Pour un petit bout de liberté [pv Taiga]

C’était fichu, Elias en était sûr ! En même temps ce n’était pas sa journée, pourquoi avait-il fallu qu’il réagisse par réflexe ?! Rha les humains. Mais bon, cette fois il ferait un effort. Ah…. Ah oui ! Quelqu’un s’approchait. Mmh… Avec sa tête de pirate impassible, l’hybride ne savait pas trop quoi en penser. Il resta sur les talons, prêt des barreaux, en se demandant pourquoi il venait par ici.

''Dis moi, de quelle hybridation dépends-tu et quel est ton nom ? Tu m'as l'air bien intéressant pour un hybride...''

Pff, est ce que c’était vraiment important ? Autant que de demander si un meuble est du pin ou du chêne sans doute, et le nom de la collection. Intéressant ? N’importe quoi. Néanmoins, Elias composa avec un sourire amical dont il avait le secret et baissa les yeux en signe de soumission comme le bon hybride docile qu’il était censé être, même si il aurait rêvé répliquer que c’était écrit au-dessus de sa cage et qu’il avait qu’à savoir lire. D’un ton poli il déclara :

- Je suis un hybride Caracal, Monsieur, et je m’appel Elias.

Bon. De vu, l’humain lui semblait neutre, professionnel peut être, et le jeune homme gagea qu’il faisait éventuellement partie de ceux plus intéressé par le nettoyage que la beauté, du coup il énuméra ses fonctions :

- Je sais passer l’aspirateur ou le balai, utiliser un chiffon, laver les meubles, récurer les toilettes, ranger les livres par ordre alphabétique, me débrouiller pour faire les courses, repasser les chemises et préparer des repas simples. Je suis discret et ne prend pas beaucoup de place, néanmoins mon régime alimentaire se compose essentiellement de viande ce qui peut être une contrainte pour certains propriétaires.

Ses yeux ambrés revinrent sur l’individu. Celui-ci n’était pas désagréable à regarder, bien au contraire, son cache-œil ne parvenait pas à gâcher sa beauté – même s’il la jugeait plutôt froide – et jusque-là sa voix lui plaisait. Au vu de sa tenue… Un homme d’affaire n’ayant pas le temps ou l’envie de s’occuper de son chez lui après une dure journée de travail ? Un bon profil.. Peut-être même était-il marié ? Ou en couple ? Cela serait vraiment l’idéal, comme ça il ne penserait surement pas à faire certaines choses. Ses yeux se reposèrent sur le sol et il remit une mèche de ses cheveux en bataille derrière ses oreilles, faisant son gêné :

- Je ne suis pas très adapté dans la garde d’enfants néanmoins je puis faire des efforts. C’est pour cela que je bénéficie d’une réduction.

Un moyen de savoir si il était en couple, père de famille ou si un enfant était dans ses projets. Allez, achètes moi qu’on en finisse, j’ai balancé tous ce que je pouvais là. Je n’en reviens pas d’essayer de me vendre ! Il garda son petit sourire poli adapté à la circonstance et attendit le jugement avec une fausse patience.

Elias hocha les épaules, la cohabitation ne lui faisait pas peur du tout : ce n’était pas le genre à se faire marcher sur les pieds par un autre esclave. Oh que non. Le premier qui essayerait aurait bien des surprises ! Alors ce n’était pas vraiment ce qui l’inquiétait le plus surtout si l'autre était effacé. Son problème majeur était de « dompter » le maître humain des lieux pour diminuer sa méfiance et s'enfuir. Ah… AH il revenait vers la cage ! Qu’allait-il dire à nouveau de sa sublime voix un peu trop sensuelle le faisant frissonner ? Et ses doigts…. Mais que faisait il avec ses doigts sur sa joue ? L’hybride eut un air étonné de sentir une autre peau passer sur la sienne. Il se mordit légèrement la lèvre et pris quelques rougeurs malgré lui. Bon sang, qu’est ce qui n’allait pas chez lui ? L’hybride se reconcentra sur les paroles à la place en ignorant la pointe de désir insidieuse que cet homme lui inspirait.

Satisfaire ses envies ? Humain arrogant. Vouloir le commander ainsi ! Il se sentit néanmoins plus à l’aise quand il enleva ses doigts de sa joue. Donc il aurait sa liberté si il acceptait de le satisfaire et se faisait sage au coté d'un autre esclave effacé ? Quoique. De toute façon, il comptait ne pas rester longtemps, pas assez pour que ce borgne, aussi charmeur soit t'il, n'ai des idées malvenu à son égard - à moins que ce ne soit Elias qui ait des idées malvenues au final. Peut être pourrait il s'échapper dès cette nuit même ! Après tout, si Elias avait l'air docile et inoffensif, alors on ne s'attendrait surement pas à ce qu'il prenne la poudre d'escampette si tôt. Pour ce qui était de savoir où il allait aller et comment se débrouiller, ça, c'était une autre affaire. Il aviserait le moment venu. Pour le moment, baisser la tête, rougis et se faire mignon était de rigueur :

- D’accord... Mais sachez que je suis vierge...

