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 Perdue et sans repère [Solo] [+18 : Violence]

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Perdue et sans repère [Solo] [+18 : Violence] EmptyMar 26 Déc - 1:56
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Perdue et sans repére

Seule dans le silence, j'étais là. Assise sur le sol de ma chambre, les volés fermés. Cela devait faire des heures que je m'étais enfermée et mes yeux ne s'étaient toujours pas adaptés à l'obscurité... Non plus que cela, j'étais assise depuis bien plus longtemps. Je me souviens que j'avais eu des fourmis dans les jambes à force de rester immobile, cela avait duré si longtemps et pourtant elles avaient fini par disparaître. Je me souviens avoir déjà cela enduré par le passé, d'être incapable de bouger, de sentir son corps entier te demander de bouger : démangeaison, soif, faim, douleur. Cependant, c'est la première fois que je m'inflige ça de moi-même. C'est moi qui ai fermé la pièce à clef, moi qui ai fermé les volets, les rideaux, moi qui me suis jetée dans mon lit. D'autres personnes ont essayé d'intervenir. Des domestiques qui ont toqué pour demander si j'allais bien : sans réponse. Thomas qui a longuement parlé derrière ma porte : dans le vide. Les cuisiniers venant me demander ce que je voulais manger : rien. Enfin, mon téléphone a sonné, la photo de ma mère m'éblouissant, celle qui m'avait promis que tous se passerait bien : haine. C'est la dernière personne à avoir essayer de me joindre. Le téléphone est hors service et le fracas des meubles que j'ai renversés a sans doute fait fuir tout le monde : enfin seule. Voilà ce que je veux, la solitude, un endroit où rien ne peut plus m'atteindre ni me blesser.

J'avais fait tout mon possible, investi tout ce que je pouvais, j'avais essayé de donner ce qu'il y a de plus beau et tout ce que j'ai reçu, c'est l'abandon… Je n'avais rien fait pour ça, je voulais simplement offrir ce qu'il y a de mieux, l'aider comme on m'a aidée par le passé. Alors pourquoi a-t-elle choisi ce bouseux ! En songeant à ce moment, je sentis mes yeux brûler, incapable de sortir une nouvelle larme. Mes ongles grattant lentement le sol pendant que mon front s'enfoncer dans le sol. Il n'a rien, rien de plus à lui offrir, alors pourquoi ! Tandis que je continuais de ruminer, un autre de mes ongles vient se briser sur le parquet. J'avais déjà réfléchi à ça, encore et encore, sans parvenir à la moindre réponse, en pleurant au début, puis lorsqu'elles s'épuisèrent, en agonisant sur le sol. La seule raison possible, c'est qu'elle me détestait. Oui, elle devait me détester pour me laisser ainsi, pour ignorer tout ce que j'ai fait pour elle, pour ignorer la vie que je lui offre et pour choisir ce fossoyeur. Il ne pouvait en être autrement.

Finalement, convaincu de ma conclusion, je finis par arrêter saccager le parquet. Après tout, lui au moins de se dérobait pas devant moi. Mes mains se refermèrent sur elles-même et je m'enroulai sur moi-même, laissant ma robe s'imbiber des larmes que j'avais versées à cet endroit. Elle me détestait, elle m'a abandonné et ne s'est sans doute même pas demander ce que ça me ferait. Je sentis ma poitrine être secouée par un spasme, seul élément qu'il restait à mes pleurs. Il fallait que je dépasse ça. Si elle me détestait, c'est qu'elle n'en valait pas la peine. Si elle avait choisi ce creuseur du dimanche plutôt que moi, je n'avais plus à me souciais d'elle. Si elle me causai de la peine, je n'ai qu'à la détester à mon tour. Car au fond, si je me mets à haïr tout ce qui me blesse, quelque part, je me rapprocherai de ma mère.

Cette pensée raviva de nombreux souvenir en moi. Ma rencontre avec ma mère : ce moment où elle me tortura avant de me demander si je souhaitais être son enfant. Le jour où je lui demandai pourquoi une femme aussi riche et belle était seule : lorsqu'elle m'évoqua la tristesse qu'elle avait vécu lors de son premier amour. Ou encore à tous les jeudis soirs où je la voyais revenir avec un sourire exquis gravé sur le visage : le même sourire que lorsqu'elle m'avait torturé. Je n'étais pas dupe, je savais ce que ma mère faisait tous ces soirs-là et je ne l'avais jamais jugé pour cela. C'est celle qui m'a donné une vie après tout. Cependant, aujourd'hui était la première fois que je comprenais enfin la nature de son besoin. Quelque part, j'avais toujours eu peur de cette facette de sa personnalité, me convaincant même parfois qu'elle n'existait pas. Pourtant, je sentis mon corps s'envelopper d'un frisson lorsque je la compris, j'avais l'impression d'être plus proche de ma mère que je ne l'avais jamais été.

Un sourire aux lèvres, je m'imaginai alors en train de gifler Sofia, de la rouer de coups, entailler sa peau, son visage même, l'étrangler, la séquestrer, la piétiner… l'éventrer. Je n'éprouvais aucun remord à ses pensées, au contraire, plus j'allais loin et plus proche je me sentais proche de ma mère. Puis lorsque je finis d'imaginer le meilleur moyen de me venger de Sofia, je me mis à m'imaginer torturer plusieurs personnes en même temps, tous des hybrides. S'ils ne voulaient pas ce que je leur proposais, ils n'ont qu'à subir le mêmes sorts. Ça leur apprendra a piétiner mes sentiments, mon amour propre. De toute manière la seule personne qui doit compter est ma mère. La seule ! Je me mis alors à rire, sans vraiment que je ne sache pourquoi, sans vraiment y tirer un quelconque bonheur, mais cela suffisait à combler ce que j'avais perdu, il me suffisait de continuer à m'imaginer en train de les torturer.

