Une sortie en amoureux ?

Humaine - Asservie	Sofia Ashley	Age : 33

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			Lun 4 Juin - 11:43

ft. Sofia & Meyer

"Et si on sortait, Chéri ?"

Une sortie en amoureux ?

Des fois, je me demandais si Meyer remarquait que je n'étais plus avec lui dans le lit, car il se réveillait presque toujours quelques minutes après moi. C'était mignon, d'un coté. Il passa rapidement à la salle de bain pour y faire sa toilette. Je l'imaginais bien traîner des pieds comme un zombie avec sa tête pas réveillée. Quelques instants plus tard, il sortit pour me rejoindre dans le salon. Je jouais toujours à Tétris et j'étais à deux doigts de battre mon record. Je ne me laissai pas déconcentrer pour son bisou sur ma tête, j'avais un objectif à atteindre. Il s'installa ensuite à coté de moi sur le canapé. Il me regarda du coin de l’œil avec sa tête bizarre. Je le regardai en coin aussi. Je regardai ensuite l'écran. Il me regardait toujours. Je le regardai du coin de l’œil. Il me prit la télécommande des mains. Un câlin. J’avais perdu ma partie. Impuissante, j'écoutai la musique de fin de partie qui jouait J'y étais presque, dommage. Je répondis à son câlin en le serrant aussi doucement contre moi. Je cherchai du réconfort et de la sécurité en enfouissant mon visage dans le creux de son épaule. Je finis par me lever en récupérant la télécommande avant d'inviter Meyer à venir prendre le petit déjeuné. J'appuyai au hasard sur les boutons jusqu'à trouver une chaîne à la télévision. Nous nous installâmes à table pour manger. Comme presque toujours, c'était silencieux. Meyer n'aimait pas trop parler le matin, il fallait lui laisser le temps pour bien se réveiller. Enfin bon, je me demandais s'il aimait parler tout court, parfois.

Je le regardai un instant, avec sa petite tête blasée, puis je pinçai mes lèvres pour retenir un rire. Je ne voulais pas qu'il croit que je me moquais de lui. Enfin... SI, je me moquais complètement de lui. Une publicité passa à la télé. D'ordinaire je m'en fichais mais là, ça avait l'air joyeux, il y avait de la musique et tout ça. Je tournai donc la tête pour regarder. Heureusement que quelqu'un expliquait ce que tout ça voulait dire car je ne comprenais rien, il y avait trop de trucs écrit à l'écran. Il y avait une petite fête en ville, toute petite, qu'ils disaient. On voyait des gens à la télé qui faisaient des jeux, qui mangeaient des gros nuages roses. Ca avait l'air vachement drôle. Je regardai ensuite Meyer qui, lui, en avait l'air d'en avoir rien à faire. Je me levai de la chaise pour aller le retrouver, posai mes mains sur sa tête pour la tourner vers l'écran pour qu'il regarde lui aussi.

"On y va, dit ? Hein ? On y va ? Oui ? D'accord ? Super !"

Sans attendre, je courus -du moins j'essayai- vers la chambre pour récupérer mes vêtements. Comme nous sortions nous amuser, je décidai de mettre la robe qu'il m'avait offerte pour noël. Enfin, celle qu'il avait remplacée car l'autre était cassée. Je rejoignis le salon pour me changer rapidement. J'avais déjà pris ma douche donc ça allait. Je laissai le T-shirt par terre pour aller dans la salle de bain et me laver les crocs. Je me peignai ensuite les cheveux avant d'aller dans le salon pour débarrasser la table pendant que Meyer se préparait. Il n'avait plus le choix maintenant, il savait que j'allait le faire chier jusqu'à ce qu'il dise oui. C'était comme pour Noël. Tant pis pour lui ! Je ramenai tout à la cuisine pour faire la vaisselle tout en surveillant Meyer pour être certaine qu'il se préparait pour sortir. Une fois prête, je me dirigeai vers la porte pour l'attendre. J'avais évidemment laissé mon katana sous le lit, mais j'avais quand même pris avec mois mes gants, mon brassard et mes kunaï. Aussi motivé qu'un condamné dans le couloir de la mort, Meyer finit par me rejoindre.

Il nous fallut seulement quelques minutes en voiture pour arriver au centre ville et trouver un endroit où nous garer. J'étais toute excitée à l'idée de voir à quoi ça ressemblait, ce genre de fête. Mais dehors, nous devions être prudents. Dehors, j'étais une chienne-louve et Meyer était mon Maître. J'avais d'ailleurs pris soin de prendre avec moi ma fausse carte d'identité. En plus d'avoir une puce au niveau de la nuque, j'avais toujours cette carte avec moi, c'était Kenichi qui l'avait faite, c'était obligatoire pour les hybrides. Il m'en avait faite une nouvelle, quand j'étais chez lui durant la semaine où Meyer était à Berlin. Dessus, ce n'était plus Roy mon maître, mais Meyer. Ce salop était vraiment un grand malade qui pensait à tout. Je me rendis compte, là, que si j'avais cette carte, Kenichi avait clairement l'intention de me laisser repartir. Alors pourquoi m'avait-il enlevé... ? Pourquoi m'avoir à nouveau torturé comme il l'avait fait quand j'étais petite ? Ma théorie se renforçait vraiment de plus en plus. Il voulait faire de Meyer son nouveau Roy, il voulait l’enrôler. Après tout, quoi de mieux qu'un fossoyeur pour cacher des corps ? Non, c'était idiot, Kenichi avait un moyen beaucoup plus efficace pour ça. Les corps dont il voulait se débarrasser servaient de repas à ses hybrides. Et en général, il ne restait que les os. Je m'en souvenais comme si c'était hier. Parfois je n'avais pas le choix, moi aussi, de manger... les gens, car je n'avais rien d'autre. Je m'en souvenais vraiment. Nous étions tous regrouper, avec les hybrides, et lui balançait des bouts de gens au milieu et on mangeait comme ça, par terre. Bref, je chassai vite ses pensées de mon esprit. Aujourd'hui, je voulais penser à autre chose, me vider la tête. C'était pour ça que je voulais venir ici et passer du temps avec Meyer.

Nous arrivâmes sur place. Il y avait de la musique joyeuse. Comme il était encore assez tôt le matin, il n'y avait pas beaucoup de monde, mais l'endroit n'allait pas tarder à se remplir, nous étions dimanche après tout. C'était la première fois que je voyais ça, on ne pouvait pas dire que j'avais beaucoup l'occasion de sortir, avant. Je regardai un instant Meyer. Evidemment, inutile de décrire sa tête, toujours la même. Meyer à la maison : Blasé. Meyer dans une boutique : Blasé. Meyer à une fête : Blasé. Meyer au travail : Blasé. Nous fîmes à peine quelques pas qu'un vendeur nous accosta. Lui au moins ça se voyait qu'il était content. Il me demanda d'approcher. Ce que je fis, intriguée par l'individu et, surtout, ce qu'il avait devant lui. C'était la machine à nuage rose, comme à la télé. Il m'en proposa un et j'hochai une fois la tête pour accepter. Je récupérai le nuage rose avant de croquer dedans. C'était... C'était bon et sucré. Je m'inclinai doucement pour le remercier et m'en alla. Surpris, l'homme m'interpella pour me demander de payer. Ah... Il fallait payer ? Je laissai Meyer s'en occuper pendant que moi j'en profitai pour engloutir le nuage en regardant autour de moi. C'était en effet très petit, mais il y avait quand même de quoi s'amuser. Des jeux, des manèges et de quoi manger.

