|
v
|
v
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez

 Auf Wiedersehen, Nikolaus

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyDim 26 Aoû - 23:30
Constantine Meyer
Cela faisait au moins la dixième fois que je prenais Sofia dans mes bras aujourd’hui. Moi qui avais promis de ne plus jamais la laisser seule, il fallait à présent que je retourne à Berlin pour échapper aux soupçons concernant le futur meurtre de mon père. Nous avions tout planifié. J’espérais qu’il n’y avait aucune faille, sinon nous aurions de gros ennuis. Dès lundi, Lyne m’avait appelé et annoncé qu’elle s’était débrouillée pour attirer Nikolaus à Togi. Comme je préférais éviter d’en parler au téléphone, nous nous étions donné rendez-vous après mon travail dans le parc pour en parler. Elle lui avait fait croire qu’il pouvait venir acheter des hybrides sur mesure afin de les rapatrier à Berlin et faire ce qu’il en voulait. Elle joua la carte de l’amoureuse prête à pardonner ses derniers méfaits, et lui garantit qu’elle avait tout organisé et le mènerait elle-même chercher son dû. Cet idiot avait mordu à l’hameçon et immédiatement réservé un billet d’avion pour Togi. Il débarquait aujourd’hui, samedi, quelques heures après mon propre départ.
Et j’avais une bonne raison de me rendre à Berlin sans attirer l’attention. Car hasard ou coïncidence, je croisai Hisano, la vieille dame que j’avais rencontré dans l’avion lors de mon dernier voyage, le mardi matin au cimetière. Comme à son habitude, elle venait fleurir la tombe de son mari, tôt, avant même que la secrétaire du Centre Funéraire commence son travail. Étant donné que j’étais déjà présent et m’occupais d’un aménagement à terminer pour l’enterrement du lendemain, elle me rejoignit et prit de mes nouvelles. Au fil de la conversation, j’appris que sa petite fille Jana avait encore des affaires à récupérer chez sa mère décédée à Berlin. Le problème : Hisano ne pouvait pas l’accompagner à cause de son état de santé actuel en chute. Elle me demanda donc si je pouvais me rendre en Allemagne à sa place, avec la gamine, afin de régler cette affaire. J’imaginais bien que le père de Jana n’était pas disponible. Elle m’avait dit qu’il était vétérinaire ici, à Togi, et qu’il ne prenait pas le temps de s’occuper d’elle. Alors j’acceptai la requête d’Hisano, à la fois surpris et content de me trouver un alibi en béton le jour de l’assassinat de mon père. D’un côté, je n’étais pas franchement emballé à l’idée de gérer une petite fille alors que je n’y connaissais rien aux enfants. Puis je me dis qu’elle avait quand même sept ans et que nous nous entendions plutôt bien. A moins que l’avion se crashe, il ne pouvait rien arriver de grave.
C’est donc après avoir embrassé Sofia une dernière fois que nous nous quittâmes ce samedi matin. Je pris ma valise et me rendis en bus chez Hisano. La vieille dame m’accueillit chaleureusement et me proposa un café. Je refusai poliment. Ma compagne m’en avait déjà préparé un à mon réveil. Encore en pyjama, Jana terminait son petit déjeuner, la tête dans les vapes, les cheveux en bataille. Quand elle me vit, ce fut comme une transformation. Un immense sourire illumina son visage, elle délaissa ses tartines de confiture et vint se jeter dans mes jambes.


- Meyer !

Je tapotai sa petite tête blonde, toujours aussi mal à l’aise face à autant d’entrain de la part d’une enfant à mon égard.

- Guten morgen, Jana.

Je me rappelai alors qu’elle avait du mal avec le japonais, et usai donc de l’allemand pour m’adresser à elle.

- T’es prête ?
- Je finis le p’tit dej, je dois m’habiller et c’est bon !


Elle se réinstalla à table, engloutit ses tartines à une vitesse folle, et fila hors de la pièce. Hisano me fit savoir que Jana n’arrêtait pas de compter les jours et les heures depuis qu’elle savait que je l’accompagnais à Berlin. La petite fille m’appréciait beaucoup. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Lors du dernier voyage, nous avions seulement regardé des dessins animés ensemble et je l’avais aidée à terminer un jeu vidéo. Il ne suffisait sûrement de pas grand-chose pour un enfant… En tout cas, Jana était excitée comme une puce. A tel point qu’Hinaso dut lui demander de retourner s’habiller correctement parce que, dans la précipitation, elle avait mis sa jupe à l’envers. Une fois prête, la petite fille me rejoignit dehors avec sa valise. Elle dit au revoir à sa grand-mère, je rassurai cette dernière sur le fait que je n’allais pas perdre la gamine de vue. J’insistai aussi sur le fait que je lui rembourserais le billet d’avion mais elle ne voulut rien savoir. A la place, elle me remercia une nouvelle fois et nous laissa partir. Pour faciliter le transport, et aussi décharger Jana de sa valise, je la posai sur la mienne qui disposait de roulettes. Du coup, la gamine partait dans tous les sens. Ça commençait bien...

- Cours pas à côté d’la route, prévins-je en regardant Jana faire de l’équilibrisme sur le rebord du trottoir.

Elle me faisait penser à Sofia quand nous allions faire les courses. Je pensais qu’elle n’allait pas écouter mais elle se rapprocha et marcha à côté de moi.


- Tiens-moi la main.
- Hein ?
fis-je, ahuri.

Elle tendit le bras vers moi.


- Grand-mère dit toujours que je dois lui tenir la main quand on va en ville, sinon c’est dangereux.

Misère… Bon, s’il le fallait. Je pris sa main. Heureuse, elle chantonna pendant tout le trajet jusqu’à l’arrêt de bus. Comme il n’y avait pas beaucoup de place, je restai debout à côté de son siège. A l’avant dernier arrêt, des gens sortirent du bus mais une foule de personnes grimpa, dont une femme enceinte. Aussitôt, Jana se leva et lui proposa sa place, dans un japonais approximatif et des gestes qui lui permirent de se faire comprendre. La jeune femme enceinte la remercia, étonnée. Moi aussi j’étais surpris. Si jeune et déjà très respectueuse…

- Votre fille est très bien élevée, déclara l’inconnue en m’adressant un sourire avenant.

Ma… ma fille ? Je me sentis rougir jusqu’aux oreilles.


- Euh… elle… c’est pas… bégayai-je pris au dépourvu.

Elle rit, sortit un téléphone portable de son sac et se concentra dessus. En regardant Jana qui s’accrochait à une barre pour ne pas tomber, j’imaginai une seconde qu’elle était vraiment ma fille et j’en eus des frissons de panique. Comment pouvais-je être un bon parent avec mes problèmes mentaux ? Et puis… je ne me voyais pas du tout m’occuper d’un enfant. Moi, père ? Très mauvaise idée. Je chassai cette idée de ma tête, contemplai le paysage qui défilait sans vraiment le voir. Nous parvînmes au port, prîmes le bateau et rejoignîmes l’aéroport. L’enregistrement des bagages fut rapide, comme l’embarquement. J’étais stressé et regardais autour de moi comme si je m’attendais à croiser mon père. Mais il n’arrivait qu’en fin d’après-midi. Je devais arrêter de psychoter. Après quelques minutes d’attente, l’avion décolla enfin. Le nez collé au hublot, Jana ne dit rien pendant un moment. Quand l’appareil se stabilisa, nous détachâmes nos ceintures. Jana fouilla dans son sac à dos. Pour ne pas s’ennuyer pendant le vol, elle avait emmené un tas de jeux et de livres. Elle commença par faire des dessins sur un cahier. Je la regardai faire, apaisé par le calme qui régnait dans l’avion. J’eus droit à un dessin qui me représentait avec une pelle sur l’épaule et des fleurs dans la main. J’avais la tête plus petite que les pieds et des cheveux jaunes fluo mais qu’importait, du moment que ça plaisait à Jana. Je ne pensais pas qu’elle se souvenait de mon métier. J’en avais vaguement parlé à sa grand-mère lors du voyage de retour la dernière fois.
La petite fille joua ensuite aux jeux vidéos sur l’écran du siège de devant. Puis vint l’heure du repas de midi : du riz au curry avec des petits légumes. L’après-midi fut essentiellement constituée de dessins animés que Jana voulut absolument partager avec moi. Vers la fin du voyage, elle me demanda de l’aider à lire ses livres de japonais. Pourquoi ne commençait-elle pas par apprendre l’allemand ? Je réalisai alors qu’elle n’avait plus que son père et sa grand-mère à Togi, et qu’elle ne reviendrait plus en Allemagne avant un bon moment. Mieux valait donc qu’elle apprenne le dialecte asiatique et délaisse le germanique pour l’instant. Je l’assistai donc dans ses lectures. Elle se débrouillait plutôt bien, même si elle butait sur certains mots et caractères. En tout cas, elle avait de la volonté et resta occupée avec ça jusqu’à l’atterrissage, vers vingt et une heures. Le soleil brillait dans le ciel. Si je me rappelait bien, il y avait sept heures de décalage entre le Japon et l’Allemagne. Nous étions donc en début d’après-midi. Comme il n’y avait pas eu de dîner dans l’avion, je commençais à avoir faim et Jana se plaignait depuis un moment déjà. Les restaurants ne faisaient plus de service mais il restait les fast food. Nous déposâmes d’abord les valises à l’hôtel puis j’emmenai la petite fille manger un morceau.


- Eh regarde Meyer, j’ai eu ça ! s’exclama Jana en me montrant le jouet qui était livré avec son burger.

C’était la figurine d’un personnage de dessin animé que je ne connaissais pas. Après le repas, nous retournâmes à l’hôtel pour nous reposer. Logiquement, c’était l’heure d’aller se coucher pour Jana. Je la laissai s’endormir dans le petit lit qui se trouvait à côté de l’autre, plus grand, sur lequel je m’installai avec mon ordinateur sur les genoux. Je traînai sur Internet, envoyai un mail à Hisano pour lui annoncer que le voyage s’était bien passé. Les heures défilèrent et la fatigue m’envahit. Je dus m’endormir car, quand j’ouvris les yeux, Jana secouait mon épaule en m’appelant.


- Meyer, y a une fête dehors ! On peut aller voir ? Dis, on peut ?

Je me frottai le visage, déboussolé. Le décalage horaire… c’était chiant. Je regardai l’heure : la soirée commençait à peine. Malgré le double vitrage, j’entendis de la musique et des rires. Je suivis Jana qui se précipitait vers le balcon, ouvris la porte-fenêtre. En effet, la rue en bas étaient pleine de monde. Les gens s’agglutinaient dans les bars, buvant et discutant sur un fond de musique traditionnelle allemande.

- On peut y aller ? répéta Jana en sautillant sur place.

Je hochai négativement la tête.


- C’est pas pour les p’tits, répondis-je en reculant d’un pas.
- S’il te plaît, Meyer ! supplia-t-elle en venant s’accrocher à mon bras. Moi aussi j’veux danser !

Au milieu des filles peu vêtues qui attiraient les clients du bar en face avec de grandes chopes de bière aussi débordantes que leur décolleté ? Certainement pas !

- Y a que des adultes, t’as pas le droit d’y aller, insistai-je agacé. Viens, on rentre.
- Mais…
- Y a pas d’mais, c’est comme ça,
fis-je plus fermement.

Elle resta planté où elle était, boudeuse.


- Jana.

Je réfléchis.

- J’peux t’emmener au cinéma si tu veux, proposai-je sans savoir si des films pour enfants étaient actuellement à l’affiche. Mais pas à cette fête.
- Non, j’veux aller là-bas !
protesta-t-elle en pointant la rue d’un doigt pressant.

Je soupirai, perdant de plus en plus patience. C’était trop beau pour être vrai, il fallait qu’elle casse les couilles maintenant.


- J’t’ai dit non, alors tu m’écoutes et tu rentres. Maintenant !
- Mais je…
- JANA ! NEIN !


