Erina parcourait la forêt en sifflotant. Elle était tellement de bonne humeur ce jour-là ! Et comment ne pas l'être ? Sa petite sœur trouvait enfin sa place dans le village, pour une fonction qui lui correspondait tellement ! Elle était fière de voir sa cadette devenir une professeur. Les enfants n'avaient qu'à bien se tenir, ils apprendraient beaucoup avec elle et deviendraient érudits ! Oui, elle en était sure.
De son côté, elle continuait de travailler dur pour apprendre à être une bonne guérisseuse même si ce n'était pas toujours facile. Son professeur lui avait annoncé qu'il devait partir quelques jours et la laisser donc seule. Elle détestait cela mais ne s'en plaignait jamais. A force, elle savait gérer certaines situations seules...tant que ce n'était pas non plus grave ! Jusque là, il n'y avait rien eu d'exceptionnel et tout le monde se portait plutôt bien. A part un malade qui se reposait et ne nécessiterait pas d'intervention de sa part avant la soirée. Elle avait donc largement le temps d'aller se promener ! Et peut-être de faire un brin de cueillette ? Elle retourna alors chez elle d'un pas rapide, attrapa son sac et partit alors en forêt après avoir laissé un mot brouillon à sa sœur...elle n'était pas aussi douée qu'elle et l'écriture lui faisait encore un peu défaut. Son message était donc surement bourré de fautes mais Lena ne lui en avait jamais tenu rigueur !
Ses pas la guidèrent naturellement dans la forêt, sans trop savoir où elle allait. Elle se dirigeait en fonction de ses trouvailles et de ses envies. A gauche ? Allons à gauche alors ! Au bout d'un moment, elle retira ses vêtements, ne les supportant pas et son pelage naturel la couvrait suffisamment à ses yeux. Et puis, ses ailes étaient ainsi totalement libres dans leurs mouvements.
Par contre, elle ne remarquait pas qu'elle s'éloignait un peu trop du village, ce qu'elle n'avait jamais fait depuis qu'elle y vivait. Encore moins en se rapprochant de la ville. Au bout d'un moment, elle se rendit compte que la végétation se raréfiait, que le chant des oiseaux était plus rare et surtout...un étrange bruit la fit sursauter. Un bruit de moteur. Elle s'approcha discrètement, profitant de sa petite taille pour se cacher derrière un épais buisson. Une route. Elle connaissait très bien ce que c'était et cela ne lui plaisait pas du tout !
Elle avait horreur de la ville et des humains, elle devait donc retourner au plus profond de la forêt, là où elle était en sécurité. Elle vérifia qu'il n'y avait pas de voitures en approche puis se releva pour faire demi-tour. Sur sa route, elle croisa une jolie fleur. Un bosquet de fleurs toutes blanches même. Elle s'arrêta alors, hors de question de rater cette occasion ! Une belle aubépine, on n'en croisait pas tout les jours ! Elle s'accroupit alors, admirant la plante et commençant à cueillir certaines fleurs et tiges, tout en prenant bien soin d'en laisser des fortes pour que la plante continue à vivre après son passage.
Concentrée, elle ne faisait plus attention à son environnement.
Une semaine, une semaine à ne pas sortir de la maison de Tsuya. Ce n'était pas dérangeant pour moi vu que chez Rufus je ne sortais que très peu, mais aujourd'hui c'était LE jour, Tsuya m'avait promis que j'allais pouvoir sortir dehors, je ne savais pas trop quoi faire mais juste sentir l'air frais me ferait le plus grand bien. Il y a quelques jours Tsuya m'avait offert un téléphone portable, je ne voyais pas trop l'utilité de cet engin mais l'humain m'avait expliqué que puisque j'allais enfin sortir dehors, il voulait être mis au courant en cas de soucis. Je ne savais pas trop si je devais prendre cela comme un pistage ou bien comme quelque chose de gentil car il s'inquiétait pour moi. C'était donc de façon très sereine que je m'apprêtais à sortir. Vêtu d'un jean noir, d'un long t-shirt violet et d'un gilet noir, j'avais fait tout ce qu'il fallait pour ne pas paraître provoquant ou aguicheuse. Il était hors de question que j'ai des soucis dehors alors que c'était ma première promenade. Après avoir dit au revoir à Tatsuya, j'étais vite partis en ville me promener le sourire aux lèvres. Au bout de plusieurs heures je commençais à m'ennuyer. Je n'étais pas le genre à dépenser, je n'avais pas faim, bref en gros je n'avais rien à faire en ville. Alors que je continuais de marcher, je manquai de me faire renverser par une voiture.