Humain - Neutre	Constantine Meyer	Age : 31 Localisation : Au cimetière Emploi/loisirs : Fossoyeur Multi-Compte : Nein !

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			Jeu 7 Juin - 21:12

Quand la musique de fin du jeu retentit, je me demandai si Sofia allait râler parce que je lui avais fait perdre sa partie. Mais elle répondit volontiers à mon câlin et j’eus l’impression de sentir mon cœur se décomposer. Se décomposer oui… Drôle de façon de décrire ce sentiment si positif qu’était l’amour. Ben quoi ? Je ne l’avais jamais connu avant de fréquenter Sofia. C’était quand même surprenant. Moi qui pensais ne vivre dans la tête de Meyer que pour l’emmerder et faire de sa vie un enfer…
Bon, je devais avouer qu’au début, je considérais Sofia comme une esclave, une moins que rien seulement bonne à servir un maître qui aurait dû être plus cruel que ce que l’était cet idiot de Meyer. Puis… plus les mois passaient, plus Meyer changeait vis-à-vis d’elle, et par conséquent, mon opinion également. J’avais eu du mal, beaucoup du mal à l’accepter. C’est vrai, pourquoi devait-elle avoir le droit de penser que Meyer méritait de vivre heureux ? Elle n’avait pas à décider ! Pourtant… je m’habituais de plus en plus à sa présence, à sa chaleur, à son parfum. Meyer l’appréciait tellement que ça finissait par m’atteindre aussi. Et je ne trouvais pas ça si désagréable. En fait, j’avais fait pas mal d’efforts quand on y pensait !

« Fais-toi livrer des fleurs tant que t’y es, » grommela Meyer agacé.

Oh ça va, avoue que tu t’attendais pas à ça. Pas de réponse. Je me demandais s’il me pensait sincère ou si je préparais encore un sale coup pour faire du mal à Sofia. Non, cette fois, je ne cachais aucune mauvaise intention. Et c’était plutôt gênant d’ailleurs. Je ne savais pas trop comment me comporter avec elle. Bien sûr, je connaissais Meyer puisque nous étions la même personne, je connaissais leur routine, etc. Mais… je n’avais pas l’habitude de passer de bons moments. Quand je sortais, c’était toujours pour me battre et souvent dans l’intention de tuer. Bon, il fallait que je mette ça de côté et que je profite de la bonne volonté de Meyer pour passer cette journée avec Sofia.

« Qui t’a dit que j’te laissais la journée ? »

Moi. Je suivis Sofia à la table de la cuisine pour prendre le petit déjeuner. Pendant que nous mangions, des publicités passaient en fond sonore. Je n’y pris pas garde mais l’attention de ma compagne fut attirée par l’annonce d’une fête foraine en ville. Apparemment surexcitée, elle sauta de sa chaise et me rejoignit. Prenant ma tête entre ses mains, elle m’obligea à la tourner pour regarder la télévision, me faisant renverser au passage quelques gouttes de café sur la table.

- On y va, dit ? Hein ? On y va ? demanda-t-elle folle de joie. Oui ? D'accord ? Super !

Je n’avais même pas eu le temps de répondre… Tant pis. Elle fila à la chambre pour s’habiller. Je pris d’abord une bonne douche avant de faire de même. Elle portait une jolie robe, son cadeau de Noël. Enfin… son cadeau de remplacement étant donné que la première robe avait été déchirée.

« A cause de toi. Tu t’en souviens j’espère ? » s’enquit-il d’un ton menaçant.

Oui, oui… J’regrette, ça te va ? Nouveau silence. Une fois prêts, nous sortîmes de l’appartement et prîmes la voiture. Il y avait un parking gratuit proche de la fête foraine. Nous trouvâmes une place et marchâmes vers la fête. Le prix des billets d’entrée était élevé mais au moins, nous n’avions plus à payer pour faire les manèges, ce qui demeurait plutôt pas mal au final. Malheureusement, ce n’était pas le cas de la nourriture. Dommage… j’en connaissais une qui aurait été ravie de s’empiffrer. Il n’y avait pas grand monde, il était encore tôt. Au moins, nous ne devions pas jouer des coudes pour nous déplacer. Depuis combien de temps n’avais-je plus mis les pieds dans une fête foraine ? Je ne m’en rappelais même plus…
Encore un peu dans les vapes, incapable de me réveiller correctement, je regardais autour de moi, les yeux agressés par la lumière du soleil qui montait lentement dans le ciel. Nous fîmes à peine une vingtaine de mètres avant de nous faire interpeller par un type carrément moche mais heureux dans sa vie. Forcément, il voulait nous vendre des barbes à papa et Sofia louchait dessus en ayant l’air de se demander si ça se mangeait. Je la laissai se faire servir. Elle fit une drôle de tête quand elle goûta mais visiblement, elle apprécia. La barbe à papa ne fit pas long feu. En fait, je n’avais jamais vu personne en engloutir une aussi vite. Avec un sourire en coin, je pris le bâtonnet de bois et le jetai dans la poubelle la plus proche. Quelques manèges étaient encore fermés mais il y en avait pas mal d’ouverts. Je me tournai vers Sofia et lui grattouillai le haut du crâne.

- Bon, voilà l’tableau, dis-je comme si nous étions en réunion d’affaire. Tu peux faire tous les manèges que tu veux. La bouffe n’en fait pas partie ! ajoutai-je en levant un doigt autoritaire. Alors attention, Klar ?

La fête foraine était petite mais les attractions étaient plutôt variées. Il y avait la fameuse grande roue, des trampolines, du karting, des jeux de tir et d’adresse, des jeux vidéo, des loteries, des machines à sous, des jeux pour les enfants… De quoi faire en somme.

Une sortie en amoureux ?

