Tu M'Aides Pour Les Courses [PV: Asuka]

Ton regard de loup se pose sur la jeune femme présente devant toi, tu la scrutes, la détailles, essayant de mémoriser pleinement son apparence. Tu faisais un tel exercice pour réussir à en retenir une forte image, cela était plus facile chez les hybrides que chez les humains. Votre espèce possédait plus de détails qu’un humain classique, les oreilles, les possibles queues ou même encore les yeux. Tu remarquais rapidement que la jeune femme était bien plus petite que toi, ses oreilles étaient aussi allongées que les tiennes. Puis, tu posais le regard sur la queue qui semblait battre derrière elle, longue, fine, un poil qui semblait brossé.

C’était un peu l’opposé de la tienne, ton appendice semblait totalement ébouriffé, comme si tu n’y apportais aucune considération, aucun entretien. Tu redressais pleinement ton corps, reprenant ta stature habituelle, celle d’un bipède à l’apparence peu humaine. Tes iris se plongent à présent dans les pupilles de la jeune femme, tu faisais toujours ainsi, c’est ainsi que l’on t’avait éduqué, toujours regarde l’autre dans les yeux.

Tu écoutais alors sa réponse, faisant répéter en écho le dernier mot dans ta tête. Tu essayais simplement de retrouver la définition précise, tu l’avais déjà lu quelque part, mais sans vraiment te souvenir de sa signification. Tu savais lire certes, mais tu n’avais pas le plus grand vocabulaire du monde. Finalement, une bribe de souvenirs remontait à la surface, te laissant voir le fait qu’elle pensait que tu pourrais être là pour la piéger.

Tu avais un moment d’arrêt, comme si tu étais le seul à être figé dans cet espace, tu comprenais que ton comportement en plus d’être surprenant était tout aussi suspect. Sûr le moment, tu pensais clairement que tu devais améliorer ta façon de parler aux gens. Tu demanderais peut-être des conseils à Rebecca le moment venu, elle semblait avoir la fibre sociale plus développée que toi. Soudain, tu te secouais la tête, comme pour essayer de remettre en place tes pensées, drôle de tic encore une fois.

Tu te grattais l’arrière de la tête, la gêne te prenant un peu au final, alors que tu avais réussi à interrompre quelqu’un dans une telle foule et sous le regard de plusieurs personnes étonné de voir un hybride s’incliner devant un autre, sûrement ça.

“Euh, non, je ne veux pas faire de… Traquenard. Je suis juste perdu, plutôt déboussolé. Ma maîtresse m’a demandé de faire les courses, mais je n’ai jamais fait ça de ma vie.”

Tu t’arrêtais, essayant de chercher tes mots pour formuler un peu mieux ta demande et paraître moins étrange, que tu ne devais déjà l’être. Puis, tu avais dû avoir des drôles de façon de t’exprimer au début. Le fait de l’avoir entendu user d’un mot savant, pour ton esprit, tu avais essayé de faire de même, une phrase un peu plus élaborée. Pourtant, les beaux discours ce n’était pas ton fort, ni ta plus grande qualité, tu es plutôt du genre à être assez rentre dedans.

“C’est pour cela que je viens demander votre aide, vous étiez la seule hybride visible et sans maître, il me semblait bon de venir vous importuner, plutôt que de déranger un groupe. Est-ce que je pourrais avoir votre aide, s’il vous plaît ? Au moins, pour m’aider à trouver les bonnes boutiques, je pense être en mesure de faire le reste.”

Comme pour être sûr d’avoir son avis positif et essayer de montrer le plus de respect, tu courbais lentement l’échine, pendant que tu finissais de parler avec la jeune hybride. Tu restais quelques instants dans cette positon et un léger silence planant pour sa part. Tu te mettais droit à nouveau, essayant de montrer un sourire pour te faire moins intimidant, plus agréable en quelque sorte. Ta mère n’avait pas eu cesse de te répéter cela durant ton enfance, autant suivre un de ses conseils à présent.

Puis, une de ses règles revint aussi dans ta mémoire, la politesse où plutôt quelques règles de bonne conduit, tu remarques alors que tu venais clairement d’en oublier certaines et les plus fondamentales surtout. Tu sentais le rouge de la honte te monter aux joues, ce n’était pas ta semaine, tu trouvais que le vermeille te collait un peu trop en ce moment. Tu étais vraiment un être n’ayant pas encore développé sa fibre social. Tu détournes le regard légèrement, venant reprendre la parole, pour essayer de corriger ton erreur.

“Euh… J’ai oublié de me présenter, je m’appelle Kyoa et vous… Jeune demoiselle ?”