"Attention pauvre idiote!"
Le type venait de m'insulter en passant en voiture, je soupirai et murmura.
"Idiot d'humain..."
Lorsque je relevai mes yeux je vis au loin la frontière de la ville avec la forêt. Et si j'allais en forêt? c'était calme et en plus il faisait beau. Ma décision était prise, allons en forêt. Une fois dedans, je fermai les yeux et je continuai ma promenade afin de savourer ce moment calme. Je me stoppai d'un coup quand un grognement résonna derrière moi. Mes yeux s'ouvrirent d'un coup et je vit un chien...qu'est-ce qu'un chien pouvait bien faire ici? Pas le temps de se poser la question, je pris mes jambes à mon coup et dans une course effréné je cherchai à échapper à ce chien errant. Trop concentré sur l'animal qui avait finalement lâché l'affaire, je tombai à plat ventre dans un banc de fleurs blanche après avoir trébuché sur une racine. Je couinai et marmonna.
"Mais euh..."
Quand j'ouvris les yeux, je croisai un regard face à moi, celui d'une chauve sourit à moitié humaine... J'avalai avec difficulté ma salive et murmurai.
"Bjour"
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Dim 17 Juin - 14:40
Erina était concentrée sur ses fleurs, cherchant à les ramasser avec délicatesse, malgré ses grosses mains griffues pour ne surtout pas les abimer. Elle se souvenait des premiers temps, lorsqu'elle commençait tout juste à apprendre ce travail...Elle avait massacré tellement de plantes à cause de ses mains, un vrai calvaire. Elle avait du longuement s'entrainer sur des plantes sans réel intérêt pour ne pas gâcher les autres...Et elle avait été tellement heureuse quand elle avait réussi !
La chauve-souris se remémorait ces souvenirs tout en souriant, amusée de cette époque qui lui paraissait tellement loin ! Elle cueillit une jolie fleur blanche et l'approcha de son nez pour profiter de la douce odeur qui s'en échappait. Alors qu'elle ferma les yeux, elle entendit un drôle de bruit. Elle les rouvrit pour voir une silhouette s'écrouler...littéralement dans le parterre, écrasant les belles plantes ! Elle se leva d'un bond et s'écarta d'un pas. Était-ce une humaine ? Finalement, un regard rougeoyant se leva sur elle, lui apprenant qu'il s'agissait d'une hybride. Elle soupira, rassurée.
- Eh bien, quelle maladresse ! Mes pauvres fleurs ! Tu as du toutes les écraser !
On pourrait croire qu'elle l'accusait voir l'engueulait mais pas du tout, son ton était plus...amusé qu'autre chose. Elle n'arrivait jamais à s'énerver de toute façon. Elle s'approcha de l'inconnue et tendit la main pour l'aider à se relever.
- Qu'est-ce que tu fuyais comme ça, demoiselle maladroite ?
Et elle souriait, comme d'habitude avant de ranger la fleur rescapée dans son sac en bandoulière. Une fois la nouvelle venue debout, elle vérifia dans quel état était la pauvre plante...Elle tenta de remettre quelques tiges debout, coupa celles qui étaient bien trop abimées. Elle n'était pas botaniste, mais elle connaissait suffisamment les plantes pour savoir ce qui risquait de la tuer ou ce qui était encore sauvable. Elle se releva ensuite en s'étirant et agita ses ailes se tourna vers la demoiselle.
- Bon, je peux pas faire mieux. Je suis Erina, et toi ?
Elle la regarda ensuite de haut en main, intriguée par ses vêtements tout neufs et donc loin de l'état de ceux que les hybrides portaient et réparaient au village. Elle commença alors à faire le tour de l'inconnue, avant de revenir devant, remarquant alors les tatouages. - Tu viens de la ville, c'est ça ? Qu'est-ce que tu es comme espèce ? C'est la première fois que je vois une telle couleur de yeux, c'est sublime !