J'aurais peut être du proposer à mon chéri un peu de nuage rose... ? Mais tant pis, le temps d'y réfléchir, j'avais déjà tout mangé. Bah, de toute façon s'il en avait voulu il m'en aurait piqué un bout. Mais je n'étais pas certaine de le laisser faire, c'était mon nuage rose à moi et il devait finir entièrement dans mon estomac. C'était chose faite. Il récupéra le petit bâtonnet pour le jeter à la poubelle et me grattouilla le sommet du crâne. Même si cette marque d'affection pouvait paraître déplacée pour certains, je m'en fichais totalement, moi j'aimais quand il me faisait ça et ça m'avait drôlement manqué. J'étais contente, vraiment contente d'être ici avec lui même si je n'arrivais pas trop à l'afficher sur mon visage. Il se tourna vers moi, comme s'il voulait m’annoncer quelque chose. Je savais très bien ce qu'il allait me dire. Il allait me passer les consignes, et il avait entièrement raison car moi je n'avais pas toujours conscience de si ce que je faisais était bien ou pas. Après tout moi je ne savais pas encore très bien me comporter en publique alors c'était mieux si on m'expliquait tout correctement. Car il y avait bien une chose que je savais parfaitement faire, c'était obéir aux ordres. Je levai donc la tête pour l'écouter attentivement et, surtout, pour lui faire comprendre que j'écoutais.

"Bon, voilà l’tableau." Annonça t-il.

Un tableau ? Où ça ? Je me penchai légèrement sur le coté pour regarder dans son dos, peut être qu'il le cachait ici ?

"Tu peux faire tous les manèges que tu veux." Poursuivit-il.

Je me redressai aussitôt pour continuer de l'écouter d'une oreille attentive. J'hochai une fois la tête. Pouvoir faire tout les manèges que je voulais ? Je ne savais même pas par où commencer, c'était la première fois de ma vie que j'allais monter dedans. Il y en avait dans l'anime que je regardais à la télévision et ça avait l'air super rigolo. Je reconnu d'ailleurs un manège avec des genres de voitures qui roulaient toutes seules sans conducteur sur une route toute fine comme si c'était un train.

"La bouffe n’en fait pas partie !" Ajouta-t-il en levant son doigt.

Ah, il levait son doigt, alors ça, c'était très important. Je n'avais donc pas le droit d'aller vers tout les stands de nourriture. Peut être que seule la bouffe était payante et pas le reste. Tant mieux alors, on avait déjà largement de quoi s'amuser.

"Alors attention, Klar ?"

Alles klar, Chef. J'hochai une fois la tête pour lui montrer que j'avais tout bien compris. Il me fit ensuite signe que je pouvais y aller. Sans attendre, je me dirigeai vers le manège que j'avais reconnu en venant. Je lui pointai du doigt pour lui montrer que je voulais aller dedans. Le type qui gardait l'attraction nous regardait un peu bizarrement mais je m'en fichais. J'avais le droit de toute façon, c'était Meyer qui l'avait dit ! Alors, comme j'avais le droit, je montai dedans. Il y avait un camion de pompier, un avion, un cheval avec une corne, une locomotive, une voiture de course et d'autres trucs que je ne reconnaissais pas. Du coup je grimpai que le cheval car les autres semblaient un peu trop petits pour moi. Je pensais qu'il allait me rejoindre mais il décida de rester dehors pour m'attendre. Je le vis me mimer que je devais me tenir à la barre, alors je le fis. Puis soudain, le type se dirigea vers sa petite maison pour appuyer sur des boutons et tout commença à bouger. Je me cramponnai fermement à ma barre en regardant le sol défiler sous mes pieds. Ça bougeait plutôt vite et c'était rigolo car en plus le cheval il montait et descendait. La musique qu'il y avait était la même que celle qu'il y avait dans mon dessin animé, du moins ça ressemblait. J'aurais vraiment voulu que Meyer vienne avec moi, le voir sur un manège comme ça avec une tête de blasé, c'était vraiment rigolo à imaginer. Je pinçai mes lèvres pour retenir un rire en l’imaginant. Je lui fis un petit coucou très discret quand je passai à nouveau devant lui, puis le manège s'arrêta après quelques tours. Contente, je bondis du cheval à corne pour aller retrouver Meyer et le fixer un instant. Il me demanda si ça m'avait plus, j'hochai la tête une fois avant de l'embarquer au prochain manège. Je voulais tous les faire ! Il y avait justement un manège bizarre avec plein de petites voitures qui avaient un genre de gros caoutchouc autour de la carrosserie. Il y avait déjà des gens dedans alors je regardai pour savoir ce qu'il fallait faire. Les gens allaient drôlement vite et se percutaient très fort avec leur voiture, il y avait plein d'accidents... Je regardai alors Meyer d'un air d’incompréhension, je ne comprenais pas vraiment ce manège.

"Meyer, pourquoi ils se rentrent tous dedans ? Ils font des accidents mais on dirait que c'est normal. C'est quoi ce manège ? Il faut faire quoi ? On va essayer hein ? Ça a l'air rigolo, regarde les. Moi je vais dedans en tout cas."

Sans vraiment attendre, je me dirigeai vers le manège car visiblement leur tour était fini. Je rentrai dans une petite voiture bleue et un type s'approcha de moi. J'étais assise du coté passager et il m'expliqua en se marrant que je n'allais pas pouvoir aller bien loin si je rester de ce coté. Il me montra au sol deux pédales : Une pour avancer, l'autre pour freiner et reculer. Pour le volant, je devais juste tourner avec. Il termina ses explications et sortit de la piste. Meyer décida de venir lui aussi mais pas dans la même que la mienne, lui il entra dans une voiture rouge. Il y avait d'autres personnes aussi, ça me faisait un peu peur car je ne voulais vraiment pas faire de bêtises. Du coup, quand notre tour commença, je me contentai de rouler très doucement, tout droit, en prenant garde à ne percuter personne. On verra bien....

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Montrant qu’elle avait bien saisi, Sofia hocha la tête. Je lui donnai donc le feu vert et aussitôt, elle se précipita vers un manège. C’était une plate-forme tournante surmontée de divers emplacements pour s’asseoir. Sofia sauta sur l’espèce de licorne aux couleurs affreuses qui louchait un peu. Les gens qui se trouvaient là nous regardaient comme si nous étions des extraterrestres. Évidemment, ce truc était fait pour les gamins… Mais je les ignorai totalement et allai m’appuyer contre le lampadaire le plus proche afin de surveiller Sofia. Cette idiote gardait les mains le long du corps, elle allait tomber quand le manège démarrerait. Remarquant que le propriétaire du manège commençait à triturer les commandes, je fis signe à la demoiselle de se tenir à la barre qui se trouvait devant elle. Elle s’y cramponna aussitôt. Elle fit quelques tours, m'accorda un coucou en passant, un léger sourire au coin des lèvres. Au moins, elle s’amusait. Ça permettait de lui faire oublier un moment les quelques jours passés chez Kenichi. Quand le manège s’arrêta, Sofia descendit et me rejoignit. Même si je connaissais déjà la réponse, je lui demandai si ça lui avait plu. Elle hocha la tête et fila vers le prochain manège. Il s’agissait d’auto tamponneuses. Sofia se tourna vers moi, l’air dubitatif.

