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 Quand le passé ressurgit

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 32
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Quand le passé ressurgit EmptyVen 17 Nov - 23:54
Constantine Meyer
La voiture était toujours garée au même endroit, dans les rues commerçantes. Le trajet jusqu’à la maison fut très silencieux et il me rappela le jour où j’avais récupéré Sofia juste après l’enterrement de Roy. Un mélange d’appréhension et de tristesse planait dans l’air, c’était presque palpable. Je voulais dire quelque chose, n’importe quoi pour détendre l’atmosphère mais je n’y arrivais pas. Je m’enfermai donc dans mes réflexions jusqu’à l’arrivée à l’appartement. Le soleil se couchait, la nuit n’allait pas tarder à tomber. Il faisait assez sombre pour que je puisse enlever le bandeau de Sofia. C’était devenu un espèce de rituel. Le soir, quand la lumière du jour faiblissait, je le lui retirais et le laissais sur la table de chevet, dans la chambre, pour qu’elle puisse le récupérer dès le lendemain matin en sortant du lit. Je fis donc comme d’habitude. Mais une fois ses yeux découverts, je restai face à elle pour l’observer. Elle baissait la tête en signe de soumission, comme si elle attendait une sentence.
A mon avis, elle se disait qu’elle n’aurait jamais dû enlever son collier. J’avais été très surpris par son comportement. Je ne pensais pas qu’elle réagirait si violemment. Pourtant, je finissais par la connaître. Peut-être ne la traitais-je pas assez durement comme le faisait parfois Roy. Je n’en avais pas envie. Tout comme avec Ikko, je ne voulais pas me considérer comme un maître, voir Sofia comme mon esclave. C’était juste… Sofia. Qui vivait sous le même toi que moi, qui mangeait, se promenait et dormait avec moi. Qui avait juré à Roy de me défendre contre n’importe quoi ou n’importe qui de nuisible. Qui m’avait juré de rendre ma vie meilleure, m’avait supplié de ne pas la quitter, de rester en vie pour elle. Je frissonnai en me remémorant ce souvenir. Puis, doucement, je la serrai contre moi, ne pris la parole qu’après un long moment de silence.


- Parle, demandai-je simplement, à voix basse.

Elle se sentirait sûrement mieux si elle disait tout haut ce qu’elle ressentait. D’ailleurs, en y pensant, j’étais persuadé auparavant qu’elle aurait encore plus de mal que moi à s’exprimer. Mais en vérité, elle parlait plutôt facilement. Je l’avais surtout remarqué depuis l’enterrement.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Quand le passé ressurgit EmptySam 18 Nov - 22:50
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
" C'est parce que je t'aime... "

Quand le passé resurgit
La porte de la voiture s'ouvrit, Sofia entra à l'intérieur pour s'attacher, tandis que Meyer se mit au volant. La clef, le contact, le moteur démarra. Le trajet était silencieux, le même silence pesant qu'à l'hôpital. A l'arrière de la voiture, sa main froissait nerveusement le tissu de sa robe, les lèvres pincées, elle n'osait pas regarder le rétroviseur de peur d'y croiser le regard de son maître. Le trajet, pourtant court, semblait durer une éternité pour la Chienne, ne sentant presque plus la douleur à son bras tant son cerveau était inondé par le doute et les questions. Plus ils s'approchèrent de leur appartement, plus son cœur battait fort dans sa poitrine, le moment fatidique approchant à grand pas. Un dernier coup d’œil par la fenêtre, pour reconnaître la ruelle, les arbres et enfin, le parking. Le contact coupé, la ceinture détachée, la porte ouverte. Elle descendit de la voiture pour suivre Meyer jusqu'à la porte. Comme d'habitude, le voisin épiait par la fenêtre, il avait reconnu le bruit de la voiture du fossoyeur. Le vieux grincheux croisa le regard de Sofia qui était encore en bas, les rideaux se fermèrent aussitôt dans un léger flottement.

Ils grimpèrent les marches, la Chienne pouvait entendre sa propre respiration résonner au plus profond d'elle, ignorant même le vieux voisin qui venait fouiner dans leur affaire en essayant de voir pourquoi son bras était plâtré. Peine perdue, Meyer entra dans l'appartement, puis Sofia, et ferma la porte sans prêter attention à ce fouineur. Comme à son habitude, elle retira ses bottes pour garder ses bas noirs et resta plantée au milieu du salon, n'osant plus bouger d'un poil. Meyer s'approcha d'elle pour lui retirer son bandeau, elle baissa aussitôt les yeux, évitant encore une fois son regard, en total soumission. Cette fois ci, il ne le déposa pas sur la table de chevet comme il le faisait toujours, non. Il le regarda dans sa main. la Chienne ne fit pas le moindre geste, totalement immobile. Celle-ci regarda le sol, voyant l'ombre de son Maître s'approcher... Le moment était enfin venu, le moment des explications...

Cependant, à sa plus grande surprise, il se contenta de la prendre dans ses bras pour la serrer en douceur contre lui. Elle ne savait pas comment réagir à ça, et, encore une fois, tout se bouscula dans sa tête. Il avait pourtant dit lui même que Sofia était également responsable, qu'elle n'avait pas réfléchit, alors... Simplement... Pourquoi ce geste attentionné? Sa gorge se noua aussitôt, les yeux humides. Elle ne méritait pas ça, elle avait désobéi, elle avait causée du tord à son Maître, elle avait mal agis, elle l'avait mis dans une situation délicate, elle n'avait pas su égayer sa journée, alors qu'il ne voulait pas faire les magasins... Elle avait simplement échouée sur toute la ligne.

"Parle".  Ca sonnait comme une ordre, même dit sur un ton doux, aux oreilles de Sofia. Elle écarquilla les yeux, le moment qu'elle redoutait arriva, elle devait parler. Le souffle saccadé, elle regarda droit devant elle, son bras toujours le long de son corps... Comment justifier son geste, son erreur ? Elle resta silencieuse un long moment, puis posa sa main contre le torse de Meyer pour le repousser doucement en arrière et se libérer de sa douce étreinte. Elle fit quelques pas en arrière, la tête toujours basse et, finalement, se laisser tomber à genoux, avant de plaquer son front contre le parquet, ses griffes venant gratter celui-ci.


"..." Aucun son ne sortait de sa bouche "..." A genoux, face contre terre

Ses lèvres s'ouvraient, pourtant, son regard fixe plongé sur le parquet, des gouttes de sueurs perlaient sur son front. Il ne faisaient pas chaud, pourtant, mais elle ne savait tout simplement pas comment gérer cette situation. Sofia n'était peut être pas du genre à afficher ses émotions, c'était vrai, dans un sens. Elle ne montrait rien à ses ennemis, rien aux inconnus. Mais elle n'avait aucun mal à s'exprimer en privé, avec les personnes proches d'elle, en qui elle avait confiance. Meyer en faisait parti, évidemment, mais cette situation était différente : Parler revenait à chercher des excuses, et ça, elle ne pouvait tout simplement pas le faire. Pourtant, l'ordre lui avait été donné. "Parle".  


"..." Toujours rien... ? Un long silence, encore... Puis... "... C'est parce que je t'aime, Meyer." Dit-elle enfin dans un long soupire libérateur "C'est mon rôle, de faire en sorte de te protéger, que personne ne te fasse du mal. J'ai rien à ajouter, j'ai retiré mon collier sans ton ordre, j'ai attaqué sans ton ordre. J'ai désobéi."

Ses yeux ne quittèrent pas le sol, ses tremblements avaient cessés. Elle ne s'excusa pas, car elle n'avait pas à le faire, elle avait tort et cela ni changeait rien. Elle se sentait soulagée d'un poids, quelque part, même si elle ne connaissait pas encore la réaction de Meyer, s'il allait ou non la punir. La punition ne lui faisait pas peur, en réalité, elle n'a jamais eu peur d'être punie. Sa seule et unique peur était toujours la même : Celle de décevoir son maître, de lire dans ses yeux la déception, le renie. Au plus profond d'elle, elle suppliait que pour cette fois-ci, ça ne sera pas le cas.
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 32
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Quand le passé ressurgit EmptyDim 19 Nov - 20:31
Constantine Meyer
Elle garda le silence un moment. Puis elle s’écarta de moi et recula, la tête baissée, n’osant pas croiser mon regard. A mon grand étonnement, elle se laissa tomber à genoux et s’abaissa jusqu’à ce que son front touche le sol. Cela me rappelait tellement le jour de l’enterrement que mon cœur se serra. Elle ne dit rien pendant encore un long moment, et je ne bougeai pas, attendant qu’elle se décide à me répondre.

- C’est parce que je t’aime, Meyer.

Je restai bouche bée. Avais-je bien entendu ? Avais-je bien compris ?

« Mais oui, arrête de faire l’idiot ! s’énerva Meyer. Mais si tu crois que c’est de l’amour pur, tu te fourres le doigt dans l’œil. »

Pourquoi ?

« Parce qu’elle est soumise ! Elle est formatée pour ça. Alors tu ferais mieux de ne pas prendre ça directement pour toi. De toute façon, c’est une hybride, elle a pas d’sentiments... »

Bien sûr qu’elle en avait ! De quel droit se permettait-il de la juger ? Ce crétin…

« J’dis juste que tu ferais mieux de ne pas trop te faire d’illusions. »

Je ne me faisais aucune illusion. Je… j’appréciais Sofia de plus en plus au fil du temps. J’apprenais à vivre avec elle et ça me convenait. J’avais toujours peur de faire une crise en sa présence mais j’estimais désormais que si un jour ça dégénérait, elle saurait mieux se défendre qu’Ikko, et survivrait peut-être.

- C'est mon rôle de faire en sorte de te protéger, que personne ne te fasse du mal, poursuivit la jeune femme toujours à genoux, face contre terre. J'ai rien à ajouter, j'ai retiré mon collier sans ton ordre, j'ai attaqué sans ton ordre. J'ai désobéi.

Elle le reconnaissait, c’était déjà bien. C’était même largement suffisant. En fait, je ne lui en aurais pas voulu si elle n’avait pas su s’exprimer. Je connaissais son rôle auprès de moi depuis qu’elle m’en avait défini les détails à l’enterrement. A l’hôpital, j’avais fait en sorte de rendre tout le monde responsable de l’incident du magasin parce que je ne voulais pas désigner un coupable. Pourtant, la dénommée Eileen s’était montrée agressive la première. Et je m’en voulais d’avoir réagi. Si j’avais voulu éviter les problèmes, je l’aurais laissé faire ses essayages dans la cabine qu’occupait Sofia et nous aurions attendu qu’une autre cabine se libère. Ce qui m’effrayait davantage demeurait le fait que je n’avais pas été poussé par Meyer en m’en prenant à Eileen. Mon état s’aggravait-il ? Je croyais qu’il s’améliorait depuis mon arrivée à Togi. Je me trompais peut-être…
Perturbé, je m’accroupis devant Sofia et, après réflexion, m’assis en tailleur. Les yeux baissés sur le bandeau que je tenais toujours dans ma main, je réfléchissais. Si Sofia avait enlevé son collier, c’était parce qu’Eileen avait réussi à me frapper. Et si ça s’était passé de cette façon, c’était parce que j’avais été distrait par quelque chose. Ou plutôt par quelqu’un. De simples mots, « ne me touche plus », avaient suffi. Je frissonnai. Sofia savait ce qu’il s’était passé avec Ikko. Elle connaissait mon histoire depuis le jour de notre rencontre. Mais elle ignorait tout de ce qui avait été pour moi le début du cauchemar. Aussitôt, des images surgirent dans ma tête, des sons résonnèrent à mes oreilles et je fermai les yeux pour essayer de les chasser. C’était difficile, comme si ça venait de se passer. Alors je les rouvris et décidai de faire mon récit maintenant. Au moins, elle saurait tout, je n’aurais plus rien à lui cacher.


- Elle s’appelait Severina, commençai-je en triturant le bandeau entre mes doigts.

Je laissai un silence, le temps que Sofia assimile le fait que je changeais complètement de sujet, ou presque.


- Elle a été ma seule amie… Peut-être même plus.

Je ne savais plus vraiment. Avais-je eu le moindre sentiment ? Ou étais-je seulement content de pouvoir me rapprocher de quelqu’un qui me ressemblait ?

- On s’est rencontrés au lycée, on était dans la même classe, à Berlin.

Sofia savait ce qu’était Berlin, je lui avais montré d’où je venais sur une carte du monde lorsqu’elle me l’avait demandé. Je tendis la main vers elle, la plaçai sous son menton pour l’obliger à se relever. Son regard était fuyant, son visage crispé par la crainte.

- Elle était un peu comme toi : incapable de tenir en place, courageuse, forte… mais pas aussi mignonne et naïve, ajoutai-je avec un sourire en coin en lui ébouriffant légèrement les cheveux.

Je la vis se détendre un peu, repris.


- Avec elle, Meyer ne disait rien. Il me dictait pas ma conduite, il me laissait tranquille. Il l’aimait bien, lui aussi. Enfin… c’est ce que j’ai cru.

D’un doigt, je me mis à tracer les contours de son plâtre d’un air distrait.

- Après le lycée, elle m’a dit qu’elle m’aimait, avouai-je sans oser regarder Sofia en face. Qu’elle voulait faire sa vie avec moi mais qu’elle avait peur de Meyer. J’croyais que c’était pas le cas, qu’elle ne voyait que moi, qu’elle l’oubliait quand on était ensemble. J’ai été tellement déçu à ce moment-là que j’ai commencé à perdre confiance en elle. Et Meyer est revenu.

Je risquai un regard vers Sofia, le détournai très vite en me grattant le poignet.

- Il a commencé à me monter la tête contre elle, j’ai essayé de ne pas l’écouter. Au début, ça a marché, j’l’ai plus entendu. Jusqu’au soir… On était au bar et j’me suis battu contre un type pour une histoire à la con. Meyer m’a tellement poussé à bout que j’ai failli le tuer.

Je me raclai la gorge, de plus en plus mal à l’aise à mesure que la chute approchait.

- Severina et moi, on est rentrés à la maison et on s’est disputés. Je voulais qu’elle me laisse tranquille le temps que Meyer se calme. Mais elle a insisté et… et j’ai commencé à devenir violent.

J’arrêtai de me gratter quand mes cicatrices commencèrent à me faire mal. Je soupirai et dis :

- L’embrouille qu’il y a eu au magasin tout à l’heure, ça m’a fait penser à ce jour-là. Parce que… cette fille, Eileen, m’a hurlé d’arrêter de la toucher. Comme Severina.

La scène qui avait flashé dans ma tête au magasin ressurgit, comme un film au cinéma qu’il m’était impossible de ne pas regarder.

« Arrête ! Arrête je t’en prie ! » criait Severina effrayée.

- Elle a essayé de parler à Meyer, de lui dire de me lâcher. Mais c’était trop tard, il était incontrôlable.

« Laisse-le tranquille, Meyer ! Tu n’es pas Constantine ! Rends-moi Constantine ! »


- Il a rien voulu entendre, il m’a poussé à la frapper…

« Ne me touche plus ! NE ME TOUCHE PLUS ! »


J’attrapai la main valide de Sofia avec les miennes, le bandeau entre ma paume et la sienne. Elles tremblaient tellement que j’avais mal aux épaules. Peut-être qu’en tenant ses doigts entre les miens, ça irait mieux.

- Et puis elle… elle a attrapé un couteau et m’a poignardé avec.

