|
v
|
v

Partagez
Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Wie der Vater, so der Sohn ?

Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptySam 10 Mar - 20:44
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Wie der Vater, so der Sohn ?
J'entendis les oiseaux chanter dehors et la lumière pénétrait timidement dans la chambre. Je poussai un faible râle, me réveillant lentement. J'avais dormi torse nu, j'étais dans les bras de Meyer. Je pensais me réveiller plus tôt, mais, cette fois ci, je n'étais pas vraiment d'humeur à me lever à l'aube. Je me levai finalement, le bandeau déjà sur les yeux, en laissant Meyer dormir, encore. Je me dirigeai aussitôt vers la salle de bain pour y faire ma toilette avant d'aller flemmarder devant la télévision. Ca faisait déjà deux semaines depuis la crise de Meyer, ma blessure avait guérit depuis, mais ma cicatrice restait tout de même très sensible. Nous avions retrouvé notre routine, cet événement n'avait pas vraiment affecté notre relation, voir pas du tout, même. Mais plus les jours passaient, plus je me sentais irritable, je ne savais pas vraiment pourquoi, mais une chose était sûre : J'avais soif de combats. En fait, je ne m'étais plus battue depuis notre sortie au bar, autrement dit plusieurs mois. Je zappai les chaînes une à une sans vraiment réfléchir, avant de m'arrêter sur un anime japonais. Je posai la télécommande à coté avant d'entourer mes genoux avec mes bras. Je me relevai rapidement pour aller chercher un verre de lait et des biscuits pour retourner manger devant la télévision. Je ne comprenais pas grand chose à ce que je voyais à l'écran, la plupart des animes japonais étaient bizarres, de toute façon. Je terminai rapidement mon petit déjeuné avant de poser le verre vide sur la table. Je levai le yeux pour regarder l'horloge du salon. Je ne savais pas vraiment lire l'heure, mais je pouvais me repérer comme ça. La petite aiguille était à l'horizontal et pointait vers la gauche, Meyer n'allait pas tarder à se lever.

Soudain, une scène dans l'anime capta mon attention. C'était une scène de combat, plutôt réaliste et vraiment bien faite. Assez, du moins, pour me faire remuer nerveusement pour suivre l'action. Puis je me levai, pour réaliser quelques enchaînements dans le vide, pour, petit à petit, m'entraîner. Je ne regardai plus la télévision, je me contentai de frapper dans le vide, aussi fort que je pouvais. Je fis ensuite quelques étirements, avant de me placer sur les mains, la tête en bas, pour faire des pompes en poirier.  A cet instant, j'entendis Meyer se réveiller dans la chambre. Il en sorti, torse nu et en baillant, en me regardant faire mes pompes un instant. Je le voyais à l'envers, et comme il me regardait, je m'arrêtai pour le regarder aussi. Je me redressai en silence pour aller lui dire bonjour. Après un rapide câlin, il partit en direction de la cuisine pour préparer son petit déjeuné. En y repensant, j'avais oublié de le lu préparer, comme je le faisais toujours. Je m'installai avec lui à table pendant qu'il mangeait, même si, pour ma part, j'avais déjà pris mon petit déjeuné. J'aimais tout simplement être avec lui le matin, même si je restai silencieuse . Étonné de voir que je ne l'avais pas réveillé pour faire la promenade, il m'en proposa tout de même une, malgré l'heure avancée de la matinée. J'acceptai d'un hochement de tête, puis il alla se préparer pour sortir.  

Une fois dehors, je marchai toujours silencieusement à coté de lui, jusqu'à notre arrivé au parc. Comme d'habitude, Meyer s'installa sur le banc et me laissa seule, pensant que j'allais courir et grimper sur les arbres, comme je le faisais toujours. Mais ce matin, je n'avais pas envie, je me contentai de rester dans l'herbe pour y faire quelques enchaînements. Il termina sa cigarette, puis se leva, voyant que je n'allais rien faire de plus. Il allait bientôt être l'heure de manger, Meyer me proposa de nous arrêter chez Yoshikazu. J'acceptai, contente à l'idée de le revoir, enfin. Quelques minutes de marches plus tard, son stand était visible. Il y avait quelques clients déjà, les affaires marchaient toujours pour lui. Heureusement, il restait de la place pour Meyer et moi. A notre arrivée, il nous salua d'un franc sourire en nous invitant à prendre place. Il s'occupa de ses clients, mais nous consacra tout de même du temps, en nous demandant des nouvelles. Meyer lui répondit qu'il n'y avait pas grand chose de nouveau, mise à part la faire qu'on envisageait de me trouver du travail. J'eu un léger pincement chaud au cœur en remarquant qu'il n'avait pas oublié. Je n'avais pas abandonné cette idée, mais c'était vraiment difficile comme nous ne savions pas du tout ce que j'étais capable de faire. Mais l'essentiel était qu'il essayait, pour moi. J'avais vraiment de la chance d'avoir quelqu'un comme lui à me cotés. Il se souciait toujours de mon bien être, il faisait tout pour que je sois heureuse. Délicatement, je posai ma tête contre son épaule en serrant son bras contre ma poitrine. Intéressé, Yoshikazu se tourna avec nos brochettes et les déposa devant nous. Comme toujours, les miennes étaient cadeaux !


"Vraiment, Sofia cherche un travail ?" demanda-t-il d'un air curieux "C'est assez inattendu, mais je suis vraiment content de l'apprendre. Je suis fier de toi ma grande ! Vous savez quoi ? J'suis en train de m'agrandir, j'ai acheté un petit local qu'on est en train d'aménager. Je voulais chercher une serveuse, alors pourquoi pas Sofia ? Mignonne comme elle est, elle va pouvoir attirer plein de client !" termina-t-il dans un petit rire

J'écarquillai légèrement les yeux, plutôt surprise. Encore une fois, Yoshikazu me venait en aide, je pouvais toujours compter sur lui même quand je ne demandais rien. Sans attendre, je grimpai sur le comptoir pour sauter dans ses bras, entourant mes jambes autour de sa taille, pour le serrer fort contre moi et l'inonder de merci. J'étais si contente! Je ne connaissais pas du tout le métier de serveuse, mais je pouvais compter sur Meyer pour m'apprendre à la maison. Il en avait parlé un jour, avec Akira, des serveuses et de leur gros seins où on y buvait de la bière. Ca tombait bien, on avait les deux ! Une poitrine et de la bière à la maison. J'avais tellement hâte de commencer ! Je tournai la tête vers Meyer, un sourire radieux aux lèvres


"Meyer ! Meyer !! On pourra s'entraîner à la maison dit !? Je vais faire comme tu as dis avec Akira, je serais une bonne serveuse, vous allez voir !"

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyDim 11 Mar - 17:31
Constantine Meyer
Deux semaines s’étaient écoulées depuis ma dernière crise. Je me disais à chaque fois que plus elles étaient espacées dans le temps, plus le résultat demeurait catastrophique. J’avais bien failli tuer Sofia, la massacrer de la même manière qu’Ikko et perdre encore une partie de mon humanité. Je ne savais pas comment j’avais réussi à prendre le dessus sur Meyer mais cela me confortait dans l’idée qu’il me restait assez de force pour le combattre. Malheureusement, j’avais agi trop tard et Sofia en avait subi les conséquences. Même si elle considérait cet événement comme un accident, je m’en voulais toujours autant de l’avoir attaquée. Même si elle avait désobéi en me rejoignant au lieu de rester dans la voiture, tout était de ma faute. J’aurais dû lui expliquer, la mettre en garde. Seulement… Meyer était déjà bien trop présent dans mon esprit pour me permettre d’attendre une seconde de plus. Je me rassurais par le fait qu’au moins, j’avais tenté d’éviter le pire en voulant m’éloigner, que je n’avais pas exactement fait la même erreur qu’avec Ikko. Et en même temps, je me disais que, quoi que je fasse, c’était peine perdue étant donné que, finalement, Sofia avait manqué la mort de peu.
En tout cas, bien que cette histoire continue de me trotter dans la tête, aucun de nous deux ne semblait enclin à en parler à nouveau. Peut-être était-ce mieux ainsi. Sofia avait quasiment guéri et nous avions repris une vie normale. Enfin… De son côté, je discernais une certaine tension et devinais qu’elle se sentait cruellement en manque de combats. Pour ma part, le travail me fatiguait et je me demandais parfois si je n’allais pas changer d’orientation. Pourtant, c’était le seul emploi qui me dispensait de côtoyer trop d’êtres vivants. Évidemment, je croisais tous les jours les collègues du Centre Funéraire. Mais je n’étais pas obligé de leur parler, sauf s’il y en avait vraiment besoin à propos du boulot. D’ailleurs, ça faisait maintenant presque deux ans que je vivais à Togi, donc que je travaillais ici, et je me rendais compte que je n’avais jamais échangé un mot hors travail avec le moindre de mes collègues. La secrétaire avait décidément trop peur de moi après m’avoir vu jeter ma pelle contre un mur près duquel elle se trouvait. Les employés de bureaux osaient à peine me regarder, le gardien grommelait dans sa barbe quand il me voyait fumer alors que je jetais toujours les mégots à la poubelle. Seuls la maîtresse de cérémonie et mon patron me disaient bonjour mais à mon avis, c’était par simple courtoisie.


« C’est ça de passer pour l’asocial de service, » justifiait Meyer.

