amour à Sofia ? Comme si c’était le moment de penser à ça ! Confus, je me concentrai sur mon assiette.
- Excusez-moi.
Un type en costard gris s’était approché de notre table. Il devait avoir la trentaine, les cheveux coiffés en brosse, l’air plus détendu que le reste de la clientèle. Il se racla la gorge, un peu gêné.
- Bonsoir, désolé de vous interrompre mais… c’est bien vous le fossoyeur du cimetière de Togi ?
Je lui accordai un regard surpris. Étais-je si connu que ça ?
- Oui…répondis-je suspicieux.
Il me tendit la main.
- Je n’en étais pas sûr. Je souhaitais juste vous remercier pour l’enterrement de mon frère il y a quinze jours.
Je fouillai rapidement dans ma mémoire. Je me rappelais vaguement de l’enterrement d’un type issu d’une famille de riches mais le visage de celui qui se tenait là au restaurant ne me disait rien du tout. En même temps, je ne pouvais pas me souvenir de tous ceux qui passaient par le cimetière, surtout si c’était pour une seule fois.
- De rien mais… j’ai seulement fait mon travail,dis-je en serrant sa main. - Eh bien continuez. J’imagine que ça ne doit pas être un métier très facile… Enfin, merci encore et bonne soirée.
Il nous sourit et retourna à sa table, quelques mètres plus loin.
- C’est la première fois qu’on me remercie d’avoir enterré quelqu’un…murmurai-je.C’est bizarre, non ?
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Mer 27 Mar - 11:57
" Comme promis "
Feat. Meyer
Bon, le vin c'était pas du tout comme la bière mais ça non plus, j'aimais pas. Il fallait croire que je n'aimais pas l'alcool tout court en fait. En plus ça rendait les gens cons et c'était pas bon pour la santé, aussi. Au moins j'avais essayé de faire comme les riches là. Très attentionné, Meyer me servit un verre d'eau et le poussa vers moi. Aussitôt, je m'empressai de le récupérer pour tout boire d'une traite. Je voulais faire partir le gout de vin que j'avais dans ma bouche. Bon, j'allais me contenter des jus de fruits et de l'eau, moi. J'étais pas du tout faite pour boire de l'alcool. Je préférais laisser ça à mon chéri, lui il aimait bien la bière. Et c'était rigolo de le voir bourré et que je devais l'aider à marcher. Maintenant que j'y pensais... Constantine n'était jamais ivre devant moi, c'était juste Meyer et j'avais peur que l'alcool le rendait un peu violent, comme le soir au bar où on s'était battu. Mais bon, c'était rigolo aussi. J'aimerais bien y retourner d'ailleurs, dans le bar où on était déjà... C'était Akira, le type, il me semblait. On avait tout cassé chez lui... C'était un miracle qu'il nous avait pas envoyé de facture pour tout réparer, maintenant que j'y pensais.
"Te force pas à boire du vin."Dit-il avec douceur.
J'hochai une fois la tête, accompagné d'un doux sourire pour le remercier. Il but à son tour une gorgée. Il semblait apprécier le vin. Tant mieux.
"Et euh… j’suis partant pour un week-end. J’sais pas si on a le budget pour le ski mais on pourra faire des randonnées"
Ah oui, ça s'appelait le ski. Bon, si on avait pas assez de sous pour y aller, tant pis. La randonnée ça m'allait très bien aussi, mais quand il fera un peu plus beau alors. Même si je résistais très bien au froid, je préférais quand même le soleil, surtout dans foret c'était plus agréable.
"J’en ai fait une avec la classe au lycée dans le Sud de la France."Ajouta-t-il.
J'ignorais qu'il était déjà allé en France. Ou alors j'avais oublié.
"Si on oublie la débilité des mecs qui faisaient tout pour attirer l’attention des filles, et la prof qui avait du mal à se faire entendre quand elle essayait d’expliquer quelque chose de passionnant sur la nature… c’était bien. "
Dit comme ça, ça n'avait pas l'air bien du tout... Il était un peu nul pour expliquer les trucs, lui. Pour moi la randonnée, c'était juste marcher sur un chemin et regarder la nature. Ca suffisait pour se détendre.
"L’inconvénient, c’est qu’on est restreints vu que c’est une sortie de groupe. Ici, on pourra faire ce qu’on veut."Conclut-il.
J'avais rien compris. Mais pour faire semblant, j'hochai à nouveau la tête, une seule fois. On allait pouvoir faire ce qu'on voulait, c'était déjà bien. Puis, subitement, Meyer avait l'air un peu perturbé. Comme s'il venait de penser à un truc bizarre. Voyant qu'il continuait de manger son entrée, je fis alors de même. Je terminai rapidement ce qu'il y avait dans l'assiette, quand un type vint à notre table.
"Excusez-moi"Fit l'homme à l'allure riche.
Il se racla la gorge, visiblement gêné. Je tournai la tête vers lui, pour le fixer droit dans les yeux. Comme à mon habitude, j'étais prête à intervenir au moindre truc suspect. J'étais peut-être trop parano... Mais avec tout ce que j'avais vécue, il y avait carrément de quoi.
"Bonsoir, désolé de vous interrompre mais… c’est bien vous le fossoyeur du cimetière de Togi ?"
Là, j’ignorais pourquoi, mais j'avais en tête l'image du type que j'avais tué au cimetière. Le soir de notre rencontre. Constantine nous avait aidé à cacher le corps. Et si.... ?
"Oui…"Répondit Meyer, pas l'air confiant.
L'autre type tendit la main vers lui. Aussitôt, la mienne s'approcha de ma cuisse, prête à saisir mon kunaï.
"Je n’en étais pas sûr. Je souhaitais juste vous remercier pour l’enterrement de mon frère il y a quinze jours"
Je regardai Meyer du coin de l’œil, pour vérifier sa réaction. A priori, cet homme ne lui voulait aucun mal.
"De rien mais… j’ai seulement fait mon travail"Répondit-il en serrant la main.
Je me détendis aussitôt, reposant mon bras sur la table. C'était rare qu'on venait parler à Meyer pour lui dire merci... C'était rare qu'on venait lui parler tout court en fait. Vu sa tête ça donnait pas franchement envie de l'approcher. Mais moi je l'aimais comme ça, sa tête. De gros boudeur. Jamais content. Toujours à faire la gueule. A force, j'étais certaine que ses muscles de la tronche étaient figés comme ça et que c'était devenu son expression naturelle. Je retins un rire à ces pensées.
"Eh bien continuez. J’imagine que ça ne doit pas être un métier très facile… Enfin, merci encore et bonne soirée"
L'homme nous sourit puis il s'éloigna pour rejoindre sa table. Bon... C'était chouette, en tout cas. C'était même très gentil de sa part d'avoir remercié Meyer. Ca devait lui faire tout bizarre là.
"C’est la première fois qu’on me remercie d’avoir enterré quelqu’un... C’est bizarre, non ?"Me demanda-t-il, dans un murmure.