L’hybride était un peu nerveux mais il se sentait prêt à changer de vie, l'humain n'avait plus qu'à l'acheter, qu'à faire cette erreur et lui offrir la clef de la liberté qu'il espérait tant. En espérant que je ne pas faire un mauvais choix.

.....

Elias n’avait pas dit que c’était un problème d’être vierge ni qu’il fallait le régler ! Surtout qu’il commençait à comprendre où l’inconnu voulait en venir… Voir même plus que « commencer » là, il pouvait directement en conclure que quelque part dans les plans de l’humains il y avait un hybride caracal à dépuceler. Homme d’affaire cherchant un hybride de ménage ? Ce n’était plus si sur… Peut-être faisait il plutôt partit de ceux recherchant la chaleur des plaisirs charnels. mauvais profil… Cela se confirma à la phrase d’après. Alors il ne le croyait pas ? Cela était fort regrettable surtout que ce n’était pas totalement faux : le caracal ne se connaissait pas de penchant masochiste au point de se laisser prendre sans douceur ni consentement. Bon il comptait fuir avant ceci d-.

Un Rabatteur ?! Bordel. Pas étonnant que l’humain parle de traque. Néanmoins…. Elias comptait sur ses capacités en fuite. Le problème était que de rester en cage ses muscles étaient un peu rouillés. Un problème à la fois. Déjà, ne pas perdre son sang-froid devant l’accusation de mentir. Avec un effort de volonté il contrôla sa queue et repassa sa main dans ses cheveux en détournant le regard :

- Je n’aime pas les enfants. J’ai déjà été vendue une fois quand j’étais plus petit, et la cohabitation ne s’est pas bien passée.

Et surtout je n’aime pas les humains. Encore moins ceux qui ne pense qu’à nous utiliser pour se satisfaire. Si tu crois que je vais me laisser faire tu rêves. Il ajouta pour se justifier :

- De fait, j’ai gardé un réflexe un peu… idiot. Je trouve leurs voix trop aiguës et désagréables, au contraire de la vôtre.

Même si vous vous en servez pour dire des choses détestables. Mais flatter l’ego de l’humain était toujours un petit plus. Et puis, il valait mieux se faire acheter par un beau pervers qu’un pervers grassouillet. Elias pris son air le plus déterminé et sa plus grande concentration pour déclarer :

- Un Rabatteur chasse les hybrides en fuite. Néanmoins je ne compte aller nul pars.

L’humiliation serait encore plus grande lorsqu’il parviendrait à s’enfuir – Elias avait vraiment confiance là-dessus. Il méprisait les humains, ils le prenaient pour un chaton inoffensif et c’était tant mieux. Il comptait dessus et sur sa bouille mignonne pour leur faire oublier sa rage intérieur. Son insoumission. L’hybride se disait que même si l’humain l’avait légèrement percé à jour sur le fait qu’il n’était pas honnête, il espérait que son potentiel maître ne savait pas à quel point il aspirait à satisfaire son désir de liberté.

Un hybride effacé ? Et bah tant mieux, Elias se disait qu’il aurait bien assez à gérer avec son potentielle maître pour ne pas s’inquiéter d’un esclave trop embêtant. Ignorer son congénère faisait plutôt partit de son plan. De toute façon, ils n’auraient pas le temps de faire connaissance, n’est pas ? Néanmoins le jeune homme n’eut pas le temps de se réjouir de cette annonce qu’il retrouva à nouveau le contacte des doigts trop entreprenants de l’humain sur sa joue et son esprit luttait contre cette voix trop tentatrice. Enfin son esprit… Ou une autre partie de son anatomie mais il ne préférait ne pas y penser. Sa liberté était la seule chose qui comptait et il ne dévierait pas de sa route pour… Il ne savait quoi. Il ne valait mieux pas savoir quoi. Il tira un peu machinalement sur sa tanique, resserrant ses jambes. Néanmoins Elias apprit que son petit jeu ne marchait pas avec l’humain : il ne le croyait pas inoffensif. Dommage. Lui qui avait si bien rodé son numéro !

Un petit soupire de presque regret franchit ses lèvres quand il retira ses doigts et Elias se rappela du monde extérieur qu’il avait momentanément négliger. Ceci dit le borgne lui fit une annonce intéressante. A moins que cela ne soit un piège ? En tout qu’à l’idée de ne pas avoir de collier était tentante. Une lueur d’amusement passa dans son regard : alors comme ça l’humain l’aimait bien ? Voir même voulait… Discuter avec lui ? C’était plutôt une première qu’on lui dise d’être naturel. Il s’autorisa un sourire en coin et releva ses yeux dorés, attrapant les barreaux il déclara d’une voix ferme :

- J’accepte. Achetez moi donc.

L’hybride lançait les dès du destin en espérant faire un bon choix.

- J’aurais par contre besoin d’un brin de toilette pour être plus… « flamboyant ».

