Le lendemain au réveil, je m'attendais à voir ma souris en cuisine à me préparer un bon petit-déjeuner mais la réalité fut tout autre. Pas une trace de cette dernière dans la maison. Cela m'irrita sur le coup et plusieurs questions me vint à l'esprit. L'avais-je vexé à ce point pour qu'elle ne veuille plus rentrer ? Comptait-elle revenir ? Avait-elle profité de l'occasion et s'était-elle tout simplement enfuie en pensant qu'être traquée était mieux que de continuer à vivre avec moi ? Cependant, j'avais mieux à faire que passer la journée à me triturer l'esprit, surtout que cela ne me ressemblait pas, alors je mis tout ça de côté et me préparai comme si de rien n'était pour ensuite sortir une bonne partie de la journée.
[...]
Quelques jours étaient désormais passés et elle n'était pas réapparue. Je devais me rendre à l'évidence : je l'avais perdu. J'aurais pu faire intervenir ceux chargés des esclaves en fuite pour me la ramener mais ma fierté ne le pouvait pas et au fond, son acte me blessait, ce que je n'aurais pas cru être possible. Sûrement qu'avoir passé autant de temps avec cette idiote m'avait rendu un temps soit peu attaché à elle. Enfin, je n'allais pas me laisser abattre. Elle ne me voulait plus, pas de problème. Avant d'arriver ici, je me débrouillais très bien sans une esclave alors c'était ce que j'allais faire. Quoique, rien ne m'empêchait de la remplacer. Oui, j'allais faire ça.
[...]
J'attendis une semaine avant de me décider à aller visiter de nouveau une boutique d'esclaves. La première ne fut pas fructueuse. Le lendemain, j'en avais tenté une autre et ainsi de suite jusqu'à ce qu'une autre semaine s'écoule sans qu'aucune esclave trouve grâce à mes yeux. Malgré moi, je n'avais pas pu m'empêcher de toutes les comparer à la souris et je devais admettre que je n'arrivais pas à voir une autre partager ma vie et cela m'énervait de penser ainsi. Cependant, je n'étais pas prêt à faire moi-même le ménage et la cuisine alors j'en avais loué certaines pour ça.
D'ailleurs, j'entendis que cela toquait à la porte. J'allais donc ouvrir et accueillis l'esclave de la journée. Je lui fis un rapide topo des lieux, faisant bien attention à ne pas qu'elle découvre mes armes de travail ou tout autre chose qui pourrait me porter préjudice, puis en redescendant les escaliers, je vis une enveloppe de papier craft surfer sur mon sol d'entrée. Je fronçai les sourcils. Premier reflexe, j'ouvris la porte pour voir qui en était l'auteur mais personne dans le couloir. C'était un rapide. Je poussai un petit soupire puis tout en me baissant pour attraper le courrier, je dis à la jeune femme de se mettre au boulot en commençant par me cuisiner un truc parce que je n'avais pas mangé ce midi.
Je vins me mettre dans le canapé et entrepris d'ouvrir l'enveloppe. Je fis tomber le contenu sur ma table basse et je vis alors les photos. Des photos de mon hybride maltraitée ou en train de se donner en spectacle. Mon sang ne fit qu'un tour. C'était quoi cette merde ?! Mes yeux tombèrent sur le mot et quand je le lus, je ne pu m'empêcher de lâcher plusieurs insultes à la suite tout en le froissant. Il n'y avait qu'une personne qui avait pu faire ça : Shinichi. Une vieille connaissance qui s'était aussi installée à Togi peu après moi. Je ne voyais pas très bien de quoi il voulait parler mais il ne fallait pas chercher bien loin. Sûrement que j'avais buté sous contrat l'un des gars importants de sa petite affaire.
J'attendis le soir pour agir. De plus, cela m'avait permis de reprendre un certain calme et de me sentir bizarrement soulagé et heureux que la souris ne m'avait pas abandonné. Finalement, tant mieux de ne pas avoir eu le coup de coeur pour une autre esclave. Une me suffisait amplement et il était grand temps de la récupérer. Je réglerais au passage mes comptes une fois pour toute avec Shinichi.