Je libérai une de mes mains pour descendre le col de mon tee-shirt et lui montrer les traces d’une lame de couteau de cuisine en dessous de la clavicule gauche. La cicatrice était nette et propre, pas comme celles que j’avais au bras désormais.

- Sur le coup, j’ai cru mourir… et c’est ce qu’elle s’est imaginé aussi. Alors elle s’est enfuie. Quand je me suis réveillé à l’hôpital, j’ai entendu dire que… qu’elle était retournée chez ses parents et qu’elle s’était pendue dans sa chambre.

Je déglutis, le cœur battant à tout rompre.

- J’ai appris plus tard qu’en fait, elle aussi avait de graves problèmes mentaux. Alors personne ne m’a soupçonné de quoi que ce soit. Je… je m’en étais jamais rendu compte, elle a très bien su le cacher. Et elle est morte… à cause de moi.

Je regardai enfin Sofia dans les yeux, posai mes mains sur ses joues et approchai mon visage du sien.

- S’il te plaît… Süße (ma douce), murmurai-je sans trop savoir pourquoi je l’appelais soudain de cette façon. A l’avenir, ne me laisse plus m’emporter pour des conneries. Et… n’enlève plus ton collier sans mon accord. Quoi que fasse ou dise la personne qui sera en face de nous. On doit… il faut qu’on se maîtrise. Si je tue, on m’envoie en prison. Si tu tues, tu finis en camp de dressage ou… on t’exécute. Et j’veux pas de ça. J’veux pas encore tout foutre en l’air.

J’hésitai, finis par le dire.

- T’es… t’es tout ce qu’il me reste...
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Quand le passé ressurgit EmptyMar 21 Nov - 11:52
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
" Je n'ai pas peur de toi, Meyer. Quand on aime quelqu'un, on a pas peur de lui, on veut le protéger. " "

Quand le passé resurgit
Il était juste là, devant, accroupi. Et maintenant, qu'allait-il faire ? Sofia ne bougea toujours pas, elle attendait simplement une réaction, mais celle-ci tardait à venir. Meyer devait peut être réfléchir à ce qu'il allait faire ou dire, à présent. C'était long... si long... Sofia avait horreur de ce genre d'ambiance, l'idée d'avoir commis des erreurs lui était insupportable. Finalement, après sa longue hésitation, Meyer finit par prononcer quelques mots : " Elle s’appelait Severina" ... Elle releva doucement la tête, remarquant par la même occasion qu'il était assis en tailleur devant elle. Elle n'avait pas compris tout de suite ce qu'il disait, ni qui était cette Severina. Il garda le silence un instant, Sofia compris qu'il voulait son attention. Alors, en silence, elle releva doucement la tête, toujours sans regarder  Meyer dans les yeux. La Chienne attendait la suite, qui arriva rapidement : " Elle a été ma seule amie… Peut-être même plus". Elle pencha la tête sur le coté, ayant encore du mal à assimiler où il venait en venir. Il ne semblait pas parler de l'incident au magasin, ni d'une quelconque punition. "On s’est rencontrés au lycée, on était dans la même classe, à Berlin". Ah ! Elle comprit enfin, Meyer évoquait une partie de son passé. Le "lycée ?" Un bref haussement de sourcil de la part de Sofia illustrait le fait qu'elle ne savait pas ce que ce mot signifiait.

Soudainement, elle sentit la main de Meyer lui prendre délicatement le menton pour relever davantage son visage. Elle se racla la gorge, ses yeux vinrent rapidement regarder sur le coté tandis qu'elle s'installait, à son tour, en tailleur. Son Maître reprit : 'Elle était un peu comme toi : incapable de tenir en place, courageuse, forte… mais pas aussi mignonne et naïve". Toujours en évitant ses yeux, elle regarda sa bouche et remarqua le sourire se dessiner dessus. Il ébouriffa ensuite ses cheveux, un signe d'affection que Sofia adorait, elle se détendit rapidement, ses grands yeux bleus fixant les yeux verts de Meyer. Les doigts de ce dernier trituraient le bandeau, ca devait être difficile pour lui de parler de ça. Sofia resta sage et ne le coupa pas, pour le laisser finir son histoire d'une traite. Il reprit : "Avec elle, Meyer ne disait rien. Il me dictait pas ma conduite, il me laissait tranquille. Il l’aimait bien, lui aussi. Enfin… c’est ce que j’ai cru." ... Meyer ? Il l'appelait comme ça, alors ? La Chienne n’appréciait pas vraiment, Meyer, c'était Meyer, son maître. Elle préférait largement Leiche... Enfin... Ce dernier semblait pouvoir "apprécier" quelqu'un, alors ? Très attentive, Sofia garda cette information quelque part dans sa tête, ça pouvait être utile, surtout lorsqu'elle se souvint de ce qu'elle avait dit : Rendre les deux Meyer amis.  

"Après le lycée, elle m’a dit qu’elle m’aimait. Qu’elle voulait faire sa vie avec moi mais qu’elle avait peur de Meyer. J’croyais que c’était pas le cas, qu’elle ne voyait que moi, qu’elle l’oubliait quand on était ensemble. J’ai été tellement déçu à ce moment-là que j’ai commencé à perdre confiance en elle. Et Meyer est revenu". Elle pencha la tête sur le coté, tandis que son Maître décrivait des cercles sur son plâtre avec le doigt. Alors la déception qu'éprouva Meyer à ce moment fit resurgir son démon intérieur... Très bien, dans ce cas, elle allait lui offrir un amour véritable, et ne jamais le décevoir, peut être que là, Leiche pourrait l'apprécier en retour et laisser son Maître tranquille. C'était peut être de ça, dont il avait besoin... Juste se sentir moins seul, quelqu’un pour l'aimer pour ce qu'il était ? Sofia se racla la gorge, elle était prête à le lui donner, c'était inscrit en elle, dressée et formatée pour ça. Mais au plus profond d'elle, quelque part dans son âme qui semblait pourtant creuse, elle le voulait réellement, elle.

Meyer devenait de plus en plus nerveux, il se grattait encore le poignet, son regard était fuyant... Elle pencha la tête de l'autre coté, ses yeux ne le quittaient plus, totalement à son écoute, comme figée. "Il a commencé à me monter la tête contre elle, j’ai essayé de ne pas l’écouter. Au début, ça a marché, j’l’ai plus entendu. Jusqu’au soir… On était au bar et j’me suis battu contre un type pour une histoire à la con. Meyer m’a tellement poussé à bout que j’ai failli le tuer.... " C'était... un peu comme dans cette boutique de vêtement". Il avait réagit assez violemment face à Eileen, en même temps, elle l'avait cherchée... Et puis là, face à Sofia, il était doux, loin d'être violent. La fin de l'histoire semblait approcher, il évoqua le fait que Sévérina et lui étaient rentrés à la maison, pour se disputer, encore... Meyer serra doucement la main de Sofia dans les siennes. Elle baissa les yeux pour le regarder faire, puis releva la tête pour le regarder à nouveau dans les yeux.  Leur dispute était si violente que son ancienne amie l'avait poignardée. Aucune réaction de la part de Sofia, qui se contenta de regarder la cicatrice, le visage impassible. Elle savait, de toute façon, qu'elle ne lui ferait jamais une chose pareille

Il crut mourir.... Ah, ça oui. Sofia savait parfaitement quelle sensation ça faisait, une lame froide qui pénétrait son corps. Elle baissa les yeux sur son ventre, se souvenant du jour où une lame de Katana lui perfora le ventre de part en part... Elle sentit cette même sensation à nouveau lui parcourir le corps, puis releva le regard vers Meyer pour écouter la suite. Sévérina s'était donnée la mort... La nouvelle ne lui fit ni chaud ni froid, elle s'en fichait, même, au fond. Elle avait fait du mal à son Maître, elle l'avait déçue, elle l'avait poignardée... Elle le méritait, tant pis pour elle. Les deux mains de Meyer encadrèrent le visage de Sofia, approchant le sien. C'était si chaud, si doux... Son visage était si proche du sien, elle se racla à nouveau discrètement la gorge... Meyer continuait dans un murmure, demandant à Sofia de ne plus laisser Meyer s'emporter ainsi, et lui ordonnant de ne plus retirer son collier. Elle hocha doucement la tête, ses yeux plongés dans ceux de son Maître, envoûtée, elle ne parvint plus à détourner le regard. Il avait clairement peur d'être séparé d'elle, et elle avait peur d'être séparée de lui. Cela n'arrivera pas, personne ne lui enlèvera Meyer, elle veillera alors sur lui, comme il venait de lui demander.  

" T’es… t’es tout ce qu’il me reste..." ... Sa main valide se glissa lentement sur la joue de Meyer, son pouce venant caresser sa pommette. Elle fut prise d'un micro-pincement au cœur, gardant toujours le silence. Pour elle aussi, il était tout ce qu'il lui restait. C'était sa nouvelle devise, comme elle en avait une lorsqu'elle était avec Roy. Elle glissa lentement sur ses fesses pour s'approcher un peu de Meyer, venant caler son visage contre le creux de son cou, dans un soupire de réconfort, soufflant son air chaud sur le cou de son Maître. Doucement, elle grimpa sur lui, à cheval, pour se serrer toujours plus, son bras venant empoigner le tissu dans le dos de Meyer.


"Personne va nous séparer. J'resterai avec toi jusqu'à la fin. Et si Leiche écoute... Qu'il s'rentre ça dans sa tête : J'abandonnerai jamais Master." Elle marqua une pause, avant de reprendre "Va te reposer sur le canapé...Si t'es d'accord... J'arrive." Demanda-t-elle sur un ton très doux, mais toujours aussi monotone.

Elle se releva lentement avant de se diriger vers la cuisine. Elle récupéra la bouilloire pour la remplir d'eau et la faire chauffer. Elle ouvrit ensuite l'armoire en hauteur pour récupérer une tasse, y mettre un sachet de thé, et verser l'eau chaude à l'intérieur. Une petite cuillère pour remuer rapidement, un biscuit qu'elle trouva en fouillant le placard, La Chienne posa le tout sur un plateau pour l'apporter à Meyer qui attendait sur le canapé. Elle passa ensuite derrière pour déboutonner sa chemise et l'ouvrir. Elle retira son gant griffus et passa une main douce et chaude sur ses épaules, entamant un massage plutôt agréable, elle savait visiblement s'y prendre. En agissant ainsi, elle espérait pouvoir détendre son Maître, lui vider l'esprit et l'aider à penser à autre chose. L'incident à la boutique était, heureusement, sans conséquences, ils pouvaient passer à autre chose, l'oublier, c'était déjà du passé, pour Sofia. Quant à son bras... L'idée de ne plus pouvoir se battre ou s'entraîner pendant un moment la rongeait, elle avait horreur de se blesser et devoir attendre de se rétablir pour continuer à combattre. Mais elle n'en voulait pas à Meyer, même si c'était lui qui lui brisa involontairement le bas, il était déjà tout pardonné, elle était simplement incapable de lui en vouloir.  

Humain - Neutre
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Constantine Meyer
Age : 32
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Quand le passé ressurgit EmptyMar 21 Nov - 22:46
Constantine Meyer
Elle hocha la tête, l’air d’avoir assimilé chacune de mes paroles. Puis, doucement, elle leva sa main valide et la posa sur ma joue. Elle était douce et dégageait une chaleur rassurante. Nous échangeâmes un long regard avant qu’elle ne décide de s’approcher pour grimper à califourchon sur mes jambes et venir enfouir son visage dans mon cou. Elle se blottit contre moi en soupirant, son souffle tiède me faisant frissonner un instant.

- Personne va nous séparer, dit-elle. J'resterai avec toi jusqu'à la fin. Et si Leiche écoute... Qu'il s'rentre ça dans sa tête : j'abandonnerai jamais Master.

Leiche… Je ne savais pas vraiment pourquoi elle avait décidé d’appeler Meyer de cette façon. Il signifiait « Mort » ou « Cadavre » en allemand. Peut-être parce qu’elle voulait s’en débarrasser. Si seulement c’était possible… En tout cas, Meyer écoutait, c’était certain. Même s’il ne disait rien, il enregistrait tout et ne manquait pas de me balancer des remarques dès qu’il le pouvait, au moment où je m’y attendais le moins.

- Va te reposer sur le canapé…

C’était bien la première fois que Sofia me donnait ce genre de conseil.

- Si t'es d'accord... ajouta-t-elle ensuite, comme si elle avait peur que j’interprète ses mots comme un ordre. J'arrive.

Sur ce, elle se mit debout et se dirigea vers la cuisine. Je me levai à mon tour, allai m’asseoir sur le canapé, comme elle me l’avait indiqué. Effectivement, j’avais besoin d’un peu de repos. J’étais soulagé de lui avoir raconté cette histoire qui me pesait depuis des années. Mais du coup, c’était comme si la tension accumulée tout ce temps retombait soudain, m’assaillant de fatigue. Dans un soupir, je m’appuyai contre le dossier et fermai les yeux. A côté, j’entendais Sofia remuer dans les placards. Elle mit la bouilloire en marche et, bientôt, l’eau émit de petits clapotis à l’intérieur, signifiant qu’elle était bien chaude. Quand je rouvris les yeux, elle déposait un plateau sur la table basse devant moi. Une tasse remplie de thé et un biscuit reposaient en son centre. J’eus à peine le temps d’être surpris par autant d’attention : en effet, Sofia se posta derrière le dossier du canapé et déboutonna ma chemise avant de venir me masser les épaules d’une main. Je ne m’y attendais pas du tout. Mais c’était vraiment agréable. Alors je la laissai faire, le temps que le thé refroidisse un peu.

- Danke… murmurai-je en regardant en face de moi sans rien voir de spécial.

Je profitai de ce moment de détente pour essayer de me vider l’esprit. C’était un peu compliqué après les événements de la journée. Je m’en voulais aussi de ne pas avoir pris le temps d’acheter des vêtements à Sofia. D’ailleurs, j’avais oublié de ranger les miens. Le sac était toujours posé par terre dans l’entrée. Peu importait, je le ferais plus tard. Nous essayerions de retourner au magasin dans la semaine, après mon travail. Il y aurait moins de monde que le week-end. Si Sofia continuait de sortir en robe avec sa cape pour seule protection, elle finirait par tomber malade.


- Komm (Viens), dis-je au bout de quelques minutes en lui désignant la place à côté de moi sur le canapé.

Je ne pris pas la peine de reboutonner ma chemise. Le tee-shirt que je portais dessous me tenait assez chaud et il faisait bon dans l’appartement. Tandis que Sofia s’installait, je m’emparai du biscuit, trempai la moitié dans le thé et y goûtai. Son goût sucré m’apaisa davantage, la demoiselle avait eu une très bonne idée. Je réitérai mon geste mais mis l’autre moitié du biscuit dans la bouche de Sofia, après la lui avoir ouverte en attrapant son menton entre deux doigts. Puis je baissai les yeux sur son bras plâtré.


- Ça va vite guérir, la rassurai-je en lui tapotant gentiment la tête. Faudra juste… être un peu patiente.

Je savais que ce n’était pas son fort. Ce que je ne savais pas, c’était comment la distraire durant son temps de guérison. J’espérais qu’elle n’en fasse pas trop pendant que je travaillerais, qu’elle n’oublierait pas son plâtre et ne bougerait pas trop l’épaule. Ce que je redoutais surtout, c’était les promenades. Elle aimait tellement se dépenser que je l’imaginais déjà s’énerver toute seule contre son plâtre. Perdu dans mes pensées, je pris la tasse de thé et en bus un peu. Une question me vint alors à l’esprit. Je regardai Sofia, hésitai un peu mais me lançai quand même.