Ah bah, qu'est-ce que je disais. Il avait pas l'habitude. Amusée, je lui souris en hochant la tête.
"Ca veut dire qu'tu fais un très bon travail. J'suis fière de toi.Déclarai-je, confiante.On m'a d'ja dit merci pour avoir tué des gens... Donc bon... C'pas mieux hein."ajoutai-je, tout bas.
J'haussai brièvement les épaules. Le serveur vint débarrasser nos assiettes tout en nous annonçant que nos plats étaient en préparation. Songeuse, je regardai un peu dans le vide. J'ignorais pourquoi, mais je venais de me rappeler du dessin animé que j'avais regardé hier. C'était un truc de filles, avec des amoureux, tout ça. Je comprenais pas trop l'histoire mais bon, de ce que j'avais compris, c'était...
"...Quand deux personnes sont très amoureuses, elles se marient, c'est ça ? Dit. T'crois qu'un jour Constantine il voudra ? Ca a l'air rigolo."
Elle hocha la tête, un demi sourire accroché aux lèvres.
- Ça veut dire qu'tu fais un très bon travail,dit-elle contente.J'suis fière de toi.
Fière de m… Non, fière de Constantine.
« C’est pareil…soupira l’intéressé.Arrête de nous différencier pour tout. N’oublie pas qu’on est la même personne. »
Je le savais bien mais Sofia, elle, ne nous voyait pas du tout comme la même personne. Ça se saurait…
« Tu t’prends trop la tête dès fois. »
Toi aussi j’te signale.
« C’est toi qui es aux commandes là, alors… sois juste... euh... »
Il ne trouvait pas les mots. Difficile quand on se parlait à soi-même. Je le chassai de ma tête, revins à la conversation.
- On m'a d'jà dit merci pour avoir tué des gens... Donc bon... C'pas mieux hein,renchérit Sofia plus bas.
Oui mais ça, mieux valait ne pas le crier sur tous les toits. Elle haussa les épaules, le serveur refit son apparition pour nous débarrasser et annoncer que la suite du repas arrivait bientôt. Je le suivis des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse, pendant que Sofia repartait dans ses pensées. Je terminai mon vin.
- Quand deux personnes sont très amoureuses, elles se marient, c'est ça ?demanda alors la demoiselle.
Oui... Mais pourquoi…
- Dis, t’crois qu'un jour Constantine il voudra ? Ça a l'air rigolo.
Je faillis recracher ma dernière gorgée de vin. Au fond de ma tête, j’entendis Constantine jurer. Bordel mais à quoi elle pensait là ? Se marier ? N… nous ? Avec la robe, les alliances et tout le bazar ? Rien que d’y penser, le rouge me monta à la figure, et ce n’était pas le vin ! Où avait-elle entendu parler de mariage encore ? Sûrement dans ses dessins animés. Sauf qu’elle avait dû voir un truc pas sérieux le moins du monde si elle qualifiait ça de « rigolo »… Comment lui expliquer… D’abord, je me raclai la gorge et fis passer l’irritation provoquée par le tanin avec un peu d’eau. Puis je pris la main de Sofia dans la mienne tout en réfléchissant.
- Tu sais… le mariage, c’est pas forcément marrant.
Elle perdit un peu son sourire. Mauvaise approche.
- J’veux dire… c’est un super événement, un bon moment à passer…me rattrapai-je.Je suppose.
Un silence.
- En fait, c’est une sorte de pacte entre deux personnes qui s’aiment, une union légitime déclarée officiellement et reconnue par la loi.
En y pensant, je me demandais si nous avions vraiment le droit de nous marier. Sofia était considérée comme une hybride ici, à Togi. Les humains pouvaient-ils se marier avec les hybrides ? J’en doutais. Et même si c’était possible, Kenichi me tuerait s’il savait…
« C’est pas son père... »
C’est comme s’il l’était. Sauf que lui, il pouvait facilement me faire assassiner… Inquiet, j’en parlai à Sofia, toujours à voix basse pour ne pas que les oreilles indiscrètes m’entendent.
- Et puis… le mariage, c’est pas obligatoire,ajoutai-je en espérant la rassurer.Y a des gens qui s’aiment pour la vie et qui ne se marient jamais.
Je n’avais aucun exemple à donner mais j’imaginais que ça existait.
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Jeu 28 Mar - 19:37
" Comme promis "
Feat. Meyer
Oh ben ça... Ca avait l'air de le surprendre. Il faillit recracher son vin. Par réflexe, je reculai légèrement le visage. Il m'avait déjà fait le coup, de me cracher de la flotte à la gueule ! Je comprenais pas trop ce qui le mettait dans cet état. Elle avait pas l'air bizarre ma question pourtant. Son visage était tout rouge maintenant. J'avais dit une bêtise ? Un peu soucieuse, je penchai la tête sur le côté. Il se racla la gorge, un court instant, avant de prendre un verre d'eau pour faire passer tout ça. Ah, il allait m'expliquer un truc. Il était toujours comme ça, quand il voulait m'expliquer un truc. Et comme il savait que j'étais un peu bête, pas trop intelligente, bah il devait toujours chercher à comment m'expliquer le truc pour que je comprenne tout de suite. Délicatement, il me prit la main. Je lui souris à nouveau.
"Tu sais… le mariage, c’est pas forcément marrant"
Je perdis aussitôt mon sourire. Comment ça ? Pourtant ça avait l'air... Tout le monde rigolait et souriait, dans mon dessin animé. Ça voulait forcément dire que c'était rigolo !
"J’veux dire… c’est un super événement, un bon moment à passer... Je suppose"Dit-il, hésitant.
Ah. Il savait pas non plus, lui. Un court silence s'installa. Puis il reprit.
"En fait, c’est une sorte de pacte entre deux personnes qui s’aiment, une union légitime déclarée officiellement et reconnue par la loi"Expliqua-t-il.
Je penchai la tête de l'autre côté. J'avais pas compris. Mais s'il parlait de la loi... C'était pas bon signe. J'étais officiellement une hybride ici. Et j'appartenais officiellement à Constantine, même si, dans les faits, c'était Kenichi qui décidait tout pour moi. Bon... Tant pis alors. J'étais un peu déçue quand même.
"Et puis… le mariage, c’est pas obligatoire. Y a des gens qui s’aiment pour la vie et qui ne se marient jamais."
Je le regardai, pas très convaincue. Ca se voyait que même lui il savait pas trop comment ça marchait. Je gardais ma main dans la sienne, songeuse. Peut-être qu’il n’avait pas envie, tout simplement. De toute façon, mariage ou pas, j’étais heureuse avec lui. C’était la seule chose qui comptait à mes yeux. Son bonheur, être la femme dont il avait besoin, être avec lui, jusqu’au bout. Jusqu’à la fin. Et puis, maintenant, nous étions un peu comme une famille, depuis l’arrivée de Jana.
