SOS Shopping [PV Emiko]

L'expression que fit Emiko en voyant le T-shirt laissa penser à Noïd que, peut-être, c'était une boulette. Pourtant, il avait l'air confortable, et pratique. Est-ce que ça ne devait pas être la première raison pour laquelle on choisissait un vêtement ? L'hybride fit la moue lorsque Emiko descendit en flèche le vêtement qu'il avait désigné. Après, c'était lui qui lui avait demandé un avis, donc il ne pouvait rien dire. Elle fit par la suite une remarque sur le choix de la couleur. Comment ça, sa couleur ? Y avait des couleurs à lui, maintenant ?
Noïd adressa un grand regard interrogatif à Emiko, qui l'emmena vers un autre coin du magasin, en attrapant un autre T-shirt.

«Pour toi, il faut des couleurs neutres. Du blanc, du noir, du gris par exemple. Éventuellement du bleu pâle. Tu verras que ça sera déjà beaucoup mieux.»

Noïd jeta un coup d’œil au T-shirt violet, puis à celui-ci. Il avait du mal à voir une différence flagrante, mais si Emiko en voyait une, autant lui faire confiance. De toute façon, c'était en grande partie elle qui allait le voir habillé chaque jour, donc autant prendre des trucs qui lui convenaient. Si il suivait la logique qu'elle lui montrait, il fallait prendre des trucs qui ne piquaient pas les yeux pour les couleurs. Il attrapa un pantalon gris et lui montra.

- « Donc si je comprends bien, tu me dis de prendre ce genre de trucs ? »

Malgré son air blasé (ce qui était plus ou moins son visage naturel), Noïd mettait de la bonne volonté pour choisir des vêtements. Dans tous les cas, Emiko semblait prendre du plaisir à la tâche, donc autant profiter de son attrait pour le shopping afin d'avoir une garde-robe qui écorche pas les yeux de n'importe qui. Non pas qu'il ait quoi que ce soit à carrer du regard d'autrui, proches exceptés (c'est à dire...Emi), mais il n'avait pas envie d'être au sens de l'attention s'il marchait avec des trucs à chier.

- « Du coup, si ça c'est mes couleurs, c'est quoi les tiennes ? Rose ? Argenté ? »

Il disait ça sur un ton neutre, sans la moindre pensée moqueuse. A vrai dire, il se disait que c'était un truc utile à savoir. Si jamais il lui prenait l'envie de lui faire un cadeau, autant être sûr que ça lui plaise. Et ça commençait par prendre une couleur à laquelle Emiko était sensible. Alors qu'il se questionnait, une voix masculine retentit dans le magasin.

- « Mademoiselle ! Plutôt que cet hybride puant, vous ne préférez pas passer un moment avec de vrais hommes ? »

La chouette se crispa. Ça sentait la connerie à plein nez. Il se retourna, et vit une paire de gus, de trente ans à vue de nez, qui lorgnaient sur Emiko. Noïd sentit la moutarde lui monter au nez, et serra le poing, froissant un peu le pantalon qu'il tenait au passage. L'envie de leur coller une droite était déjà présente, et il se retenait à grand peine.

- « Ça doit pas être agréable pour une aussi jolie fille de traîner avec un sous-homme pareil, non ? On vous en débarrasse ? »

Noïd fit craquer ses jointures. Il perdait patience à vue d’œil.

- « Faut vraiment être une tache pour oser sortir une connerie pareille dans un magasin de fringues pour hybride. Sers-toi de tes deux uniques neurones, abruti, et casse-toi avant que je te fasse dégager à coup de boules. »

S'il n'avait pas encore sauté sur son interlocuteur, c'était uniquement pour ne pas causer de problèmes à sa maîtresse-amie-logeuse. Mais elle devait le connaître assez pour savoir qu'à ce rythme, il n'allait pas tarder à dégoupiller, et à enfoncer des clous dans le mur avec leur tête en guise de marteau. Mais sa réponse ne suffit pas à faire dégager les deux larrons. Le premier reprit :

- « Vous laissez vraiment votre hybride parler comme ça à des humains ? »

La voix du premier larron, qui se voulait séductrice à la base, était passée à un timbre indigné. A croire qu'il était une victime dans cette histoire, attaqué verbalement par un être inférieur. Noïd fit un pas en avant, menaçant. Tout le débectait chez ce type. Son air suffisant, son ego à deux balles, ses techniques de drague foireuses... Absolument tout. Il était hors de question qu'il le laisse continuer à les insulter.