Minuit. Je garai ma moto à une rue du club de l'homme. Je ne voulais pas prendre le risque de me faire crever les pneus. Quelques minutes plus tard, j'entrai à l'intérieur. La première chose que je vis se fut Yuna en train de s'agiter autour d'une barre sur l'estrade principal. Je serrai les poings. Je ne pouvais pas faire de scandale. Pas tout de suite en tout cas. Prenant donc sur moi, je m'avançai vers elle et vint me mettre avec les hommes bavant devant elle. Je tirai alors stoiquement un billet de 100 dollars que je déposai devant elle quand elle s'avança à quatre pattres vers nous. Nos regards se croisèrent et quand elle fut assez proche, je lui lançai :
- Tu t'amuses bien ? Dis-moi où il se trouve.
Je suivis alors son regard qui pointait vers des escaliers gardés et qui montaient vers une porte rouge. Sans attendre, je me présentai à ces derniers. Je montrai le message à l'un des hommes et on me laissa passer, plutôt on m'escorta. Je passai la porte avec les hommes et je tombai sur un Shinichi entouré de deux femmes sur un canapé, sniffant sa cocaine habituelle.
- Salut Shin. Ca fait un bail.
Il sembla surpris de me voir puis se mit à rire.
- Putain, t'es vraiment venu ah ah ah! Je ne l'aurais pas cru. T'aurait-elle tapé dans l'oeil au point que tu veux pas qu'elle meurt ? C'en est presque mignon.
- Je ne suis pas ici pour elle mais pour toi.
A peine ma phrase finie que je dégainai pour lui tirer dessus mais l'un des hommes dévia mon bras et la balle se ficha dans le canapé, frôlant l'une des femmes. Le second avait sorti son arme entre temps et la pointa sur moi, tout comme Shinichi qui était désormais énervé. Voyant que cela chauffait, les deux jeunes femmes s'en allèrent rapidement.
- Pose ton arme. Maintenant.
Je n'en avais pas envie mais je finis par le faire. L'homme me fouilla et me prit la seconde. Cependant, le petit couteau style canif, je l'avais toujours. Il envoya ensuite ce dernier chercher Yuna qui avait fini son spectacle. J'attendis en silence qu'elle arrive dans la pièce et on la força à se mettre assise dans le canapé, à côté de Shinichi. Il l'attrapa par le cou et pointa son arme sur sa tempe.
- T'es toujours sûr de n'avoir rien à faire d'elle maintenant ?
- ...Qu'est-ce que tu veux ? Que je te rende ton gars ? Je suis pas magicien.
- Fais pas le malin. Tu vas payer pour ce que j'ai perdu à cause de toi.
De l'argent, évidemment. Il m'annonça un prix et me menaça que si je tentais de le tuer par la suite, il avait un joli dossier sur moi pour me faire enfermer un bout de temps qu'il confierait un quelqu'un de confiance pour qu'il le transmette directement à la police. La merde. Il faudra que je trouve ce dossier avant de le tuer. Je feins cependant que cela me troublait.
- Tu t'es déjà dédommagé avec mon esclave. Je ne te donnerais pas plus que la moitié de ce que tu demandes.
Et cela continua un petit moment avec des menaces ici et là. Il commençait sérieusement à me faire chier...
Dernière édition par Jin Tanaka le Sam 1 Sep - 18:17, édité 1 fois
Hybride F - Adoptable
Yuna Shîro
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Mer 29 Aoû - 10:03
Plus les jours passaient, plus Shinichi arrivait à prendre le dessus sur moi. Les punitions avaient eu gain de cause, et j'étais devenue très docile. J'aurais pu encore et toujours me rebeller, mais à quoi bon ? Il m'aurait puni encore et encore, et même si je n'avais nullement peur du noir, cette pièce sombre et vide arrivait à me faire perdre la raison. Cette sensation d'être seule et abandonnée voilà ce que j'éprouvais en étant enfermée ici, et je n'aimais pas cela. Alors pour mon bien, je préférais me montrer des plus conciliantes avec Shinichi, lui obéir faisait qu'il était beaucoup moins dur envers moi, et qu'il ne me punissait plus. Certes, je n'aimais vraiment pas cette manière qu'il avait de me détailler du regard quand je pénétrais dans une pièce, tout comme je détestais le fait qu'il m'oblige à mouvoir mon corps tous les soirs sur une piste de danse.