Cette façon, de parler venait lentement t’arracher un frisson, tu n’avais pas l’habitude de parler ainsi, même avec Rebecca, tu n’avais pas fait autant de chichi. Bon, ta maîtresse avait fixé ses règles dès le début, mais tu n’aimais pas parler de cette façon. Il ne te restait plus qu’à attendre à présent.

Tu restais droit, comme un idiot accompli, les relations humaines étaient loin d’être un point fort pour toi, mais tu essayais de faire des efforts. Tu étais resté longtemps isolé du genre humain classique ou même des hybrides classique, car dans le fond, tu avais eu un statut de privilégié bien à l’abri du reste du monde. Tu te détends lentement en percevant le sens de ses paroles, au moins tu avais réussi la première étape. Elle ne savait pas lire, mais connaissait les lieux, sans doute grâce à l’exploration ou un autre moyen de mémorisation.

Pour toi, cela ne serait pas un problème, on t’avait appris à lire, tu serais donc en mesure de te souvenir du nom des boutiques et une fois que tu aurais eu ton téléphone, tu pourrais t’en servir pour te repérer. Tu savais que ta mère en avait eu un pour sortir en ville et s’occuper des courses, l’état du maître l’empêchait de sortir, il n’avait pas eu d’autres choix, tu connaissais donc les quelques effets positifs de la technologie dans la vie de tous les jours.

Tu apprenais ensuite son prénom ou peut-être son nom ? Quoique cela fut peu probable, les hybrides n’avaient pas de nom en général. Tu voulais bouger, partir le plus rapidement pour enfin terminer cette tâche, qui avait déjà réussi à t’épuiser, alors qu’elle n’avait pas véritablement commencé pour le coup. Pourtant, tu ne bougeais pas d’un poil, seul ton panache se balançait tel un métronome apaisant. Elle t’observait, s’approchait de toi, tu continuais de l’observer plus en détail, car pour une fois, tu avais un contact rapproché avec une hybride qui n’était pas de la même race que toi.

En la voyant si proche, tu comprenais pourquoi Rebecca s’était amusé à caresser tes oreilles, ainsi que ta queue, tu avais aussi envie de le faire. Surtout ses oreilles, tu voulais les caresser, c’était une drôle de sensation et tu étais trop fier dans le fond pour t’abaisser à ce genre de chose. Tu respirais à nouveau en la sentant reculer, c’était une bonne chose, un peu moins de pression pour ton petit cœur d’hybride fragile. Tu l’écoutes te parler à nouveau, venant regarder la liste de course, le mieux serait une sorte d’endroit où tu pourrais tout acheter ou des étales, tu te souviens de ce mot, c’est ainsi que ta mère décrivait le lieu où elle se rendait pour les courses.

“J’aurais besoin de trouver un commerce qui vend beaucoup de fruits et de légumes en premier lieu et pas trop loin des autres aliments habituels, comme le riz, la viande ou encore le lait.”

Tu regardes alors la jeune femme ouvrir la marche sans te répondre, tu viens rapidement en conclure qu’elle te mène directement vers l’endroit voulu. Tu regardes autour de toi, essayant de retenir le moindre détail pour réussir à te souvenir de la route à prendre, tu espérais ne pas devoir compter sur n’importe qui à chaque fois, tu voulais être autonome.

Tu hausses alors un sourcil sous la question de la demoiselle, c’est vrai que celle-ci paraît logique au vu de la situation, un humain aurait été plus pratique, mais seulement si tu étais toi-même un humain. Elle vise juste, tu avais peur des conséquences autant pour toi que pour l’hybride. Tu viens te gratter la tête, petit signe qu’on vient de te mettre à nu, de comprendre tes intentions dans le fond.

“Oui, c’est bien ça ! Je n’avais pas vraiment envie de subir le dégoût, le dédain ou encore la colère d’un humain, je sais que je peux avoir confiance en ma maîtresse, mais pour les autres, je préfère rester sur mes gardes. Puis, je voulais aussi éviter à un hybride de subir à son tour la colère de son maître, car ce dernier aurait décidé de m’aider. Pour ça que tu es apparu comme ma meilleure option, je suis désolé.”

Tu avais un petit air gêné de lui dire qu’elle était un peu ta roue de secours, celle qui venait surgir en dernier recours. Une question venait te trotter en tête, cela concernait l’odeur de la jeune femme, cette dernière n’était pas spéciale, mais tu ne remarquais pas la présence d’une effluve humaine, plutôt celle de la rue, de l’extérieur. C’était bizarre, une hybride sans humain ? C’était une hypothèse, car était-ce même possible ? Tu devais le savoir, tu abordais alors la question de façon détourné.