La poussière ne le mettait guère en valeur. Et des vêtements aussi, il aimerait en avoir des neufs et plus solide… comme un jean histoire d’éviter que son corps ne le trahisse de trop, ce serait un bon début. Elias était prêt à sortir de là et ses oreilles prêtent à capter les informations du monde extérieur.

Alors ça y était ? Les papiers ? La queue d’Elias faillit même s’en agiter d’impatience. Mais non, il ne devait pas, ne rien montrer surtout. Etre trop heureux de sortir attirerait l’attention de son bientôt-maître, ce n’était pas le moment de se louper ! Ses yeux suivirent l’humain du regard. « Sage décision », l’hybride se mordit un peu les lèvres pour ne pas rire, croyait-il ainsi lui faire perdre ses envies de liberté ? Pas le moins du monde. Même si les petites caresses et la voix sensuelle avait aiguisé sa curiosité et excité ses sens, Elias ne devait pas dévier de son but ultime : fuir.

"Pour la toilette y a pas de soucis, c’était prévu de toute manière… j’allais pas te laisser dans cet état, m’aurais-tu pris pour un monstre sans cœur ?’’

Mmf, sait-on jamais. Ce n’était pas parce que cet humain était à tomber que le jeune homme comptait lui faire une confiance absolu, ce serait absurde. Il n’avait confiance qu’en lui-même. Et encore, son corps le trahissait parfois. Une fois que le propriétaire eut ouvert sa cage, Elias sortie lentement, n’osant trop y croire. Il se mit debout, déliant ses membres avec précaution, tenant un peu sa tunique comme s’il craignait que celle-ci ne se lève et en dévoile de trop, cachant légèrement son visage dans ses longs cheveux roux. Il réalisa que même debout, l’humain était toujours plus grand que lui, il devait lever les yeux pour mieux voir son visage. Zut. Mauvais point. Il marmonna néanmoins un :

- Je n’oserais pas.

Esquive de la question. Faisant un effort de volonté il continuait de baisser la tête, ne devant surtout pas regarder la sortie avec envie. Une fois officiellement acheté il cacha sa joie, restant neutre. Elias laissa passer l’humain devant pour sortir de l’animalerie. La lumière du soleil lui fit cligner des yeux plusieurs fois et il mit sa main devant son visage pour s’en protéger quelques instants. L’hybride avait oublié ce que cela faisait de sentir le vent sur lui et voir le ciel. Un bien fou ! L’instant aurait pu être plaisant si cela ne voulait pas dire qu’à présent il avait un maître. Néanmoins il se rasséréna, se motivant : il aurait tout le loisir de contempler l’extérieur quand il se serait enfuit. Enfin, il fallait déjà qu’il repère les lieux parce qu’en état, il se sentait quelque peu perdu. Un sourire faussement innocent orna ses lèvres lorsqu’il annonça :

- Je vous suis Maître.

‘’ Le semblant de liberté est si éblouissant que cela ?’’

Quel con.. Elias le lui aurait bien rétorqué à voix haute mais garda cela pour lui. Ce n’était pas le moment de tout gâcher de son impatience. A la place l’hybride ne dit rien et se contenta de monter docilement dans la voiture une fois ses yeux habitués de nouveau. Le jeune homme aurait bien fait l’enfant en s’extasiant sur le ciel, les bâtiments, l’horizon et tout ce qui s’en suivait mais il doutait que son nouvel acquisiteur partage son exaltation d’être sortie de cage.

‘’Et bien sûr, ne t’éloigne en aucun cas de moi car je n’hésiterai pas à utiliser un taser pour te rappeler à l’ordre…’’

Ouais voilà c’est bien ce qu’il pensait, cela refroidit son peu de bonne humeur pour le rendre à son état normal. Assis sur le siège, Elias ne savait pas trop comment trouver une position confortable, relevant les yeux pour croiser l’air glacial de son propriétaire. Un taser uh ? Voilà qui était particulièrement embêtant pour l’hybride. Mais tu ne me fais pas peur. Pour me taser, faut m’attraper, n’est ce pas ?. Il baissa de nouveau la tête, cachant son visage derrière sa tignasse rougeoyante :

- Bien sûr.

Le parfum de la voiture l’agressait un peu, odeur d’essence qu’il avait oubliée. Il pouvait sentir le siège coller à ses cuisses. Il avait froid. Mais il était dehors, enfin, dans une voiture plutôt. Elias croisa ses bras comme un être pitoyable et innocent, à la fois pour se réchauffer et paraître inoffensif. Important. Il attendit sagement que la voiture démarre vers leur nouvelle destination sans engager la conversation. Après tout il était un esclave, il n’allait pas tenter de bavarder avec son maître, surtout qu’il risquait de trop se dévoiler devant les yeux – l’œil- expert de l’humain. L’hybride l’aurait bien titiller à ce sujet mais se ravisa et tient sa langue. Avec un peu de chance, ça me donne un léger avantage. Un angle mort.