Meyer… Bien sûr, il était toujours là. Il avait refait son apparition dès notre retour à la maison, comme s’il attendait de retrouver la routine quotidienne pour poursuivre lui aussi sa petite vie de fardeau. Il me semblait qu’il faisait beaucoup moins le malin depuis le soir de la crise. Peut-être avait-il honte ou peur de savoir que, désormais, je pouvais me battre et un tant soit peu reprendre le dessus quand il me contrôlait. Si ça se trouvait, je gagnerais sur sa volonté au fil du temps et il finirait par disparaître un jour.


« T’as de l’espoir... » ricana-t-il.

Die Hoffnung stirbt zuletzt (Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir).


« Pour combien de temps ? »

Assez longtemps pour me débarrasser de toi, Arsh (connard).
Bref.


- Sofia ?

La tête dans les vapes, je tâtonnai le matelas à côté de moi, réalisai que la demoiselle était déjà levée, même un samedi. Parfois, il lui arrivait de vouloir rester plus longtemps au lit mais en règle générale, elle était toujours réveillée très tôt. Pourtant, même si c’était une habitude depuis qu’elle vivait à la maison, je ressentais une espèce d’angoisse, une peur panique à l’idée qu’elle soit partie sans rien me dire. Je savais qu’elle était attachée à moi, qu’elle ne me trahirait pas en hommage à Roy. Néanmoins, depuis la dernière crise, je ne pouvais m’empêcher de m’imaginer qu’elle voulait peut-être se trouver ailleurs. Puis après les quelques minutes dont j’avais besoin pour sortir complètement de mon sommeil, la honte me submergeait parce mes pensées allaient à l’encontre de la loyauté de Sofia et que c’était totalement irrespectueux. Alors, dans un soupir, je me levais et constatais à chaque fois que la jeune femme m’attendait toujours sagement dans le canapé ou au milieu du salon en train de faire des mouvements de combat. Aujourd’hui, je la retrouvai la tête en bas, en train de faire des pompes en poirier. Mon regard croisa le sien et, aussitôt, elle se remit d’aplomb pour venir me dire bonjour. Une grattouille sur sa tête et je me rendis dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner. Il n’était pas préparé par Sofia mais j’y fis à peine attention. De toute façon, rien ne l’obligeait à être aussi serviable avec moi.
Une fois la dernière goutte de café avalée et la vaisselle déposée dans l’évier, je regardai l’heure et demandai à Sofia si elle voulait aller promener. Elle ne m’avait pas réveillé à six heures pour quémander sa promenade et je ne savais pas vraiment quoi faire de ma matinée. Un peu d’air frais nous ferait le plus grand bien. J’allai donc m’habiller et nous nous retrouvâmes dehors. Les rues étaient encore un peu humides à cause des dernières pluies mais il faisait bon. Le soleil brillait, on pouvait dire que le printemps commençait bien. Sofia et moi restâmes silencieux jusqu’à l’arrivée au parc puis je la laissai se défouler en la gardant à l’œil, assis sur mon banc habituel en fumant ma cigarette et naviguant sur mon téléphone portable. Quand midi approcha, je proposai à la demoiselle de nous rendre chez Yoshikazu. Elle accepta, contente de revoir le cuisinier, et gambada jusqu’au stand d’un pas léger. Il y avait pas mal de clients mais il nous restait de la place, et Yoshikazu prit le temps de discuter avec nous, s’enquérir des nouvelles. Je lui parlai du fait que nous cherchions un travail pour Sofia.


- Vraiment, Sofia cherche un travail ? s’étonna-t-il en déposant nos brochettes devant nous. C'est assez inattendu, mais je suis vraiment content de l'apprendre. Je suis fier de toi ma grande !

Ils échangèrent un sourire.

- Vous savez quoi ? J'suis en train de m'agrandir, j'ai acheté un petit local qu'on est en train d'aménager.

C’était une bonne chose pour lui ça. Au moins, les affaires fonctionnaient bien.

- Je voulais chercher une serveuse, alors pourquoi pas Sofia ? Mignonne comme elle est, elle va pouvoir attirer plein de clients !

Apparemment ravie, elle grimpa sur le comptoir et sauta dans ses bras. J’eus un sourire en coin. Si ça lui faisait plaisir et que ça pouvait lui faire oublier un peu sa soif des combats, alors pourquoi pas.

- Meyer ! Meyer ! On pourra s'entraîner à la maison, dis ? demanda Sofia surexcitée. Je vais faire comme tu as dis avec Akira, je serai une bonne serveuse, vous allez voir !

Je faillis m’étouffer avec le morceau de viande que je venais de mettre en bouche. Secouant un doigt autoritaire devant son nez tout en plaquant mon autre main sur ma bouche en toussant, mon esprit matérialisa immédiatement ses paroles et je crus défaillir.

- Non, tu fais pas ça ! répondis-je en après avoir retrouvé mon souffle. L’Oktoberfest, c’est un cas particulier.

Je vis un sourire hilare s’étaler sur le visage de Yoshikazu qui savait visiblement de quoi je voulais parler.

- On s’entraînera à la maison si tu veux mais oublie ça, c’est pas correct. J’te l’ai dit, c’est… vulgaire.

Le cuisinier hocha la tête, d’accord avec moi, et promit lui aussi de l’aider à être une bonne serveuse quand elle commencerait à travailler chez lui. J’étais content. Au moins, nous n’avions plus à chercher. Je remerciai donc Yoshikazu. Il me tiendrait au courant pour l’avancement des travaux au local. Je voulus proposer mon aide mais il refusa car il avait déjà assez de main d’œuvre. Pour me remercier de ma bonne volonté, il nous offrit une énorme brochette chacun.
Après le déjeuner, Sofia et moi traînâmes encore un peu dehors. Sur le chemin du retour à l’appartement, je vis des affiches de films sur les murs et demandai à Sofia si ça lui disait d’aller au cinéma. Cela faisait des années que je n’avais pas été au ciné. Curieuse, elle hocha la tête et me suivit en direction du cinéma le plus proche. Une dizaine de films étaient présentés. Il ne fallut pas longtemps à Sofia pour repérer l’affiche qui représentait plusieurs types en train de combattre les uns contre les autres. Je nous payai donc deux places et entrâmes dans une des salles. Nous arrivions pile à temps pour la fin des publicités. C’était la première fois que Sofia allait au cinéma. J’avais un peu peur qu’elle soit intenable mais elle resta sage durant toute la séance. Bon… il me fallut la retenir plusieurs fois de se lever pour enchaîner les mêmes mouvements que les acteurs mais dans l’ensemble, c’était plutôt amusant. Vers la fin du film, mon téléphone portable se mit à vibrer dans ma poche. Je le retirai discrètement pour regarder qui m’appelait un samedi après-midi, et vis avec surprise le numéro du gardien du Centre Funéraire. Mon patron m’avait conseillé de l’enregistrer même si, en théorie, je n’aurais pas à l’utiliser très souvent. N’ayant pas envie de répondre tout de suite, je rangeai le téléphone et attendis d’être dehors pour écouter le message qu’il m’avait laissé. Il parlait d’un type qui me cherchait et qui connaissait mon nom, mais qui n’avait pas voulu lui donner le sien. N’ayant rien pu faire pour se rendre utile, le gardien lui avait simplement dit que s’il voulait me revoir, ce serait lundi au cimetière. Très reconnaissant envers le vieil homme qui avait eu la bonne conscience de ne pas donner d’adresse, j’effaçai le message et chassai cette histoire de mes pensées.
Sofia et moi regagnâmes l’appartement en fin d’après-midi. Elle ne cessait de me raconter les scènes du film en refaisant les mouvements de combat. Elle avait l’air tellement heureuse… Un sourire en coin, je levai la main devant mon visage pour contrer un de ses coups de pied lancés au hasard, trop captivée par la scène de fin qu’elle me rejouait à la perfection. Confuse, elle s’excusa mais je lui ébouriffai les cheveux en riant, bien trop enjoué pour la réprimander. Nous rentrâmes à l’appartement. En attendant l’heure de dîner, j’aidai Sofia à s’entraîner pour le métier de serveuse. Elle se débrouillait plutôt bien mais à mon avis, elle avait besoin de quelques conseils de la part de Yoshikazu. Vers vingt heures, nous commençâmes à préparer à manger. Et c’est là qu’on frappa à la porte d’entrée. Qui pouvait bien venir nous voir à cette heure-ci ? Intrigué, je laissai Sofia finir d’éplucher les pommes de terre en pensant qu’il ne pouvait s’agir que du voisin du dessous. Mais en ouvrant la porte, je pus constater que je m’étais trompé et surtout, que je me trouvais en face de la personne que j’aurais voulu ne plus jamais revoir de ma vie.


- Guten tag, Sohn…

Un seau d’eau glacée en pleine figure ne m’aurait même pas fait réagir. Comment ce sale type osait-il débarquer ici alors que je m’étais justement réfugié à Togi pour ne plus avoir affaire à lui ? Presque aussi grand que moi, Nikolaus Meyer était ce qu’on pouvait appeler mon portrait craché, avec vingt ans de plus et des cheveux bruns coiffés en brosse. Et aussi une paire de lunettes devant le regard vicieux du salaud qui faisait toujours tout pour obtenir ce qu’il voulait.

- Eh bien, tu ne nous fais pas entrer ? demanda-t-il en allemand d’une voix faussement aimable.

Accrochée à son bras, une femme me regardait avec un air niais. Elle était petite, blonde et pas très habillée. Elle avait l’air d’avoir à peine trente ans...