“Et toi, ton ou ta propriétaire est agréable avec toi ?”

Tu écoutais la jeune femme, toi inspirer la compassion ? Tu ne voyais pas les choses ainsi, pour le dégoût, tu étais d’accord avec elle. Pour le reste, tu en étais loin dans l’idée, tu espérais plutôt inspirer le respect, même si dans le fond, elle devait avoir raison, surtout avec la façon dont tu l’avais abordé sur le moment. Tu avais fait preuve d’une certaine gêne, mais c’était une première expérience de ce genre pour toi, tu ne savais donc pas comment gérer réellement la chose.

Tu inspires doucement, venant réfléchir un peu plus à ta condition, si tu inspirais autant la compassion, c’était surtout sur le moment, sinon, lorsque tu étais à l’animalerie, tu serais sans doute sorti plus rapidement. Pourtant, tu ne te plaignais pas de ça, qui sait sur qui tu aurais pu tomber par compassion, là, on te choisissait pour ce que tu étais, pour tes qualités et non parce que tu faisais pitié ou que l’on te trouvait une bouille charmante.

Tu te concentrais de nouveau sur la demoiselle, elle te répondait à son tour, elle avait donc autant de liberté que toi. Tu trouvais cela assez fou qu’il y ait autant de décalage entre les êtres humains. Leur façon, de traiter les hybrides devaient refléter leur véritable nature ou du moins ce qu’ils veulent montrer à l’humanité. Toi qui avais pensé finir maltraité si on t’adoptait, tu étais plutôt bien logé sur le moment. Cela était aussi rassurant de voir qu’il y avait d’autres humains comme Rebecca. Tu ne viendrais pas demander plus de détails, même si l’envie te démangeait, le reste appartenait à sa vie privée.

Tu haussais un sourcil à son message, tu trouvais sa question étrange, après qu’elle est elle-même parlé de pouvoir se déplacer librement. Elle devait se douter que tu pouvais sortir pour sans doute les mêmes raisons qu’elle ? Ta maîtresse était juste emplie d’empathie et de bonne conscience dans le fond, il n’y avait rien de bizarre pour le coup, juste une conséquence de ta grosse fierté d’hier soir.

“Non, en aucune façon. Disons simplement que nous nous sommes réveillé bien tard ce matin, elle n’a donc pas eu le temps de tout m’expliquer et elle est partie comme une tornade. Le frigo était vide, j’ai du donc partir faire les courses et me débrouiller par moi-même. Elle aurait pris le temps de m’expliquer, si elle l’avait eu ce matin, j’en suis sûr.”

Le reste de la marche se faisait en silence, tu préférais regarder la route pour en retenir le chemin, il serait encore une fois stupide, de devoir demander à chaque fois son chemin. Tu espérais aussi une chose, c’était d’aller dans le bon endroit pour faire les courses, peut-être que ta maîtresse avec ses propres habitudes. Quoi que l’idée te passa rapidement, elle t’avait seulement précisé ses attentes alimentaire, pour le reste, surtout la provenance, tu semblais avoir carte blanche.

Tu regardais alors ton porte-feuille, ou plutôt celui qu’elle t’avait donné, tu espérais avoir assez pour acheter le nécessaire. Tu relevais alors rapidement le regard en entendant l’hybride féline, tu pouvais voir un paysage correspondant aux descriptions que ta mère te faisait, il y a quelques années. C’était donc ça le mélange d’odeurs et de couleur qu’elle avait la chance de voir ? C’était une belle chose, toi, tu avais le talent et le privilège pour réussir à cuisiner de façon convenable, mais tu avais toujours à voir ce genre de paysage, car ta génitrice en revenait avec un grand sourire sur le visage.

Les traits de ton visage se faisaient plus doux, on pouvait presque croire que tes yeux étaient remplies d’étoiles, tu montrais une facette de toi, plus guillerette, tu plongeais dans un univers bien plus familier que d’habitude. Certaines odeurs étaient claires dans le mélange de senteurs qui venait d’apparaître dans ton esprit. Tu tournais ta tête vers la féline pour lui décrocher quelques mots.

“Je te remercie de m’avoir guidé jusqu’ici. Est-ce que j'exagère, si je te demande de me tenir compagnie pour le reste des courses ?”

Tu n’attendais même pas sa réponse, la prenant par la main, tu étais facilement excité et joyeux, on avait l’impression d’avoir un enfant trouble fête à présent et non le Kyoa timide d’il y a quelques minutes encore. Tu commençais par le plus important, les légumes, Rebecca semblait vouloir en manger beaucoup, tu t’approchais des étables, voulant bien de toi, certaines personne te lançant un regard un peu froid, ou te faisant un signe de la main.