- Si un jour j’contrôle plus Meyer… Leiche, rectifiai-je en abaissant la tasse pour la tenir entre mes deux mains. Qu’est-ce que tu vas faire ? J’veux dire… si j’essaie de… de te faire du mal, marmonnai-je en détournant les yeux, incapable de la regarder.
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Sofia Ashley
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Quand le passé ressurgit EmptyMer 22 Nov - 11:38
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Quand le passé resurgit
 Sofia esquissa un petit sourire, dans le dos de Meyer, quand elle l'entendit la remercier. Il semblait apprécier ces petites attentions, tant mieux, au moins il voyait que la Chienne pouvait prendre soin de lui, qu'elle était utile. C'était presque un besoin pour elle, se sentiment de se sentir utile et, surtout, de le montrer. Il en profita plusieurs minutes, de longues minutes, c'était un moment de calme comme Sofia aimait passer. Il manquait juste d'un peu de musique, mais elle ne chercha pas à en mettre, préférant se contenter de cet instant, ses doigts glissaient toujours sur la nuque et les épaules de son Maître. Ce dernier demanda à Sofia de la rejoindre sur le canapé, accompagné d'un geste de la tête pour désigner la place libre à coté de lui. Sans attendre, elle le rejoignit, le regardant dans les yeux comme s'il était un dieu vivant, sa main posée sur sa cuisse. Il récupéra son thé et le biscuit qui l’accompagnait pour en tremper la moitié dans la tasse. Sofia pencha la tête, intriguée, c'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un faire ça. Elle se pencha légèrement en avant, toute curieuse, l'air de vouloir savoir quel gout ça avait.

L'ayant probablement remarqué, Meyer approcha sa main vers le menton de l'Esclave pour lui ouvrir la bouche et lui faire goûter le biscuit. Sofia ne le quitta toujours pas des yeux, elle semblait apprécier le biscuit trempé dans le thé. Les joues rondes en mâchant le gâteau, elle baissa à son tour les yeux sur son plâtre. Meyer voulait la rassurer, tout en lui tapotant la tête avec affection. Il assura que ça allait guérir très vite. Elle hocha la tête une seule fois, s'il le disait, alors c'était vrai, même si la patience n'était pas son fort. Tout les matins, elle avait un rituel, très tôt, bien avant que le soleil ne se levait. Elle faisait quelques exercices pour bien commencer sa journée, notamment des pompes... A présent difficile à réaliser avec un bras dans le plâtre. D'ailleurs, elle n'avait qu'une envie, c'était de le briser et de le retirer, elle n'aimait pas cette sensation d'avoir un membre coincé ou immobilisé. Tant pis, il faudra faire avec et attendre, elle ne voulait pas prendre le risque de se blesser davantage et devoir attendre plus longtemps...

Sofia le regardait encore, mais Meyer semblait hésiter, tout d'un coup, le visage pensif alors qu'il buvait une gorgée de thé. Elle pencha la tête sur le coté, puis l'autre, tout en empoignant doucement son pantalon au niveau de sa cuisse. Finalement, il demanda à la Chienne comment elle allait réagir si, un jour, Leiche prendrait le contrôle de Meyer pour s'attaquer à elle. La question semblait si dérangeante pour lui qu'il détourna les yeux, n'osant peut être pas affronter le regard de Sofia. Silencieuse, elle grimpa doucement sur ses cuisses, à cheval, sa main venant se glisser sous sa chemise pour lui masser le torse. A vrai dire, elle ne savait pas vraiment comment elle ferait, dans un premier temps elle penserait déjà à le maîtriser, ensuite... Songeuse, elle perdit son regard dans celui de Meyer, réfléchissant à sa réponse.  


"J'obéirai à l'ordre que tu m'as donné. J'te laisserai plus t'emporter et je ferai comprendre à Leiche qu'il agit de la mauvaise manière. J'ai rien contre lui, mais s'il continue de te faire du mal, ça sera mon ennemi. Je t'aime toi, tout ce que t'es. Alors s'il est sage, je peux l'aimer lui aussi, ça m'est égale qu'il soit là. Mais j'ai pas peur de lui, je sais que je peux le battre."

Elle pencha la tête sur le coté, comme pour capter le regard de son maître, avant de lui offrir un sourire franc et sincère - probablement le premier qu'elle offrit à Meyer-, ses yeux azurs brillaient d'une lueur illustrant, à n'en pas douter, qu'elle était heureuse de vivre avec lui. Elle était plutôt satisfaite de sa réponse, elle était honnête, d'ailleurs. De toute façon, Sofia ne savait pas mentir, encore moins à son Maître. Et puis, dans le fond, la Chienne avait envie de se mesurer à lui, à Leiche. Pour elle, Leiche n'était pas Meyer, c'était quelqu'un de différent. Elle savait que Leiche avait déjà ruiné la vie de son Maître, qu'il serait probablement plus heureux sans lui, mais elle ne savait pas comment le guérir, ni comment s'y prendre, pour le moment. Sofia savait très bien que, de toute façon, un jour, elle allait devoir y faire face, mais comme elle l'avait dit, elle n'avait pas peur et se tenait prête à agir le moment venu.

D'ailleurs, est-ce que Leiche pouvait entendre leur conversation ? Probablement, oui. Tant mieux alors, s'il avait entendu ça. La main de la Chienne continuait de glisser sur le torse de Meyer. Elle espérait que sa réponse allait lui convenir, à lui aussi. Elle attendait la sienne avec impatience et vint se blottir contre lui, posant sa tête sur son torse. Sa main vint caresser son flan, ses ongles grattèrent le tissu du T-shirt, montrant toujours plus d'affection. Sofia était très câline, elle adorait se coller à son Maître pour réclamer de l'attention.... Un autre trait propre aux chiens, quelque part... ?


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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptyJeu 23 Nov - 18:50
Constantine Meyer
Elle ne dit rien au début, semblant réfléchir, pesant le pour et le contre. Je bus encore un peu de thé, posai la tasse sur la table basse. Là, Sofia se leva à demi et vint s’installer à cheval sur mes genoux. Elle glissa sa main sous mon tee-shirt et je frissonnai quand ses doigts effleurèrent ma peau. Son regard rencontra à nouveau le mien, je me laissai envoûter jusqu’à ce qu’elle prenne la parole.

- J'obéirai à l'ordre que tu m'as donné, répondit-elle sûre d’elle. J'te laisserai plus t'emporter et je ferai comprendre à Leiche qu'il agit de la mauvaise manière. J'ai rien contre lui mais s'il continue de te faire du mal, ça sera mon ennemi.

S’il ne faisait de mal qu’à moi, je ne me ferais pas autant de souci. Le vrai problème, c’était qu’il pouvait aussi s’en prendre à n’importe qui d’autre.

- Je t'aime toi, tout ce que t'es, déclara Sofia, faisant faire à mon cœur un léger bond de joie et d’angoisse. Alors s'il est sage, je peux l'aimer lui aussi, ça m'est égal qu'il soit là.

Sage ? Ce mot sonnait faux le concernant...

- Mais j'ai pas peur de lui, je sais que je peux le battre.

Elle n’avait pas peur de lui parce qu’elle ne le connaissait pas encore.

« Severina me connaissait pas non plus et elle, elle avait peur de moi, » fit remarquer le principal intéressé sur le ton de la conversation.

De toute façon, le résultat était le même…


« Si tu veux… mais Sofia, au moins, elle est prête à m’affronter. »

Il avait raison. Je m’étais toujours retrouvé devant des gens pris au dépourvu, terrorisés. Sofia semblait avoir tellement confiance en elle – et en moi – que je pouvais presque croire à un grand pas vers la voie de la guérison. « Presque » parce que, pour ma part, je n’avais pas autant confiance. Je devrais, pourtant, pour m’aider à surmonter tout ça. Je sortis de mes pensées, levai les yeux vers la jeune femme qui souriait. Je me demandais si… Attends. Elle souriait ! Pour de vrai ! Et son regard n’était plus aussi neutre que d’habitude. C’était stupéfiant. Et j’y avais droit, moi ? Je peinais à y croire. Un vrai sourire… Ça changeait tout son visage. Elle rayonnait, c’était plaisant à voir. Apaisé par cette vision, je la laissai choir contre moi. Puis je la serrai doucement dans mes bras en faisant attention à son bras plâtré. Néanmoins, une autre question me trottait dans la tête. J’avais peur de la poser, peur d’effrayer Sofia. Je la savais très forte mais je doutais de sa réaction pour cette fois. Alors je ne dis rien… pour le moment, et me contentai de grattouiller la demoiselle dans le dos. Puis je me détachai légèrement d’elle et regardai l’heure.

- T’as faim ? demandai-je en voyant qu’il était presque temps de dîner.

Une question un peu bête étant donné qu’elle adorait manger. Elle hocha vivement la tête, motivée. Mais j’avais la flemme de cuisiner.


- On commande ou on va chez Yoshikazu ?
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Quand le passé ressurgit EmptyJeu 23 Nov - 23:40
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Quand le passé resurgit
Étrangement, Meyer resta silencieux, il semblait même songeur, son regard s'étant perdu dans celui de Sofia. Cette dernière remarqua sa surprise quand il réalisa qu'elle souriait avant de se serrer contre lui. Comme toujours lorsqu'elle se blottissait contre lui, Meyer passa sa main dans son dos le frotter en douceur.  Elle ferma les yeux pour profiter davantage de ce moment de tranquillité avec son Maître, frottant sa tête contre son torse avant de pousser un petit gémissement d'aise. Elle ne voulait plus bouger, elle était bien là, au chaud, dans les bras de son Maître. En plus, la nuit commençait à tomber, la lumière dans l'appartement convenait parfaitement à Sofia, ses yeux n'étaient pas agressés par cette faible luminosité. Meyer se détacha légèrement de l'Esclave, qui rouvrit les yeux pour le regarder. Son regard se dirigea ensuite vers l'horloge du salon, Sofia fit de même jeta un œil sur celle-ci. Meyer lui proposa alors de manger, elle hocha vivement la tête sans hésiter. Evidemment qu'elle voulait manger ! Elle adorait ça, et avait besoin de manger beaucoup tant elle dépensait de l'énergie.    

La question était... fallait-il commander ou sortir chez Yoshikazu ? En réalité, Sofia préférait rester à la maison, pour cette fois. Elle n'avait pas vu Yoshi' depuis l'enterrement, et il serait certainement très content de revoir Sofia et Meyer. La journée était chargée, La Chienne voulait rester un peu au calme, avec son Maître. Mais ça, c'était ce qu'elle voulait et n'avait pas l'habitude de prendre des décisions, elle n'avait pas le droit, surtout, aussi futiles étaient-elles, ça faisait simplement parti de son dressage. Elle regarda à nouveau Meyer, songeuse. Après tout, il lui avait posé la question, c'était pour qu'elle y réponde, qu'elle pouvait choisir, cette fois ci. Elle posa sa main sur son torse, retrouvant une attitude à nouveau parfaitement neutre


"On commande ? Si ça te va."

Avec cette réponse, elle était, au moins certaine de ne pas imposer son choix et laissait tout de même Meyer choisir. Il se leva pour aller récupérer son téléphone et laissa Sofia seule sur le canapé. Elle s'installa aussitôt à l'indienne dessus et récupéra la télécommande pour allumer la télévision. Elle chercha un instant la chaîne qu'elle avait l'habitude de regarder. C'était essentiellement des dessins animés pour enfants, des cartoons. Elle comprenait parfaitement ce qu'il se passait à l'écran, elle comprenait les gags, mais son visage restait parfaitement impassible, comme si elle ne s'amusait pas de ce qu'elle voyait. Pourtant, Sofia adorait regarder ce genre de dessins animés, elle pouvait en regarder des heures durant sans bouger.

De son coté, Meyer semblait avoir terminé de passer commande, il rejoignit Sofia sur le canapé qui s'empressa de grimper sur lui à nouveau, pour s'asseoir sur ses genoux à l'indienne et continuer de regarder son dessin animé. Roy la laissait volontairement choisir ce qu'elle voulait regarder à la télévision, c'était l'une des rares choses qu'elle avait le droit de décider, mais elle ne s'en rendait pas vraiment compte, pour elle c'était normal. Ils passaient parfois leur soirée à regarder des cartoons à la télévision, installés comme elle l'était avec Meyer à cet instant. Ce n'était pas vraiment le genre de chose que Roy aimait regarder, mais il savait que ce n'était pas le cas de Sofia, même si elle ne l'affichait pas.

Captivée par l'écran et ce qu'elle y voyait, elle se penchait parfois dangereusement en avant avant de se redresser et de lancer des petits regards vers Meyer pour s'assurer que lui aussi regardait en même temps qu'elle. Non pas qu'elle voulait commenter ce qu'elle voyait, mais savoir que son Maître et elle partageaient une même activité suffisait à la rendre heureuse, même si, toujours, aucun sourire ne se dessinait sur ses lèvres. Cette attitude pouvait paraître étrange, peut être innocente ou enfantine. Après tout, Sofia était majeur, la vingtaine passée, mais agissait parfois comme une enfant. La seule éducation qu'elle reçut, ce fut celle de ses parents, jusqu'à l'age de huit ans. Entre les mains de Kenichi, elle n'en reçut plus aucune. Aux yeux des autres, elle n'était qu'une hybride qui manquait cruellement d'éducation, Andréa le pensait, même, raison pour laquelle elle essayait, en vain, de lui apprendre à lire et à écrire.  

Elle tenait toujours fermement la télécommande dans sa main, puis la pose sur le coté, préférant prendre la main de Meyer dans la sienne pour la serrer doucement, toujours sans quitter la télévision du regard. Le livreur n'allait probablement plus tarder à venir, et heureusement ! L'estomac de Sofia commençait à gargouiller, elle baissa rapidement les yeux sur son ventre avant de regarder à nouveau la télévision.
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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptyDim 26 Nov - 23:50
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Elle parut hésiter, l’air de se demander si elle avait vraiment le droit de choisir.

« Tu ne devrais pas lui laisser autant de liberté, » suggéra Meyer contrarié.

Je m’occupais de Sofia comme de le voulais, point. Il ne répondit pas. Peut-être l’avais-je vexé. Tant mieux, ça me ferait des vacances.


- On commande ? Si ça te va, finit par répondre la demoiselle.