« Il s’est déjà trouvé une pute à Togi ou quoi ? »

Je n’en savais rien mais elle n’inspirait pas plus de confiance que lui. Comme je ne disais rien, trop choqué par cette venue si soudaine, Sofia sembla s’inquiéter et elle me rejoignit, l’économe dans une main et une patate dans l’autre. Nikolaus baissa les yeux sur elle et pendant un instant, je vis dans son regard une intense curiosité mêlée de dégoût, avant qu’il ne détourne les yeux pour les reporter sur moi. Je retrouvai enfin l’usage de la parole.

- Qu’est-ce tu fous là ? m’enquis-je sans pouvoir m’empêcher d’être agressif. T’es pas censé gérer ta boîte à Berlin ?

Il haussa les épaules avec un air triste qui ne lui allait vraiment pas.

- Si… j’ai dû quitter mon poste un petit moment pour venir te retrouver.
- Pour me rappeler que j’suis un moins que rien ? Merci j’connais la chanson. Tu peux repartir !


Je m’apprêtais à fermer la porte mais il posa sa main dessus pour m’arrêter.

- J’ai une mauvaise nouvelle.

Je fronçai les sourcils.

- Et tu t’es senti obligé de venir me le dire en face ?

Le seul fait de voir mon enfoiré de père debout devant moi suffisait à me mettre en rogne. Toujours de cette voix mielleuse qui me donnait envie de vomir, il me demanda encore une fois s’il pouvait entrer. Ne voulant pas attirer l’attention des voisins, je finis par accepter à contrecœur et nous nous retrouvâmes dans le salon.

- J’te propose pas à boire… grommelai-je en croisant les bras pour éviter de lui en coller une.

Observant les alentours d’un regard intéressé, il soupira et dit :


- Tu pourrais être plus avenant après tout ce que…
- J’t’arrête tout d’suite, t’as rien fait du tout pour moi,
coupai-je en colère.

Si ça continuait, j’allais encore faire une crise à cause de cet abruti.


- Alors fous-moi la paix et dégage d’ici ! ordonnai-je en lui tournant le dos.
- Constantine…
- M’appelle pas comme ça espèce de connard !
m’écriai-je en me retournant pour pointer mon doigt sur sa poitrine.

Surprise, sa compagne le lâcha et recula de quelques pas. Lui aussi dut reculer puisque j’avançais avec la furieuse envie de le tabasser.


- Tu f’rais mieux de retourner à Berlin maintenant ou j’te jure que tu repars pas dans le même état qu’à ton arrivée, menaçai-je en tremblant de haine. Et c’est qui elle ? Ta fille cachée, ta pute ou…
- Ta mère est morte.


Dernière édition par Constantine Meyer le Lun 12 Mar - 18:54, édité 1 fois
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyLun 12 Mar - 12:46
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Wie der Vater, so der Sohn ?
Laisser les gens boire de la bière entre mes seins, c'était vulgaire... Mais oui, quelle idiote ! J'avais oubliée, Meyer me l'avait déjà dit une fois. Toujours accrochée à Yoshikazu qui semblait beaucoup s'amuser, je regardai le doigt de Meyer s'agiter sous mon nez. J'hochai une fois la tête pour lui faire comprendre que, cette fois ci, j'avais bien compris. Au moins, il était d'accord pour que je travaille avec Yoshi' et il allait même m'aider à la maison. C'était largement suffisant. Contente, je rejoignis ma place pour terminer sagement mes brochettes en laissant les deux hommes discuter. Serviable, Meyer proposa à Yoshi' de venir l'aider pour les travaux, mais il refusa, il avait déjà les ouvriers nécessaires et allait, de toute façon, le prévenir quand ça sera terminé. Un client à coté de nous avait entièrement suivi la scène et me regarda. Je croisai son regard et penchai la tête, curieuse. Qu'est-ce qu'il me voulait ? Il me sourit et me donna sa dernière brochette. Sans réfléchir je la récupérai pour la gober en le remerciant. Toujours être polie ! Il se leva après avoir payé et salua tout le monde, annonçant à Yoshi' que si je travaillais vraiment pour lui, il allait venir tous les jours. C'était gentil de sa part, en tout cas. Pour remercier Meyer de lui avoir proposé son aide, Yoshi' nous donna à chacun une grosse brochette. J'étais gâtée aujourd'hui ! Elle subit le même sort que les autres et finit rapidement dans mon ventre. Après avoir terminés, nous décidâmes de traîner un peu en ville pour profiter du retour des beaux jours. J'adorais vraiment le printemps, enfin je préférais ça à l'hiver, pour moi l'automne était ma saison préférée.

Sur le chemin du retour, Meyer remarqua des dessins collés au mur. Je n'y avais pas prêtée attention, je ne savais même pas lire ce qu'il y avait écrit dessus. Il me proposa d'aller au cinéma. J'acceptai aussitôt, même si je n'avais aucune idée de comment ça allait être. Je suivis Meyer qui nous conduisîmes au cinéma, il y avait beaucoup d'affiches et c'était difficile de choisir. Mais une attira rapidement mon attention, une que je pouvais comprendre du premier coup d'oeil : C'était des gens en train de se battre. Je la montrai aussitôt à Meyer qui paya les places. Nous nous installâmes sur les fauteuils, il n'y avait pas beaucoup de mondes dans la salle. C'était impressionnant, l'écran était complètement géant et en plus on était dans le noir, je n'avais pas mal aux yeux ! J'adorais le cinéma, c'était mieux que la télévision à la maison. Je m'agitai parfois sur le siège en regardant les scènes de combats, les images étaient si grandes que je pouvais voir chaque détails des mouvements. Les combattants étaient vraiment doués et j'avais drôlement envie de me battre contre eux. Meyer dût me retenir à plusieurs reprises pour m'empêcher de me lever. J'avais à peine remarqué le téléphone de Meyer vibrer, mais heureusement il n'y prêta pas attention et profita du reste de la séance avec moi. Je retirai mes cuissardes pour m'installer plus confortablement contre Meyer, me blottissant contre lui, comme à la maison. La scène finale approcha, c'était un combat en un contre un, le héro du film contre son ennemi. C'était impressionnant, j'avais du mal à tenir en place.

Une fois le film terminé, j'enfilai à nouveau mes cuissardes pour sortir avec Meyer, qui écouta le message laissé sur son téléphone. Je rejouai encore et encore la scène du combat final, alors que nous étions en train de regagner l'appartement. Mais, sans faire attention, mon pied parti droit vers le visage de Meyer, trop prise dans l'action. Heureusement, il parvint à placer sa main pour éviter de prendre le coup. Je me confondis aussitôt en excuses, par peur d'être réprimandée. Meyer et moi avions beau être devenu très proche, je m'interdisais toujours d'être irrespectueuse ou désobéissante envers lui. Quoi qu'il pensait, je devais lui rester soumise, entièrement. Heureusement, il se contenta d'ébouriffer mes cheveux en riant. Soulagée de voir qu'il ne m'en voulait pas, je me calmai un peu pour continuer notre route vers l'appartement. Une fois arrivés, et en attendant l'heure du dîner, Meyer et moi passâmes du temps à m'entraîner pour mon futur travail. C'était pas facile, il fallait donc retenir les commandes des clients... Si je savais écrire, ça aurait été plus simple. Tant pis, je devrais faire avec. Yoshikazu sera là pour m'aider, de toute façon. Nous préparâmes ensuite le dîner. Meyer me laissa éplucher les pommes de terres pendant qu'il allait voir qui sonnait à la porte.    

Remarquant qu'il ne revenait pas, je préférai aller vérifier que tout allait bien. La porte étai ouverte, il y avait un vieux type à lunettes un peu moche qui ressemblait beaucoup à Meyer. Je grimaçai un instant, avant de remarquer la femme accrochée à son bras. Elle semblait beaucoup plus jeune et lui et était habillée comme les filles que Roy ramenait à la maison. Des putes. C'était une pute, alors ? Je dévisageai un instant Meyer, me demandant bien pourquoi il y avait une pute et un vieux monsieur chez nous, à la porte. Mais il semblait en colère, son visage était dur. Le vieil homme me regarda un instant, la femme aussi. Aussitôt, je m'inclinai pour les saluer. Même s'ils n'étaient pas des personnes fréquentables, je devais rester à ma place. Quand Meyer reprit parole, c'était en allemand, et le vieux monsieur lui répondit dans la même langue. Je ne pouvais pas tout comprendre, mais il était évident que leur présence n'était pas désirée. Il voulut même leur claquer la porte au nez, mais le vieil homme la bloqua avec sa main. J'empoignai mon économe plus fermement, prête à lui sauter dessus pour l'enfoncer dans son œil s'il se montrait menaçant. Mais...curieusement, celui qui paraissait dangereux, là, c'était Meyer. Je ne voulais plus le voir comme ça, j'avais peur... L'homme à lunettes semblait seulement vouloir discuter, le ton de sa voix semblait doux et pas menaçant du tout. Je ne compris pas la situation, j'étais un peu perdue.  

Les deux finirent par rentrer, Meyer ferma doucement la porte derrière eux. J'essayai de me faire discrète, ne sachant plus où me mettre. Je ne savais qui pas étaient ces gens, ni ce qu'ils voulaient. Dans le doute, je devais rester une petite hybride docile et soumise. Je déglutis, pendant que la blonde s'approchait de moi, Meyer et l'inconnu se gueulaient encore dessus. Je parvint à entendre un "Constantine". Meyer n'aimait pas qu'on l'appelait ainsi, et je parvins aussi à comprendre une insulte. Je n'aimais pas du tout cette situation, je ne voulais plus de problème, je voulais juste profiter d'une vie normale avec Meyer. Mais là, plus le temps passait, plus je le sentais en colère, prêt à faire une crise, encore une fois. Je sentis une main se poser sur ma tête. Je relevai la tête pour voir le visage de la pute qui me souriait bizarrement. Elle me parlait à voix basse, comme si elle essayait de me rassurer.