"T’as raison, on a pas b’soin de s’marier. Si t’as pas envie c’pas grave. On est déjà comme les autres familles de toute façon. On a Jana, comme un papa et une maman."
Je le regardai, souriante, même si le ton de ma voix était, comme toujours, plat et monotone. J’avais bien compris que Constantine tenait beaucoup à cette gamine. Donc je me devais, moi aussi, de l’accepter, de l’aimer et de la protéger. Et puis, avec le temps, je m’étais moi-même attachée à elle. C’était mon petit parasite à mignon à moi, maintenant. Perdue dans mes pensées, je ne pus retenir un léger sourire. Puis quelque chose me vint à l’esprit. J’avais presque oublié ce petit détail, et j’ignorais même si Constantine le savait mais…
"Toute façon… J’peux pas avoir d’enfant, moi. Ils ont fait un truc qui m’avait fait très mal, à l’entrepôt. Et l’médecin il avait dit que j’aurais jamais d’enfants. "
Elle n’avait pas l’air très convaincue. Et merde… Je ne savais pas trop quoi dire de plus à ce sujet. Je n’y connaissais rien du tout.
- T’as raison, on a pas b’soin de s’marier,finit-elle par dire.
Hallelujah...
- Si t’as pas envie, c’pas grave. On est déjà comme les autres familles de toute façon. On a Jana, comme un papa et une maman.
Elle sourit, je souris aussi. Bon, elle l’avait bien pris.
- Toute façon… J’peux pas avoir d’enfant, moi. Ils ont fait un truc qui m’avait fait très mal, à l’entrepôt. Et l’médecin, il avait dit que j’aurai jamais d’enfants.
… Quoi ?
« Hein ? »
Ça, Yoshikazu ne me l’avait pas dit. Mais je comprenais, c’était délicat comme sujet, ça concernait l’intimité de Sofia. Stérile. Elle était stérile. Dans un sens, ça ne m’étonnait pas de la part de Kenichi. Mais ça faisait quand même un choc. Le serveur refit son apparition avec nos plats chauds. Un demi pigeon enroulé dans des feuilles d’épinard, accompagné de pommes de terre grenaille, et du canard à l’orange avec une salade de mâche. Il remplit mon verre de vin, se ravisa en voyant que celui de Sofia était encore plein. J’attendis qu’il s’en aille avant de prendre la parole.
- T’aurais voulu avoir des enfants ?demandai-je sans toucher à mon assiette.
Y avait-elle déjà pensé ? S’en fichait-elle ou était-elle triste de ne pas pouvoir procréer ? Ou n’en avait-elle pas vraiment conscience ? Maintenant qu’on en parlait, j’avais envie de savoir. Était-ce important pour elle ? Songeait-elle à ce genre de situation depuis que Jana vivait avec nous ? Se sentait-elle l’âme d’un futur parent ou, comme moi, ne s’imaginait-elle pas avoir une descendance à cause de nos personnalités compliquées ? Une multitude de questions se bousculaient soudain dans ma tête, c’était troublant.
« C’est surtout troublant de constater que ça t’intéresse, »fit remarquer Constantine.
Il avait raison. Le moi d’avant n’aurait rien demandé, n’aurait pas pris la peine de s’en soucier. Au contraire, je me serais plutôt moqué d’elle, aurais prétendu que c’était pour son bien et que Kenichi avait pris la bonne décision parce qu’en tant qu’esclave, elle n’avait pas son mot à dire.
« Tu vois, tout n’est pas perdu. »
Oui… Car le moi d’aujourd’hui n’était plus le même. Plus totalement disons…
« On peut pas être parfait. »
En tout cas, si j’étais resté le même, je ne serais pas là en train de dîner avec Sofia. Et là, je n’échangerais ma place pour rien au monde.
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Lun 1 Avr - 18:12
" Comme promis "
Feat. Meyer
En voyant sa tête, je réalisai donc qu'il n'était pas au courant. La nouvelle semblait le perturber un peu. Je pensais que Kenichi allait le lui dire, Roy était informé, quand il m'avait acheté. J'espérais simplement que ça n'allait pas le déranger, du coup. Bon, de toute façon on ne pouvait plus rien y faire, c'était trop tard. Le serveur arriva avec nos plats chauds, cette fois. Je regardai un instant ce qu'il venait de nous servir. Ca sentait drôlement bon, j'avais envie de tout manger d'un coup. Le serveur servit un nouveau verre de vin à Meyer. S'il buvait trop, il n'allait pas pouvoir marcher droit pour rentrer... Il regarda ensuite mon verre et, en voyant qu'il était encore plein, s'en alla en nous souhaitant un bon appétit.
"T’aurais voulu avoir des enfants ?"Demanda Meyer.
Je le regardai un instant, songeuse. Je n'y avais jamais vraiment pensé. En fait, ça ne m'étais jamais venu à l'idée. Je n'étais faite que pour combattre. Encore et encore, faire gagner des sous. Je me voyais même mourir vers mes trente ans. C'était déjà un miracle si j'étais encore en vie aujourd'hui, avec tous les combats que j'avais déjà fait. Mon corps en portait les marques, il me faisait souffrir, parfois. J'avais souvent mal. Là, la question n'était pas de savoir si moi je voulais des enfants. Moi, tout ce que je voulais, c'était ce que Constantine désirait. Je récupérai ma fourchette et mon couteau, sans le quitter du regard. Au moment d'ouvrir la bouche pour lui répondre, j'entendis le bruit d'une chasse d'eau. Ah... J'avais oubliée qu'on était installés juste à coté des toilettes. Un homme sortit en nous adressant un sourire pincé, tout en se frottant les mains. Je le suivis un instant du regard, avant de revenir sur Meyer. On était vraiment pas les bienvenus, dans ce restaurant. Nous mettre à coté des toilettes, le plus à l'écart possible des autres clients, tout ça car j'étais une hybride à leurs yeux. Bref, je chassai ces pensées de mon esprit pour essayer de me concentrer sur ma réponse.
'Euh... J'en sais rien. J'crois pas non. On m'a pas faite pour ça. J'me suis jamais posé la question. Et j'ai spécialement envie d'en faire, ni d'en avoir. J'saurais même pas comment on doit l'éduquer. Mais si Constantine il veut alors moi aussi. On verra comment on s'en sort avec Jana. Mais bon, j'ai du mal à m'voir comme une mère. Ca m'va pas du tout."
Je le regardai un instant avant de lui sourire doucement. Je pouvais plus résister, j'avais trop faim. Je commençai donc à manger. Mais pas trop, par petites bouchées, comme quelqu'un de classe. Et puis bon, comme il n'y avait pas trop dans l'assiette, je devais faire doucement sinon j'allais finir trop rapidement. Je bus une petite gorgée d'eau, je me tamponnai délicatement la bouche avec une serviette. Tout comme on m'avait appris. C'était un peu chiant de faire toutes ces manières mais bon... Pour une fois on avait pas l'air de deux clodos.