Les regards lubriques de ses hommes se posant sur moi, les idées malsaines qu'ils pouvaient s'imaginer, j'en avais la nausée ! Je voulais tellement que tout s'arrête, me dire que cette dispute avec Jin n'était rien d'autre qu'un cauchemar et que j'étais sur le point de me réveiller et de le retrouver paisiblement endormis au fond de son lit. Je voulais tellement me raccrocher à cette idée, mais je ne pouvais pas, car s'était me mentir à moi-même. Jin était partie, il m'avait abandonné... Il ne voulait plus de moi à ses côtés, et il avait sans doute repris le court de sa vie comme ci de rien était. Une nouvelle hybride avait sûrement dû prendre ma place, et elle devait lui apporter tout ce qu'il désirait, voir même être bien plus obéissante que moi. Après tout deux semaines s'étaient écoulées, alors elle aurait eu tout le temps pour lui faire perdre la tête et lui faire comprendre qu'il avait eu raison de se débarrasser à tout jamais de moi.
Enfin, je devais me faire une raison et ne plus pleurer sur mon sort. Je sortis de mes pensées quand j'entendis un homme me dire qu'il était temps que j'aille me trémousser pour les clients, soupirant faiblement, je le suivis la boule au ventre. Il m'aida à monter sur le podium, puis il me laissa débuter ma danse. Et comme chaque soir le cauchemar recommençait, des mains baladeuses venant toucher mon corps, des billets par-ci par-là et des regards qui ne reflétaient rien d'autres que ce goût intense pour la luxure. J'en étais écoeurée, mais si je ne dansais pas Shinichi, me punirais, pendant plusieurs minutes, je me déhanchais au rythme de la musique, jouant ainsi avec la barre qui était à ma disposition. J'essayais de faire le vide en moi, voulant faire abstraction du décor et de ses hommes. Le boulot en serait beaucoup moins pénible, j'avais fermé les yeux l'espace d'un instant. Les ouvrants à nouveau pour venir à quatre pattes vers quelques clients réguliers, c'est à ce moment-là que je crus le voir l'espace d'un instant. Je devais sûrement rêver, il ne pouvait pas être présent... Pas dans ce club, et encore moins dans cette situation, mon cœur vint cogner fortement dans ma poitrine quand enfin nos regards se croisèrent à nouveau, Jin.... Je ne rêvais pas, il était vraiment là, n'ayant pas l'autorisation de parler, je fus un instant surprise par sa question, avant de comprendre qu'il parlait de Shinichi, je lui indiquais alors du regard l'endroit où il s'était enfermé.
[…]
Je voulais bondir de la scène pour le suivre, mais s'étais sûrement une mauvaise idée. De toute manière, ma danse arrivait à son terme et je fus surprise qu'on vienne me chercher, pénétrant dans la pièce dont l'atmosphère était des plus électriques, on me força à m'asseoir au côté de Shinichi. J'eus un sursaut quand je le sentis m'attraper par le cou et la peur vint se lire sur mon visage quand je vis son arme être pointé sur ma tempe. Un échange, verbalement, se fit entre les deux hommes et je me sentais complètement perdu en les écoutant.
-Ne joue pas au petit malin avec moi Jin ! Tu crois que tu peux venir ici sur mon terrain de jeu et que tu peux me menacer ou faire ta loi comme bon te semble ? Ici ! Je suis celui qui dicte les règles, et toi, tu es celui qui obéis sans aucune résistance... Sauf si tu veux que je me venge sur cette charmante souris.
En disant cela, Shinichi caressa un instant le dessus de ma tête. Je ne comprenais plus rien à la situation, alors depuis le début, il n'était question que de contrat ayant mal tourné et d'argent ? Shinichi n'était en rien l'ami de Jin ? Ravalant difficilement ma salive, je posais mon regard apeuré sur Jin, cherchant à voir une réaction sur son visage alors que j'écoutais leur conversation.
-Ton esclave ? Laisse moi rire Jin, ça fais bien deux semaines qu'elle est ici et tu ne t'es même pas préoccupé de sa disparition... Tu n'es jamais venue la récupérer, d'ailleurs que faisais tu pendant tout ce temps ? Te connaissant j'en ais bien ma petite idée, le grand Jin ne se rabaisse pas en courant après une femme, il ne se rabaisse pas à admettre qu'une personne peut lui être cher... Au contraire, le Jin que je connais remplace en un claquement de doigts les personnes autour de lui, alors auprès de combien de corps de femme nue dans ton lit, tu as tenté d'oublier ton esclave ? Enfin tu n'as pas tenté de l'oublier, au contraire tu la clairement oublié, vu que j'ai pu en profiter c'est deux longues semaines... Mais je ne peux pas accepter cela comme un dédommagement, même si je dois bien avouer que son corps m'a vraiment beaucoup plus, le soir au fond de mon lit...