"Waw... Alors t'es une hybride, toi ? C'est la première fois que j'en vois une !" Demanda-t-elle en triturant mon oreille "N'aie pas peur, hein ? On est pas venu ici pour vous faire du mal."

J'hochai simplement la tête une fois, restant toujours silencieuse. Elle approcha sa main de mon collier pour regarder le nom indiqué dessus. Je ne prêtai plus attention à la blonde, du moment qu'elle ne le retirait pas, je me fichais pas mal qu'elle me touchait. Si c'était vraiment la première fois qu'elle venait à Togi, c'était normal qu'elle soit étonnée. La situation entre les deux hommes semblait toujours aussi tendue. Je restai bien à l'écart, ne voulant pas plus désobéir à Meyer, comme je l'avais fait quand il m'avait demandé de rester dans la voiture, le jour de sa crise. Puis soudain, le vieil homme sembla annoncer la mort de la mère de Meyer. Alors, ça voulait dire que ce type, c'était son père ? Ca expliquait pourquoi il était autant en colère,
mais ça ne me disait toujours pas ce que je devais faire... La petite blonde semblait tout aussi effrayée que moi, puisqu'elle resta à mes cotés sans s'approcher d'eux.

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyLun 12 Mar - 21:58
Constantine Meyer
Je me figeai. Mais cela ne dura qu’un instant. Je me détendis juste un peu et dis, plus calmement :

- Elle a enfin compris qu’elle devait pas rester avec un sale type comme toi.

Il secoua négativement la tête, visiblement agacé.

- Elle avait une tumeur au cerveau.

Je fronçai les sourcils.

- Ça t’arrangeait bien, au moins c’était une bonne raison de t’en débarrasser, répliquai-je avec dédain.

J’étais quasiment certain qu’il trompait ma mère depuis longtemps avec la blonde qui se trouvait à deux pas de moi. Au moins, il n’aurait pas de problème concernant son mariage. Ladite blonde s’était d’ailleurs approchée de Sofia et je l’entendis lui parler dans un japonais parfait. Soi-disant, mon père et elle ne venaient pas pour nous faire du mal. Bien sûr…


- J’parie que t’as rien fait pour l’aider, elle non plus ? m’enquis-je à l’adresse de mon paternel.
- La tumeur a été découverte trop tard, justifia-t-il.

Je n’en croyais pas un mot. Le connaissant, je l’imaginais très bien ignorer les plaintes de ma mère en prétextant qu’elle exagérait. Là, un étrange sourire se dessina sur ses lèvres et il reprit.


- Tu sais ce qu’elle a dit avant de mourir ?

Pourquoi ? Pourquoi tenait-il vraiment à venir me parler de ma mère ici et maintenant ? Elle qui l’avait toujours suivi comme un chien, elle qui ne savait que ragoter toute la journée, profiter de l’argent de mon père, m’ignorer totalement et regretter sa vie ? Qu’allait-il m’annoncer ? Qu’elle aurait voulu me voir une dernière fois, m’embrasser et me demander pardon ? Des conneries !

- Elle a dit qu’elle avait l’impression de devenir folle. Elle m’a supplié de tout arrêter parce qu’elle ne pouvait plus supporter l’idée de devenir comme toi.

Je serrai les poings, de moins en moins patient.

- Qu’est-ce que tu veux dire ? demandai-je en tremblant de rage.
- Les principaux symptômes d’une tumeur au cerveau sont les changements de la personnalité, de la pensée, de l’humeur et du comportement, expliqua-t-il d’un ton condescendant qui me fit monter encore plus en tension. Tu te doutes bien qu’elle devait s’imaginer tout un tas de choses quand on sait ce que tu es devenu.

Mon cœur rata un battement. Il le faisait exprès. Il cherchait vraiment à me faire sortir de mes gonds. Pas cette fois. J’avais assez fait de dégâts avec Sofia quinze jours auparavant, il ne fallait surtout pas que je replonge.

- Donc tu comprends sûrement à quel point…
- Sors de chez moi,
l’interrompis-je.

C’était le seul moyen de ne pas exploser. S’il disparaissait de ma vue, je réussirais peut-être à me calmer.


- Pas si vite, mon fils, protesta-t-il toujours aussi calmement.

Il fouilla dans une des poches de sa veste et me tendit une enveloppe.


- Je dois t’avouer que je ne comprends pas vraiment pourquoi elle a voulu te léguer ça… Mais bon, c’est à toi.

Je regardai à peine l’enveloppe.

- J’en veux pas, répondis-je bien décidé à ne garder aucun souvenir de ma mère.

Il soupira et baissa le bras.


- Tu sais… je n’ai pas fait toutes ces heures d’avion par plaisir de te revoir.

Ça, je le savais très bien.

- Mais je me suis dit que ce serait peut-être la dernière fois que je te verrais vivant.

Ça ressemblait beaucoup à une menace...

- Si j'étais toi, je ferais quelques examens, on ne sait jamais.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyMer 14 Mar - 12:34
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Wie der Vater, so der Sohn ?
Je regardai Meyer se figer un instant, pensant qu'apprendre la mort de sa mère venait de la choquer. Mais après quelques secondes, il reprit parole, sur un ton plus calme et sans aucune tristesse. Je ne pouvais pas vraiment dire que je savais ce que ça faisait, je n'avais plus aucun souvenir de la mienne. Il ne me restait plus que Yoshikazu, qui n'était pas mon vrai père, mais s'il devait lui arriver quelque chose, ça me rendrait vraiment très triste. Meyer ne devait pas avoir de relation proche avec elle, ni avec son père en fait. Ils continuèrent leur échange, je ne parvins à comprendre que quelques mots, mais pas assez pour deviner la conversation. J'étais très douée pour apprendre des langues étrangères, je pouvais parler un peu le français et l'anglais, grâce à Roy et à la musique, mais pour l'allemand, c'était plus compliqué... En plus la langue n'était pas très jolie à écouter.  Le père poursuivit, je savais qu'il parlait de la mère de Meyer. Je compris le mot "folle", et "arrêter" aussi, et "comme toi". C'était vraiment horrible comme situation, j'étais complètement inutile et j'avais peur qu'à force de continuer à parler, Meyer allait de nouveau craquer. La blonde s'éloigna de moi pour regarder le salon, peut être qu'elle avait le même réflexe que moi quand elle entrait quelque part, et qu'elle cherchait toutes les issus ? Cependant, elle s'approcha de la photo de Roy et moi. Meyer l'avait gardée, quand Yoshi' était venu m'en faire cadeau. Il l'avait posé sur le buffet, à coté de la chaîne hi-fi. Elle récupéra le cadre entre ses mains puis me regarda. Elle devait surement se poser des questions, mais j'en avais vraiment rien à faire, du moment qu'elle ne cassait rien.  

Elle posa le cadre à sa place et s'approcha à nouveau. Elle lança un rapide regard vers le vieux Elle me réclama à boire, l'homme hocha la tête entre deux phrases pour faire comprendre qu'il voulait un verre lui aussi. Evidemment, la blonde savait que j'étais une esclave, elle n'avait pas mis les formes. Mais je m'exécutai tout de même, c'était normal pour moi, d'obéir aux humains. Et puis je me disais qu'une bière allemande, celle que j'avais offerte à noël, ferais du bien à Meyer. Je m'absentai un instant dans la cuisine juste après avoir entendu Meyer couper son père pour lui ordonner de sortir. Je me retournai un instant pour voir s'ils allaient s'en aller, si je devais seulement rapporter une bière à Meyer ou préparer trois boissons. Mais ils ne bougeaient pas, le vieux sortit même une enveloppe de sa poche. Trois boissons, dans ce cas. Nous avions toujours le plateau en argent que j'avais reçu de la boutique. J'allais pouvoir montrer à Meyer que j'étais une bonne serveuse ! Je préparai la bière pour lui, en la faisant mousser comme il me l'avait expliqué, puis je préparai deux verres de jus d'orange. Je récupérai des dessous de verre, très important, pour ne pas salir la table. Je posai le tout sur mon plateau et regagnai le salon. Ils continuaient de discuter, toujours en allemand, évidemment. Je posai les dessous de verre devant eux,
puis les boissons dessus. J'avais vraiment tout bien fait, là ! Meyer fut le seul à me remercier, mais son père m'ordonna d'approcha. Un ordre en allemand que je compris. Sans le faire attendre, j'approchai, mon plateau vide en main toujours.

Il me tendit l'enveloppe, tandis que sa main agrippait ma hanche pour m'approcher de lui. Je regardai l'enveloppe, curieuse, qu'il agitait. Il utilisait des mots simple en allemand que j'arrivais à comprendre. Je devais la prendre, pour la donner à Meyer plus tard. J'hochai une fois la tête, pour lui montrer que j'avais bien compris, avant de prendre l'enveloppe. Sa main glissa sous ma robe pour me claquer doucement les fesses. Je préférai ne pas relever, même si Meyer m'avait déjà expliqué que je pouvais me défendre si on me touchait. Mais je ne voulais qu'il explose de colère et saute à la gorge de son père. C'était un gros dégueulasse lui aussi. J’espérai seulement que Meyer n'ait rien remarqué. Mais le fourbe semblait l'avoir fait discrètement, il termina mon verre et retira sa main. Il se leva, sa blonde suivit aussitôt le mouvement. Ils se dirigèrent vers l'entrée. Le père se tourna une dernière fois vers Meyer pour lui dire quelque chose, puis ils sortirent. Meyer sortit aussitôt sur le balcon pour aller griller une cigarette. Je le laissai faire, sans le suivre, me disant qu'il allait se calmer tout seul, comme ça. En attendant, j'ouvris l'enveloppe pour regarder dedans. Il y avait un papier et une gourmette à l'intérieur. Je récupérai le bijou, posant le reste sur la table. Je la regardai un instant, avant de la fourrer dans la poche de ma robe. Je pris la bière de Meyer pour aller le rejoindre sur le balcon. Je posai la bière sur la petite table avant d'aller me blottir dans ses bras, caressant doucement son ventre.