- Meyer, pourquoi ils se rentrent tous dedans ? Ils font des accidents mais on dirait que c'est normal.

J’ouvris la bouche pour répondre.

- C'est quoi ce manège ? Il faut faire quoi ? enchaîna-t-elle. On va essayer hein ? Ça a l'air rigolo, regarde-les. Moi je vais dedans en tout cas.

Bon, tant pis. Je la suivis tranquillement, la vis s’asseoir dans une voiture du côté passager. Un type s’approcha d’elle et lui donna quelques explications. J’hésitai puis décidai de la rejoindre, en montant dans une autre voiture. Je ne savais même plus quand j’étais allé dans un manège pour la dernière fois. Peut-être jamais en fait… Une sonnette annonça le début du tour. Avant de démarrer, je regardai Sofia. Elle allait tout droit, plutôt lentement… Elle percuta doucement le rebord métallique de la piste, recula, repartit, tout aussi lentement. Je lâchai un rire… jusqu’à ce qu’un gamin de vingt ans lui rentre dedans à pleine vitesse. Ce fut si violent qu’elle faillit se faire éjecter de sa voiture.

- Eh toi là ! m’écriai-je en les rejoignant.
- Ben quoi ? C’est l’jeu ! riposta-t-il en riant.
- Tu vois pas qu’elle apprend, espèce de débile ? T’as failli la faire tomber !

Il s’éloigna.

- Ça va ? demandai-je à Sofia qui se remettait correctement sur son siège.

Apparemment oui. Je repartis. Le reste du tour se résuma à quelque chose d’aussi amusant qu’énervant. Le gamin n’arrêtait pas de lui tourner autour pour essayer de la percuter. Et à chaque fois, j’étais là pour lui rentrer dedans avant l’accident. Mais le mieux, ce fut quand Sofia et moi fonçâmes sur lui en même temps, de chaque côté, pour le bloquer alors qu’il se dirigeait vers sa nouvelle victime.

- Bien joué, complimentai-je quand nous quittâmes le manège.

Une grattouille sur la tête et je l’emmenai vers un stand de nourriture.

- Tiens, tu l’as méritée celle-là, dis-je en lui mettant une crêpe au sucre dans les mains.

Elle la goba. Mon regard s’attarda sur la grande roue.

- Viens.

Je la pris par la main et l’emmenai. Ce manège était quasiment vide, nous n’eûmes donc aucun problème pour trouver une cabine vide. Une fois à l’intérieur, je m’assis et attirai Sofia sur mes genoux.

- Quand on sera là haut, on pourra voir tout Togi, déclarai-je en profitant de notre proximité pour humer son parfum.

Non mais, sérieusement, comment Meyer avait-il fait pour résister à ça aussi longtemps ? Et par « ça », je ne voulais pas spécialement parler de Sofia mais de tout ce qu’il pouvait faire avec elle pour s’amuser. Parce qu’une fête foraine, c’était amusant ! Parfois, je me demandais qui était le plus pessimiste des deux. En tout cas, maintenant que nous étions ici, j’avais envie de profiter de cette journée avec Sofia. Et s’il fallait la suivre dans tous les manèges, j’étais prêt ! Tant pis pour le regard des autres, moi aussi j’avais envie d’oublier ces derniers jours, peu importait de quelle façon.

Une sortie en amoureux ?

Ca se passait relativement bien, pour le moment. J'avançai lentement et je n'avais encore percuté personne. Cependant, je fonçai droit dans le rebord devant. Un petit "poke!" et ma voiture s'arrêta. Comme le monsieur me l'avait montré, j'appuyai sur l'autre pédale pour faire marche arrière. Le souci était que je ne voyais pas où j'allais. Je devais alors tourner avec le volant pour essayer de me remettre dans l'autre sens. C'était vraiment pas facile mais j'y parvins. A présent en marche avant, je voyais à nouveau où je roulais. J'étais si concentrée sur ce que je faisais que je ne vis pas le garçon foncer droit sur moi à pleine vitesse pour me percuter violemment. Le choc était si brusque que je faillis me faire éjecter. Tremblante de peur, je lâchai tout, persuadée d'avoir fait une grosse bêtise. Aussitôt, Meyer arriva pour gueuler. Je me replaçai correctement sur le siège, prête à repartir. Percuter les autres faisait donc parti du jeu ? Ca semblait plutôt dangereux en réalité, mais si c'était fait pour ça... Je regardai Meyer qui s'approcha de moi tandis que le jeune garçon s'éloigna en riant. Lui au moins il s'amusait beaucoup.

"- Ça va ?" Me demanda-t-il, inquiet.

J'hochai la tête avant de repartir lentement avec ma petite voiture. En réalité, je trouvai ça super rigolo ! Mais j'avais un peu peur d'aller trop vite. Le garçon tournait autour de moi comme si j'étais un morceau de viande qu'il voulait manger. Concentrée comme jamais pour l'éviter, Meyer était là pour me sauver à chaque fois ! Quel homme ! Grâce à lui, le garçon n'arrivait plus à venir me percuter. Il s'éloigna ensuite, voyant qu'il n'allait plus pouvoir me rentrer dedans. A cet instant, je vis Meyer foncer à toute allure droit sur lui. Je l'imitai et appuyai à fond sur la pédale pour faire comme lui. J'allais trop vite ! C'était trop cool ! Ensemble et de chaque coté, nous percutâmes violemment la voiture du garçon qui gigota dans tous les sens, c'était trop drôle. Meyer me félicita quand nous quittâmes le manège. Comme toujours, il me grattouilla le haut de la tête avant de m'emmener vers un nouveau stand qui proposait à manger. Je connaissais cette odeur, c'était des crêpes ! J'adorais trop les crêpes ! En plus je me souvenais de la voisine qui en avait proposé à Meyer l'autre jour et elle avait menti car je n'avais jamais vu la couleur de ces crêpes. Là au moins, j'étais certaine que j'allais en recevoir une. A peine fut-elle déposée dans mes mains que je l'engloutis toute entière.

"- Viens." Dit-il en prenant ma main.

Les joues encore toute rondes, je le suivis en silence, curieuse de savoir où il m'emmenait à présent. Nous nous dirigeâmes vers une immense roue, elle était si haute que je dus lever la tête pour la voir en entière. Je ne savais pas du tout ce que c'était mais visiblement c'était là où nous allions. Une fois à l'intérieur d'une cabine, Meyer s'installa sur le banc avant de m'attirer sur ses genoux. Je le laissai faire, nous étions seuls dedans de toute façon, personne ne pouvait nous voir. Je pris alors ses mains pour les serrer autour de mon ventre.

"- Quand on sera là haut, on pourra voir tout Togi" Déclara-t-il.

