Rien de plus désagréable que de côtoyer la population de cette île, voir se balader tous ces êtres dont une majorité ne représente qu’une forme de parasites pour cette société, n’apportant aucune pierre intéressante à la fondation d’un autre monde. Mais je me dois d’accepter cette contrainte pour profiter d’autres avantages de ces lieux, les possibilités que m’offrent le Laboratoire de Togi et qui seraient considérées comme inhumaine, illégale ou amorale dans bien des nations, dont la mienne d’ailleurs. Malgré mon aversion pour le contact humain classique, trouvant cela peu productif, il me faut bien de temps en temps sortir, ne serait ce que pour aller commander les feuilles de thé qui me sont nécessaire pour mon rite ainsi que mes tenues faites sur mesures. Une nécessité qui m’oblige du coup à croiser des êtres envers qui je ne porte strictement aucun intérêt, qui ne sont que pour moi des âmes en peines, errant dans le vide, des silhouettes sans visage qui rodent et disparaitront. Mon regard ne se pose que sur ceux qui sont dignes de mon intérêt et pour être sincère ce n’est pas toujours une bonne chose d’avoir droit à ce dernier.
Mes pas résonnent dans la rue, surtout à cause de mes getas en bois, ces sandales japonaises traditionnelles venant de l’ère des Shogunats, ma marche est sereine et mon visage impassible. A me voir, je pourrais paraître simplement comme un homme posé qui se balade en quête de marchandises dans une rue commerciale, un homme tranquille ne dévoilant point la réalité vivant en son âme. Accompagné de ma garde du corps, je marque donc le premier arrêt au marchand qui s’occupe de mes commandes de thé, lui indiquant donc que j’ai besoin d’un nouvel approvisionnement, précisant exactement ce qu’il me faut, le type de feuille, le poids total, me montrant des plus minutieux comme pour tout ce que je fais dans ma vie. Je sais que certaines personnes préfèrent commander par internet, mais ce n’est pas mon cas car autant je n’aime pas le contact social, autant j’ai besoin de savoir à qui je m’adresse, de pouvoir juger de la qualité de l’intermédiaire et non juste m’adresser à une machine qui n’aura aucun compte à rendre, donc ne sera surement pas aussi professionnel.
Mais ne nous perdons point dans ce genre de détails futiles pour cette histoire, ce qui compte est a découverte en sortant de cette boutique. Vous ne le savez peut-être pas, mais je suis quelqu’un qui tient personnellement à rencontrer toutes les créations du laboratoire et qui a passé beaucoup de temps à étudier toutes celles qui étaient sorties avant. Non pas par curiosité mais bien par professionnalisme, tenant à pouvoir me faire une idée des expériences passées, des évolutions, mais aussi de graver chaque visage. Alors quand en sortant je vois une jeune femelle de type lupine et au pelage blanc dont un œil semble caché, je ne peux que me questionner sur le faite que je ne trouve aucun souvenir de ce genre de détails. Je m’arrête d’ailleurs pour la fixer un instant, la scrutant minutieusement pour tenter de voir un signe qui me rappellerait un dossier, mais rien… Elle n’appartient pas au laboratoire, j’en suis persuadé et si elle vient de la, alors son dossier m’a été caché ou était perdu.
Ce genre de détail attire très facilement mon attention, du coup d’un pas léger je commence à me diriger vers elle, faisant signe à ma protectrice de m’attendre pour éviter qu’elle effraye cette créature. Il est rare que j’offre ainsi mon intérêt à une hybride hors de mon terrain, mais que voulez vous, la curiosité scientifique me pousse pour chercher à identifier cette dernière ainsi que sa nature réelle. Malheureusement, comme je disais, ce n’est pas mon terrain et je n’ai point la possibilité de sortir les cartes de mon jeu classique sans risquer de l’effrayer ou de la faire fuir. Cette situation va m’obligé à faire un effort sur mon comportement pour éviter d’être trop froid ou tranchant, me devant de montrer un visage suave et plus charmant pour tenter d’obtenir quelques informations. Il faut aussi espérer que ladite créature n’est pas informée de qui je suis, sinon cette entrevue risque de se montrer éphémère… Heureusement que je ne suis pas quelqu’un qui s’amuse à s’exposer publiquement ou faire en sorte d’apparaître dans les médias. Comme quoi cela a son utilité.
Approchant enfin de ma cible, j’adopte donc ce visage plus doux qui affiche un sourire léger qui paraît facilement naturelle. Il faut dire qu’avoir passé sa jeunesse à maitriser ses propres émotions aide aussi à feindre certaines expressions corporelles. Quelque chose que tout japonais à l’éducation traditionnelle doit être apte à faire. Je pourrais m’adresser à elle, mais une ouverture de la sorte manquerait de naturel et de hasard, où pourrait faire croire que je ne suis que vile séducteur intéressé par l’exotisme animal. Du coup j’opte pour une approche plus stratégique, marchant et percutant sans force l’épaule de cette créature, la croisant faussement accidentellement avant de me retourner vers elle et d’exprimer la surprise au travers de ma voix, une tonalité manquant juste de fluctuation, ce qui pourrait éveiller les soupçons d’un fin psychologue. « Veuillez m’excuser… J’étais perdu dans mes pensées… » Il me reste qu’à souhaiter maintenant que cette forme de rencontre, étudiée pour paraître hasardeuse, permettra l’ouverture d’une plus ample conversation. Quelques idées de relancent sont d'ailleurs déjà présente en mon esprit.
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Dim 7 Mai - 23:25
Quand tu seras dans l'autre monde, prend le loup comme ami, car lui seul connaît le grand ordre de la forêt.
Un hasard calculé pour une étude
La vie nous joue parfois des tours. Je sais que je suis née sur cette terre avec un désavantage, être hybride dans ce monde n'est pas la meilleure des options. Je me console en me rappelant que je suis le fruit d'un amour sincère, soyons réaliste, ça n'est pas toujours suffisant. Le chemin de la vie est semé d’embûches et je suis fière de clamer que je viens de franchir une étape, j'avance pas à pas, je ne sais pas très bien ou je vais, mais je vis sans vraiment m'inquiéter du futur. Être acheté comme un objet en étant un être vivant n'est pas vraiment facile à accepter, néanmoins, je ne suis plus enfermée dans cette cage, alors qu'importe au final, il faut juste que j'apprenne à profiter de ma nouvelle situation, je dois m'adapter.
Avant je possédais une identité, je n'étais l'objet de personne, ou presque... Je suis un peu troublée par ma nouvelle condition, j'ai toujours eu conscience de ce que j'étais, mais c'est assez compliqué de se dire qu'on appartient à une personne, c'est comme si je perdais une partie de ma liberté. Ce n'est pas comme si je vivais comme je l'entendais depuis toujours, depuis aussi longtemps que je me souvienne, je suis rarement sortie de la maison plus loin que le jardin, pourtant la situation reste bien différente. C'est même un peu ironique finalement puisque je suis plus libre de mes allées et venu que dans mon enfance.
Est-ce vraiment le moment de penser à toutes ses choses, debout devant cette vitrine à observer sans voir, je ne sais même pas ce que je regarde. J'examine alors l'objet me faisant face, il s'agit d'une robe bleue, avec pour motif de simples fleurs, qui n'est, soit dit en passant, pas du tout le style de vêtement que j'aime porter. Je soupire discrètement et continu ma marche, découvrant pas à pas des rues que je n'ai jamais eu le loisir d'arpenter. Je suis enthousiaste de cette ballade, marché sans me soucier du reste me procure un sentiment agréable, je me sens légère comme l'air et me laisse guidé par une force inconnue, pas après l'autre, le chemin s'ouvre à moi.
Je dois tout de même rester suffisamment concentrer pour éviter de percuter quelqu'un, la situation est bien trop gênante et puis je préfère me fondre dans la masse. Bon, j'avoue, c'est un peu difficile parfois, mais si je peux éviter de trop me faire remarquer, c'est beaucoup plus facile.
De nouveau, mon avancée est freinée par la vue d'une vitrine et d'habits, pour le coup, beaucoup plus intéressants. Je me penche et me redresse rapidement en comprenant à quel point le prix est inabordable. Enfin... Je dis ça, mais je ne connais pas vraiment les moyens de mon maître. Et puis, ce n'est pas important, je hausse les épaules et continue ma route, regardant devant moi tout en contemplant parfois un peu le ciel. C'est précisément à ce moment, ou mon attention vagabondait parmi les oiseaux, que mon épaule fut frôlée par quelque chose. Aussitôt, mon attention se tourne vers la source et je fixe l'homme qui s'excuse. Je rougis et m'incline poliment.
- Je vous prie de m'excuser, mon esprit vagabondait, je ne vous ai pas vu.
Je me redresse, détaillant l'homme à l'allure pour le moins inhabituel. Ses vêtements, sa posture, il semble être un homme assez singulier, j'avoue éprouver un peu de curiosité envers cette personne.