"...J'ai terminé d'éplucher toutes les patates Meyer... On peut aller continuer de préparer le dîner.... si tu veux ?" Demandai-je timidement.

Je ne voulais pas évoquer cette visite, ni la mort de sa mère. Le mieux c'était d'ignorer, peut être... Au moins, je me disais que si je n'en parlais pas, je ne risquai pas de l'énerver davantage.

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyVen 16 Mar - 22:24
Constantine Meyer
Des examens ? Parce qu’il pensait que moi aussi je pouvais avoir une tumeur au cerveau ? J’allais très bien !

« Tu devrais l’écouter, on sait jamais, » prévint Meyer qui voulait mon plus grand malheur, sauf ma mort.

Je l’ignorai et conseillai vivement à mon père de s’occuper de ses affaires. Il ne me disait sûrement pas ça parce qu’il s’inquiétait pour moi alors je ne voyais pas pourquoi il gaspillait sa salive. L’autre blondasse parcourait le salon en scrutant les alentours et ça ne me plaisait pas du tout. Mais le pire, ce fut quand elle demanda quelque chose à boire à Sofia et que cette dernière s’exécuta. J’allais la réprimander puis me dis qu’elle faisait juste ce qu’on lui demandait. Il faudrait quand même que je lui parle quand Nikolaus et sa compagne seraient partis.


- Et donc tu es toujours fossoyeur, reprit mon géniteur comme si nous parlions de la pluie et du beau temps. Je vois que tu préfères toujours te traîner dans la boue plutôt que…
- Qu’est-ce que ça peut te foutre ?
l’interrompis-je irrité. J’m’en sors très bien comme ça !

Ce n’était pas vrai mais qu’importait. Je savais bien qu’il ne me croirait pas.

- Si t’es juste venu pour me pourrir, c’était pas la peine de gaspiller ton fric, ajoutai-je en voyant Sofia revenir avec trois verres sur un plateau.

Bon, puisqu’elle avait tout préparé, autant accepter la bière qu’elle me tendait. Je la remerciai mais ce ne fut pas le cas des deux autres. De plus en plus sur les nerfs, je posai ma boisson, incapable de l’apprécier en présence de ces deux idiots. Je me dirigeai donc vers la porte d’entrée que j’ouvris en grand. Cette fois, s’il refusait de partir, je ne garantissais pas de garder mon calme.


- Casse-toi, c’est la dernière fois, prévins-je.

Il termina son verre et vint vers moi, accompagné de sa blonde.


- Réfléchis bien à ce que je t’ai dit, me souffla-t-il avant de passer le pas de la porte.
- C’est ça… maugréai-je.

Enfin tranquilles, j’allai évacuer ma colère sur le balcon avec une bonne cigarette. A mon avis, ce n’était pas la dernière fois que je verrais Nikolaus. Je demeurais certain que ce crétin fini allait séjourner à Togi quelques temps, histoire de me pourrir un peu plus la vie. Je soupirai. Moi qui croyais passer à autre chose après la dernière crise, j’avais maintenant la rage contre mon père qui débarquait à l’improviste pour m’annoncer le décès d’une mère qui ne m’avait jamais aimé. Fatigué autant mentalement que physiquement, je terminai ma cigarette et regardai l’horizon sans plus penser à rien. J’entendis alors la porte du balcon s’ouvrir et, l’instant d’après, les bras de Sofia entourèrent mon ventre.


- J'ai terminé d'éplucher toutes les patates Meyer... annonça-t-elle timidement. On peut aller continuer de préparer le dîner… si tu veux ?

Je me retournai, me détendis complètement rien qu’à la vue de son visage. Elle avait un effet positif sur moi, c’était une bonne chose. Je pris la bière qu’elle m’avait amenée, en bus une gorgée.

- Oui, répondis-je simplement.

Un sourire en coin, je lui ébouriffai les cheveux. Le fait de parler à nouveau en japonais me soulageait grandement et me faisait presque oublier la visite que nous venions d’avoir. Mais quand je retournai à la cuisine, je vis, posée sur la table, l’enveloppe que mon père avait voulu me donner. Ce fourbe devait l’avoir refilé à Sofia pendant que j’avais le dos tourné. Elle était ouverte et un papier en dépassait. A contrecœur, je m’en emparai et lus son contenu. Je m’en doutais bien, il ne s’agissait que de mensonges à propos de regrets, bonnes paroles et autres conneries dans le genre. Et elle me disait adieu en me souhaitant du bonheur et la santé. Bien sûr… Irrité, je froissai la lettre avec l’enveloppe et les jetai à la poubelle. Puis je rejoignis Sofia pour terminer la préparation du repas. Ce dernier aurait pu se faire en silence, comme d’habitude. Mais cette fois, j’avais envie de penser à n’importe quoi sauf à Nikolaus. Alors je demandai à Sofia quelle scène du film que nous étions allés voir elle avait préféré. Enthousiaste, elle se lança dans des tas d’explications ponctuées de mouvements qui faillirent mettre la table sens dessus-dessous. Je la calmai rapidement mais elle me faisait tellement rire que j’avais moi-même du mal à me contenir. Nous débarrassâmes et j’indiquai à Sofia que j’allais prendre une douche pendant qu’elle ferait la vaisselle. Je m’attendais à ce qu’elle hoche la tête. Au lieu de ça, elle s’approcha en se triturant nerveusement les mains, comme si elle n’osait pas me dire quelque chose.


- Tu peux faire la vaisselle demain si tu veux, déclarai-je en pensant qu’elle n’avait peut-être pas envie de s’atteler à cette tâche tout de suite.

Mais elle resta silencieuse, n’osant pas me regarder.


- Meyer... hum... Tu... On peut prendre le bain ensemble, dis ?

Hein ?

« WAS ? »

C’était… inattendu. A tous les coups, elle avait vu ça dans un de ses dessins animés.

- Euh…

Elle leva vers moi un visage plein d’espoir et je ne pus résister malgré mon embarras. Il n’y avait rien de mal à prendre un bain ensemble… si ?

« Ça, c’est toi qui vois. »

- D’accord,
répondis-je tout de même pas très sûr de moi. J’vais… m’occuper de l’eau.

Et je m’éclipsai vers la salle de bain, le visage rouge. Je ne savais absolument pas pourquoi Sofia voulait qu’on prenne un bain ensemble. Peut-être avait-elle apprécié la fois où je lui avais lavé les cheveux chez Cathy… En attendant que la baignoire se remplisse, j’allai aider la jeune femme à faire la vaisselle. Elle était silencieuse mais elle avait l’air contente de ma réponse favorable. Du moment qu’elle était heureuse, c’était tout ce qui importait. Nous nous installâmes ensuite dans le canapé et je faillis oublier l’eau. Heureusement, la baignoire était encore loin de déborder mais il ne fallait pas trop remplir puisque le niveau monterait quand nous y serions. Je me déshabillai, pas forcément gêné par la présence de Sofia. Pour sa part, elle retira ses vêtements et son bandeau tellement vite qu’elle fut dans la baignoire avant moi. Je m’assis derrière elle, grimaçant à cause de l’eau trop chaude. Mais je m’y habituai très vite et plongeai mes mains dans l’eau pour en faire couler sur les épaules de Sofia.

- Tu veux que je te lave les cheveux ? demandai-je à tout hasard.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptySam 17 Mar - 21:03
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Wie der Vater, so der Sohn ?
C'était un vrai soulagement de les voir s'en aller. A priori, ils n'avaient pas l'air très méchant. Le père de Meyer semblait être plutôt calme, il avait gardé un sang froid assez impressionnant devant la colère de son fils. C'était comme s'il avait l'habitude.... Pas moi en tout cas, je n'aimais vraiment pas voir Meyer comme ça, il me faisait peur. Et je ne voulais pas avoir peur de lui. Mais c'était passé, je n'avais plus besoin d'y penser. Nous étions sur le balcon, pour profiter du calme un moment. On ne pouvait pas dire que l'air de Togi était spécialement pure, mais la fraîcheur de celle-ci était agréable. Il se tourna après avoir entendu ma question. Je le sentis se détendre, sa main venant ébouriffer mes cheveux comme il le faisait souvent. J'étais tellement soulagée de le voir à nouveau détendu... A vrai dire, depuis sa dernière crise, ça me faisait peur de le voir en colère, je ne savais pas comment gérer ce genre de situation. J'étais persuadé pouvoir être capable de le faire, mais c'était bien plus dur en réalité. C'était dur de devoir frapper Meyer, ou même de se défendre, sa force était colossale. Nous retournâmes dans le salon, où j'avais laissé l'enveloppe que m'avait donné le vieux. Meyer s'arrêta pour récupérer la lettre et la lire. Je préférai retourner dans la cuisine pour continuer le repas... Je commençai à avoir très faim et je voulais manger rapidement. Meyer me rejoignit peu de temps après, pour terminer la préparation du repas. Je ne pouvais pas dire que notre vie ensemble était banale, il se passait souvent des choses un peu folle... Comme la fois à la boutique, la tentative de suicide, la crise, la soirée à l'arène.... Mais toujours, nous étions capable de retrouver notre routine habituelle, comme ce soir.