Un vieil homme semblait plus accueillant, peut-être la sagesse de l’âge, tu ne savais pas réellement. Tu posais un premier regard sur les légumes, venant expliquer à la jeune femme lesquels étaient ceux de saison et ceux qui étaient donc à prendre pour profiter de leur goût dans la meilleure période. Tu restais immobile un moment, la saison possédait beaucoup de variété de fruits et légumes, mais il fallait concevoir des recettes qui allaient bien avec l’envie de la demoiselle et surtout qui apport assez de nutriment par une telle chaleur. Les crudités pouvaient être une bonne idée, mais c’était à éviter, la demoiselle avait une santé fragile, alors autant choisir ce qui se mangeait chaud et pouvait être blanchi.

Tu prenais alors du choux et du choux chinois, prenant aussi des carottes et des courgettes. Tu te laissais tenter par les petits-pois, ainsi que les aubergines, les poivrons et pour finir des épinards. Tu espérais que cela viendrait plaire à Rebecca, tu te tournais ensuite vers les fruits, prenant ce que tu désirais. Tu te servais principalement de ton odorat pour repérer les bonnes pièces, tu avais les odeurs de tes souvenirs en tête pour te servir de repère sur les bons produits.

“Ouf, j’ai fait le plein de verdures, il me reste à prendre du poisson et aussi des féculents, afin de faire un repas qui lui tienne la journée. Ah oui, j’ai une question bête, est-ce vrai que les félins adorent le poisson ? “

Tu partais alors sur les autres étables, trouvant une poissonnière, les odeurs étaient fortes, une telle quantité de poisson avait de quoi te faire tourner la tête sur le coup. Tu aurais voulu prendre du thon rouge, mais vu son prix, tu évitais et te tournais vers un saumon, c’était un poisson gras, mais il donnera du goût à tes préparations, tu prenais aussi du maquereaux et de la morue, en cette saison, tu préférais prendre des produits de la mer étant excellent pour fournir une bonne santé aux autres et surtout était plus léger à consommer que la viande, un luxe en été quand la chaleur pèse sur le corps.

Tu avais presque fini, ayant quitté quelques instants la demoiselle des yeux, venant penser que tu l’avais traîné partout, mais tu n’avais pas pris le temps de savoir, si elle désirait quelque chose.

“Hum… Asuka, tu dois aussi acheter certaines choses ? Où je peux t’offrir quelque chose pour te remercier ?”

Alors que tu portais ton regard sur les étables, tu donnais toute ton attention à Asuka et plus particulièrement à ses paroles. Tu haussais les sourcils en l’entendant être intriguée par le terme féculent, tu savais qu’il s’agissait d’une qualification particulière pour les aliments, mais tu pensais que la plupart des hybrides le savaient. Pour les adoptés, particulièrement, c’est sur le moment que tu venais te demander, si tu avais cette connaissance uniquement par le fait que tu avais été éduqué à cuisiner assez jeune par tes parents. Cela ne devait pas être le cas de tous les hybrides, chacun devait avoir un rôle différent. Il suffisait que tu te regardes, tu étais un hybride de soin à la base, en rien un coursier, mais cela ne te déplaisait pas.

Tu souriais doucement en écoutant la suite de ses paroles, elle te disait que c’était une question de préférence, mais elle-même mettait les deux pieds dans le plat dans la section cliché. Tu avais presque envie de l’embêter en la narguant avec un poisson, mais tu avais peur de dépasser un peu les bornes, tu devais garder en mémoire que tu la connaissais à peine. Tu n’étais pas totalement doué en relation humaine, mais le plaisir de pouvoir baigner dans autant de senteurs et surtout de prendre l’air te faisait un peu oublier le reste autour de toi. La place du marché étant assez grande, malgré le quartier, tu hésitais à continuer un peu, espérant trouver le riz et peut-être même des pommes de terre.

Tu es un peu miné par le fait de ne rien pouvoir lui acheter, toi qui voulais rembourser ta dette envers elle, tu ne savais pas comment faire pour le coup. Tu devais trouver une autre solution, mais il semble que la demoiselle semble avoir un coup d’avance sur toi. À moins qu’elle est compris tes intentions de bases, ce n’était pas particulièrement quelque chose de compliqué, tu étais un peu simplet dans le fond, dans un bon sens évidemment. Tu voulais la remercier, mais elle ne voulait rien, pourtant, c’était quelque chose d’important pour toi, tu ne voulais pas avoir une dette envers quelqu’un, recevoir quelque chose, sans pouvoir offrir en retour.