Elle sursauta. Je regrettai tout de suite d’avoir gueulé quand je vis la peur et la déception dans ses yeux. Avant même que je puisse faire quoi que ce soit, elle fila à l’intérieur de la chambre en claquant la porte-fenêtre derrière elle. Et voilà… Elle devait sûrement pleurer comme une madeleine maintenant. Perturbé, je restai un moment sur le balcon, partagé entre l’idée d’essayer de la consoler ou la laisser se calmer toute seule. J’en savais rien, bordel !

- Scheiße… maugréai-je en serrant les doigts autour de la rambarde en fer.

Je finis par rentrer. J’ouvris la bouche pour parler, le regard dirigé vers le lit de la petite fille. Aucune trace d’elle.


- Jana ? appelai-je.

Pas de réponse.


- Jana !

Inquiet, je fouillai la chambre puis la salle de bain. Mon cœur rata un battement quand je vis que la porte qui donnait dans les couloirs de l’hôtel était ouverte.

- Putain de m…

J’attrapai la clé de la chambre, sortis et courus dans le couloir. Mais qu’est-ce qui lui était passé par la tête, bon sang ? Pourquoi compliquait-elle les choses ? Elle était d’habitude pourtant si gentille et obéissante… Je n’étais ni son père ni personne de ma famille mais je restais un adulte et elle devait m’écouter. En panique, je descendis à l’accueil, demandai à la réceptionniste si elle avait vu passer Jana. Elle m’informa qu’elle avait vu la petite fille sortir en courant sans avoir eu le temps de l’arrêter. Je crus me décomposer. Comment la retrouver parmi tous ces gens à moitié bourrés à l’heure de l’apéro ? Tremblant d’angoisse, je partis vers la gauche, là où il y avait les danseuses. L’une d’elle voulut m’attirer dans leur groupe mais je l’évitai sans même la regarder. A une autre époque, je me serais déjà perdu dans ses bras…

- Jana ! appelai-je malgré la musique.

Je demandai à plusieurs personnes si elles l’avaient vue, décrivant vaguement la petite fille par la forme et la couleur de ses habits. Je n’eus que des réponses négatives. L’estomac retourné à force de m’inquiéter, je regardai autour de moi, désespéré. Là, je crus vois une jupe rose se faufiler entre les gens qui regardaient les danseuses. Je me précipitai, poussant un type de deux mètres et manquant de renverser un serveur. Je m’éloignai un peu de la foule, guettai à nouveau les alentours. Personne.


- Mais où est-ce qu’elle est ?

Comme en réponse à ma question, un cri me parvint plus loin, dans les ruelles. J’avançai encore, appelai Jana.

- Meyer ! fit la voix lointaine de la petite fille.

Enfin ! Tournant à gauche dans un passage pas plus large qu’une voiture, je vis Jana à quelques mètres, en train de se faire embarquer par deux hommes pas commodes. Mon sang ne fit qu’un tour. Je tapai un sprint dans leur direction. Ils me remarquèrent et voulurent accélérer le pas. Mais comme j’arrivais bien trop vite, ils préférèrent lâcher la gamine et sortir un couteau chacun. Je fonçai sur le premier avant qu’il puisse lever le bras. Il se retrouva au sol. Je voulus l’assommer mais l’autre était déjà sur moi. J’esquivai la lame du couteau tant bien que mal, réussis à maîtriser le type et à l’envoyer au pays des rêves. Cependant, je n’eus pas le temps de me retourner vers le deuxième qui se relevait. Il était déjà sur moi. Je pris un coup de poing dans la tempe. Étourdi, je titubai. Il se jeta sur moi. Nous trébuchâmes. Ne parvenant pas à reprendre mes esprits, je lui mis des coups comme je pus mais ce connard me bloquait les jambes. Il leva soudain le couteau au-dessus de sa tête. L’adrénaline me poussa à bloquer la lame tout près de mon visage. Mes deux mains sur ses poignets tremblaient. Je n’étais pas en bonne position pour user de toute ma force…


- Crève ! gronda-t-il entre ses dents serrés.

Il poussa un cri. Au début, je ne compris pas pourquoi mais quand je pus le repousser, j’aperçus Jana en train de reculer sur les fesses, tandis que mon adversaire se massait la jambe.


- Tu m’as mordu, petite salope ! tonna-t-il.

Il se rua sur elle. Elle cria, apeurée. Là, c’était trop. Je me jetai sur lui, le poussai contre le mur le plus proche et lui assénai plusieurs coups dans la figure. Il finit par tomber et lâcher son couteau. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais ramassé pour lui trancher la gorge. Mais je me retins et me contentai de le frapper jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Les mains pleines de sang, j’allai chercher Jana qui ne bougeait pas, les yeux rivés sur ses agresseurs, choquée.


- On s’en va, dis-je en la soulevant dans mes bras.

Je n’arrêtai de courir qu’au moment de retourner dans la chambre d’hôtel. Je déposai Jana à même le sol et me laissai tomber assis à côté d’elle, adossé au lit, essoufflé. Il se passa une bonne minute avant que je porte mon attention sur la petite fille. Elle ne disait toujours rien. La tension redescendit, je réalisai enfin ce qu’il venait de se passer et la catastrophe que nous venions d’éviter. Le cœur battant à tout rompre, j’attrapai Jana, la posai sur mes cuisses et la serrai contre moi.


- Me fais plus jamais ça, murmurai-je. Tu m’as fait peur.

Au début, elle ne réagit pas. Puis, peu à peu, elle leva les bras pour s’accrocher à ma nuque. Et elle se mit à pleurer.

- Pardon, Meyer ! Pardon ! répétait-elle sans cesse, la voix étouffée par mon tee-shirt.

J’attendis patiemment qu’elle décharge tout son chagrin. Elle m’avait désobéi et ça lui avait servi de leçon, même si j’aurais préféré que ce soit moins rude. Elle finit par se calmer.


- La prochaine fois, tu m’écoutes, d’accord ? dis-je en la regardant s’essuyer les yeux pour la douzième fois.

Elle hocha la tête, renifla. J’attrapai un mouchoir dans la boîte posée sur la table de chevet qui séparait les deux lits, le lui donnai.


- Mouche-toi.

Ce qu’elle fit. Je regardai l’heure. Il était temps de dîner. Comme je n’avais pas spécialement envie de retourner dehors, et Jana non plus à mon avis, nous descendîmes manger au restaurant de l’hôtel. La petite fille était tellement calme que le serveur s’inquiéta de son état et demanda si tout allait bien. Je coupai court à sa curiosité en répondant qu’elle était juste fatiguée. D’ailleurs, avec tout ce qu’elle avait pleuré, je n’étais peut-être pas si loin de la vérité. Après le repas, nous remontâmes dans la chambre. Je laissai Jana prendre sa douche en premier, je m’y rendis ensuite. Pour lui changer les idées, nous nous installâmes dans le grand lit et j’allumai la télévision pour regarder les dessins animés avec elle. Elle s’endormit plutôt vite. Doucement, je la soulevai dans mes bras et allai la mettre dans son lit. J’éteignis la télévision, vérifiai que la porte de la chambre était verrouillée, allai fermer les rideaux. Enfin, je me couchai, épuisé.
Quand je me réveillai le lendemain matin, je mis un moment à remettre en place les derniers événements dans mon esprit. Mon cœur fit un bond. Vu l’heure, Sofia avait dû supprimer mon père. Je ne ressentais rien de particulier à l’idée que Nikolaus était sûrement mort à présent. Ce sale type m’avait tellement pourri la vie que sa perte ne me faisait ni chaud ni froid. J’espérais seulement que tout s’était bien passé, et que Sofia et Lyne allaient bien. Je soupirai, tournai la tête sur le côté. Jana n’était plus dans son lit. Je voulus me lever mais me rendis compte qu’en fait, la petite fille était allongée à côté de moi, recroquevillée dans les draps, la tête contre mon épaule, une main agrippée à mon tee-shirt. Je la contemplai un moment. Au moins là, elle était dans ses rêves d’enfant et n’avait plus peur. Il était encore un peu tôt. Alors je restai allongé, les bras croisés sous ma tête et attendis. Une heure passa avant que Jana se réveille à son tour. Elle avait l’air fatigué. Je me demandais si elle avait assez dormi… Sans rien dire, elle se blottit contre moi un moment. Je la laissai faire puis nous nous levâmes et nous habillâmes. Aujourd’hui, nous allions récupérer ses affaires dans l’ancienne maison de sa mère. Nous prîmes le petit déjeuner au rez-de-chaussée.
La maison ne se trouvait pas très loin de l’hôtel. Nous nous y rendîmes en bus, avec ma valise. J’avais fait en sorte d’y mettre le stricte nécessaire pour emporter avec moi ce qu’Hisano voulait rapidement faire rapatrier à Togi. Il s’agissait en général de vêtements et objets de valeur. Pour le reste, je devais faire les cartons et remplir quelques papiers afin de les faire envoyer plus tard. Tout se passa plutôt bien. Jana m’aida à ranger tout ce qu’elle pouvait dans les cartons. Elle ne me quittait pas d’une semelle. Je m’inquiétais. Elle devait être traumatisée… Fallait-il l’envoyer consulter un psychologue à son retour ? Il fallait que je raconte ce qu’il s’était passé à sa grand-mère... Lorsque nous terminâmes, il était presque midi. Nous reprenions l’avion à quatorze heures. Nous déjeunâmes à l’hôtel. J’offris une glace à Jana pour le dessert. Elle retrouva enfin le sourire. Nous fîmes ensuite les valises et nous rendîmes à l’aéroport. Avant d’embarquer, j’envoyai un message à Hisano pour la prévenir de notre départ. L’avion décolla. Dans quelques heures, je retrouverais Sofia.


- Maman dansait.

Je baissai les yeux sur Jana qui étudiait un livre de japonais.

- Elle dansait comme les dames hier, et c’est dans une fête comme celle-là qu’elle a rencontré Papa.

C’était pour cette raison qu’elle voulait tant y aller… Elle voulait juste voir les filles danser pour se rappeler le souvenir de sa mère décédée récemment. Je m’en voulais un peu de l’avoir engueulée. Mais je ne savais pas...

- Est-ce que t’as une amoureuse ?

Mon cœur fit un bond. Jana me regardait avec beaucoup d’intérêt. Je détournai les yeux.

- Ça t’regarde pas.

Elle remua sur son siège, se mit à genoux dessus et posa ses mains sur l’accoudoir pour se pencher vers moi.

- C’est un secret ? chuchota-t-elle à mon oreille.

Je la repoussai d’un doigt sur le front.


- Nein… c’est… j’ai personne, c’tout.

Même si elle n’avait que sept ans, je préférais éviter de lui dire la vérité à propos de Sofia et moi. Si jamais l’information restait gravée dans sa mémoire et qu’elle en parlait à un moment inopportun, j’allais encore être dans la merde. Jana ne semblait pas convaincue. Maligne en plus de ça. Elle resta un moment silencieuse, l’air de réfléchir.

- Tu vas avoir des enfants un jour ? demanda-t-elle.

Pourquoi voulait-elle tant le savoir ? Je haussai les épaules.


- J’en sais rien.

Nouveau silence. J’attrapai la bouteille d’eau qui se trouvait devant moi et bus quelques gorgées.

- Tu veux pas être mon papa ?

Je faillis cracher. En voulant me retenir, j’avalai de travers. La gorge enflammée, je toussai un moment sous le regard curieux de Jana qui me demandait si j’allais bien.

- Ça va… ça va, fis-je quand je pus retrouver la parole.

Je me raclai la gorge, bus encore un peu d’eau pour me soulager. Jana ne me quittait pas des yeux, attendant impatiemment ma réponse.


- Pourquoi tu dis ça ? T’as déjà un père, dis-je embarrassé.

Elle se renfrogna.


- Il s’occupe pas de moi. Il fait que travailler alors on se voit jamais, et quand on se voit, il veut pas me faire de câlins... Il se rappelle même pas de mon anniversaire… Maman l’a jamais oublié, elle.