Sa voix était devenue précipitée sur la fin, non pas qu'elle soit pressée ou inquiète...juste complètement sur-excitée par ce qu'elle voyait ! Une inconnue, une race étrange à ses yeux, voila, elle était heureuse et avait envie d'en savoir plus ! Bon, par contre, elle se demandait ce qu'elle pouvait bien faire ici si elle venait bien de la ville...S'était-elle perdue ? Peut-être. Mais elle n'allait surement pas la raccompagner. Elle avait horreur de cet endroit et ne voulait pas s'approcher des humains.
Les joues un peu rouge, je fixais la chauve-souris qui m'informa que je venais d'écraser ses fleurs. Je baissai alors mon regard gêné et quand je vis le parterre de fleurs que je venais de saccager dans ma chute, je soupirai et murmurai tout doucement un pardon. Je sentait une main s'approcher de moi. Lorsque je me redressai légèrement pour voir, j'eut quelques secondes d'hésitation, puis doucement je pris sa main et me relevai en gémissant un peu, mon jean noir était craqué sur le genou gauche et une trace rouge vif contrastait avec ma peau blanche. C'était qu'une égratignure certes mais c'était le genre de petites blessures qui faisait assez mal quand même. La voix assez douce malgré le petit ton moqueur de l'hybride s'adressa à moi. Je me frottai la nuque nerveusement et murmurai.
"Un chien...je...je crois qu'il voulait me mordre"
La chauve souris avait l'air de vouloir sauver la fleur. J'espérais au fond de moi ne pas avoir fait trop de mal à ces fleurs. Mais quand Érina s'étira, je vis ses ailes se déployer et ma bouche s'entre ouvrit. Je trouvais ça si...beau et majestueux que j'en perdis la parole durant quelques secondes. Je repris mes esprits et répondis en souriant timidement après avoir lâché sa main.
"Touka...enchantée Érina"
La demoiselle se mit à faire le tour de moi, je compris bien vite qu'elle cherchait à me connaitre alors je ne bougeais pas et je la laissai faire le tour de moi . Lorsqu'elle revint face à moi, je fis un léger sourire nerveux, allait elle me dire de partir? ou bien avait elle comprit que je n'étais pas dangereuse. Rapidement je fus enseveli par des questions et sa remarque sur mes yeux me fit rougir. Je gardais le sourire et doucement je répondis de ma voix douce.
"Je viens de la ville oui, c'est ma première sortie depuis que j'ai été adopté...avant je vivais dans...euh un élevage clandestin d'après les humains. Et mes yeux bah en fait je suis à moitie serpent, j'ai les yeux d'un serpent, la peau qui mue et parfois je siffle de la langue quand je ne suis pas contente"
Je sentais que la demoiselle était excitée, surement parce qu'elle n'avait jamais vu d'hybride comme moi, mais moi non plus je n'en avais jamais vu comme elle. Je pris alors la parole avec une voix un peu plus aigu et plus sûr d'elle.
"Et toi? tu es une chauve souris mais...je n'avais encore jamais vu un hybride aussi proche du coté animal, c'est trop chou"
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Mer 27 Juin - 9:30
Alors que Erina tentait de sauver les pauvres fleurs qui avaient été violemment écrasées par la nouvelle venue, elle l'écoutait expliquer les raisons de sa course comme si elle avait le diable aux trousses. Et quand elle comprit que c'était du à un chien, un sourire amusé lui étira les lèvres. - Un chien ? Tu sais, il devait surement juste avoir faim ou alors, il t'a cru menaçante...Peut-être qu'il protégeait ses petits ? La forêt habite beaucoup de monde, hybrides, animaux, nous sommes nombreux à se partager différents territoires. Mais je te rassure, je suis sure qu'il ne t'aurait rien fait ! Mais je n'aurais pas cru que tu sois une trouillarde !
Ses derniers mots avaient été prononcés sur un ton amusé, tout en lui tirant légèrement la langue...Voila que son naturel revenait au grand galop et c'était la pauvre Touka qui récoltait ses blagues. En même temps, elle était la seule présente à ce moment-là. Ensuite, la demoiselle répondit à ses questions. Erina avait vu juste sur certains points, une hybride de la ville !