Tu soupirais un peu, courbant l’échine pour te redresser en venant inspirer grandement, te gonflant un peu par principe, pour bomber ton torse et te remettre le moral au meilleur niveau. Sa nouvelle remarque te parût pertinente, il est vrai que tu lui aurais fait un cadeau avec de l’argent qui n'était pas le tien. Tu aurais alors fait une chose encore plus idiote, tu devais la remercier avec ta personne.

“Tu as raison, mais je tiens quand même à te remercier, si tu as besoin de quelque chose dis le moi…”

Tu restais figé quelques instants, pensant au fait qu’après ce petit moment de balade, tu risquais de la perdre de vue. Tu devrais peut-être trouver un moyen de garder contact avec elle, elle pourrait être une amie au final, mais les choses n’étaient peut-être pas aussi simples. Tu devais penser à autre chose pour le moment, venant prendre à nouveau la main de la demoiselle, la foule devenant un peu plus importante, l’heure devait jouer aussi. Encore une fois, tu ne lui demandais pas son avis, ayant simplement un réflexe de ton ancienne vie, celle de garder les personnes avec toi, assez proche de ta personne.

Ton regard était vif et passer d’étale en étale, pour réussir à trouver un coin intéressant, puis un petit miracle venait se faire devant toi. Une étale de riz, de grand bac de bois rempli du riz encore sec et surtout de beaucoup de variété. Tu traînais la pauvre Asuka avec toi, lui relâchant la main, une fois en dehors de la masse humaine derrière vous. Tu jetais encore tes prunelles partout, regardant quelles espèces iraient le mieux avec tes recettes, trouvant deux types de riz qui seraient parfait, venant dépenser encore un peu d’argent pour finaliser les courses. Tu souriais, content que les choses soient terminés, puis tu rougis lentement, ton ventre venait de gargouiller, il devait bientôt être l’heure de manger.

Tu savais que tu avais de l’argent pour manger au cas où, mais il serait dur de payer un bon repas pour deux, tu pouvais peut-être prendre une collation pour vous deux, cela te ferait patienter jusqu’au moment de rentrer à l’appartement. Tu te tournais vers Asuka, un petit air malicieux sur le visage, tu espérais qu’elle ne viendrait pas refuser à nouveau ton offre, cela serait un peu plus blessant sur le moment.

“J’ai de l’argent pour manger un peu, tu veux une petite collation avec moi ? Et ne t’en fait pas cet argent est prévu pour me nourrir.”

Tu laisses un léger soupir passer entre tes lèvres, venant montrer une certaine satisfaction, pour ta propre personne. Tu pouvais d’une certaine façon lui rendre la monnaie de sa pièce pour le léger coup de main qu’elle t’aura offert dans ce lieu. Tu venais alors réfléchir à ce que tu pourrais manger en sa compagnie, tu posais ton regard partout, il n’y avait pas grand chose pour calmer ton appétit jusqu’à rentrer à la maison. Tu penchais doucement la tête, pensant qu’il faudrait peut-être chercher ailleurs.

Tu relevais alors doucement la tête vers la demoiselle, alors qu’elle te parlait, elle devait sans doute se poser le même genre de réflexion que toi. Vous aviez déjà traversé une bonne partie du marché, il y avait donc peu de chance de trouver quelques choses. Rien ne t’empêchait de faire les quelques étales restantes, mais tu pensais grandement devoir chercher un peu plus loin dans les autres rues. La plupart des vendeurs étaient situés au même endroit, peut-être que les restaurants avaient aussi ce genre de méthode, qu’il y avait donc des moyens de restauration bien plus concentré dans certains quartiers.

“Nous allons aller au bout du marché, si l’on ne trouve rien ,on essayera de trouver en rue, je pense que c’est un bon programme. Alors, allons-y !”

Tu ouvrais la marche, ne faisant pas l’idiotie de prendre à nouveau la main de l’hybride féline, tu avais réussi à calmer un peu ta joie ou plutôt l’accumulation de sentiment dans ton petit-être. Comme tu l’avais prévu, il n’y avait rien d’autre que de la matière première sur le reste du chemin, tu allais devoir t’aventurer un peu plus loin dans la ville. Tu essayais de trouver une logique pour venir explorer les lieux, tu soupirais alors lentement, pour de nouveau inspirer, comme s’il s’agissait d’un rituel étrange pour réussir à te concentrer.