Voir tout Togi ? J'avais hâte, du coup, de monter tout en haut ! Nous dûmes patienter un peu, cependant. Il y avait d'autres gens qui voulaient faire ce manège. J'en profitai alors pour câliner Meyer, me blottir contre lui et sentir son corps contre le mien. Puis après quelques minutes, la roue se mit à tourner lentement. Je me détachai alors de Meyer pour regarder par la fenêtre. Nous montâmes de plus en plus haut. Je me levai pour aller me coller à la vitre et regarder dehors. Meyer avait raison, on voyait tout. La forêt, la ville, la plage à l'opposée, la zone commerciale... C'était trop cool ! Il y avait même notre immeuble que je pouvais voir de là, il était tout tout tout petit vu d'ici !

"Schau, Schatz ! On voit là où on habite ! Et y'a même le cimetière on le voit. C'est tout petit."

Il se leva pour me rejoindre et regarder Togi avec moi. C'était trop beau, j'étais vraiment contente d'avoir vu ça. Je me tournai vers Meyer avant d'entourer sa nuque avec mes bras pour venir lui réclamer un baiser. Ce moment précis me rappela que, finalement, j'avais énormément de chance de l'avoir dans ma vie. J'étais heureuse à ses cotés et je voulais partager ce genre de moment avec lui plus souvent. Comme deux amoureux. Comme un couple, un vrai couple, ceux qu'on voyait à la télé. Nous profitâmes, lui et moi, de ce moment de complicité intime. J'aurais bien voulu que la roue reste bloquée plus longtemps en haut, mais hélas nous descendîmes lentement. Une fois arrivés en bas, nous sortîmes de la cabine. Je me sentais bien, tout d'un coup, plus légère. Cet instant passé avec lui m'avait un peu vidé la tête, même si cela ne dura que quelques minutes. Il y avait beaucoup de choses à voir ici, notamment un stand qui attira mon regard. Il y avait des cibles et le type gueulait à qui voulait l'entendre de venir tenter sa chance à son jeu. Curieuse, je me dirigeai alors vers lui pour l'écouter.

"Bonjour ma p'tite dame ! Alors, vous vous sentez à la hauteur ? Il suffit de viser la cible et si vous touchez le centre, c'est gagné ! Les hybrides peuvent aussi jouer s'ils sont accompagnés de leur maître. Le tient est avec toi ?"

Meyer me rejoignit à cet instant. Le type nous expliqua les règles. Il suffisait de lancer les couteaux sur la cible pour toucher le centre. Le pauvre homme ne savait surement pas que j'étais justement entraînée. Aussi, il me proposa un coup gratuit, surement pour nous appâter et payer un essai après. Je récupérai un couteau pour le lancer vers la cible que je décidai de rater volontairement. Le forain proposa alors à Meyer une partie. Je le regardai pour le supplier d'accepter, car j'avais drôlement envie d'essayer. Heureusement, il accepta. En ayant remarqué mon échec, le forain semblait confiant, du coup. Cinq couteaux de lancés devant moi. La cible à deux mètres. Je lançai le premier, il finit sa course au centre de la cible. Je regardai le forain, approuvant d'un signe de tête.

"Tu peux le retirer s'il te plait ? Il risque de me gêner."

"T'emballes pas gamine, t'as eu du bol!" lança-t-il du le ton de la bonne humeur en riant.

Mais il le retira tout de même. Le second couteau termina sa course au centre, lui aussi. Le propriétaire du stand hocha à nouveau la tête et retira le couteau sans que j'eus besoin de lui demander. Je parvins à faire de même pour les trois autres, tous au centre.

"Wow ! Alors là, j'suis scié ! Félicitation gamine ! Tu peux choisir ce que tu veux, t'as gagné ton prix !"

Oh, alors on pouvait gagner quelque chose ? Je m'en fichais pas mal en réalité, pour moi c'était juste un bon moyen pour m'entraîner et me rassurer. Je n'avais pas perdu ma précision et ça me suffisait déjà. Je regardai alors Meyer pour le laisser choisir lui ce qu'il voulait.

Localisation : Au cimetière

Emploi/loisirs : Fossoyeur

Multi-Compte : Nein !

Avec douceur, Sofia se blottit contre moi. Mon cœur fit un bond douloureux. Le câlin fut de courte durée car la roue démarra. Quand nous commençâmes à monter, Sofia se détacha de moi pour aller contempler le paysage. Une fois tout en haut, nous eûmes une superbe vue sur Togi, ce qui ne manqua pas d’impressionner la demoiselle.

- Schau, Schatz ! On voit là où on habite ! s’exclama-t-elle enthousiaste. Et y a même le cimetière, on le voit. C'est tout petit.

Je me levai pour la rejoindre. En effet, en regardant bien, nous pouvions apercevoir notre bâtiment, le cimetière pas loin, le centre commercial, la rue où se trouvait la maison de Cathy… Je détournai les yeux, les posai sur Sofia qui me faisait à présent face, ses bras autour de ma nuque pour réclamer un baiser. Je faillis hésiter. Après tout, Meyer en était tombé amoureux en premier. Mais… JE l’avais embrassée en premier !

« Ça comptait pas, t’étais bourré. »

Mouais… J’embrassai Sofia avec l’impression de perdre l’usage de mon cœur et de mes poumons. Pourtant, je recommençai après l’avoir regardée un instant dans les yeux, croisé son regard azuré que j’aimais tant. Je fus un peu déçu de devoir en arrêter là mais la roue redémarra et nous ramena sur la terre ferme. En sortant de la cabine, je suivis Sofia qui se dirigeait vers un stand de lancer de couteaux. Le propriétaire essayait d’attirer les clients en criant de plus en plus fort que n’importe qui pouvait gagner. Pour ma part, je ne réussirais même pas à planter une lame. Mais peut-être que Sofia savait. Alors je la laissai écouter le type qui lui expliquait les règles du jeu. Le but était simple, atteindre le milieu de la cible. Simple, simple… avec de l’entraînement oui. Ou beaucoup de chance. Et je n’avais aucun des deux. Le forain proposa un coup gratuit à Sofia. Elle essaya, rata son coup. Ça m’étonnait. Mais en regardant bien, même avec son bandeau, je décelai ce même air que la dernière fois à l’arène. Du bluff. Bon… Mais pourquoi cette attraction était-elle payante ?

« Parce que c’est attrape couillon, personne n’y arrive. »

Ah.

« Mais j’ai confiance en Sofia. »

Moi aussi.

« Alors go. »

J’acceptai donc de payer une partie. Le type lui donna cinq couteaux. Sofia ne tergiversa pas longtemps et lança le premier. Il se planta en plein milieu de la cible.

- Tu peux le retirer s’il te plaît ? demanda-t-elle au forain. Il risque de me gêner.
- T’emballes pas gamine, t’as eu du bol !

Je croisai les bras, amusé par sa tranquillité d’esprit face à l’excitation du forain. S’il savait… Il retira néanmoins le couteau et attendit le prochain exploit de Sofia. Sans surprise – du moins pour moi – il se planta au même endroit que le premier. Les trois autres eurent le même destin.