Je continuai ainsi un long moment, toujours avachie sur le sol, mes rires avaient finis par cesser, mon chagrin aussi. J'avais trouvée une solution, un nouveau moyen de me rapprocher de ma mère. Pourtant, je ne bougeais toujours pas, sans savoir pourquoi, j'en étais incapable. J'attendis alors un instant -peut-être plus- avant d'entendre le bruit d'un trousseau de clef. Ma porte s'entrouvrit légèrement, juste le temps qu'il fallut à ma mère d'y pénétrer. Elle me regarda, enfin essaya, elle ne devait pas voir grand-chose avec la luminosité actuelle, pour ma part, j'arrivais à distinguer vaguement son visage. Elle semblait inquiète. Je n'osais pas dire un mot, songeant au téléphone que j'avais brisé, à l'appelle auquel je n'avais pas répondu. Sans qu'un mot ne soit prononcé, elle s'approcha vers moi avant de s'agenouiller, me prenant dans ses bras.


- « Je suis désolée Andréa, tellement désolé… J'aurais tellement souhaité que ça marche, mais tu ne peux pas t'enfermer une journée et demi dans ta chambre sans manger ni boire. Si tu te sens vraiment si mal, pourquoi ne pas revenir à la maison, juste pour quelque temps ? »

Sa voix était douce, bien que l'on sentait l'anxiété qu'elle essayait de cacher. J'avais passé un jour et demi ici ? Je n'en avais pas vraiment conscience… et à vrai dire, ça ne changeait pas grand-chose. Je lui répondis immédiatement, l'esprit encore vague.

- « Presque deux jours. On est jeudi alors ? » Demandais-je conscience d'être complètement déboussolée, avant de m'accrocher à la solution que j'avais trouvée. Reprenant d'un ton plus grave. « Si on est jeudi… peut-on passé la soirée ensemble ? »

Mère me regarda dubitative, elle essayait sans doute d'être certaine de comprendre la signification de ma question. Elle bégaya, chose qu'elle n'avait jamais fait auparavant. Sans plus me poser de question, je mis fin à son interrogation.

- « Je crois que je me suis rapprochée de toi, maman. »

L'enlaçant à mon tour, je ne pû voir son visage lorsque je lui annonçai la nouvelle, je sentis simplement son étreinte de resserrer : Elle doit être si fière de moi.

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Perdue et sans repère [Solo] [+18 : Violence] EmptyMar 26 Déc - 21:36
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Perdue et sans repére

Notre étreinte dura, ma mère me serrant contre elle plus fort qu'elle ne l'avait jamais fait. Je sentais ses doigts me saisir et ses ongles s'enfonçaient dans ma peau. Je posais ma tête contre son épaule en fermant les yeux, sentant finalement la fatigue que j'avais accumulée seule dans cette chambre. J'avais été incapable de dormir, incapable de relâcher ses pensées qui essayaient mon esprit : mon incapacité, ma tristesse, ma jalousie. Tout ça n'avait plus d'importance, plus aucune tant que je me sentais proche de ma mère. La sérénité m'avait enfin ouvert les bras et avec elle, le sommeil m'engloutit.

Lorsque je me réveillai, je n'étais plus chez moi. Allongée sur un divan, dans une petite pièce parsemée de hublots, ma mère assise à côté un bandeau sur le visage. J'étais dans un avion. Je me relevai lentement avant de me rendre compte que l'on m'avait changé, je ne portais plus la même robe, mes ongles avaient été coupés et limés et on m'avait vraisemblablement lavé. Je me relevai, me rendant alors compte que j'avais la tête qui tourne avant de trébucher. Il n'y avait que nous dans la cabine, aucun serveur ne venant m'aider à me relever : c'était inhabituel. Pourtant cet avion appartenait bien à notre compagnie, je retrouvais même l'un de leur plateau repas posait sur la table, accompagné d'un mot indiquant que je devais manger, sans doute écris par ma mère. Il y avait aussi des pilules misent en évidence, me rappelant que je n'avais pas pris mes hormones quotidiennes dernièrement. J'étais déjà comme à la maison, ma mère prenant soin de moi. Une douce nostalgie m'envahit alors, cela ne faisait pourtant que quelques mois que j'avais quittés le domaine familiale. Pourtant aujourd'hui, ça me paraissait une éternité : j'avais été loin de ma mère si longtemps.

Je pris alors mes cachets avant de commencer à manger, un appétit féroce se réveillant à chacune de mes bouchées. J'avais l'impression de revivre. Ma mère se réveilla peu de temps après, retirant son bandeau avant de m'examiner, elle avait l'air inquiète. J'en baissais les yeux, consciente d'avoir était une source d'angoisse pour elle ces derniers jours… Elle était même venue me chercher elle-même. Mais avant que je n'eus le temps d'ouvrir la bouche pour m'excuser, elle prit la parole, d'une voix autoritaire, me demandant ce que je lui avais dit avant de m'endormir. Je relevai les yeux, heureuse qu'elle ne revienne pas sur ce soucis que je lui avais causé tout en ignorant son ton peu ordinaire.

- « J'aimerais passé la soirée avec vous mère. Les récents éventrements que j'ai vécus nous ont donnée plus à partager que ce que l'on avait déjà jusqu'à lors. » Répondis-je immédiatement d'une voix calme, avant de continuais en esquissant un sourire franc. « Je me sens si fière de vous ressembler davantage. »

Mère esquissa un faible sourire, avant de m'annonçait que je pouvais me joindre à elle ce soir, suite à quoi, elle partit ensuite passer des coups de fils et je ne l'ai pas revu jusqu'à l'atterrissage de l'avion. De mon côté, je ne vis pas le temps passer, mon cœur battait la chamade, j'allais passer un moment privilégié avec ma mère. J'allais pouvoir lui montrer à quel point nous sommes proches. Il me suffisait de faire comme elle, de laisser ma colère l'emporter, de frapper et de blesser. Il n'y avait rien de plus simple… Je serais bientôt plus proche de la femme qui m'a sauvé que je ne l'ai jamais été. J'en tremblais de plaisir.

Une fois arrivée au Japon, ma mère et moi avons pris un taxi. J'avais envie de lui parler, d'en savoir plus sur elle et la facette de sa personnalité que j'allais découvrir. Quand l'a-t-elle fait la première fois ? Avec qui ? Pourquoi le faisait-elle exactement tous les jeudis soirs ? Des milliers de questions taraudaient mon esprit, mais je n'en formulai aucune. Le visage sérieux que ma mère affichait avait comme soudé mes lèvres entre elles. Était-elle comme cela à chaque fois qu'elle allait torturer quelqu'un ? Je ne pouvais pas vraiment le savoir. Le silence se rompu seulement lorsqu'elle prit la parole. On était alors arrivé devant un entrepôt, la zone était déserte et crasseuse. Je reconnue immédiatement l'endroit, c'est à cet endroit que mère m'a rencontré. Mon cœur se serra à cette pensée, je n'étais jamais revenue à cet endroit depuis.