Comment pouvait-il mentir ainsi ? Jamais au grand jamais je n'avais offert mon corps à cet homme, alors pourquoi disait il tout ceci à Jin ? J'étais devenue un objet qu'on jouait à quitte ou double, je n'étais rien de plus qu'une hybride que deux hommes convoitaient pour des histoires d'argent. Je grimaçais en sentant la main de Shinichi se posait sur moi, il se délectait sûrement de l'emprise qu'il avait l'espace d'un instant sur mon maître... Et même si la conversation était des plus houleuses, je ne pouvais pas croire que Jin perdrait facilement face à Shinichi... D'ailleurs ce dernier fini par me lâcher, ordonnant à son chien de garde de venir prendre sa place alors qu'il se levait pour se mettre face à Jin... Face à lui, Shinichi vint tapoter la joue de mon maître avec un léger sourire en coin aux lèvres.
-Tu veux la récupérer ? Je peux sûrement faire une exception pour toi mon ami ! Mais à une seule condition, je veux que tu bosses pour moi. Après tout tu me dois bien ça, vu le max de fric que tu m'as fait perdre... Ou alors tu finis tes jours au fond d'une prison et moi, je me paye sur le dos de ton hybride en la faisant bosser encore et encore dans mon club. Qu'est-ce que tu en dis Jin ?
Sans vraiment laisser le temps à Jin de répondre, Shinichi lui envoya son poing en plein ventre avant de lui murmurer à l'oreille.
-Et ça c'est pour avoir osé tirer sur moi !
La conversation devint entièrement floue, je n'avais retenu qu'une seule chose le mot prison. Je... Je savais que le métier de Jin n'était pas du plus légal voir qu'il ne l'était pas du tout, mais je ne voulais pas le voir finir en prison, je pouvais me résoudre à l'idée de le perdre, de ne plus faire partie de sa vie, mais pas le voir finir sa vie en prison...
-Laisse le partir, je t'en prie ! Tu veux un dédommagement, prends moi à sa place... Je resterais ici et je bosserais pour toi afin que tu récupères l'argent que tu as perdu par sa faute. Mais ne mêle pas la police à cette histoire... Accepte de le laisser partir !
J'avais vraiment l'air d'une idiote à demander cela à un homme armé, mais je ne voulais vraiment pas qu'il arrive à malheur à Jin. Il avait beau me détester, me voir comme une idiote et un boulet, je ne pouvais pas me résoudre à le voir devenir le petit chien de Shinichi. Je préférais ne plus le revoir et le savoir en sécurité en offrant mes services à Shinichi, plutôt que de le savoir en prison... Une larme glissa doucement le long de ma joue, je jetais quelques regards à Jin le suppliant du regard pour qu'il accepte et s'en aille, mais au lieu de ça, je pouvais voir dans son regard qu'il commençait vraiment à en avoir marre... Et étrangement, j'avais l'impression que ça ne présager vraiment rien de bon. Encore moins quand Shinichi vint se placer derrière Jin, l'attrapant violemment par les cheveux et venant lui murmurer à l'oreille.
-Comme c'est mignon, la souris propose sa vie en échange de la tienne ! C'est bien la preuve que tu ne l'as mérite vraiment pas. Mais même si son offre est vraiment alléchante, je veux quand même que tu honores un contrat pour moi. Maintenant que je connais ton point faible, je suis sûre que tu ne refuseras pas.
Sans sourciller, Shinichi pointa son arme vers moi et une détonation se fit entendre. La balle venant se loger dans le mur juste derrière moi, cette dernière m'ayant juste effleurée légèrement la joue sur son passage. J'étais complètement tétanisée par la peur, et je n'avais qu'une envie que tout ceci prenne fin sur le champ.
Seulement la fin de sa longue tirade me tira quelques crispations. Savoir qu'il l'avait touché pendant les deux semaines où je pensais qu'elle s'était tout simplement enfuie après notre altercation me donnait envie de le cogner avant de lui arracher les globes oculaires avec mes doigts. Je savais que c'était la réaction qu'il attendait de voir de moi et que je n'avais aucune raison de le croire mais je n'y pouvais rien. C'était plus fort que moi.