"Et toi ? T'en veux ? 'Fin du coup... Avec moi c'pas possible mais... J'sais pas. Des fois j'me demande comment Constantine nous vois, plus tard. Ou même toi, comme tu vois les choses ? Si on pourra dev'nir une famille normale, ou pas. On est des gens pas très normaux hein ?"
Maintenant que j'y pensais, nos vies étaient vraiment bancales. On était pas stable du tout. Tout pouvait partir en couille du jour au lendemain. Une crise de trop de Meyer, Jana pourrait en mourir, je pourrais être amené à leur neutraliser, Kenichi pourrait m'envoyer à la mort pour un contrat, je pouvais toujours perdre un combat dans l'arène. Au moins, plus personne de la famille de Constantine pourrait lui chercher des ennuis. De ce coté, au moins, on était tranquille.
Sofia prit ses couverts d’un geste lent, songeuse. Personne ne devait lui avoir posé la question auparavant. Était-ce une bonne idée de la faire méditer sur ce genre de sujet ? Je craignais un peu sa réaction. Je ne voulais pas la mettre en colère ni la déprimer, lui faire regretter ce qu’elle était devenue aujourd’hui. Stressé, je surveillai sa réaction. Elle voulut répondre mais fut interrompue par la sortie des toilettes d’un type qui nous accorda un regard peu amène en passant. Je l’ignorai complètement, trop intéressé par Sofia.
- Euh... J'en sais rien. J'crois pas non,dit-elle enfin.
Son ton ne laissait rien paraître, comme d’habitude.
- On m'a pas faite pour ça. J'me suis jamais posé la question,poursuivit-elle.Et j'ai pas spécialement envie d'en faire, ni d'en avoir.
Je me détendis, un peu rassuré.
- J'saurais même pas comment on doit l'éduquer.
Et moi donc…
- Mais si Constantine il veut, alors moi aussi. On verra comment on s'en sort avec Jana. Mais bon, j'ai du mal à m'voir comme une mère. Ça m'va pas du tout.
Sans vouloir la vexer, j’étais du même avis. Tout comme je me voyais mal être père. Je me demandais vraiment pourquoi Jana insistait autant sur le fait que je ferais une très bonne figure paternelle.
« Faut croire qu’elle a raison,commenta Constantine étrangement confiant.La preuve, on se débrouille mieux que son père. Ça veut bien dire qu’on est pas si nuls. »
Je ne l’aurais jamais cru. Comme quoi, on pouvait se surprendre, même à plus de trente ans. Sofia m’offrit un joli sourire et attaqua son plat. Je l’imitai, me retins de rire quand elle se tamponna la bouche avec sa serviette, à la manière d’une dame trop bien élevée.
- Et toi ? T'en veux ?s’enquit-elle quelques secondes plus tard.'Fin du coup… Avec moi c'pas possible mais... J'sais pas. Dès fois, j'me demande comment Constantine nous voit, plus tard. Ou même toi, comment tu vois les choses ? Si on pourra dev'nir une famille normale, ou pas. On est des gens pas très normaux hein ?
Je pris le temps de bien considérer sa question tout en mangeant. Maintenant que Constantine et moi étions à peu près sur la même longueur d’onde, j’imaginais que je pouvais délibérer et répondre sans lui demander son avis.
- On veut pas d’enfants,déclarai-je.Je dis pas que c’est impossible de changer d’avis mais nous non plus, on s’voit pas être père.
Je réfléchis encore.
- Je crois qu’en prenant Jana en charge, Constantine a eu, au fond de lui, envie d’essayer de vivre comme un parent. Peut-être pour… j’sais pas… se prouver qu’il n’est pas aussi cruel que l’ont été ses parents avec lui. Peut-être qu’il a comparé la situation de la p’tite avec la sienne et ça lui a donné envie de l’aider pour lui éviter de finir cinglée comme lui.
Un sourire en coin pour bien signifier que je plaisantais puis je tendis la main pour dégager un instant la frange de Sofia de devant son bandeau.
- Et je crois aussi qu’il voulait nous tester, toi et moi. On est d’accord qu’il a pris un sacré risque. Mais je pense qu’il a eu raison. Et puis… j’me dis que ça aurait pu être pire. J’veux dire, au niveau du caractère de Jana. Elle est mignonne et gentille. On aurait pu tomber sur une peste.
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
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Lun 1 Avr - 23:25
" Comme promis "
Feat. Meyer
Cette conversation avec Meyer était vraiment intéressante. J'avais envie d'en savoir davantage sur son point de vue, c'était la première fois qu'on discutait comme ça. C'était particulièrement agréable et nouveau, il marquait beaucoup de points là. Et j'étais, honnêtement, trop contente parce que ça voulait dire que Meyer c'était pas une cause totalement perdue. Il y avait peut être du bon en chacun, mais parfois il fallait creuser un peu plus que pour les autres pour trouver cette bonne partie. Alors soit, j'allais continuer de creuser, encore et encore, tant qu'il laissait faire, pour trouver en Meyer quelqu'un que je pourrais aussi aimer. Il semblait d'ailleurs très détendu, pour le moment il n'y avait aucun risque. Le repas se déroulait très bien, j'avais presque terminé mon assiette. Je décidai donc de faire une petite pause, en attendant de voir ce que Meyer avait à répondre.
"On veut pas d’enfantsDéclara-t-il, l'air certain.Je dis pas que c’est impossible de changer d’avis mais nous non plus, on s’voit pas être père."
Je le regardai un instant, avant d'hocher la tête une fois. Il avait raison, moi non plus je ne le voyais pas du tout comme un père. Au final on s'était bien trouvé, lui et moi. Deux naufragés de la vie, au bout du rouleau, irrécupérables. Au moins, là dessus, on était bien d'accord. J'avais pas le profile pour être une mère et lui encore moins pour être un père.
"Je crois qu’en prenant Jana en charge, Constantine a eu, au fond de lui, envie d’essayer de vivre comme un parent."
Dit comme ça, c'était bizarre. Comme si Jana c'était juste un test. Juste pour voir. Bon, ça, il fallait surtout pas dire à la police des enfants, l'assistante spatial.
"Peut-être pour… j’sais pas… se prouver qu’il n’est pas aussi cruel que l’ont été ses parents avec lui."
J'étais assez bien placée pour savoir que Constantine n'était pas quelqu'un de cruel. Il savait offrir de l'amour. Il en avait beaucoup à donner et j'étais très contente d'être celle qui le recevait. Maintenant, je devais juste un peu partager avec Jana, mais ça, c'était bon. J'avais compris maintenant.
"Peut-être qu’il a comparé la situation de la p’tite avec la sienne et ça lui a donné envie de l’aider pour lui éviter de finir cinglée comme lui."
Euh... Du coup, la pauvre petite était entourée de trois cinglés, là. Meyer, Constantine, Moi. Mais bon, là, la gamine avait quelqu'un pour s'occuper d'elle. C'était toujours mieux qu'un type qui la délaissait totalement. En plus elle pouvait toujours voir la vieille. Je remarquai finalement son sourire, il plaisantait. Je lâchai alors un petit rire aigu, amusée. C'était rigolo ! Peu après, il approcha sa main de mon visage pour dégager la mèche de cheveux qui couvrait mon œil.