- « Andréa, je ne crois pas que tu te sois "rapprochée de moi". Je ne penses pas non plus que tu le pourras un jour. Je sais que tu es perdue, mais il est temps que tu vois les choses en face. Tu ne peux pas être comme moi. »

Elle marqua alors une pause dans son discours. De mon côté, j'avais l'impression que ma tête allait exploser. C'était quoi ça ?! En quoi étions je pourrais pas me rapprochée d’elle ? Être comme elle est mon rêve le plus cher. Et puis je n'ai jamais été perdue, ou du moins, jamais depuis que je la connais. Le chemin que j'ai à suivre est tout tracé et c'est le sien. Je le sais depuis le jour où elle m'a recueilli. Ses paroles n'avaient aucun sens. Elle m'a façonné à son image, elle n'a pas le droit de m'abandonner.

Pas elle.

Ma mère détourna alors le regard, avant de reprendre d'une voix presque arrachée, si basse que je n'en compris pas tous les mots.

- « Je ne pense pas que tu puisses comprendre [...]* je ne vois pas d'autre solution que de te mettre en face avec la vérité [...]. »

Qu'est ce qu'elle voulait dire ? Pourquoi serait incapable de comprendre ? Il n'y avait qu'une de ses affirmations que je comprenais à présent : je suis perdue. Avait-elle soudain honte de moi ? Cette question résonna en moi tandis que ma mère rentrait dans l'entrepôt. Je la suivai lentement, sonnée par sa déclaration. Ma mère n'a jamais eu honte de moi, jamais, même durant les moments les plus embarrassant de ma vie. Alors pourquoi maintenant ? Elle alluma la lumière, dévoilant le lieu de notre rencontre. Il était identique à autrefois. Les débris laissaient à l'abandon au fond du bâtiment, cette couche de poussière, ces chaînes suspendues aux poutres. C'était avec celles-ci qu'on m'avait attachées, juste au milieu de la pièce : là où se trouver désormais quelqu'un d'autre.

Les cheveux blancs, bâillonnée, les yeux bandés et un serre-tête noir sur la tête, une jeune femme se trouver là, habiller d'une petite robe noir. C'était Sofia ? Non, même de loin, j'arrivais à distinguer des différences notables, son teins de peau était légèrement plus foncé et son visage était un peu plus bouffie. La ressemblance était pourtant là, au point que j'eus hésité une fraction de seconde. Je me tournai alors vers ma mère, attendant des explications. Elle s'était assise dans un coin, la tête baissée. Tout ce qu’elle faisait, c’était me regarder.
*
Dialogue entier (spoil):

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Perdue et sans repère [Solo] [+18 : Violence] EmptyJeu 28 Déc - 18:00
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Perdue et sans repére

Mon regard se fixa sur ma mère, espérant des indications. Elle ne broncha pas, stoïque comme le marbre. Elle attendait que je fasse quelque chose, toute cette mise en scène n'avait qu'un seul objectif, me mettre à l'épreuve. J'avais l'impression que le monde s'écroulait sous mes pieds, je serrai les poings, fermant les yeux aussi fort que je le pouvais. J'allais me réveiller, c'est simplement un cauchemar. Ma mère ne doutait de moi, elle ne pensait pas que je pourrai devenir comme elle : jamais. Pourquoi cela arrivée tout d'un coup ? Elle qui ne doutait jamais de moi, moi qui n'avais jamais été aussi proche d'elle. Pourquoi ai-je soudain perdu sa confiance ? Je n'ai jamais rien fait de mal, tout ce que j'ai fait, tout ce que j'ai entrepris, c'est pour elle. Tout. Serrant mes poings plus que jamais, ce qu'il restait de mes ongles me griffa alors la paume de la main.

Mensonge, cette douleur ne pouvait pas être vrai. J’allais me réveiller… me réveiller…

Non, je me mens à moi-même. Cette douleur était vraie, cette épreuve était vraie, ma mère doutait de moi car je n'avais pas tout fait pour elle… L'île m'avait changé : les cours que j'y ai eus, ma rencontre avec Emiko, ma volonté d'aider les hybrides. J'avais perdu mon temps, je n'ai rien accompli pour ma mère : aucune recherche n'était en cours, aucun scientifique ne travaillait pour moi. C'était comme si j'avais abandonné l'objectif que je m'étais fixée, comme si je l'avais abandonné elle. Mais il n'était pas trop tard, il n'était pas trop tard pour réparer les choses. Il était encore temps de laisser tomber ces distractions inutiles. J'ouvrai lentement les yeux, Sofia était toujours devant moi, attachée. C'était elle le plus grand danger, elle qui me séparait le plus de ma mère. C'était elle l'épreuve.

Je m'avançais vers elle, mes talons raisonnant dans l'entrepôt à chacun de mes pas. À chaque mètre parcouru mes convictions étaient plus forte : Sofia était un obstacle entre moi et ma mère, ma mère représentait tout pour moi, ce n'était qu'un obstacle à abattre, une saloperie qui avait osé faire douter mère de moi, un déchet qui méritait de souffrir. Je m'arrêtai à moins d'un pas d'elle, prenant le temps de l'examiner. Ce n'était pas Sofia, elle n'avait rien à voir, mais cela n'avait aucune importance, aucune pour l'épreuve, aucune pour ma mère et aucune pour moi. Il ne s'agissait que de montrer ma fidélité. Cette pauvre chose en face de moi tremblait de tous ses membres, sa respiration était haletante, son visage pale de terreur. À côté d'elle se trouvait une petite table en acier où était disposé plusieurs outils : un scalpel, un briquer, une pince, un marteau ainsi que de multiple seringues d'adrénaline. Un sourire s'esquissa sur mon visage, finalement mère avait été bien gentille de me laisser une épreuve aussi facile. D'un geste franc, j'imprimai le revers de ma main sur le visage de Sofia.