- Wow ! Alors là, j'suis scié ! fit le forain impressionné. Félicitation gamine ! Tu peux choisir ce que tu veux, t'as gagné ton prix !

Elle se tourna vers moi, l’air de ne pas savoir quoi faire.

- Il a raison, tu peux choisir c’que tu veux, insistai-je en lui tapotant la tête.

Elle pointa quelque chose du doigt derrière le forain : une immense peluche Pikachu. Je fis des yeux ronds. Et j’allais me trimballer dans cette fête avec ce truc dans les bras ? Est-ce qu’au moins ça rentrait dans la voiture ? J’entendis Meyer rire au fond de ma tête. S’il était à ma place, il ferait moins le fier ! En plus, je me fichais d’avoir l’air ridicule. Après, ce serait son problème, pas le mien. J’attrapai donc la peluche que le forain me tendait, et emmenai Sofia au prochain manège. Le problème avec cette peluche, c’était que je ne pouvais plus faire les grosses attractions avec elle parce que je devais surveiller Pikachu. Si jamais on nous le volait, je ne garantissais pas de laisser la tête du voleur à sa place. Heureusement, le reste de la matinée se déroula sans encombres. Nous fîmes une pause de deux bonnes heures pour nous restaurer à l’ombre d’un arbre, assis côte à côte sur un banc. Il commençait à y avoir un peu plus de monde à présent, et beaucoup d’enfants. Tout le monde nous regardait en riant. Il fallait dire que la scène était plutôt comique à voir car nous n’étions pas seuls. Pikachu aussi avait eu droit à sa place sur le banc.
Après la digestion, nous continuâmes notre tour de la fête. Je pris soigneusement la décision de passer loin des stands de tir au pistolet à billes ou au plomb, de peur que Sofia se mette à paniquer en voyant les répliques d’arme. A la place, nous fîmes quelques jeux vidéo, d’adresse, de force – Sofia ridiculisa un type baraqué en battant son record, et de loin – ainsi qu’une loterie qui ne nous rapporta rien du tout, de la pêche aux canards et du karting. A la fin de la journée, nous étions si épuisés que nous fîmes une pause crêpe et bière avant de quitter les lieux. Le Pikachu rentrait tout juste à l’arrière de la voiture, ce qui obligeait Sofia à monter devant. Apparemment, elle n’en avait pas l’habitude car elle eut l’air surpris de voir la route défiler devant elle d’aussi près.
Arrivés à la maison, ce fut la bataille pour faire sortir la peluche du véhicule, et pour monter les escaliers. Je ne voyais pas où je mettais les pieds ! Enfin parvenus devant la porte de l’appartement, je laissai Sofia déverrouiller et nous entrâmes, soulagés. Enfin presque, car le bout de mon pied cogna contre le pas de porte.

- Putain de m…

Mon juron resta en suspens. Je me rétamai en avant. Heureusement, ma chute fut amortie par Pikachu. Mes pieds ne touchaient plus terre, j’étais en équilibre sur le gros ventre jaune de la peluche. Et évidemment, Sofia en profita pour sauter à califourchon sur mon dos en criant comme un cowboy comme si elle faisait un rodéo.

- S… Sofia ! On va tomber ! prévins-je sans pouvoir m’empêcher de rire. Arrête !

Une sortie en amoureux ?

Il y avait vraiment le choix et franchement, je ne savais pas du tout ce que j'avais le droit de prendre ou non. Je me tournai donc vers Meyer pour le laisser faire. Mais il ne fit que confirmer ce que le forain m'avait dit. Je pouvais vraiment choisir ce que je vouais. Je me tournai alors à nouveau vers le stand pour regarder ce qu'il y avait dedans. De tout, en réalité, vraiment de tout. Il me fallut presque une minute pour me décider. Mon choix se porta sur la chose la plus grosse que je pouvais voir : Une énorme peluche d'une bestiole jaune qui m'était familière. Le type du stand confia la peluche à Meyer. Tant mieux, je ne voulais pas m'encombrer avec ça, je voulais surtout profiter des manèges. Nous profitâmes du reste de la matinée ensemble. Je ne pouvais pas décrire ce que je ressentais réellement, je me sentais juste heureuse. C'était une bonne journée et j'en voulais d'autres comme ça avec mon homme. Même si j'avais mangé un nuage rose et une crêpe au sucre, j'avais encore un petit peu faim. Meyer nous trouva un petit endroit à l'ombre sous un arbre pour faire une pause bien mérité. Même si j'avais l'habitude de marcher, je commençais à fatiguer et une pause repas était bienvenue. Nous nous installâmes, Meyer, moi et la bestiole jaune pour profiter de cet instant de répit sur un banc. Les gens nous regardaient et riaient, mais je m'en fichais, cette fois, même si je n'aimais pas trop qu'on se moque de moi.

Après notre pause, nous reprîmes notre tour. Nous avions fait les plus grosses attractions, il ne restait plus que quelques stands à visiter. Des jeux vidéos, où je ne n'étais pas vraiment douée. Dommage qu'il n'y avait pas Tetris, là au moins j'aurais pu gagner ! Il y avait également un stand qui proposait une épreuve de force où il fallait taper très fort sur un genre de boule. Je m'y attardais un instant pour observer les hommes qui cherchaient à impressionner leurs copines. Ils avaient beau être musclés, leur position était particulièrement mauvaise, ce qui influençait beaucoup sur la puissance du coup. Au milieu de tout ça, un homme semblait fier de tenir un record. Même si j'étais de nature très soumise en présence des humains, je ne résistais jamais à l'appel des défis. Au final, malgré sa carrure, se contenter de frapper fort ne suffisait pas. Je ne m'attendais pas à battre son record, mais je ne pus m'empêcher de lui lancer un regard supérieur, comme quand j'étais aux arènes et que je remportais mes combats. Bref. C'était la dernière attraction pour nous. Il était temps à présent de rentrer. Je regardai la peluche dans les bras de Meyer, songeuse, me demandant si elle allait vraiment rentrer dans la voiture sans être abîmée. Je laissai Meyer s'en occuper, puis je me rendis compte qu'il n'y allait plus avoir assez de place à l'arrière pour moi. C'était donc la première fois que j'allais monter à l'avant d'une voiture, d'aussi loin que je m'en souvenais. Ca me faisait bizarre de voir la route défiler comme ça sous mes yeux.

Arrivés à la maison, j'aidai Meyer à sortir la peluche de la banquette arrière. Elle sera parfaite dans notre chambre. Encore fallait-il y arriver, il avait du mal à monter les marches car il ne voyait même pas où il mettait les pieds. Je dûs retenir plusieurs rires en le voyant faire, tâter de façon hasardeuse le sol en manquant de trébucher plusieurs fois. C'était si drôle à voir que je ne pris pas vraiment la peine de l'aider. Arrivés devant la porte, je fouillai dans la poche de Meyer pour y chercher les clefs et ouvrir pour le laisser entrer. Enfin, ça c'était vite dit. Si proche du but, il se cogna le pied contre le pas de la porte. Je restai parfaitement stoïque face à la situation. Je le vis basculer en avant.