A table, Meyer me demanda de lui raconter la scène du film que j'avais préféré. Je me lançai aussitôt dans une imitation de la scène de combat, je failli renverser la table et tout ce qu'il y avait dessus. Meyer riait aux éclats, je ne savais pas vraiment pourquoi, peut être que je jouais très mal ? En tout cas, il parvint à me calmer un peu, assez pour éviter une catastrophe en tout cas. Nous débarrassâmes une fois fini, et Meyer m'indiqua qu'il allait prendre une douche pendant que je ferais la vaisselle. Je m'approchai de lui, un peu nerveuse. J'avais dans l'idée de l'accompagner au bain, cette fois-ci, mais je ne savais pas trop comment le lui demander. J'avais vu ça à la télévision, dans un dessin animé où une fille et un garçon prenaient un bain ensemble, alors je voulais faire pareil avec Meyer. Il pensa d'ailleurs que je ne voulais pas faire la vaisselle et m'annonça que je pouvais la faire demain. Dans tous les cas, elle sera faite, je n'aimais pas la laisser traîner, c'était plus agréable de retrouver une cuisine propre le matin en se levant. Triturant nerveusement mes mains, je ravalai ma salive, les yeux rivés au sol, je décidai de me lancer, je n'allais pas rester muette toute la soirée, de toute façon...


"Meyer... hum... Tu... On peut prendre le bain ensemble, dis ?"

Il avait l'air surpris et ne savait pas quoi répondre, sur le coup. Je levai alors les yeux vers lui, en attendant sa réponse, pleine d'espoir. Quel soulagement ! Il accepta et s'éclipsa aussitôt vers la salle de bain pour faire couler l'eau. J'étais tellement contente que je me mis à sourire bêtement toute seule dans le salon. Je sautillais de joie avant de me diriger vers la cuisine pour faire la vaisselle. Meyer me rejoignit pour m'aider, j'aurais préféré qu'il se détende pendant que je m'en occupais, ça ne me dérangeait pas du tout de la faire seule, je savais qu'il n'aimait pas faire la vaisselle. Nous nous installâmes ensuite sur le canapé, pour patienter le temps que la baignoire ne se remplisse. Une fois dans la salle de bain, je retirai mes vêtements pour plonger doucement dans l'eau. Elle était très chaude, c'était agréable, j'adorais quand l'eau était comme ça. Meyer entra à son tour pour se placer derrière moi. Il me proposa de me laver les cheveux pendant qu'il faisait couler de l'eau sur mes épaules, j'hochai la tête une fois pour accepter. Il mouilla mes cheveux avant de les faire mousser avec du shampoing.  

Je le laissai faire, en fermant les yeux pour me détendre. C'était tellement agréable comme moment, je comprenais pourquoi les personnages du dessin animé semblaient si détendus. Il me rinça ensuite les cheveux et les essora. A cet instant, je regardai ma robe qui traînait par terre et me souvint qu'il y avait le bracelet dans la poche. Je me levai et me penchai en avant pour attraper du bout des doigts ma robe et la faire glisser vers moi. Je récupérai le bijou dans la poche avant de m'installer à nouveau dans la baignoire. Je me calai contre Meyer en me couchant contre son torse et lui montrai l'objet.


"Y'avait ça dans la lettre... Je l'ai récupérée, pardon... Je voulais te le montrer tout de suite mais...

Mais ça m'était un peu sorti de la tête quand je l'avais rejoint sur le balcon. Silencieux, il récupéra le bracelet et prit, avec délicatesse, mon poignet pour me le mettre autour. Je tendis mon bras pour admirer le bijou. D'ordinaire, je n'aimais pas vraiment en mettre, mais là c'était différent. Meyer m'expliqua qu'il y avait son nom gravé dessus avec l'alphabet latin. Je sourirai doucement, j'étais vraiment contente de l'avoir, ça voulait dire que je lui appartenais. C'était un peu comme mon collier où mon prénom était écrit, mais sauf que ça, c'était plus joli. Je me tournai doucement vers lui pour m'installer à califourchon sur ses cuises et passer mes bras autour de son cou. Je le regardai un instant, son visage me faisait un peu oublier mon manque de combat, et passer du temps, des moments comme ceux là, avec lui, me rendait moins nerveuse.

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyDim 18 Mar - 12:41
Constantine Meyer
Elle acquiesça. J’entrepris donc de lui mouiller les cheveux avant d’y appliquer le shampoing. Ses épaules s’affaissèrent complètement et je la vis bien décontractée quand je commençai à frotter ses cheveux et lui masser la tête. Moi aussi je trouvais ça agréable. Personne ne parlait, nous profitions juste d’un moment de tranquillité rien que tous les deux. En rinçant sa tête, je me surpris à penser qu’il serait pas mal d’avoir ce genre de moments plus souvent. Finalement, c’était une bonne idée ce bain… jusqu’à ce que Sofia se lève à demi et se penche en avant pour ramener sa robe vers elle. La vision qu’elle m’offrit à ce moment là me donna l’impression d’avoir mis la tête dans de la lave en fusion. Et je dus lutter avec bien plus d’acharnement que contre Meyer pour éviter à ma libido de s’exprimer tout de suite.

« Putain de merde, ce c... »

Je fermai les yeux tandis que Sofia se replaçait dans la baignoire en s’adossant contre moi. Il fallait que je pense à autre chose, et vite !

- Y avait ça dans la lettre…

Je rouvris les paupières. La jeune femme soulevait quelque chose devant mon visage. Il s’agissait d’un bracelet, et même d’une gourmette de naissance plaquée argent avec mon prénom dessus.

- Je l’ai récupérée, pardon… Je voulais te le montrer tout de suite mais…

Elle ne termina pas sa phrase, laissant un silence gênant s’installer entre nous. J’avais sûrement dû porter ce bijou étant bébé mais je ne me rappelais plus de son aspect. Il était plutôt joli maintenant que je le voyais de près. La chaînette avait été agrandie, comme si ma mère pensait que j’allais à nouveau porter ça. Je n’en avais pas envie. Remettant soudain en doute ce qu’elle avait écrit dans la lettre, je pris la gourmette et l’observai un moment, songeur. Puis j’attrapai doucement le poignet de Sofia et la lui attachai autour. Elle lui allait parfaitement. Même si la gourmette avait été agrandie, je n’aurais pas pu la mettre. La demoiselle tendit le bras devant elle pour contempler le bijou. Je lui expliquai que mon prénom était gravé dessus, en alphabet latin. J’eus une pointe d’énervement en entendant mon père le prononcer mais je secouai la tête pour oublier, m’imaginant cette fois la voix de ma mère à la place. Ce fut plus rassurant que ce que je pensais. Je pris donc la décision de ne pas croire un traître mot de ce qu’avait raconté Nikolaus à propos des derniers mots de Wilhelmina, et de me reposer plutôt sur ce qu’elle avait écrit dans sa lettre. Peut-être n’était-elle remplie que de mensonges mais je ne le saurais jamais. Et je préférais avoir une pensée positive de ma mère puisque plus jamais je ne la reverrais.
Quand Sofia se tourna face à moi pour venir à califourchon sur mes cuisses et passer ses bras autour de mon cou – comme elle le faisait en temps normal en étant tous les deux vêtus – j’étais tellement perdu dans mes pensées que j’oubliai complètement la situation présente et me contentai de la serrer contre moi comme si de rien n’était. Son corps était tout chaud, c’était plaisant… Fermant à nouveau les yeux, j’appuyai ma joue contre son épaule et soupirai. J’avais manqué pas mal d’occasion de passer ce genre de moments avec elle, ou avec une autre femme par le passé. Une femme. Sofia était une humaine, pas une hybride. La réalité me revint en pleine figure et je me sentis rougir en me demandant ce que penserait n’importe quelle personne sensée en nous voyant là dans cette baignoire.


« Bah… que vous êtes un couple, déclara Meyer sur le ton de l’évidence. Un couple carrément bizarre mais un couple quand même. »

Je ne fis pas attention à lui, répondis positivement à Sofia qui me demandait si je voulais bien la laisser me laver les cheveux à son tour. Contente, elle s’exécuta, manquant de peu de me mettre du shampoing dans les yeux. J’évitai le massacre juste à temps en chassant la mousse de mon front. Nous restâmes encore de longues minutes dans le bain, profitant de l’eau chaude et des vapeurs qui finirent par embuer le miroir et les carreaux sur les murs. Puis nous nous lavâmes – j’évitai soigneusement de regarder Sofia à ce moment-là – et sortîmes de la salle de bain pour aller nous coucher. Je n’avais pas fait attention à l’heure mais il était tard à présent.