Le corps enchaîna se crispa, étranglant un cri derrière son bâillon. Un instant, j'eus presque l'impression d'en ressentir la douleur, mais ce n'était que le début. D'un coup sec, j'enfonçais mon poing dans son abdomen. Son corps se plaqua contre la poutre, incapable de faire le moindre geste défensif. Ce sentiment de puissance, c'est cela que mère doit ressentir : c'était si simple. Un sourire sadique imprimée sur mon visage, j'attrapais Sofia par le cou d'une main, tandis que l'autre frappait son visage poing serré. Ce n'était plus une épreuve, c'était un cadeau : ma vengeance. Au premier coup, je sentis son nez se tordre sous mes doigts : c'était pour s'être mis entre mère et moi. Au deuxième, j'enfonçais sa pommette droite : pour avoir pris une place dans ma vie. Au troisième, l'une de mes phalanges s'enfonça dans son œil : puis m'avoir abandonné. Deux autres coups suivirent avant que je le la laisse reprendre son souffle, l'un car elle l'avait bien cherché et l'autre car c'est tout ce qu'elle méritait.

Lorsqu'elle pu enfin respirait son visage était devenue violacé, des larmes coulant sous son bandeau, sa respiration était devenue sanglot. Je me souvenais avoir vécu ça : cet enfer. Il était clair que c'était la première fois qu'on la traitait ainsi. Mes mains se relâchèrent, cessant un instant d'être une arme avant que je ne revienne à moi. Ce n'était pas fini, ma mère ne me pardonnera que lorsque je lui aurais prouver à quelle point nous sommes semblables. Ces larmes, je ne voulais pas les voir. D'un geste lent, j'attrapai le briquet qui se trouvait sur la table, l'allumant avant de relever le bandeau de Sofia d'un côté, la laissant observer la flamme s'approcher de son œil. Elle se mit à se débattre plus fort que jamais, s'étouffant presque dans les cris qu'elle lançait. Mais ces larmes se dressaient entre moi et mère, elles devaient disparaitre. Je n'arrêtai pas mon geste, séchant une à une les larmes qu'elle avait versé, brûlant son œil par la même occasion avant d'arrêter le feu. Je remis alors le bandeau à son état d'origine, balayant les larmes qui restaient sur son autre joue du bout des doigts avant de venir lui proposer un marché.

- « Tu es une grande fille, non ? Promets-moi de ne plus pleurer et je n’utiliserai plus le briquet. » Mes paroles eurent un effet immédiat, elle sanglota une dernière fois et acquiesça. « Bien, nous pouvons commencer alors. »

Elle se raidit instantanément, de mon côté, je lançai un regard furtif en direction de ma mère : elle n'avait pas bougé d'un mini-mètre. Voulait-elle que j'utilise tous les ustensiles qu'elle m'avait laissés ? Je n'avais tiré aucune joie à brûler son œil, l'odeur m'écœurait, son visage m'écœurait, la main qui avait fait ça m'écœurait. Je tremblai de dégoût, c'est moi qui avais fait ça ? L'épreuve ne m'amusait plus du tout, j'étais devenue un monstre. Mes yeux se braquèrent sur le sol, j'aurais pu juste la laisser pleurer… J'aurais du, pourquoi en ai-je été incapable ? Je pris une profonde inspiration, la réponse pouvait attendre. Ma mère était là, à me regarder : je ne pouvais pas la décevoir. Essayant de sembler aussi déterminé qu'auparavant, j'attrapai le marteau frappant dans ses côtes, brisant ensuite ses doigts contre la poutre. Chaque coup était une torture, la douleur s'étouffant dans sa voix tandis qu'elle maintenait ses larmes. Chaque coup me détruisait. Ai-je le droit d'en faire autant pour ma mère ? Oui, c'est elle qui m'a donné la vie.

Je finis par lâcher le marteau qui s'écrasa sur le sol, la pauvre n'était plus qu'à moitié consciente, j'enfonçai alors une seringue dans son cou. Quitte a la torturé, il fallait que ce soit bien, il fallait que mère soit fière, sinon elle souffrait pour rien. Ce fut alors le tour de la pince, j'avais déjà vu des gens arrachaient des ongles avec… Alors j'en fis autant, tachant de n'en oublier aucun. Il lui fallut deux autres injections pour rester éveiller. Mon visage devint inexpressif, j'avais l'impression d'avoir perdu mon âme jusqu'à ce que je vois une larme couler le long de sa joue. Une seule, une toute petite… Mère avait dû entendre mes menaces tout à l'heure… Je devais les appliquer… Mais elle ne pouvait pas voir une si petite larme d'où elle était. Je serrai les poings, profitant de l'instant où je pris le scalpel pour cacher son visage et essuyer ses pleurs. Mère ne bougea pas, elle n'avait rien vu.

J'avais le dernier outil en main et avec lui, l'espoir de finir cela au plus vite. Mes gestes furent rapide, le plus bref possible. J'écorchai ses bras et son visage, un sourire faux sur le mien, proclamant que je faisais ça par vengeance de la manière la plus convaincante que je trouvais. Tout ça était faux, ce n'était pas moi. Jamais je ne voudrais être ainsi. J'espérai sincèrement que ma mère ne me fasse jamais revivre ça un jour. J'espérai être puni pour l'avoir fait. J'espérai pouvoir me battre pour un pardon. J'espérai également ne pas avoir fait cela pour rien. Lorsque je lâchai le scalpel et me retourna vers ma mère, je priai pour voir un sourire. Son visage était digne d'un enterrement, elle se contenta de faire glisser son pouce sous sa gorge. J'allais devoir tuer.

Je me retournai immédiatement, incapable de maintenir mon sourire devant ma mère une seconde de plus. Je ne pouvais pas, j'en étais incapable. Une personne aussi forte qu'elle ne méritait pas de mourir, une personne comme elle méritait cent fois plus de vivre que moi. Je regardai ses chaînes, elles tenaient grâce à un cadenas dont la clef se trouver sur la table métallique. Si je la libérai, il lui restait peut-être une chance, infime, mais une chance… Ma mère pouvait me détester, mais je ne la tuerais pas. Je coupai son bâillon à l'aide du scalpel avant de lui demander si elle voulait vivre, elle répondit instantanément « oui ». Je ne pu m'empêcher de sourire, cette femme était si forte ! Je me jetai sur la table en afin d'attraper la clef. Mère cria alors mon nom, m'ordonnant d'attendre, mais mon choix était fait, une main sur le cadenas, l'autre tenant la clef, j'allai offrir à cette fille ce qu'elle mérite : la vie et la liberté. Mère m'ordonna à nouveau d'arrêter… C'était impossible, la seule haine que j'éprouvais désormais, c'était contre elle.