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Lun 8 Mai - 1:52
Un hasard calculé pour une étude
C’est important que je fasse attention à chaque détail qui vont se dévoiler à moi, c’est un peu comme un sujet d’étude mais hors de mon territoire, sur un terrain neutre. Un peu comme si je m’immerge dans son environnement pour comprendre la créature sans avoir accès à mon équipement, ni des caméras pour filmer et visionner tout ce qui va se passer. Je dois réellement me concentrer pour ne rien oublier, ne rien rater. Chaque petite expression pourrait dévoiler quelque chose sur sa nature, sur sa provenance mais aussi son éducation. En plus cette rencontre pourrait être une opportunité unique. D’ailleurs, sur le coup une autre question s’éveille en moi, combien d’autres hybrides rodent dans les rues de Togi sans être une production du laboratoire ? Est-il prudent de laisser la possibilité à ces derniers de pouvoir se reproduire ? La stérilité devrait peut-être être une option à inclure dans la génétique des hybrides en dehors de cobayes prévus pour la procréation. Il serait peut-être aussi intéressant de demander des chasseurs pour traquer des hybrides qui ne viennent pas de la production en laboratoire pour des études approfondies. Je ne me suis réellement pas assez penché sur ce genre de chose, surement à cause des travaux en cours. Quoi que je m’avance peut-être aussi, comme j’ai pensé plutôt c’est probable que ce soit une expérience qui n’est plus dans les archives et la ce sont les employés responsables de cette erreur qui en subiront les conséquences.
L’impact réussi, événement qui n’était point trop difficile vu son bandeau il suffisait d’attendre le bon moment en tenant compte du possible angle mort, je constate que la créature fait preuve d’une certaine éducation, s’excusant mais surtout s’inclinant. Un geste qui a disparu chez bien des êtres à cause de la contamination occidentale. Mon regard ne se montre en rien offensé, mes lèvres gardent un tracé léger et je fais un léger mouvement de la tête comme pour affirmer que tout va bien, scrutant toujours le moindre détail de cette créature, le moindre trait de son visage.
- Je vous assure, il n’y a aucun mal ma chère. J’espère sincèrement ne pas vous avoir fait mal.
Une voix toujours assez suave, cherchant à garder l’apparence de quelqu’un d’humble. Un travail que je hais personnellement, qui me révulse intérieurement tant ce n’est point ma personnalité mais que j’ai appris à pratiquer à cause de ma famille. Après tout, j’ai du me marier devant des alliés et ennemis avec une femme que je n’ai rencontré que deux heures dans ma vie tout en paraissant heureux de cet événement, cela en étant scruté par tous les invités présents qui tentaient de trouver une faille. Croyez-moi, le subterfuge est dans mes connaissance. Mon regard scrute un instant ceux autour de nous, préférant évité d’être reconnu dans un tel instant alors d’un geste j’invite la louve à me suivre.
- Je vous prie, ne restons point ici. Certaines personnes peu intentionnées pourraient profiter d’un incident si banal pour en faire misères.
Sous entendant que cela pourrait attirer des ennuis à cette créature, voulant tenter de la convaincre de m’accompagner hors de la populace. Mon geste l’invitant était à la fois calme et fluide, ma voix sereine, et l’environnement ainsi que le climat est propice à cette rencontre. Rien ne pourrait venir nous obliger en cet instant à nous séparer ou à repartir chacun de son coté. - Accepteriez vous que je vous offre un verre pour me faire pardonner ?
J’essaye un peu de jouer sur ma fausse culpabilité. Après tout, je pense qu’un citoyen moderne qui bouscule une créature qui pourrait être considérée comme une ravissante femme, et qui en plus a un bandeau sur l’œil, se sentirait coupable et aurait l’envie d’agir pour gagner rédemption de son acte. Après tout, c’est humain d’agir de façon contre productif en suivant ses émotions au lieu de suivre un comportement logique. Et puis, cette perte de temps qu’est d’offrir un verre me permettra d’ouvrir plus de conversations et d’en apprendre plus sur elle, comme la source de son éducation semblant respectueuse.
claude gueuse
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Lun 8 Mai - 12:49
Quand tu seras dans l'autre monde, prend le loup comme ami, car lui seul connaît le grand ordre de la forêt.
Un hasard calculé pour une étude
L'homme est très poli, s'inquiétant même de savoir si la collision m'a apporté une quelconque douleur, ce à quoi se répond non d'un simple signe de la tête de gauche à droite. Je n'en ai peut-être pas l'air, mais je suis plus forte et résistante que ça. Il est vrai qu'au premier abord, ma carrure ne laisse apparaître que finesse et fragilité, ce qui est assez loin de la vérité. Certes, je ne possède pas une corpulence très rigide et robuste, cependant, je ne suis pas l'exact opposé non plus. J'estime avoir un certain équilibre.
Suite à ses excuses réciproques, l'humain m'invite à le suivre, s'écartant ainsi du chemin principal. Je le suis pour éviter le regard d'autrui sur nous, mais je ne sais pas trop quoi en penser. Mon côté méfiant se réveil et cela se voit sur le côté gauche de mon visage, le sourcil un peu froncé, mais pas autant que par la colère, ma bouche est déformé par une petit moue d'hésitation. Je me souviens des instructions que Père me rappelait les rares fois où nous devions sortir, la principale étant de ne jamais parler ou suivre un inconnu.
De plus, il m'invite pour aller se désaltérer en guise d'excuse sans même décliner le minimum, à savoir son identité. Je ne peux pas suivre un simple inconnu, même si je l'ai déjà fait. Et oui, cela a un air de déjà vu, et pour cause, il s'est produit un peu près la même chose lorsque je me suis échappé de l'animalerie. En plus tout concorde, l'impact, les excuse, l'invitation à boire un verre... Pourtant, je n'arrive pas à suivre cet individu si facilement et je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut-être est l'impression que nous venons tous deux de mondes si différents ou est-ce autre chose que je ne pourrais expliquer avec de simples mots.
- Je… Je suis désolé... Je ne suis pas certaine de pouvoir accepté, je ne vous connais pas...
Honnêteté, valeur qui manque sérieusement à cette population de gens toujours trop pressé et emprisonner par des mensonges au nombre incalculable, qu'ils soient minimes ou plus important et lourd à porter. Père m'a toujours dit qu'il fallait être honnête, il s'agissait de la base du respect et chaque individu dans ce monde mérite le minimum de considération, même moi.
Je suis un peu mal à l'aise et les traits de mon visage passent de la méfiance à la gêne en passant par l'hésitation. Étant très expressive, je sais pertinemment que mon interlocuteur ne peut pas passer à côté des mimiques déformant mon visage. Pourquoi la gêne ? Parce que cela me met tout de même mal à l'aise de rejeter quelqu'un même s'il s'est montré très courtois dès le début. À lui de me prouver que je peux le suivre sans m'inquiéter. Je me sens tout de même cette obligation de me justifier.
- On m'a toujours conseillé de ne pas suivre les inconnus… Dis-je d'une petite voix légèrement embarrassé.
Je ne sais pas trop ce que j'attends, une réaction de sa part, une réponse, une argumentation ou un simple au revoir. En tout cas, mon corps n'a pas bougé de place, comme si mes pieds faisaient partie intégrante du sol. Je fixe par intermittence l'homme dans les yeux, je sais que certains ne supportent pas d'être regardés dans les yeux pas des êtres supposer être inférieurs à eux, mais je sais aussi que l'on n'échange pas sans croiser le regard de son interlocuteur. Tout cela en tripotant de mes doigts fins, une fine mèche de ma couette tombant devant mon épaule droite.
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Lun 8 Mai - 14:18
Un hasard calculé pour une étude
Au moins, un premier pas est fait, nous détachant de la plus grande masse et d’une partie des regards indiscrets qui pourraient se poser sur nous si nous étions restés au milieu du chemin. C’est surtout cela que je voulais éviter, attirer l’attention sur nous et qu’une personne vienne s’adresser à moi en dévoilant qui je suis, ou pire… Qu’une personne oblige ma protectrice à intervenir, ce qui serait surement plus qu’embarrassant pour la suite des évènements. Bon ce ne fut que peu de pas vu qu’elle s’arrête, dévoilant une forme de mélange entre confusion et honnêteté, montrant une difficulté sur le début à s’excuser et exprimer ne pas savoir si me suivre serait une preuve de sagesse. Oh je pourrais le confirmer, dans bien des situations, me suivre, ce serait que folie ainsi qu’une preuve évidente d’absence d’instinct de survie. Peut-être est ce justement ce qui cloche en cet instant, que malgré mes faux semblants l’instinct animal de la créature sonne pour avertir que me suivre n’est en rien une chose à faire pour continuer à avoir une vie paisible sur Tigo. En tout cas ces premiers mots, les expressions de son visage, tout comme son langage corporel, m’apprennent beaucoup sur elle. Cette chose n’a pas été dressée comme beaucoup d’autres, ne montrant point de crainte de voir un châtiment, ni de soumission ou de haine envers un être humain. Mais elle n’est surement pas née fugitive ou cachée non plus, elle a une trop bonne éducation et a surement dû connaitre un milieu où elle a dû se sentir en sécurité. Ses mots sont d’ailleurs la preuve qu’elle a dû être protégée ou couvée.
Cherchant à rester sous ce visage de l’homme ouvert, sympathique, j’offre un nouveau sourire quand nos regards se croisent après sa « confidence », considérant que c’est surement la réaction la plus noble à avoir, agir comme si je suis face à un être qui pourrait être mon égal, chose totalement impossible en ce monde. Mes yeux fixent un instant le petit tic nerveux qu’elle montre en jouant avec sa mèche et je me tourne parfaitement vers elle en faisant un léger signe de tête.
- Non voyons, ne soyez point désolée. Je comprends tout a fait que cela puisse vous mettre mal à l’aise.
Je reste sur un ton chaud, cherchant même à me montrer rassurant. Si une connaissance me voit ainsi, cette dernière pourrait facilement me prendre pour un clone, ou croire que j’ai pris un coup sur la tête. Mon corps ne bouge que peu, mes bras restent le long de mon corps et lentement les mains se joignent dans mon dos alors que je scrute un instant l’entourage avant de reprendre parole.