J’eus un pincement au cœur. Je savais que sa grand-mère la prenait en charge parce que son père travaillait beaucoup. Elle me l’avait dit elle-même. Mais je ne pensais pas que leur relation était… presque inexistante en fait. Je comprenais mieux pourquoi elle m’appréciait tant, pourquoi elle avait si mal réagi hier en s’enfuyant. Quand la figure paternelle idéale s’était dressée contre elle, elle avait dû être très déçue. La figure paternelle idéale… Non mais sérieusement… Qu’est-ce qu’elle me trouvait ?

- J’peux pas être ton père, déclarai-je à contrecœur.

Je ne voulais pas la vexer mais je ne pouvais pas me permettre de lui donner le moindre espoir. C’était impossible.


- T’en as déjà un. Et… et même s’il a oublié ton anniversaire, ça veut pas dire qu’il t’aime pas. C’est juste que… il sait pas comment te le dire.

Je ne savais absolument pas ce que je disais. C’était un peu étrange de la part d’un type qui avait organisé le meurtre de son propre père. Jana ne répondit pas. Elle reprit son livre, me demanda de l’aider dans sa lecture, ce que je fis. Le reste du voyage se déroula dans le plus grand des calmes. Jana s’endormit aux alentours de vingt-trois heures. Pour ma part, j’eus beaucoup de mal à fermer l’œil. Je somnolai seulement quelques minutes, allai l’accompagner aux toilettes quand elle se réveilla le lendemain. L’avion atterrissait bientôt, à deux heures du matin. Mais ici, au Japon, il était à présent neuf heures. Le soleil se levait petit à petit. Nous serions à Togi en fin de matinée. Le voyage en bateau ne fut pas très confortable. Une bande de jeunes de vingt ans foutaient le bordel dans les allées. Au bout d’un moment, je dus aller en engueuler un qui parlait fort et empêchait Jana de se reposer. Elle n’avait pas beaucoup dormi dans l’avion et le décalage horaire l’avait épuisé. Je faillis en venir aux mains, jusqu’à ce qu’un contrôleur remette le gamin à sa place. Je regagnai mon siège, posai un instant ma main sur la tête d’une Jana inquiète.

- Putain... j’suis vraiment un aimant à merdes… grommelai-je tout bas.
- Quoi ? fit-elle intriguée.
- Rien…

Nous débarquâmes enfin à Togi. Valises en main, j’entraînai Jana vers les arrêts de bus. Après quelques minutes, nous arrivâmes devant chez sa grand-mère. Cette dernière nous accueillit avec un immense sourire. Je transférai les affaires que j’avais pu rapporter, parlai un moment avec elle pendant que Jana mangeait son déjeuner. Je lui racontai ce qu’il s’était passé à Berlin, ainsi que notre conversation dans l’avion à propos de son père. Hisano écouta sans m’interrompre. Puis, compréhensive, elle déclara qu’elle ferait le nécessaire pour venir en aide à Jana en cas de dépression ou autre réaction dans le genre. La vieille dame me proposa de rester manger. Je refusai, prétextant que Sofia m’attendait. J’allai dire au revoir à Jana qui, comme à son habitude, se jeta dans mes bras. Je la soulevai pour la serrer contre moi. Cette fois, Hisano ne lui rappela pas qu’elle était trop grande pour ça.

- On se revoit quand ? demanda la petite fille d’un air triste.

Je jetai un coup d’œil à Hisano.


- Euh… j’sais pas, répondis-je incertain.

Je réfléchis un instant. Puis me vint une idée.


- Si tu veux, tu pourras venir jouer avec Sofia à la maison.

Je vis la grand-mère acquiescer. Au moins, nous avions la permission. Heureuse, Jana me serra dans ses bras et m’embrassa sur la joue. Je la reposai au sol. Elles m’accompagnèrent dehors et me dirent au revoir. Je quittai le jardin, me retrouvai dans la rue avec ma valise. Aussitôt, la pensée de Sofia qui m’attendait à la maison me rappela à l’ordre. Je me mis vite en route. Le bâtiment était calme. D’en bas, je voyais les volets de l’appartement fermés. Ma compagne était-elle présente ou se trouvait-elle chez Yoshikazu ? L’un ou l’autre mais pas ailleurs, par pitié, et surtout pas chez Kenichi… J’entrai, montai jusqu’au deuxième étage, déverrouillai la porte.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyLun 27 Aoû - 12:25
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Auf Wiedersehen, Nikolaus
Je pensais d'abord que Lyne allait me ramener chez Yoshi', mais ce dernier n'était pas chez lui, il était très occupés ailleurs et ne pouvait pas m'héberger. Du coup, elle me ramena à mon appartement. Elle semblait très préoccupée sur le trajet.... ou Choquée. En même temps, elle venait d'assister à un meurtre et à un combat plutôt violent. Je commençais, de plus en plus, à avoir pitié pour cette pauvre femme. Ses petites mains tremblaient sur le volant et son regard était figé sur la route. Peut être qu'elle n'osait pas me regarder. J'étais encore couverte de sang, je devais lui faire peur. Nous arrivâmes devant l'immeuble. Je regardai un instant en l'air pour être certaine que le vieux voisin ne regardait pas. Comme la voie semblait libre, je descendis de la voiture pour aller ouvrir la porte. Lyne restait plantée là, elle ne savait pas trop quoi faire. Je lui proposai donc de monter avec moi. Elle allait pouvoir retrouver ses esprits, si elle restait au calme un petit moment. Elle se contenta d'hocher la tête et me suivit jusqu'à notre appartement. Je pris soin de refermer la porte à clef derrière moi et fis signe à Lyne d'entrer. Je retirai ensuite mes vêtements que je laissai traîner par terre pour aller me laver. Sous la douche, j'entendis Lyne entrer dans la salle de bain. Je vis sa silhouette à travers le rideau de douche, mes vêtements dans ses bras.

"Euh... J-..Je mets tes vêtements dans la machine, ok ?"

Mais elle ne bougeait pas. Je restais silencieuse, laissant l'eau couler sur mes épaules. J'avais réussi à récupérer de toutes mes blessures de mon dernier combat à l'arène.

"Dis, Sofia... Euh, ca va toi ? T'as pas l'air-...."

"Lyne. Dis-je pour la couper Ca ira. Calme toi, c'est fini maintenant. Il t'arrivera rien."

Elle resta silencieuse, à son tour, avant de mettre mes vêtements dans la machine à laver. Elle l'alluma et sortit de la pièce. Je terminai ma douche et enfilai un des T-shirt de Meyer qui traînait toujours ici. En sortant, je proposai un café à Lyne, qu'elle accepta. J'allai donc le préparer pendant qu'elle s'installait sur une chaise dans le salon. Je posai sa tasse de café devant elle puis m'installai à coté d'elle, sur une autre chaise.

"C'est la première fois que tu vois un homme mourir ? Ca fait toujours ça, la première fois"

"Tu dis ça comme si t'avais l'habitude, c'est dingue... Tu as tué beaucoup de gens ?"

Je levai le nez vers le plafond, pour réfléchir. Je ne savais pas compter, moi... C'était difficile de répondre.

"Oui, quand même. Plus de 200 je pense. Sinon... Tu pourras me ramener à bouffer s'teuplé ? Yoshi n'est pas là et j'sais pas cuisiner."

Elle resta silencieuse un instant, surprise par ma réponse, probablement, puis elle hocha la tête. Elle termina son café, puis se leva. Elle annonça son départ, me salua et me laissa seule dans l'appartement. Je n'avais rien à faire à part jouer à tétris. Meyer allait rentrer lundi, d'ici là, j'étais toute seule. C'était la première fois de ma vie que j'étais seule à la maison, ça me faisait bizarre. J'espérais au moins que Meyer ne s'était pas attiré des ennuis, encore...Je ne fis rien de  particulier, le reste de la journée. Comme promis, le soir, Lyne vint m'apporter de quoi manger. Elle me tint compagnie le temps de manger, je la laissai parler, pour évacuer encore son stress, puis elle s'en alla. Première nuit seule, je trouvai malgré tout le sommeil rapidement, pensant à Meyer avant de m’endormir.   

Comme toujours, je me réveillai très tôt, bien avant le soleil. Je fis ma toilette, pris un petit-déjeuner et sortis de l'appartement. Un petit footing le matin, il n'y avait rien de mieux pour démarrer la journée. Je restai ensuite dans le petit jardin à coté de chez nous pour y faire quelques exercices. Je profitai du beau temps pour rester dehors, jusqu'à midi environs. Je vis la voiture de Lyne arriver et elle en sortit. J'allai la voir et nous décidâmes de manger ensemble dans le jardin, comme elle avait rapporter quelque chose de froid, ça tombait bien. Elle passa ensuite un peu de temps avec moi, puis s'en alla, en début d'après-midi. Je retournai à l'appartement pour y faire un peu de ménage -du moins ce que je savais faire - avant d'aller glander devant tétris jusqu'au soir. Lyne avait rapporté assez à manger pour que je puisse me resservir, elle ne passa donc pas. Finalement, je partis me coucher, des papillons au ventre. J'avais hâte d'être à demain pour revoir Meyer. Il me manquait terriblement.

Lundi, enfin. Aujourd'hui, j'allais revoir mon homme. Après le levé du soleil, j'entendis quelqu'un frapper à la porte. Croyant d'abord que c'était lui, je me précipitai à la porte. Mais avant d'ouvrir, je regardai par le petit trou, comme Meyer m'avait appris. Hélas, ce n'était pas lui, mais un des hommes haut placé de Kenichi. J'ouvris la porte, même si je n'avais pas envie du tout... C'était inutile de s'attirer des ennuis. Il entra dans l'appartement sans même me saluer et alla s'installer sur une chaise, comme s'il était chez lui. Après tout, je n'avais rien à dire, je n'étais qu'une Chienne-Louve à ses yeux. Mais rien ne m'obligeait à lui proposer un café ! Il avait un paquet en main, qu'il posa sur la table. Je décidai d'ignorer ce type et allai m'installer sur le canapé pour jouer à tétris avec le son bien fort, exprès, juste pour le déranger.


"Baisse le son !" Ordonna-t-il violemment.

Impassible, assise en tailleur sur le canapé, je l'ignorai. Plusieurs dizaines de minutes plus tard, Meyer était enfin de retour. S'il n'y avait pas cet abruti de mafieux, je lui aurais déjà sauté dans les bras pour aller l'embrasser. Au lieu de ça, je restai assise pour continuer à jouer. Le mafieux se leva pour faire face à Meyer. Il était ridicule et ressemblait à une baguette face à mon homme. Il lui tendit le paquet et annonça à Meyer que Kenichi attendait le paiement le plus rapidement possible.  

 
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyLun 27 Aoû - 16:03
Constantine Meyer
La musique du jeu Tetris me parvint immédiatement. Je laissai ma valise dans l’entrée, posai les clés sur le meuble. Là, un total inconnu arriva du salon et me fit face. C’était qui celui-là ? Et qu’est-ce qu’il foutait chez moi ? A en juger par ses vêtements impeccables, il devait faire partie du groupe de Kenichi. J’en eus la confirmation quand il me tendit un petit paquet et déclara que le mafieux en question attendait son paiement le plus rapidement possible. Ça tombait bien, j'avais l'argent. Je décidai de lui donner tout de suite pour qu'il le transmette dès qu'il rejoindrait son patron.

- Et ça, c’est quoi ? demandai-je alors qu’il commençait à sortir de l’appartement.

Il se retourna, m’observa derrière ses lunettes noires.


- La preuve que le travail a été fait, répondit-il simplement.