- « Non ! Elle mérite de vivre. Je ne serai jamais comme toi, je ne le serai jamais parce que tu es un monstre. »

La jeune femme était libre, enfin. Je fermai les yeux, soulager, elle allait courir vers la sortie, trouver quelqu'un et être emmenée dans un hôpital, elle allait pouvoir vivre. Je soupirai de soulagement avant d'ouvrir les yeux, ma mère criant encore mon nom. Je découvris alors la jeune femme en face de moi, le scalpel à la main. Pourquoi n'était-elle pas partie ? Sous la panique, je fis un pas de recul, trébuchant et heurtant le béton de plein fouet. Ma vision se troubla tandis que je l'entendais m'insulter, elle allait me tuer… Et moi, j'allais perdre connaissance. Tombant sur moi, elle enfonça le scalpel dans mon ventre. Je fermai les yeux, c'était fini.

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Perdue et sans repère [Solo] [+18 : Violence] EmptyJeu 28 Déc - 23:12
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Perdue et sans repére

De la lumière. J'ouvrai les yeux, il y avait une fenêtre en face de moi. On pouvait y voir un vieux chêne recouvert de neige sur lequel des oiseaux avait trouvé refuge. C'était silencieux, calme. Une sensation de bien-être parcourait mon corps, comme si j'étais enveloppée de coton. J'étais dans une chambre, allongée dans un lit. C'est à cet endroit que j'ai grandi lorsque mère m'a recueilli. Je me retournai, découvrant le visage de ma mère, dormant à mon chevet : elle dormait, souriante. J'avais l'impression d'avoir remonté le temps, comme si elle ne m'avait jamais renié, jamais mis à l'épreuve. Comme si j'étais revenue à la plus belle période de ma vie. Je devais être morte et ceci est le paradis. Un souvenir amer revint à la surface, les blessures que j'avais infligées, l'œil que j'avais brûlé… Suis-je au bon endroit ? Je ne méritais pas ça, pas après ce que je venais de faire. Je tentai de me lever, arrêtai brusquement par une douleur aiguë au niveau des abdominaux. Ma blessure ? Je jetai un œil sous les draps, découvrant que mon torse était bandé. J'avais gardé cette blessure en signe de rédemption ? Comment aurais-je pu survivre ? Non, j'étais forcément mort… J'avais désobéis à mère directement, j'avais refusé de commettre un meurtre, j-je… Je l'ai même traité de monstre. Elle ne pouvait pas être à mon chevet, encore moins en souriant.

Glissant sous les draps, je m'approchai de ma mère, l'examinant en détail. Elle ne paraissait pas plus jeune, juste un peu plus détendue. Je n'avais donc pas remonté le temps. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Mère m'avait donc pardonné ? Elle avait pourtant raison, je ne serai jamais comme elle, j'en suis incapable. J'avais échoué. Tout cela n'avait aucun sens. C'est comme si tout ce que j'avais entrepris jusqu'alors n'avais aucune utilité. Elle devait m'en vouloir, c'était obligé… C'est peut-être car j'ai failli perdre la vie qu'elle a reconsidérée la chose ? Mais qu'y avait-il a reconsidéré ? J'étais sa seule fille, celle qui a pour unique mission de lui hériter. Hors, je ne partage pas son sang et maintenant, je suis aussi incapable de lui ressembler. Je ne suis qu'un échec pour elle. Quant à moi, si je ne suis plus digne d'être sa fille… Je ne suis plus personne. Cette seule pensée me mit en pleurs, la personne à mon chevet avait beau être un monstre, elle m'avait sauvé, m'avait donnée la vie. Je veux rester à ses côtés, pouvoir être sa fierté, c'est mon devoir que de la rendre heureuse et pourtant, je ne regrettai pas un instant d'avoir sauvé la vie de cette fille. Je suis lamentable.

Au milieu de mes pleurs, je sentis une main se poser sur mon front, celle de mère. Mes sanglots repartir de plus belle, répétant que j’étais désolée, encore et encore tout en sachant que cela ne changeait rien. Mère quant à elle me caressa les cheveux, lentement, doucement, comme pour m’apaiser. Elle répéta se geste plusieurs fois jusqu’à ce que mes larmes se calme. Elle était trop gentille avec moi, voilà ce que j’en pensais. Elle posa alors les lèvres sur ma tempe, soufflant à mon esprit dans un murmure.

- « Tu n'as pas à t'excuser Andréa, tout ce que tu as fait était pour le mieux. Tout ce que tu as fait, tu l'as fait de ton mieux. Je suis désolée de t'avoir fait subir tout cela, tout est ma faute. Et tu as raison, je suis un monstre, quelqu'un d'abominable et je le sais. Je sais aussi que j'ai la plus douce des enfants. Je suis si fière de toi Andréa, tu es la plus belle chose qu'il soit arrivé dans ma vie. »

Je me berçais de ses paroles, bien que j’étais incapable de comprendre la situation. Si ma mère disait que je n’avais plus à m’excuser : je la croyais. Si ma mère disait qu’elle était fière de moi : je la croyais. Au fond, c’était tout ce qui importait, je rendais mère heureuse, bien que je ne savais pas comment. J’étais de nouveau calme, bien que je me sentais le devoir de corriger certaines de ses paroles.

- « Je n'aurais jamais du vous traiter de monstre mère. Vous m'avez donnée la vie, vous avez veillée à mon bonheur. Jamais je n'aurais du vous appeler ainsi. »

Mère fixa mes yeux un long moment d'un sourire presque angélique avant de me remercier d'être sa douceur. Puis doucement, elle s'éloigna de moi, allant chercher le docteur qui se chargeait de moi. Je restai immobile jusqu'à leur retour, incapable d'aligner une pensée par moi-même, de comprendre pourquoi mère me disait tout cela. J'étais juste heureuse qu'elle continue de m'aimer. J'avais mille et une question à lui poser pour réussir à savoir ce que j'avais à faire, ce qu'elle attendait encore de moi, mais ces questions pouvaient attendre. J'avais besoin de comprendre comment j'étais en vie, comment va la jeune fille… Celle que j'ai tant blessé. Cette question m'échappa d'ailleurs directement lorsque je vis la blouse blanche franchir le seuil de ma chambre.