"- Putain de m…"

Je pinçai mes lèvres pour retenir un rire. Il se rétama lamentablement en avant, les pieds en l'air. Heureusement la bestiole jaune amortit sa chute. Je savais qu'il ne s'était pas blessé. Et là, le voir comme ça... Je ne pu résister à l'envie de sauter sur son dos pour me placer à califourchon sur lui en agrippant ses épaules.

"Hop Hottehü ! Hop Hottehü ! Mein klein hottehü !"

Je le voyais gigoter dans tous les sens pour tenter de conserver un semblant d'équilibre. Je me demandais bien combien de temps il allait pouvoir tenir ainsi... ?

"- S… Sofia ! On va tomber ! " Dit-il en riant.

Oh, vraiment ?

"Arrête !"

Non !

Encore un peu... Et... nous finîmes par tomber au sol. Il riait, ses yeux plongé dans les miens malgré la présence de mon bandeau. Je me contentai de sourire timidement, on ne pouvait pas dire que j'étais vraiment expressive encore. J'avais toujours du mal à rire, à sourire, mais bizarrement, ma rage ou ma colère, elle, je pouvais la laisser exploser subitement. C'était plutôt étrange, maintenant que j'y pensais. Bref, je finis par me relever et il fit de même. Je récupérai la peluche pour aller la placer dans la chambre. Mais en voyant le lit, je décidai de me laisser tomber dessus en me blottissant contre la peluche géante. Elle faisant presque ma taille, à quelques centimètres près. Comme il faisait particulièrement chaud dehors, Meyer nous apporta des boissons fraîches en me rejoignant dans la chambre. D’ailleurs, je retirai ma robe pour rester en culotte, toujours blotti contre ma peluche. J'aurais moins chaud comme ça.

Localisation : Au cimetière

Emploi/loisirs : Fossoyeur

Multi-Compte : Nein !

Elle lançait des « Hop Hottehü ! » en s’agrippant à mes épaules. Je ne savais même pas comment elle avait appris cette expression. Elle devait apprendre à la télévision quand j’étais au travail et qu’elle avait du temps libre. Je riais tellement que j’avais du mal à respirer. En plus, Sofia m’empêchait de garder l’équilibre sur la peluche. Nous nous retrouvâmes bientôt au sol. Hilare, je tournai la tête vers elle pour la regarder. Je ne voyais pas ses yeux à travers son bandeau mais l’expression de son visage montrait bien qu’elle se sentait apaisée à ce moment-là. J’étais content. Content d’avoir pu passer cette journée avec elle, de l’avoir vu sourire à nouveau, d’avoir eu la chance de profiter de sa présence en étant aux commandes, autrement que pour lui faire du mal ou la voir se battre à l’arène. Je ne pensais pas que Meyer me laisserait avec elle toute la journée. Il n’avait pas l’air motivé au début. Peut-être prenait-il conscience que, désormais, je ne comptais plus faire souffrir Sofia. Pas volontairement en tout cas. Elle m’était trop précieuse…

« Des paroles dignes d’un psychopathe. »

Je l’ignorai. D’accord, ça faisait peur dit comme ça. Mais c’était ma façon de m’exprimer. On ne pouvait pas m’en vouloir, c’était la première fois que je m’attachais autant à quelqu’un. Je me relevai, Sofia aussi. Tandis que j’enlevais mes chaussures et déposais mes affaires sur le meuble de l’entrée, elle récupéra sa peluche et fila dans la chambre. Je la vis se jeter sur le lit avec Pikachu dans les bras. Avant de la rejoindre, j’allais nous servir un verre de thé glacé chacun. Il n’y avait pas mieux pour se désaltérer dans le calme de la maison après une journée bien remplie. Quand j’entrai dans la chambre, je faillis faire tomber les verres. Sofia avait enlevé sa robe et ne se trouvait plus qu’en culotte, blottie contre sa peluche. Perturbé, je m’assis près d’elle en déposant les verres sur la table de chevet. Elle était tellement attirante comme ça…

« Pas touche ! » menaça Meyer.

Je n’avais rien fait !

« Ouais ben j’préfère prévenir avant. J’te rappelle qu’elle est traumatisée. »

Je sais, je sais ! L’embrasser. J’ai le droit au moins ?

« ... »

Je prenais ça pour un oui. Alors, après avoir fermé les volets, je m’allongeai à côté de Sofia. Elle se tourna vers moi, j’en profitai pour lui retirer doucement son bandeau. Devais lui dire ? Lui dire qu’elle ne se trouvait pas en présence de son Meyer mais de Leiche, le type qu’elle détestait du plus profond de son être, qu’elle voulait voir disparaître ? J’avais peur. Peur qu’elle me repousse, qu’elle regrette cette journée, qu’elle ne fasse plus confiance en Meyer après ça. Mais je voulais qu’elle sache que je n’étais plus le même qu’avant, que j’avais changé en bien, que je ne lui voulais plus aucun mal. Timidement, je déposai mes lèvres sur les siennes. Elle répondit volontiers au baiser. C’était vraiment… vraiment plaisant. Une sensation tellement agréable que j’eus du mal à y mettre fin. Mais ça me donna le courage de prendre la parole.

- Süße…

Elle me regarda, attentive.

- T… tu pourrais me donner un autre surnom que Leiche… j’suis gentil avec toi maintenant.

Une sortie en amoureux ?

Lorsqu'il entra dans la pièce, Meyer se figea un instant, visiblement surpris de me voir en si petite tenue. Je souris en coin, amusée. Même si je m'en fichais pas mal, ça faisait toujours plaisir de voir que j'étais attirante pour mon homme. Je restai blottie contre ma peluche tandis qu'il déposa les verres sur la table de chevet pour venir s'installer à coté de moi. Il me regarda d'un air songeur. Je me demandai bien à quoi il pouvait penser, tout d'un coup. Il se leva du lit pour aller fermer les volets. Il y avait encore du soleil dehors, pourtant. La nuit n'allait pas tomber tout de suite. Je devinai alors qu'il voulait simplement retirer mon bandeau sur mes yeux. Ce qu'il fit lorsqu'il s'allongea prêt de moi. Nous échangeâmes un regard amoureux avant de nous embrasser avec douceur. Lentement, je glissai mes doigts dans ses cheveux pour gratter sa tête avec mes ongles. Je savais qu'il adorait cette sensation, ça le faisait toujours frissonner. Je m'apprêtai à me lever pour aller chercher un verre sur la table, mais je fus stoppée dans mon élan.

"- Süße…"

Je le regardai, assise sur le lit, pour l'écouter attentivement.

