C’était vraiment une très belle journée. Le ciel bleu était dépourvu de nuage. La température était parfaite, il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. Un dimanche parfait pour être dehors… et apparemment presque tout le monde en ville avait reçu le mémo. Le parc était beaucoup plus occupé qu’à l’habitude et je devais faire attention pour éviter d’entrer en collision avec les passants lors mon jogging. Bon, j’ai l’habitude de faire mon jogging beaucoup plus tôt… Quoi? Tout le monde a le droit de faire la grasse matinée une fois de temps! Je m’égare… Donc… Ah oui! J’étais dans le parc à zigzaguer entre les gens gardant un œil sur ma montre. Mon rythme cardiaque était bon, mais j’étais deux secondes plus lente que mon tour le plus rapide. J’allais devoir m’en contenter, impossible d’aller plus vite avec cette foule…
Je terminai finalement mon dernier tour du parc. La sueur trempait mon chandail. C’était l’un de mes vieux t-shirts d’entrainement noir avec ARMY imprimé en doré sur le devant que j’avais gardé de mon service dans l’armée. Une vague de nostalgie me frappa, mais je me ressaisis rapidement. Ce n’était pas le moment de rêvasser! Nouvel objectif: trouver un banc pour se reposer. Pas que j’étais vraiment épuisée. À côté de ce que j’avais dû subir simplement pour rejoindre l’armée, ce petit jogging n’était qu’une promenade de santé. Je poursuivis donc mon chemin en quête d’un banc pour m’y assoir.
Je n’eus pas à chercher très longtemps pour en trouver un. Il était occupé par une autre personne. Une femme lisait un livre et semblait très concentrer… et elle avait les cheveux violets. Cela me ne dérangeait pas trop de partager un banc avec une inconnue. En plus, elle avait l’air sympa et elle avait les cheveux violets. Qui de trop sérieux et rabat-joie se teint les cheveux violets? Je veux dire, c’est très professionnel les cheveux violets… Passons…
Je me laissai tomber sur le banc avant de sortir ma bouteille d’eau de son étui accroché à ma ceinture. Je bus goulûment et lâchai un soupir de satisfaction. Le silence s’installa. Après quelques secondes, je me dis qu’il fallait bien que quelqu’un brise la glace. « Hey! C’est quoi le livre que tu lis? » Demandai-je dans un japonais hésitant ponctué d’un fort accent. Elle n’avait pas l’air asiatique, mais le japonais était une valeur sûre sur cette île. Espérons que je n’avais pas trop merdé sur la prononciation.
Humaine - Pro esclavage
Esther Liffrey
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Ven 25 Mai - 22:44
Tu vois pas que je lis ?
Feat Kaylee
Esther s'était réveillée de bonne heure mais pas forcément de bonne humeur. Le matin elle n'était jamais de bonne humeur de toute manière, pas avant d'avoir bu son café en tous les cas. Comme chaque matin, son premier geste fut d'appuyer sur le bouton de la cafetière avant de pouvoir choisir des vêtements et de passer rapidement sous la douche. Elle passa des vêtements simples, un jean, un tee-shirt uni jaune et une chemise gris foncé qu'elle conserva ouverte fut ajoutée par-dessus le tout. Elle ne prit pas la peine de se maquiller, après tout c'était dimanche et elle voyait pas pourquoi elle se serait embêté avec avoir l'air présentable. Elle n'avait strictement personne à impressionner. Un mug rempli d'un café noir comme elle l'aimait elle regarda à l'extérieur. Le temps était parfaitement splendide. Elle songea qu'une sortie s'imposait. Elle s'installa sur son canapé, regardant par la baie vitrée tandis que son cerveau se mettait lentement en branle à mesure qu'elle sirotait son café. Elle ne connaissait personne ici aussi ne pouvait-elle pas juste décider de s'organiser une sortie quelconque. Elle n'avait pas non plus envie d'aller découvrir les alentours de Togi, elle se sentait encore fatiguée de la semaine passée et préférait opter pour une activité plus tranquille. Son regard se posa alors sur son exemplaire des Piliers de la Terre qui traînait sur la table basse. Elle pouvait toujours aller lire dans le parc. Ca aurait le mérite de la faire sortir de chez elle à défaut de lui offrir un quelconque contact humain. Pas comme si elle avait besoin de ce dernier d'ailleurs. Elle préférait amplement son histoire de constructeur de cathédrale à un quelconque dialogue vide de sens avec quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Sa décision prise la jeune femme entreprit ses préparatifs. Un sac avec une bouteille d'eau, ses papiers parce qu'elle ne sortait jamais sans et son livre. Elle percha des lunettes de soleil au sommet de son crâne. Pour l'occasion elle avait laissé ses cheveux mi-longs flotter librement au niveau de ses épaules. Elle les attachait bien assez quand elle était au travail.
Esther arriva au parc relativement de bonne heure mais pas non plus aux aurores. Les joggers se faisaient déjà plus rares, chassés par les enfants, poussettes et autres personnes bruyantes. La jeune femme finit par se trouver un banc libre sur lequel elle s'assit avant d'ouvrir son sac, ses lunettes retenant ses cheveux en arrière. Elle s'était installée à l'ombre et n'en ressentait donc pas vraiment le besoin. Alors qu'elle lisait depuis à peine un quart d'heure sa quiétude fut troublée par une personne suante qui s'assit à ses côtés. Esther leva à peine le regard de sa page, ne tenant absolument pas à engager la conversation. Elle espérait que ce serait suffisamment dissuasif et, pendant quelques secondes, elle y crut puisque rien ne vint.