- C’est à nouveau ma faute, je vous proposais cela à la fois pour me faire pardonner, mais aussi car je me sens souvent mal à l’aise au milieu de la foule. Mon éducation ne m’a offert que peu de rencontres et même si j’éprouve un réel intérêt pour me libérer des entraves de mon passé. Ce n’est pas évident.
Utiliser un passage réel de ma vie pour l’adapter à cette situation ne peut que rajouter un peu de profondeur et de réalité à ce subterfuge. Si j’avais été quelqu’un d’autre avec une pensée moins rationnelle et pragmatique, peut-être que j’aurais été ce genre d’homme à vouloir découvrir le monde et les gens qui y habitent. Heureusement je ne suis pas ce genre d’homme et autrui ne m’intéresse pas en dehors du point de vue scientifique ou quête de savoir. De toute façon, les êtres peuplant ce monde sont pour la majorité des incultes ou incompétents qui ne savent que penser par leur confort personnel sans chercher à évoluer. J’ouvre aussi une fausse brèche pour voir si la jeune créature lupine pourrait se montrer curieuse, vouloir découvrir ce que j’ai laissé entrevoir par mes mots. Après tout beaucoup d’êtres, et surtout les plus occidentalisés, se montrent facilement curieux envers les coutumes traditionnelles de ma nation. Combien rêvent de cette vie de samouraï sans imaginer que la réalité est tout autre et n’a rien avoir avec le katana mais bien avec tout un art autour qui se base sur un mot simple. La responsabilité.
- N’étant pas encore très doué pour le… contact social. Dites-moi alors ce que je peux faire pour me racheter et pour voir dans votre regard une étincelle qui me laisserait à penser que cette rencontre vous laissera un beau souvenir.
Je ferme un instant mes yeux, comme pour mettre en évidence le dessin de mes lèvres et faire oublier mon regard indigo, cela avant de les reposer sur elle en espérant que cette facette qui ne chercherait qu’à plaire et veiller à ce que cette journée ne soit qu’ensoleillée puisse abaisser les barrières les plus défensives de l’interlocutrice. Cela me rappelle si souvent quand mon Géniteur me faisait un briefing avant une rencontre, me disant quel comportement je devais adopter, quelle émotion je devais laisser transparaitre. Agir respectueusement mais avec un air froid face à un adversaire politique, agir poliment avec une forme de délicatesse pour un invité qu’il fallait séduire, ou être la force du lion pour rassurer un allié sur la puissance de notre famille. Peut-être que ces différents rôles adoptés au cours de ma vie justifient que je sois devenu un être proche de l’ataraxie, qui en réalité dans la vie de chaque jour semble des plus stoïque, intouchable, et cela que ce soit face à une bonne ou mauvaise nouvelle.
claude gueuse
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Lun 8 Mai - 19:45
Quand tu seras dans l'autre monde, prend le loup comme ami, car lui seul connaît le grand ordre de la forêt.
Un hasard calculé pour une étude
Je suis prise d'un peu de compassion en écoutant son ressenti et le fait qu'il partage un peu de son expérience avec moi le fait moins ressemblé à un étranger. Bien sûr, cela ne veut pas dire que je vais le suivre, j'ai toujours cette petite voix intérieure qui me supplie de rester prudente, cependant, je ne peux pas rester insensible. Je ne suis pas un être dépourvu d'empathie envers autrui, même lorsqu'il s'agit de parfait inconnu.
Je lève le regard au ciel et réfléchi un court instant à ce qu'il pourrait faire. J'aime cette étendue infinie au-dessus de nos têtes, symbole de liberté, mais pas uniquement. Énormément d'émotion me traverse lorsque je contemple le ciel, il prend diverse forme et couleur, me plongeant parfois dans une douce mélancolie ou une profonde sérénité. Dans ses moments-là, mon esprit traverse les étoiles, comme s'il était détaché de ce corps terrestre. Reposant mon attention sur lui, je le regarde et affiche un grand sourire.
- Vous pourriez me donner votre nom, que je puisse vous nommer lorsque je m'adresse à vous et ainsi ne pas avoir uniquement le souvenir de votre visage.
Le fait de posséder un nom apporte une personnalité à la personne, cela fait de lui un être à part entière, différent des autres. Je me demande d'ailleurs quel genre de nom peut porter un individu si singulier. Je détaille un peu sa tenue vestimentaire et me souviens des livres d'histoire de Père, ceux qu'il tenait de son enfance. Je ne me souviens pas parfaitement de tout ce qu'ils contenaient, mais le souvenir de ses personnes aux habits si originaux.
Je reviens sur son visage me rappelant que ça pourrait être mal perçu d'observer ainsi une personne. De plus, il faut que je me présente, car cela ne se fait pas d'interroger ainsi une personne sur son identité sans décliner la sienne avant. J'incline donc poliment la tête en avant puis la redresse en gardant un doux sourire déformer sans soucis mes lèvres.
- Je me nomme Ayane, enchantée.
L'améthyste se plonge dans les deux perles indigo, attendant une réponse à ma requête. C'est à cet instant que tout va se décider, vais-je le suivre et accepter son offre ou pas ? Je ne sais pas, d'apparence, il ne semble pas être quelqu'un de dangereux, néanmoins Père insistait souvent en disant que les apparences se révélaient être souvent trompeuses, qu'il ne fallait sous aucun prétexte s'y fier. Il était un homme d'expérience, les affaires dont il s'occupait lui faisaient rencontrer bon nombre d'individu plus ou moins correct malheureusement. Il me confiait souvent que la méfiance n'était pas un défaut, mais plutôt une sécurité.
Je me mets soudainement à rougir légèrement, je le sais, je sens mes joues s'empourprer de gêne et me remet à jouer de nouveau nerveusement avec des mèches de cheveux. J'ai demandé son identité avec inconscience comme s'il était aisé de la partager.
- Hum... Après si cela vous dérange ... Vous ... Vous n'êtes pas obligé, je… Je trouve juste cela plus facile pour converser...
Après tout, je ne lui demande pas son nom par curiosité, simplement pour m'adresser à lui, par respect pour mon aîné, mais aussi pour la personne qu'il est.
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Lun 8 Mai - 22:38
Un hasard calculé pour une étude
Il n’est en rien étonnant que cette question arrive, certains ne tentent point de connaître le nom d’un interlocuteur mais cette dernière a la curiosité suffisante pour pousser à cette demande. Enfin, au moins je peux éviter de dire Docteur Shentaku et simplement rester sur mon simple prénom. Bon c’est quelque chose que je n’octroie que rarement, ne dévoilant pas facilement ce détail lors d’une conversation mais dans le cas présent c’est plus une nécessité pour aider cette créature à baisser sa garde. Un instant j’hésite malgré tout à donner une fausse identité, voir jouer la carte du mystère… Non, la dernière est une très mauvaise idée, cela ne collerait pas à une personne qui souffre de complexités sociales. Il faut avouer que d’où je viens, je n’ai jamais réellement eu besoin de me présenter, les personnes qui s’adressaient à moi savaient à qui elles avaient à faire. De plus certaines traditions poussent à ne pas partager cette information à cause d’anciennes croyances dictant qu’un grand pouvoir se trouve dans le nom. C’est peut-être aussi pour cela que je trouve regrettable que des noms soient donnés aux hybrides, c’est reconnaître leur existence en tant qu’individu, leur donne la force d’être une personne à part entière. Certaines techniques de tortures poussent justement à priver une personne de son nom en la nommant par un chiffre ou un matricule, cette technique est basée sur le faite d’ôter sa personnalité à l’être, accouplant cela avec la fatigue, la désorientation… Oui, juste la question de cette chose me pousse à toute cette réflexion, une qui a du se faire sentir car par la suite, avant que je me présente comme elle l’a souhaité, elle me dévoile son identité, un nom que je vais retenir pour fouiller plus en profondeur dans les archives et enquêter sur la provenance de cette dernière.
- Ayane, c’est ravissant, je vous promets de ne jamais l’oublier.
Ce qui est surement la première vérité pure de cette conversation, je n’oublierai jamais son nom. Comme quoi, je commence déjà à cumuler de petites informations, des détails. J’entrouvre alors les lèvres à nouveau pour lui offrir la réponse qu’elle attendait, pour faire cet effort en dévoilant au moins mon prénom sauf qu’avant que mes mots s’évadent, elle change de comportement, devenant comme gênée, hésitant quand elle parle, se justifiant presque sur une demande qui pourrait passer comme banale à coté de mon invitation précédente. C’est pour cela que souvent je n’apprécie pas le contact social, les émotions personnelles rendent les êtres et les créatures imprévisibles, ils sont un comportement dicté par ce qu’ils ressentent et non par la logique ou la rationalité. Mais cette réaction m’offre un avantage, celui de pouvoir lui faire plaisir en accédant à sa requête en montrant que cela ne me dérange pas, jouer celui qui ne souhaite pas décevoir mais qui au contraire désire se montrer agréable.
- S’il vous plait, Ayane, n’ayez crainte.
Dévoilant que je constate une réaction chez elle, que ce soit par son tic avec ses cheveux, la couleur de ses joues ou sa façon de parler. Cherchant à la rassurer par l’intonation de ma voix pour montrer clairement que je n’ai aucun reproche à faire sur sa demande, ni que je le prends mal. Je décroise lentement les mains se trouvant dans mon dos et délicatement d’un geste précis je lui offre la paume de ma main droite, telle une invitation.
- Kisada… Et c’est un réel plaisir de rencontrer une personne faisant preuve de tant de gentillesse en ces lieux. Je marque une petite pause en la regardant, restant uniquement rivé dans ses yeux dont je ne pense pas oublier la couleur. Il faut dire que le gêne qui lui a fait ce don est assez rare et intéressant. J’avais crainte de ne croiser que des personnes possédées par l’avidité, alors votre éclat d’innocence apporte une nouvelle lueur. Je vous remercie.