Soudain, tu captais une odeur étrange, ce n’était pas désagréable pour le nez, loin de là, cela était assez doux, même si tu avais l’impression de ne pas forcément trouver celle-ci à l’état naturel. Tu laissais ton odorat te guider à l’aventure, traversant simplement une rue, une échoppe était la destination. Une légère vapeur venait s’échapper du lieu, avec en plus une odeur douce, mais sucrée. Voilà, tu mettais le doigt dessus, c’était quelque chose de sucré, en regardant, il s’agissait de crêpe.

Tu te souvenais en avoir mangé en étant bambin, mais celle tenue par le vieil homme semblait bien plus complexe et garnis, cela te faisait drôlement envie. Et comme pour te donner raison, ton estomac venait lentement gargouiller. Tu te retournais alors vers Asuka, un sourire encore candide sur les traits de ton visage.

“Je te propose de manger ça ! Tu aimerais quoi dans la tienne ? J’ai l’impression qu’il met du chocolat, de la chantilly, des fraises ou encore du caramel dedans !”

Tu attendais alors la réponse de la demoiselle, pour passer la commande, venant régler rapidement le crêpier, attendant peu de temps, avant de voir ces dernières surgir. Tu avais pris de la chantilly et des fraises, chacune des collations étaient plié en parti de cercle. Tu les prenais venant remercier l’homme et tendant la sienne à Asuka, tu n’attendais pas pour alors croquer dedans. Tes oreilles et ton panache venaient remuer dans une sorte de rythme effréné, montrant le plaisir que tu tirais d’une telle dégustation. Ton regard se fixait sur la demoiselle, hochant la tête, comme pour essayer de lui demander ce qu’elle pensait de ton achat.

Une fois que tu eus fini d’engloutir la sucrerie, tu venais souffler, comme pour évacuer l’air de ton estomac, laisser plus de place à ce que tu venais de consommer. La vie des humains était pleine de surprises, au moins pour l’alimentation, tu ne connaissais rien au reste. Tien, tu avais une idée, Asuka pourrait répondre à tes questions, elle qui était comme toi, une personne adoptée.

“Et Asuka dis moi, est-ce que c’est agréable de vivre avec son maître ou sa maîtresse ? J’ai été adopté hier et je ne sais pas à quoi m’attendre à vivre en permanence avec une humaine.”

Certes, tu venais de poser tes questions envers la féline, mais elle n’avait pas dévorer ta crêpe aussi rapidement que toi. Tu étais un vrai goinfre dans le fond, aussi vorace que bavard, tu n’avais que des qualités dis donc. Au moins, tu étais content de pouvoir lire une pleine satisfaction sur les traits d'Asuka, voyant que même les félins avaient les mêmes réactions que toi concernant la démonstration des sentiments. La voir ainsi remuer ses oreilles et sa queue, te faisait penser à la tienne quand tu exprimais une forte satisfaction. Tu lui trouvais même un petit air enfantin sur la façon d’exprimer par des mots, cela lui donnait un certain charme.

Tu devais le reconnaître, il était clair que ce n’était pas la demoiselle la plus expressive du monde, mais au moins, tu la trouvais moins coincé qu’à votre rencontre. Elle semblait plus expressive, ce qui gonflait un peu ton ego, car soit elle prenait confiance en toi ou tu possédais peut-être le talent de faire sourire les gens. Puis, tu te sentais toi aussi sourire, comme tu n’avais pas fait depuis longtemps, depuis que tu avais été vendu tel du bétails dans une salle à l’apparence sombre et aux bruits stridents.

Tu finis par te concentrer à nouveau sur la douce réalité du moment, les paroles de Asuka ayant été une perche pour réussir à remonter la pente facilement, tu ne pouvais pas te laisser aller à tel de divagation, alors que tu étais en si bonne compagnie. Les propos de la féline parvenait clairement à tes oreilles, tu prenais donc note de ce que tu pouvais apprendre d’elle. Tu étais tout de même surprise par la façon de narrer les choses, il y avait un petit, tu ne sais quoi, d’étrange.

Tu mettais finalement le doigt dessus, elle n’avait pas parlé d’elle, mais d’un ensemble, pourquoi faire des suppositions sur quelque chose qu’elle est sensé connaître ? C’était assez étrange comme façon de procéder. Peut-être que tout n’allait pas bien avec son possesseur, pourtant elle avait tenu un discours inverse quand tu lui avais posé des questions dessus. Tu voulais gratter un peu sur le coup, mais tu ne savais pas si cela serait une bonne chose.

Plusieurs interrogations te prenaient alors en tête, si son maître était vraiment mauvais, cette personne ne laisserais pas son hybride sortir, du moins pas sans lui. Ta cervelle tournait un peu trop pour toi, tu avais du mal à donner une suite logique à tes réflexions. Puis, tu te stoppes sur le coup, écoutant encore ses nouvelles paroles, ne comprenant pas réellement ce qu’elle voulait dire par rabatteurs. Tu ne savais pas ce que cela signifiait, mais tu étais sûr que ce n’était pas le métier de ta maîtresse, elle était danseuse dans une troupe, c’est ce dont tu te souvenais.

Tu montrais un air un peu surprise, du moins, tu pensais faire ce genre de tête sur le moment, un peu étrange comme situation sur le moment. Tu penchais la tête sur le côté, venant enfin mettre de l’ordre dans tes idées.

“Euh non, ma maîtresse n’est pas une rabatteuse, mais en fait, c’est quoi une rabatteuse ?”

Tu écoutes donc sa réponse, avant de venir reprendre la parole juste derrière elle, exposant tes nouvelles questions, des interrogations possibles, encore intrigué, la tête remplie d’hypothèses.

“Mais Asuka, quand tu m’as répondu, tu n’as pas parlé de ton cas. La personne qui t’a adopté est-elle cruelle ? Mais peut-être que tu n’as pas de maître ou de maîtresse ? Je sais que c’est bizarre de dire ça, mais la façon dont tu m’as répondu, était étrange, c’est comme si tu parlais parce que tu avais analysé les autres, pas parce que tu l’avais vécu.”

Tu avais enfin la première réponse à l’une de tes questions, tu en apprenais un peu plus sur le terme rabatteur qu’elle avait utilisé un peu plus tôt avec toi. Il s’agissait donc d’une sorte de police entièrement destiné aux hybrides. Tu venais alors te poser d’autres questions sur le sujet, te questionnant sur le fait qu’il devait y avoir une multitude de sauvages au final ou même d’hybride sans maître se baladant là. Du moins, cela paraissait logique, sinon il n’y aurait pas de police pour gérer aussi peu de cas ou peut-être qu’il s’agissait aussi d’une élites parmi les forces de l’ordre. Tu essayerais de venir interroger ta maîtresse sur ce sujet, tu étais un peu curieux, pour ta propre personne et te disant que si l’un des tiens voulait s’échapper qu’il ne viendrait pas trop souffrir.

Tu restais toujours suspendue aux lèvres de la demoiselle, venant attendre la suite, elle avait étouffé une de tes premières questions, mais tu devais savoir pourquoi sa formulation était aussi étrange. Tu ne comptais pas lui faire de mal, mais tu devais savoir un peu plus sur elle, c’était une envie, mais aussi un bon échange de procédé, tu avais été honnête avec elle depuis le début, il fallait qu’elle fasse de même, surtout qu’elle n’avait pas de raison valable de te mentir pour le coup. Tu courbes ton échine pour suivre sa position et venir alors écouter ses paroles, cela devait être important, si tu devais faire profil bas en sa compagnie.

Le suspens tombait alors à l’eau, tu apprenais sa véritable nature, elle était sans maître, tu te souviens que les gens dans l’animalerie venaient nommer cela des sauvages, elle appartenait donc à cette catégorie ? Asuka était gentille, du moins, c’est ce que tu venais en retirer du peu de temps passé avec elle. Tu te demandais alors pourquoi il n’était pas possible d’avoir de la liberté pour des hybrides respectueux, qu’ils possèdent une vie comme les humains, c’était étrange, mais après, il fallait peut-être éviter de faire du favoritisme entre les hybrides. Ton raisonnement était un peu étrange, tu venais occulter rapidement l’idée de liberté pour toi et les tiens, comme quoi tu devais toujours vivre aux crochets des humains.

Puis, sans que tu ne viennes rien demander, la jeune femme vient t’expliquer sa façon d’agir, tu comprenais alors son raisonnement, essayer d’exposer l’avis des autres comme le sien pour se protéger. Cela pouvait marcher, mais elle avait encore du mal à se créer cette fausse carapace, voilà pourquoi, même un hybride pas très malin comme toi avait réussi à voir aux travers. Maintenant que le moment un peu tendu semblait parti, tu pouvais reprendre toute ta longueur pour le coup, venant courber ta nuque comme pour la dénouer de la tension présente.

La question de la demoiselle te semble intéressante, ou du moins pertinente, elle pourrait user de ton point de vue pour sa couverture ou elle se montrait simplement curieuse et intéressé par ton point de vue. Tu venais t’asseoir sur l’un des murets présent derrière toi, invitant aussi Asuka à venir s’installer, il serait idiot de rester debout encore longtemps, vous aviez couru un peu partout, le repos était donc à primer.