- Alors, tout ce cinéma, c'est à cause de ça ? Parce que tu penses que je t'ai abandonné à l'époque et tu veux te venger ? Pourquoi es-tu si obsédé par moi ? Aurais-tu quelques sentiments à mon égard dont je n'étais pas au courant ?
Shinichi et moi, nous n'avions pas toujours été des ennemis. Deux ans après ma rencontre avec Yasuo, j'étais tombé sur lui un soir alors qu'il se faisait sévèrement chahuter par deux mecs. A l'époque, il faisait le tapin et sûrement, grande gueule qu'il était, il les avait provoqué. Cela avait finit par déraper et je lui avais porté secours. Ce fut ainsi que l'on avait commencé à se côtoyer et les années passant, j'avais réussi à lui faire quitter son mac ainsi que la drogue et l'avait aidé à reprendre une vie descente, l'hébergeant même un temps chez Yasuo qui avait accepté sa présence. Pourtant, il reprit le chemin de la drogue à mon insu peu après qu'il avait emménagé chez lui et trouvant son job pas assez payé, avait commencé à participer à des business louches. Certes, je n'étais pas vraiment en position pour lui faire la morale, étant devenu tueur à gages, mais il valait tellement mieux que d'être une petite racaille de bas étage à mes yeux. Malheureusement, il n'avait rien voulu savoir et j'avais fini par lui tourner le dos, coupant tout lien avec lui en ne voulant pas sombrer dans ses business foireux qu'il voulait qu'on fasse à deux. Il m'avait supplié de revenir mais je savais qu'il ne voudrait pas changer alors j'avais fait la sourde oreille. Depuis lors, il aimait me rappeler son existence en me cherchant des problèmes dès que l'occasion se présentait, comme maintenant.
Je l'entendis me demander de travailler pour lui et avant même que je puisse dire quelque chose, il me flanqua un coup dans le ventre. Heureusement, j'avais été assez réactif et j'avais contracté mes muscles pour diminuer les dommages et la douleur, ce qui me permit de rester debout sans problème et de n'esquisser qu'une légère grimace, tant par la rage que j’éprouvais à son geste que par le coup. Je me mis à ricaner avant de le regarder d'un air condescendant.
- T'es tombé bien bas pour en venir à me demander mes services en guise de paiement, Shinichi. Je te manque à ce point ? Mais je ne suis pas surpris. Tu dois avoir un tas de mecs qui en ont marre de toi et te veulent mort, je parie. Malheureusement pour toi, tu vas devoir te démerder seul. Je ne serais pas ton chien.
Je n'avais pas envie d'aller en prison mais je voulais encore moins avoir à faire quelque chose pour lui. De plus, je ne pouvais pas le laisser penser qu'il pouvait venir me prendre impunément mon esclave comme bon lui semblait et ensuite me soumettre à ses quatre volontés parce qu'avec ces gens-là, leur montrer que cela fonctionnait était la pire chose à faire. Ils n'hésiteraient alors pas à recommencer.
Et ce fut là que Yuna prit la parole en disant, pleine de courage, être prête à troquer sa vie pour ma liberté. Je restai sans voix, très surpris de ses mots. J'aurai pu penser que c'était le devoir d'une esclave de donner sa vie pour son maître mais ce ne fut pas le cas. Je voyais simplement une jeune femme qui tenait assez à moi pour vouloir sacrifier son existence au profit de la mienne, ce qui me toucha profondément et encore plus parce que cela venait d'elle en particulier. De plus, c'était la première fois que quelqu'un avait été aussi loin pour moi en dehors de Yasuo. Je ne vis d'ailleurs même pas Shinichi se faufiler derrière moi, mes yeux rivés sur Yuna, et je sentis mes cheveux se faire tirer sans ménagement. Par réflexe, j'encerclai son poignet d'une main pour tenter de le faire lâcher.
- Va...te faire foutre.
Quand il pointa son arme vers ma souris, je lui décochai un joli coup de coude dans les côtes avant de tenter de lui arracher son arme mais l'un des deux hommes présents pour sa sécurité coinça mon cou dans son bras, m'étouffant légèrement. Ni une, ni deux, j'attrapai mon canif et lui plantai dans le bras pour qu'il me lâche et je déviai un second coup de Shinichi vers mon hybride tout en venant planter mon canif dans son œil.