Et il s’en alla. Il parlait sûrement du meurtre de mon père. Je contemplai le paquet un moment. Ce n’était quand même pas… un morceau de son corps ? Je n’aurais pas été étonné si Kenichi me faisait ce genre de blague. J’ouvris prudemment le paquet, n’y trouvai qu’une clé usb. Je soupirai, rassuré. Enfin… pas tant que ça. Il devait s’agir d’une vidéo. Je n’étais pas sûr de vouloir voir Sofia tuer Nikolaus. Je savais qu’elle s’en fichait parce que, pour elle, il n’était rien qu’un sale type qui m’avait fait trop de mal. Et, au fil du temps, elle avait appris à laisser ses émotions de côté pour tuer. Cependant, pour ma part, maintenant que j’y songeais, c’était quand même bizarre, voire embarrassant de visionner la vidéo de ma compagne en train d’assassiner mon paternel. Je préférais attendre avant de me décider. Alors je rangeai la clé usb dans la poche de mon jean et rejoignis Sofia au salon. Comme je l’imaginais, elle se trouvait sur le canapé en train de jouer à Tetris sur la télévision. Les volets électriques étant baissés, il faisait assez sombre, et la demoiselle avait gardé son bandeau. Elle ne voulait sûrement pas montrer ses yeux au sbire de Kenichi. En la regardant de dos, je m’apaisai complètement. J’étais de retour à la maison, elle allait bien, moi aussi, nous pouvions poursuivre notre existence tous les deux. Il s’était passé à peine deux jours mais elle m’avait beaucoup manqué. Même s’il avait fallu que je reste concentré sur Jana, Sofia ne quittait jamais mon esprit. Elle était ma moitié, la femme sur qui je pouvais compter quoi qu’il arrive, celle que j’aimais de tout mon cœur et ne voulais absolument pas perdre. J’étais tellement heureux de la retrouver qu’elle eut à peine le temps de lever les yeux vers moi lorsque je m’approchai. Sans faire attention à son jeu vidéo, je la pris dans mes bras et m'allongeai sur le canapé en l’entraînant contre moi. Puis je lui retirai son bandeau et l’embrassai longuement.


Dernière édition par Constantine Meyer le Mar 28 Aoû - 12:17, édité 1 fois
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyLun 27 Aoû - 17:46
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Auf Wiedersehen, Nikolaus
Je fus assez surprise de remarquer que Meyer n'avait pas foutu le mafieux à coup de pied au cul en rentrant. Je ne m'occupais pas trop de ce qu'ils se disaient. J'entendis simplement Meyer demander ce que c'était "ça". Il devait probablement parler de l'enveloppe qui contenait la vidéo de l'assassinat. Le mafieux confirma qu'il s'agissait en effet de la preuve du travail bien fait puis il s'en alla. Je dus retenir un rire en m'imaginant un Meyer tout tremblant en tenant cette enveloppe car il pensait qu'elle devait contenir un doigt ou autre. J'eus à peine le temps de lever les yeux vers lui qu'il était déjà en face de moi. Je ne voulais pas me faire déconcentrer car j'étais parvenu à arriver très loin dans mon jeu et que j'allais bientôt battre mon record. Hélas, il en décida autrement et me prit dans ses bras alors qu'il se couchait sur le canapé. Je regardai, impuissante, l'écran de fin de partie sur la télévision en me faisant entraîner contre lui. Il me retira mon bandeau puis il m'embrassa longuement. Je répondis à son baisé avec fougue, encadrant son visage avec mes mains. Haletante, je le regardai dans les yeux, ses mains glissaient le long de mon dos jusqu'à venir me caresser au creux des reins. Je sentis soudain quelque chose de dur au niveau de son entre-jambe. Curieuse, je tâtai avec ma main avant de la plonger dans sa poche. C'était la clef USB. Quel inconscient, celui la !

"Achtung, Schatzy, faut pas perdre ça hein."

Je lui offris un doux sourire avant de venir l'embrasser au coin des lèvres. Curieuse, je regardai la clef USB. Il y avec un petit mot dessus. Je le montrai à Meyer pour qu'il puisse lire, comme moi je ne savais pas le faire. "Pour Bonnie&Clyde", lit-il. Ca me disait vaguement quelque chose, ces noms, mais je n'insistai pas davantage, ça devait encore être un délire à la con de Kenichi. Assise à califourchon sur ses cuisses, je me redressai lentement en posant mes deux mains sur son torse. Il croisa les siennes derrière sa tête et me regarda. 

"Ca s'est bien passé, à Berlin ?"

Vu sa tête quand je lui posai la question, je compris rapidement que quelque chose ne s'était pas déroulé comme prévu. Je ne fus même pas surprise, Meyer avec un talent incroyable pour s'attirer des problèmes. Mais je l'aimais quand même, c'était mon petit aimant à merde à moi. Il me parla de Jana, une petite allemande de sept ans qu'il dut accompagner à Berlin. Il m'expliqua qu'il avait connu Jana et Hisano, la mémé, dans l'avion lors de son premier voyage à Berlin. Imaginer Meyer qui devait s'occuper d'une petite fille... Je devais avouer que ça me perturbait beaucoup. Cette idée ne me plaisait pas du tout, même. Avec l'autre débile, il pouvait faire une crise à tout moment et s'en prendre à elle. A l'hôtel, il me raconta le petit accrochage qu'il eut avec la gamine. Voilà pourquoi je n'aimais pas les enfants. Ca râlait tout le temps, ça n'écoutait jamais, c'était bruyant.  

Vint ensuite le moment où elle faillit se faire enlever. Evidemment, des emmerdes ! Il dut se battre contre deux types pour sauver la gamine d'un enlèvement certain. Le lendemain, ils se rendirent dans la maison pour récupérer les affaires de la petite. Une fois à l’aéroport, Meyer m'expliqua pourquoi Jana voulait absolument sortir dans la rue pour voir les danseuses. Sa mère l'était, elle aussi et rencontra son père dans une fête. Visiblement, ce dernier semblait absent, il ne s'occupait pas vraiment de sa fille, raison pour laquelle elle demanda à Meyer de le devenir à sa place. De retour à Togi, mon homme avait promis à la gamine de venir à la maison pour jouer avec moi. Je fronçai doucement les sourcils. Je n'aimais pas vraiment cette situation. Je vis le regard interrogateur de Meyer, qui se demandait probablement pourquoi je tirais cette tête.


"J'suis pas sûre qu'c'est une bonne idée. Annonçais-je, timidement C'est pas un endroit pour les enfants, ici. C'est dangereux et en plus j'aime pas ça... Je suis dangereuse, toi aussi... Si tu fais une crise...""

Je ne terminai pas ma phrase, je n'osai pas le faire. Et puis de toute façon c'était trop tard, il avait promis à cette gamine qu'elle pouvait venir ici quand elle le voulais. Je n'avais qu'à fermer ma gueule et faire avec. Je devais rester à ma place.

"Laisse tomber... On f'ra comme toi tu le décides, t'façon" Lui dis-je, soumise.

Je me relevais pour aller vers la cuisine pour me servir un verre de jus de fruits. J'en profitai pour lui ouvrir une bière fraîche. Il devenait être midi, je commençai à avoir un peu faim...

 
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyLun 27 Aoû - 19:20
Constantine Meyer
Je la serrai fort dans mes bras pour lui transmettre tout l’amour que j’avais pour elle. Je caressai doucement son dos, la grattouillai au creux des reins. Son parfum à la pomme m’envahit les narines et je fermai les yeux. Je me sentais beaucoup mieux à présent. J’oubliai presque ce qu’il s’était passé à Berlin et la raison pour laquelle je m’y étais rendu.

- Achtung, Schatzy, murmura Sofia en tâtonnant les poches de mon pantalon. Faut pas perdre ça hein.

Elle en sortit la clé usb, me sourit et m’embrassa encore. Puis elle contempla le petit objet et me le montra. Je le pris entre deux doigts. Je n’avais pas fait attention au petit mot écrit dessus : « Pour Bonnie & Clyde ». J’eus un demi sourire. Même si c’était un enfoiré, ce type avait de l’humour. Je rangeai à nouveau la clé dans ma poche. Je visionnerais peut-être la vidéo ce soir. Sofia se redressa, assise à califourchon sur moi. Je me mis à l’aise en croisant les bras derrière ma tête.

- Ça s'est bien passé à Berlin ? s’enquit-elle curieuse.

Je grimaçai légèrement et lui racontai tout depuis le départ jusqu’au retour. Je lui expliquai comment j’avais connu Jana et Hisano, pourquoi la grand-mère m’avait envoyé à Berlin et la raison pour laquelle j’avais dû faire face à quelques problèmes. Je terminai mon récit par la promesse que j’avais faite à Jana. Sofia fronçait les sourcils, l’air mécontente. Je lui accordai un regard interrogateur auquel elle répondit.


- J'suis pas sûre qu'c'est une bonne idée, dit-elle timidement. C'est pas un endroit pour les enfants, ici.

Pourquoi ça ? La maison d’Hisano était plus grande et pas plus sécurisée…

- C'est dangereux et en plus j'aime pas ça... Je suis dangereuse, toi aussi... Si tu fais une crise…

Ah… elle parlait de ça. Elle n’avait pas tort. Si Jana lui enlevait son collier par accident, Sofia risquait de l’attaquer. Si Meyer décidait de mettre son grain de sel et prendre le contrôle pour m’emmerder, la situation dégénèrerait sûrement. Je n’y avais pas vraiment pensé. Jana avait l’air tellement triste de me voir repartir que je lui avais fait cette proposition sans réfléchir..

- Laisse tomber... On f'ra comme toi tu le décides, t'façon, finit par dire Sofia à contrecœur.

Elle se leva et alla dans la cuisine. Je l’entendis farfouiller dans les placards et le frigo. Quand je me redressai et m’assis correctement sur le canapé, elle revint avec un verre de jus de fruits ainsi qu’une bouteille de bière. Je pris cette dernière, remerciai ma compagne. Ça m’embêtait de ne pas honorer ma promesse envers Jana. Pourtant, ma dernière crise remontait à six mois – sans compter le moment où Meyer prit le contrôle pour combattre Bear. Il ne disait rien depuis un petit moment mais je ne croyais pas qu’il ait pu abandonner l’idée de gagner la confiance de Sofia. Il réfléchissait certainement à un quelconque moyen de se racheter… encore. J’espérais en tout cas. J’espérais vraiment qu’il ne préparait rien de dangereux pour se venger ou que sais-je encore. Après avoir bu une gorgée de bière, j’embrassai Sofia sur la joue, passai mon bras sur ses épaules.


- J’crois que… qu’on doit avoir un peu plus confiance en nous, déclarai-je. J’veux dire… Meyer s’est calmé. Et, te concernant… je suis là.

Je libérai ses épaules, posai ma main sur sa joue.

- J’veille sur toi, d’accord ?

Je caressai un instant sa pommette avec le pouce, l’embrassai encore, sur le front cette fois. Puis je me levai.

- Viens, on va faire à manger.

Il devait y avoir des patates quelque part.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyMar 28 Aoû - 11:59
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Auf Wiedersehen, Nikolaus
De retour dans le salon, je donnai la bière à Meyer et je m'installai à coté de lui. Quelque part, c'était peut être pas plus mal si un enfant lui tenait compagnie de temps en temps, ça allait peut être l'aider à s'adoucir, à vivre quelque chose de différent ? J'en savais rien, j'essayais de me rassurer mais non, c'était une mauvaise idée. Et, surtout, je n'aimais pas les enfants ! Il passa son bras autour de mes épaules. Je vins aussitôt me blottir contre lui, ma tête contre son torse. Je repliai mes jambes sur le canapé et bus une gorgée de mon jus de fruits. Il fit de même avec sa bière puis il m'embrassa la joue. Je masquai un petit sourire timide, fermant les yeux pour profiter davantage de ce petit moment à nous.

"J’crois que… qu’on doit avoir un peu plus confiance en nous. J’veux dire… Meyer s’est calmé. Et, te concernant… je suis là."

Meyer s'était calmé... Comme l'autre jour aux sources chaudes ? Je l'avais parfaitement vu, qu'il pouvait perdre le contrôle à tout moment s'il se sentait blessé. Je ne le croyais pas une seule seconde. Meyer était encore trop dangereux. Il dut remarquer mon air sceptique car, aussitôt, il me libéra les épaules pour poser délicatement sa main sur ma joue. Je levai légèrement les yeux pour le regarder.

"J’veille sur toi, d’accord ?"

J'hochai doucement la tête, à peine rassurée. J'avais confiance en mon homme, oui, mais pas en Meyer. Il caressa ma pommette avec son pouce, comme j'avais l'habitude faire également avec lui. Il m'embrassa ensuite le front et se leva.  