Je hochai la tête, d’accord avec son choix. De toute façon, l’un ou l’autre m’aurait convenu. Je me levai du canapé pour aller récupérer mon téléphone et commander le dîner. Pendant ce temps, Sofia alluma la télévision et sélectionna la chaîne qu’elle avait l’habitude de regarder parce que de nombreux dessins animés y étaient diffusés. Elle adorait les dessins animés. Parfois, j’avais l’impression qu’elle n’y comprenait pas grand-chose mais elle semblait s’amuser alors je la laissais faire. C’était son moment de détente, au calme, et que je prenais parfois le temps de partager avec elle. Habituellement, je ne regardais pas la télévision, encore moins les dessins animés. Mais au final, j’y avais pris goût et profitais de ces moments pour m’aérer l’esprit. Je décidai donc de la rejoindre quand je terminai ma commande téléphonique. Aussitôt assis, elle vint s’installer sur mes genoux, comme si je représentais un fauteuil confortable pour elle.
Une demi heure passa. Trente minutes durant lesquelles Sofia, captivée par ce qu’elle voyait à l’écran, ne faisait plus vraiment attention à ce qu’il se passait autour d’elle. Parfois, elle se penchait trop en avant, comme si elle voulait rentrer dans la télé et je la rattrapais juste à temps pour ne pas qu’elle aille s’écraser sur la table basse. Et elle me jetait quelques coups d’œil dont j’ignorais la signification. On aurait dit qu’elle avait peur que je m’envole dès qu’elle aurait le dos tourné, ou alors qu’elle voulait être sûre que je ne m’ennuyais pas. Je ne savais pas vraiment mais en tout cas, elle n’avait pas à s’en faire pour ça. Sans lâcher l’écran des yeux, elle posa la télécommande sur le canapé à côté de nous et attrapa ma main à la place. Sofia était énormément tactile. Je m’y habituais au fil du temps mais au début, c’était encore trop nouveau pour moi, voire carrément bizarre. En fait, je ne m’attendais pas à ce qu’elle le soit autant que ce qu’elle l’était avec Roy. Je pensais qu’elle aurait du mal à se rapprocher de moi, qu’elle aurait l’impression de trahir son ancien maître en agissant pareillement. Mais pas du tout. Elle semblait me considérer tout autant que lui. C’était à la fois plaisant et gênant.
La sonnerie de l’interphone retentit dans l’entrée. C’était le livreur. Je déposai Sofia sur la canapé, pris ma tasse de thé pour en avaler le contenu d’un trait, et me levai paresseusement pour aller déverrouiller la porte du bâtiment. Le livreur monta jusqu’à l’appartement, je réglai la note et allai déposer le sac sur la table de la cuisine.


- Zu Tisch (A table), dis-je en sortant les plats du sac.

Je n’avais pas besoin de le crier ou de le répéter. La nourriture était tellement sacrée pour Sofia qu’elle oubliait tout ce qu’elle était en train de faire et me rejoignait directement. Elle avait pour habitude de prendre deux verres ainsi que le pichet d’eau, et de les déposer sur la table pendant que j’installais le reste des couverts. Pour ce soir, deux paires de baguettes suffisaient. Assis l’un à côté de l’autre, chacun sur un côté de la table, nous commençâmes à manger avec les bruits de la télévision comme fond sonore.


- Et au fait… dis-je en me rappelant des billets d’entrée pour le cirque que le maître d’Eileen nous avait donné tout à l’heure. T’aimerais voir le cirque ?

Ça ne me plaisait pas plus que ça mais si elle avait envie d’y aller, alors pourquoi pas ? Autant profiter de ces deux places gratuites. En plus, nous aurions le droit de boire et de manger gratuitement pendant le spectacle.
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Quand le passé ressurgit EmptyLun 27 Nov - 20:47
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Quand le passé resurgit
Quelqu'un sonna à la porte. C'était certainement le livreur, à moins que c'était peut être le "Dummkopf " de voisin qui venait encore se mêler de ce qui ne le regardait pas. Sofia tourna rapidement la tête vers la porte pour s'assurer de qui venait de sonner, et c'était bien le livreur. Elle suivit du regard les sacs que portaient Meyer, comme s'ils s'agissaient de gibier à chasser, mais elle ne bougea pas, attendant sagement l'ordre. Ce dernier arriva rapidement, en allemand naturellement, mais elle parvint à comprendre. Sans se faire prier, elle bondit du canapé pour s'approcher de la table en oubliant d'éteindre la télévision. La Chienne observa un instant les sacs et comprit, à l'odeur, que c'était un repas asiatique. Satisfaite, elle se dirigea vers la cuisine pour préparer la carafe d'eau et deux verres qu'elle déposa sur la table. Même si son maître lui laissa des baguettes, Sofia continuait tout de même à manger avec les mains, de façon toujours aussi sauvage et salissant. Au moins, elle avait appris à rester à table et n'allait plus manger par terre comme elle le faisait parfois.

Elle ne prenait pas le temps de mâcher, engloutissant tout ce qui passait sous ses crocs. Elle lança des petits regards à son Maître, les doigts gras et plein de riz, de la sauce soja autour de la bouche, ses cheveux trempaient parfois dans son bol de riz. Manger proprement...Meyer devrait peut être songer à lui apprendre, un jour. Mais peut être s'en fichait-il, ce n'était pas comme s'ils recevaient du monde à la maison, ou qu'ils sortaient dans des endroits où les règles sociales imposaient un minimum de savoir vivre. Non, ils étaient simplement entre eux, Sofia et son Maître, et c'était très bien ainsi, largement suffisant. Elle s'en contentait, de cette vie. Quelque chose de simple, un Maître qu'elle aimait par dessus tout et qui, en retour, s'occupait d'elle. Elle n'en demandait pas davantage, et même, il n'était pas contre le fait de la laisser se battre si nécessaire, elle ne pouvait rêver mieux. Sofia ne pu s'empêcher d'offrir un doux sourire discret à Meyer, à cette pensée.

Au même moment, il lui demanda si elle aimerait voir le cirque. La Chienne avait complètement oubliée les deux billets offert par le maître d'Eileen. Dans le fond, elle ne voulait pas y aller, elle ne voulait pas revoir tout de suite ces gens là, même si elle ne connaissait pas le cirque. C'était à peine si elle savait ce que c'était, devant fouiller dans sa mémoire pour se souvenir à quoi ça pouvait ressembler. Un chapiteau, des animaux, des acrobates... Elle s'en fichait pas mal, de tout ça. Et puis, de toute façon, revoir cette humaine pouvait être dangereux, elle avait toujours envie de la tuer, incapable de pardonner pour le moment. Les joues rondes à cause de la nourriture dans sa bouche, elle fixa un instant Meyer, pesant le pour et le contre. Nourriture gratuite. Ah. Bon, inutile de réfléchir davantage, finalement, elle voulait y aller. Sofia avala ce qu'elle avait en bouche pour pouvoir lui répondre.


"C'est toi qui décide, Master. Normalement, j'ai pas l'droit de choisir. Roy t'as jamais dit ?"

Le ton de sa voix ne montrait aucune émotion particulière, elle précisa simplement une chose qui était, pour elle, tout à fait normal. Elle n'attendit d'ailleurs pas vraiment de réponse en retour, dans son esprit c'était clair : Meyer était son Maître, c'était à lui de décider. Elle se leva pour débarrasser la table, précisant que lui pouvait rester assis. Elle rassembla tous les emballages pour les jeter à la poubelle avant de nettoyer les verres et la carafe d'eau. De plus en plus, Sofia essayait de participer aux tâches ménagères, de son mieux, pour éviter à Meyer de devoir faire le moindre effort, totalement servile. Rapidement, elle fit couler un café dans une petite tasse et, en attendant, nettoya la table avec l'éponge. C'était surement ce qu'Ikko devait faire, si elle faisait pareil, Meyer serait probablement heureux. La table propre, elle se dirigea à nouveau vers la cuisine pour rapporter le café à son Maître, avant de s'installer à coté de lui.

Sa loyauté était comme un code inscrit dans son sang, c'était devenu quelque chose de naturel. Un maître, la loyauté envers lui, sans faille, un addition mathématique logique, comme si un et un était égale à 2. Cependant, ses sentiments, quant à eux, grandirent chaque jour qu'elle passait avec lui, l'amour qu'elle lui portait fleurissait petit à petit. Peut être, qu'un jour, elle sera aussi complice envers Meyer qu'elle ne l'était avec Roy, un amour inqualifiable entre une Chienne et son Maître, qui apprenaient à se connaître. Son regard se plongea dans celui de Meyer, se perdant dans ses pensées, doucement, l'air ailleurs.  

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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptyMar 28 Nov - 21:38
Constantine Meyer
Sofia avala la nourriture qu’elle avait entassé dans sa bouche. Décidément, elle ne pouvait pas s’empêcher de tout gober sans prendre le temps de mâcher. Un jour, elle attraperait des maux d’estomac à s’en tordre de douleur… Elle n’avait même pas utilisé ses baguettes et, comme d’habitude, se servait de ses mains. Je m’en fichais un peu qu’elle n’utilise pas de couverts à la maison mais il faudrait peut-être que je lui apprenne à manger proprement, histoire de ne pas retrouver la table tachée de nourriture à chaque repas. Ce que je trouvais bien, c’était que depuis quelques temps, elle prenait l’initiative de débarrasser et nettoyer. Elle n’était pas obligée de le faire à chaque fois mais, tout comme Ikko, elle ne semblait pas en être dérangée. Au contraire, ça avait même l’air de lui faire plaisir. Je n’aimais toujours pas cette idée de « maître-esclave ». Pour l’hébergement que j’avais offert à Ikko – et désormais à Sofia – je demandais juste un minimum de participation, pas un total dévouement. Enfin bref, je supposais que je ne pouvais pas y faire grand-chose…

- C'est toi qui décide, Master, répondit la demoiselle. Normalement, j'ai pas l'droit de choisir. Roy t'a jamais dit ?

Je hochai négativement la tête. Non, il ne m’avait jamais dit. Je ne pensais pas que ça avait de l’importance.

« C’est une esclave j’te rappelle. Elle a raison, t’es le seul à pouvoir décider de ce qu’elle doit faire. »

Non, je refusais cette méthode. Je ne voulais pas que ça se passe de cette façon. Pour la énième fois, elle ne m’était pas soumise ! Pendant que Sofia se levait pour débarrasser la table, je me perdis dans un combat intérieur avec Meyer pour essayer d’imposer mon choix. Mais ce crétin ne voulait rien entendre. Pour lui, les hybrides qui vivaient sur cette île étaient faits pour servir les humains, point. En emménageant ici, je ne cherchais pas du tout à me procurer le moindre hybride. Je voulais seulement fuir le plus loin possible de problèmes que j’avais créé en Europe. Puis j’avais croisé Ikko dans cette animalerie et Sofia me revenait parce qu’elle avait promis à Roy de rester auprès de moi s’il lui arrivait quelque chose. Je participais à ce phénomène malgré moi, malgré mon opinion totalement contraire. Je refusais de considérer Sofia comme une esclave même si la jeune femme elle-même était en accord avec cette idée.
Elle déposa une tasse de café sur la table et s’assit près de moi. Je la remerciai d’un air distrait, encore en proie à un combat interminable avec Meyer qui commençait à changer de sujet, à me pousser à m’en prendre à la jeune femme pour lui montrer qui était le maître. Je serrai les poings sous la table pour essayer de me calmer mais n’y parvins pas. Un peu de café m’aiderait sûrement. Mais en approchant ma main de la tasse, je remarquai qu’elle tremblait. Et merde… Je me levai de ma chaise en évitant soigneusement de regarder Sofia dans les yeux. J’avais pris conscience qu’un contact visuel direct pouvait amener Meyer à gagner du terrain sur mon esprit. Alors mieux valait que j’utilise tous les moyens possibles pour le contrer. D’ailleurs, il fallait aussi que je m’isole un moment afin de me détendre complètement.


- Je… j’vais prendre une douche, dis-je maladroitement en tournant les talons.

De toute façon, le café était trop chaud, je le boirais après. Je me rendis dans la chambre pour aller prendre le pantalon qui me servait de pyjama et allai m’enfermer dans la salle de bain. A peine la porte fut-elle verrouillée que Meyer m’envahit la tête.


« Sérieusement, tu devrais revoir ta façon de vivre avec cette fille. Elle est là, à ta merci, et t’en profites même pas ! Avec Ikko, c’était pareil, t’as rien fait, c’était tellement ennuyeux ! Et Sofia, elle va devenir quoi avec toi ? En supposant que tu la butes pas, bien sûr… De toute façon, ta vie c’est tellement de la merde qu’elle va forcément être malheureuse. »

Je plaquai mes mains sur mes oreilles comme si ça allait m’aider à ne plus l’entendre. Mais non. Meyer était dans ma tête, impossible de m’en débarrasser.

« Pour l’instant, elle s’en rend pas compte mais elle va bientôt regretter de t’avoir sauvé la vie. Cohabiter avec un boulet comme toi, ça doit pas être facile tous les jours. »

- Schnauze (Ta gueule), Meyer…
maugréai-je en m’éloignant de la porte.

Je me déshabillai et pris ma douche. Quand je fis couler l’eau sur ma tête et dans mes oreilles, j’eus comme l’impression de moins l’entendre. Je restai donc un moment sous le jet d’eau, à moitié gêné pour respirer.
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" Quand le passé resurgit..."

Quand le passé resurgit
Il semblait totalement perdu, loin dans ses pensées. Impossible de capter son regard, il était distrait. Quelque chose clochait, clairement. Une main tremblante essaya de se saisir de la tasse de café. Il le remarqua rapidement et se leva à la hâte, laissant ainsi Sofia en proie aux doutes. Rapidement, Meyer se dirigea vers la salle de bain sans lui prêter attention. Le visage de la Chienne restait parfaitement impassible, mais une lueur inquiète naissait dans son regard. La porte se ferma, puis un "clic" caractéristique pour signaler qu'elle se verrouilla. Etait-il en colère ? Sofia avait beau se creuser la tête, elle ne voyait pas ce qu'elle avait dit ou fait de mal. De longues minutes durant, elle ne bougea pas d'un poil, assise sur sa chaise, les yeux cloués sur la porte. L'eau coulait, son Maître prenait une douche. C'était si soudain qu'elle savait que cette douche, c'était uniquement pour s'isoler, et penser à autre chose. Elle hésitait, cette attente était horrible, pour elle, cette peur constante de faire ou dire une bêtise qui pourrait froisser son Maître l'envahissait chaque jour. Finalement, elle se leva et se dirigea vers la porte de la salle de bain, approchants ses ongles griffus de la porte pour gratter sur celle ci, elle fut rapidement interrompue.  

Quelqu'un frappe à la porte. Le bout des doigts posés sur celle de la salle de bain, Sofia lança un regard vers celle-ci, hésitante à nouveau. Devait-elle laisser Meyer tranquille et aller ouvrir elle même la porte, ou lui annoncer que quelqu'un venait de frapper ? A nouveau, on frappa, sortant la Chienne de son hésitation. Elle baissa alors sa main valide pour se diriger vers l'entrer. Elle regarda un instant à travers l’œilleton et reconnut rapidement Yoshikazu. Surprise, elle patienta un instant pour être certaine qu'il était bien seul, et, surtout, regarder l'expression de son visage. Rien ne signalait qu'il était accompagné, et ne semblait lancer aucun avertissement discret. Elle ouvrit alors la porte pour lui sourire doucement et le lancer entrer, naturellement. Mais il resta sur le pas de la porte, un paquet entre les mains


"Bonsoir Yoshikazu. Meyer prend sa douche. Qu'est-ce que tu fais ici?" Demanda-t-elle, cachant sa surprise

"Désolé Sofia, j'reste pas. Je voulais juste te donner ça. répondit-il en remettant le paquet Allez,je file. Les clients vont râler si ma pause se rallonge. Hé, au fait. J'te préfère sans ton bandeau, ma grande. Le bonsoir à Meyer, à la prochaine!"