La remerciant pour une chose naturelle, être ce qu’elle est, pour s’être montrée naturelle devant moi. Je pourrais presque me dégouter de passer par une telle méthode, me disant que tout aurait été bien plus facile si j’avais croisé cette créature dans un lieu clos, dans une cage ou une capture. Il m’aurait suffit d’un interrogatoire avec l’équipement adéquat et la prise de quelques échantillons. Mais j’espère toujours pouvoir extraire quelques informations sur ses origines et pour cela il faut prolonger cette rencontre, trouver un moyen de la tenir en haleine ou de simplement lui donner le temps de se montrer plus curieuse. Après tout si elle pose des questions en première, elle ouvre la porte et mes indiscrétions paraitront plus naturelle.
- Puisque l’idée de nous abreuver vous met mal à l’aise, préférez-vous marcher en compagnie et profiter de ce début de printemps ?
claude gueuse
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Mar 9 Mai - 20:30
Quand tu seras dans l'autre monde, prend le loup comme ami, car lui seul connaît le grand ordre de la forêt.
Un hasard calculé pour une étude
Je joins mes mains, l'une contre l'autre, devant moi en adressant à mon interlocuteur un grand et ravissant sourire. Je me sens bien plus détendu maintenant, un premier pas est fait, je me sens un peu plus en confiance. Je prends ce qu'il dit comme un compliment, l'innocence n'étant pas un défaut à mon sens, je ne vois juste pas forcément les choses comme la plupart des adultes. Je suis innocente dans le sens où je n'ai pas toutes ses responsabilités et inquiétudes des adultes autonomes de ce monde. À moins qu'il ne voulait pas dire ça.
Ce qu'il me propose ensuite me remplie de joie, se promener est très agréable, mais être accompagné l'est encore plus et puis je me sens plus libre de mes choix en étant dehors. D'ailleurs si jamais quelque chose me prouve que la petite voix au fond de moi à raison, j'aurais toujours la possibilité de fuir loin de cet être si particulier.
- Avec joie, cela me ferait très plaisir, merci.
J'attends qu'il bouge pour commencer à marcher dans la même direction que lui, me baladant à ses côtés. J'adore être à l'extérieur, observé et découvrir toutes ses choses que je n'ai pas eu le loisir de voir et de comprendre. En cela aussi, je dois paraître innocente aux yeux d'une personne qui est habituée à tout ce qui nous entoure.
- Vous avez raison, le printemps est une jolie saison, même si elle est un peu instable, il y a des inconvénients à tout. Le soleil revient et illumine le cœur des gens, sans oublier les douces odeurs, le parfum des fleurs.
Je tourne sur moi-même, les bras écartés, faisant un peu trop éclaté mon enthousiasme. Je me remets à déambuler auprès de l'homme et ralenti un peu mon allure pour avancer au même rythme que lui, paraissant plus sérieuse. Mon regard ne cesse de vagabonder et pour éviter d'être surprise par mon champ de vision réduit, je suis obligé d'analyser et mémorisé au préalable tous les obstacles dans lesquels je risquerais de me heurter. Ce n'est tout de même pas évident et je manque de tomber du trottoir, heureusement, mon équilibre est parfait. Je ris un peu nerveusement avant de reprendre la parole.
- Vous avez un joli prénom monsieur Kisada, il a une signification ? Le mien est japonais et a pour sens « bruit de la soie », d'ailleurs, le votre aussi est japonais non ?
Je sais que Père n'est pas d'origine japonaise, c'est dommage, car il adorait tout ce qui tournait autour de la culture japonaise dans son jeune temps, comme il aimait le conter. Il me disait souvent qu'il étudiait toutes les légendes, les histoires autour de certains dieux. Cela me faisait de superbes histoires avant de dormir le soir. Malheureusement, son travail l'accaparait temps qu'il avait dû renoncer à certain de ses rêves, surtout depuis ma naissance étant donné le décès de Mère. Il ne voulait pas faire comme ma défunte grand-mère en me confiant à quelqu'un d'autre pendant qu'il exerçait le métier que ses parents lui avaient légué.
Je continue mon chemin, attendant une quelconque réponse, je me montre peut-être trop bavarde et surtout curieuse, mais pour me décharger un peu, c'est un peu de la faute de cet humain. Après tout, c'est lui qui m'a proposé cette promenade, je ne fais qu'amener la discussion, en espérant que cela ne l'ennuie pas trop.
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Jeu 11 Mai - 14:45
Un hasard calculé pour une étude
J’espère simplement que ma protectrice ne se mettra pas en tête de nous suivre, il faut dire qu’elle est assez voyante et en plus j’ai déjà pu constater qu’elle était bien plus méfiante quand un être se trouve proche de moi. Je ne vais pas m’en plaindre, elle fait au moins un travail excellent et j’ai toute confiance en elle pour sa fonction, mais dans le cas présent cela pourrait bien trop trahir ma personne. Enfin, au moins la louve accepte de marcher en ma compagnie et donc de prolonger l’entretien qui me permettra d’étudier son cas. J’hoche la tête avec un léger sourire en voyant qu’elle apprécie donc ma demande et débute la marche d’un pas léger malgré le son qui se fait entendre, plus subtilement, du bois de ma sandale sur le sol.
- Le parfum des fleurs ? Je suppose que votre odorat doit être affiné ou alors je crois que je ne me suis jamais assez penché sur mes capacités olfactives.
Cette remarque est venue naturellement, à la fois car je suis curieux de savoir si elle a un odorat plus développé, mais aussi parce que c’est sincère, je n’ai jamais fait attention aux parfums de la nature, aux odeurs qui m’entourent. Peut-être parce qu’elles ne m’apportent rien, je n’ai que faire qu’une fleure sente bon ou pas, ce qui est intéressant à mes yeux se serait ce que la fleur possède de particulier, les épines d’une pour se défendre, la capacité d’une autre de posséder un poison ou une substance qui pourrait altérer le comportement humain. Jamais je ne perçois la beauté d’une chose, mais uniquement son utilité. C’est peut-être pour cela que la où certains ont vu une horreur et un échec, moi j’avais vu une créature magnifique. Mon regard ne peut ignorer cet enthousiasme soudain, me dictant que oui, la créature a du avoir une vie bien plus sécurisée que la majorité des hybrides, même sa méfiance du début semble trop légère par rapport à d’autres créatures que j’ai croisé. Elle ouvre la porte à de nouveaux échanges, de nouvelles curiosité et je ne cesse de marcher en l’écoutant.
- Bruit de la soie… Alors votre Maitre serait japonais où c’est le laboratoire qui vous a nommé ainsi ?
J’agis, enfin parle, comme si elle était comme la majorité des hybrides, un produit du laboratoire qui est passée par l’animalerie et s’est faite adoptée par un maitre. J’avoue que cette question m’apporterait bien des réponses. Savoir qui l’a nommé, c’est savoir un peu d’où elle vient. - Mon géniteur… Oui, même en jouant un rôle je suis incapable de l’appeler père, il ne l’a jamais été. Il est le donneur génétique qui m’a donné la vie, il est le mentor qui m’a éduqué, mais pas un père. … Ne voulait pas que mon nom signifie quelque chose, il voulait que je sois défini par mes actes. Alors il s’est inspiré d’une fiction pour me nommer.
Kisada, tel le Grand Ours. Lui qui espérait avoir un fils robuste, massif, imposant, il avait eu un fils dont le corps est fait en finesse, bien loin de l’image qu’il espérait, mais ce n’est que détail car le corps n’est rien, seul compte réellement l’âme, les intentions, le pouvoir que nous arrivons à avoir sur les autres. C’est rare chez les japonais qu’un nom ne représente rien, mais c’était justement l’intention de celui qui m’a éduqué… Où alors il voulait marquer justement mes futurs adversaires par la différence. Et dire que cet homme que j’ai souvent considéré comme monstre était devenu trop faible, il était celui qui s’était retrouvé choqué par mes œuvres et mes objectifs. Je me rends compte que quand j’étais jeune, j’étais minable de le craindre, mais j’ai accepté ce nom, sans en changer.
- J’apprécie votre curiosité, le peu de monde que je croise ici ne semblent s’intéresser qu’à ce qu’ils peuvent gagner et non aux personnes avec qui ils discutent. Cela change et je trouve agréable.
Une façon de l’inciter à continuer alors que ma démarche ne ralenti point, que mon pas semble parfaitement précis et calculé. C’est surement ce genre de langage corporel qui fait que certains trouvent que je suis plus proche de la machine que de l’homme, trop basé sur du calcul scientifique, de la précision. C’est un peu comme si ma démarche était calculée par rapport à l’énergie cinétique créée et à la fatigue endurée pour permettre une distance précise tout en gardant le souffle correct pour une conversation et un échange.
- Puis-je me permettre une indiscrétion au sujet de votre œil ? Si vous ne préférez point j’accepterai, mais j’avoue que cela m’intrigue.
Ma voix est toujours sur cette intonation chaleureuse, dévoilant un faux coté joyeux comme si j’appréciais l’instant présent, mais je pense que ce détail physique marquant pourrait me permettre de savoir si elle a été éduquée ou non par un style d’être précis. Ce ne serait pas la première fois qu’un Maitre en vienne à faire des dommages irréparables sur une hybride, même si à mon avis rien n’est irréparable.
claude gueuse
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Ven 12 Mai - 14:14
Quand tu seras dans l'autre monde, prend le loup comme ami, car lui seul connaît le grand ordre de la forêt.