« Le temps passe vite quand on s’amuse... »

Je m’habillai, donnai un nouveau tee-shirt à Sofia pour la nuit et terminai de me sécher les cheveux, ne voulant pas passer la nuit avec la tête mouillée. Je me rendis soudain à la cuisine en pensant à la lettre de ma mère, et la récupérai dans la poubelle, la défroissant soigneusement avant de la remettre dans l’enveloppe, sur la table. Je retournai ensuite dans la chambre, étrangement satisfait. Sofia se débattait avec le tee-shirt. Jusqu’à maintenant, je n’y avais pas forcément pris garde mais quand la demoiselle l’enfila enfin à l’endroit, mon regard s’attarda sur ses nombreuses cicatrices, notamment la dernière en date au niveau de sa hanche. Je m’approchai, l’aidai un instant à passer sa tête dans le vêtement, et allai effleurer doucement la cicatrice du bout des doigts. Elle était guérie mais je voyais Sofia grimacer de temps en temps quand elle faisait des gestes trop brusques. Son corps était déjà pas mal marqué, il avait fallu que j’y ajoute une cicatrice à cause de Meyer...
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyDim 18 Mar - 16:56
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Wie der Vater, so der Sohn ?
Il me prit dans ses bras pour me serrer contre lui. C'était tellement agréable que je ne pus m'empêcher de fermer les yeux et de me laisser totalement aller, me détendre contre lui en poussant un long soupire d'aise. Le silence était parfait et bienvenu. Nous n'avions pas toujours besoin de nous parler pour comprendre que nous étions heureux ensemble, et que ce genre de moment où nous étions seuls, lui et moi, était apaisant. Dans un murmure, je lui proposai de laver ses cheveux également, ce qu'il accepta sans hésiter. Je rouvris les yeux pour me décoller lentement de lui et récupérer le shampoing. Je passai un peu d'eau sur sa tête avant de faire mousser ses cheveux. Aussitôt, il retira la mousse qui coulait sur son front pour éviter qu'elle n'aille dans ses yeux. Amusée, je m'excusai dans un petit rire gêné avant de continuer. Mes ongles grattaient lentement le sommet de sa tête, ils étaient taillés volontairement de manière à pouvoir griffer, alors je devais faire attention, pour ne pas lui faire mal. Aussi étonnant que cela pouvait paraître, Roy m'avait appris à prendre soin de mon corps, à rester féminine. Tout était dans le paraître, de toute façon. Avec le recule, maintenant... Je prenais aussi conscience que pour lui, même s'il m'aimait vraiment, j'étais une poupée de maison. Je remplaçais, quelque part, sa femme, je devais être belle pour lui, même s'il n'avait jamais voulu tenter quoi que ce soit avec moi. Une combattante, une tueuse, et jolie, pour lui tenir compagnie et lui faire gagner de l'argent. Je regardai un instant Meyer, songeuse, qui luttait toujours contre la mousse. Avec lui, tout était différent. Je n'étais pas qu'un moyen de lui faire gagner de l'argent, j'étais...

Je chassai ses pensées de mon esprit pour regarder autour de moi. Il y avait de la buée partout, il faisait chaud dans la pièce. Proposer à Meyer d'aller dans les bains de Togi serait peut être une bonne idée ? Ca nous ferait sortir au moins, et ça changerait de l'ordinaire. Je gardai cette idée dans un coin de ma tête pour la lui proposer plus tard. L'eau commençait à refroidir, il était temps de nous laver et de sortir, ce que nous fîmes. Une fois la toilette terminée, je me levai pour récupérer une serviette et m'essuyer rapidement, pendant que Meyer me tendit un T-shirt. Je le récupérai et me dirigeai vers la chambre. Meyer, quant à lui, s'absenta dans la cuisine. Une fois dans la chambre, j'enfilai une culotte à la hâte avant de mettre mon T-shirt. Du moins j'essayai... Il faisait drôlement froid d'un coup et dans la précipitation, je l'avais enfilé à l'envers. Je me débattis avec le vêtement pour essayer de le remettre à l'endroit rapidement. Je n'y voyais plus rien, heureusement que Meyer vint à mon aide pour enfiler le T-shirt. Cependant, il effleura ma cicatrice, qui était encore très sensible. Sur le coup, je ne savais pas vraiment ce qu'il me prit, mais ma main partie aussitôt claquer violemment la sienne pour la dégager, comme un réflexe incontrôlée. J'eus un mouvement de recule, un peu choquée par ce que je venais moi même de faire. Je me mis à trembler, approchant ma main de mon visage pour me confondre en excuse. Je ne savais pas comment Meyer allait réagir, mais il semblait un peu perturbé, du moins je le pensais, avant de me faire signe que ce n'était rien.

Putain de merde, ça commençait vraiment à me faire chier. On avait beau essayer de faire comme si de rien n'était, il y avait un vrai malaise depuis cette crise à la con. Pourquoi j'avais peur de lui !? Pourquoi j'étais si sensible à cette endroit là alors que mon corps entier était marqué ? Je ne voulais pas avoir peur de Meyer, je ne voulais pas qu'il le voit ! Non, je n'avais pas peur de lui, c'était hors de question... Ca ne pouvait pas être ça ! ...Si ? Je déglutis, le respiration légèrement tremblante, avant de m'approcher de lui. J'essayai de lui sourire tendrement avant de me hisser sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser sur la joue. C'était complètement débile mais je ne savais pas quoi faire d'autre pour ... Pour... J'en savais rien, ça me faisait juste terriblement chier. Il vint m'ébouriffer les cheveux, avant de m'inviter à le rejoindre au lit. Je m’exécutai aussitôt, grimpant sur lui à califourchon pour encadrer son visage de mes deux mains. La lumière était éteinte, il n'y avait que la petite lampe de chevet qui était allumée, nous offrant une ambiance tamisée très agréable. Je le fixai dans les yeux, me noyant dans son regard. Je savais qu'il aimait mes yeux, j'approchai lentement mon visage du sien, mon pouce caressant sa pommette. Je fermai les yeux avant de déposer mes lèvres sur sa joue, puis son cou. Je me couchai finalement sur lui pour profiter d'une dernière étreinte avant de m'abandonner au sommeil.

J'entendis, le lendemain, le chant des oiseaux. Il était très tôt, Meyer dormait encore. J'embrassai tendrement sa tempe avant de me lever. Le soleil n'était pas encore debout, sa lueur orange colorait le ciel à l'horizon. Comme toujours, je me dirigeai vers la cuisine pour préparer le petit déjeuné. Cette-fois ci, je n'oubliai pas de préparer une tasse de café pour Meyer et remplis la machine à café d'eau. J'étais encore de mauvaise humeur, ce matin, comme depuis plusieurs jours. Finalement, je décidai de me faire couler un café et préparai une autre tasse. Je m'installai sur le canapé avec mon petit déjeuné, pour regarder les mêmes dessins animés qui passaient tout les matins. Après avoir terminé de manger, je me levai pour faire quelques exercices. Des pompes, des abdominaux, des.... Je soupirai, je ne savais même plus pourquoi je m'entraînais encore. Je m'arrêtai aussitôt, pour regarder mes mains tremblantes, mon cœur battait très vite dans ma poitrine, à un rythme irrégulier. J'étais... terrifiée. Et si je devenais moins forte, avec le temps ? Si je perdais tout, à force de ne plus me battre ? Je me relevai pour faire quelques enchaînements basiques, comme pour me rassurer. Mes gestes étaient parfaits, rapides et puissants. Je frappais aussi fort que je le pouvais, je n'avais pas perdu ma rapidité et ma précision. Mais au moment de reposer mon talon au sol, je perdis l'équilibre à cause d'une douleur à la hanche. Je forçai trop et ma blessure était encore trop sensible. Je chutai lourdement au sol, me coupant le souffle.

J'étais très en colère. En situation de combat, là, je serais morte. Mon adversaire en aurait profité pour me tuer. Je serrai les crocs, mes ongles grattant le sol. La chute était mauvaise, mon coude avait appuyé violemment sur la cicatrice et ça me faisait mal. Je me redressai lentement pour rester à genou, mon front contre le sol. Je sentis les larmes monter, ça devenait trop dur pour moi, beaucoup trop dur. Au début, quand Andréa m'avait recueilli, je n'avais tenue qu'une semaine avant de craquer et de l'attaquer. Certes, j'étais encore... très sauvage, mais là... Ca faisait plusieurs mois que je n'avais pas combattu, j'avais peur de devenir de plus en plus violente envers Meyer, de ne plus pouvoir contrôler mon manque. Surtout que, depuis mon combat contre Wilson, je ne chassais plus les sauvages. Je ne savais plus quoi faire, Meyer n'avait aucun matériel à la maison, me battre contre les gardes d'Andréa ne suffisait plus, ils étaient trop faibles pour moi... Cette situation allait bientôt devenir un vrai problème. J'aimais trop les combats pour pouvoir m'en passer, contrairement à ce que je pensais. Finalement je craquai, mes sanglots se transformant en pleures. J'essayai de ne pas pleurer trop fort, pour ne pas me faire entendre par Meyer, mais là... Je n'arrivais juste plus à tenir.  