"- T… tu pourrais me donner un autre surnom que Leiche…"

...Quoi ?

"J’suis gentil avec toi maintenant."

C'était quoi, ça ? Je ne parvins pas à comprendre tout de suite ce que ça voulait dire. Ce n'était pas Meyer qui me voyait presque nue, mais Leiche ? Ce n'était pas Meyer qui venait de m'embrasser, mais Leiche ? Et avec qui je venais de passer cette journée ? Leiche !? Même si je pus garder un visage parfaitement neutre, au fond de moi, je me sentais souillée. Ils m'avaient menti, tous les deux. Silencieuse, je caressai sa joue avec mon pouce avant de me relever. Je récupérai un T-shirt noir pour l'enfiler. Je fis de même avec mon Katana qui se trouvait sous le lit, puis mon bandeau, avant de quitter la pièce.

"Lügner. Ca vous va mieux, à vous deux."

Je fermai volontairement la porte de la chambre avant de me diriger vers le salon. Honnêtement, c'était vraiment, vraiment dur pour moi, là. Je savais que Meyer avait toujours des soucis pour aimer et s'attacher aux gens à cause de son problème. Je savais que c'était dur pour lui aussi. C'était pour ça que je m'étais juré de l'aimer, de toujours l'aimer, de ne jamais le trahir malgré la présence de Leiche. C'était si dur pour Meyer qu'il avait essayé de se supprimer par peur de faire du mal à quelqu'un après Ikko. Il avait essayé de me tuer moi aussi. Même ça, ça n'avait pas suffit à me séparer de lui. Même toutes les atrocités qu'il m'avait dites. Il ne pouvait rien faire pour me séparer de Meyer, absolument rien. Sauf me tuer. Je lui avais juré fidélité car je voulais lui montrer que quelqu'un pouvait l'aimer jusqu'au bout. Et là... Ils jouaient. Je n’arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait dans la tête de Meyer. J'en venais à me demander s'il était vraiment con ou s'il prenait des cours pour atteindre ce niveau. Il devait bien se douter que j'allais me méfier de Leiche après tout ce qu'il m'avait fait. Mais non... Visiblement, c'était un jeu. C'était Meyer que j'aimais, pas Leiche. Ca n'avait rien de méchant, si ? C'était normal non ? Qui pouvait aimer quelqu'un comme Leiche ? J'avais tout fait pour essayer. Et la journée qu'il venait de me voler n'allait rien changer, ce n'était pas suffisant. C'était ma journée... Celle dont j'avais besoin... Avec Meyer ! Avec MEYER ! Pas lui ! C'était avec Meyer que je voulais passer une journée comme ça, car j'en avais besoin, moi !

Je sentis mes larmes monter, mais je n'étais pas triste. Juste très en colère. Une colère que je ne pouvais plus contenir. La table du salon en fit les frais. Elle vola droit vers la porte de la chambre, et tout ce qu'il y avait dessus aussi. Meyer n'était pas le seul à pouvoir exploser de colère et je devais très vite m'en aller avant de ne plus pouvoir me contrôler. J'ouvris la porte du balcon et parvins à descendre jusqu'en bas grâce à l'arbre et aux autres balcons des étages inférieurs. Je n'étais pas beaucoup habillée. Juste un long T-shirt et une culotte. Je remis mon bandeau sur les yeux avant d'attacher mon Katana autour de ma taille. Je marchai à toute allure dans la ville. Mais les gens me regardaient. Mon collier, mon bandeau, ma tenue... Ils savaient que j'étais une esclave, ça se voyait. Mais mes kunaï étaient encore visible, dans leurs étuis autour de ma cuisse. Il y avait aussi et surtout, mon Katana à ma taille. J'attirai trop l'attention. Je m'aventurai aussitôt dans une ruelle pour grimper sur les toits. Là au moins, je pouvais tracer ma route tranquillement sans alerter inutilement les rabatteurs. Je pris la direction de la Zone Industrielle. Il y avait la plupart des arènes la bas. Il y avait surtout l'arène principale de Togi. C'était vers là bas que je me dirigeai. J'étais assez connue, du moins je l'espérai, car ça faisait longtemps que je n'y étais pas retourné. J'espérai juste que quelqu'un allait me reconnaître pour me faire combattre pour lui. Je devais frapper quelqu'un avant de devenir folle.

Localisation : Au cimetière

Emploi/loisirs : Fossoyeur

Multi-Compte : Nein !

J’aurais dû me douter que c’était une très mauvaise idée. En silence, elle se redressa, s’habilla d’un tee-shirt puis récupéra son katana sous le lit ainsi que son bandeau.

- Lügner (Menteur), ça vous va mieux, à vous deux, répondit-elle.

Et elle quitta la chambre en fermant la porte. Il se passa quelques secondes avant qu’un grand bruit retentisse dans le salon. On aurait dit qu’elle avait renversé la table. Je me précipitai hors de la pièce, faillis chuter de nouveau en avant. Effectivement, c’était bien la table, retournée sur le côté juste devant la porte de la chambre. Je regardai autour de moi. Personne. Où est-ce qu…

« Elle est partie ! »

La porte-fenêtre était ouverte. J’allai sur le balcon, vis Sofia s’en aller à grands pas dans la rue en bas.

- Sofia ! appelai-je.

Mais elle ne daigna pas regarder en arrière.

- Fait chier… grognai-je en serrant les poings sur la rambarde.

Je rentrai dans l’appartement, allai attraper une des robes de Sofia et fonçai vers l’entrée. Après avoir mis mes chaussures, j’attrapai les clés et mon portefeuille, et sortis en trombe. Je croisai le vieux con du dessous dans les escaliers, manquai de le renverser au passage.

- Mais enfin, fais atten…
- Va t’faire foutre ! coupai-je sans m’arrêter.

Je sautai les quatre dernières marches, me jetai sur la porte d’entrée et partis à la suite de Sofia.

« Quelle idée de merde ! » se lamentait Meyer.

Que tu me laisses ta place ou que je lui dise la vérité ?

« Les deux ! »

- J’te signale que la première vient de toi ! rétorquai-je en commençant à courir.

Je croisai une joggeuse qui me lança un regard curieux. Je n’y fis pas attention et traçai ma route. Où allait Sofia en tee-shirt et culotte, avec son katana et ses kunai accrochés à la jambe ?

- Toi là !

Je stoppai un jeune étudiant qui sortait du bus, lui demandai s’il n’avait pas vu passer la demoiselle. Il répondit par la négative, effrayé par ma façon plutôt brusque de l’aborder. J’avançai, interpellai d’autres personnes. Finalement, je pus avoir une petite information : Sofia semblait se diriger vers la zone industrielle. Qu’allait-elle faire là-bas ?

« Les arènes... » murmura Meyer d’un air effrayé.

Bien sûr, les arènes. Je devais vraiment l’avoir mise en colère… J’accélérai l’allure, anxieux.