Un hasard calculé pour une étude
Quelle tristesse de ne pas être capable de sentir la douce odeur des fleurs, certes, certaines peuvent avoir un parfum plus subtil de d'autre. Je ne pense pas posséder des capacités olfactives très développées, cependant, j'aime prendre le temps d'apprécier même les plus petites choses et cela vaut pour les fleurs.
- Oui, certaines fleurs ont un parfum délicat, d'autres plus forts ou même parfois assez discret. Il suffit de prendre le temps d'apprécier. Je prenais souvent le thé sous le cerisier qui se trouvait dans le jardin, il était magnifique, les fleurs roses sentaient tellement bon.
Je me souviens que Père m'avait proposé d’installer une petite table afin de pouvoir m'installer confortablement à l'ombre de l'arbre, mais je ne voulais pas, je préférais m'asseoir sur l'herbe ou une petite couverture pour le petit côté détendu. Parfois, il m'arrivait de m'endormir l'après-midi, néanmoins Père me l'interdisait, afin d'éviter que je tombe malade.
Lorsque mon interlocuteur m'interroge sur la nationalité de mon maître ou du laboratoire, je ne peux m'empêcher de croiser son regard, arquant mon sourcil gauche. Un simple non de la tête et je m'apprête à répondre à sa question.
- Un maître ? Le laboratoire ? Non-non et Père n'était pas Japonais, il aimait juste beaucoup cette culture et avant que je naisse, ils ont décidé avec Mère de mon prénom, c'était son préféré.
Je trouve un peu étrange que cet homme s'imagine en premier lieu que je viens du laboratoire ou même que je puisse avoir eu un maître... Est-ce si rare que ça les enfants provenant de l'union d'un humain et d'une hybride ? Je sais que mère résultait des expériences du laboratoire, pourtant, je ne pense pas que se soit le cas de tous. Imaginer que cela puisse être le cas me rend un peu triste, n'ont-ils pas le droit à une enfance heureuse tout comme moi ? Ce n'est pas juste, pourquoi les privés d'une éducation faite d'amour, de bonté et de sécurité ? Je comprends que je suis extrêmement chanceuse, tout en espérant sincèrement ne pas être la seule dans ce cas. Mon habituel optimisme me le fait penser et je continuerais de croire en cela.
- C'est dommage, mais d'un autre côté, pour votre prénom, je trouve ça assez classe, dis-je en lui adressant un grand sourire.
Je crois que je comprends un peu, après tout, je ne connais pas ce monsieur et je ne suis donc pas en mesure de dire quoi que se soit de plus. Je me sens encourager par ses parole et j'ai même l'impression que mes joues prennent une teinte de nouveau rosé, non par la gêne, je ne saurais pas trop l'expliquer mais je suis contente. Je prends cela comme un compliment.
En ce qui concerne mon œil, je vois que la curiosité l'emporte sur beaucoup de choses. C'est marrant, je trouve, autant certain individu le remarqueront, mais ne diront rien par gêne ou politesse, autant d'autre ne pourront pas s'empêcher de poser des questions. Cela ne me dérange pas tant que ça, je n'aime pas vraiment me souvenir de cet événement même s'il est encore relativement présent dans mon esprit. Même parfois, il me fait mal, peut être une douleur fantôme dû au souvenir, que faire à part subir et continuer d'avancer ?
- Et bien cela ne me dérange pas vraiment, allez-y, je vous écoute...
C'est vrai, je ne vois pas pourquoi je resterais bloquer là-dessus, cependant rien ne garantisse que je réponde entièrement, je reste toujours assez vague à ce sujet.
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Sam 13 Mai - 19:23
Un hasard calculé pour une étude
Elle se dévoile, certes au début en me parlant de choses qui n’ont jamais suscitées mon intérêt mais tout cela forme le chemin vers les sujets que je recherche. Il est souvent utile d’user de chemins plus longs si cela me garantit d’obtenir le résultat escompté alors que dès fois aller droit au but ferait l’effet inverse. Dans le cas présent, cette conversation n’est donc point improductive, au contraire elle me permet d’essayer de détendre la créature, d’ouvrir les portes scellées par la méfiance et de trouver les indices utiles à cette étude. Bon, maintenant au moins c’est clair, la captivité n’a pas fait parti de sa vie, c’est un point intéressant qui confirme donc clairement mes soupçons. Je pourrais relancer la conversation autour du thé, mais je n’y vois pas l’intérêt sur le moment, surtout que tout notre échange ne fait que commencer, arrivant à un stade intéressant, sa réaction face à mon interrogation par rapport à ses origines.
Il semble que je l’ai surprise en parlant du labo et d’un possible dominant, venant cette fois me parler ouvertement de son père et de sa mère. Donc de parents qui semblent soit être génétiques, soit d’adoption. Très curieux et intéressant, venant me faire froncer un instant les sourcils en l’écoutant, comme si cette dernière me parlait d’une chimère qui viendrait me surprendre.
- Veuillez me pardonner, je ne savais pas qu’il existait des personnes hybrides nées hors du laboratoire. Pieux mensonge, mais au moins cela justifiera mon intérêt pour son histoire et son passé. Comment elle a grandi, où ? Tout cela sera expliqué facilement par mon manque crucial de connaissances. Ainsi vous avez alors évolué en liberté, je suis heureux pour vous. Cela doit être bien plus agréable, je n’ai rencontré que des Hybrides qui étaient sous la domination d’autres personnes.
Une pointe de curiosité accompagné de surprise, un air touché de voir une personne comme elle avoir profité d’une telle chance. Des sentiments contraires à mes pensées, intérieurement trouvant honteux qu’une créature puisse évoluer ainsi, se sentir aimer… C’est ainsi que certaines de ces choses croient être des êtres vivants dotés d’une conscience. Ils oublient qu’ils sont des produits créés pour satisfaire, non pour vivre libre. Il faut que je pense sincèrement à travailler là-dessuset mettre fin à ce genre d’erreur, cela calmerait surement toutes formes de révoltes de leur rappeler ce qu’ils sont réellement. D’ailleurs un instant mon regard se perd dans le vide jusqu’à entendre sa voix annoncer que mon nom est classe. Etrange idée, ce n’est qu’un nom mais je suppose que je dois la remercier ?
- Merci, j’avoue que peu le connaissent vu que je suis souvent présenté sous mon nom de famille. Cela fait fort impersonnel et c’est idéal souvent pour le travail.
Mais tout cela, toute cette conversation renforce ma curiosité sur son œil, si ce n’est pas dû à un maitre ? C’est un accident ? Une erreur génétique ? Un détail qu’il se doit d’être découvert par sécurité. Il faut avouer que je ne ressens pas de gêne d’en parler, après tout je ne comprends pas ces êtres qui peuvent se sentir mal à l’aise d’ouvrir une conversation sur un détail physique, une blessure ou autre. C’est un fait du présent ou du passé, quelque chose avec quoi elle vit chaque jour, il n’y a pas de honte. Refuser d’accepter une marque, c’est un déni et donc une faiblesse. Elle semble dépourvue de cette faiblesse justement puisqu’elle accepte ladite question.
- Que vous est il arrivé ? Avant que vous me parliez de vos parents, j’avais crainte que ce soit un maitre trop violent qui en serait la cause.
Exprimant mon point de vue logique, après tout cela m’est aussi arrivé de pratiquer une énucléation sur un cobaye, cela aurait pu être une explication tout a fait logique, mais du coup semblant perdre son sens. Un père ne ferait pas cela… Sauf si il était comme mon géniteur. Mais tout en parlant je continue à marcher dans cette posture très noble, digne de mon rang et de mon éducation, veillant juste un instant aux plis de ma tenue, faisant attention à ne plus attirer l’attention par le bruit de mes pas qui se font plus silencieux malgré le bois.
- Vous allez trouver ma remarque peut-être… Stupide… mais je trouve que cela donne un certain charme, cela attire l’attention sur votre œil et permet de voir un peu plus les détails alors qu’en temps normaux, personne ne fait attention à la profondeur d’un regard.
Cela me répugne presque de faire ce genre de compliment, je serai plus intéressé par les taux de pigments dans la couleur de son oeil, par les détails techniques sur sa vision de jour, de nuit, sur sa portée... Mais la beauté d'un regard, c'est si superficiel et inutile. Je suis pour une fois heureux que mon géniteur m'a appris à être un autre que moi, à jouer de mensonges comme si ces derniers étaient plus vrais que ma propre nature. En même temps je peux compter sur une main le nombre de personnes qui me connaissent réellement, qui savent qui je suis au naturel... Deux personnes en vie.
claude gueuse
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Dim 14 Mai - 13:34
Quand tu seras dans l'autre monde, prend le loup comme ami, car lui seul connaît le grand ordre de la forêt.
Un hasard calculé pour une étude
Je l'observe, et me montre suspicieuse quand il dit ignorer le fait que les hybrides puissent être conçus hors laboratoire. J'ai bien compris que nous sommes peu, mais je me dis que si j'ai eu une telle vie, je ne suis certainement pas la seule. Je ne suis pas au courant de tout, néanmoins, je ne suis pas ignorante pour autant. Je trouve ce personnage très étrange, il a un contrôle bien trop important de ses émotions, elles sont convaincantes, pour je ne sais pas, je n'arrive pas à faire taire cette petite voix.. Non... Je dois me faire des idées, il faut dire que mon expérience des relations humaines est relativement nouvelle. Je lui souris.
- Inutile de vous excuser, j'imagine que c'est assez rare d'avoir la chance, pour un hybride, de grandir dans de bonnes conditions.