- Cache-toi derrière le canapé ! criai-je à la jeune femme, voyant une balle fusée vers elle.
Le second garde du corps me tira dessus mais je me servis du corps de son boss pour parer le tir avant de lui jeter mon canif à la gueule, ce qui troua son front. Shinichi désormais mort avec la balle qu'il venait de prendre, je le laissai tomber à terre quand les lumières du club entier s'éteignirent. Ce n'était pas trop tôt. Je pris l'arme de Shinichi et tout en entendant des coups de feu du premier garde du corps ici et là, je vins me cacher derrière le canapé. Les générateurs de secours prirent alors la relève, la lumière revint et avant même qu'il puisse repérer où j'étais, une balle vint lui perforer la poitrine et il tomba de tout son poids au sol.
Sans me soucier de ma souris pour l'heure, j'allais rapidement récupérer mes deux revolvers au sol et je vins reposer l'arme de Shinichi dans sa main. Ayant gardé mes gants tout du long, pas besoin d'essuyer mes empreintes. Je repris la balle dans le trou que j'avais fait dans le canapé puis mon canif et là, je vins vers la jeune femme. Je vis alors que son épaule avait été touché par l'arrière, sûrement la balle que j'avais vu partir dans sa direction quand elle vint se cacher derrière le canapé.
- Il faut se tirer. Le reste de ses hommes va rappliquer.
Non pas parce qu'il y avait eu des coups de feu, entre la pièce sûrement insonorisée et la musique du club peu de chance qu'ils aient entendu quoique ce soit, mais plutôt à cause des lumières qui s'étaient éteintes qui leur auraient mis la puce à l'oreille. Je sortis une casquette noire de mon manteau que je vissai sur ma tête puis je l'aidai à se relever. On sortit par la porte de derrière tandis qu'on ouvrait celle de devant.
- Plus vite.
On courut le long du couloir puis descendit les escaliers au plus vite et appuyai sur la porte de sortie. Dans la rue, j'enlevai mon manteau trois quart au plus vite et le plaçai sur ses épaules avant de la prendre contre moi et d'aller dans la rue du club d'un pas pressé. On nous poursuivait. Pourtant, ils ne tirèrent pas parce qu'il y avait des gens autour qui allaient être de parfaits témoins s'ils le faisaient.
Finalement, ils abandonnèrent quand je rejoignis la rue des bars où la population était plus élevée. Ma moto n'était plus très loin...
Hybride F - Adoptable
Yuna Shîro
Age : 39
Localisation : Chez son maître
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Mer 5 Sep - 16:04
Toute cette histoire était basée sur de vieilles rancœurs, au finale ce n'était rien de plus et moi, je n'étais qu'un moyen de pression. Et au finale, c'était Jin qui risquer gros dans l'affaire, et même s'il avait décidé de me rayer de sa vie, je n'avais nullement l'envie de le voir pourrir en prison. Alors oui, j'avais pris la décision d'échanger ma vie contre la sienne, une décision sûrement stupide mais importante à mes yeux, je pouvais lire la surprise sur le visage de mon maître quand il entendit mes dires. Mais le ton se mit à monter de nouveau Shinichi insultant Jin, le menaçant, lui demandant d'arrêter de croire qu'il était le centre du monde et que tout le monde était en extase devant lui... Sûrement les paroles de Jin qui était mal passé, quand il avait insinué que Shinichi pouvait avoir des sentiments pour lui... Bref une balle se fit entendre et une bagarre finie par éclater.
L'homme qui me tenait sur le canapé fini par aider son patron, et j'entendis alors la voix de Jin m'ordonner de me cacher derrière le canapé. J'étais comme paralysée par la peur, j'entendais des coups de feu se perdre derrière moi, puis la lumière fini par s'éteindre se fut le noir total dans la pièce, je sentis une présence à mes côtés et quand les lumières se mirent à fonctionner de nouveau, j'aperçus Jin. Ne disant rien, je le laissais partir de nouveau, je n'osais ni bouger ni parler bien trop peur de faire une bêtise ou que quelqu'un sorte de nul part. Autour de moi, j'entendais mon maître qui s'affairer à la tâche, revenant vers moi, je vis que quelque chose semblait avoir attiré son attention et je réalisais que j'étais blessée à l'épaule.