"Et je crois aussi qu’il voulait nous tester, toi et moi. On est d’accord qu’il a pris un sacré risque. Mais je pense qu’il a eu raison. "
Nous tester ? Je me demandais bien de quoi.
"Et puis… j’me dis que ça aurait pu être pire. J’veux dire, au niveau du caractère de Jana. Elle est mignonne et gentille. On aurait pu tomber sur une peste."
Un micro sourire se dessina sur mes lèvres. Il avait raison. Cette petite était adorable, très bien élevée. C'était surement grâce à la vieille ça. Les vieux ils savaient mieux éduquer les enfants.
"T'as raison. Elle est bien la gamine. Et si Constantine est heureux avec, alors on a tous gagné quelque chose, moi ça m'va. Mais si j'avais envie de cette soirée, c'était aussi pour parler avec toi, de toi, Meyer. C'que t'as envie, c'que tu aimes, comment toi tu vois les choses."
Je marquai un petite pause, pour prendre un bouchée de mon plat, avant de reprendre.
"Honnêtement, les soirées que j'ai passé avec toi elles étaient cool aussi. Au bar, à l'arène... J'ai plus l'habitude de ce genre d'ambiance. J'aime bien, t'es plus audacieux que Constantine, Ca m'rappelle les soirées que je passais avec Roy, c'était pareil. Ca s'rait cool si on pouvait refaire ça, hein ? Casser la gueule à des cons de militaires dans un bar avec de la musique et tout. C'était rigolo !"
Je le fixai une petite seconde, avec un petit sourire, puis je terminai mon assiette. Ah, on oubliait pas, évidemment, de s'essuyer proprement la bouche. Et il fallait poser la serviette sur les genoux. Du coup je fis une petite boule avec et je posai la serviette sur mes cuisses.
Elle confirma, observa que si Constantine était heureux avec alors nous avions tous gagné quelque chose. Personne ne pouvait la contredire. Effectivement, Jana nous faisait voir la vie autrement, de manière plus simple, plus positive. Et ça convenait à Sofia donc ça m’allait aussi. Nous continuâmes de manger.
- Mais si j'avais envie de cette soirée, c'était aussi pour parler avec toi, de toi, Meyer,ajouta-t-elle plus sérieusement.
De moi ?
- C'que t'as envie, c'que tu aimes, comment toi tu vois les choses.
Elle prit le temps de manger une bouchée de son plat. Je la regardai, un peu déconcerté.
- Honnêtement, les soirées que j'ai passé avec toi, elles étaient cool aussi,reprit-elle.Au bar, à l'arène... J'ai plus l'habitude de ce genre d'ambiance. J'aime bien, t'es plus audacieux que Constantine.
Ou moins prudent…
- Ça m'rappelle les soirées que je passais avec Roy, c'était pareil. Ça s'rait cool si on pouvait refaire ça, hein ? Casser la gueule à des cons de militaires dans un bar avec de la musique et tout. C'était rigolo !
Au début, ses mots mirent un moment à percuter mon cerveau. Même Constantine restait muet. Puis j’eus comme un rictus au coin des lèvres et une drôle de sensation dans la poitrine. Drôle, c’était le mot oui. Car l’instant d’après, j’éclatai de rire. Comme cette fois-là où Sofia se mit à imiter Bear alors que nous prenions un bain ensemble, il fut difficile de me contenir. Plusieurs têtes se tournèrent vers nous mais je n’y fis pas attention du tout. Contaminée, Sofia se mit à rire aussi.
- Tout va bien ?demanda le serveur en s’approchant.
Je le regardai, à la fois hilare et légèrement agacé.
- Ben oui, ça s’voit pas ? Faut payer pour avoir le droit de rire ?
Il ne releva pas, voulut savoir s’il pouvait nous débarrasser et amener la carte des desserts. J’affirmai, le laissai faire son travail, toujours incapable de me calmer. Quand il s’en alla, je terminai mon verre de vin pour retrouver un semblant de sérieux. Cela fonctionna… un peu. Sans quitter mon sourire, j’avançai une nouvelle fois ma main pour caresser la joue de ma compagne.
- Remettre une branlée à tout un groupe de militaires, ce serait vraiment le pied,affirmai-je.Mais j’crois pas qu’Akira serait d’accord pour qu’on casse encore son bar.
Je me rappelais encore du désespoir du barman après la bataille. En y songeant, ça faisait un moment que je n’y étais pas retourné. Comme Jana me prenait pas mal de temps et d’énergie, j’avais perdu quelques habitudes. C’était plutôt positif dans un sens. Ainsi, je buvais moins d’alcool.
- J’viens d’penser…
Je croisai les bras sur la table pour réfléchir un instant, repris la parole, tout bas.
- Dans une arène clandestine, et même à l’Arène principale, j’ai le droit de combattre ? Et est-ce qu’on peut se battre ensemble contre un autre duo ? Ce serait bien ça !
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Mar 2 Avr - 23:09
" Comme promis "
Feat. Meyer
Il me regardait bizarrement, comme s'il était très surpris par ce que je venais de dire. D'un coté, c'était rare de m'entendre dire des gentillesses quand ça le concernait. Mais j'étais toujours sincère, j'étais quelqu'un de sincère, je disais ce que je pensais, j'étais pas le genre à être faux-cul, car j'en avais juste rien à foutre des autres. Du moins, si j'avais envie de parler. Finalement, première réaction, Meyer se mit à sourire. Puis il se mit à rire aux éclats. J'étais la première surprise, c'était la première fois qu'il riait pour quelque chose de bien. On était très loin de son rire de fou parce qu'il essayait de me tuer, ou parce qu'il m'insultait ou me maltraitait. Les clients se tournèrent vers nous, mais je m'en fichais totalement de ce qu'ils pouvaient bien penser, tous ces gros coincés du cul. Et voir Meyer rire comme ça, en ignorant lui aussi les autres, ça me faisait rire également. Visiblement, nous avions attiré l'attention du serveur.
"Tout va bien ?"Demanda-t-il.
Je voyais déjà Meyer l'envoyer chier salement, c'était bien son genre. On risquait de se faire jeter dehors du coup, comme on était déjà pas trop bien vu. Il tourna la tête vers lui... Suspens. Est-ce qu'on allait se faire virer ou non ?
" Ben oui, ça s’voit pas ? Faut payer pour avoir le droit de rire ?"Répondit-il.
Bon, ça allait. C'était pas le plus agréable non plus, mais c'était pas trop méchant. Le serveur ne releva même pas. Tant mieux, la situation n'allait pas partir en couille comme ça. Il proposa de débarrasser nos assiettes pour ramener le dessert. Meyer hocha simplement la tête, laissant le serveur faire le reste. Lorsqu'il s'en alla, Meyer termina son verre de vin pour retrouver un peu de contenance. Il garda malgré tout son sourire en approchant sa main de mon visage. Lentement, il caressa ma joue. Je le laissai faire, voulant profiter de cet instant.