"Viens, on va faire à manger."

Je me levai à mon tour pour le suivre dans la cuisine. Ca faisait un petit moment que nous n'avions pas cuisinés ensemble. Je me dirigeai aussitôt vers les patates pour les éplucher et les couper en dé. Je m'étais quand même super bien améliorée, depuis le temps ! Je laissai Meyer s'occuper de la viande pendant que je remplis la casserole d'eau pour la faire bouillir. Je repris mon épluchage des patates en laissant Meyer s'occuper de tout le reste. Il ouvrit la boite de conserve avec les petits pois dedans. J'adorais ça, les petits pois !  Ca commençait à sentir drôlement bon, dans la cuisine. Nous préparâmes donc des patates rôtis avec des petits pois et du poulet. Pour la sauce, je ne savais pas trop, c'était Meyer qui l'avait préparé. Nous nous mîmes ensuite à table pour manger. Comme toujours - ou presque - le repas se déroula en silence. Je tendis la jambe sous la table pour lui caresser le mollet du bout des pieds, un sourire collé sur mon visage. J'avais tout pour être heureuse, maintenant : Mon chéri, un meurtre et des patates.  

Je terminai rapidement mon assiette, comme toujours, je mangeai au lance-pierre. Du coup, je me levai pour passer derrière Meyer et lui masser les épaules. Je vins ensuite déposer plusieurs baisers au creux de son cou et sa nuque. Quand je vis qu'il avait bientôt terminé son assiette, je me dirigeai vers la cuisine pour lui préparer un café. Je débarrassai la table, allant voler un baiser au passage. Il savait qu'il pouvait rester assis car je m'occupais du reste. Il allait bientôt devoir partir au travail mais... Pour une fois, je n'avais pas envie du tout qu'il s'en aille. Je m'installai sur ses cuisses et passa mes bras autour de sa nuque.


"Schatzy... Tu veux pas rester à la maison aujourd'hui ? Je lui offris mon plus doux des regards, affichant une petite bouille suppliante Juste pour une fois ?"

Je marquai une petite pause... pinçai mes lèvres en approchant mon visage du sien, avant de reprendre d'une petite voix timide...

"S'il te plait... ?"
 
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyMer 29 Aoû - 1:08
Constantine Meyer
Sofia me suivit à la cuisine. Elle sortit les patates et commença à les éplucher. De mon côté, je m’occupai de découper des morceaux de poulet et les faire cuire. Je surveillai ma compagne quand elle alla chercher une casserole pour la remplir d’eau. Au début, elle en mettait toujours trop et, au moment de faire bouillir l’eau, ça débordait. Maintenant, elle se débrouillait bien mais je préférais garder un œil sur elle quand même, au cas où. Elle était vite distraite. Pour ce qui était de l’épluchage, elle allait si vite que j’avais toujours peur de la voir se couper avec l’économe. Pendant que la viande continuait de cuire, j’ouvris une boîte de petits pois. Des patates rôties avec du poulet et des petits pois en sauce, c’était pas mal comme repas. Quand tout fut prêt, nous passâmes à table. Le silence régnait pendant que nous mangions. Sofia avait l’air contente. Elle ne quittait pas son sourire et son pied glissa sur ma jambe durant tout le repas.
Comme d’habitude, elle finit de manger avant moi. D’un pas léger, elle passa derrière ma chaise pour me masser les épaules, le temps que je termine à mon tour. Je frissonnai de la tête aux pieds en sentant ses lèvres effleurer ma nuque et mon cou. Si je voulais éviter de penser à une nuit d’amour avec elle, c’était raté. Elle ne m’aidait pas vraiment là… Heureusement, ou peut-être pas, je ne savais plus vraiment, elle alla me préparer un café. Je terminai mon assiette, elle débarrassa. J’eus droit à un rapide baiser au passage. Après avoir déposé la tasse devant moi, elle s’installa sur mes genoux, ses bras entourant ma nuque.


- Schatzy... Tu veux pas rester à la maison aujourd'hui ? Juste pour une fois ?

Je ne pouvais pas, il fallait que j’aille travailler cet après-midi. Sofia approcha son visage du mien avec une moue suppliante.

- S’il te plaît ? fit-elle d’une petite voix.

Je hochai négativement la tête en lui offrant un regard désolé.


- J’aimerais bien mais c’est pas possible, Süße, dis-je en dégageant sa frange de devant ses yeux. J’vais essayer de faire vite pour rentrer tôt.

Elle accepta, déçue. Malheureusement pour elle, je ne pouvais pas décider seul de mes heures de travail. Si je faisais un boulot à mon compte, ce serait plus facile. Toutefois, ce n’était pas le cas alors nous devions faire avec. D’ailleurs, il était bientôt l’heure pour moi de partir. Je n’avais clairement pas envie d’y aller. J’étais épuisé par mon voyage, n’ayant pas beaucoup dormi. Ce fut donc avec très peu de motivation que j’embrassai Sofia quelques minutes plus tard et la laissai seule à l’appartement. La route jusqu’au Centre Funéraire me parut très longue. Si j’avais eu le temps, j’aurais fait une sieste avant de partir. Il n’était pas très prudent de conduire dans un tel état de fatigue. La secrétaire eut l’air inquiet en me voyant débarquer dans le hall en traînant les pieds. Elle avait toujours peur de moi mais au fil des jours, je la voyais peu à peu tenter de combattre sa phobie de « l’allemand enragé » en me gratifiant parfois d’un sourire ou en lançant un bonjour timide.

- Vous revenez de Berlin, n’est-ce pas ?

Tiens... cette fois elle posait carrément une question. Il y avait du progrès ! Comme je me dirigeais vers le vestiaire, je m’arrêtai et me tournai vers elle, un peu surpris par sa soudaine envie de discuter. Ou alors, c’était juste pour paraître avenante.

- Ouais… j’suis arrivé vers midi, répondis-je.

Pensant que la conversation s’arrêtait là, j’esquissai un pas pour repartir.


- C’est comment ?

Mon regard croisa le sien, elle rougit.

- De quoi ? Berlin ?

Elle acquiesça. Je haussai les épaules, ne sachant pas trop quoi dire.

- Ça dépend du point de vue… comme n’importe quelle ville j’imagine. Y a des coins sympas, d’autres un peu moins. Ça t’aide pas vraiment, désolé, ajoutai-je avec un sourire en coin.

Elle rit discrètement.


- Ce n’est pas grave.

Je réalisai que j’avais oublié de pointer ma présence. Alors je m’approchai du bureau sous son regard soudain suspicieux, et pris le classeur pour le signer et indiquer l’heure à l’endroit prévu.

- En tout cas, c’est super grand, déclarai-je en remettant le classeur à sa place. Peut-être… sept ou huit fois plus que Togi. La ville j’veux dire.

Elle eut l’air impressionné.

- T’es jamais sortie d’ici ? demandai-je à tout hasard.

Cette fois, ce fut à son tour d’être étonnée par mon envie de discuter. Mais ça ne l’empêcha pas de répondre. Elle expliqua brièvement qu’elle était née à Togi, ses parents aussi, mais que ses grands-parents paternels étaient d’origine espagnole. En parlant, la secrétaire avait l’air plus détendu que d’habitude. Me voyant complètement éreinté, elle me proposa même de m’offrir un café avant de commencer à travailler.


- Merci mais j’viens d’en boire un, dis-je plutôt content de constater que je ne la faisais plus fuir… ou plus autant qu’avant. Une autre fois si tu veux.
- D’accord.


Je m’éloignai, revins vers elle, lui rendis son stylo.

- Seulement si t’arrêtes de me vouvoyer, précisai-je.
- Euh… d’accord, répéta-t-elle prise au dépourvu.

J’allai au vestiaire pour enfiler ma tenue de travail. J’avais l’impression de me déplacer au ralenti. Une fois prêt, je sortis dans le cimetière. Il était surtout question de faire un peu de nettoyage et arranger la verdure trop envahissante. Ça aurait été plus facile s’il avait fait moins chaud. Un temps plus frais m’aurait plus efficacement tenu éveillé. Là, je somnolais à moitié, écrasé par la chaleur, en débarrassant les tombes des fleurs fanées. Je terminai mes tâches en fin d’après-midi. Après avoir pointé, j’allai à la douche et me changeai à nouveau. En repassant par la salle de repos, un simple regard vers le canapé me donna envie de m’y allonger pour faire une sieste. Je fis un pas, hésitai, regardai la porte, regardai à nouveau le canapé. Bon, juste cinq minutes. De toute façon, je ne me sentais pas de conduire tout de suite, il fallait que je me repose un minimum. Comme la plupart des employés de bureau était déjà partie, personne ne viendrait me déranger… en théorie. Je m’allongeai de tout mon long, un bras calé sous ma tête, et m’endormis aussitôt.


- Meyer.

Quoi, déjà ?

- Meyer, réveillez-v… réveille-toi.

J’ouvris les yeux, battis des paupières, agressé par la lumière des néons au plafond. Je mis mon bras libre en visière, vis la secrétaire penchée sur moi, une main sur mon épaule.

- On va fermer, annonça-t-elle à voix basse. Vous… tu devrais rentrer chez toi.

F… fermer ? Je me redressai si brusquement que ma collègue sursauta. Son talon tapa malencontreusement dans le pied du canapé et elle trébucha. Aussi vite que je le pus, je me levai et l’attrapai par le bras. Elle poussa un cri de surprise en se cognant contre moi.

- S’cuse, vraiment désolé, fis-je en la lâchant quand je fus certain qu’elle avait retrouvé l’équilibre.

Je regardai ma montre. J’avais dormi deux heures ! Il était presque temps de préparer le dîner. Bordel ! Sofia devait se demander ce que je fabriquais. Je m’emparai de ma sacoche et filai vers la porte.


- Merci de m’avoir réveillé ! lançai-je à la secrétaire qui était restée hébétée.

Je courus dans le couloir, sortis en trombe du Centre Funéraire et rejoignis la voiture. Je me garai devant mon bâtiment quelques minutes après et arrivai jusqu’à l’appartement, essoufflé. Sofia faisait des étirements au milieu du salon. J’allai l’embrasser.


- Pardon, Süße… J’ai voulu dormir avant de reprendre le volant et j’ai pas vu l’heure passer.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyMer 29 Aoû - 11:24
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"...Si en plus il rentre en retard !"

Auf Wiedersehen, Nikolaus
J'avais beau faire mon plus doux et mignon des regards, j'étais presque certaine qu'il n'allait pas céder. Mais j'aurais tellement aimé le voir rester à la maison, pour une fois... Yoshi m'avait dit que je pouvais rester chez moi aujourd'hui, qu'il me donnait un... "jour de congé". Je ne comprenais pas trop ce que ça voulait dire, je voulais aller travailler moi... Mais bon, je devais obéir à mon patron alors je restais chez moi aujourd'hui. Bref, je me concentrai à nouveau sur mon compagnon qui me regardait d'un air désolé.

"J’aimerais bien mais c’est pas possible, Süße, dis-il en dégageant ma frange de devant mes yeux. "J’vais essayer de faire vite pour rentrer tôt."

J'hochai la tête une fois, à contrecœur. Je n'avais pas le choix, de toute façon. Sur le départ, il m'embrassa avant de quitter l'appartement pour aller à la maison... "rentrer tôt", je voulais bien, mais ça voulait dire quoi ? Je regardai donc l'horloge du salon, avant de me souvenir que je ne savais pas lire l'heure. Qu'elle cruche. Oh ! Si je demandais à Meyer de m'apprendre à lire l'heure, en rentrant ? C'était une bonne idée ça. Contente, je sautillais vers le canapé avant de bondir dessus et m'asseoir en tailleur. Je récupérai la télécommande, appuyai au hasard sur un bouton pour l'allumer et cherchai une chaîne allemande. On avait plein de chaînes à la télévision. Alors, pour apprendre à parler allemand, je faisais ça. Les émissions allemandes étaient vraiment bizarre... J'apprenais davantage grâce aux dessins animés pour enfants. Si je savais lire, je pourrais mieux comprendre grâce aux sous titre mais bon, tant pis.