C'est étrange à quel point, le cerveau ignore certains détails quand l'adrénaline prend le dessus, je n'avais nullement fait attention à cette blessure avant et je n'en ressentais nullement la douleur. La seule chose que j'avais constatée en me retrouvant derrière ce canapé, c'est que la première balle de Shinichi avait légèrement effleuré mon visage laissant ainsi une petite marque et un léger filet de sang séché, une blessure vraiment superficielle. Mais cette blessure à l'épaule l'était elle ? Est ce que mon cerveau était vraiment en stand by pour que je ne ressente vraiment rien ? La seule chose que je compris, c'est que Jin finie par me dire que nous devions fuir, car d'autres hommes étaient sur le point de rappliquer. Le laissant m'aider, je finis par le suivre et sortir avec lui par la porte de derrière, courant aussi vite que je le pouvais pour éviter que nous soyons rattrapés, je faisais tout pour suivre la cadence et ne pas être un poids pour Jin.
Pendant un instant, je pus reprendre mon souffle, je tremblais légèrement de froid ou est ce que s'était plutôt de peur ? Je n'arrivais même plus à faire la différence entre les deux, je sentis juste une veste se poser sur mes épaules et je remerciais Jin du faible voix. Me retrouvant contre lui, je le suivis de nouveau réalisant que la foule devenait de plus en plus dense cela avait eu pour effet que les hommes de main de Shinichi ne nous suivais plus. J'avais vraiment besoin qu'on s'arrête un instant, je ne me sentais vraiment pas bien.
-Jin... S'il te plaît, je ne me sens vraiment pas bien, on peut s'arrêter.
Sans vraiment attendre son avis, je me stoppais sentant la nausée me prendre et m'arracher mes dernières forces. Toutes ses émotions avaient réussi à avoir ma peau, toute personne censée se sentirait affaiblit, voir même tétanisée par la peur après avoir assistée à un tel spectacle et je faisais partie de ses personnes. Je n'étais pas aussi forte que lui pour encaisser autant de violence, et en plus de ça ma blessure à l'épaule commençait vraiment à me faire mal. M'adossant contre le mur d'une ruelle, j'essayais de reprendre mes esprits et de calmer cette envie soudaine de vomir qui me reprenait. Je réalisais petit à petit que son métier était vraiment des plus dangereux, une telle situation pouvait à nouveau se reproduire, combien de fois devrait, il risquer sa vie pour ses contrats ou tout simplement pour moi ? Si une personne telle que Shinichi avait réussi à savoir que je faisais partie de la vie de Jin qui d'autres pouvaient être au courant ?
Laissant, un soupir quitté mes lèvres, je posais mon regard sur Jin. Analysant l'espace d'un instant son regard pour savoir ce qu'il pouvait ressentir à ce moment précis, puis je finis par prendre la parole.
-Je ne devrais peut-être pas rentrer avec toi... Tu finirais par avoir de nouveaux des ennuis par ma faute. Et... et puis de toute manière je n'ai plus aucune raison de te suivre, tu ne veux plus de moi et si ce que Shinichi a dit est vrai, tu as déjà une nouvelle esclave à tes côtés alors... Il ne serait pas judicieux de la mettre en danger.
Ma voix était plutôt calme, et j'essayais de montrer à quel point, j'étais sérieuse dans mes paroles. Ce n'était nullement l'heure de la rigolade, j'avais été prise en « otage » pendant deux semaines, j'avais été puni, on m'avait fait croire qu'il ne voulait plus de moi... Et pour en rajouter une couche, je venais d'être témoin d'une fusillade. Alors je n'avais nullement l'envie de rire à ce moment précis, restant appuyée contre le mur qui était un soutien pour que je puisse encore tenir sur mes jambes. Enfin plus pour très longtemps.
-Tu devrais rentrer pour la retrouver, elle risque de s'inquiéter... Je me débrouillerais toute seule.
Je n'étais pas vraiment convaincue en disant cela, mais en même temps, j'étais sincère. J'étais prête à reprendre la route quand une douleur à l'épaule m'arracha de nouveau une grimace, et soudainement tout autour de moi fini par se mettre à tourner, mes jambes finirent par me lâcher et je me sentis partir en avant, ma vue se troublant peu à peu. Puis plus rien le trou noir total, j'avais fini par m'évanouir...