- Hey, c'est quoi le livre que tu lis ?
Perdu... Apparemment il avait fallu que la seule joggeuse restante ait décidé de venir sur son banc et en plus de ça elle avait envie de parler. L'accent et le japonais hésitant ne trompaient pas. Ce n'était clairement pas sa langue maternelle et Esther fréquentait un milieu très cosmopolite et opta pour une réponse en anglais, supposant que c'était la langue maternelle de l'inconnue pour avoir entendu nombre de ressortissant américains ou anglais. Et puis, elle même ne parlait pas encore un japonais parfait même si c'était la langue de rigueur sur l'île.
- Les Piliers de la Terre de Ken Follett.
Elle savait que ça pouvait être mal interprété de répondre dans une autre langue que celle avec laquelle on s'était introduit mais elle n'en avait pas grand chose à faire. L'anglais lui était plus naturel, ça l'arrangeait vraiment et elle trouvait que c'était encore le moyen le plus clair de faire passer le message à celle qui avait décidé de venir l'ennuyer en ce beau dimanche matin. Esther se résigna et, marquant sa page d'un doigt, elle referma le volume.
- Désolée si le passage à l'anglais te semble impoli ou si c'est inapproprié mais le japonais me réussit pas tellement alors quand je peux l'éviter...
Elle ponctua sa phrase en haussant une épaule. Formuler des excuses n'était pas forcément dans son caractère mais cette nana avait pas l'air méchante et peut-être que si elle lui donnait quelques réponses polies elle finirait par déguerpir et la laisser à sa lecture, non ?
xLittleRainbow
Dernière édition par Esther Liffrey le Sam 9 Juin - 16:41, édité 1 fois
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Sam 26 Mai - 4:11
« Les Piliers de la Terre de Ken Follett. » me répondit en anglais la fille aux cheveux violets. J’ouvris la bouche pour répondre… Attendez!?! En anglais!?! Venait-elle vraiment de me répondre en anglais!?! Mon visage se figea, la bouche à moitié ouverte, en une expression d’incrédulité. « Désolée si le passage à l'anglais te semble impoli ou si c'est inapproprié, mais le japonais me réussit pas tellement alors quand je peux l'éviter... » s’excusa mon interlocutrice une nouvelle fois en anglais.
Mon cerveau fit finalement le déclic tu-peux-lui-parler-en-anglais-pauvre-tarée et je me sentis soudainement beaucoup moins stressée. Par contre, elle avait l’air beaucoup plus sérieuse que ses cheveux violets ne le laissaient croire. Ça m’apprendra à me fier aux apparences. « Non non! T’inquiètes! Je ne suis pas super en japonais non plus, haha… J’ai seulement quelques cours en accélérer pour être capable comprendre et de me faire comprendre pour pouvoir mieux faire mon job. C’était seulement un réflexe puisque presque tout le monde sur cette île parle japonais, tu vois ce que je veux dire? » répondis-je avec un franc sourire. Je lui tendis la main. « Kaylee. Kaylee Rhodes. Ça ne fait pas très longtemps que je vis sur cette île. »
Elle avait dit que le livre qu’elle lisait s’appelait Les Piliers de la Terre. Je ne connaissais pas ce titre. Il est important de mentionner que je n’étais pas une fervente lectrice. Mon répertoire se limitait aux guides de survie, à des magazines d’équipements militaires, d’armes à feu et de chasse et à quelques chapitres du manuel fourni par l’armée américaine. Je doutais fortement qu’un livre intitulé Les Piliers de la Terre fasse partie de ces catégories… Surtout que je l’avais devant les yeux et qu’il était beaucoup plus épais que n’importe quels autres livres que j’ai lus dans toute ma vie. « Ça parle de quoi ton livre? » demandai-je en faisant un signe de tête vers celui-ci. « Je ne le connais pas et je suis curieuse, c’est tout… Bon, il faut dire que je ne lis pas beaucoup… C’est probablement pour cela que ne le connait pas… haha… »
Je crois que j’avais assez bombardé de question pour la discussion continue. En tout cas, je l’espérais. Cela faisait du bien de pouvoir parler à quelqu’un autre qu’au téléphone et en anglais en plus! Il fallait bien que je commence à me faire des amis sur cette île.
Humaine - Pro esclavage
Esther Liffrey
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Sam 9 Juin - 17:01
Tu vois pas que je lis ?
Feat Kaylee
Bon, quelque chose lui disait que c'était cuit pour que l'empêcheuse de tourner en rond se casse rapidement pour la laisser à sa lecture. Elle avait l'air positivement ravie qu'on lui réponde en anglais, langue qu'elle semblait maîtriser parfaitement. Elle avait l'air nettement plus bavarde maintenant qu'elles étaient repassées sur un mode connu. Esther regretta fugacement de ne pas s'en être tenue au japonais, ou même de ne pas lui avoir carrément répondu en français. Il y avait relativement peu de chances pour que cette langue fasse partie de la panoplie de... Kaylee. Le prénom survint naturellement lorsque la jeune femme lui tendit la main tout en se présentant.
- Kaylee. Kaylee Rhodes. Ça ne fait pas très longtemps que je vis sur cette île.