" Remettre une branlée à tout un groupe de militaires, ce serait vraiment le pied. Mais j’crois pas qu’Akira serait d’accord pour qu’on casse encore son bar."
J'hochai vivement la tête, une seule fois. Je m'en souvenais encore, de ce pauvre Akira. Il était gentil en plus, son bar était devenu un véritable champ de bataille. Mais me battre aux cotés de Meyer c'était un sacré souvenir. J'avais drôlement envie de recommencer au moins une fois.
"J’viens d’penser…"Lança-t-il.
Curieuse, je penchai la tête sur le coté pour l'écouter. Il croisa les bras sur la table, je fis de même, m'approchant un peu de lui.
"Dans une arène clandestine, et même à l’Arène principale, j’ai le droit de combattre ? Et est-ce qu’on peut se battre ensemble contre un autre duo ? Ce serait bien ça !"dit-il avec entrain.
J'avais déjà vu des maîtres entrer dans l'arène, mais c'était à leurs risques et périls. Certains s'en sortaient vivant, d'autres non. Et ceux qui en sortaient vivant, parfois, ils n'étaient pas entiers. L'idée de combattre avec Meyer me faisait clairement...Frémir. Je sentis comme de l'excitation monter en moi. Mais c'était dangereux. Moi même, parfois, je devais me frotter à des hybrides vraiment forts. Mais quand même... Voir mon homme se battre, en sang et en sueur, à mes cotés... Un frisson parcourut mon corps, à cette pensée et, sans même le remarquer, je me mordis discrètement la lèvre inférieur.
"Parfois, y'a des événements, genre les maîtres ils peuvent se battre aussi. Avec des armes. Mais c'est vraiment dang'reux. J'en ai déjà vu repartir avec un bras ou une jambe en moins. Même Roy n'osait pas entrer.Déclarai-je à voix basse.
Puis je marquai une pause, l'air tout de même soucieuse. Je plongeai mon regard dans celui de Meyer en venant prendre délicatement sa main. Avec mon pouce, je caressai son poignet. Je ne cachai pas mon inquiétude.
"C'est vraiment excitant, l'idée de m'battre avec toi, mais ça m'fait peur. Toi même t'as vu c'qu'on trouve dans l'arène. Tu t'souviens de l'hybride qui a faillit me tuer ? Avec ses pics, là, tout ça. J'veux pas qu'il t'arrive un truc. Si j'suis pas certaine qu'tu puisses ressortir, j'veux pas te voir dans la cage..."
On s'entraînait souvent, avec Constantine. Il progressait beaucoup, même si au niveau technique j'étais bien en avance sur lui. Il avait une force colossale, je ne pouvais pas nier ça. S'il voulait se battre dans l'Arène, on allait devoir s'entraîner davantage...
Sofia sembla partagée entre l’excitation et l’anxiété.
- Parfois, y a des événements, genre les maîtres ils peuvent se battre aussi, avec des armes,expliqua-t-elle.
Je n’avais pas forcément besoin d’arme mais bon…
- Mais c'est vraiment dang'reux,avertit-elle d’un air grave.J'en ai déjà vu repartir avec un bras ou une jambe en moins. Même Roy n'osait pas entrer.
Elle prit ma main. Je ne m’attendais pas à ce genre de réaction de sa part. Moi qui pensais qu’elle allait bondir de joie, je me retrouvais déçu.
- C'est vraiment excitant, l'idée de m'battre avec toi, mais ça m'fait peur,avoua-t-elle.
Depuis quand avait-elle peur dans l’arène ? Au début, Constantine avait dû lui refuser les combats par crainte de la perdre. Elle avait fini par craquer parce qu’elle ne pouvait plus tenir, alors il avait accepté. Et maintenant, c’était elle qui me refusait ce droit ? Je ne comprenais pas…
- Toi même t'as vu c'qu'on trouve dans l'arène,poursuivit-elle.Tu t'souviens de l'hybride qui a faillit me tuer ? Avec ses piques, là, tout ça. J'veux pas qu'il t'arrive un truc. Si j'suis pas certaine que tu puisses ressortir, j'veux pas te voir dans la cage…
Le même discours… Je détournai le regard, il se perdit quelque part entre nos deux verres. A quoi ça rimait ? Pourquoi ce changement ? Qu’est-ce qui lui faisait croire que je n’étais pas capable de me battre aussi bien qu’elle ? Elle savait que j’étais plus fort et plus doué que Constantine, elle m’avait vu… non ? Ou l’imaginais-je ? Si ma mémoire commençait à me jouer des tours…
« C’est pas la question. »
Tu tombes bien toi. Pourquoi tu dis rien ?
« Parce qu’elle a raison. Et tu le sais !ajouta-t-il précipitamment alors que j’allais répliquer.Ça n’a rien à voir avec le fait que tu saches mieux te battre que moi. »
Alors pourquoi ? De quel droit m’interdisait-elle d’aller me défouler dans une cage ?
« Pour la même raison que moi à l’époque. J’avais peur qu’elle perde la vie à n’importe quel moment, qu’il arrive un truc grave comme le jour de la mort de Roy. Qu’elle fasse une bêtise si je continuais à la retenir. »
Et tu l’as quand même laissée y aller.
« Elle était malheureuse. »
T’as été trop gentil avec elle.
« Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Que je la séquestre ? »
Non, mais…
« De toute façon, maintenant on n’a plus le choix. Kenichi veut qu’elle combatte une fois par semaine. »
Je plaçai mes mains soudain tremblantes sous la table. Kenichi, ce sale fils de p…
« Meyer. C’est pas le moment... »
Non, ce n’était vraiment pas le moment. Alors j’accordai un sourire désolé à Sofia et me levai.
- J’reviens. T’as qu’à choisir le dessert pour moi.
Sans attendre de réponse de sa part, je passai à côté d’elle, posai un instant ma main sur sa tête et sortis du restaurant. Je m’éloignai de quelques pas, entrai dans une ruelle sombre en me rendant compte que j’avais la respiration haletante comme si je venais de courir un marathon.
« Il faut que tu te calmes. »
Facile à dire, ça !
« Je sais, mais... »
- Non, tu sais pas !répliquai-je en faisant les cent pas.
Je croyais qu’il me comprenait désormais mais ce n’était visiblement pas le cas.
- Moi aussi, j’ai besoin de combattre ! T’as vu c’que ça donne quand je craque. Tu veux vraiment que je m’attaque encore à Sofia par accident ? Ou à Jana ?
« Non ! »
- Alors pourquoi, putain de merde ? Moi aussi j’suis malheureux ! Ah mais j’oubliais, j’existe pas, on s’en branle de mon avis et de ce que je peux ressentir…
« C’est faux. »
- Pourquoi t’as dit que t’avais besoin de moi si tu m’laisses pas m’exprimer ? A ce compte-là, dis tout de suite que tu veux toujours me virer !