Je restai collée devant l'écran pendant presque tout l'après-midi. Je ne savais pas trop quand Meyer allait rentrer. Toutes les émissions pour enfants étaient terminées. J'éteignis donc la télévision pour me rouler en boule sur le canapé et faire une petite sieste. Je fis un rêve bizarre, dans lequel je tuais à nouveau Nikolaus. Au moment de l'achever d'un coup de katana dans le cœur, je remarquai qu'en réalité, il s'agissait de Meyer et que mon Katana s'était transformé en barre de fer. Je me réveillai en sursaut, la tête dans le brouillard. Mon bandeau était tout de travers, je le remis en place avant de me lever. Meyer n'était toujours pas rentré, il faisait encore clair dehors. Je m'installai au milieu de salon pour faire quelques étirements et enchaînements. Quelques minutes plus tard, j'entendis quelqu'un monter les marches, dans le couloir, puis la porte s'ouvrit. Meyer était de retour. Il semblait essoufflé. Très inquiète, je le regardai. Il s'était encore attiré des ennuis ? Il s'approcha rapidement de moi pour m'embrasser. Trop surprise, je ne pus même pas réagir et le laissai faire.


"Pardon, Süße… J’ai voulu dormir avant de reprendre le volant et j’ai pas vu l’heure passer."

Oh... C'était juste ça. Rassurée, je me blottis dans ses bras pour le réconforter. Ce n'était pas grave et je préférai savoir qu'il s'était bien reposé avant de conduire.

"C'est pas grave Schatzy. J'vais te faire une tisane"

Je le poussai doucement vers le canapé pour bien lui faire comprendre d'aller se détendre pendant que je lui préparai sa tisane aux fruits rouges. Pendant que l'eau bouillait, je me dirigeai vers la salle de bain pour récupérer une bassine et la remplir d'eau froide. Avec cette chaleur, ça allait lui faire du bien et l'eau froide ça soulageait de la douleur. J'ajoutai du bicarbonate de soude et quelques gouttes d'huile essentiel à la lavande. Je lui avais demandé d'acheter ça lors de nos dernières courses justement pour ça. Je pris une serviette et la bassine pour retourner dans le salon. Je déposai la bassine devant lui pour qu'il puisse y tremper les pieds. Entre-temps, j'allais récupérer sa tisane pour la lui donner. Je passai ensuite dans son dos pour lui retirer son T-shirt et lui masser les épaules.

"Chéri... Tu m'apprends à lire l'heure ? A chaque fois je regarde la montre mais j'comprends vraiment rien ! Je sais juste que quand les aiguilles elles sont en haut, beh il faut manger. Quand elles sont en bas à droite, faut manger. Quand elles sont en bas à gauche, faut manger."

Je me penchai en avant pour aller l'embrasser sur la joue. Je passai ensuite devant pour m'accroupir et poser son pied gauche sur ma cuisse pour lui masser la plante des pieds. Je ferais l'autre plus tard et j'alternerais avec les deux, pour que le bain puisse bien agir.
 
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyMer 29 Aoû - 12:34
Constantine Meyer
Visiblement rassurée, elle me serra contre elle.

- C'est pas grave Schatzy. J'vais te faire une tisane.

Elle m’emmena vers le canapé et me poussa doucement pour m’obliger à m’asseoir. Pour le coup, les deux heures de sieste m’avaient un peu revigoré. Mais je n’étais pas contre encore un peu de repos. Pendant ce temps, Sofia s’affairait dans la cuisine. Puis elle s’éloigna dans la salle de bain. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle préparait, jusqu’à ce que je la vois revenir avec une bassine. J’entendis l’eau du robinet couler dedans. La demoiselle me rejoignit avec la bassine qu’elle plaça devant moi pour que je trempe les pieds dedans. Bonne idée ça. Par contre, je ne m’attendais pas à ce que l’eau soit si froide ! Pendant quelques secondes, je ne sentis plus mes orteils. L’eau sentait bon la lavande. Ce devaient être les huiles essentielles que Sofia m’avait demandé d’acheter lors des dernières courses. Après m’avoir donné la tasse remplie de tisane – aux fruits rouges d’après le parfum – elle vint m’enlever le tee-shirt pour me masser les épaules. J’en avais bien besoin. Je me sentais tellement tendu que je devais être aussi raide qu’un rocher.

- Chéri... Tu m'apprends à lire l'heure ? demanda Sofia après un instant de silence total. A chaque fois, je regarde la montre mais j'comprends vraiment rien !

C’était effectivement une bonne idée. J’ignorais qu’elle ne savait pas lire l’heure. A chaque fois que je partais au travail, je lui indiquais quand j’allais revenir, sans prendre conscience qu’en fait, elle n’avait aucune idée de ce que ça signifiait. J’aurais dû y penser, comme au fait qu’elle ne savait ni lire ni écrire.

- Je sais juste que quand les aiguilles, elles sont en haut, beh il faut manger. Quand elles sont en bas à droite, faut manger. Quand elles sont en bas à gauche, faut manger.

Je me mis à rire. Sofia et la nourriture : une grande histoire d’amour. J’eus droit à un baiser sur la joue puis elle quitta l’arrière du canapé pour venir s’agenouiller devant moi et commencer à masser un de mes pieds. Ça me rappelait notre week-end aux sources chaudes.

- Tu veux que je t’explique maintenant ? m’enquis-je en la regardant faire.

Elle hocha la tête. J’ouvris la bouche, la refermai. Comment enseigner ça simplement ? Je ne me sentais pas l’âme d’un pédagogue mais jusqu’à maintenant, Sofia avait toujours compris ce que je lui apprenais, que ce soit pour la cuisine, le ménage, le rangement, les courses, etc. Elle se dispersait rapidement mais quand il s’agissait d’écouter sur le moment, elle était très concentrée. Au début, je voulus lui montrer l’horloge accrochée au mur derrière elle, au-dessus de la télévision. Mais il fallait qu’elle se torde le cou pour la voir et ce n’était pas très pratique. Alors je décrochai ma montre de mon poignet et la lui mis devant les yeux.


- Tu vois les douze numéros ?

Elle regarda attentivement et hocha encore une fois la tête.

- Ce sont les heures. Et chaque petit trait correspond à une minute. Mais aussi à une seconde. Euh...

J’hésitai, ne sachant pas trop par où commencer.

- La petite aiguille correspond aux heures, la grande indique les minutes et l’autre qui bouge tout le temps compte les secondes. Là, par exemple, il est sept heures et quinze minutes… du soir, précisai-je. Dans une heure, y a soixante minutes. Pour qu’il s’écoule une heure, la grande aiguille va faire tout le tour du cadrant, tandis que la petite s’arrêtera sur chaque numéro.

Je ne savais pas si j’étais assez clair. Sofia ne disait rien. Je poursuivis.

- Il y a vingt-quatre heures dans une journée complète. Ça veut dire que la petite aiguille va faire deux fois le tour du cadran parce qu’il n’y a que douze numéros. Parce que douze plus douze, ça fait vingt quatre.

J’eus soudain un doute.

- Tu sais compter ?

Peut-être valait-il mieux attaquer par là avant d’apprendre à lire l’heure.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyMer 29 Aoû - 16:25
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"Euh...Dix dix...dix ?"

Auf Wiedersehen, Nikolaus
J'étais trop contente de voir que Meyer profitait de ce moment rien qu'à nous. J'aimais beaucoup prendre soin de lui, lui montrer à chaque instant que je lui étais totalement dévouée, follement amoureuse de lui, qu'il était tout pour moi. C'était mon rôle, en tant que compagne, d'être toujours présente pour lui et rendre sa vie meilleure. Lorsque je lui expliquai comment je lisais l'heure - à ma façon - il se mit à rire. Je me pinçai aussitôt les lèvres pour retenir de rire moi aussi. N'empêche, ma façon de lire l'heure était plutôt efficace, ça m'aidait à savoir le plus important : Quand manger. D'un autre coté, si je savais lire l'heure, je pourrais enfin comprendre quand Meyer allait rentrer du travail et ça m'éviterait de devoir attendre son retour aussi impatiemment.

"Tu veux que je t’explique maintenant ?" Demanda-t-il.

J'hochai une fois la tête, vivement, contente de sa proposition. Il ouvrit là bouche mais ne dit rien. Il devait chercher une façon simple pour m'expliquer les choses. Quand on m'expliquait un truc, il fallait que ce soit simple, sinon je pouvais vite m'ennuyer et décrocher. Surtout que ma capacité de concentration n'était pas mon point fort, il allait devoir faire attention ! Il décrocha sa montre, attachée au poignet, pour me la mettre devant les yeux. Je n'avais pas terminée le massage, je ne pouvais pas le rejoindre tout de suite sur le canapé.


"Tu vois les douze numéros ?"

Euh... Je regardai la montre. Ca devait être les trucs écrits autour, là. J'hochai donc la tête une fois.

"Ce sont les heures. Et chaque petit trait correspond à une minute. Mais aussi à une seconde. Euh..."

Comment ça, les "petits traits" ? Concentrée, je m'approchai un peu de la montre pour mieux regarder. Il y avait, en effet, des grands traits et, entre, des plus petits. J'hochai une nouvelle fois la tête. Il poursuivit sont explication en me parlant des trois aiguilles, des minutes, des heures... Je penchai la tête sur le coté. Ca devenait compliqué, d'un coup. Il fallait soixante minutes pour faire une heure... Ah...Et la petite elle s'arrêtait, l'autre allait super vite et une autre bougeait moins vite ? Il marqua une pause. C'était trop difficile pour mon cerveau d'idiote. Il enchaîna. Vingt-quatre heures pour faire un jour. Donc...Euh... La petite aiguille elle devait faire un tour pour... Je soupirai discrètement du nez, commençant à ma désintéresser de toutes ses explications pour me concentrer à nouveau sur son massage. Ca m'avait un peu saoulé du coup je préférai oublier tout ça.

"Tu sais compter ?"

Je relevai le regard vers lui. Compter ? Je reposai son pied dans la bassine avant de grimper sur lui, à califourchon. Je ne savais pas trop en réalité, si j'étais capable ou non de compter. Enfin, on m'avait appris le strict minimum pour que je puisse compter mes cibles, mais à par ça... Je tendis mon poing sous le nez de Meyer et me mis à compter sur mes doigts.

"Alors... Un...Deux...Trois... J'enchaînai ainsi Et dix ! Annonçai-je fièrement, avant de reprendre...Moins confiante Hum... Dix un, dix deux, dix trois, dix quatre... Jusqu'à arriver à l'étape suivante... Dix neuf et... hum... Dix Dix ?"

Je penchais la tête d'un coté, sous son regard ahuri. Bah quoi ? J'avais tout faux ? Je soufflai doucement, finalement découragée. J'étais vraiment trop bête pour apprendre ça, de toute façon... J'aurais pas du lui demander, je ne voulais pas qu'il sache que j'étais bête à ce point. Je récupérai la tisane de sa main pour boire une gorgée avant de la reposer à coté, sur l'accoudoir du canapé. Je glissai ensuite mes mains sur son torse pour le griffer doucement sur les flancs. Ne pouvant y résister, j'allai l'embrasser avec passion. Je m'en fichais de pas savoir compter, car de toute façon on ne pouvais pas chiffrer à quel point j'aimais cet homme.
 
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyJeu 30 Aoû - 15:04
Constantine Meyer
Elle leva un regard intrigué vers moi. Puis elle reposa mon pied dans la bassine et grimpa sur mes cuisses. Là, elle tendit le poing sous mon nez et commença à compter sur ses doigts. Jusqu’à dix, ça allait. Après…

- Dix-un, dix-deux, dix-trois, dix-quatre…

Je grimaçai légèrement. Elle continua ainsi, arriva à dix-neuf. Et elle hésita.

- Dix dix ? fit-elle peu convaincue.