Je me souviens, enfant, j'avais peur du monde extérieur, je savais comment les être comme moi étaient perçu et cela m'effrayait énormément. Père à toujours réussi à faire taire mes angoisses, il me protégeait de toutes ses forces, jusqu'au jour de mon vingtième anniversaire.
Je me dis que même les enfants humains n'ont pas toute la chance d'avoir une enfance heureuse et innocente, comme la mienne. Quand j'entends mon interlocuteur s'exprimer, j'ai l'impression qu'il vient d'un univers différent de celui du commun des mortels, sa gestuelle, sa posture, sa manière de parler, de dire certaines choses, tout cela me conforte dans l'idée qu'il vient d'une famille particulière. Je ne suis pas une experte, cependant, je suis observatrice, je n'en ai peut-être pas l'air, mais je suis loin d'être bête aussi. Merci Père, de m'avoir offert une telle éducation, de m'avoir transmis des valeurs, du savoir et la possibilité de posséder ma propre conscience, vision des choses.
Je le vois se perdre dans ses pensées, de ce côté-là, il n'est pas si différent des autres êtres humains. Pendant ce temps, je continue de le fixer, je sais que c'est malpoli et j'en ai conscience, mais je ne peux m'empêcher de détailler les traits de son visage. À tel point que je manque de rentrer dans un lampadaire, heureusement pour moi, j'ai tout juste eu le temps de l'éviter.
Et la question arrive enfin, cela n'a pas mis longtemps avant que cet homme ne laisse sa curiosité prendre le dessus. Je l'ai accepté et ne regrette en rien mon geste, je n'aime pas trop en parler, mais je ne suis pas obligée de donner les faits dans leur moindre détail. Après s'il souhaite en savoir plus, je ne pense pas que ça me dérange tant que ça en fait.
- Un couteau à rencontrer mon œil et ce dernier a perdu.
C'est assez clair, je trouve et c'est la stricte vérité. Je juge sûrement trop rapidement, il ne semble pas méchant, j'ai du mal à le cerner et cela me met forcément mal à l'aise. Il n'est pas si innocent qu'il veut bien le laisser paraître, heureusement, nous sommes dehors et tant qu'il ne se montre pas hostile envers moi, je ne crains rien. Ne pas se fier aux apparences, je dois garder ça en tête, mais je ne peux pas condamner un individu pour ce qu'il n'est pas, ni le catégorisé comme étant potentiellement dangereux ou relativement gentil.
- Peut-être pas stupide mais étrange... Je ne suis pas certaine que beaucoup de personnes voient les choses ainsi. Parfois, ils éprouvent de la pitié, ou de l’indifférence, mais aussi une sorte de malaise. C'est ça, ils sont gênés en général, sans vouloir être irrespectueuse, ils se fichent pas mal de la profondeur de mon regard...
Je le regarde à nouveau, après le lampadaire, j'ai préféré être un peu plus attentive à ce qui m'entourait. Je me fiche pas mal au final, de la manière dont on peut me voir, moi, mon œil ou même la profondeur de mon regard. Les gens pensent ce qu'ils veulent, de toute façon cela me servirait à quoi ? Je me contente de lui adresser un sourire sincère.
- C'est très gentil ce que vous dites Monsieur Kisada et cela me touche.
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Dim 14 Mai - 14:34
Un hasard calculé pour une étude
Ai-je rêvé un instant où elle a failli percuter un lampadaire ? Je ne dois pas être seul à me perdre dans mes pensées mais ne porte guère attention au fait qu’elle me fixe. En aucun cas cela ne me dérange, après tout ce serait plutôt naturel de porter son attention de jeune femelle sur mon être et ma posture. Elle m’offre peu de détail à ma curiosité, laissant ainsi naitre plusieurs hypothèses allant de l’accident domestique à l’agression. Mais je pense que si elle a décidé de cette version vague, c’est qu’elle n’éprouve pas le désir d’offrir plus d’informations. Je n’ai point droit de réfléchir longuement face à cette nouvelle, devant réagir en laissant apparaître une expression faciale légèrement triste, perdant de sa joie face à une telle nouvelle qui viendrait surement choquer bien plus d’un être.
- Je ne sais point imaginer ce que cela fait. Mais il est heureux de voir que vous l’acceptez et non que vous en tenez complexe.
Bien des créatures tentent de cacher ce genre de défaut, un œil de verre par exemple, comme beaucoup ont honte de leurs cicatrices, des marques de la vie. Mais ce n’est que futilité, cela fait partie d’elle et de son histoire. C’est surement la première réaction chez elle que je trouve logique et rationnelle, ne montrer aucune complexité ou gêne face à cette particularité qui n’est pas facile à dissimuler. Elle aurait pu tenter d’esquiver, de repousser, ou de montrer une forme de stress à en parler, mais elle a été droit au but. Mais bon, cela n’est qu’un détail actuellement qui ne m’apporte finalement aucune réponse aux réelles questions. Sa réponse par la suite ne m’étonne guère, après tout elle me dévoile ce que je pense de bien des humains, soit trop influencés par leurs émotions et leurs peurs, soit bien trop superficiel et ne regardant qu’en surface. Au moins elle est aussi terre à terre sur ce point et comprend déjà que le regard de certains ne sont en rien en quête d’une profondeur quelconque.
Mon regard se place sur l’horizon, calculant, réfléchissant, cherchant comment je pourrais obtenir d’autres réponses. Est-ce qu’elle vit chez sa famille et cette dernière serait ici, quelque part dans un logement du centre ville ? Ou alors serait-elle d’une existence extérieure ? Non ce serait étonnant qu’elle vive hors de la ville, se promenant avec trop de facilité ici au lieu de se cacher comme feraient beaucoup de ces hybrides sauvages.
- Voyons, point de Monsieur… J’ai l’impression de vieillir à vue d’œil avec ce terme. Je ne suis qu’homme alors appelez moi juste Kisada.
Cela me fait étrange de lui dire ces mots, tellement opposés à ce que j’aurais dit à une créature à mon service ou que j’aurais croisé normalement, mais ici tout n’est qu’une illusion qu’il faut entretenir, un voile de faux semblant pour tenter de ravir un être par la plus humble des politesses pour en extraire des données en toute tranquillité. D’ailleurs, revenons à cette étude, à cette histoire de famille et de localisation pour me faire une petite idée. Elle a parlé d’un jardin avec des cerisiers, donc cela doit être une maison ou une villa. Un instant je retourne mon regard vers elle, les yeux se plissant quand je souris doucement.
- Donc je suppose que vous vivez en famille… Vous allez me sentir bien curieux mais j’aime ce genre d’histoire. Le milieu où j’ai vécu ne m’a offert que peu de temps avec les miens.
Je marque une petite pause, n’ayant pas encore dévoilé de nouvelles questions malgré que j’ai fait savoir ma curiosité. Mais au moins je lui ai dévoilé quelque chose de réel à nouveau pour renforcer le subterfuge. Je ne considère pas avoir vécu en famille, je n’ai jamais connu celle qui était ma génitrice et mon géniteur n’avait de temps que pour mon éducation, le reste se tournant que vers le professionnel. Je n’ai d’ailleurs aucune difficulté avec cela, au moins je n’ai pas été bercé de mensonges ou de sentiments pitoyables mais uniquement de vérités qui m’ont donné les armes pour faire face à la vie.
- Racontez moi, je vous prie… Même si cela n’a pas du être tous les jours facile, je suppose que c’est une vie plein de beaux souvenirs.
A ces mots je m'arrête pour me tourner totalement vers elle et lui offrir toute mon attention.
claude gueuse
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Mer 17 Mai - 20:33
Quand tu seras dans l'autre monde, prend le loup comme ami, car lui seul connaît le grand ordre de la forêt.
Un hasard calculé pour une étude
Je suis un peu mal à l'aise quand il dit que je semble l'accepter sans en ressentir le moindre complexe. Si cela me dérange, c'est justement parce que je ressens un certain complexe par rapporter à cet organe à présent totalement inutile, en plus d'être extrêmement laid. J'inspire une grande bouffée d'air assez discrètement et attend qu'il termine de parler pour lui dire assez honnêtement :
- Je l'ai accepté, c'est vrai, néanmoins, je ressens quand même une certaine gêne à l'afficher, même si je possède encore mon œil, ce n'est tout de même pas très beau à voir et l'expression des gens face à cet organe me dérange. Mais en fait, je pense que c'est moi qui suis le plus réticent à le regarder, quand on réfléchit bien, c'est assez contradictoire.
Après tout, je dis que le regard des gens ne m’intéresse pas, c'est uniquement parce que je porte ce masque. Sans lui, je ne suis pas sûre d'être autant à l'aise à l'extérieur. C'est incroyable ce qu'un simple objet peut avoir comme pouvoir. Il dissimule ma cicatrice, ainsi que l’œil aveugle et je me sens plus légère, si je l’ôte, alors je me sens gêné.
Mon attention se porte sur tout ce qui m’entoure, je suis obligée d'être beaucoup plus attentive et cela accapare énormément ma concentration. Cependant, je suis tout de même capable d'écouter et de suivre la conversation. Il ne faudrait pas m'en demander trop. En un sens, c'est assez utile de se balader comme ça, cela me permet de m'habituer à la situation et ainsi, j'éprouverai plus de facilité lors de mes déplacements dans l'avenir.
J'écoute mon interlocuteur faire preuve d'une grande curiosité au sujet de ma famille. Si je ne porte plus de noms de famille, c'est surtout, car Père souhaitait que je soit libre de ma vie, sans posséder un nom avec une histoire, ainsi, j'ai seulement en charge mon passé et c'est amplement suffisant. Je souris donc à Kisada et lui répond en faisant preuve de moins de réserve qu'au sujet de mon œil.