Il la salua et elle lui répondit par un petit signe de la main, le paquet coincé sous son bras, elle ferma la porte avant d'aller s'installer sur le canapé. Il n'y avait aucune inscription dessus, Yoshikazu savait que Sofia ne savait pas lire, mais qu'elle pouvait comprendre l'image dessinée dessus : Un cœur avec ce qui ressemblait à son portrait à coté. Pas de doute, c'était pour elle. Sans attendre davantage, elle ouvrit le cadeau. C'était un cadre, en verre, avec à l'intérieur une photo d'elle et de Roy. Elle se figea un instant, la photo ayant l'effet d'une bombe, les souvenirs explosèrent dans sa tête. Elle se souvenait parfaitement de ce jour. C'était la Saint Valentin, Roy et Sofia étaient au cimetière, ce jour là, pour rendre visite à sa défunte femme. Sur le chemin du retour, ils s'arrêtèrent chez un fleuriste, où l'ancien maître de la Chienne avait acheté un immense bouquet de fleurs. Pas du chocolat, ni de bijoux, comme le voulait la coutume, mais un énorme bouquet de fleurs blanches.

Ils se promenèrent dans la rue, Roy connaissait un excellent photographe de rue, qui prenait des photos sur le vif, très doué dans son genre. Le bouquet en main, l'Américain fit alors face à Sofia, pour lui donner le lui donner. C'était son cadeau à elle. Et là, quelque chose d'improbable se produisit : Un sourire se dessina sur le visage de la Chienne, un sourire comme il n'en avait jamais vu venant d'elle. Un sourire, tout crocs visibles, qui transpirait la joie, des larmes aux yeux. Elle montra alors fièrement le bouquet au photographe qui immortalisa ce moment. Pour Sofia, c'était l'ultime preuve que Roy l'aimait beaucoup, et que cet amour était réciproque. 

...Comment Yoshi' avait fait pour mettre la main sur cette photo ? Un immense frisson parcourut Sofia, complètement figée, son visage de marbre laissait cependant s'échapper des petites larmes qui vinrent s'écraser sur le verre du cadre pour glisser lentement vers le bas. L'eau de la douche résonnait dans ses oreilles, comme un son très lointain. Comme si elle n'était plus dans cet appartement, mais avec Roy. Elle ne parvint plus à détacher le regard de cette photographie, comme si elle revivait encore et encore ce jour, s'isolant dans un souvenir, dans un passé qui resurgit.


Photo sous cadre:

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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptyVen 1 Déc - 0:10
Constantine Meyer
Je n’arrivais pas à me calmer. Mes mains tremblaient toujours autant et mon cœur battait à tout rompre comme si je venais de courir des kilomètres. Ce n’était pas bon, pas bon du tout. Il fallait que je pense à autre chose, que je dégage Meyer de mon esprit, ou du moins juste assez pour empêcher la crise. Je devais l’éloigner, l’empêcher de me parler, le…

- Ertrinken (Noyer)… murmurai-je comme si c’était une évidence.

J’attrapai le bouchon et le plaçai dans le trou de la baignoire. En attendant qu’elle se remplisse, je m’assis et plaquai à nouveau mes mains sur mes oreilles en fermant les yeux.


« Maltraite-la un peu, ça lui apprendrait qui est le chef ici, continuait Meyer d’un ton de plus en plus agaçant. Tu peux pas continuer à ignorer sa condition. C’est une esclave et elle le restera toute sa vie. Tu changeras pas ça. Qu’est-ce que tu perds de toute façon ? T’es déjà au fond du trou. Nikolaus a raison, tu sers à rien et t’arriveras jamais à rien. »

La baignoire était remplie de moitié.

« Et Roy ? T’y penses ? Tu ferais mieux de l’honorer un peu, être un maître à sa hauteur. Tu méritais aucun respect de sa part, j’comprends pas ce qu’il te trouvait, sérieusement. T’es une cause perdue, y a plus rien à faire depuis longtemps. »

Il avait des solutions.

« Pfff, tu parles. C’était seulement pour squatter l’appart. »

Non ! Il était mon ami ! Et Sofia... Sofia...

« Ta putain d’esclave ! »

Je me mordis la lèvre jusqu’au sang et serrai les poings si fort contre mes tempes que j’en eus des vertiges. La baignoire était pleine. Je rouvris les yeux, coupai l’eau et m’allongeai dans la baignoire.

« Et allez, tu vas faire quoi encore ? »

Il allait bientôt le savoir. Je pris une légère inspiration et me laissai glisser jusqu’à être complètement immergé. Mes oreilles se mirent à bourdonner. Mais à part ça, il régnait un silence reposant. Enfin, ça aurait pu l’être si je n’avais pas aussi peur de me retrouver la tête sous l’eau. Je n’avais jamais été à l’aise en milieu aquatique. Tout ça à cause des nombreuses noyades provoquées par mon père quand il m’apprenait – ou plutôt essayait de m’apprendre – à nager. Ce sale con voulait me former à la dure alors que je faisais toujours tout pour le contredire, raison pour laquelle il avait lamentablement échoué. Et moi, je ne savais pas nager à cause de lui.

« Parce que t’es trop faible. »

Toujours là, lui ? Je relâchai un peu d’air, des bulles remontèrent à la surface de l’eau.

« T’y arriveras pas »

Encore un peu d’air…

« Va en Enfer ! »

Je fermai les yeux, vidai complètement mes poumons. Quelques secondes s’écoulèrent. Je commençai à m’étouffer.

« ... »

Maintenant.
Je sortis la tête de l’eau, repris ma respiration, paniqué. Je ne savais absolument pas ce qui m’avait pris de faire une connerie pareille… mais ça avait fonctionné. Je ne perdis plus de temps à réfléchir et me lavai vite fait pendant que la baignoire se vidait. Après m’être rincé, je me séchai et enfilai mon pantalon rapidement comme si j’avais la mort aux trousses. Puis je sortis de la salle de bain. Sofia était assise sur le canapé. Je m’approchai, m’assis à côté d’elle en posant ma main sur son épaule.


- So…

Je me tus. La tête baissée, elle regardait un cadre photo qu’elle tenait dans la main. Où l’avait-elle trouvé ? Je ne me rappelais pas l’avoir vu ici avant… Je l’observai plus attentivement et mon cœur fit un bond. Il représentait Roy et Sofia. Il la regardait d’un œil bienveillant, protecteur. La demoiselle tenait fièrement un joli bouquet de fleurs blanches dans les mains, un immense sourire aux lèvres et des larmes au coin des yeux. Elle avait l’air tellement… tellement heureuse… Je regardai la Sofia qui était assise à côté de moi. Son visage n’exprimait rien. Mais elle pleurait. Doucement, je la pris dans mes bras et la soulevai pour la déposer sur mes genoux. Puis je la serrai contre moi, une main sur sa tête et l’autre dans son dos. Dire quelque chose ? Ça ne servait à rien.
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Quand le passé ressurgit EmptyVen 1 Déc - 16:28
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Quand le passé resurgit
Meyer était soudainement bruyant dans la salle de bain, l'eau semblait remuer comme s'il s'était levé rapidement de la baignoire. Sofia lança un petit regard inquiet vers la porte avant de revenir fixer la photo pour se perdre dans ses souvenirs. Elle se remémorait cette journée en boucle dans sa tête, inlassablement, son visage restait toujours aussi impassible.  Pourquoi Yoshikazu lui avait fait ce cadeau ? Elle ne le savait pas vraiment, mais elle lui était reconnaissante, elle tenait beaucoup à cette photographie. Il tenait beaucoup à la chienne, ça se voyait, nombreuses étaient les petites attentions à son égard. Sofia était heureuse d'avoir pu la récupérer, elle allait devoir remercier le cuisinier. Elle leva finalement les yeux vers le plafond, songeuse, se demandant ce qu'il était advenu de l'ancien appartement où elle vivait. Evidemment, Kenichi avait du s'y rendre déjà, pour se débarrasser de toutes les preuves compromettantes qui pouvait prouver son implication dans des affaires tordues, notamment des contrats d'assassinats. Avec du recule, même si la Chienne était heureuse avec Meyer, se rendre à l'arène ou accepter des contrats lui manquait un peu. Elle allait devoir demander à son Maître actuel s'il était au moins d'accord pour la ramener combattre à nouveau à l'arène, et puis ça pourrait lui faire de l'argent. Beaucoup d'argent. Roy avait pu s'en faire des tonnes là bas.

Justement, Meyer sortit de la salle de bain. Elle entendit la porte s'ouvrir, mais elle ne quitta pas le cadre des yeux, toujours absorbée par la photographie. Elle ne le remarqua même pas s'installer à coté d'elle, jusqu'à l'entendre prononcer le début de son prénom. D'un léger sursaute, l'extirpant de son souvenir, elle s'essuya rapidement les yeux, comme si elle ne voulait pas que son Maître ne remarque qu'elle pleurait, pour ne pas s'afficher en position de faiblesse, elle qui devait toujours être forte. Meyer la récupéra dans ses bras, les yeux de Sofia se posèrent sur lui, la photo toujours dans sa main, elle laissa docilement faire. Il était torse nu et sentait bon la pomme. Elle posa la photo à coté d'elle, sur le canapé, pour se laisser choir dans ses bras. L'esclave n'était pourtant pas triste, pourquoi ce geste plein d'attention, alors ? C'était peut être lui qui en avait besoin...  

Elle glissa sa main sur l'imposant torse de Meyer et se recula légèrement pour le regarder dans les yeux. Son regard fut ensuite attiré par ses lèvres qui saignaient légèrement, comme s'il s'était mordu. Assise à califourchon sur lui, elle se dressa sur ses genoux et approcha sa main de son visage pour chasser la goutte de sang qui perlait avec son pouce. Elle dirigea ensuite sa main vers l'arrière de la tête de Meyer, les cheveux encore humides de celui-ci ondulaient entre les doigts de Sofia. Elle plaqua doucement le visage de son Maître contre sa poitrine et caressa ses cheveux avant de venir les sentir, serrant davantage son Maître contre elle, comme pour le réconforter.


"J'suis heureuse avec toi, Master."

Inutile d'en dire davantage, Meyer devait savoir que Sofia ferait tout pour le rendre heureux lui aussi, elle lui montrait chaque jour, elle avait confiance en lui. Entièrement confiance. Certains disaient d'ailleurs que le bandeau devait être pour ça, pour symboliser le fait que la Chienne faisait confiance aveuglément à son Maître, et qu'elle suivait les ordres aveuglément. Elle posa son menton sur le sommet du crâne de Meyer et l'embrassa, profitant au passage pour sentir à nouveau les cheveux. L'odeur de la pomme l’enivrait, elle adorait renifler les cheveux de Meyer et glisser ses doigts dedans quand il sortait de la douche. Sofia releva le regard pour observer l'appartement avant de s'arrêter sur le café qui était toujours posé sur la table. Il devait être tiède, à présent...  

"Ton café va être froid, tu veux que j'aille te le chercher ?"

Dans le fond, elle ne voulait pas bouger, sinon elle serait allée le chercher d'elle même. La Chienne voulait encore profiter de cet instant avec Meyer, dans ses bas, et lui confortablement contre sa poitrine. L'ambiance tamisée et la chaleur dans l'appartement grâce aux chauffages qui carburaient à plein régime rendait l'endroit confortable et chaleureux...
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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptyVen 1 Déc - 21:19
Constantine Meyer
D’abord, Sofia s’essuya les yeux d’un revers de main et se laissa faire sans réagir. Elle déposa ensuite le cadre photo sur le canapé et se blottit dans mes bras. La chaleur de son souffle contre ma peau réussit à m’apaiser totalement. Depuis mon séjour à l’hôpital, c’était comme si j’avais besoin de sentir la jeune femme au plus près de moi pour me rappeler que je demeurais encore en vie. Comme si, sans elle, j’étais… perdu. C’est vrai. Sans elle, je ne serais pas encore là dans cet appartement, je ne serais pas en train de respirer, mon cœur ne battrait pas dans ma poitrine. Je serais enterré six pieds sous terre au cimetière dans lequel je travaillais depuis plus d’un an.
Au bout d’un moment de silence, Sofia se détacha de moi pour m’observer. Ses yeux bleu azur me scrutèrent, l’air de chercher quelque chose dans le fond de mon regard. Mais elle s’en désintéressa vite et approcha sa main de ma bouche pour passer son pouce sur ma lèvre inférieure. Ah… je saignais encore, je n’y avais pas fait attention. Sofia se mit plus à l’aise en s’asseyant à califourchon sur moi, comme elle avait pris l’habitude de le faire. Et là, elle se redressa sur les genoux, passa sa main derrière ma tête et me serra contre sa poitrine. Sur le coup, je me sentis rougir, un peu pris au dépourvu. C’était à la fois agréable et super gênant, d’autant plus quand ses doigts glissèrent dans mes cheveux et que ses ongles vinrent me gratter légèrement l’arrière du crâne. Un gros frisson me parcourut et je me sentis limite fiévreux.


- Je suis heureuse avec toi, Master, déclara Sofia à voix basse.

Son menton effleura le haut de ma tête. Mais cela ne dura qu’un instant. Je me sentais si bien contre elle que je regrettai de la voir se reculer légèrement, le regard dirigé vers la cuisine.


- Ton café va être froid, remarqua-t-elle. Tu veux que j’aille te le chercher ?

J’avais complètement oublié la tasse de café. Je serais bien resté sur le canapé pour profiter encore de notre étreinte improvisée mais je n’aimais pas le café froid et je ne voulais pas que Sofia l’ait préparé pour rien. Alors, à contrecœur, je déposai la demoiselle sur le canapé en faisant attention au cadre photo et allai boire mon café. Il était encore tiède. En passant dans la cuisine, j’ouvris le frigo et récupérai la moitié de tablette de chocolat qui traînait sur une étagère de la porte. Je rejoignis Sofia, pris délicatement le cadre en m’asseyant à nouveau à côté d’elle. J’observai un moment la photo, surtout le visage de la jeune hybride qui respirait la joie. Elle était très jolie, son immense sourire la rendait plus humaine. Je déposai le cadre debout sur un coin de la table basse, appuyé sur son pied en carton. Puis j’attrapai la télécommande. La télévision était toujours allumée et passait un autre dessin animé, le son baissé au minimum. Je le montai un peu, pris la tablette de chocolat et cassai quelques carreaux pour Sofia.

- Tiens. Et mange pas tout d’un coup, ajoutai-je en la voyant approcher tout le chocolat de sa bouche. Faut apprécier les bonnes choses.

Je calai deux coussins contre le bras du canapé pour m’asseoir en travers et pouvoir étendre les jambes. Comme les assises étaient larges, la demoiselle avait la place de s’allonger à côté. D’ailleurs, je ne lui demandai pas son avis et la pris dans mes bras pour ressentir à nouveau sa chaleur plaisante contre moi. Je lui piquai un carreau de chocolat au passage et le mangeai avec l’impression d’en avoir oublié le goût. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais plus goûté de bon chocolat. Il était le bienvenu après le repas.

- Tu veux regarder ça ? demandai-je en désignant la télévision d’un signe de tête.

Un animé japonais venait de démarrer.
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Quand le passé ressurgit EmptySam 2 Déc - 18:07
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Quand le passé resurgit
Dommage... Meyer se leva pour aller chercher son café, récupérant Sofia pour la déposer sur le coté.  Elle posa sa main sur le cadre photo et le gratta du bout des doigts.  Un rapide coup d'œil lui permit de constater que son maître buvait le café à grandes gorgées avant de retourner sur le canapé. Il avait augmenté le son à nouveau, peut être qu'il voulait regarder un dessin animé avec elle ?  Il s'installa plus confortablement, se calant avec des oreillers , il laissa cependant assez de place à Sofia pour qu'elle puisse se coucher à coté, ce qu'elle s'apprêta à faire.  