- Un élevage clandestin ? Qu'est-ce que tu entends par là ?
Elle ne connaissait pas grand chose des habitudes des humains puisqu'elle n'avait connu qu'un couple dans sa vie, et pas forcément le plus sympathique en plus ! - Donc, tu appartiens toujours à un humain...Ça explique tes vêtements impeccables. Il n'est pas trop violent avec toi au moins ?
Comme d'habitude, elle s'intéressait à la vie des autres hybrides et voulait s'assurer qu'elle ne risquait rien. Pourtant, elle ne la connaissait pas du tout cette femme. Après tout, c'était peut-être une rabatteuse ou si proche de l'homme qu'elle pourrait la dénoncer ? Bah, Erina verrait bien, la méfiance, ce n'était pas forcément son truc. Soudainement, Touka lui retourna ses questions et la complimenta sur son physique...Elle ne put s'empêcher de rougir légèrement. C'était bien la première fois, à part sa sœur, que quelqu'un appréciait son physique si proche de l'animal !
- Merci ! Et oui, je suis une chauve-souris d'origine européenne d'après mon créateur. Je suis un peu...Surprise, en général mon physique choque un peu, surtout quand je me balade ainsi presque.....à poils !
Voila un jeu de mots qui collait parfaitement à la situation car elle ne portait qu'un short, et étant donc torse nu...dévoilant donc les poils du haut de son corps.
- Mes anciens maîtres m'ont toujours dit que j'étais une hybride raté car à pars le physique, je n'ai rien d'une chauve-souris.
Elle avait perdu son sourire le temps de prononcer ces quelques mots, signe que ses maitres l'avaient blessé à chaque fois qu'ils le lui disaient. Mais elle secoua rapidement la tête et retrouva son sourire.
- En tout cas, je suis maintenant une hybride libre, je vis ici dans la forêt ! Ah et je suis apprentie guérisseuse, laisse-moi voir ton genou, je vais te soigner ça ! Et pas question de dire non, sinon je t'attache !
Elle lui tira à nouveau la langue, preuve qu'elle blaguait évidemment. Elle fouilla ensuite dans son sac contenant des plantes fraiches et en sortit deux racines de guimauve. Elle s'assit alors par terre et commença à broyer les deux plantes dans son petit bol créé pour ce genre de choses. Concentrée, toute trace d'humour avait quitté son visage. Elle était devenue sérieuse. Elle ajouta ensuite de l'eau jusqu'à obtenir une apparence de pâte qu'elle malaxa avec soin.
- Prête ? Pousse un peu le tissu de ton jean ou retire-le carrément, ce sera plus simple !
Elle attendit que Touka agisse que ce soit l'un ou l'autre, elle s'adapterait. Elle appliqua ensuite une couche généreuse sur le genou et surtout sur l'égratignure, la protégeant ainsi de l'extérieur et de tout ce qui était bactéries. Elle attrapa ensuite une bande et enroula l'articulation avec. - Et voila ! Ça évitera que tu chopes une infection ou que ton genou gonfle...Quand tu seras rentrée chez toi, nettoie le bien et change le pansement. Il faut le changer toutes les deux à quatre heures en moyenne...Et nettoie la bande, elle se réutilise. Si jamais on se recroise, pense à me la rendre !
Elle sourit amusée, même si elle savait qu'elle avait peu de chance de revoir ce simple bout de tissu pourtant bien utile. Et rare en plus pour des hybrides sauvages. Mais elle n'en disait rien parce que c'était son choix d'aider les autres hybrides. Elle regarda autour d'elle mais ne repéra pas de points d'eau, elle essuya alors ses mains sur son short et tant pis s'il serait bon à jeter en rentrant.
Une trouillarde? elle n'avait pas tord, je n'étais jamais sortis de chez Rufus sauf le peu de fois où j'avais fait le mur, donc je ne connaissais pas trop les signes menaçant chez les animaux, les hybrides ou même les humains, donc oui en effet j'étais une trouillarde. Son petit ton taquin me fit sourire, j'étais donc en présence d'une personne amicale? Je l'informai ensuite que je venais de la ville et que je venais aussi d'un élevage clandestin. Erina ne semblait pas comprendre ce que c'était et pour être honnête je ne le savais pas moi-même, je savais juste que Rufus avait mal agi avec notre élevage. Je haussai donc les épaules afin de lui faire comprendre que je n'en savais pas plus qu'elle sur ce sujet.