- « Docteur, comment va la jeune fille habillait en robe noire ?… Vous pensez qu’elle pourra vivre normalement à nouveau ? »

Il me regarda d'un air septique, comme si j'avais dit une absurdité. Mère toussa, proclamant qu'il était finalement trop tôt pour une auscultation. Le docteur se retira alors sans poser de question, mère referma la porte derrière lui avant de se tourner vers moi.

- « J'aurais dû savoir que tu préférais des réponses avant de penser à ta santé. » Dit-elle en esquissant un large sourire, qui s'éteint à la fin de sa phrase. « Il y avait un sniper embusqué au cas où tu ne fasses n'importe quoi. Lorsqu'elle t'est tombé dessus et t'a blessée, elle était déjà morte. De toute manière, il s'agissait d'une escroqueuse locale qui avait essayé de doubler un grand groupe de yakuza. Elle n'aurait pas pu survivre bien longtemps avec ses moyens. » Clarifia-t-elle d'une voix neutre, comme si cela n'avait aucune importance avant de reprendre avec toute l'attention du monde. « Quant à ta blessure, il ne devrait pas y avoir de marque visible, cependant on devrait pouvoir la sentir en passant le doigt dessus. Une opération est déjà prévue une fois que tu auras fini de cicatriser afin de régler ce problème. »

Comme d'habitude, mère avait tout planifié, ne laissant aucune place au hasard. Je baissais les yeux, la vie de cette jeune fille n'avait aucune valeur pour mère, elle faisait simplement partie d'un plan. Elle qui s'était pourtant montrée si forte ne signifiait rien à ses yeux… Pourtant cela signifiait beaucoup aux miens. Elle n'aurait jamais pu s'en sortir seule, mais si on l'avait aidé, elle aurait sans doute pu vivre et à la place, nous l'avons juste enterré plus vite. De plus, sa vie avait un sens à mes yeux, c'est grâce à elle que je savais que jamais je ne pourrais être comme mère. L'idée qu'il ne puisse rien rester d'elle me déplaisait… Oui, une vie est trop importante pour qu'on ne l'efface ainsi. Décidée, je pris la parole, d'un ton ferme que ma mère ne me connaissait pas.

- « Je n'effacerai pas cette cicatrise. Cette femme a donné sa vie pour me l'infliger, je n'irai pas à ton opération. »

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Perdue et sans repère [Solo] [+18 : Violence] EmptySam 30 Déc - 18:15
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Perdue et sans repére

Ma mère me dévisagea, stupéfaite de mon initiative. C'était la première fois où je lui tenais tête, enfin la deuxième après les événements dans l'entrepôt. Je soutenais son regard sans vraiment savoir ce qui motivait mes actions. D'habitude, j'essayais de tout faire pour elle : pour lui ressembler. Cela n'avait peut-être plus grand sens aujourd'hui. Pour être honnête, je ne savais plus comment agir si l'on m'enlevait mon objectif. Cette rébellion, c'était à l'opposé de tout cela, comme si la seule solution que j'avais trouvé pour garder des repère c'était d'aller l'encontre des précédents. C'était stupide, non ? Je n'allais pas briser les espérances de ma mère et la relation que j'avais pour elle comme ça. Il fallait que je reste à ma place, si mère voulait que cette cicatrice disparaisse, ma volonté n'avait pas à s'y opposer. Je baissais les yeux, ouvrant la bouche afin de m'excuser de mon impolitesse et de revenir sur ma parole lorsque j'entendis ma mère éclatait de rire. Je relevais le visage, regardant mère avec des yeux ronds. J ‘étais pourtant sérieuse, je voulais garder cette cicatrice, j'étais contre elle, comment est-ce que cela pouvait l'amuser ? Je ne savais plus quoi pensait il y a cinq minutes, désormais j'étais de nouveau perdue. Je fixais ma mère, incrédule, attendant que celle-ci reprenne son calme pour m'expliquer la situation.

- « Ma chérie » S’exclama-t-elle en essayant de reprendre son calme, ce qu’elle parvînt finalement à faire. « Deux ans que je te connais et que j’attends que tu exprimes ce que tu souhaites et tu t’ouvres d’un coup, comme si c’était devenu naturelle. Moi qui pensais devoir expliquer mes actions toutes la journée, tu m’as prise au dépourvue. »

Elle attendant que je lui tienne tête ? Que j'exprime ce que je souhaite ? C'est exactement ce que j'attendais de Sofia avant qu'elle ne s'en aille… Normal, les attentes que j'avais de Sofia s'étaient calquées sur celles qu'elle avait de moi. Alors pourquoi ai-je la sensation que ma mère avait de nouvelles attentes à mon égard ? Peut-être car car les libertés qu'elle me donnait me suffisaient, que je ne me jugeai pas digne de lui en demander davantage. Peut-être car elle n'a jamais laissé sous-entendre que j'avais le droit à plus que cela. Elle avait toujours eu l'air heureuse que j'accepte tout ce qu'elle m'offrait, que je ne donne mon opinion que lorsqu'elle le souhaitait. Il y avait beaucoup trop d'incohérence. Pourquoi ne pas m'avoir fait part de cette volonté avant ? Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour me la révéler ? Mais surtout, si elle n'attendait rien d'autre que ma liberté : mentale et physique, pourquoi m'avoir adopté moi ? Non, j'avais beaucoup trop de questions pour me passer de ses explications. J'inspirai profondément, faisait le vide dans ma tête avant de reprendre d'une voix calme.