“Je ne vis que depuis vingt-quatre heures avec ma maîtresse, même moins je te dirais. Pourtant, elle m’a déjà fait forte impression, je ne pense pas souffrir avec elle. Elle possède son caractère, mais aucune violence ou colère à mon égard, même lorsque moi, j’ai commencé à lui cracher au visage le peu de haine que j’avais pour les humains et ce qu’ils m’avaient fait à un moment de ma vie. Elle est restée calme et m’a remis les pieds sur terre pour le coup. Je t’avoue avoir eu un peu honte de lui faire payer leur comportement à sa personne. Je pense que si elle avait eu le temps ce matin, elle m’aurait tout expliqué, je n’aurais pas eu de problème pour m’en sortir.”

Tu levais la tête au ciel, pris de plusieurs toc si tu pouvais le dire ainsi, des petites manies qui venaient surgir quand tu commençais à parler aux autres. Tu tournais alors ton regard en direction d’une horloge trônant sur la place centrale. L’heure tournait et tu ne devrais pas trop tarder à rentrer si tu voulais être au moins présent pour le retour de ta maîtresse. Tu tournais à présent tes iris vers la demoiselle.

“Je te remercie pour tout Asuka, je vais devoir commencer à rentrer cependant. Tu veux m’accompagner jusqu’au logement de ma maîtresse ou nos chemins se séparent ici ?”

Ton regard n’avait pas quitté la demoiselle tandis que tu parlais, la voir s’installer à côté de toi te donnait la forte impression qu’elle n’avait pas joué un rôle durant votre rencontre. Même si tu ne l’avais pas montré dans tes paroles ou encore ta gestuelle, mais tu avais pensé qu’elle avait peut-être agi par gentillesse simplement pour tirer quelque chose de ta personne. Tu pouvais donc émettre un sourire plus que sincère dans cette situation, c’était plaisant de parler avec une autre hybride, car en dehors de ta famille, tu n’avais pas eu beaucoup de chance de discuter avec d’autres individus, Rebecca ayant été la seule personne qui avait eu une véritable conversation avec ta personne.

Les propos de la jeune femme arrivaient à t’arracher quelques rougeurs, c’étaient les premières paroles venant te complimenter. Tu aimais ce genre de propos, cela faisait souvent du bien à ton ego pour le coup, tu espérais donc qu’elle vienne te raccompagner, tu pourrais continuer de discuter avec elle et peut-être continuer d’en apprendre un peu plus sur elle. Ta joie tombait bien vite sous le coup de ses paroles, tu allais donc devoir faire le chemin seul, mais tu pouvais comprendre ses raisons. Il est vrai que comme toi, elle ne pouvait pas se permettre de payer la nourriture, tu espérais alors qu’elle pouvait toujours manger à sa faim.

Si tu avais mieux connu Rebecca, tu aurais proposé qu’elle vienne à la maison, seulement si ta maîtresse aurait accepté la présence d’une telle hybride entre ses murs. Tu ne pouvais donc pas prendre de tels risques, autant pour elle que toi. Au moins, tu étais soulagé par une chose, le fait qu’elle annonce de possible retrouvaille, tu espérais comme elle pouvoir la retrouver un moment donné. Cela te mettait au moins du baume au cœur pour votre séparation, ce n’était pas un adieu, mais un simple au revoir.

Tu gardes ton regard sur elle en la voyant se redresser, chose assez amusante, même debout, il n’y a pas de grande différence de taille alors que tu es assis sur le muret. Tu l’entends donc officialiser d’elle-même votre séparation. Tu lui dois beaucoup, sans elle, tu n’aurais pas tout trouvé, maintenant, tu pouvais faire les courses sans craintes de te perdre ou ne pas trouver ce que tu désires. Tu allais la saluer d’un simplement mouvement de main, copiant facilement les humains. Cependant, il était clair que tu n’avais pas prévu de recevoir l’affection qu’elle te montrait.

Ce léger baiser sur la joue arrivait à tirer encore quelques couleurs vermeilles sur ton visage, tu écarquillais les yeux, mais tu souriais comme un idiot pour le moment. Tu as juste le temps de la voir filer parmi la population, étant seul à présent. Tu décides finalement de te lever, pensant que tu n’as même pas eu le temps toi-même de lui dire au revoir, tu avais plus subi la fin de cette rencontre. Un soupire quittais tes lèvres, comme pour laisser toute la tension de la journée quitter ton corps.

Le chemin fût assez court, tu n’étais pas si loin du logement de ta maîtresse au final, une fois de retour dans le domicile, tu prenais le temps de ranger tes achats, gardant dans un coin de ta tête la journée avec la féline demoiselle et surtout l’espoir de la retrouver un jour, espérant pouvoir en faire une amie avec le temps.