Was ? Ça n’allait pas du tout ça. Mon regard stupéfait la découragea complètement, et elle souffla doucement, déçue. Bon… il faudrait vraiment que je revois quelques bases avec elle… si elle en avait envie. Car, pour le moment, elle semblait avoir abandonné l’idée d’apprendre quoi que ce soit de plus. A la place, elle attrapa ma tasse de tisane pour en boire une gorgée. Puis elle glissa ses mains sur mes épaules, ma poitrine et mon ventre, et vint m’embrasser vivement. Ça me plaisait aussi comme idée. Je lui rendis son baiser en la serrant contre moi. Encore une fois, je dus prendre sur moi pour ne pas céder à la tentation d’aller plus loin tant qu’elle ne m’en donnait pas l’autorisation. Ça devenait de moins en moins supportable mais je ne pouvais rien y faire. Je comprenais son traumatisme et je devais le respecter. Alors je gardai mes mains à leur place, jointes dans le dos de Sofia, pour ne pas les laisser se balader là où ça pouvait lui rappeler de très mauvais souvenirs. Dans un soupir de frustration, j’allai l’embrasser dans le cou, restai un moment ainsi, la bouche collée contre sa peau tiède, les yeux fermés. Quelques minutes s’écoulèrent dans le calme le plus total. Nous entendions vaguement les bruits de la rue en bas, ainsi que le ronronnement du frigo dans la cuisine.


- Eh…

J’ouvris les yeux et me penchai un peu à l’arrière pour regarder ma compagne.

- Tu veux qu’on aille promener un peu avant de manger ?

Elle accepta, contente. De toute façon, il n’y aurait rien à préparer, nous pourrions finir le repas de midi. Sofia se leva, remit son bandeau devant ses yeux. Après avoir terminé la tisane, j’attrapai la serviette qu’elle avait amené, me séchai les pieds et me rhabillai. Sur le coup, j’hésitai à mettre une tenue de sport pour me défouler un peu au parc avec la demoiselle. Mais j’étais trop épuisé pour ça. Je restai donc comme j’étais et nous sortîmes de l’appartement. Une fois dehors, je laissai Sofia partir devant en sautillant sur le trottoir. Je dus l’attraper par le col de sa robe avant de marcher sur le premier passage piéton. Je n’aimais pas la voir traverser seule. Elle était tellement imprudente qu’elle pouvait se faire renverser à tout moment. Nous arrivâmes bientôt au parc. Comme d’habitude, Sofia s’élança vers le premier arbre venu et grimpa dedans. Avec le feuillage bien fourni, je ne la voyais plus du tout. Du coup, elle pouvait jouer à m’espionner en passant d’arbre en arbre sans que je sache où elle se trouvait exactement. Cette fois, au lieu de m’asseoir sur mon banc habituel, je restai debout et fis quelques pas pour me dégourdir les jambes.
En fouillant dans ma poche à la recherche d’une cigarette, je sentis la clé usb au bout de mes doigts. Un léger picotement au cœur me surprit. Je ne savais pas pourquoi je réagissais ainsi. Il s’agissait du meurtre de mon père, l’homme qui avait fait de ma vie un enfer, qui voulait m’interner en asile psychiatrique, et qui avait été prêt à m’exécuter pour récupérer l’héritage de ma mère. Pourquoi me sentais-je si mal en pensant à la façon dont Sofia s’y était prise pour le tuer ? Peut-être parce que justement, c’était elle la meurtrière. Nous n’avions pas eu le choix, Kenichi avait pris les décisions. Si je m’y étais opposé, nous aurions encore eu des problèmes. Mais là, plus j’y pensais, plus je me demandais si j’avais vraiment envie de voir cette vidéo. J’aurais préféré qu’il se fasse tuer par quelqu’un d’autre. Troublé, je délaissai la clé usb et saisis une cigarette. Après l’avoir allumée, j’observai le parc peu fréquenté. Un couple promenait leur chien, des enfants jouaient dans l’aire de jeu et une vielle dame donnait à manger aux pigeons. Sofia, elle, était introuvable, bien cachée dans les arbres. Pas une branche ne remuait.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyJeu 30 Aoû - 23:18
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Auf Wiedersehen, Nikolaus
Le calme. L'obscurité. Juste lui et moi, bercés par le silence. Je l'entendis soupirer, le même soupire que je faisais quand je voulais quelque chose mais que je ne pouvais pas l'avoir. Depuis notre week-end aux sources chaudes, je savais qu'il avait de plus en plus de mal à se contenir. C'était un homme, après tout, il avait envie et ça se voyait. Mais moi, je ne me sentais toujours pas prête... Et s'il allait voir ailleurs, à cause de moi ? Non... Constantine ne me ferait jamais ça. Et Meyer... ? J'en savais rien. J'allais devoir faire un effort de mon coté pour le laisser... se soulager. Il laissa ses mains croisées dans le bas de mon dos avant de m'embrasser le cou. Il laissa son visage contre ma peau, des minutes durant. Tout était calme. Mes oreilles l’affût, j'entendis les voitures passer dans la ruelle en bas. Le frigo qui vrombissait, le "tic-tac" de l'horloge, la respiration de Meyer, tous les sons semblaient amplifiés.  

"Eh…"

J'ouvris doucement les yeux. Il se pencha en arrière pour me regarder.Je penchai la tête sur le coté pour l'écouter.

"Tu veux qu’on aille promener un peu avant de manger ?"

C'était une bonne idée, ça. J'hochai la tête une fois avant de me lever pour remettre mon bandeau sur mes yeux. Meyer se sécha les pieds. J'en profitai pour aller vider la bassine dans la baignoire et le rejoindre à l'entrée. J'enfilai mes cuissardes, remis mes bas en place et le suivis dehors. Arrivés dans la ruelle, je regardai un instant mon compagnon pour voir s'il me laissait partir devant. Il ne dit rien, du coup je sautillais pour me dégourdir un peu les jambes. Mise à part le meurtre de Nikolaus, je n'avais rien fait d'autre comme exercice. Nous n'étions pas retourné à l'arène samedi dernier pour minimiser les risques de blessure pouvant compromettre ma mission. Ca me faisait donc du bien de pouvoir courir un peu. Prête à m'élancer sur le passage piéton, je sentis Meyer m'attraper par le col de ma robe pour me retenir. Je n'avais pas vu la voiture qui arrivait. J'attendis donc sagement à coté de lui avant de pouvoir traverser ensemble.  Arrivés au parc, je courus aussitôt vers le premier arbre. Je pouvais toujours y grimper aussi facilement grâce aux griffes de mes gants. Je parvins, sans aucune difficulté, à me cacher dans l'épais feuillage de l'arbre. C'était trop rigolo de voir Meyer me chercher sans qu'il puisse me voir.

Je le regardai un instant, pour voir ce qu'il faisait. Il se contenta de marcher sous l'arbre tout en récupérant une cigarette dans sa poche. Il semblait un peu perturbé, l'espace d'un instant avant d'allumer sa clope. Je n'aimais pas du tout le voir fumer, cette chose allait le tuer et moi je devais le regarder se suicider à petit feu. Ca me rongeait de l'intérieur, je ne voulais plus le voir faire ça. Ce soir, j'allais devoir lui en parler. En attendant, j'observai également le parc, tapis dans mon arbre. Il y avait un couple qui promenait un chien, des gosses qui jouaient dans le parc. Je grimaçais en les voyant. Puis je vis une vieille qui donnait à bouffer à des pigeons. Lentement, en prenant soin de ne pas faire bouger les branches, je m'avançai d'arbres en arbres pour m'approcher de ces derniers. Il y en avait un bon paquet, tous posés à terre. Du bout des doigts, je grattai la branche sur laquelle je reposais avant de me ratatiner complètement. J'attendis le bon moment avant de me servir de mes jambes pour me propulser vers le bas et fondre comme une flèche sur les oiseaux. Je parvins à en attraper un juste avant son envole, bien coincé dans mes griffes. Dans mon élan, je vis un rouler-bouler au sol. Un coup de crocs bien placé pour lui rompre le cou, ma proie mourut aussitôt. Toute contente, sous le regard médusé de la vieille, j'approchai de Meyer avec le pigeon en main pour aller le lui montrer.  Derrière, j'entendis la vieille râler, mais je l'ignorai.


"Dis, on pourra regarder la vidéo ce soir ? On le faisait toujours avant avec Roy, avant d'aller au dodo"
 
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptySam 1 Sep - 18:00
Constantine Meyer
Je terminai tranquillement ma cigarette, l’écrasai par terre et la jetai dans la poubelle la plus proche. J’esquissais un pas pour aller m’asseoir sur le banc quand j’entendis le feuillage remuer non loin. Là, je vis Sofia surgir et se jeter au milieu des pigeons, telle une bête sauvage sur ses proies. La mamie qui leur donnait à manger poussa un cri de surprise. Sans se soucier de qui que ce soit, ma compagne rompit le cou du volatile qu’elle avait attrapé. Et ce, d’un simple coup de crocs. Fière d’elle, elle me rejoignit pour me montrer son butin. Derrière elle, la vieille dame ronchonnait. D’ailleurs, elle me disait quelque chose… Oui ! Nous l’avions croisée le lendemain de notre rencontre, à savoir un an auparavant, lorsque j’avais emmené Sofia se promener ici. Cette vieille rabougrie s’était fait voler son sac par un jeune délinquant. Voulant l’aider, j’avais envoyé Sofia arrêter le voleur et la vieille dame n’avait rien trouvé de mieux à faire que réprimander la demoiselle à cause de sa réaction violente. Je ne me rappelais plus des insultes gratinées que je lui avais servi à ce moment-là. En tout cas, c’était vraiment culotté de sa part. Grâce à nous, elle avait pu récupérer son sac et nous n’avions même pas eu droit à un remerciement.

- Dis, on pourra regarder la vidéo ce soir ? demanda soudain Sofia. On le faisait toujours avant avec Roy, avant d'aller au dodo.

Mon cœur rata un battement. Là, elle me prenait de court. On aurait dit qu’il s’agissait d’un banal film à regarder en amoureux… Ce n’était pas si simple !

« J’te comprends pas, dit Meyer désemparé. Ce type méritait juste de crever. »

Oui mais pas de la main même de Sofia.

« Pourquoi ? On s’en fiche que ce soit elle ou quelqu’un d’autre. »

Je le croyais aussi, au début. Mais ça me laissait une sensation étrange, comme si, en assassinant mon père, elle m’avait atteint aussi. Évidemment, ce n’était pas du tout logique puisque je le reniais depuis toujours. Peut-être devais-je oublier et accepter de voir cette vidéo pour en finir avec tout ça. Perdu dans mes pensées, je mis un moment à répondre.

- Euh…

Automatiquement, mes doigts effleurèrent l’extérieur de la poche dans laquelle reposait la clé usb.

- On verra, dis-je avant de me détourner. Viens.

Je tendis la main, elle la prit et me suivit. Nous fîmes le tour du parc en marchant puis nous rentrâmes à l’appartement. Affamée, Sofia dévora son repas avant même que j’ai commencé le mien. Une fois repu, je l’aidai à faire la vaisselle. Il fallait que je m’occupe, que je pense à autre chose avant d’attaquer le vif du sujet. Je ne me sentais pas vraiment prêt à voir mon père mourir de la main de ma compagne.

« Arrête un peu ! s’énerva Meyer. J’suis sûr que c’est rien. »

Je priais pour qu’il ait raison. C’est donc après avoir terminé de ranger la vaisselle que j’allumai la télévision. Apparemment contente, Sofia sauta sur le canapé pendant que j’insérais la clé à l’arrière de l'écran. Elle me donna la télécommande, je fis les manipulations nécessaires. La vidéo commença, dans une des rues de Togi. Un cul de sac. Je ne savais pas qui tenait la caméra. Pas ma compagne puisque je la vis descendre un immeuble à la hâte en sautant de balcon en balcon, vêtue d’une cape noire cachant son visage. Le soleil était en train de se coucher. A cette heure-ci, je devais être dans l’avion, plus très loin de Berlin. Sofia avait donc accueilli mon père dès son arrivée. Arrivée près du sol, la demoiselle sauta sur un type qui devait faire partie des hommes de main de Nikolaus. Ils étaient nombreux mais pas autant que ceux de Kenichi. Que faisaient-ils ici ? Assistaient-ils à tous les meurtres organisés afin d’être certains que le travail était accompli ? Ou cette fois-là demeurait-elle une exception ? J’aperçus aussi Lyne qui paraissait complètement perdue. Sofia neutralisa un autre homme en lui coupant la jambe avec son katana. Elle s’occupa des quatre autres, manquant de se faire tirer dessus une fois. La Sofia qui se trouvait à côté de moi sur le canapé commentait ce qu’il se passait, surexcitée. Mon père regardait la scène, ahuri. Quand Sofia porta son attention sur lui et s’approcha en faisant traîner la lame de son sabre derrière elle, il recula de quelques pas maladroits.