- « Je crois, mère, que vous me devez tout de même quelques explications. Si vous ne vouliez pas que je cherche à vous ressembler, pourquoi ne pas m'en avoir fait part avant ? Pourquoi ne pas m'avoir dit de vous parler librement avant ?… Et pourquoi m'avoir adopté moi si vous n'avez aucune attente particulière ? »

Bien que j'eus repris mon calme juste avant de la questionner, ma voix se brisa sur la dernière question. Jamais l'on avait abordé le sujet de mon adoption. Elle m'avait adopté, c'était suffisant et je n'avais jamais jugé nécessaire de l'importuné en lui demandant les raisons. Il me suffisait simplement de m'en montrer digne, de faire tout ce que je peux pour la rendre heureuse. Plus j'en faisais et moins j'avais à me poser cette question. Pourtant, j'en avais besoin de cette réponse, tellement que je m'en étais moi-même forgé une : elle voulait une héritière, elle voulait quelqu'un comme elle. J'étais convaincue de bien faire, mais ce n'était qu'une chimère derrière laquelle je me cachai. La vérité c'est que j'aurais du posé cette question il y a bien longtemps, mais chaque journée sans la rendait plus effrayante : et si elle n'attendait rien de moi, si je n'avais aucun moyen de la remercier… Si au fond la vie qu'elle m'offrait ne représentait rien, que je n'avais pas plus de valeur que lorsque j'étais au fond du trou… Je dévisageai ma mère, priant intérieurement qu'elle ait de plus grand projet pour moi, que je n'étais pas juste un bibelot de plus à sa collection, que je pouvais aspirer à quelque chose.

- « Et bien, cela fait beaucoup de questions d'un coup. Je pense que le plus simple et de reprendre depuis le début. » Souffla-t-elle, résignée à tout me dire. « Lorsque je t'ai rencontré, un sentiment de solitude m'avait envahi depuis déjà un long moment. J'avais fini par renoncer à être proche de quelqu'un, une facette de ma personnalité m'empêchant de m'investir vraiment avec quiconque. Je suis un monstre après tout.. » Je levai alors la main pour la reprendre, mais elle me stoppa avant que je n'ouvre la bouche. Visiblement, c'était son discours et je n'avais pas à l'interrompre. « … La solitude me semblait un tribut simple à payer pour ce que je fais. Le plus dur était de renoncer à avoir un enfant, j'en voulais un, plus que tout, mais je ne voulais pas qu'il devienne comme moi : seul. C'est alors que je t'ai rencontré, tu étais si faible, tu avais été traîné plus bas que terre et je te frappai, encore et encore. Des gens j'en ai torturé, bien plus que tu ne l'imagines, mais tu es la seule à ne pas avoir montrer un seul geste belliqueux à mon encontre. À tel point que je me suis demandée si cela servait à quelque chose de te frapper, je t'ai alors parlé… Chose que je ne fais pas d'habitude dans ces circonstances et ça a été comme une évidence. Tu es mon ange : la seule personne sur Terre qui ne me condamnera pas, celui qu'on m'a envoyé pour m'accompagner. »

Mère marqua alors une pause dans son récit, chose dont je la remerciai. Il allait me falloir du temps pour assimiler cette information. Son ange ? J'étais fière que mère ait une telle estime de moi, mais cela n'avait aucun sens. J'avais juste renoncé à me rebellé à cette époque, juste accepter ce qu'il m'arrivait et puis par rapport à ce que j'avais vécu elle ne m'avait pas fait grand-chose. J'hésitais alors à la corriger avant de voir le regard qu'elle portait sur moi. Ses yeux brillaient de mille feux, jamais elle ne m'avait regardé ainsi, j'étais incapable de décevoir l'attente qu'elle avait de moi. Si je devais être son ange, je le serai. Je préférai de loin cette figure à celle de bourreau. Je lui répondis d'un sourire et elle continua.

- « Tu étais la plus belle chose que j'ai rencontré, un exemple de pureté. La preuve m'en a été lorsque je t'ai adopté… Tu m'as aimée… si vite… tu n'as jamais essayé de m'abandonner, me laisser dans la solitude dans laquelle j'avais été. » La voix de mère s'étouffa dans un sanglot, une larme coulant sur sa joue avant de reprendre contenance. « Mais en t'adoptant, j'ai compris plus tard que je t'avais aussi corrompu. Je voyais ta pureté s'enfuir à chacune de nos rencontres, comme si tu absorbais une partie de mon mal. J'avais l'impression de briser la chose la plus précieuse que j'avais. Que malgré ta pureté naturelle tu allais aussi finir seule. J'aurais dû arrêter ça, te dire de ne pas devenir comme moi… Mais j'avais peur qu'en le faisant tu ne disparaisses… L'admiration que tu avais pour moi semblait être la seule chose qui te retenait, je ne voulais plus te montrer mon mauvais jour, plus jamais. J'ai alors nourri ton admiration jusqu'à être sûre que tu ne m'abandonnes pas… Puis lorsque j'ai senti que j'allai trop loin, je t'ai laissé aller sur cette île : Togi. Chose que j'ai fait trop tard visiblement. Ce que j'ai fait à l'entrepôt… C'était juste un plan de secours fait un l'improviste. »

Je baissai les yeux, je savais que mère m'aimait, mais je ne l'avais jamais vu pleurer, jamais elle ne m'avait fait par de ses émotions ainsi. J'étais partagée entre ma fierté et la tristesse qu'elle dégageait. Tout ce qu'elle me disait, c'était nouveau pour moi. Jamais je n'aurais pensé qu'elle puisse avoir peur de la solitude, qu'elle craigne de me perdre. Elle avait beau me dévoiler son aspect « monstrueux », elle se présentait à moi avec un visage plus humain. S'en me posait la moindre question, je l'ai pris dans mes bras.

- « Mère, je suis là et je ne vous abandonnerai pas. Je suis désolée, je n'avais jamais pensé que vous aviez de telle sentiment… Vous semblez si sûre de vous en permanence. » Commençai-je avant de me blottir contre son épaule, fermant les yeux. « Vous m'avez donné la vie dont je rêvais, vous m'avez rendu heureuse. Je t'aime maman. »

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Perdue et sans repère [Solo] [+18 : Violence] EmptyMar 2 Jan - 19:02
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Perdue et sans repére

Suite aux longues déclarations de mère, l'on avait passé la soirée ensemble à parler de tout et de rien. Il me fallut ensuite deux jours pour pouvoir me lever, suivant scrupuleusement les indications de mère, bien que je les savais eu supérieur à celles indiquées par le médecin. Mère quant à elle repartit au travail le lendemain, ne revenant que pendant les soirées où elle venait me voir une petite heure avant d'aller se reposer. Autrement dit, je passai énormément de temps seule, à pouvoir remettre en place mes pensées. Toute cette histoire m'avait fait mûrir quelque part, j'avais l'impression de voir les choses d'un angle nouveau. En fait, c'est comme si rien n'avait plus le même sens désormais. Je n'en voulais plus à Sofia, trouvant même la réaction que j'ai eue égoïste et puérile. Au fond, pour moi qui souhaitait sa liberté, c'était injuste de lui en vouloir d'avoir pris le choix de se séparer de moi. Les seules raisons rationnelles qui auraient pu me pousser à agir ainsi était le manque de recul et la volonté mal placé de reproduire le même schéma que mère en la sauvant. Bref rien de glorieux, j'avais juste été blessé dans mon orgueil. J'avais l'impression de mettre battu pour tant de choses inutiles, de mettre emportée pour rien si souvent. Pourtant, bien que la chimère que je poursuivais fut source de nombreux problèmes, celui-ci m'avait fait avancer. Sans elle, je n'aurais peut-être jamais été à la fac, ni rencontrer Emiko et Sofia. Leurs présences me manquaient, au point que l'envie de revenir sur Togi devenait de plus en plus présente. Mais comment pourrais-je annoncer ça à mère ?