- « Continue encore un peu comme ça et je t'explose. »

Toute douceur, tout calme avait quitté son visage. Noïd était en colère, et c'était la première fois qu'il montrait cette facette de lui à Emiko. Son visage était devenu dur, hargneux, et tout ses muscles étaient gonflés, prêts à cogner. Il regarda Emi, restée derrière. Ne pas cogner. Rester calme. Respirer.

La réaction d'Emiko fut virulente. S'il s'attendait à ce qu'elle les envoie bouler, il ne s'attendait pas à en prendre plein la gueule, lui aussi. Le regard de l'hybride s'alluma brièvement à l'écoute des mots que prononçaient son amie. Ainsi, il lui avait fait pitié. Pensait-elle ces mots ? Pas sûr. Mais si Noïd l'avait énervé avec son comportement, elle venait de le blesser avec le choix de ces mots.
Noïd, qui s'était complètement désintéressé des deux abrutis, dévisagea celle qui avait le titre de sa maîtresse, qui lui disait de les laisser, qu'ils n'en valaient pas la peine. Dans un curieux mélange de froideur et de douceur. Redevenu calme, pour d'étonnantes raisons, la chouette ne jeta même pas un regard aux deux intrus.

- « Vous avez entendu la dame, dégagez maintenant. »

Ce qu'ils firent. Noïd savait très bien que ce n'était pas lui, mais Emiko qui les avait repoussé. Mais à l'heure actuelle, ce n'était pas ça qui lui importait. D'une certaine façon, son monde et celui d'Emiko venaient de rentrer en collision et avec ça, leur premier désaccord. Ça faisait un peu mal. Il savait qu'il avait été con en rentrant dans leur jeu, mais il était ce qu'il était. Et Emiko savait également qui il était quand elle avait choisi de l'adopter.
Tôt ou tard, ce genre de problème devait arriver. C'était peut-être même mieux que cela arrive maintenant, après réflexion.

- « C'est vrai, ils n'en valaient pas la peine. Mais t'as adopté un hybride qui aime cogner, Emiko. Si je te fais pitié quand je m'énerve, tu seras très souvent déçue. Parce que c'est ce que je suis. Je pensais que tu le savais. »

Il n'y avait aucune animosité dans sa voix. Il donnait juste l'impression de faire un constat, d'expliquer à sa façon ce qui venait de se dérouler pour lui. Peut-être pouvait-on déceler un brin d'amertume dans la voix de l'hybride. Cela n'entachait en rien le sentiment de reconnaissance qu'il éprouvait envers elle, ni la joie qu'il avait à ce moment précis, à partager ce moment avec elle. D'ailleurs, il n'avait pas envie de passer trop de moment sur cet incident. Il avait dit ce qu'il avait à dire, Emiko s'était exprimée, elle aussi. Si elle avait d'autres choses à lui dire, elle avait suffisamment de force de caractère pour lui signaler, il n'avait aucun doute la-dessus.

Noïd attrapa les quelques vêtements qu'ils avaient mit de côté, et se dirigea vers une cabine d'essayage. Il en sortir avec le T-shirt noir qu'elle avait choisi, ainsi qu'avec un pantalon plus clair. L'ensemble lui semblait pas mal, mais il préférait avoir l'avis d'une experte.

- « T'en penses quoi ? »

Après quelques essais, et les retours d'Emiko, Noïd avait décidé de prendre un lot d'affaires. Ce n'était pas une garde-robe complète, mais c'était amplement suffisant pour le moment. Il retournerait probablement s'acheter d'autres vêtements. A l'approche de la caisse, Noïd mit la main dans sa poche, et en sortit quelques billets, qu'il avait gagné suite à ses combats clandestins, et ses échanges avec Anodé. Ce n'était pas une fortune, mais c'était amplement suffisant.