Esther serra la main tendue. C'était bien loin d'être dans les habitudes nipones mais en bonne européenne cela ne la surprenait pas le moins du monde. Elle supposa qu'elle devait faire de même. Il était impoli de ne pas répondre à quelqu'un qui venait de décliner son identité. Même si ledit quelqu'un était une nana trop bavarde et suante.
- Esther Liffrey, je ne suis pas ici depuis très longtemps non plus. Quelques mois tout au plus.
Elle savait que la bien-séance aurait voulu qu'elle lui retourne d'autres banalités mais elle avait surtout envie de savoir comment la cathédrale allait pouvoir se construire si les travailleurs n'avaient pas accès à la carrière où ils devaient extraires les pierres nécessaires à sa construction. Elle fit mine de rouvrir son livre à la page qu'elle avait marqué de son doigt quand Kaylee recommença à lui poser des questions.
- Ça parle de quoi ton livre?
Résignée, Esther installa son marque page avant de déposer l'ouvrage à côté d'elle sur le banc. De toute évidence, la sportive était en mal de compagnie et il avait fallu qu'elle jette son dévolu sur elle. La scientifique décida qu'elle pouvait faire un effort au moins pendant un petit moment. Si elle en avait vraiment marre elle pourrait toujours dire qu'elle devait aller nourrir son chat. Qu'elle n'ait aucun animal de compagnie et que ce soit un mensonge lui passait clairement à deux miles au-dessus. Tous les moyens étaient bons pour s'en retourner à sa tranquilité.
- C'est un livre relativement connu, il a même été adpaté en série. C'est l'histoire de la construction de la cathédrale de Salisbury en Angleterre au XIIème siècle. Si tu n'aimes pas tellement lire je te conseille pas d'attaquer par ça, y'a pas mal de moments un peu longs.
Le livre en lui-même était pas mal mais on ne pouvait nier qu'il y avait quelques longueurs. Et puis, à en juger par l'apparence de sa vis-à-vis elle ne devait pas être du genre particulièrement intéressée par la construction d'une cathédrale et toutes les histoires de la royauté et du clergé qui pouvait tourner autour. Esther ayant décidé qu'elle ferait un effort d'amabilité parce qu'on était dimanche matin et qu'il faisait beau, tenta à son tour de relancer la discussion.
- Tu as mentionné des cours de japonais pour qu'on puisse te comprendre sur ton lieu de travail. Est-ce indiscret de demander ce que tu fais dans la vie ?
Esther se sentait relativement ridicule avec ses questions à deux francs mais elle n'était pas habituée à discuter avec des étrangers autrement que dans le cadre du travail. De plus, elle n'avait pas manqué de noter que son anglais sonnait nettement plus guindé que celui de Kaylee. Elle recommença à la questionner, presque malgré elle, maintenant rendue curieuse après ce constat.
- Et, euh, tu viens d'où ? Ton anglais a l'air beaucoup plus naturel que le mieux donc je suppose que tu es originaire d'un pays où c'est la langue officielle.
Eshter avait pu reprérer l'accent anglais quand son interlocutrice avait parlé japonais mais elle n'arrivait maintenant pas à déterminer de quel coin elle venait rien qu'en l'écoutant parler ce qui semblait être sa langue maternelle.
xLittleRainbow
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Lun 18 Juin - 22:22
« Esther Liffrey, je ne suis pas ici depuis très longtemps non plus. Quelques mois tout au plus » dit mon interlocutrice alors qu’elle me serrait la main. Donc, elle aussi était nouvellement arrivée sur l’île. C’était vraiment un coup de chance incroyable que je sois tombée sur quelqu’un qui savait parler anglais et, en plus, qui était aussi peu familière avec Togi. Disons, que je n’avais plus peur de faire un truc qui était considéré comme impoli dans la culture japonaise… Il faudrait vraiment que je m’informe un peu plus à ce sujet…
« C'est un livre relativement connu, il a même été adapté en série. C'est l'histoire de la construction de la cathédrale de Salisbury en Angleterre au XIIème siècle. Si tu n'aimes pas tellement lire, je te conseille pas d'attaquer par ça, y'a pas mal de moments un peu longs » répondit-elle rapidement à la question qui avait suivis nos présentations. Ouais, pour être honnête, elle m’avait perdu au mot cathédral. Clairement, ce n’était pas le genre de lecture qui m’intéresse. Continuer avec ce sujet était loin d’être la meilleure option, mais cela avait le mérite d’avoir décollé Esther de son livre. Il fallait que je trouve un truc pour enchaîner maintenant que j’avais toute son attention. Je pouvais peut-être parler de la météo… Non, c’était beaucoup trop cliché et inintéressant…
« Tu as mentionné des cours de japonais pour qu'on puisse te comprendre sur ton lieu de travail. Est-ce indiscret de demander ce que tu fais dans la vie ? Et, euh, tu viens d'où ? Ton anglais a l'air beaucoup plus naturel que le mieux donc je suppose que tu es originaire d'un pays où c'est la langue officielle. » Je fus sortie de mes réflexions par les questions soudaines de ma voisine de banc. J’étais un peu surpris que ce soit elle qui cherche à poursuivre la conversation. Bah, ça me sauvait de devoir trouver un sujet conversation.
« Ah! Je suis agente de terrain pour les rabatteurs et je suis américaine. Donc, ouais. Le japonais, je ne connaissais pas! Ce n’est pas très pratique de poser des questions lorsque l’on ne connait pas la langue locale. Crois-moi, je parle d’expérience… » lui répondis-je avec en souriant. « C’est l’un des seuls métiers sur l’île où mes compétences particulières étaient recherchées. C’est qui arrive quand tu rejoins l’armée à dix-huit ans… » ajoutai-je en pointant mon t-shirt pour prouver mon propos.
« Bon, c’est à ton tour de répondre à mes question! Tu fais quoi dans la vie, tu viens d’où et pourquoi t’as les cheveux violets? » lui lançai-je. C’était une discussion, je ne pouvais pas être la seule à parler! Et je voulais vraiment savoir pourquoi elle avait les cheveux violets.
Humaine - Pro esclavage
Esther Liffrey
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Dim 24 Juin - 14:31
Tu vois pas que je lis ?
Feat Kaylee
Sa vis-à-vis ne se fit pas prier pour répondre aux questions qu’Esther venait de lui poser. Elle semblait réellement contente d’avoir quelqu’un avec qui parler. Cela eut même le mérite de faire apparaître un très léger sourire sur les lèvres fines de la scientifique.
- Tu as un parcours impressionnant ! Comment as-tu entendu parler de Togi ? C’est pas comme si c’était sur la liste de n’importe quelle agence de voyage.
Même si l’île commençait à être connue le propriétaire semblait apprécier l’entourer d’un voile de mystère et on comprenait aisément pourquoi. Les hybrides étaient une découverte fascinante mais leur procédé de création comprenait des étapes formellement interdites par la commission mondiale de la science. Modifier le génome humain était le plus grand des interdits en biologie et ils l’avaient outrepassé allègrement. L’éthique scientifique avait été jetée à la poubelle le jour même où le premier hybride avait été pensé. Elle fut tirée de ses pensée par Kaylee qui lui retournait des questions. Même si la française n’appréciait guère être questionnée de la sorte elle avait décidé de se prêter au jeu en acceptant de discuter avec l’américaine aussi se lança-t-elle dans les premières réponses.
- Pour mes cheveux : pourquoi pas ? Je les aime bien comme ça, c’est la petite folie que je m’autorise.
Cette réponse la faisait probablement encore plus passer pour la personne la moins drôle de l’univers mais ce n’était pas comme si elle y pouvait grand-chose. Ce n’était pas la peine de faire semblant et de prétendre être quelqu’un qu’elle n’était pas. Ca ne ferait que la mettre dans une position inconfortable vis-à-vis de Kaylee. Parce qu’on peut bien chasser le naturel il revient toujours au galop.
- Sinon, je suis française et je suis venue à Togi pour travailler sur les hybrides. C’est le seul endroit au monde où l’on peut trouver ces êtres et comme je n’avais pas de raisons particulières de rester en France j’ai postulé dans une entreprise sur l’île et, par chance, j’ai été embauchée.
Elle aurait pu faire une version un peu plus longue de toute cette histoire mais n’en voyait pas l’utilité. Elles venaient à peine de se rencontrer après tout. Même si elle voulait bien essayer de se lier un tant soit peu avec quelqu’un il ne fallait pas pousser mémé dans les orties et tenter de brûler les étapes. D’autant plus que, si l’américaine avait l’air pleine de bonne volonté et contente de rencontrer du monde, rien ne disait qu’elle appréciait réellement sa compagnie. Il ne fallait pas s’emballer pour une simple conversation sur le banc d’un parc.
- Comment c’est de ton côté, qu’est-ce qui t’as amenée sur l’île ? Pas l’amour de la langue apparemment, plaisanta la jeune femme.
Kaylee lui avait expliqué son parcours professionnel mais n’avait pas mentionné sa famille. Esther lui aurait bien posé une question à ce propos mais avait peur de mettre les deux pieds dans le plat. Pour une fois qu’elle semblait capable de maintenir un semblant de conversation anodine avec quelqu’un elle n’avait pas envie de gâcher ce moment. Peut-être que la réponse à sa question non-formulée viendrait d’elle-même puisqu’elle avait évoqué sa famille restée en France.
xLittleRainbow
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Mar 3 Juil - 15:03
« Tu as un parcours impressionnant ! Comment as-tu entendu parler de Togi ? C’est pas comme si c’était sur la liste de n’importe quelle agence de voyage » me demanda Esther.
Un parcours impressionnant? Sans savoir ce que j’avais fait durant mes dix années de service? Elle disait probablement ça pour être gentille. Mon parcours était loin d’être des plus impressionnants. Mes compétences l’étaient peut-être, mais je n’avais pas de « Classifier » ou de « Force Spéciale » étampées sur mon dossier. Je décidai de ne pas en glisser un mot.
« J’ai trouvé Togi alors que je cherchais un nouvel emploi après avoir quitté l’armée. Je me disais que ce ne serait pas de travailler pour une société militaire privée ou, si tu préfères la version moins élogieuse, je cherchais à devenir une mercenaire. Le truc c’est que la plupart des postes disponibles étaient au Moyen-Orient, Afghanistan, Irak, tu vois le genre. J’ai eu ma dose de zones de guerre après mon service, je n’avais donc pas envie d’y remettre les pieds. En creusant un peu, j’ai fini par trouver l’annonce à propos des rabatteurs » lui expliquai-je. « C’est clairement mieux que de me retrouver en Afghanistan, j’ai l’air clim et je ne me fais pas tirer dessus dès que je sors du QG. Ha! Ha! Ha! »
Je pris une autre gorgée d’eau alors qu’elle répondait à ma rafale de question. En résumé, elle n’avait aucune raison particulaire pour teindre ses cheveux. C’était simplement « une petite folie qu’elle se permettait » comme elle le disait. Elle était plus sérieuse que je m’étais attendu pour une personne aux cheveux violets. Ça m’apprendra à me fier qu’aux apparences. Elle était française était venu sur l’île pour travailler sur les hybrides. Logique, puisque c’était le seul endroit sur la planète où l’on pouvait les trouver.
« Travailler sur les hybrides, tu veux dire comme une vétérinaire ou autre chose? » lui demandai-je. J’étais loin d’être une experte en hybride. Je savais les appréhender, mais c’était comme pour un humain. Je ne connaissais pas tous les métiers les entourant.
« Comment c’est de ton côté, qu’est-ce qui t’as amenée sur l’île ? Pas l’amour de la langue apparemment » me demanda Esther, me sortant du même coup de mes pensées.
« Non, non! Ha! Ha! C’est l’amour de l’aventure plutôt » répondis-je en riant. « J’aurais pu rester aux États-Unis comme le reste de mes camarades après que nous ayons quitté l’armée. J’aurais pu rejoindre la police ou le SWAT. Mon père et ma mère sont encore là-bas. Faut croire que je suis plus immature que le reste et je ne me sentais pas prête à m’en raciner. Je voulais voir le monde encore un peu et Togi me semblait plutôt exotique comme destination. En plus, comme j’ai déjà dit, ils cherchaient des gens comme moi. Alors je me suis dit : pourquoi pas? »
Oui, je suis venu sur cette île un peu sur un coup de tête, mais je suis comme ça. Si un soldat est incapable de prendre des décisions rapidement sur un champ de bataille, il meurt. Faut croire que ça me suit même hors combat.
Humaine - Pro esclavage
Esther Liffrey
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Ven 6 Juil - 22:00
Tu vois pas que je lis ?
Feat Kaylee
Kaylee ne se fit pas prier pour expliquer à la scientifique ce qui l'avait amenée à Togi et ce pourquoi elle était devenue Rabatteuse. Esther se contenta de hocher la tête face à ce qu'on lui disait. Elle n'avait jamais été confrontée à la guerre ni aux violences en général. Elle ne savait pas comment l'américaine avait fait pour suivre un telle voie. Elle-même était à peine capable de courir sur cinq cents mètres avant d'avoir l'impression qu'elle allait y laisser la peau. Elle s'était déjà demandé ce que ça pouvait faire de vivre dans la peau de telles personnes, qui se battaient pour leurs idéaux, tout ça. Elle chassa ces pensées, ramenée sur terre assez rudement par les multiples questions de sa vis-à-vis. Pourquoi lui avait-on envoyé une pipelette pareille un dimanche ? Elle ne croyait pas en Dieu mais elle l'aurait maudit pour ça si elle avait pu.
- Plus ou moins. Je ne suis pas vétérinaire dans le sens où on ne va pas m'apporter les hybrides malades pour que je les soigne. Je travaille plus en amont à la recherche de nouveaux médicaments. Certains autres départements sont spécialisés sur les améliorations concernant les interventions chirurgicales, ce genre de choses.
Elle avait toujours un peu de mal à expliquer ce qu'elle faisait à la C&T. Elle faisait de la recherche appliquée ce qui impliquait que, concrètement, aucune conséquence de son travail ne serait visible avant un bon bout de temps. Plusieurs années dans le meilleur des cas. Elle pouvait aussi n'arriver à rien et ne publier que des articles déclarant qu'il n'y avait rien à voir ni à entreprendre dans le sens dans lequel elle avait travaillé. Bien sûr, ne pas avoir de résultat était un résultat en soit mais ce n'était pas toujours si simple à exprimer. Afin de se sortir de ce guêpier elle posa à son tour une question à Kaylee, espérant que cela offrirait une distraction suffisante. L'américaine répondit à son léger trait d'humour avant de se lancer dans de plus amples explications sur le pourquoi du comment.
- Je voulais voir le monde encore un peu et Togi me semblait plutôt exotique comme destination. En plus, comme j’ai déjà dit, ils cherchaient des gens comme moi. Alors je me suis dit : pourquoi pas?
Esther sourit, c'était un sourire plus franc et moins forcé que les précédents. La spontanéité de la jeune femme contrastait tellement avec son propre caractère. Cependant, elles avaient toutes les deux l'air de se laisser porter par le vent sans trop se soucier de leurs attaches personnelles. Même si c'était le seul point commun qu'elles devaient se trouver, ça en faisait un malgré tout.
- C'est vraiment une ville spéciale, ça c'est clair. Je sais pas s'il y a plus cosmopolite comme endroit dans le monde. Sauf peut-être dans les grandes villes comme Londres, Paris ou encore Washington.
Si Esther avait visité plusieurs fois les deux premières elle n'avait jamais eu l'occasion de mettre les pieds aux USA. Elle se disait que la destination manquait à sa culture tout en étant pas tout à fait certaine de réellement vouloir y aller. Les avis étaient très divergents quant à cette destination. Bien évidemment, elle n'allait pas dire cela à Kaylee, pas alors qu'elle parlait depuis un peu plus d'un quart d'heure et qu'elle était parvenue à ne rien dire de déplacé pendant tout ce temps.