Même s'ils avaient arrêté de nous suivre, je continuai de marcher vite, ne voulant pas rester dans le coin, mais malheureusement, la jeune femme finit par me demander que l'on s'arrête un instant. Je n'avais pas envie.
- Ce n'est pas une bonne idée. Tu perds du sang et tu as besoin de soins. Fais un effort.
Mon regard était dur, tout comme mon ton, et je tentai de l'obliger à reprendre la marche. Pourtant, même si cela ne se voyait pas, c'était surtout parce que je ne voulais pas la voir mourir. Déjà que je m'en voulais qu'elle ait été mêlé à cette vieille affaire que j'avais avec Shinichi, il était hors de question qu'elle y reste.
Tout en avançant lentement, je l'entendis me dire qu'elle ne devrait pas rentrer avec moi, que cela m'apporterait des ennuis, que j'avais déjà une nouvelle esclave et qu'il ne fallait pas qu'elle l'a mette en danger. Un ramassis de bêtises en somme.
- Arrête tes conneries. Économise plutôt tes forces et aide-moi à avancer. T'es lourde.
Elle s'arrêta de nouveau, s'appuyant sur un mur non loin. Grr. Pourquoi ne pouvait-elle pas m'écouter quand il le fallait ? En plus, elle continuait de croire que c'était mieux qu'elle ne rentre pas et me dit qu'elle se débrouillerait toute seule. Je m'énervai.
- Tu veux crever dans la rue ou quoi ?! Bouge-toi le cul sinon je t'y laisse vraiment.
Les femmes...pourquoi rendaient-elles toujours les choses compliquées dans les moments où le mieux serait qu'elles la ferment et nous laissent gérer ? Tss. On dirait que quelqu'un avait lu mes pensées parce que peu après, elle s'évanouit, s'affalant sur moi d'un coup. Bon, plus le choix. Je la pris dans mes bras puis je vis un taxi non loin s'arrêter. L'homme à peine sorti, j'y mis la jeune femme et j'ignorai la plainte de ceux à qui je venais de voler la place. Je montai de l'autre côté puis je donnai mon adresse au chauffeur, lui filant de l'argent tout de suite, m'en foutant royalement du montant mais sûrement plus généreux que le tarif normal puisqu'il ne dit rien et se mit en route.
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Une heure plus tard, la jeune femme était soignée et allongée dans le canapé, un plaid sur elle. Avec la morphine que je lui avais donné, elle allait pouvoir dormir un moment. J'étais soulagé de savoir qu'elle s'en sortirait désormais. Je me redressai et allai jeter la balle dans la poubelle avant d'aller prendre une douche.
Propre, j'enfilai ensuite un pantalon en coton puis je redescendis au salon. L'esclave de ménage que j'avais pris m'attendait apparemment. Quand j'étais rentré, elle avait été surprise de me voir avec une blessée dans les bras mais elle m'avait aidé sans poser de questions et quand je n'eus plus besoin d'elle, elle était retournée à ses tâches. En somme, la parfaite esclave.
- Merci de ton aide toute à l'heure. Tu as fini ce que tu devais faire ? Parfait. Attends.
Fouillant dans l'un des tiroirs à double fonds de la cuisine, je pris quelques billets puis je revins à elle en les lui tendant.
- Pour ton silence. Ce que tu as vu doit rester ici. Je peux compter sur toi ?
Je la vis acquiescer et elle me remercia pour l'argent qu'elle cacha rapidement dans son soutien-gorge pour que la boutique d'où elle venait ne lui prendrait pas. Je revins auprès de Yuna ensuite et la regardai dormir quelques minutes. Elle dormait profondément. Son visage m'avait manqué me surpris-je à penser.
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Finalement, j'avais mangé puis j'étais allé me coucher. Le lendemain, je descendis voir comment la jeune femme se sentait et j'espérais qu'elle aurait ouvert un oeil. C'était tout ce à quoi mon esprit pensait ce matin. Savoir si elle allait bien. Le reste pouvait bien attendre. Pourtant, j'avais de quoi m'inquiéter. Je ne savais pas encore les conséquences de mes actions d'hier. Soit cela se tasserait, soit j'allais avoir des ennuis plus gros que ça...Enfin, avec un peu de chance, son rival ne ferait que me remercier, tout comme son possible successeur, et tout finira bien sans que la police ne se mêle de l'affaire ce qui serait aussi bénéfique pour eux que pour moi.
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