« J’peux pas, Meyer !s’emporta-t-il à son tour.J’en suis incapable, je te l’ai déjà dit ! »
Je donnai un coup de poing dans le mur le plus proche.
« Tu vas te casser quelque chose. »
Rien à foutre. Et mine de rien, la douleur me calma un peu. Je frappai encore, plusieurs fois.
« Meyer, écoute. Arrête ça ! »
J’obéis, m’adossai au mur en me prenant la tête dans les mains.
« Pense à Jana. »
Quoi Jana ? C’est ça ton argument ?
« Qui va s’occuper d’elle si on meurt ? Et Sofia ? Tu l’aimes, non ? »
Je soupirai, la poitrine si douloureuse que j’eus du mal à rester droit et dus me pencher en avant, les doigts serrés au-dessus de mes genoux.
« Tu l’aimes ? »insista Constantine.
- Oui, je l’aime,murmurai-je.
« Alors fais un effort. Je sais que t’en fais déjà beaucoup mais pour le moment, on n’a pas de solution alors… Calme-toi et dis-lui simplement qu’on ira pas combattre. Il faut qu’on tienne, OK ? On peut le faire. »
Jusqu’à la prochaine connerie… Je soupirai derechef, me redressai et fis quelques exercices de respiration pour m’apaiser. Une fois prêt, je rentrai dans le restaurant. Sofia était toujours assise à sa place, sage. Sur la table, un dessert chacun nous avait été servi. Je ne savais absolument pas ce que c’était et ne pouvais pas le décrire car ça ne ressemblait à rien du tout. J’allais m’asseoir, me ravisai et décidai de passer d’abord par les toilettes.
- Tu veux ma photo ?fis-je au type que je croisai devant les lavabos.
Il me dévisagea de haut en bas et sortit sans rien dire. Je me lavai les mains rapidement et comme je pus, les séchai, me regardai dans le miroir. Ma tête avait l’air normale. Bon. Je rejoignis Sofia.
- Alors on va se contenter des bars,déclarai-je comme s’il n’y avait eu aucune interruption.
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
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Mer 3 Avr - 21:34
" Comme promis "
Feat. Meyer
Il détourna le regard, visiblement déçu. Les rôles étaient inversés, à présent. Ca me faisait penser à moi, quand je le suppliais de me laisser combattre à l'Arène. Il refusait, pour les mêmes raisons que je venais de lui donner. C'était... Un peu hypocrite de ma part. La différence était, cependant, que Meyer ne savait pas se battre comme moi. Pour lui, c'était plus dangereux. Moi j'avais mes crocs, ma technique, mon expérience. Si en plus on savait que mon maître allait combattre, j'étais certaine que les gros rageux qui avaient perdu des sous à cause de moi allaient tout faire pour le tuer. Ca m'embêtait, cette situation, car je ne voulais pas qu'il me voit comme quelqu'un de prétentieuse, de meilleure que lui... Mais concernant les combats, il devait accepter cette vérité. J'ai été faite pour ça, pour combattre. Pas lui, il n'a pas l'expérience du combat en arène. Pourtant... Pourtant... J'avais si envie de combattre à ses cotés. Avant, je n'aurais même pas réfléchis, j'aurais accepté sans hésitation, folle de joie. Mais là, c'était différent. Je réfléchissais aussi avec mon cœur, car j'étais amoureuse. Très amoureuse. Meyer, lui, semblait ailleurs. Ses mains se mirent ensuite à trembler. Il les cacha rapidement sous la table. Il devait encore de disputer avec Constantine. Je préférai rester silencieuse, ne plus parler. Je risquais de l'énerver, je voulais pas. Il finit par me sourire avant de se lever. Je n'eus même pas le temps de prononcer le moindre mot qu'il passa à coté de moi.
"J’reviens. T’as qu’à choisir le dessert pour moi."Dit-il.
Il posa sa main sur ma tête puis s'éloigna vers la sortie. Je déglutis, venant serrer mes poings sur ma robe. Je ne devais pas le suivre, sinon il pouvait se fâcher, comme l'autre jour dans la forêt. Je devais lui faire confiance, Meyer faisait des gros efforts pour moi. Il n'allait pas tout gâcher pour une histoire d'arène. Je devais lui faire confiance... Il le fallait. Il n'allait rien faire de stupide, cette fois. J'étais vraiment très nerveuse, je me triturais les doigts, attendant sagement le retour de Meyer. En plus, comme il n'était plus là, je pouvais sentir les regards sur moi, pour me dévisager encore plus. Les gens ils avaient bien compris que j'étais une esclave, une chienne. Je sentis ensuite quelqu'un approcher. C'était le serveur.
"Tout va bien, Mademoiselle ?"Demanda-t-il, toujours avec professionnalisme.
Je relevai le regard vers lui en hochant la tête une fois.
"Oui. Master revient bientôt. Il a dit de pas bouger."Fis-je, toute sage.
Le serveur me sourit doucement et s'approcha encore un peu.
"Oui. Comme sur le menu qu'il a choisi, avec les noms rigolos.
Je l'entendis lâcher un tout petit rire. Mais pas pour se moquer. C'était le genre de petit rire gentil, pas méchant du tout. Il me répondit qu'on allait vite rapporter ça puis s'en alla à nouveau en cuisine. Curieuse, je le suivis un instant des yeux avant de les baisser vers la table, pour patienter sagement. Il avait dit qu'il allait revenir. Je devais juste attendre. Obéir. Être sage. Les minutes passèrent, Meyer n'était pas encore là. Le serveur, quant à lui, revint avec un plateau dans les mains.
"Tourbillon glacé pour Monsieur."
Il déposa un truc rigolo, ça faisait comme... Ben un tourbillon en fait. Un tourbillon blanc. Je penchai la tête sur le coté, curieuse.
"Et pour Mademoiselle, un Saint-honoré fruits rouges et pistache"
Il m'expliqua que normalement, il fallait servir les dames d'abord. Mais là, il avait fait une petite entorse à la règle. Je regardai alors mon dessert. C'était trop beau. Il y avait des fraises et des framboises au dessus. Des petites feuilles de menthe pour décorer et des pistaches. Et aussi comme des trucs en mousse qui faisait des pétales de fleurs. Je penchai la tête de l'autre coté, curieuse.
"En attendant votre "Master", vous voulez que je vous explique vos desserts ?"Demanda-t-il, sur un ton doux.
Il faisait comme s'il parlait avec une enfant. Ca devait être parce que j'étais une hybride à ses yeux. Ou alors parce que j'avais l'air un peu bête. Dans les deux cas il avait pas tout à fait tord. J'hochai la tête, j'avais envie de savoir ce que c'était. Comme ça j'allais tout retenir et tout réexpliquer à Meyer quand il viendra.