Mais,  sans attendre, il prit Sofia dans ses bras, qui fut d'ailleurs assez surprise, c'était bien la première fois qu'il prenait cette initiative. D'ordinaire, c'était elle qui venait se blottir contre lui, mais elle se laissa faire, profitant même de cette étreinte. Meyer apporta même du chocolat et donna un gros morceau à Sofia qui, immédiatement, le dirigea tout entier vers ses crocs avant de se faire rappeler à l'ordre.  La Chienne avait en effet pour l'habitude de gober la nourriture plutôt que de la mâcher, Meyer commençait à bien la connaître pour l'avertir avant, cette fois-ci. Obéissante, elle récupéra un carré de chocolat pour le manger tout en tournant la tête vers la télévision. Au même moment, Il lui proposa de regarder le dessin animé avec elle.

Sofia hocha vivement la tête, ravie à l'idée de partager ce moment avec lui. Elle connaissait très bien ce qui passait à la télévision, un chat bleu sans oreilles avec des boules blanches à la place des mains. C'était japonais, elle n'avait aucun mal à comprendre de quoi ça parlait, et elle adorait, qui plus est. Sofia se détacha des bras de Meyer pour se coucher sur ses cuisses, roulée en boule sur le canapé , sa main valide venant agripper le pantalon de son Maître.  Elle pivota doucement sur le dos, fixant Meyer droit dans les yeux, gesticulant doucement, l'air joueuse. Sa main s'approcha de son visage puis agita les doigts sous son nez, comme si elle réclamait de l'attention,  ou voulait-elle peut être jouer avec son Maître.

Elle le fixait, sa main toujours dirigée vers lui, l'air songeuse. Ils vivaient une vie simple, même modeste, elle voyait très bien que, parfois, Meyer avait du mal à joindre les deux bouts. Il n'avait pas spécialement de problème d'argent, mais il ne pouvait pas se faire plaisir non plus. Et puis, avec Sofia en plus qui représentait une charge supplémentaire, ça devait être en plus difficile, surtout qu'elle ne rapportait pas d'argent. Elle ne voulait pas être un boulet qu'on devait traîner, surtout qu'elle avait les moyens de faire gagner de l'argent à son Maître. Elle hésita un instant, elle se doutait bien que Meyer ne serait pas d'avis de l'envoyer à l'arène, mais pour l'heure, c'était tout ce qu'elle savait faire...


"M...Master.. ? Débuta-t-elle, hésitante. Si... Si tu as besoin d'argent, je pourrais en gagner pour toi. Si tu m'emmènes à l'arène... Je...."

Elle s'arrêta, honteuse d'avoir osée prendre une initiative pareille. Son regard se détourna pour éviter celui de Meyer, de crainte d'être réprimandée. Sa main se dirigea lentement vers l'épaule son épaule , le regard fuyant. Sofia n'avait en aucun cas agit par égoïsme,  même si mon amour pour le combat était toujours aussi inébranlable. Elle voulait retourner à l'arène pour se battre, mais cette fois-ci, c'était pour venir en aide à Meyer, lui faire gagner de quoi mieux vivre, pour le rendre plus heureux.

Il n'était probablement jamais allé à l'arène, d'ailleurs, il ne devait pas connaître cet endroit, à part de nom peut être.  L'idée de voir Sofia se battre à mort face à d'autres hybrides ne devrait pas trop lui plaire, mais c'était son quotidien, autrefois. Les combats à l'arène étaient très sanglant, rares étaient les hybrides qui en sortaient vivant, encore moins quand c'était Sofia qui combattait. En effet, la Chienne ne laissait jamais d'adversaire vivant, elle devait toujours tuer les hybrides face à elle. Elle aimait afficher sa supériorité sous le regard des autres maîtres, leur faire comprendre qu'elle seule pouvait rend fier le sien. Elle pouvait paraître parfois sadique et cruelle quand elle se battait à l'arène, son seul but était de tuer une fois à l'intérieur. Son regard azur se posa à nouveau sur Meyer, se demandant si lui pourrait aussi être fier d'elle en la voyant de battre là bas....

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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptyDim 3 Déc - 15:15
Constantine Meyer
Elle croqua doucement dans un carré de chocolat et hocha vivement la tête, visiblement contente de partager un moment « dessins animés » avec moi. Après avoir savouré sa friandise, elle se roula en boule, la tête calée sur mes cuisses, et regarda la télévision. Un silence s’installa entre nous. Meyer ne se manifestait plus pour le moment et tant mieux. Quelque chose me chatouilla le menton. Sofia s’était tournée sur le dos et tendait la main vers moi en agitant les doigts, comme pour jouer. Je la lui attrapai doucement, la relâchai, tentai de l’attraper à nouveau avant qu’elle ne l’enlève. Un jeu silencieux et de courte durée, puisque interrompu par le regard soudain songeur de la demoiselle. Ses yeux bleus azur se posèrent sur les miens. Je m’y perdis un instant, jusqu’à ce qu’elle prenne la parole.

- M… Master ? hésita-t-elle. Si… si tu as besoin d’argent, je pourrais en gagner pour toi.

Ah bon ? Mais comment…

- Si tu m’emmènes à l’arène, je…

Elle se tut et détourna le regard, n’osant pas continuer. Elle n’ignorait sûrement pas que je refuserais. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que Roy était décédé là-bas, dans cet endroit où les hybrides se battaient à mort pour une poignée de billets. Je savais que Sofia était forte, qu’elle était capable de se défendre, de rendre des coups bien plus puissants et maîtrisés que ses adversaires les plus coriaces. Je savais qu’elle pouvait très bien s’en sortir avec l’entraînement dont elle avait bénéficié auprès de son ancien maître. Et je savais également que les combats lui manquaient terriblement. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais décemment pas la laisser continuer. C’était contraire à mes idées, même si ça pouvait me permettre de m’en sortir financièrement. Alors je soupirai doucement en regardant tristement la jeune hybride. J’allais la décevoir, c’était certain.

- Süße… commençai-je en posant ma main sur sa tête.

Je laissai un silence, réfléchissant à mes mots, lui grattouillai distraitement le haut du crâne, perdu dans mes pensées.


- J’suis pas Roy.

Ça, c’était dit.

- Je sais que… ça te manque, tout ça. Et… et c’est gentil de vouloir m’aider.

Je détournai les yeux pour regarder le dessin animé sans vraiment y faire attention.

- J’ai pas envie de te voir te battre en sachant qu’il y a un risque pour que t’y restes, toi aussi. J’dis pas ça parce que j’ai peur ! ajoutai-je embarrassé à l’idée qu’elle y pense.

La fierté masculine…


- En… enfin… C’est pas sûr comme endroit. Et j’veux pas te perdre… toi non plus, conclus-je en baissant les yeux sur les cicatrices de mon poignet que je me mis à gratter.
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Quand le passé ressurgit EmptyDim 3 Déc - 21:18
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" J’suis pas Roy " .. Je sais bien...

Quand le passé resurgit
"J’suis pas Roy" ... Sofia se figea un instant. Evidemment, il n'était pas Roy, elle le savait. Mais la façon dont il l'avait dit sonnait comme un coup de tonnerre. Elle ne l'avait pourtant pas comparé à lui... Ou alors elle ne l'avait pas voulu. Ses yeux se voilèrent aussitôt, presque blessée. Était-ce un reproche ? Meyer avait-il honte de Roy ? ... Non, impossible, il ne le jalousait pas non plus. Pourtant, elle s'était déjà promis d'arrêter de le comparer à lui, elle ne voulait plus le faire, elle avait bien compris que c'était fini, avec son ancien maître, qu'il n'était plus là ! Elle voulait simplement aider Meyer comme elle le faisait avec Roy, et rien d'autre, car c'était tout ce qu'elle connaissait, tout ce qu'elle savait faire. Difficile pour elle de s'imaginer travailler comme une personne normale... Pour faire quoi ? On lui avait bien proposé de tourner pour Hybride X, mais évidemment, Roy n'était pas d'accord. Elle était plutôt mignonne, oui, alors elle pourrait utiliser son physique et sa naïveté pour attirer les clients dans une boutique... Elle était peut être capable de retenir un slogan par cœur ?  

Finalement, Meyer repris très rapidement, faisant réaliser à Sofia qu'elle s'était perdue dans ses pensées l'espace de quelques secondes. Oui, les combats lui manquait, et oui, elle voulait l'aider. Au moins, il l'avait compris, ça, c'était l'essentiel. Il regarda à nouveau le dessin animé, Sofia suivit son regard par réflexe. Il avait peur de la voir se battre... ? Vraiment ? Surprise, elle tourna la tête pour venir le regarder à nouveau. C'était pourtant ce qu'elle faisait de mieux ! Mais oui, il y avait toujours un risque, dans l'Arène. Sofia avait beau être très forte, être connue là bas... A chaque fois qu'elle y entrait, rien ne garantissait qu'elle allait pouvoir en sortir vivante, c'était ça, l'Arène. De toute évidence, Meyer était trop fier pour afficher ouvertement ses sentiments, comme beaucoup d'hommes, Sofia le savait très bien. Un mince sourire en coin malicieux se dessina sur ses lèvres, comprenant parfaitement à cet instant que son Maître se faisait du souci pour elle.  

Il ne voulait pas la perdre... Elle inspira lentement, compréhensive, elle hocha la tête, docilement. Son amour pour le combat était immense, il était même incommensurable... Mais certainement pas plus que celui qu'elle portait à Meyer. Alors, simplement, elle accepta sa décision sans faire de crise... Elle n'ira plus à l'arène. Doucement, elle leva la main pour venir lui caresser la joue, son pouce frottant doucement sa pommette. Elle se redressa du canapé pour s'installer à coté de lui et regarder la fin du dessin animé, sans lâcher un seul mot. Sofia ne semblait pas triste, au contraire, elle avait simplement compris ce que voulait dire son Maître et l'accepta. L'émission à la télévision prit fin, comme l'annonçait le générique, suivit du résumé de l'épisode suivant. La Chienne se leva, avant de se tourner vers son Maître.


"Je vais me doucher, Master. Et je vais au lit, ensuite."

Elle se dirigea vers la salle de bain et laissa la porte entre-ouverte, comme à son habitude. Elle dormait de moins en moins par terre, préférant davantage le lit de Meyer. Elle ne tarda pas sous la douche, mais si elle éprouva quelques difficultés à cause de son plâtre. Rapidement agacée, elle essaya de le retirer, s'arrêtant aussitôt à la première douleur, elle comprit que c'était une mauvaise idée. Sofia sortit de la la baignoire pour se sécher rapidement et se brosser les crocs, avant de sortir de la salle de bain pour se diriger vers la chambre, laissant traîner ses vêtements derrière elle.  

Dans la chambre, elle fouilla dans l'armoire pour récupérer un des t-shirt de Meyer pour l'enfiler. Désormais, elle s'en contentait largement pour dormir, comme ils étaient très grand, ça faisait office de chemise de nuit sur elle. Avant de se coucher, elle se mit à quatre pattes pour trouver son Katana sous le lit. Soulagée de le revoir, elle le prit pour le placer à coté de la table de chevet, à portée de main. Enfin, elle se coucha en boule sur le lit, attendant sagement son Maître pour passer la nuit avec.

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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptyLun 4 Déc - 22:01
Constantine Meyer
Sofia me regarda un moment puis leva lentement la main pour aller la poser sur ma joue, passant un bref instant le bout de son pouce sur ma pommette. Ce geste attentionné dont je ne bénéficiais jamais ordinairement me donna des frissons, d’agréables frissons… J’eus à peine le temps d’en profiter car la demoiselle se réinstalla confortablement pour regarder la fin du dessin animé. Je ne dis rien ni ne réagis, et me contentai de reporter mon attention sur la télévision également. Quand le générique de fin défila sous nos yeux, Sofia se leva du canapé et se tourna vers moi.

- Je vais me doucher, Master, annonça-t-elle. Et je vais au lit, ensuite.

Je hochai la tête et elle s’éloigna en direction de la salle de bain. Bientôt, j’entendis l’eau couler dans la baignoire, assez distinctement puisqu’elle laissait toujours la porte entrouverte. Je savais qu’elle n’aimait pas rester enfermée dans une pièce, toujours prête à agir et à atteindre la sortie au moindre problème. D’ailleurs, depuis qu’elle vivait ici, je ne dormais plus avec la porte de la chambre fermée. Ça ne me dérangeait pas plus que ça mais au début, j’avais toujours le réflexe de fermer, ce qui obligeait Sofia à rouvrir avant de se mettre au lit. Pendant sa douche, je replaçai les coussins sur le canapé, allai ramasser le linge sec sur l’étendoir qui se trouvait dans un coin du salon et m’occupai de le ranger dans l’armoire de la chambre. Je fis un dernier tour dans la cuisine pour aller remettre le chocolat au frigo et fermai les volets électriques du salon. Sofia s’affairait à présent dans la chambre, certainement à la recherche d’un de mes tee-shirts pour dormir avec. Quand je la rejoignis, elle était roulée en boule sur le lit.
Vu l’heure tardive, je décidai de me coucher maintenant. De toute façon, je n’avais rien d’autre à faire et une bonne nuit de sommeil ne me ferait pas de mal. Réprimant un bâillement, je m’allongeai à côté d’elle. Comme à mon habitude, je m’emparai de mon téléphone portable et lançai un mini jeu. Ça m’aidait à me détendre avant de dormir. Et comme à son habitude, Sofia vint se coller contre moi, la tête posée sur mon épaule pour me regarder jouer. Les premières fois, je lui avais proposé de faire une partie à son tour mais elle avait répondu qu’elle préférait observer. Alors j’avais fini par arrêter de demander. Au bout de cinq minutes, j’arrêtai le jeu et posai le téléphone. Je n’aimais pas jouer longtemps. Une fois la lumière éteinte, je remontai la couette sur nous, grattouillai un instant la tête de Sofia en guise de « Bonne nuit » et fermai les yeux.
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Quand le passé ressurgit EmptyMar 5 Déc - 11:20
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" Bon appétit Master ! J'ai tout fait rien que pour toi !"

Quand le passé resurgit
Roulée en boule sur le lit, Sofia patienta un instant, le temps de laisser à Meyer la rejoindre.  Ce qu'il fit rapidement, laissant son hybride se blottir contre lui, la tête sur son épaule pour le regarder jouer. Elle adorait ça, c'était agréable, même si elle ne comprenait pas l'intérêt du jeu : Il fallait visiblement lancer des boules sur des briques pour les briser... Il avait déjà proposé plusieurs fois à Sofia d'y jouer, mais elle refusa toujours, préférant de loin le regarder faire. C'était un moment de détente pour elle, où, enfin, elle pouvait arrêter de penser, de torturer son cerveau de pensées diverses, de doutes. Meyer ne jouait jamais très longtemps, parfois un quart d'heure, parfois dix minutes, ou cinq. Cette fois-ci, c'était assez rapide. Il gratifia Sofia d'une petite grattouille sur le sommet de la tête après avoir éteint la lumière. Dans le noir complet, les deux trouvèrent rapidement le sommeil, la porte de la chambre ouverte.