- « J'ai un peu d'argent de côté, Emi. J'peux payer, y a pas de soucis. »

Il déposa l'argent nécessaire sur la table, et se tourna vers son amie, naturellement. Il portait des vêtements fraîchement achetait, et se sentait déjà bien mieux. Les vêtements qu'il avait de l'animalerie allait probablement finir à la benne. Les bras chargés de sacs, Noïd demanda à la demoiselle.

- « Il y a d'autres boutiques que tu voulais faire ? On a quelques vêtements, mais y a peut-être d'autres coins que tu voulais me montrer. Si t'as envie d'acheter des trucs pour toi, ça me ferait aussi plaisir de t'accompagner. Ah, et sinon, il y a une bijouterie que t'aimes bien dans le coin ? »

Il en fallait peu pour décourager les deux idiots mais ce n'était peut-être pas plus mal. S'ils avaient insisté, la situation aurait rapidement tourné au vinaigre, c'était sûr et certain. Peut-être qu'Emiko y était allé un peu fort mais la situation ne devait surtout pas lui échapper, la dépasser. Si elle s'était laissée faire, qu'elle ne s'était pas imposée, les représailles auraient été bien plus dramatiques. Et ça, elle s'en passe. Et elle préfère les épargner à Noïd également, même s'il faut admettre que pour le coup, c'était peut-être elle qui l'avait le plus blessé dans cette histoire. Involontairement. Et ça, l'hybride l'avait indirectement confirmé à travers ses paroles.

""Je sais.  J'étais un peu sur les nerfs à cause de ces deux types""q

Ça ne valait pas grand chose, c'est vrai. Mais cette explication était sincère même si elle n'exprimait pas la profondeur des sentiments de la jeune femme.  Même si elle ne le montrait pas, elle s'en voulait d'une certaine manière. Ses mots avaient dépassé sa pensée, chose extrêmement rare avec elle. Mais elle n'avait pas apprécié la façon de parler de ces deux malpolis. Non pas envers elle mais envers l'hybride.

Enfin, le duo ne s'y attarde pas, préférant continuer ce qu'ils avaient commencé, ce pourquoi ils étaient venus en ville. Finalement, tout était redevenu normal, comme s'il ne s'était rien passé. L'humaine choisissait différentes choses avec l'hybride, prenant du plaisir à faire ce genre de chose avec quelqu'un. Son frère l'avait déjà accompagné plus d'une fois, ou plutôt c'est elle qui avait accompagné son frère mais c'était quelque chose qu'elle appréciait. Une occasion de passer un moment à deux.

"" Parfait ! ""

Encore. Puis non. Puis quelque chose à améliorer. Les tenues se succédaient et le duo choisissait finalement les meilleurs avant de se dirige vers la caisse. Après avoir salué le vendeur qui leur avait affiché un grand sourire, elle s'était préparée à sortir son porte-monnaie afin payer mais fut aussi tôt devancée par l'hybride.

"" Mais... " elle finit par pousser un petit soupire, soupire pourtant accompagné d'un petit sourire.
""Bien""

Elle ne voulait pas qu'il paye toujours tout. Malgré toute sa liberté, l'hybride était en quelque sorte la propriété de la jeune femme et elle se devait de subvenir à ses besoins. Et lui payer ses vêtements en faisait parti.

Le duo sorti alors de la boutique. Noïd semblait avoir en partie trouvé son bonheur et semblait même apte à accompagner Emiko faire les boutiques que elle désirait maintenant. Un sentiment désagréable vint alors serrer le cœur de la jeune femme dont les mots qu'elle avait employés presque une heure plus tôt lui revenaient en mémoires. Pourquoi maintenant...
Elle avait plané un silence nécessaire, pour elle en tout cas, pendant quelques secondes, regardant le sol. Puis, doucement, elle releva la tête vers l'hybride.