Lorsqu'elle me demanda si mon humain était violent je fis non de la tête, Tsuya n'était pas du tout violent et en plus il n'appréciait pas que je le voie comme mon Maître. Je complimentai la chauve sourit quand celle-ci rougit un peu ce qui me fit sourire, sa phrase m'étonnait car je ne voyais pas pourquoi elle effrayait avec son physique. Je mentionnai alors en marmonnant un peu.
"Tu dis ça à une fille aux yeux rouges...je ressemble à une humaine mais je choque quand même"
Erina perdit son petit sourire quelques secondes en m'expliquant l'échec de son hybridation. Je me mordis la lèvre inférieure puis elle retrouva vite sa gaieté à mon plus grand plaisir. Rapidement j'appris qu'Érina était une guérisseuse, elle proposa ou plutôt m'imposa de me soigner, ayant mal au genou je ne comptais pas dire non, alors doucement j'enroulai mon jean pour dévoiler mon genou qui saignait un peu.
La chauve-souris appliqua alors une sorte de pâte sur ma blessure qui me soulagea rapidement. Je l'observais faire en souriant et quand elle eut terminé je pus remettre mon jean sur le bandage de fortune qu'elle m'avait fait. Je secouai la tête pour dire oui, elle pouvait être sûr que je lui ramènerai, je n'aimais pas garder ce qui n'était pas à moi. Je pliai et dépliai un peut ma jambe pour voir si j'avais encore mal et contre toute attente je me sentais mieux. Debout j'observais la créature en gardant mon sourire. Je me frottai un peut la nuque gênée et je repris la parole en la regardant.
"Merci beaucoup, promis je te ramènerais ton bandage"
Je m'en voulais un peu d'avoir écrasé les fleurs, j'espérais vraiment ne pas avoir tout abîmé. Je demandai ensuite à Erina.
"Erina... désoler je suis assez ignorante mais...comment tu arrives à vivre sans humains? tu dois avoir faim...et froid la nuit non?"
J'espérais qu'elle ne le prendrait pas mal, j'étais juste curieuse de savoir comment les hybrides pouvaient vivre livré à eux-mêmes dans une forêt?
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Sam 30 Juin - 13:25
Bon au moins, le maître de cette hybride ne semblait pas particulièrement violent ou méchant. Touka semblait avoir confiance en lui. Il existait donc de bons humains sur cette île ? Cela la surprenait mais bon, après tout, elle n'avait connu que ses anciens maîtres, aucun autre humain. - C'est une bonne chose même si...restes méfiante. On ne sait jamais. Quand j'appartenais toujours à ce couple, la femme était gentille au départ et je la voyais comme ma mère...Jusqu'à ce que je la déçoive sans vraiment comprendre pourquoi à l'époque. Alors, fais attention, mais si tu as besoin d'aide, fuis au plus profond de la forêt et quand tu croiseras un hybride, dis lui de t'amener à moi et je ferais en sorte que tu sois en sécurité !
Elle lui adressa un large sourire. Bon, elle ne connaissait pas tout les hybride sauvages, mais les villageois oui. Et si elle ne connaissait pas personnellement, une rapide description d'elle suffisait souvent en général.
- Les humains ne sont que des idiots. Il suffit d'une simple différence pour qu'ils aient peur, pour qu'ils jugent et qu'ils tentent de rabaisser. C'est plus facile pour eux, pour accepter et c'est purement égoïste.
Mais pas purement humain. Quoique...Certains hybrides en étaient parfaitement capables mais était-ce du à leur partie humaine ? Elle haussa les épaules pour elle-même, elle s'en fichait au fond. Elle voulait juste vivre sa vie et que Lena, sa petite sœur, soit heureuse aussi. Elle entreprit ensuite de soigner le genou de la demoiselle, mettant en pratique ce que son maître d'apprentissage lui apprenait depuis des années maintenant. Ce genre de petites blessures n'étaient pas compliquées et elle savait parfaitement les soigner désormais. Certains soins étaient plus compliqués à réaliser...Comme des maladies plus ou moins grave ou même des accouchements.
- Merci, même si ça va être compliqué pour nous de nous revoir...Sauf si tu le remets ici, sous la racine de l'arbre là, dans les fleurs que tu as écrasé. Je devrais pouvoir le récupérer. Et inutile de t'embêter à le laver, je le ferais tremper une nuit, en général c'est suffisant.
Même si avec la pâte séchée c'était souvent compliqué à laver correctement. Mais tant pis, il faudra bien le faire et elle s'y attellera même si cela l'ennuyait souvent profondément. Entretenir le matériels faisait aussi partie de son travail. Soudainement, Touka lui posa une question des plus...inattendue. Elle leva vers elle un regard songeur...pouvait-elle lui en parler ? Bon, elle faisait facilement confiance et cette fille semblait tellement adorable !
- Je ne vis pas seule, nous vivons entre nous. Entre hybrides. Alors, on s'entraide, je n'ai ni faim, ni froid la nuit. J'ai une maison, avec ma petite sœur. Nous vivons dans un petit village où chacun travaille pour le bien de tous. Avant de devenir apprentie guérisseuse, j'aidais à la cueillette et à l'entretien et construction...Il y a toujours quelque chose à construire là bas. Nous accueillons toujours du monde et nous ne fermons la porte à personne.
Elle souriait, fière de ce village qui était aussi le sien, fière des siens et de ce qu'ils faisaient pour que tout fonctionne correctement. Tout était si parfait à ses yeux là bas...Si on oubliait la Révolution, trop agressive à ses yeux. Mais Satoshi les protégeait rien que par son autorité, car il n'était pas un combattant. Mais Erina le savait, la moitié des villageois seraient prêt à prendre les armes pour défendre leur neutralité, leur pacifisme.
- Tu n'as jamais entendu parlé d'un village caché d'hybrides ? On m'a souvent dit que les humains étaient agacés de ne pas nous trouver...Même s'ils ont surement plus de travail avec la Révolution.
Elle se mit à ranger son matériel lui ayant servi à fabriquer le soin pour le genou de Touka. Elle se sentait à l'aise avec cette fille, sans même savoir pourquoi au final.
Erina me mit un peu en garde contre les humains. Je savais qu'ils pouvaient être odieux, mais je n'imaginais pas Tsuya me faire du mal. Il avait insisté pour que je ne me comporte pas comme une esclave alors je le voyais mal me blesser, même si sans le vouloir il l'avait fait une fois moralement, mais bon je suis vite passé à autre chose. Je la remerciai d'un sourire pour ses conseils. Durant quelques minutes nous discutions et après qu'elle m'ai montré où cacher le bandage quand je reviendrais le déposer, je laissai parler mon ignorance en lui posant une question innocente. Comment faisait elle pour survivre en pleine nature sans humains pour s'occuper d'elle? rapidement elle m'expliqua. Sa réponse était tellement remplie d'amour et de fraternité. Mes yeux s'ouvrirent en grand et se mirent à briller. Sa vie semblait si belle. Même si j'aimais vivre avec Tsuya, je savais qu'en dehors de chez lui je n'étais vu que comme un animal ou une esclave alors qu'ici... je secouai un peut la tête en me rappelant que je ne voulais pas abandonner mon humain, je voulais prendre soin de lui, même s'il disait le contraire, il avait besoin de moi pour ne pas sombrer dans la solitude.
Lorsqu'elle me demandait si j'avais entendu parler de ce village, je fis non de la tête et lui expliqua. "Je connais pas grand-chose de la vie, je suis née dans une maison et j'en suis jamais sortie jusqu'à y a un mois. Des humains sont entré chez nous et ont emmené mon père et mes demi-sœur et frère. Je me suis retrouvé dans un centre de dressage puis en magasin et...Tsuya est arrivé, il m'a sorti de cette cage pour éviter qu'un monstre m'adopte et me fasse du mal... Donc non je ne connais pas ce village mais il a l'air magnifique"
Mon visage était encore plus souriant que d'habitude, je me sentais tellement bien ici et libre, je ne pensais pas que cette sensation de liberté me ferait autant de bien. Je mis mes mains dans mon dos en me dandinant un peu, puis je rougit un peu et demanda.
"Dit Érina...je n'ai pas beaucoup d'amie, j'en ai même pas du tout hormis Tsuya et tu...je me sens bien avec toi alors...ça voudrait dire qu'on pourrait devenir amies?"
Bon oui c'était un peu direct mais encore une fois je ne connaissais rien à la vie et j'avais tendance à donner ma confiance facilement. Je plongeai mon regard rouge sang dans le sien en continuant de sourire avec sincérité. Erina m'avait soigné et ne m'avais pas grondée pour les fleurs, ça expliquait surement le fait que je me sente si bien avec elle.
Au bout de quelques minutes, mon corps se raidit d'un coup en entendant un grognement, le chien qui m'avait peur n'était apparemment pas loin.
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Mer 25 Juil - 9:42
Touka n'avait jamais entendu parlé du village des hybrides sauvages. Erina fronça les sourcils. Voila ce qui la confortait dans son idée. Les humains n'étaient que des monstres, interdisant toutes formes de savoirs pour les hybrides les appartenant. Qu'est-ce que cette hybride ignorait en dehors d'une vie de liberté ? Elle était tentée de lui montrer mais ce serait trop tôt. Rien ne lui prouvait que la demoiselle, aussi sympa soit-elle, ne raconte pas tout à son humain comme elle le disait. La sécurité du village reposait surtout sur le secret.
- Tu as encore beaucoup à apprendre alors ! Mais ton nouveau maître à l'air de te laisser sortir librement, c'est une bonne chose. Tu vas pouvoir découvrir le monde dans ce cas ! Viens en forêt, c'est plus beau que la ville et loin de ces monstres !
Elle secoua la tête, chassant sa rancune. Elle n'aimait pas se laisser ainsi envahir et Lena en serait surement attristée. Et tout ce qu'elle voulait, c'était la voir heureuse. Alors elle se remit à sourire, même si sa sœur n'était pas ici.
- Tu es née d'un parent humain et l'autre hybride alors ? Dis-moi, qu'est-ce que ça fait d'avoir des parents ? Il y a des enfants au village et ils ont l'air tellement heureux avec leurs parents, même s'ils parfois ils boudent parce qu'ils se font gronder...Je n'ai pas eu de parents. J'ai été créée au laboratoire.
Erina était curieuse, elle l'avait toujours été et ne se retenait jamais de poser les questions qu'elle avait...Sans se douter qu'elle pouvait parfois être trop curieuse, trop intrusive. Alors qu'elle rangeait ses affaires, Touka lui posa une question à son tour, mais une demande bien étrange. Peut-être plus que ses propres questions mais cela l'amusait. Comme quoi, il y avait d'autres hybrides avec certains côtés enfantins. Elle n'était pas la seule dans ce cas-là ! Alors, elle eut un large sourire avant de s'approcher et de la prendre soudainement dans ses bras.
- Avec plaisir ! Je veux être ton amie !
Elle s'écarta alors légèrement, même si elle restait assez proche. De toute façon, c'était une fille tactile depuis toujours. Elle adorait le contact...sans pour autant apprécier d'aller trop loin. Des gestes affectifs oui, mais c'était bien tout. Résultat, elle sentit le corps de sa nouvelle amie se raidir. En était-elle la responsable ? Non, le grognement de chien pas loin, lui informa la raison de son stress soudain.
- Ah tiens, ton ami t'a repéré apparemment !
Finalement, la tête du chien dépassa de derrière l'arbre où Touka devrait cacher le bandage pour le lui rendre. Erina se détacha de sa nouvelle amie et s'approcha de l'intrus. Elle l'observa alors qu'il grognait.
- Regarde, il a l'air menaçant comme ça, mais il a surement encore plus peur que toi et surtout, il est affamé. Il a du sentir quelque chose de bon sur toi...Il suffit que tu aies mangé de la viande récemment, ça sent fort pour eux.
Elle fouilla dans son sac et en sortit une tranche de viande séchée. Il s'agissait de son repas mais tant pis, elle mangerait mieux en rentrant. Elle aimait partager ce qu'elle avait sur elle, comme son bandage avec une inconnue et de la nourriture avec un chien errant. Elle s'accroupit et tendit le bras en direction du chien.
- Ne bouge surtout pas Touka. Dans ces cas-là, il ne faut pas effrayer le chien. Tu peux lui lancer la viande ou attendre qu'il vienne la chercher. Si tu n'as rien pour le faire partir, il le comprendra vite. Il n'est pas idiot au point de suivre une proie inlassablement alors qu'elle n'a rien pour lui. Et les chiens qui mangent des humains ou des hybrides sont rares, surtout qu'ils s'attaquent surtout aux blessés et au mourant. Aux vrais blessés, ton genou ne compte pas.
Elle se tut et attendit patiemment. Le chien s'approcha, lentement, s'arrêta plus d'une fois avant de prendre le morceau dans sa gueule et de partir en courant.
- Voila, il ne t'embêtera plus désormais ! Mais au pire, si tu veux revenir en forêt, emporte de la viande comme ça, bien emballée pour éviter que trop d'odeurs s'échappent. Tu feras des heureux, comme lui ou...parfois des hybrides tout aussi errant et tout aussi affamé.
Elle leva les yeux vers le ciel, il commençait à se faire tard. Et le bruit de voiture au loin ne lui plaisait pas du tout. Elle n'aimait pas être aussi proche de la civilisation.
- Il faut que j'y aille Touka. Je suis heureuse de t'avoir rencontré ! Je reviendrais dans une semaine ici pour récupérer le bandage, puis toutes les semaines si jamais tu n'as pas pu le remettre, comme ça on pourra se revoir si tu le peux !
Elle la reprit dans ses bras puis se dirigea au plus profond de la forêt pour rentrer chez elle, d'excellente humeur. Elle se sentait bien, elle était heureuse de cette rencontre des plus inattendues !
Avant de répondre à ses questions sur mes parents, j'avais soumis l'idée à Érina que nous pourrions devenir amies. C'était assez enfantin je vous l'accorde mais...je n'avais tellement pas d'amis et c'était bien la première fois que je m'entendais avec quelqu'un de cette façon. Erina semblait ravie et un grand sourire se fit sur mon visage. J'avais donc une amie !
Mais un grognement me stoppa et mon corps se raidit d'un coup. Le chien était de retour, mais Érina avait déjà les bons réflexes J'écoutais tous ses conseils au cas où je me ferais un jour attaquer par un animal. J'allais donc devoir prévoir de la nourriture dans mon sac quand je sors? Alors qu'elle apprivoisait le chien, je répondis à sa première question.
"Ma maman est morte à ma naissance et mon père...euh de ce que j'ai compris il ne s'est pas comporté comme un père, mais plus comme un dresseur. J'étais plus son hybride que sa fille"
Je baissai un peut le regard, puis je me rappelai qu'Érina m'avait fait le plus beau des cadeaux en voulant être mon amie alors je repris mon sourire et regardai le chien disparaitre au loin. Erina leva les yeux au ciel, il se faisait tard et elle m'annonça qu'elle devait partir. Je me blottis dans ses bras en lui répondant.
"Je te ramènerais le bandage et...je ferais ce que je peux pour venir. Merci Érina"
À présent seule dans la forêt, je soupirai, j'étais bien sortie et c'était ma première fois alors il fallait que je rentre pas trop tard et que je montre à Tsuya que j'ai bien agi et que je n'ai fait aucune bêtise. Rapidement je retournai en ville, puis à la maison. Bien sûr je rassurai Tsuya quand il vit mon genou en lui expliquant que j'avais trébuché sur une racine d'arbre, c'était vrai dans un sens, mais inutile de lui faire peur avec ce chien errant, je m'étais bien débrouillé et je lui parlai aussi d'Érina sans lui dire qu'elle vivait dans la forêt, Juste que je l'avais croisé en ville en revenant de la forêt. J'étais fière de ma sortie, je m'étais fait une amie, je savais comment éviter un animal sauvage et surtout je me sentais à l'aise dehors et ça c'était super car cela voulait dire que j'allais pouvoir profiter de la liberté que me laissait Tsuya.
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