J’avais réfléchi à cette question toute la journée. Elle m’avait elle-même avouait qu’elle voulait que je lui fasses par de mes souhait. Mais d’un autre côté, je lui avais promis de ne jamais l’abandonné il n’y a même pas trois jours. En voulant repartir à Togi, j’avais l’impression de trahir cette promesse. Pourtant, vivre aux crochets de ma mère, attendant son retour pour ne la voir qu’un si ref instant m’avait fait réaliser que je ne me sentait pas à ma place. Mes amis étaient là-bas, tout ce qui me tenait à cœur était là-bas… sauf mère. J’avais l’impression de devoir choisir entre ma vie et elle. Jamais je ne voudrais l’abandonné, c’était clair, évident et pourtant il était tout aussi évident que je ne pouvait pas continuer à vivre comme cela. Je devais lui dire, mais je ne savais pas comment. Cette nouvelle allait sûrement la blesser et je ne voulais pas qu’elle doute des sentiments que j’ai pour elle.

Le soir arrivait à grand pas et je ne voyais pas d'autres compromis que de demander à mère si elle voulait s'installer là-bas avec moi. J'en connaissais malheureusement déjà la réponse, cette conversation était vouée à la blesser. Je décidai donc de ne pas aborder le sujet durant la soirée, rien ne m'empêcher de continuer de trouver une manière plus élégante de lui dire demain. C'est donc en toute convivialité que l'on mangea ensemble. Elle me parla de son travail, de l'homme qu'elle avait viré car il avait osé la dévisager, de l'extension fleurissante de l'entreprise en Europe et je l'écoutais attentivement, souriant lorsqu'elle faisait une blague sans vraiment réussir à profiter du moment présent. Mère s'en rendit rapidement compte, commençant s'inquiétait de ma santé, me demandant si j'avais fait une montée de fièvre. Lorsqu'elle comprit que ce n'était rien de s'y grave, elle dû se dire que c'était juste une baisse de moral, continuant la soirée un instant avant de l'arrêter à nouveau. Elle me regarda alors avec les mêmes yeux que lorsqu'elle m'appela pour la première fois son ange. Je baissai alors rapidement les yeux : honteuse de vouloir partir. Je l'entendis poser ses couverts avant de prendre la parole.

- « Cette île te manque ? » demanda-t-elle simplement.

Elle avait trouvé si facilement… J'enfonçais mon visage dans mes épaules, me rappelant tous les dialogues que je m'étais imaginé… Jamais elle ne voudrait… Je finis par secouer la tête au bord des larmes, je préférai vivre avec elle plutôt que de la blesser.

- « Je croyais qu'il n'était plus nécessaire que l'on se mente, Andréa. » Dit-elle d'un ton soudain sérieux, me faisant sursauter, avant de reprendre d'une voix aussi douce que d'habitude. « Je ne suis pas stupide, je me doute que tu dois t'ennuyer ici toute la journée, que tes amis te manquent et que ma rare compagnie ne peut pas remplacer tout cela. Je croyais cependant que l'on avait résolu ce problème il y a trois jours : tu n'as pas a te sacrifier pour moi. Tu es ma fille et je veux que tu vives. Je te demande juste de penser à moi de temps à autre et pourquoi pas de prendre l'avion pour me voir si tu en as envie, d'accord ? »


Je redressais les yeux, stupéfaite de la situation. Elle me laissait partir ? Sans même que je n'ai à le demander et alors qu'elle allait être si seule ! De son côté, elle esquissait une sorte de sourire, une pointe de tristesse dans le regard. Elle était sérieuse, comme si la promesse que je lui avais faite ne comptait pas. Déglutissant un instant, je finis par lui répondre

- « Mais mère… Et la promesse que je vous ai faites, de ne jamais vous abandonnez ? Je ne veux pas vous laisser seule, ça avait l'air de tellement vous peser. »

- « Toi, tu ne te sens pas seule loin de tes amis ? » Me répondit-elle aussitôt. « J'ai de quoi m'occuper ici et je ne doute pas un instant que tu ne veuilles m'abandonner… Tu as largement prouvé à quel point tu tenais à moi. Rien ne m'empêche de venir te voir si jamais tu me manques, n'est-ce pas ? » Demanda-t-elle avec un clin d'œil.

- « Non mère, je me ferai un plaisir de vous montrer l'île si vous décidez de venir. » Conclus-je d'un large sourire.


Mère claqua alors des doigts et une serveuse arriva, elle lui demanda de faire préparer l'avion pour demain matin avant de ne reprendre la soirée : racontant la fin de sa journée. On mangea alors comme d'habitude, discutant de tout et de rien avant d'aller se coucher. Elle me prit alors dans ses bras en me souhaitant un bon voyage avant d'aller se coucher. Je l'imitai, me rendant compte que notre relation était devenue bien plus maternel qu'elle ne l'avait jamais été. Le lendemain je fus réveiller par une servante qui avait déjà fait mes valises et m'indiquait qu'il était temps de me lever pour prendre l'avion, la nuit régnait encore. Je descendis et vu mère m'attendre dans une voiture, comprenant alors qu'elle m'avait réveillée sitôt pour qu'elle puisse m'accompagner jusqu'au décollage avant qu'elle n'ait à aller travailler. Cette idée me fit sourire, elle semblait tellement plus humaine désormais… Une heure plus tard, j'étais dans le ciel en direction de Togi, ma mère me manquant plus que jamais.

~FIN~

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