- Je vivais en famille avant l'accident... Je suis désolée pour votre famille...
Et je dis cela le plus sérieusement du monde, étant donné que je pense chacune de mes paroles. J'éprouve de la compassion pour cet homme, je souhaite vraiment à tous les enfants du monde, mais aussi aux adultes, de vivre auprès d'une famille aimante. J'informe mon interlocuteur d'un détail au sujet de mon œil. J'emploie ce terme pour donner moins d'importance au drame. Le véritable mot que je devrais employer est « agression » bien que comme cela ne m'était pas destiner, c'est aussi vrai de dire qu'il s'agit d'un accident.
Je réfléchis sérieusement par quoi je devrais commencer. Ma vie est loin d'être un roman et lorsqu'il stoppe sa marche afin de me donner toute son attention, je me sens obliger de commencer.
- Hum ... Voyons... Mon père m'a élevé depuis que je suis née, mais mère est morte lorsqu'elle m'a donné naissance alors je ne l'ai pas connu. Je pense que j'ai grandi comme une enfant humaine même si je n'allais pas à l'école, mais des professeurs venaient me donner des cours et je suivais le même programme que les enfants de mon âge.
Je ne sais pas très bien s'il voulait que je lui dise ça ou au contraire s'il se fichait de connaître ses détails de ma vie. Je n'ai pas l'habitude de la raconter à qui que se soit alors je ne sais pas trop quoi aborder exactement.
- Père se libérait à chaque fois que son travail le permettait et des fois même s'il ne le pouvait pas, il le faisait quand même, notamment lorsque j'étais malade. Il était vraiment le meilleur des Père ...
J'éprouve de la fierté, de la joie, une quantité d'amour impossible à exprimer, mais aussi de la tristesse. Père me manque énormément. Ma vie à tant changer depuis le jour de mon vingtième anniversaire, je me sens nostalgique tout d'un coup.
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Sam 20 Mai - 0:57
Un hasard calculé pour une étude
Voilà ce que je ne comprends pas chez un être, je sais que beaucoup agissent ainsi, mais… Enfin j’aurais préféré qu’elle n’a point ce complexe, cela aurait été une chose plutôt rationnel. Oui, les cicatrices, les marques, les blessures, ce sont des marques faisant parti de la vie, de l’histoire. Son œil, quelque soit ton état, c’est son passé, c’est ce qui la fait progresser aussi, une chose lui appartenant et la définissant. Il n’y a ni honte, ni complexe à avoir ce genre de marque sur soit, que ce soit provisoire ou définitif, au contraire elle devrait en être fière car une personne sans marque est comme un livre vierge, une personne sans histoire, sans épreuve, une personne vide. Sans le remarquer, face à cette révélation sur elle, je libère une phrase sérieuse qui correspond parfaitement à qui je suis réellement, à ma façon de vivre et d’être.
- L’expression d’autrui ne doit avoir aucune importance, les êtres jugent car cela leur permet de se sentir meilleur. Ils ne sont en rien fiable dans leur avis pour ce genre de chose. Une particularité rend unique et l’esthétique n’est qu’un faux semblant. Accepter ce qui fait parti de vous forcera les autres à l’accepter aussi.
Quelque part, enfin c’est ma vision bien sur, je pense que son cache œil attire bien plus l’attention que si elle ne le portait pas. C’est un choix, en tout cas cela m’a montré certaines choses sur elle, cela me permet une plus profonde analyse de sa personne une telle révélation. Mais ce n’est pas le sujet principal qui m’intéresse, ce que je souhaite surtout voir c’est son passé, son évolution, essayer de comprendre comment elle en est arrivée là aujourd’hui. J’avoue que l’idée d’une hybride en famille, grandissant comme une humaine, cela me dérange grandement. La voir s’excuser pour ma famille montre d’ailleurs que la supercherie marche bien, même si elle n’avait pas besoin d’exprimer un tel sentiment.
A l’arrêt, je joins mes mains devant moi dans un geste simple, ces dernières disparaissant dans les manches du kimono et je l’écoute pour noter chaque information intéressante qu’elle va me dévoiler. Voilà… C’est ça qui cloche, comme une enfant humaine… Après certains s’étonnent que les hybrides réclament des droits, qu’ils se battent pour une forme d’égalité. Dès leur création ou conception, il faut les former et les éduquer à être des possessions, à la servitude, non comme des humains. D’un coté, à mes yeux, l’homme dont elle parle, ce père, est un irresponsable. En plus pourquoi donner une réelle éducation aux hybrides ? Il faut leur donner une formation adéquate à leur utilité future… Bon, je ne peux pas dire tout cela, mais j’avoue que cela ne me plait pas et je dois me forcer pour rester souriant sans laisser parler ce qui vit en moi, cette soudaine pointe de dégout face à une telle histoire trop belle pour une créature. Bon, le meilleur des pères ? Pour elle possible, en faite je ne pourrais pas dire je ne pense pas avoir un exemple réel de paternité dans mes historiques, mais j’avoue que ce terme venant d’une hybride renforce certaines de mes idées, comme un plus grand contrôle de la reproduction.
- Je vois, en faite vous avez eu beaucoup de chance de connaître une telle vie. Que ce soit en tant que personne ou en tant qu’hybride.
Bon, elle a perdu sa mère tôt, mais cela reste réellement une chance car certains humains n’ont même pas les privilèges qu’elle a eu, ce qui prouve que ce système de vie pour une créature n’est autre qu’une erreur devant être corrigée, une défaillance du système mis en place et dont le Propriétaire de l’île n’a point du imaginer les conséquences. Soupirant intérieurement uniquement, sentant le vent léger faire bouger mes cheveux, je regard un bref instant vers l’horizon, réfléchissant à toutes ces données. Une chose me marque soudainement dans ce qu’elle a dit, c’était le meilleur… Est-il mort ? Est elle une hybride sans maitre du coup ? C’est étrange de parler au passé pour une situation si elle n’est plus d’actualité.
- Excusez moi… Je suppose que c’est par passion pour vos mots que je m’attarde sur un détail mais vous avez dit, c’était ? J’espère qu’il ne lui est point arrivé malheur, surtout que si c’est le cas, vous devriez faire attention à vous, certains pourraient décider de vous capturer et vous mettre en cage pour vous vendre ensuite… voir pire.
Mon regard sur elle se montre très intense, la scrutant minutieusement pour analyser sa réponse mais surtout voir si elle va exprimer une surprise ou non. Il est vrai que ce soudain détail pourrait changer beaucoup de choses sur la tournure de cette conversation.
claude gueuse
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Ven 26 Mai - 12:59
Quand tu seras dans l'autre monde, prend le loup comme ami, car lui seul connaît le grand ordre de la forêt.
Un hasard calculé pour une étude
Je suis surprise par ses paroles, elles sont réconfortantes, mais pas seulement, elle me semble bien plus réelle que celles dites jusqu'à présent. Ma main droite s'approche de mon visage, mes doigts, longs et fins, viennent se poser délicatement sur mon masque, sous les mèches de cheveux tombant en cascade devant. Je sens la surface lisse du cache œil, c'est frais, bien plus que la peau, je réfléchis à ses paroles et laisse retomber ma main. Redressant mon visage, je pose un doux regard sur mon interlocuteur et lui adresse un sourire sincèrement heureux.
- Merci, vous avez raison, vos paroles sont un véritable réconfort, je suis vraiment soulagée de savoir qu'il existe des personnes ayant ce genre de vision. Je pense toutefois qu'il me faut encore un peu de temps pour m'adapter à cette situation et puis… Je l'aime bien ce masque…
Oui, car même s'il sert à dissimuler cette horreur, je trouve qu'il me va bien. Père à vraiment fait preuve de goût lorsqu'il l’a fait faire pour moi. Mes pensées et mes paroles sont souvent contradictoires, néanmoins, je vais garder précieusement ses paroles au fond de moi afin de me les rappeler chaque fois que nécessaire. Peut-être finirais-je par accepter mon œil comme j'ai accepté cette situation.
Quand il parle de chance, je ne peux certainement pas le contredire, il a entièrement raison. Certes, je vivais uniquement dans la maison et mes sorties se faisaient rare ou toujours accompagné. Père souhaitais que je soit heureuse et en sécurité, il savait ce qui risquait de m'arriver si jamais il se séparait de moi. Maintenant, nous ne vivons plus ensemble, je ne porte plus son nom, officiellement, je ne suis plus vraiment son enfant, mais je sais qu'il ressent pour moi un amour profond et sincère. Je sais que même des enfants humains n'ont pas une telle chance, ce n'est plus une histoire d'hybridation...
- J'ai beaucoup de chance oui. Sans parler des hybrides, les humains n'ont pas toujours la possibilité de grandir dans de bonnes conditions. Je trouve ça vraiment triste...
Que se soit pour les hybrides créés artificiellement, ceux dont la naissance est programmée ou même pour ses humains qui n'ont pas choisi dans quelle famille ils naissaient. J'éprouve une réelle compassion. Je dois avouer que je ne comprends pas pourquoi les hybrides n'ont pas le droit à une telle éducation, je pense être devenue une bonne personne grâce à Père. D'ailleurs, je n'ai jamais pensé me battre pour revendiquer un statut plus correct, même après avoir été en cage à l'animalerie. Cependant, si les hybrides étaient un peu plus reconnues comme personne plutôt que comme un objet, je suis certaine que tout se passerait un peu mieux. En mettant de côté, les individus qui en veulent toujours plus….