- T'es qui bordel ? s’écria-t-il effrayé. Attends, j'ai plein d'argent ! Je peu t…
- Comment tu veux mourir, Nikolaus ?
coupa-t-elle d’un ton menaçant.
- De quoi tu parles ? Recule, sale monstre !

Il recula jusqu’à ce que le mur l’arrête. Il était piégé, la jeune femme n’avait plus qu’à l’achever. Vive comme l’éclair, elle lui trancha la gorge. Je pensais que ça me ferait quelque chose. Mais en fait, je me sentais plutôt satisfait. Je devais vraiment être complètement fou pour approuver l’assassinat de mon propre père.

« Ouais… mais c’est à cause de lui qu’t’es taré. »

Je ne répondis pas, concentré sur la vidéo. Nikolaus s’effondra en se tenant la gorge, tentant vainement de colmater la blessure. Sofia essuya sa lame sur son costume tout neuf. Puis elle s’accroupit devant lui. Il se passa quelques secondes durant lesquels elle ne bougea pas. Elle semblait lui parler. Mais le micro de la caméra ne captait rien du tout. Elle se redressa enfin et le regarda mourir. Malgré la qualité plutôt médiocre de la vidéo, je voyais très bien l’expression de peur mêlée de haine sur le visage de mon paternel. Ma mère l’avait-elle regardé de la même façon quand il l’avait laissée mourir ? Un peu confus, je ne quittai pas la télévision des yeux. Je voulais savoir comment ça se terminait, même si, à mon avis, c’était déjà fini. Pourtant, il se passa encore quelque chose. Posant la pointe de son katana sur la poitrine de Nikolaus, Sofia appuya dessus, enfonçant la lame lentement sous les râles d’agonie de sa victime. Il mourut, la bouche ouverte en travers.
La vidéo se coupa, laissant l’écran de la télévision redevenir noir. Je restai un moment sans rien dire, la main posée sur la télécommande. Ma compagne avait l’air très contente d’elle. Pour ma part, je me sentais un peu déçu. Mais c’était de ma faute, je ne lui avais donné aucune directive sur la façon de tuer mon père. Au fond de moi, j’aurais voulu que ce soit rapide. Mais je souhaitais aussi qu’il paye pour ce qu’il avait fait, pour tous les torts causés à ma mère également. Tant pis… D’un geste las, j’éteignis la télévision. Puis je serrai Sofia dans mes bras.


- Gut, dis-je simplement, à voix basse.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyDim 2 Sep - 22:22
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Auf Wiedersehen, Nikolaus
Mon pigeon crevé dans ma main, je regardai Meyer en attendant sa réponse. Je l'avais visiblement pris de court, en voyant sa tête, il semblait surpris par ma demande. Je m'approchai un peu, inquiète, j'eus soudain très peur d'avoir dit ou fait une grosse bêtise. Ca faisait longtemps que Meyer ne m'avait pas gueulé dessus car j'en faisais une. J'agrippai timidement la manche de son T-shirt pour essayer de le faire sortir de ses pensées.

" Euh…"

Je vis sa main frotter sa poche. Je retirai aussitôt la mienne et je reculai d'un pas.

"On verra. Viens."

Il se détourna et me tendit la main. Je fis immédiatement un petit bond en avant pour aller l'attraper. Il me promena encore un peu, le temps de faire un tour du parc avant de rentrer à la maison. J'avais tellement faim que mon estomac grognait, Meyer l'avait surement remarqué. Une fois à la maison, je posai mon pigeon sur la petite table à l'entrée avant de me déchausser. Je m'installai ensuite à table pendant que mon compagnon réchauffait le dîner.  Lorsqu'il remplit les assiette, il ne me fallut que quelques minutes pour tout manger. Lui n'avait même pas commencé. Je patientai quand même, le temps pour lui de manger aussi, avant de débarrasser la table pour aller faire la vaisselle. Je pensais qu'il allait se détendre, comme toujours, mais au lieu de ça, il me rejoignit pour m'aider. Il ne semblait pas dans son assiette. Il devait encore hésiter pour savoir s'il devait ou non regarder la vidéo. Je ne savais pas pourquoi ça le mettait dans un état pareil... C'était juste un meurtre, rien de bien horrible à regarder. En plus c'était le meurtre d'un gros connard, raison de plus pour regarder.

Une fois la cuisine propre, je vis Meyer aller allumer la télévision, la clé USB en main. Toute contente, je me précipitai vers la canapé pour sauter dessus et m'asseoir en tailleur, excitée comme une puce à l'idée de revoir la mort d'une de mes cibles. Je me penchai légèrement en avant pour vérifier ce que mon homme faisait derrière la télé. J'ignorai qu'il fallait mettre ce truc ici. Je le laissai faire quelques réglages avec la commande puis il s'installa à coté de moi tandis que la vidéo démarrait. L'angle était parfait, on voyait tout d'ici. Je ne savais pas qu'il y avait autant de mafieux présent, c'était la première fois qu'ils venaient... C'était bizarre, normalement ils ne faisaient pas ça. Bref, la chasse commençait, on me voyait descendre du balcon à la hâte. J'allais passer à l'attaque.


"J'ai vu que Lyne était dans la merde alors j'suis vite descendue pour aller la protéger ! R'garde ! Je pointai l'écran du doigt en tremblant d’excitation. Le Katana dans l'épaule, il est foutu lui."

On me voyait bien sauter sur le type pour le mettre à terre. Effet de surprise garantie, ça m'avait permis d'enchaîner rapidement. Je mimai ensuite le coup de Katana porté à la jambe de l'autre.

"La jambe tranchée net, waw ! T"'as vu ça ? J'ai demandé à Lyn en plus de tous les ramener dans un cul de sac comme ça personne pouvait fuir. S'ils voulaient se barrer ils devaient passer par moi. Et t'as vu j'ai tuée personne sauf Nikolaus, regarde, r'garde bien !"

D'instinct, mes bras tremblaient, tout comme mes jambes, pour me remémorer la scène. Puis vint finalement la mort de Nikolaus. Meyer ne m'avait pas dit comment le tuer, alors je l'avais fait de manière plutôt classique. Ma respiration était haletante, j'en tremblais encore. La vidéo se coupa ensuite. Je glissai un regard vers Meyer, qui semblait pensif, lui, avant de d'éteindre la télévision d'un geste las. Il me serra ensuite dans ses bras. Intriguée, je répondis à son câlin en le serrant à mon tour, mais...

"Gut" Dit-il simplement.

Sa réaction était déroutante. Je ne savais pas quoi penser. Est-ce que j'avais bien agis ? Est-ce qu'il regrettait de voir mourir son père ? Je n'aimais pas du tout cette sensation... A quoi bon aller tuer si ça ne faisait pas plaisir à Meyer de me voir travailler ? J'espérais voir le même sourire fier que m'accordait Roy quand il regardait les vidéos. Encore une fois, j'avais tord... Encore une fois, je voulais comparer Roy à Meyer. Silencieuse, je grimpai à nouveau sur lui pour l'embrasser avec douceur. Je reculai ensuite le visage pour le regarder, serrant mes cuisses autour de sa taille. J'approchai mes lèvres de son oreille pour la mordiller, avant d'embrasser son cou à plusieurs reprises.


"Ramènes-moi dans notre chambre..." Susurrai-je à son oreille.

Je sentis ses mains passer sous mes aisselles pour me soulever. Je serrai davantage mes jambes autour de sa taille puis il se dirigea vers la chambre pour me déposer délicatement sur le lit. Je ne savais pas vraiment si j'étais prête ou non... C'était davantage pour lui, il avait visiblement besoin de se changer les idées. Je lui fis alors comprendre qu'il pouvait aller plus loin s'il le voulait.
 
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus EmptyLun 3 Sep - 14:10
Constantine Meyer
Elle grimpa sur mes cuisses et m’embrassa. Sans savoir pourquoi, je trouvai ce baiser réconfortant. J’en profitai donc au maximum, m’imprégnai de la chaleur de son souffle et de son corps, de la douceur de ses lèvres et de sa peau. Des frissons me parcoururent la nuque quand elle vint me mordiller l’oreille et déposer d’autres baisers dans mon cou. Il fallait qu’elle arrête avant qu’il me vienne l’envie d’aller plus loin. Quoi que… c’était déjà un peu t...

- Ramènes-moi dans notre chambre… murmura-t-elle.

Q… quoi ? Vraiment ? Surpris, je mis un moment à réagir. Doucement, je la soulevai et me mis debout. Elle s’accrocha à moi en croisant les jambes autour de ma taille, les bras serrés sur ma nuque. J’avais presque oublié à quel point elle ne pesait rien. Pourtant, elle mangeait beaucoup. Bon, elle se dépensait aussi pas mal… Un peu tremblant, je répondis donc à sa demande en l’emmenant dans la chambre plongée dans l’ombre. Je la déposai sur le lit, m’allongeai près d’elle, sans oser la toucher. Mais elle se blottit dans mes bras, passant une jambe par dessus ma hanche pour se serrer davantage contre moi, augmentant mon envie d’elle mais également le doute quant à ses réelles pensées.


- T… tu dois pas te forcer pour moi, dis-je indécis, limite inquiet face à sa réaction inattendue.

Cependant, elle prit mon visage dans ses mains et m’embrassa comme si c’était la dernière fois. Envahi d’une bouffée de chaleur, je répondis à son baiser, d’abord timidement puis plus vivement, avant de lui retirer son bandeau. Petit à petit, nous nous déshabillâmes, sans cesser de nous embrasser. Maintenant qu’elle me donnait l’autorisation, j’avais du mal à calmer mes ardeurs. J’espérais vraiment qu’elle n’allait pas bloquer en pensant à ce mauvais souvenir chez Kenichi. Je voulais qu’elle sache que c’était moi, là, avec elle. Et personne d’autre. La chambre n’était pas complètement plongée dans le noir. Même s’il faisait presque nuit dehors, je voyais bien son visage et son joli corps dont je ne me lasserais jamais. Elle pouvait me voir aussi, constater à quel point je l’aimais toujours aussi fort, quoi qu’il nous arrive ces derniers temps. Elle était ma Sofia, mon amour, ma moitié. Alors, quand je la sentis prête, je la regardai dans les yeux, caressant sa pommette du bout du pouce.


- Je t’aime.

J’eus droit à un beau sourire.
C’était comme si nous faisons l’amour pour la première fois. Une sensation étrange mais vraiment agréable, comme si chacun redécouvrait l’autre. Je n’oublierais pas cette nuit. Elle marquait pour nous un nouveau moment fort de notre relation, resserrait le lien qui nous unissait, me faisait prendre conscience que j’aimais Sofia plus que tout et refusais de la perdre. Je ne voyais plus ma vie sans elle, ne voulais pas la voir mourir avant moi. Je voulais la rendre heureuse à mes côtés, tout faire pour lui offrir une vie meilleure. Je n’étais pas parfait, loin de là, et rien ne serait jamais parfait. Tant que je pouvais toujours voir Sofia sourire, c’était tout ce qui comptait.

[FIN]
Contenu sponsorisé
Profil : MP : Email :
Auf Wiedersehen, Nikolaus Empty
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» St.Nikolaus, Die Metzger ist da

Maître ou Neko ? :: Hors-rp :: Rp terminés
Sauter vers: