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 Ma douce folie, berce-moi encore une fois, pour lui, pour moi...

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Ma douce folie, berce-moi encore une fois, pour lui, pour moi... EmptyMer 8 Fév - 21:52
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Ma douce folie, Berce-moi encore une fois
pour lui, pour ... moi...


RP Solo









La pluie tombait derrière le verre de sa prison, froide et terne comme le regard de celle qui la regardait. Le ciel gris déversait son chagrin, pleurant des temps révolus et la perte d'une créature de paix. Le silence régnait dans cette âme abandonnée, se tenant assise sur cette chaise en paille, les jambes posées contre sa poitrine, seul rempart face à l'horreur de ce qu'elle vivait. Plus rien ne semblait l'atteindre, objet informe, attendant qu'on vienne la reprendre.
Sa tête était posée en appui sur le verre froid, ses cheveux crèmes glissant en mèches éparses sur son visage sans qu'un geste ne vienne les chasser de ses joues. Sa poitrine se soulevait, signe d'une vie encore présente dans ce corps, lentement, presque avec douceur alors que son souffle venait embuer le carreau où, de l'autre côté se déversait le chagrin du ciel, détrempant le sol et assombrissant l'espace de son morne passage.
Le silence régnait à cette heure avancée et seul l'orage lointain grondait comme un ours en colère. Les étoiles et la lune étaient invisibles dans ce ciel noir, vide d'espoir. Les seules lumières venaient des projecteurs sur les toits, éclairant les façades, les recoins et le sol au passage de leurs faisceaux, les balayant à intervalle régulier telle une horloge bien huilée.

Pourtant ce ballet n'avait pas d'intérêt aux yeux habitués de la créature de chair. Son esprit était loin, bien loin de tout cela, perdue dans ses souvenirs, ses pensées.
Des flashback, chaque nuit revenaient la hanter, comme si même le sommeil ne pouvait la sauver, ni même la soulager de son cauchemars. Son tourment ne cessait jamais. Elle le revoyait derrière ses paupières closes, il s'y peignait comme marqué au fer rouge. Son visage à la fois doux et haineux, beau et monstrueux qui l'observait, ses lèvres s'étirant pour lui parler, insinuant son venin, touchant son âme, brisant ce qu'elle est...

Elle resserra ses bras autour de ses jambes, voulant pleurer mais rien ne vint. Trop de larmes s'étaient écoulés sur cette vie qu'elle aurait voulu abréger. Il n'y avait rien à sauver, rien.

Elle se souvenait de son corps sur le sien, de ses gestes, de ses mains... Ce contact ignoble qui la révulsait alors qu'il la provoquait. Elle aurait voulu crier, hurler, se débattre puis le tuer mais comment y arriver ? Elle s'était simplement contentée de plier et pire ... elle avait apprécié. Elle avait aimé ses attentions, ses gestes, ses baisers.

Elle rouvrit les yeux, son visage se déformant, reprenant vie à ses souvenirs. Ses oreilles s'écrasèrent sur son crâne alors que ses ongles se plantaient dans sa chair comme pour se punir de ces pensées. Elle sentait sa colère monter, contre lui, contre elle, contre tout. Son cœur se soulevait, douloureux, et sa mâchoire se contractait contre ces sentiments qu'elle haïssait. Comment pouvait-elle l'accepter, l'admettre ! Impossible ! Impensable ! Elle n'était pas cette fille ! Elle n'était pas ainsi ! Ce n'était pas ELLE !

Elle aurait voulu oublier tout ça mais rien n'y faisait, elle se souvenait. Chaque nuit, chaque fois qu'elle fermait les yeux, il revenait. Sa longue chevelure nuit caressant sa peau, ses yeux dans les siens et son sourire.... son sourire. Elle referma les yeux, se laissant glisser dans ses cauchemars. Ses cauchemars qu'elle connaissait si bien. Ses ténèbres qui, chaque jour, l’emmenaient plus loin dans cette partie de son être qu'elle avait si longtemps fui. Elle en avait oublié aussi son si doux côté : celui de la haine. Ce moteur si profond, si intarissable... si puissant. Cette colère sous-jacente qu'elle avait enfoui et qui revenait grâce à lui, grâce à ses bons soins.

Devait-elle le remercier alors ? L'honorer de sa patience à la mener à bout, la guidant, s'affairant avec passion et acharnement sur cette voie ? Il l'avait conduite à coup d'attentions morbides, s'amusant de la voir sombrer, y prenant plaisir comme on le ferait d'un bon film, d'un bon jouet. Se lasserait-il un jour avant de l'achever ? Y avait-il une limite dans l'horreur qu'il s'amusait à exercer ? Il l'avait tant de fois entendu crier, arrivant au bout de ses limites mais lui, Lui, revenait puis les repoussait chaque fois avec un entêtement presque maladif, s'appliquant à la façonner, à la former selon ses désirs. Alors elle se pliait, se laisser faire, abandonnée et seule, perdue dans son propre rôle.

Où était la vérité ? Où était le mensonge ?

Haïssait-elle vraiment celui qui l'endurcissait et qui la maintenait debout ?
Par son ignominie, il la forçait à tenir, à encaisser et à avancer chaque jour que Dieu faisait. Chacun de ses gestes si bien choisi, si soigné la brûlait, l'enfonçant encore dans sa propre folie, attisant sa rage. Il était son moteur, son si précieux carburant à cette haine qui la consumait de l'intérieur.  

Ses souvenirs, encore et encore remontaient, fleuve incontrôlable qui se déversait en elle. Toutes ses soirées à son service pour mieux le connaitre, le percer à jour. Qu'avait-elle trouvé qui puisse l'aider à l'atteindre ?  Rien. Rien à proprement parlé.

Le fracas de l'orage résonna, faisant vibrer la vitre et elle se souvint de ce jour-là. Toujours lui, si près qu'elle sentait son souffle sur sa peau. Sa peau qui frémissait alors qu'elle se crispait, ravalant sa honte, son dégoût face à la perversion qui régnait. Il était le Seigneur, le Maitre et il aimait à le rappeler, l'immobilisant comme le jouet qu'elle était. Savoir son sujet à sa merci, voilà ce qui faisait monter ses envies. Ses plaisirs sordides étaient les maitres sur son esprit malade bien que sa prudence savait prendre le pas, le sauvant plus d'une fois de la main vengeresse de celle qu'il tenait. Mais il l'avait aussi tant de fois testée, cherchant à la percer à jour. Plus d'une fois elle avait frôlé l'erreur fatale, la sentence mortelle.

Elle eut un sourire mort, vide en pensant aux morts qu'elle avait vu. Celle de la morgue qui était encore à son service malgré qu'elle ait franchi le voile de l'autre monde. Celle qui fut envoyé en pâture aux chiens alors qu'ils la regardaient tout deux s'éteindre à grand renfort de cris, se débattant face à l'évidence, désespérée sans que personne ne vienne l'aider. Puis les autres, passés et à venir, la liste continuerait sans qu'elle ne vienne la contrarier. Après tout, l'on ne peut bloquer la main du destin, encore moins quand elle vous tient.

La louve se leva enfin et un faisceau passa sur le mur, traversant la fenêtre, éclairant ce corps meurtri pendant une seconde à peine. La peau halé avait perdu de sa teinte doré, trop longtemps enfermé entre ses murs, les rares sorties n'aidant pas à la maintenir. Çà et là on pouvait voir des traces des jeux subis. Elle leva l'une de ses mains et la posa sur le verre froid alors que déjà, la lumière filait, la plongeant à nouveau dans les ténèbres, Ses Ténèbres. Son regard glissa sur ce poignet meurtri qui conservait encore les traces des derniers jeux de son tortionnaire. La brûlure d'une corde... tout comme le fouet, c'était l'un de ses petits plaisirs particuliers. Soumettre, rabaisser puis faire plier. Il ne prenait pas de meilleurs plaisirs qu'à accomplir ces méfaits. C'était un Art qu'il savait si bien maitriser, que si la louve n'en était pas le sujet, elle aurait presque pu en apprécier les traits.

Cet homme était un artiste passionné dans ce qu'il faisait. Les éclats de sang, les cris, les suppliques, tout était façonné pour en créer un édifice à son apogée.  Ce maitre s’acquittait de sa tâche avec précision et patience, habile peintre qui s'affairait sur sa toile macabre. Chaque hybride, pour lui, était un tableau blanc, immaculé, prêt à servir ses desseins les plus extraordinaires. Elle l'avait tant de fois vu à l’œuvre, devenant parfois son pinceau, s'animant à ses mots, brisant, torturant au nom de son Art, pour se rapprocher de son but.

Elle avait entendu les suppliques, les plaintes, les larmes, les cris et avait vu les visages se tordre sous l'incompréhension, la haine puis le désespoir et enfin.... Enfin ... l'abandon. Personne ne revenait indemne. Personne. Elle le savait mieux que quiconque. Pourtant devait-elle se plaindre, elle, son jouet le plus proche, le plus dévouée après Kuro ?
Non.
Pas après avoir vu les jeux de celui qu'elle servait pour mieux le tuer. Elle ne pouvait pas se plaindre, elle ne pouvait se le permettre quand elle avait fait subir tant de choses à d'autres. Elle avait envoyé en pâture des hybrides pour ses bonnes grâces. Elle avait serré les dents là où elle aurait pu le tuer, par simple manque de courage ou par crainte. Elle avait pris plaisir à anéantir les espoirs des autres aux profit des siens, de sa survie. Elle, la louve fière et droite n'était plus rien qu'un amas de dégoût envers sa propre personne.

Son si précieux créateur.

Elle ferma les yeux, enlaçant ses épaules de ses mains, posant sa tête sur le verre froid, se souvenant de ses caresses, de ses mots, encore et encore. Elle en frissonnait, encore et encore, refrain inlassable dans sa tête, tout tournoyait, se mélangeait, se confondait. Il n'y avait plus rien à présent que ses pensées, ses songes inavouées.

"Ha mon tendre salaud. Tu aimes m'entendre crier mais plus encore tu aimes me détruire, me torturer. Tous tes baisers... tes foutus baisers. Ta douceur, ta tendresse... Haaa ta tendresse... Tu me la réserves car tu sais que je la haïs tant, tellement..."


Une larme s'échappa alors qu'elle continuait, seule, de tournoyer, ses mains enserrant ses épaules comme pour la protéger de ses démons qui l'encerclaient. Mais nul échappatoire n'existe pour sa propre folie.  Et sa folie avait un nom qu'elle n'osait prononcer tellement il lui faisait d'effets. Rien que d'y penser, elle sentait à nouveau sa présence, son odeur, suave, entêtant, obsédant...

"Tu sais à quel point tes caresses m'anéantissent à chaque fois... Encore et encore je sens tes mains qui courent sur ma peau, inlassablement, me rongeant petit à petit... J'aurais tants voulu que tu frappes. Que tu me fasses mal plutôt que tu ne me traites avec tant d'égard."

Ses ongles se plantèrent dans sa chair, perçant lentement la surface, faisant jaillir lentement le sang. Divine libération, soulagement salutaire par sa propre souffrance. Il lui fallait expier, encore et encore, se punir de se savoir ainsi traité quand d'autres subissaient ses plus sombres désirs. Il le fallait, souffrir pour ne pas oublier qui il était, pour ne pas se perdre dans ses manipulations, dans ses jeux et pourtant...

"Pourquoi tu agis ainsi ? Je ne comprends pas ? S'il te plait, arrête de jouer ainsi. Je suis fatiguée... Laisse moi t'atteindre enfin. Je veux voir ton visage se défaire et je veux pouvoir le caresser enfin quand tu sentiras la mort t'atteindre. Je veux la voir t'enlacer quand tu te videras de ton sang alors que je déposerais un baiser sur tes lèvres froides en te murmurant que je te déteste... Mon obsession.... ma si douce obsession.. Laisse moi te tuer, Enfin."


La louve rouvrit les yeux, le regard embuée, souriant doucement... possédée. Finalement le Mensonge, la Vérité qu'était-ce en comparaison de ce désir si doux, si exquis ? Elle le voulait pour elle, elle seule. Il était l'unique but qui importait désormais. Ce désir ancré au creux de son ventre qui l'animait. Il la tenait debout au creux de sa main, sa petite poupée dévouée. Mais lui était son univers, si vaste, si parfait. Elle l'accompagnerait jusqu'à pouvoir l'éteindre de ses mains et alors....

Alors Seulement, une fois cela fait, elle pourrait à son tour se figer.



©Codage by Littleelda from Never-Utopia

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