- Tu penses que tes parents viendront ici, pour voir un peu où tu vis, ce genre de choses ? Elle se racla doucement la gorge, un peu gênée. Désolée si ça te semble inapproprié comme question, ne te sens pas obligée de répondre surtout.
Maintenant qu'elles avaient commencé à réellement faire connaissance Esther se prenait à avoir envie d'en savoir un peu plus sur l'américaine. Elle s'étonnait elle-même. Elle n'était pourtant pas du genre à vouloir faire ami-ami avec la première personne venant perturber sa lecture un lundi matin. Peut-être était-ce parce que le caractère de Kaylee était si opposé au sien que la jeune femme l'intriguait autant.
xLittleRainbow
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Jeu 12 Juil - 2:22
Suite à ma question sur son travail, Esther m’expliqua que malgré le fait qu’elle travaillait avec les hybrides, elle n’était pas une vétérinaire. Elle travaillait plutôt dans le domaine de la recherche de nouveaux médicaments. Elle n’était pas celle qui s’occupait, soignait ou opérait les hybrides. C’est alors que le tout cliqua dans ma tête.
« Oh! T’es une scientifique qui fait partie du R&D alors! » m’exclamai-je « Ouah! Tu dois être sacrément intelligente! Je suis loin d’être assez brillante pour faire ce genre de truc et… disons ce n’est pas le genre de truc que j’aimerais faire. Ne le prends pas mal! Je suis juste quelqu’un qui est incapable de reste assis plus de dix minutes sur une chaise. Imagine comment c’était l’enfer pour moi lorsque j’étais forcée d’aller à l’école. HA! HA! HA! »
Je n’étais pas aussi mauvaise à l’école que je le laissais entendre. J’étais plutôt dans la moyenne à l’exception de l’éducation physique parce que j’ai toujours été quelqu’un de très athlétique. Ma mère m’a toujours dit que j’étais beaucoup plus intelligente que je le croyais. Elle me disait constamment si j’avais mis autant d’effort pour les examens et mes devoirs que j’en avais mis à m’entrainer pour rejoindre l’armée ou étudier le design de différentes armes à feu et différentes tactiques militaires, j’aurais pu facilement être parmi les meilleurs de ma classe dans tous les sujets. Je veux dire, depuis l’âge de quinze ans, je m’entrainais pour devenir soldat et Dieu sait que lorsque je voulais vraiment quelque chose, rien ne pouvait m’arrêter…
« C'est vraiment une ville spéciale, ça c'est clair. Je sais pas s'il y a plus cosmopolite comme endroit dans le monde. Sauf peut-être dans les grandes villes comme Londres, Paris ou encore Washington. »
Esther me sortit de mes pensées et je me rendis compte que mon regard c’était perdu dans l’horizon. Je retournai mon attention vers elle et lui répondis avec un sourire et en haussant les épaules.
« Je ne pourrais pas vraiment dire… Je suis une fille de campagne et c’est la première fois que vit dans ce que l’on pourrait qualifier de grandes villes. C’est pour ça que j’ai pris un appart tout près du parc. Je n’aurais pas supporté vivre entièrement entourer de bâtiment. J’aurais préféré une maison en bordure de la forêt, mais disons que c’était au-dessus de mes moyens… pour le moment. En plus, je n’ai pas de voiture. Il fallait donc un droit suffisamment près du centre-ville pour je puisse m’y rendre à pied ou en bus. »
Esther enchaina alors avec une question qui me prit par surprise : est-ce que mes parents prévoyaient me rendre visite afin de voir où je vivais? Elle sembla prendre mon silence pour un refus de répondre, car elle s’empressa de me dire que je n’avais à répondre si je ne voulais pas. En fait, c’est parce que j’étais plutôt dans un micro état de choc.
« PUTAIIIIIN! » m’exclamai-je soudainement en m’agrippant les cheveux a deux mains. « Je n’y avais pas pensééééé! Si ma mère voit mon apart dans l’état dans lequel il est en ce moment, je vais avoir droit à un sermooooon… Attends, ils vont probablement appeler avant d’arriver, j’aurai donc le temps de nettoyer… Ffffiiiiou… »
Je calmai et m’appuyai mollement sur le banc. Le pire était passé… puis je raidis soudainement en me souvenant que je n’étais pas seule sur ce banc. Je tournai vers Esther avant de lui faire un sourire forcé. Meeeeeerde…
Humaine - Pro esclavage
Esther Liffrey
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Ven 20 Juil - 19:54
Tu vois pas que je lis ?
Feat Kaylee
Kaylee avait immédiatemment mis les bons mots sur l'emploi de la jeune femme. Cette dernière se mit un petit post-it mental. Dire qu'on bossait en R&D ça parlait à tout le monde, elle ne voyait même pas comment elle avait pu ne pas y penser. Parfois elle cherchait vraiment midi à quatorze heure. Elle changea rapidement de sujet, se doutant que son métier ne pouvait intéresser que pendant quelques secondes. Être chercheur c'était bien mignon mais dès qu'il fallait entrer dans les détails du pourquoi du comment... Esther ne savait jamais quel pouvait être le niveau de connaissances de ses interlocuteurs. Il était difficile de se rendre compte de ce qui était du savoir commun de ce qui tenait du domaine du spécialiste. Elle écouta avec attention la réponse de Kaylee. Une fille de la campagne ? Cependant la jeune femme aux cheveux violets hocha la tête en signe d'assentiment.
- J'aurais bien aimé pouvoir vivre un peu plus proche de la banlieue mais bon. Elle haussa les épaules, paumes tournées vers le ciel. Je me dis que vivre en centre ville a aussi ses avantages. On a tous les commerces à proximité et c'est agréable de pouvoir aller au travail à pieds sans avoir à se traîner dans les bouchons.
La conversation dévia un peu et Esther osa une question qui lui sembla, à voir la tête de la Rabatteuse, inappropriée. Elle se hâta de s'excuser avant que Kaylee ne se saisisse les cheveux, apparemment sous le choc. Son cri et le mouvement brusque firent sursauter la scientifique. Mais il se passait quoi là ?! L'explication ne tarda pas à arriver lorsque sa vis-à-vis se mit à parler de sa mère et d'un possible savon. La française sourit, amusée. C'était dingue de voir une femme aussi forte, qui avait fait l'armée et survécu à la guerre, se mettre à paniquer à cause de ce que pouvait dire sa maman.
- Vu le chemin qu'il y a à parcourir pour arriver depuis les États-Unis tu as le temps de la voir venir et de ranger plusieurs fois ton appartement d'ici qu'elle fasse le voyage.
Elle n'avait pu totalement masquer l'amusement qu'elle ressentait face à cette situation mais elle n'avait fait aucune remarque particulière. En soit c'était assez touchant comme réaction, comme quoi l'avis d'une mère pouvait avoir plus d'importance que tout le reste en fonction de la personne à laquelle on s'adressait. Esther se pencha pour récupérer son sac à main qu'elle avait laissé sous le banc. Simple petit sac en bandoulière gris foncé elle avait assez de place pour transporter une bouteille d'eau. Eau dans laquelle elle avait versé du sirop de citron, l'un de ses pêchés mignons. Se faisant, elle continua de parler.
- En tous cas, tu as l'air de tenir à elle, dit-elle dans un léger sourire.
Elle but à la bouteille, profitant de la fraîcheur de la boisson qui contrastait fortement avec la chaleur qui était en train de monter. L'été était bel et bien là et les températures montaient en flèche dès que l'on dépassait dix heures. Esther laissa échapper un petit soupir lorsqu'elle eut terminé.
- Pas que je connaisse très bien les États-Unis mais tu m'as dit que tu vivais en campagne, c'était dans quel État ?
Pour le coup elle tentait plus de faire la conversation qu'autre chose mais elle se dit que centrer le tout sur la vie de Kaylee plutôt que sur la sienne n'était pas une mauvaise chose. Elle n'avait rien de bien croustillant à raconter. Sa vie était d'une banale tristesse et elle ne voyait nullement l'intérêt de s'étendre dessus. L'américaine, au contraire, avait dû voir beaucoup de choses pendant son déploiement. Voire même certainement certaines sur lesquelles elle aurait préféré ne jamais poser les yeux. Esther chassa ces considérations de son esprit. Ce n'était pas le moment. D'autant plus que ça risquait de lui échaper si elle ne faisait pas en sorte de laisser l'idée dans les limbes des spéculations, là où elle devait rester. Elle reporta plutôt son attention sur des enfants qui jouaient un peu plus loin, sous le regard attentif d'une hybride féline. L'hybridation de cette dernière était bien plus poussée que ce qu'Esther avait pu voir jusque là et, bien que ce fut fortement impoli, elle ne put s'empêcher de continuer de fixer l'inconnue. Son visage n'avait en fait presque rien d'humain puisqu'elle possédait un petit museau en plus des oreilles que la française avait pu voir sur de nombreux hybrides. Elle constata ensuite que si les mains de l'hybride étaient tout ce qu'il y avait d'humain, elle se tenait sur ce qui était clairement deux pattes félines en guise de pieds. C'était vraiment impressionnant.
xLittleRainbow
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Dim 5 Aoû - 5:20
« J'aurais bien aimé pouvoir vivre un peu plus proche de la banlieue, mais bon. Je me dis que vivre en centre-ville a aussi ses avantages. On a tous les commerces à proximité et c'est agréable de pouvoir aller au travail à pieds sans avoir à se traîner dans les bouchons. »
Nous étions d’accord sur ce point. Vint, ensuite la question me fit, un peu paniquer. Esther sembla surprise par ma réaction. C’est un peu normal, les gens ne se mettent pas à cire ou s’agripper les cheveux sans prévenir habituellement. Elle comprit finalement ce qui se passait lorsque je finis par tout déballer dans mon état de semi-panique. Ça semblait vraiment l’amuser de me voir perdre les pédales pour une chose si anodine. Pas très convaincante comme vétéran qui avait servi dans l’armée.
« Vu le chemin qu'il y a à parcourir pour arriver depuis les États-Unis tu as le temps de la voir venir et de ranger plusieurs fois ton appartement d'ici qu'elle fasse le voyage. En tous cas, tu as l'air de tenir à elle » me dit-elle dans un léger sourire.
Je ne pus m’empêcher de lui lancer un regard légèrement irrité avant de pousser soupir. C’était surtout pour cacher mon embrassement, je n’étais pas vraiment en colère contre elle. Vue de l’extérieur, la situation devait être amusante. Je m’étais dit que je devais en rire moi aussi.
« Quoi? C’est pas normal que je tienne à mes parents? » lui répondis-je avec un ton exagérément offusqué avant de sourire malicieusement. « Plus sérieusement, oui. Je tiens beaucoup à ma mère, mais c’est surtout que je ne veux pas donner d’excuse à mon père pour pouvoir se foutre de ma gueule. Tu vois, je n’ai pas besoin d’avoir de frère pour m’emmerder, mon père se fait un plaisir de le faire. Il faut dire que j’hésite pas de à me moquer de lui dès que je peux » ajoutai-je en haussant les épaules.
Ouais, ma famille a une dynamique pour le moins intéressante. Esther me demanda alors dans quel État j’avais, ayant mentionné que je vivais à la campagne. Je n’étais pas contre le changement de sujet.
« Caroline du Nord. Pas le genre de campagne que les gens imaginent habituellement. Pas de champs à perte de vue, mais plus des montagnes et des forêts. J’ai jamais eu peur de me promener dans les bois, mon père m’amenait avec lui depuis que j’étais toute jeune et la plupart de l’entrainement que mon père me faisait suivre pour me préparer à l’armée se passait dans les bois. »
Je remarquai alors qu’Esther ne portait plus vraiment attention à ce que je me disais. Je suivis son regard pour m’apercevoir qu’elle observait une jeune hybride… plus animal qu’humain.
« Damn! Celle-là a plus l’air d’un chat sur deux pattes! Je suis toujours pas habituée à avoir ce genre de truc. J’ai parfois l’impression d’avoir atterri dans un film de science-fiction. C’est bien parler de moi, mais il serait temps d’en savoir plus sur toi. Genre, où t’as grandi, est-ce que tes parents prévoient venir te rendre visite et bla-bla-bla… »
Humaine - Pro esclavage
Esther Liffrey
Age : 29
Multi-Compte : Kisui Midoriko | Jilian Doe | Wilson
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Mer 31 Oct - 17:18
Tu vois pas que je lis ?
Feat Kaylee
Pendant une seconde, Esther fut persuadée qu'elle avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas face au regard agacé de Kaylee. Cependant, après un soupir, cette dernière repris sur un air un peu plus avenant. Enfin, pas vraiment avenant mais qui lui faisait néanmoins comprendre qu'elle n'était pas vraiment fâchée. C'était toujours ça de pris. L'américaine parla ensuite un peu de sa famille. Apparemment elle était fille unique mais avait une relation assez particulière avec son père. Particulière ou privilégiée Esther n'aurait su dire. Peut-être était-ce un peu des deux. Dans tous les cas, elle ne voulait pas se montrer intrusive aussi aborda-t-elle un sujet un peu moins glissant. Esther haussa doucement la tête. Elle ne connaissait pas grand chose à la topographie des États-Unis aussi croyait-elle Kaylee sur parole. Elle fut cependant distraîte par l'apparition d'une hybride féline toute particulière.
- J’ai parfois l’impression d’avoir atterri dans un film de science-fiction
La française hocha la tête en souriant face à la comparaison qui lui semblait tout à fait adaptée. Kaylee la ramena à leur conversation en lui demandant de parler d'elle. Esther perdit son sourire. Non pas qu'elle eut des secrets à garder. C'était plus par principe qu'autre chose. Cependant, après s'être montrée aussi inquisitrice elle se devait bien de répondre à celle qui partageait son banc.
- J'ai grandi dans le centre de la France. J'ai pas de frère et soeur non plus. Par contre, même si y'avait pas mal de forêt autour de chez mes grand-parents où j'ai passé beaucoup de temps je serais bien incapables d'y vivre. J'ai un sens de l'orientation particulièrement mauvais.
Elle se laissa aller à un léger rire, vaguement gêné. Elle se sentait empotée à côté de Kaylee. Cette dernière était bien plus débrouillarde qu'Esther ne le serait jamais. Elle avait beaucoup aidé ses grand-parents à la ferme mais, au fond, elle restait une vraie citadine. Elle serait incapable de survivre en milieu hostile plus de quelques minutes. Et puis, à vivre dans la forêt il devait y avoir plein de microbes et de bactéries. Brrr... Rien que d'y penser Esther se sentait mal.
- Enfin, comme mes grand-parents sont décédés et que je ne suis pas vraiment proche de mes parents je suis venue ici. Honnêtement, je ne pense pas qu'ils viendront me voir d'ailleurs. Ils trouvent que ce que je fais ici est... malsain.
Elle ne pouvait pas leur en vouloir. Pour beaucoup rien que jouer avec l'ADN des plantes était une aberration alors avec des gènes humains ? Forcément, beaucoup ne voulait pas en entendre parler. Esther laissa échapper un soupir.
- T'en penses quoi, toi ? De la création des hybrides je veux dire ?
Elle savait que ce n'était pas forcément une question qui se posait. A Togi, vu l'instabilité politique liée à la question des hybrides, chacun se faisait plutôt discret sur ses opinions. Ou, tout du moins, c'était ce que la scientifique avait cru en comprendre. Ceci dit, elle se permettait de la poser à Kaylee. Cette dernière était Rabatteuse après tout. Elle ne devait pas être en faveur de la libération des hybrides. Ca aurait été assez ironique.
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