Comme à son habitude, la Chienne se leva très tôt, avant le chant du coq. Elle laissa son Maître dormir encore un peu et se dirigea vers la cuisine pour préparer le petit déjeuné. C'était assez facile, pour elle, de faire le café et dresser la table. Une fois le petit déjeuné prêt, elle rejoignit le salon pour réaliser quelques exercice qui ne nécessitaient pas l'utilisation de son bras. C'était son rituel du matin, après tout, celui qui lui permettait de bien commencer la journée. Enfin, elle partit se rhabiller dans la salle de bain, après s'être débarbouillée le visage. La Chienne ne toucha toujours pas au petit déjeuné, elle apprit à attendre son Maître sans le réveiller. Elle s'installa devant la télévision, le son très bas, pour laisser les heures défiler. C'était encore des dessins animés, des rediffusions qu'elle avait déjà vu, mais ça ne semblait pas la déranger, restant stoïque devant l'écran. Après plusieurs épisodes, la porte de la chambre s'ouvrit. Meyer s'était enfin réveillé et, sans attendre, Sofia bondit du canapé pour se jeter dans ses bras, c'était sa façon de lui dire bonjour.    

Ne pouvant attendre davantage, la Chienne s'installa à table , laissant son Maître faire chauffer l'eau pour le café. Elle ne se contenta, quant à elle, que d'un bol de lait, d'un jus d'orange et d'une barre de céréale. Comme toujours, elle préféra garder le silence, Meyer était encore plus grincheux le matin et voulait éviter de se faire gronder. Une fois le petit déjeuné terminé, Sofia s'empressa de débarrasser la table, pour laisser Meyer se changer. Les deux se retrouvèrent en même temps dans la salle de bain pour se brosser les dents . Comme toujours - ou presque -, la brosse à dents de Sofia était à usage unique. Elle sortit rapidement de la salle de bain pour chercher les clefs et le porte-feuille de Meyer, qui était à présent sur le départ pour aller travailler. Cette fois-ci, il décida de la laisser à la maison, à cause de son bras qui était encore douloureux. Docile, elle hocha la tête et laissa son Maître s'en aller seul, après avoir reçu pour consigne de n'ouvrir à personne - et encore moins au voisin - et d'attendre sagement son retour. Une dernière grattouille sur le sommet de la tête et il passa le pas de la porte.

A présent seule, Sofia se dirigea vers le canapé pour regarder ses dessins animés. Meyer avait laissé de quoi manger, dans le frigo, un repas froid sans avoir besoin de le chauffer, ce qui ne dérangeait en aucun cas la Chienne qui se contentait de presque tout. Installée en tailleur sur le canapé, la télécommande dans ses deux mains, elle passa une partie de la mâtiné ainsi, sans bouger. Prise d'une envie pressante, elle déposa la télécommande à coté d'elle avant de filer tout droit vers la salle bain. En revenant s'asseoir, la télécommande se coinça sous ses fesses, la faisant ainsi changer de chaîne...

«...Bons petits plats ! Alors, qu'allons nous préparer aujourd'hui ? Quelque chose de simple et de rapide à faire, idéal quand on rentre du travail tard, par exemple : Les escalopes panées. Alors, vous aurez besoin de trois assiettes : mettez la farine dans l’une, les œufs battus avec la muscade dans une autre et la chapelure dans la dernière. Salez, poivrez et battez à nouveau. Ensuite, nous allons rouler chaque escalope dans la farine, puis dans les oeufs battus et enfin dans la chapelure.
Faites chauffer l’huile dans une grande poêle, déposez-y les escalopes, laissez cuire encore 5 min. Les 2 faces doivent être bien dorées, c'est important, ça apporte  le coté croustillant que nous recherchons. Posez une rondelle de citron sur chaque escalope et servez. Alors on peut accompagner nos escalopes avec des haricots verts, et préparer une sauce à la crème et aux champignons, et du riz.»


...Elle ne parvint pas à détacher les yeux de cette émission culinaire... Et là, une idée lui traversa l'esprit : Préparer à manger pour son Maître ! Sofia regarda l’émission en boucle pour s'imprégner de la recette, grâce à la fonction retour rapide, c'était la solution, comme elle était incapable d'écrire ou de lire pour prendre des notes. Des heures plus tard, une fois la recette gravée dans sa tête, elle se leva d'un petit bond pour gambader vers la cuisine, toute excitée à l'idée de faire la cuisine pour Meyer. Elle rassembla les ustensiles nécessaires, les assiettes, le couteau, le fouet, la poêle... Ouf, Meyer avait tout ce qu'il fallait ! Elle chercha ensuite dans le frigo les ingrédients, notamment la viande. Ah, mince, il n'avait pas de poulet... Bon, heureusement qu'il restait deux tranches de steak au fond du frigo, soigneusement emballés de la veille. Ca devrait faire l'affaire ! Elle récupéra ensuite le reste : Tomates, œufs, citron, champignons... Tout comme à la télévision !  

Elle déposa les 3 trois assiettes sur le plan de travail, faisant tomber un œuf au sol au passage. Pas de souci, elle en récupéra un autre dans le frigo pour le remplacer. Sans attendre, elle fouilla dans les placards pour récupérer le paquet de farine et l'ouvrit. Il fallait donc mettre la farine dans l'assiette, très bien : Elle tourna le paquet à l'envers pour tout renverser dans l'assiette, créant au passage un nuage de farine entier, blanchissant ainsi le plan de travail, le visage de la Chienne et sa robe, tout était recouvert. Parfait  ! Un mince sourire satisfait se dessina sur les lèvres de Sofia, qui roula entièrement les steak dans la farine. Dans l'autre assiette, elle battit les œufs violemment, quelques morceaux de coquilles flottaient, des gouttes volaient un peu partout, tapissant un peu les murs et le sol. Par-fait ! Elle versa enfin la chapelure dans la dernière assiette, la faisant déborder. Elle passa finalement les steak dans les œufs, puis la chapelure.

Dans une casserole, elle fit bouillir de l'eau et y versa tout le riz du paquet, faisant ainsi déborder l'eau qui s'écoula lentement sur la gazinière. Dans la poêle, elle fit cuir les steaks qui pataugeaient dans l'huile bouillante qui sautait un peu partout. cinq minutes plus tard, elle versa le riz - mal cuit - dans la passoire pour préparer les haricots. Elle déposa les steaks carbonisés dégoulinant d'huile dans deux assiettes, un peu de riz, les haricots fades et spongieux et, enfin, la crème qu'elle avait oublié de faire chauffer. Elle ajouta les champignons crus, une - très - grosse rondelle de citron sur les steak et regarda son plat. Elle était ravie, un sourire au lèvre, c'était comme à la télévision ! Pleine de farine, d’œufs dégoulinant sur ses cheveux et d'huile, les mains dégoulinantes également, elle dressa la table. Meyer n'allait pas tarder à rentre, elle était si impatiente qu'elle oublia d'éteindre le feu, laissant le reste d'huile dans la casserole sauter partout de plus belle. Sofia décida de l'attendre devant la porte, la table dressée et le repas servi.  



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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptySam 9 Déc - 14:39
Constantine Meyer
La nuit se déroula sans encombres. Je dormis d’un sommeil un peu agité, comme toujours. Quand le réveil sonna au matin, j’avais l’impression de ne pas m’être reposé. Je me levai quand même, j’étais obligé. Nous étions bien dimanche mais je devais me rendre au cimetière pour terminer un aménagement. En fait, le vendredi, j’avais dû le commencer tard le soir pour une urgence qui finalement avait été reportée au lundi. J’avais donc tout laissé en plan étant donné que je ne voyais plus rien à cause de la nuit. Cependant, je devais venir finir aujourd’hui car l’enterrement se déroulerait tôt demain. La tête dans le brouillard, je sortis de la chambre. Comme d’habitude, Sofia était déjà levée et avait préparé le petit déjeuner. Quand elle me vit, elle vint se blottir dans mes bras pour me dire bonjour. Nous mangeâmes ensemble, en silence. Je n’aimais pas parler quand je venais de me réveiller. J’avais du mal à émerger avant de me retrouver dehors.
Tandis que la jeune femme débarrassait, j’allai m’habiller. Nous nous retrouvâmes ensuite tous les deux côte à côte devant le miroir de la salle de bain, en train de nous brosser les dents. Sofia défonçait littéralement toutes les brosses à dents qu’elle utilisait chaque jour. Ne souhaitant pas passer une partie de ma paye juste pour trente brosses à dents par mois, je lui répétais sans cesse que ça ne servait à rien de frotter trop fort et qu’elle finirait par s’abîmer les gencives. Quand je me rendis dans l’entrée de l’appartement, elle me donna docilement mes clés et mon portefeuille. Pour aujourd’hui, je lui demandai de ne pas m’accompagner et de rester se reposer à la maison. Il fallait qu’elle ménage son bras. Un peu craintif à l’idée de la laisser seule ici, je lui rappelai de n’ouvrir à personne pendant mon absence. Puis je lui grattouillai la tête et quittai l’appartement.
Je ne perdis pas de temps au cimetière. J’avais laissé de quoi manger à Sofia mais je préférais faire vite afin de rentrer pour le repas de midi. Heureusement, il ne me restait plus grand-chose à faire. Épuisé après la courte nuit que j’avais passé, je pris le chemin du retour en me disant que je profiterais de l’après-midi pour faire une bonne sieste. Arrivé dans l’entrée du bâtiment, je sentis comme une odeur d’huile brûlée. Ce devait être la voisine du dessous. Je savais qu’elle adorait cuisiner parce qu’elle m’avait plusieurs fois proposé de prendre à manger à cause des trop grandes quantités qu’elle préparait. Cependant, en arrivant au deuxième étage, je me rendis compte que l’odeur était plus forte… et mon cœur fit un bond quand je vis une légère fumée passer dessous la porte de mon appartement. Paniqué, je me précipitai, déverrouillai et entrai. Je faillis percuter Sofia qui se tenait dans l’entrée. Je la regardai, fronçai les sourcils. Sa robe et ses cheveux étaient tachés de farine, d’huile, d’œuf et de grains de riz.


- Mais qu’est-ce qu…

J’allai voir la cuisine. Elle était dans un état épouvantable. Le feu était encore allumé sous une poêle dans laquelle de l’huile sautait partout. Il y avait de la farine et des œufs étalés sur le plan de travail et sur le sol. Au milieu de la table reposaient des assiettes avec, en leur centre, du riz, des haricots et des champignons aspergés de crème, à côté d’un steak carbonisé surmonté d’une énorme rondelle de citron. Je m’empressai d’aller éteindre le feu. Puis j’allai ouvrir toutes les fenêtres de l’appartement pour évacuer la fumée et les odeurs de cramé. Je me tournai enfin vers Sofia. En y réfléchissant bien, je me dis qu’il était inutile de la réprimander. Elle avait certainement voulu me faire plaisir… Dans un soupir, je posai une main sur sa tête saupoudrée de farine.

- La prochaine fois que tu veux cuisiner, dis-le moi et on le fait ensemble, conseillai-je avec un demi sourire à la fois amusé et désespéré.

Car à présent, il fallait tout nettoyer. Je regardai les assiettes sur la table et m’en approchai pour examiner leur contenu pour le moins… douteux. Je ne savais pas du tout ce que c’était censé être. Mais je n’allais certainement pas y goûter. A vue d’œil, la viande et les haricots verts étaient immangeables, le riz et la crème pas assez cuits et les champignons carrément crus. En regardant Sofia qui avait l’air déçu, je pris une décision. Il n’était pas trop tard pour préparer un autre plat. En prenant en compte la farine et les œufs, j’imaginais qu’elle avait voulu faire de la viande panée ou quelque chose dans ce genre-là. Ce serait rapide à faire.


- Bon… aide-moi à tout nettoyer. Ensuite, tu vas te laver, on va faire des courses et on refait ta recette. OK ?
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Quand le passé ressurgit EmptyDim 10 Déc - 13:03
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" Bon appétit Master ! J'ai tout fait rien que pour toi !"

Quand le passé resurgit
Ce fut un véritable désastre... Prête à s'élancer sur son Maître en le voyant rentrer pour lui souhaiter un bon retour à la maison, son mince sourire s’effaça aussitôt en remarquant sa mine sévère. Penaude, Sofia resta plantée devant lui, les deux mains contre son ventre en baissant lentement la tête. Ce n'était peut être pas une si bonne idée que ça... Par sa faute, l'appartement empestait l'huile et les murs de la cuisine étaient à présent poisseux. Elle sentit le lourd regard de Meyer sur elle et, par ce fait, n'osa rien dire et se contenta d'attendre en silence la suite. Aussitôt, il se dirigea vers la cuisine pour éteindre le feu de la gazinière et ouvrir toutes les fenêtres de l'appartement. Sur le coup, la Chienne ne s'était pas rendue compte du carnage qu'elle avait provoqué, trop concentrée sur le fait de vouloir faire plaisir à son Maître... c'était raté. Ce dernier revint à l'entrée pour rejoindre Sofia. Elle releva timidement la tête pour le regarder de bas, prête à subir sa punition, les deux mains toujours fermement empoignées contre sa robe.

Au final, ce ne fut pas une réprimande dont elle eu droit, mais une simple remarque attentionnée. Rassurée - et surtout heureuse de la réaction de son maître - elle releva la tête pour la hocher une fois, ne pouvant s'empêcher de sourire timidement. Décidément, elle avait vraiment de la chance d'avoir un Maître comme lui, s'en était fini des coups, des isolements dans le noir, des punitions... Elle n'eut qu'une envie, à cette instant, se jeter dans ses bras pour demander pardon, mais elle se ravisa : Couverte d'huile et de farine, elle ne voulait pas le salir. Au moins, elle savait qu'à présent Meyer était d'accord pour l'aider à faire la cuisine si l'envie lui reprenait... Mais au vu de la catastrophe que c'était, pas sûre qu'elle était prête à renouveler l'expérience tout de suite...  Meyer se dirigea vers les deux assiettes pour les dévisager, visiblement pas prêt pour manger ce qu'il y avait dedans. Sofia ne cacha pas sa déception en s'approchant des assiettes pour les regarder aussi. Elle ne comprenait pas, il y avait tout pourtant, comme la télévision l'avait montré! La viande, la sauce, les champignons, les haricots et le riz, c'était un plat équilibré !

Un bref soupire par le nez, elle écouta Meyer et, petit à petit, son visage s'illumina tout doucement, un sourire à peine perceptible. Finalement, il voulait recommencer, et avec elle en plus ! Quelle chance ! Ni une, ni deux, elle se précipita vers la cuisine, manche retroussée, pour récupérer un sceau qu'elle remplit d'eau chaude et un produit - au hasard - nettoyant. Elle se mit à quatre patte pour astiquer le sol, motivée à en finir rapidement pour aller se doucher et faire la course... Les courses ? Songeuse, elle s'arrêta un instant. Roy lui disait parfois la même chose, "qu'il allait faire les courses", puis revenait avec des sac remplis de nourriture. Oh, c'était donc ça ! Elle reprit le nettoyage de la cuisine, ça serait la première fois qu'elle irait dans un supermarché. Plusieurs dizaines et longues minutes plus tard, la cuisine à nouveau propre, elle se releva pour courir vers la salle de bain. Heureusement, elle avait des sous-vêtements de rechanges, mais pour sa robe... Elle allait devoir l’épousseter, Meyer n'avait rien d'autre de toute de façon, et il ne voulait pas lui donner d'autres vêtements pour cette fois-ci, c'était peut être sa punition ?