"Le tourbillon glacé est à base de biscuit surmonté d'une glace vanille aux oranges confites et d'une meringue. Le Saint-honoré est composé de choux garnis de crème pistache, de la chantilly au sirop de coquelicot et une compotée de fruits rouges."
Lorsqu'il eut terminé ses explications, il me souhaita une bonne continuation puis retourna en cuisine. Je regardai nos desserts, avec la folle envie de tout gober pour moi. Mais je devais pas, c'était pas les bonnes manières ! Je devais attendre, encore. Il revint enfin. Soulagée, je lui offris un beau sourire, mais il s'effaça rapidement en voyant l'état de sa main. Il avait encore tapé dans un mur pour se défouler.
"Alors on va se contenter des bars"Déclara-t-il comme si de rien n'était.
J'hochai la tête une fois, très nerveuse. Mais je devais pas lui montrer que j'avais peur. Mes genoux se mirent à trembler et j'avais une sensation bizarre dans le ventre. Je n'osai même plus parler, je ne savais pas quoi faire ou quoi dire. Autant parler des desserts alors, non ?
"Ton dessert ça s'appelle le Tourbillon glacé. C'est un biscuit avec de la glace vanille et oranges confites. Et t'as même une meringue. Moi c'est un Saint-honoré. Avec des fruits rouges et d'la crème de coquelicot. Et des pistaches aussi. J'savais pas qu'on pouvait manger les coquelicots... C'est rigolo hein ...? "
Je déglutis, toujours aussi nerveuse. Je relevai doucement la tête pour regarder sa main. S'il avait tapé dans un mur alors ça voulait dire qu'il était en colère. Non, c'était notre soirée à nous. Je devais pas tout gâcher moi aussi. Moi aussi je devais faire des efforts pour lui. Moi aussi je devais l'aider.
"On pourra en reparler s'tu veux, pour l'arène. D'accord ? C'est pas à moi de t'interdire de toute façon... J'ai pas l'droit. Si j'veux pas, c'est parce que je tiens à vous, c'tout.
Je relevai la tête pour le regarder. Je lui souris à nouveau, j'essayai de me calmer, de ne plus avoir peur. Il fallait que notre cette sortie soit un souvenir agréable pour lui, ça allait l'aider à continuer, comme ça. Oui ! Voilà, un bon moment, un beau souvenir pour lui. A nouveau, je pris sa main dans la mienne, sans le quitter des yeux.
Elle hocha la tête en silence. L’esprit encore un peu embrouillé par ma conversation avec Constantine, je ne savais dire si Sofia était aussi à l’aise que tout à l’heure ou si elle commençait à douter de cette soirée. Ça ne m’étonnait pas qu’elle veuille rentrer à la maison et revoir rapidement mon hôte. Ça ne m’étonnait pas non plus que ça parte en vrille à un moment. Je commençais à croire qu’il était impossible pour moi de passer un bon moment à cent pour cent avec Sofia. Enfin… j’imaginais que la situation aurait pu plus mal tourner. Au moins, j’avais su me contenir et frapper dans un mur au lieu de mettre directement une beigne à Sofia devant tout le monde…
- Ton dessert, ça s'appelle le Tourbillon Glacé,dit-elle d’un ton beaucoup trop neutre.C'est un biscuit avec de la glace vanille et oranges confites. Et t'as même une meringue.
Ça me convenait. A part le citron, j’aimais tous les desserts.
- Moi c'est un Saint-Honoré. Avec des fruits rouges et d'la crème de coquelicot. Et des pistaches aussi. J'savais pas qu'on pouvait manger les coquelicots... C'est rigolo hein ?
Je savais que certaines fleurs se mangeaient sans savoir exactement lesquelles. Bref, là, ce qui m’inquiétait, c’était l’ambiance. Je voyais bien que Sofia voulait faire comme s’il ne s’était rien passé mais elle paraissait prête à partir en courant, de peur que je m’attaque soudain à elle. Pourtant, elle reprit la parole.
- On pourra en reparler s'tu veux, pour l'arène. D'accord ?
Je la regardai. Elle contemplait ma main dont les jointures recommençaient à saigner. Et merde, j’avais pourtant bien frotté et vérifié que ça ne coulait plus…
- C'est pas à moi de t'interdire de toute façon... J'ai pas l'droit. Si j'veux pas, c'est parce que je tiens à vous, c'tout.
A mon tour de hocher la tête. C’était enregistré, d’autant plus qu’elle avait dit « vous », pas « lui ». Comme Constantine l’avait si justement fait remarquer, elle ressentait la même chose que lui à l’époque où il ne souhaitait pas la voir se battre à mort. Depuis que je savais aimer Sofia, je comprenais ses sentiments, tout en comprenant également ce désir ardent de combattre de la part de la demoiselle. Cette dernière sourit. Était-ce un sourire pour me rassurer ou pour se rassurer elle ? Doucement, elle reprit ma main dans la sienne. Je la laissai faire, resserrai mes doigts autour des siens. La soirée n’était pas terminée, je devais faire en sorte qu’elle se poursuive normalement jusqu’au bout.
- Message reçu, Süße,répondis-je simplement.
Pour bien lui faire comprendre que les tensions étaient redescendues, je rompis le contact et caressai une nouvelle fois sa joue. Puis je m’intéressai au dessert. Sofia eut l’air de chercher quoi faire.
- Ceux-là,dis-je en pointant les couverts au-dessus de son assiette.
Je lui souris, pris mes propres couverts et mangeai. C’était très bon. Je laissai les oranges confites à Sofia – en fait, je n’aimais pas les fruits confits – lui demandai si elle aimait son dessert. Apparemment oui. Comme durant le repas, elle semblait se retenir de tout dévorer d’un coup pour ne pas avoir l’air d’une sauvage. Quand nous eûmes terminé, le serveur nous rejoignit.
- Un petit digestif ?s’enquit-il toujours aussi poliment.
Pour digérer quoi ? Bon, je devais avouer que ça avait été plus copieux que ce que j’imaginais. Et je n’avais plus faim. Mais inutile d’avoir recours à un digestif. En plus, ça devait coûter une blinde pour trois gouttes au fond d’un verre à shooter. Je refusai donc, ne demandai pas à Sofia puisqu’elle n’aimait définitivement pas l’alcool. Le serveur annonça que nous pouvions quitter la table quand nous voulions et régler l’addition au comptoir à l’entrée. Nous ne nous attardâmes pas. En traversant la salle, je croisai le regard de l’autre type qui m’avait remercié. Il m’accorda un signe de tête respectueux auquel je fis l’effort de répondre. J’évitai de faire la grimace en découvrant le prix du repas. Le réceptionniste nous souhaita une bonne soirée, non sans nous dévisager une dernière fois. Dehors, il faisait un peu humide mais pas froid. Et il n’était pas très tard, nous avions du temps avant de rentrer à la maison. Mais d’abord, j’avais juste envie de prendre Sofia dans mes bras, ce que je fis après quelques pas silencieux en direction de l’appartement.
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