- Ne craignez rien, c'est Père qui m'a mis en cage, il a tous fait pour que l'on m'apporte le plus grand des conforts lorsqu'il m'a vendu à l'animalerie après l'accident... Et puis quelqu'un de gentil m'a adopté, c'est la raison pour laquelle je peux sortir sans craindre de retourner dans un cage.
Je ressens une certaine tristesse en prononçant ses mots... Je n'éprouve aucune rancune après Père pour m'avoir vendu, je connais ses raisons et je l'ai accepté, c'était la meilleure des choses qu'il pouvait faire pour lui. Après tant d'années à prendre soin de moi, il était finalement temps pour moi d'écrire ma propre histoire. J'esquisse un petit sourire à la fin de ma phrase. Et puis… Je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi il s’intéresse tant à mon histoire… C'est étrange, la plupart des individus n'en demandent pas tant.
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Sam 3 Juin - 18:00
Un hasard calculé pour une étude
Point besoin de me remercier pour dévoiler une vérité. Je suis un être lucide sur bien des choses et je considère que ce genre de marque fait part entière d’une créature ou d’un être. Je crois que Zero doit bien être la preuve que je ne me soucie point de la superficialité physique de ceux qui m’entourent, elle qui a presque rien d’humain et semble monstrueuse pour tant d’êtres. Je considère justement que se cacher, cacher un détail, une cicatrice, une tache de naissance, c’est comme renier ce que nous sommes réellement et une part de nous, c’est comme elle… Porter un masque, mais finalement un masque plus que physique, c’est aussi masquer une part de sa vie, de son passé, et donc faire une forme de déni juste à cause du regard d’autrui. Mais si nous devons nous fier au regard des autres, nous serions tous neutres et identiques pour éviter de contrarier les gouts de tous vu que chaque être possède ses propres critères. Que ferait-elle si quelqu’un lui dit que le blanc est moche ? Elle va se teindre le pelage en noir ? Pour moi, son œil pouvant déranger autrui, c’est la même chose. Ceux qui déprécient n’ont qu’à partir, ceux qui acceptent sont déjà plus intéressant à côtoyer.
- Il faut à certains du temps pour s’adapter ou évoluer. Prenez celui qu’il vous faut mais n’oubliez point les mots que je vous ai partagé.
Notant dans mon esprit que les mots dévoilés avaient eu leur effet, en tout cas au vu de son geste sur son masque et de ses paroles. Mon regard se porte un instant vers l’horizon, réfléchissant un peu justement à ce masque… Cela a du être fait sur mesure et cela ne semble pas provenir de l’animalerie, donc quelqu’un lui a fait pour elle ? Avant qu’elle soit devenue propriété ou après ? Ce serait intéressant à savoir mais je ne peux pas m’attarder sur ce sujet, sauf si elle tend une perche là-dessus car après tout c’est bon de connaître ceux qui fourniraient des Hybrides non esclaves. Finalement mon regard revient sur elle quand elle émet l’idée que de ne pas grandir dans de bonnes conditions puisse être triste. Je ne trouve pas, je pourrais débattre facilement là-dessus et exprimer que cela permet de devenir plus fort, plus dur. Je n’ai jamais eu d’enfance avec mon Géniteur et je ne lui en veux point car sans cela je ne serais pas celui que je suis aujourd’hui.
- Triste… Je ne sais point si ce terme est juste, pour certains cas oui… Possible, mais finalement c’est ce qui fait la diversité des êtres non ? Des vies, des expériences et des passés différents, cela forme des caractères variés.
Ma voix reste noble et sereine, pourtant j’ai envie d’exprimer d’autres choses, que ce qui est triste ce sont les familles qui laissent vivre des enfants faibles, qui se battent pour des enfants malades de naissance au lieu de laisser la nature décider. Ce sont de tels actes qui ont permis aux maladies génétiques de se répandre et devenir plus courantes. Si toutes les familles étaient plus dures, moins sur le sentimentalisme, je suis sûr que l’humanité ne s’en porterait que mieux.
Plus la conversation avance, plus elle se dévoile facilement et à mon grand bonheur elle n’a point le temps de se rendre curieuse envers ma personne, semblant trop occupée à penser à me répondre qu’elle ne cherche plus à se méfier ou en apprendre. Ainsi son propre géniteur l’a vendu ? Se rendait il compte qu’elle aurait pu finir esclave sexuelle ? Jouait d’un fou furieux ? Où simplement à subir des expériences diverses et variées ? Inconscience surement… Et comme si cette créature n’avait pas assez de bonheur dans la vie, elle avait trouvé un maitre gentil. Bon sang que je dois me contenir pour ne pas soupirer de désarroi. La gentillesse envers un Hybride n’apporte rien, cela ne va que renforcer leurs délires de liberté, de droits, ou d’égalités. Ce sont des biens, des objets, pas des êtres…
Une main se redresse pour effleurer mon menton du bout des doigts, essayant de comprendre pourquoi un père aimant se débarrasserait de sa propre vie après tout ce qu’il a dû sacrifier pour elle, et surtout dans un tel cadre. Cela me semble tellement irrationnel, c’est comme passer sa vie sur un projet pour finalement le détruit alors qu’il approche de l’aboutissement recherché. Ma voix dévoile accidentellement une certaine surprise, une réflexion personnelle.
- Assez paradoxal… Je pensais qu’un être doté de sentiments pour son enfant éviterait de livrer cette dernière à un lieu qui pourrait la guider vers sa perdition. Mais fortune est avec vous si vous avez trouvé un bon maitre.
Fortune, une façon de dire chance au Japon, même si je ne crois pas en la chance et que l’animal présent défie les probabilités, surement assez pour rendre jalouses toutes les hybrides de l’île. Mais je n’insiste pas sur le sujet, invitant la damoiselle à reprendre la marche, chercher un peu d’ombre sous un arbre alors que je dois un peu cesser de trop parler d’elle, ou en tout cas de m’enfoncer plus loin dans son histoire, ayant besoin qu’elle me tende des perches.
claude gueuse
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Ven 1 Sep - 18:45
Quand tu seras dans l'autre monde, prend le loup comme ami, car lui seul connaît le grand ordre de la forêt.
Un hasard calculé pour une étude!
Je comprends ses paroles et le sens qu'elles ont. À sa façon, il a raison, chacun a ses propres blessures, sa propre histoire, c'est ce qui fait qui il est, c'est ce qui fait qui je suis. Pour le moment, je préfère garder ce masque, à présent, il fait aussi parti de moi, de mon histoire. La cicatrice me provient de ma belle-mère, en quittant mon père, je ne possédais rien à lui alors que j’héritais de se souvenir indélébile. Si je tiens à garder ce masque, c'est aussi parce qu'il fera à jamais parti de ce visage, il est la trace de mon passé. Bien sûr, il faut toujours aller de l'avant néanmoins, garder quelque chose nous rappelant de nos origines ne fais pas de nous des êtres vivant dans le passé.
- N'ayez crainte, je n'oublierai pas les paroles que vous m'avez offerte.
Après un temps de réflexion, la voix de l'homme se remet à résonner doucement dans mes oreilles, j'écoute attentivement ce qu'il a à dire, après tout, son expérience est bonne à prendre. C'est là tout l’intérêt d'un échange. Obtenir une nouvelle manière de voir le monde est enrichissant. J'ai beau être une hybride, une esclave même si ce mot n'est pas toujours emprunté, je suis un être qui possède une certaine intelligence et qui désire en apprendre davantage. J'estime qu'un individu tel que cet homme peut m'aider à comprendre des choses qui, jusque-là, m'échappaient totalement.
- Vous avez raison, je parle sans savoir, je suis désolée.
Il est vrai que mon point de vu est loin d'être neutre, de plus c'est comme si j'exprimais une certaine pitié pour ceux qui vivent une existence moins belle que la mienne. Je ne devrais pas parler ainsi. J'acquiesce, un peu songeuse, réfléchissant à tous ses mots prononcé depuis le début de cette promenade. Levant ma main gauche assez haut afin que mon œil valide puisse la voir sans m'obliger à baiser la tête, je l'examine. Mes mains sont belles, la peau est douce et non-calleuse, elle sont fine et délicate, elles désignent un peu ma vie. Je pense à cela par rapport aux paroles de monsieur Kisada. Je l'abaisse finalement et porte mon regard sur mon interlocuteur, celui-ci semble bien songeur. Ma curiosité me pousse à me questionner sur ses pensées.
Je viens à me demander quel genre d'homme il est réellement, s'il est toujours ainsi ou juste avec moi pour des raisons que j'ignore. Sa façon d'être reflète une certaine justesse, une droiture et peut être même une certaine sévérité, pour lui ou pour les autres ?
Je ne devrais pas me poser tant de questions, après tout cela ne le regarde pas. D'ailleurs, il réussit à me faire beaucoup parler, pourquoi s’intéresse-t-il à tout cela ? Je rajouterais bien dans cette histoire que si Père m'a vendu, c'était pour me permettre de faire ma vie, avoir mes propres choix et vivre ma propre expérience, bonne ou mauvaise, en l’occurrence bonne pour le moment. Comme Monsieur Kisada le dit, fortune est avec moi. Je lui adresse un grand sourire alors que lentement, j'avance un pied après l'autre, reprenant l'avancement de cette promenade.
- Si je peux me permettre Kisada, je voudrais vous demander pourquoi vous posez tant de question sur mon passé et ma condition actuelle ?
Oui, parce qu'il est assez rare qu'un humain s'inquiète de tout cela, j’apprécie cet échange, mais cela ne m'a pas l'air très innocent.