"" Noïd... Tu sais pour tout à l'heure...Je suis désolée. Je ne voulais pas t'offenser ou que tu crois que je méprise tout ce que tu es. Je n'ai pas d'excuses. C'est moi qui me suis mal exprimée. "" elle marque une pause, reprend. ""Je te remercie plutôt pour... Avoir pris ma défense indirectement, tout en te défendant toi-même. Enfin... Pardonne-moi...""

Voilà, c'était dit. Elle se sentait déjà mieux. Dit ainsi, le but pouvait se ces excuses pouvaient sembler égoïstes et pourtant... Même si elles avaient permis à a la demoiselle de se libérer d'un poids, elle voulait également faire comprendre à son interlocuteur que oui... Elle l'avait adopté en connaissance de cause. Oui, elle s'en souvient. Et elle tient réellement à être là pour aider l'hybride. C'était la violence qui avait tendance à la déranger, pas la personne qui l'utilise. Et elle sait déjà parfaitement que même si l'hybride a grandi en tant qu'utilisateur de la violence, de l'agressivité, il ne se résumait pas qu'à ça.

La jeune femme récupère son sourire, un sourire qui en disait déjà beaucoup.

"" Bientôt, nous allons retourner chez mes parents pour l'anniversaire de ma mère. Il me faudrai une nouvelle robe. Et pour les bijoux, j'avoue qu'il a un collier et un bracelet qui me plaisent beaucoup pas fort loin d'ici. ""

Qui a dit que faire du shopping avec une femme était fatiguant ?

Elle avait entendu ce qu'il avait à dire, et avait admis être sur les nerfs au moment ou tous cela était arrivé. Entendre ça de la bouche d'Emiko apaisa un peu l'hybride, qui si dirigeait à ce moment-là vers les cabines d'essayages. Ils étaient d'accord pour essayer de passer à autre chose  Après quelques essayages, ils sortirent de la boutique. Noïd avait repéré qu'Emiko avait eu le désir de payer pour lui, mais il ne souhaitait pas la laisser faire. C'était ses vêtements, donc c'était à lui de les payer. Dans sa tête, même s'il était légalement la propriété d'Emiko, il restait quelqu'un de libre, et la liberté venait avec la responsabilité. Il refusait d'être un boulet financier, et par conséquent voulait utiliser tout ce qu'il avait pour participer le plus possible à ce qui impliquait de l'argent.

Mais il savait qu'il ne pourrait probablement pas tout suivre. Même avec l'argent gagné grâce aux combats clandestins, il était loin d'être quelqu'un de riche. Ses réserves avaient déjà pris une belle baffe avec l'achat de vêtements, et il sentait qu'il allait être obligé de compter sur elle à un moment où a un autre. Elle le savait aussi, certainement, et c'était pour ça qu'elle avait voulu payer. Dépendre de quelqu'un était quelque chose que Noïd n'aimait pas du tout. Mais il allait devoir s'y résoudre un minimum.
Lorsqu'ils sortirent de la boutique, la chouette remarqua que Emiko baissait la tête. Pendant quelques secondes, il ne comprit pas ce qu'il se passait. Puis elle parla, osant finalement le regarder.

Elle s'excusait, comprenant qu'il avait mal réagi à ces propos. Et elle le remerciait également d'avoir voulu les défendre, et lui demandait de la pardonner. Noïd ne réagit pendant quelques secondes, touché par les paroles qu'il venait d'entendre. Puis finalement il lui sourit gentiment, et déposa sa main sur la tête de la demoiselle qu'il avait en face de lui, pour lui frotter doucement les cheveux.

- « Je ne t'en veux pas, Emi. T'avais raison sur le fait qu'ils n'en valaient pas la peine, et j'ai réagi comme un débile à leur provocations. La prochaine fois, je les enverrais chier simplement, et ça fera moins d'énergie dépensée pour tout le monde. », dit l'harfang sans cesser de lui peloter les cheveux. « Il fallait qu'on s'engueule au moins une fois à ce sujet de toute manière. Je suis quelque qui peut-être violent, et y a peu de chances que ça bouge... Parce que j'aime pas qu'on me manque de respect, ni qu'on te manque de respect. »

Si n'importe qui d'autre avait dit à Noïd qu'il lui faisait pitié, la scène aurait pu très mal se finir. Mais c'était Emiko, et cela avait permis à Noïd d'envisager une autre résolution que les coups pour la situation. Parce que la blesser était la dernière des choses qu'il avait envie de faire... Mais paradoxalement, c'était parce que c'était Emiko que paroles lui avaient fait aussi mal.
Il était content qu'elle se soit excusée, et elle aussi semblait se sentir un peu plus à l'aise. Noïd retira sa main, il avait un peu ébouriffé les beaux cheveux de la demoiselle.