Elle ne fut pas longue sous la douche, parvenant à retirer toute l'huile et la farine dans ses cheveux, elle se rhabilla et enfila sa robe qui sentait toujours la friture... Heureusement, il lui restait son parfum et en aspergea dessus. Toute propre, elle sautilla vers Meyer, visiblement excitée à l'idée de sortir. Il était en train de jeter le contenu des deux assiettes à la poubelle pour ensuite aller les nettoyer dans l'évier. Dommage, quel gaspillage... Elle patienta sagement, le temps qu'il finisse de faire la vaisselle, puis il se dirigèrent vers l'entrée.  La Chienne enfila sa cape noire, ses bottes et ses gants. Cette fois, elle ne prit pas la peine de demander la permission pour emporter son Katana, elle avait comprit que, souvent, elle n'en aurait pas besoin.


"Master ! A la télévision ils ont dit qu'il faut de la dinde, tu penses qu'on va en trouver aux courses ?"

Demanda-t-elle sur un ton innocent en enfilant péniblement sa botte. Elle était prête à y aller, mais ne bougea pas, même si l'impatience s'était emparée d'elle. Meyer avait peut être des consignes à lui donner, et puis, de toute façon c'était assez rare qu'elle prenait d'elle même l'initiative d'ouvrir la porte en première pour sortir.
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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptyDim 10 Déc - 16:39
Constantine Meyer
Apparemment rassurée, elle m’accorda un demi sourire et se précipita vers l’évier pour aller fouiller dans le placard en dessous. Elle en sortit un seau et des produits de nettoyage. Pendant qu’elle lavait le sol, je m’occupai du plan de travail. Quand la cuisine retrouva son état d’origine, Sofia fila à la salle de bain. Même si elle n’avait toujours pas d’autre robe, elle serait au moins propre pour sortir. Pendant sa douche, je m’occupai de jeter les emballages de nourriture qu’elle avait utilisé sans visiblement prendre la peine de surveiller les quantités. La jeune femme me rejoignit au moment où je me débarrassais du contenu des assiettes. Je fis une rapide vaisselle, allai changer de tee-shirt et nous voilà partis pour aller faire des courses. Le plus souvent, je les faisais en ligne mais comme nous avions besoin d’ingrédients tout de suite, mieux valait sortir les acheter. Et comme nous étions dimanche, il nous fallait nous rendre dans un konbini : il s’agissait d’une épicerie ouverte 24h/24, 7j/7. J’en connaissais une pas très loin d’ici, nous pourrions nous y rendre à pieds. Au moins, Sofia pourrait se dégourdir les jambes.

- Master ! A la télévision ils ont dit qu'il faut de la dinde, tu penses qu'on va en trouver aux courses ? demanda-t-elle tandis que nous descendions les escaliers du bâtiment.

Alors elle avait suivi cette recette à la télévision. Je réfléchis, haussai les épaules.


- Ich weiß nicht (Je ne sais pas)… Sinon, on peut aussi faire ça avec du poulet, du veau ou du porc.

Je savais que le konbini dans lequel nous allions vendait de tout, on y trouvait autant de nourriture asiatique qu’européenne. Peut-être y trouverions-nous notre bonheur… Il faisait un peu nuageux dehors mais pas froid. Sofia sautillait devant moins, excitée à l’idée de se promener alors que ce n’était pas prévu aujourd’hui.

- Fais gaffe à ton bras… prévins-je en la regardant perdre l’équilibre en essayant de marcher sur le rebord du trottoir comme une funambule.

Arrivés à destination, nous entrâmes dans le petit magasin seulement occupé par le vendeur. Il nous salua mollement, visiblement fatigué. Avant d’entraîner Sofia dans les rayons, je me tournai vers elle et levai un doigt autoritaire.


- Tu touches à rien. Klar (Compris) ?

Elle hocha la tête une fois. Pas franchement convaincu, j’ajoutai :

- Et tu restes avec moi.

Nouveau hochement de tête.

- Gut (Bien).

Nous commençâmes donc les emplettes. Nous nous arrêtâmes au rayon des viandes en premier. Il n’y avait pas de dinde ni de poulet. Mais il restait quelques escalopes de veau et un peu de porc. Une idée me vint alors et je me tournai vers Sofia.

- On va faire un…

Elle n’était plus à côté de moi. Je la cherchai des yeux. Elle était restée un peu plus loin derrière, devant des étagères remplies de paquets de biscuits. Rassuré, je la rejoignis.

- Eh… fis-je en lui tapotant le haut du crâne avec l’index. Viens par là.

Elle me suivit docilement. Je lui expliquai alors mon idée.

- J’connais une recette allemande, enfin… autrichienne mais on en mange beaucoup en Allemagne aussi. C’est le Wiener Schnitzel.

Elle essaya de répéter, sans succès.

- J’pense pas qu’on arrive à faire un truc aussi bien qu’au restaurant mais on peut quand même essayer. C’est pas trop compliqué.
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Sofia Ashley
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Quand le passé ressurgit EmptyLun 11 Déc - 19:35
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" "

Quand le passé resurgit
Soulagée de pouvoir se dégourdir les jambes, Sofia en profita pour sautiller sur le rebord d'un trottoir. Mais avec un bras en moins, difficile de garder son équilibre, ce qui la fit trébucher vers l'avant.  Elle bondit rapidement du trottoir en entendant la mise en garde de Meyer, obéissante comme toujours. Elle connaissait le chemin qu'ils empruntaient, il y avait en effet un konbini au bout de la rue, mais elle n'était jamais entrée dedans. Il était assez grand, d'ailleurs, ce qui pouvait expliquer la fatigue avec laquelle l'unique vendeur salua ses deux clients. Il n'était pourtant que le début de l'après midi, et le magasin n'était pas très occupé, il y avait peu de clients. Tant mieux, Sofia se sentait plus à l'aise ainsi dans une endroit qu'elle ne connaissait pas. Trop de fenêtres, de portes, des rayons partout, difficile d'y voir clair, elle qui avait l'habitude de cartographier les nouveaux lieux qu'elle découvrait. C'était surtout un réflexe qu'elle avait pris quand elle traquait les cibles de ses contrats.

Interpellée par Meyer à l'entrée du magasin, elle regarda un instant son doigt, qui le rendait subitement plus autoritaire. Elle hocha une fois la tête au premier ordre qu'elle entendit. Cependant, Meyer n'avait pas l'air convaincu et jugea bon d'apporter une précision : Elle ne devait pas le quitter d'une semelle. Et il avait raison. Bien que majeure, Sofia agissait parfois encore comme une enfant qui découvrait le monde, la faute à son rude "dressage" ayant annihiler en elle toute notion de maturité. Meyer devait certainement le remarquer, de toute façon. Elle hocha simplement la tête une nouvelle fois pour montrer qu'elle avait bien compris. Une fois les conditions bien mises en place, ils prirent direction du rayon qui comportait les viandes. Cependant, un petit rayon capta son attention, remplis de biscuits aux emballages attirant. Elle ne savait évidemment pas lire, mais les images sur les paquets suffisaient à lui donnait l'envi d'en récupérer quelques uns. Meyer vint rapidement la récupérer en tapotant l'indexe sur le sommet du crâne et lui demanda de la suivre, ce qu'elle fit aussitôt.

Il avait une idée de recette, visiblement, au nom imprononçable : le Wiener Schnitzel. Elle essaya, en vain, de répéter le nom du plat, mais il était bien trop difficile à dire pour une japonaise. Pas trop compliqué !? Le nom du plat à lui seul l'était ! Sceptique, elle écouta cependant son Maître lui faire la liste des différents ingrédients dont il avait besoin. Elle connaissait tout ce qu'il fallait et se mirent rapidement route pour rechercher le nécessaire.  Déjà présent dans le rayon des viandes, Meyer récupéra les escalopes de veau. Malgré le bandeau sur ses yeux, Meyer compris le regard que lui lançait Sofia et la laissa aller récupérer les oeufs, avec entrain.  Elle revint rapidement avec la boite de demi-douzaine dans sa main qu'elle remit docilement à son Maître. Pour le reste, il préféra l'accompagner, pas certain qu'elle sache choisir les bons produits. Et il avait raison : Comme elle était incapable de lire, elle devait se fier aux images, ce qui rendait parfois la chose assez hasardeuse : Un paquet de sucre à la place de la farine, mauvaise pioche ! Un tube de sauce blanche plutôt que de la mayonnaise ? Pas sûr que le gout soit le même...

Au final, ça en devint presque un jeu. Sofia montrait à Meyer chaque produit qu'elle prenait et attendait de voir s'il hochait ou non la tête. C'était drôle ! Malgré un visage toujours aussi impassible, elle prit malin plaisir à récupérer volontairement ce dont ils n'avaient pas besoin, notamment des paquets de gâteaux, de bonbons... Comprenant rapidement son petit jeu, Meyer accepta de lui prendre un seul et unique paquet qu'elle avait choisi et remit le reste en rayon. Elle eu ainsi droit à un paquet de petits Taiyaki, elle avait reconnue le petit poisson de la marque dont elle raffolait. Toute contente, elle serra le paquet contre elle et suivit Meyer vers la caisse, docile et sage. Elle l'aida cependant à tout mettre dans les sacs en papiers,
mais hors de question d'y mettre ses biscuits ! C'était les siens, après tout ! Elle glissa le paquet de Taiyaki sous son plâtre pour récupérer un des sacs et suivre à nouveau son Maître sur le chemin du retour... Elle zieuta de temps en temps ses biscuits, bien tentée d'en manger quelques uns...


" Tu as déjà fait des Vineur Scheunitezeul ? Ca l'air bon quand même... Dis, Master  ! Je pourrais casser les œufs ? Ca je sais faire !  Annonça-t-elle presque fièrement !

Ah, elle était heureuse ! Elle n'avait qu'une hâte à présent, vite rentrer à la maison pour se mettre aux fourneaux avec son Maître. Elle partageait de plus en plus d'activités avec lui et c'était pas gagné au début. Il préférait l'envoyer chez Andréa plutôt que passer du temps avec elle.... A cette pensée, prise d'un frisson, elle se colla un peu à lui avant de caler le sac contre son autre bras pour glisser sa main sous le sien.

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Constantine Meyer
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Quand le passé ressurgit EmptyMar 12 Déc - 23:58
Constantine Meyer
Elle hocha la tête, attentive. Je lui indiquai alors tous les ingrédients dont nous avions besoin : deux escalopes de veau, les plus fines possible, deux œufs, de la moutarde, de la farine, de la chapelure de pain, un citron, des pommes de terre, un oignon, de la mayonnaise et des cornichons. Pour le beurre et le lait, j’avais déjà ce qu’il fallait à la maison, tout comme pour le poivre et le sel. Comme nous nous trouvions déjà au rayon des viandes, je m’emparai des escalopes de veau. Elles n’étaient pas très fines mais ça ferait l’affaire. Avec un peu d’appréhension, je laissai Sofia aller récupérer les œufs. Quand elle revint, elle déposa délicatement la boîte au fond du panier que j’avais récupéré au bout du rayon. Rassuré, je l’entraînai dans le reste du magasin. Elle avait l’air contente de faire les courses avec moi. Par contre, j’avais intérêt à bien regarder ce qu’elle me ramenait car ce n’était pas souvent le bon produit. Si je mettais du sucre à la place de la farine et utilisais de la sauce blanche au lieu de la mayonnaise, je ne demeurais pas certain de réussir la recette. Au fur et à mesure de notre avancée parmi les rayons, la jeune hybride me montrait de plus en plus de produits qui n’avaient rien à voir avec ce que j’avais énoncé : des paquets de gâteaux, des bonbons, des biscuits apéro… et même une demi courge.
Aussi désespéré qu’amusé, je hochais simplement la tête pour lui indiquer si oui ou non elle devait mettre le produit dans le panier. En la voyant ramener un paquet de Taiyaki pour la septième fois, j’eus un sourire en coin et l’autorisai à le garder pour qu’elle les mange à la maison quand elle en aurait envie. Les Taiyaki étaient des gâteaux japonais en forme de poisson, généralement fourrés d’une pâte de haricots rouges sucrés. Il en existait aussi à la crème pâtissière, à la crème au chocolat ou encore au fromage. Apparemment satisfaite, elle refusa cependant de laisser le paquet de Taiyaki dans le panier et préféra le garder dans les mains. Nous terminâmes les courses rapidement. Sagement, Sofia m’aida à remplir les deux sacs que le vendeur nous fournit. Une fois à l’extérieur, elle récupéra un sac avec sa main valide et me suivit.


- Tu as déjà fait des Vineur Scheunitezeul ? s’enquit-elle avec entrain. Ça l'air bon quand même... Dis, Master  ! Je pourrais casser les œufs ? Ça je sais faire !

Elle se rapprocha de moi, changeant le sac de côté pour le caler contre son plâtre et placer sa main sous mon bras.

- Wiener Schnitzel, répétai-je distinctement. Nein, j’ai jamais fait mais on s’en sortira.

J’hésitai.

- Et tu pourras casser les œufs, ajoutai-je sans grande conviction.

De toute façon, j’aurais l’œil sur elle pendant la préparation. Je ne voyais pas pourquoi ça se passerait mal.
De retour à l’appartement, nous déposâmes les sacs sur la table de la cuisine et nous mîmes aux fourneaux. Habituellement, j’avais la flemme de cuisiner et faisais toujours en sorte de préparer un truc rapide ou commander directement des plats prêts à déguster. Mais aujourd’hui, j’avais bien compris que Sofia avait voulu me faire plaisir, même si c’était légèrement raté. Alors ça me donnait envie de faire des efforts. La jeune femme resta très attentive lors de la composition de la salade de pommes de terre qui accompagnerait la viande. Elle la mit ensuite au frigo. Il fallait nous occuper des escalopes à présent. Je sortis donc trois assiettes creuses et la laissai casser les œufs dans la première. Je m’inquiétais pour rien puisqu’elle se débrouilla plutôt bien, même s’il restait encore des morceaux de coquille. Je les récupérai vite fait et m’occupai de verser la chapelure dans la deuxième assiette et la farine dans la dernière pendant que Sofia battait les œufs avec une cuillère. Après avoir aplati un peu la viande en tapant dessus avec la spatule – puisque je ne possédais pas d’attendrisseur – je me décalai pour que la demoiselle tartine les deux escalopes de moutarde. Un peu de sel et de poivre puis elle les trempa dans la farine, les œufs et enfin la chapelure. Elle avait l’air hyper concentré. Il ne restait plus qu’à faire cuire la viande à la poêle. Je m’en occupai pour éviter les catastrophes. Pendant ce temps, Sofia mettait le couvert sur la table.
Trois minutes plus tard, je disposai une escalope dans chaque assiette, accompagnée de salade de pomme de terre et surmontée d’une rondelle de citron. Pour l’esthétique, c’était plutôt réussi. Restait à savoir si c’était mangeable. Nous nous mîmes à table. Comme d’habitude, Sofia attendit que je commence à manger pour goûter à son tour.


- Eh, j’crois qu’on a réussi, dis-je content de nous. T’en penses qu…Warte (Attends) !

J’attrapai son poignet juste à temps. Elle allait manger la rondelle de citron avec la peau.

- Faut manger que l’intérieur, conseillai-je surpris qu’elle ne connaisse pas ce fruit. Mais j’te préviens, c’est acide.
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» L'ange passe avant le démon [feat. Akito Kobayashi]
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» Quand rien ne va en s'arrangeant [Vladimir] [/!\ -18]

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