- « Donc excuses acceptées. Et moi aussi, je vais essayer de ne pas cogner le prochain emmerdeur. Ou tout du moins pas trop fort. », dit Noïd avec un petit sourire. « Bon, sinon, concernant les boutiques ? »

L'histoire terminée, ils redevenaient complices, comme avant. Ça faisait du bien.

"" Bientôt, nous allons retourner chez mes parents pour l'anniversaire de ma mère. Il me faudrai une nouvelle robe. Et pour les bijoux, j'avoue qu'il a un collier et un bracelet qui me plaisent beaucoup pas fort loin d'ici. ""


- « Eh bah allons-y alors. », dit tranquillement Noïd en emboîtant le pas à sa maîtresse légale. Ils arrivèrent rapidement devant une bijouterie, qui vendait des trucs assez beau aux yeux de l'hybride. Lui-même n'avait jamais porté de bijou, mais il se doutait que ça plaisait à Emiko. A l'intérieur, ils se séparèrent brièvement, regardant des étals opposés. C'était en fait volontaire de la part du p'tit bagarreur, qui cherchait quelque chose en particulier.

Après quelques minutes de recherche, il trouva ce qu'il cherchait, et passa à la caisse en essayant d'être discret. Emiko allait encore râler, car il payait autre chose, mais pour cette chose précisément, ça n'aurait de valeur uniquement si ça venait de lui. Il put ainsi se planter triomphalement devant elle, et lui tendre quelque chose.
Ce quelque chose, c'était une broche, qui contenait une améthyste violette de taille raisonnable. Ce n'était pas un bijou hors de prix, il n'avait pas les moyens. Mais celui-ci restait néanmoins assez beau aux yeux de l'hybride. L’améthyste formait une sorte d’œuf au milieu du bijou, et était entourée de motifs ouvragés qui plaisaient à l'hybride.

- « Tiens, c'est pour toi. Je sais pas si ça va te plaire, mais je voulais t'offrir un truc. Tu m'as dit que le violet était une de tes couleurs... Alors je me suis dit que ça t'irait bien. Ça se porte sur les robes, je crois... Et on devait aller en acheter une, après. Bref, c'est pour toi, accepte-le et c'est tout. », dit Noïd, pas vraiment habitué à ce genre de discours.

Nombreux sont les humains qui n'auraient pas trouvé ça normal de s'excuser face à un hybride. Parce que dans leur tête, ils ne valaient pas grand chose. Ils étaient juste là pour servir, étant des êtres inférieurs aux humains. Pour Emiko, ce point de vue était bien idiot. Certaines de ces "bêtes", valaient bien plus que d'autres humain et celui qui prétendait le contraire était tout simplement aveugle aux yeux de la jeune femme. Alors oui, elle s'en voulait et elle s'était excusée. C'était tout ce qui importait, limite plus qu'être pardonnée même s'il fallait avouer que ça la rassurait de constater que Noïd ne lui en voulait déjà plus. C'est donc le cœur plus léger qu'elle passa ses mains dans ses cheveux afin de remettre de l'ordre dans le bazar que l'hybride avait fait à force de lui caresser la tête. Pas comme on ferait à un chien non, mais comme on le ferait pour rassurer n'importe qui. Un petit geste affectueux aussi anodin qui parlait pourtant beaucoup.

Une fois arrivés à la bijouterie, chacun parti de son côté. Emiko regardait chaque bijoux qui se présentait face à elle, même si elle savait déjà ce qu'elle voulait. C'était le petit côté superficielle de la jeune femme : les vêtements, les bijoux... C'était quelque chose qu'il ne fallait pas choisir à la légère.
Ce n'est qu'après un bon moment que l'hybride revient vers elle, l'air satisfait. Aussitôt, Emiko haussa un sourcils, l'air interrogatif. Qu'est ce qu'il avait fait. La question lui tournait dans la tête mais dès que son ami lui tendit une petite boîte, elle compris instinctivement.

"" Qu- ""

La jeune Yokoyama se saisit du présent et, tout en découvrant le bijoux qui lui était offert, écoutait avec attention les paroles de son interlocuteur. Emiko restait là, à regarder son cadeau avec attention, jouant avec sa mère pour le découvrir sous tous les angles. Elle ne peut retenir un petit sourire attendri, alors qu'elle relevait la tête vers l'hybride.

"" Merci Noïd. Elle est vraiment belle.""

En plus, il n'en avait encore fait qu'à sa tête et l'avait payé avec son argent, c'était évident. C'est le genre de chose que l'on ne refuse pas, le genre de geste qui va tout droit au cœur. Si Emiko n'avait pas le sens des bonnes manières et ne faisait pas preuve de pudeur en publique. Elle aurait certainement déposé un baiser sur la joue de son ami. Mais elle s'était abstenue, surtout que même si l'hybride semblait bien à l'aise avec elle, elle n'oubliait pas que les gestes affectifs, ce n'était pas encore trop son truc.
Alors à la place, elle remit délicatement la broche dans la boîte afin de bien la conservée et la mit de côté avant de se saisir d'un ensemble formé d'un collier et d'un bracelet. Elle lui montra les deux bijoux. C'était simples, couleur argent, discret mais finement travaillé.

"" T'en dis quoi ? ""

Une fois leurs achats effectués, le duo s'était finalement rendu dans un autre magasin afin de trouver la robe. Tout y était d'une grande qualité et la vendeuse y était des plus sympathiques et accueillantes. Elle avait l'habitude de voir Emiko venir choisir des vêtements là-bas alors, c'est avec un grand sourire qu'elle avait salué le duo tout en lui présentant deux robes répondant aux critères de la jeune Yokoyama.
L'une était noire, simple, arrivant au dessus des genoux. Elle avait de courtes manches faites de voile. Accompagnée d'une ceinture, elle serait parfaite. La seconde était un peu plus longue, moins proche du corps également, et possédait un côté un peu plus long que l'autre sur le bas, côté possèdant une fente dont les extrémités étaient de couleur violette. Emiko s'était tournée vers son hybride, lui présentant les deux robes.

"" Alors le nouvel expert, on part sur quoi ! ""

Après un sourire attendri qui fit chaud au p'tit cœur de l'hybride chouette, et après avoir examiné son cadeau sous toutes ses coutures, l'avait rangé, en le remerciant. Ça lui avait vraiment fait plaisir, apparemment. Et il avait réussi à ne pas se faire griller à des kilomètres à la ronde, ce qui rendait la surprise encore plus sympa. Il avait vraiment peur d'être cramé en lui demandant quelles étaient ses couleurs, et en lui demandant l'emplacement d'une bijouterie, mais c'était passé apparemment. Tant mieux, ça lui faisait plaisir.

- « De rien. », dit-il tranquillement.

Elle lui montra par la suite deux bijoux, faits en argents, discrets mais relativement jolis. Un collier et un bracelet. Noïd prit une seconde pour considérer la question qui lui était posée, en étudiant les deux bijoux.

- « J'aime bien. C'est joli sans être dans la surenchère. J'ai déjà vu des gens porter des tas de bijoux comme si c'était pour étaler leurs pognons. Ces deux-là sont pas comme ça... C'est... Comment on dit déjà ? Ah ouais, sobre. Et élégant. Et ça irait bien sur toi. »

Il arrivait pas à dire autre chose, si ce n'est qu'il appréciait ces bijoux, et qu'elle serait jolie en les portant. Il se demanda fugitivement si ça irait bien avec la broche qu'il venait de lui offrir, et essaya vainement de se représenter Emiko en train de porter tout ça à la fois. Il fallait croire qu'il était trop con pour y arriver... De toute façon, elle était clairement plus compétente que lui dans le secteur de l'élégance, alors autant la laisser faire.
Une fois leurs affaires terminées dans la boutique, le duo prit la direction d'une autre boutique. Apparemment, Emiko était une habituée, car la vendeuse la salua avec chaleur. Le harfang se demanda soudainement combien de fringues sa maîtresse-amie achetait par mois pour être aussi connue par la boutique. Sachant que ce n'était pas la seule boutique qu'elle fréquentait, apparemment. Combien de vêtements est-ce qu'elle pouvait avoir dans sa garde-robe ?
Il interrompit sa réflexion lorsqu'Emi lui présenta deux robes. Il leva un sourcil, pas préparé pour ce qui allait suivre.

"" Alors le nouvel expert, on part sur quoi ! ""

Il fit la grimace. Elle le taquinait bien la quand même. Comme s'il allait être capable de choisir une robe... C'était elle qui avait choisi ses fringues pour lui, alors il doutait franchement d'être capable d'être d'une quelconque aide pour la tâche qu'elle lui confiait. Mais bon, il n'aimait pas abandonner...
Aussi la chouette fronça les sourcils, et attrapa les deux robes.

- « Viens pas le regretter après, Emi. », lâcha Noïd en considérant les deux robes. Pendant plusieurs dizaines de secondes, il détailla sous toutes les coutures les robes, avec une expression tellement concentrée qu'il paraissait presque en rogne. En réalité, il essayait de se représenter Emiko portant chacun des vêtements, mais c'était pas franchement concluant. Finalement, il tendit la robe noire vers elle. « J'te dirais bien celle-là. Elle est plus près du corps, et j'ai l'impression qu'elle te mettrait davantage en valeur... Parce que t'as un joli corps, et ça serait ballot de porter des trucs qui le cachent. »

Il avait dit ça sans la moindre arrière pensée, sans se dire qu'elle pourrait trouver ça gênant. Sans se préoccuper, il poursuivit :

- « En plus, elle est plus courte. Vu la canicule qu'on se mange, j'ai peur que tu crèves de chaud si tu portes la longue. L'autre me fait plus penser à une robe de soirée qu'à un truc que tu porterais tous les jours. », fit Noïd, en se remémorant à quoi ressemblaient les femmes de la hautes qu'il avait déjà vu, dans des endroits où elles devaient paraître attirantes. « Dernier point... Ça n'a rien a voir, mais je pense qu'elle irait mieux avec la broche que je viens de t'offrir. Violet sur noir, ça a l'air de bien passer, et violet sur violet, ça se verrait moins. Bref, préfère la noire, mais tu ferais peut-être bien de l'essayer. J'pense que tu seras super belle dedans. »

Noïd termina son exposé en secouant légèrement la robe noire. Il ignorait s'il avait été bon, mais en tout cas, il avait essayé. Et c'était probablement le plus important.

« Après, tu fais bien ce que tu veux, ma p'tite Emi. », dit tranquillement Noïd. « Sinon, tu as besoin d'autres choses ? Ça me dérange pas de faire d'autre boutiques, si tu veux. Où on peut aller boire un verre, comme tu l'sens. »

Si Noïd était parti pour rester chez les Yokoyama, autant qu'il s'habitue à leur façon de s'habiller, qu'il participe également à leurs petites courses. Malheureusement, Émiko était de ces jeune femme pour qui les vêtements comptaient alors autant que l'hybride s'y fasse. Et puis, elle voulait avoir son avis, sinon elle ne lui aurait pas demandé. De plus, c'était l'occasion de voir s'il avait retenu les quelques conseils qu'elle avait pu lui donner durant leur séance s'essayage dans la boutique pour hybrides, lorsqu'ils ont du choisir des vêtements pour Noïd. Et visiblement, la chouette prenait son rôle très au sérieux, non sans un certain mal qui amusait beaucoup la jeune femme qui se retenait de rire.

Mais c'était toutefois avec une grande attention qu'elle écoutait les argument de l'hybride quant à son choix de robe. Il fallait bien avouer qu'il s'en sortait plutôt bien, même très bien. Emiko, bien qu'elle semblait juste écouter sans se soucier de rien d'autres que les arguments, était assez surprise de voir a quel point le jeune homme avait déjà bien compris ce qui était important et ce qui l'était moins, à quoi il fallait principalement faire attention. Il était même parvenu à la faire légèrement et brièvement rougir. Alors comme ça. Elle avait un joli corps. C'était assez surprenant de l'entendre dire cela. Bien sûr, la jeune femme savait que l'hybride était franc, la surprise ne venait pas de là, mais il y avait quelque chose. Emiko n'avait porté jusque là qu'une tenue ample, ou un long manteau par dessus une tenue plus proche du corps. Et le seul moment où elle avait enlevé son manteau, Noïd était plus occupé à la taquiner ou encore à découvrir la maison qu'autre chose. C'est qu'il doit avoir le coup d'œil ! Et puis, n'importe quelle femme se sentirait flattée d'entendre ce genre de compliment.

""Bien. T'apprends vite."" elle marque une pause, prend le temps de réfléchir et regarde l'heure. "" Je ne pense qu'on devrait éviter de trop tarder pour rentrer. Et je dois t'avouer que c'était déjà prévu qu'on vienne boire un verre très prochainement. Donc... "" elle affiche un petit sourire tout en s'emparant de la robe choisie par l'hybride. "" J'essaie ça et on s'arrête là pour aujourd'hui ?""

Elle lui fit un petit clin d'œil avant de se diriger vers une cabine que lui avait indiqué la vendeuse.   Après peu de temps, elle en ressorti vêtue de la robe et en effet, elle lui allait à merveille.

"" Alors, satisfait ? ""

La vendeuse semblait elle-même conquise, tout comme Emiko. Le choix était fait. Plus qu'à se rechanger, payer et repartir pour finir cette journée shopping en beauté.

Ah, merde, il l'avait fait rougir en parlant de son corps. Il ne pensait pas que cela pouvait être gênant. La question que tout le monde se pose est « Comment le savait-il ? »... Eh ben, la réponse tenait à la veille. Il avait involontairement contemplé Emiko de très près lorsqu'il l'avait porté dans leur jeu de la veille. Et il avait constaté qu'elle était très belle, donc il était évident pour lui que son corps était beau.
T'façon Noïd était presque certain qu'il la trouverait belle dans n'importe quelle circonstance, alors était-ce si important ? Dans tous les cas, Emi le félicitait du choix de la robe. Apparemment, il ne s'était pas complètement planté, c'était pas plus mal. Sa décision semblait plaire à la demoiselle, qui lui proposa par la suite de rentrer.

- « C'est peut-être pas plus mal. Si on doit encore avoir d'autres sacs d'affaire, il va falloir une remorque pour rentrer tout ça. »

Sa protectrice rentra par la suite dans la cabine pour essayer. Noïd agita brièvement les ailes, impatient de voir à quoi elle allait ressembler, et si son pressentiment était correct. Lorsqu'elle parut, il se figea. Elle était déjà très jolie de base, mais avec cette robe, c'était encore plus marqué. Il se surprit à penser que la journée avait vraiment valu le coup, rien que pour ça. Non pas que les fringues d'avant étaient moches, loin de la. Peut-être que le fait de l'avoir choisie ensemble lui donnait un peu plus de valeur aux yeux de l'hybride.

"" Alors, satisfait ? ""

Il ouvrit la bouche, réfléchit trois secondes à un truc à dire, puis la referma, faute de réponse satisfaisante. Technique « faire fermer sa gueule à un hybride en portant une robe stylée » maîtrisée par la demoiselle. Aussi, il se contenta de lever un pouce approbateur, faute de mieux. Il allait falloir qu'il se secoue un peu, car au vu de la quantité de belles fringues que devait posséder Emiko, il allait finir par devenir muet à ce rythme.
Aussi, il se secoua un peu, et accompagna son amie vers la caisse.

- « Ça te va vraiment bien. »

Cinq minutes après. La base.

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