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyDim 18 Mar - 21:44
Constantine Meyer
Brusquement, la main de Sofia claqua la mienne et elle recula, effrayée par son propre geste. J’étais surpris aussi mais je me dis que je lui avais peut-être fait mal. Aussi, quand elle s’excusa, je fis de même, un peu perturbé. En tremblant, Sofia s’approcha de moi et se mit sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ma joue, comme si elle pensait que ses excuses ne suffisaient pas. D’ailleurs, elle n’avait pas à demander pardon. Alors, pour tenter de la rassurer, je lui ébouriffai les cheveux et l’invitai à aller nous coucher. Elle accepta et me grimpa directement dessus quand je fus allongé. Plongeant son regard dans le mien, elle posa ses mains sur mes joues et nous restâmes un moment à nous regarder. J’aimais beaucoup contempler son visage avant de m’endormir. La finesse de ses traits, la douceur de sa peau, le joli bleu de ses yeux, son parfum à la pomme toujours présent, même après la douche, la faible lumière de la lampe de chevet et le calme de la chambre… tous ces éléments m’apaisaient, m’aidaient à trouver le sommeil de manière plus détendue, plus sereine. D’ailleurs, je faisais beaucoup moins de cauchemars depuis quelques temps. Au moins je passais de meilleures nuits.
Lentement, Sofia approcha son visage du mien et m’embrassa encore une fois sur la joue. Ses lèvres vinrent aussi me chatouiller le cou et je frissonnai. Elle ne faisait jamais ça d’habitude… Apparemment fatiguée, elle se laissa choir contre moi et ne bougea plus. Ne pouvant réprimer un bâillement, je lui grattouillai légèrement la tête et tendis le bras pour éteindre la lumière.
Ce fut une nuit sans rêves, sans même me réveiller une seule fois. Un sommeil complet de temps en temps, ça ne faisait pas de mal. Quand j’ouvris les yeux, je me demandais s’il fallait que j’aille travailler, avant de me rendre compte que nous étions dimanche. Soulagé, je restai encore un moment au lit, le temps d’émerger. Sofia était déjà levée. J’entendais le son des dessins animés à la télévision. Cependant, lorsque je sortis de la chambre, la jeune femme n’était pas tranquillement installée dans le canapé. Elle se tenait par terre, à genoux, les mains sur le visage, en train de pleurer à chaudes larmes. Intrigué et inquiet à la fois, je m’approchai, me mis moi aussi à genoux près d’elle et la pris dans mes bras. Elle sursauta légèrement, apparemment surprise, elle qui demeurait toujours sur ses gardes. Mais elle se laissa faire, sanglotant pour une raison qui m’était inconnue. Hier, elle avait l’air tellement contente de faire le bain avec moi et aujourd’hui, c’était comme si… tout ça n’avait été qu’un vague souvenir. Qu’est-ce qui lui arrivait ?


- Pourquoi tu pleures ? demandai-je à voix basse.

Autant lui demander directement.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyLun 19 Mar - 18:01
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Wie der Vater, so der Sohn ?
"Pourquoi tu pleures ?", entendis-je dans un murmure. Je sursautai aussitôt, en me décalant légèrement sur le coté, toujours qui le qui-vive. Mais je ne me décalai pas très loin, car les murmures en question venaient de Meyer qui me serrait dans ses bras. Je ne m'attendais pas à le voir déjà debout, il était encore tôt. Mais cette fois-ci, il ne s'était pas réveillé la nuit, il parvint donc à faire une nuit complète, ce qui pouvait expliquer pourquoi il était déjà réveillé. Sa question était simple, la réponse l'était tout autant, mais la dire était difficile. Je savais qu'il n'aimait pas me voir combattre, même s'il avait déjà avoué que j'étais très douée. Je savais, maintenant, que la dernière fois que j'étais dans une arène, ce n'était pas avec Meyer, mais Leiche. J'avais peur que cette situation devienne trop gênante pour lui, qu'il en aurait marre... Je n'en savais rien en fait. Je me disais juste que ça allait l'énerver si on évoquait encore ce sujet... Mais c'était tout simplement plus fort que moi. Au plus profond de moi, même si je luttais, ce sentiment de manque était réel, comme un trou qui devenait plus en plus profond chaque jour. Et j'avais peur, aussi, qu'un jour, je deviendrais trop violente... La preuve hier, j'avais frappé instinctivement sur la main de Meyer sans réfléchir, par réflexe, en pensant qu'il s'agissait d'une menace. Lentement, je me blotti contre lui pour agripper son T-shirt. Il semblait inquiet, et je ne voulais pas qu'il le soit. J'essayai de me calmer un peu, profitant de sa douceur et de sa chaleur.  

"J'ai juste très très envie de me battre... Et... Ben tu sais... Ca fait plusieurs mois que j'ai rien fait, du coup ça me rend un peu nerveuse... Pardon."

Je me serrai davantage contre lui en posant ma tête contre son torse. Je me calmai rapidement, ainsi dans ses bras, je reniflai par moment et m'essuyais les yeux avec son T-shirt.

"J'sais que ça t'embête... Que tu veux pas qu'j'me bats et tout.... Mais là, c'est comme si d'un coup, on t'enlève ta cigarette... C'est vraiment dur pour moi... Ca veut pas dire que je suis triste avec toi hein... Tu sais que je suis heureuse de vivre avec toi."

Il resta silencieux et se contenta de me serrer contre lui, davantage. Puis il passa ses mains sous mes aisselles pour me soulever et se releva. Je passai aussitôt mes jambes autour de sa taille et m'accrochai à lui, mes bras serrant doucement sa nuque. Il s'installa ensuite sur le canapé et me garda contre lui. Je reculai un peu le visage pour le regarder. J'avais encore les yeux un peu rouges, tout comme mes joues. Je m'installai confortablement sur ses cuisses avant de prendre son visage entre mes mains. Je le regardai dans les yeux, essayant de camoufler discrètement mes reniflements. Il était subitement tellement doux et affectueux, mon cœur battait de plus en plus vite. Je récupérai la télécommande pour couper le son, sans le quitter du regard. Ca me faisait bizarre au ventre, comme si j'avais une petite boule qui gigotait dedans. Lentement, je glissai ma main dans ses cheveux pour gratter sa tête, avant d'enfouir mon visage dans le creux de son épaule. Mon autre main glissa sous son T-shirt, pour lui caresser le dos. J'avais envie de rester comme ça toute la journée, être avec lui suffisait largement à m’apaiser, pour le moment. Je reculai le visage pour venir embrasser sa tempe, et frotter ma joue contre la sienne

"Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui... ? lui demandai-je dans un murmure J'ai envie de rester à la maison, avec toi..."

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyLun 19 Mar - 21:41
Constantine Meyer
Elle se blottit contre moi et agrippa faiblement mon tee-shirt en essayant de calmer ses pleurs.

- J'ai juste très très envie de me battre... finit-elle par répondre d’une voix rauque.

J’aurais dû m’en douter. Les entraînements chez Andrea ne suffisaient-ils plus pour que Sofia craque aujourd’hui ? Ça m’en avait tout l’air…


- Et... Ben tu sais... Ça fait plusieurs mois que j'ai rien fait, expliqua-t-elle. Du coup ça me rend un peu nerveuse... Pardon.

Je m’en étais rendu compte mais j’ignorais toujours comment faire pour arranger le problème.

- J'sais que ça t'embête... Que tu veux pas qu'j'me batte et tout… poursuivit-elle. Mais là, c'est comme si d'un coup, on t'enlève ta cigarette... C'est vraiment dur pour moi…

J’eus un pincement au cœur et une bouffée de honte me submergea. Elle avait raison, je n’arrivais pas à arrêter, et son addiction pour le combat devait être la même que la mienne pour le tabac.

- Ça veut pas dire que je suis triste avec toi hein... Tu sais que je suis heureuse de vivre avec toi.

Et je la croyais. Seulement… j’étais égoïste. Sofia ne m’empêchait pas de fumer. Alors pourquoi devais-je l’empêcher de se battre ? Finalement, l’un ou l’autre était aussi dangereux. Que faire ? Perturbé, je passai mes mains sous ses aisselles et la soulevai en me mettant debout. Puis je m’installai sur le canapé en la faisant asseoir sur mes genoux. Elle me regarda. Ses yeux étaient rouges, comme ses joues encore humides. Je ne l’avais encore jamais vue pleurer de cette façon… sans compter le jour de l’enterrement de Roy. Roy… je soutenais que je n’étais pas comme lui, que je ne voulais pas traiter Sofia de la même manière. Parce qu’elle méritait de vivre comme l’humaine qu’elle était, et non comme une chienne. Cependant, elle avait été formatée pour se battre comme telle, et ce depuis son enfance. Je ne pouvais pas la changer, et je ne le voulais pas non plus. Pour le coup, c’était à moi de m’adapter… arrêter d’être égoïste.
La jeune femme prit mon visage entre ses mains pour me regarder, comme elle le faisait si souvent. Puis, attrapant la télécommande de la télévision, elle coupa le son et reporta son attention sur moi. Elle ne pleurait plus mais elle reniflait encore, secouée de quelques tremblements. Doucement, elle se blottit à nouveau contre moi, une main dans mes cheveux, l’autre glissée dans mon dos. Ses lèvres vinrent effleurer ma tempe et elle frotta sa joue contre la mienne. Je frissonnai. Dès le premier jour de notre rencontre, j’avais compris qu’elle était très tactile avec les personnes qu’elle appréciait. Elle aimait la chaleur corporelle et son odorat savait apprécier le parfum naturel d’autrui. Je devais avouer que j’étais chaque jour surpris par ses gestes affectueux envers moi. Mais je le demeurais encore plus par mes propres réactions. J’agissais sans vraiment réfléchir, par instinct ou… naturellement, comme si j’avais toujours fait ça.


« Ouais, et j’trouve ça vraiment bizarre d’ailleurs, fit remarquer Meyer d’un air pensif. C’est pas comme si tu fréquentais souvent des filles comme elle avant. T’as jamais aimé personne… D’où te vient cette soudaine sensibilité ? »

Je n’en savais rien. Peut-être devenais-je plus… comment dire…

« Gentil ? »

Non…

« Généreux ? »

Mais non !

« Oh je sais ! Intelligent ! »

Ça n’avait rien à voir, crétin ! Je pensais surtout à… Humain. Car, de nous deux, je me demandais qui l’était le plus parfois.

- Qu’est-ce que tu veux faire aujourd’hui ? demanda alors Sofia, me faisant sortir de mes pensées. J'ai envie de rester à la maison, avec toi…

Elle se contredisait un peu. Elle qui rêvait de repartir au combat, elle souhaitait maintenant rester tranquillement ici à ne rien faire… Peut-être se sentait-elle fatiguée d’avoir pleuré. Enfin… pour un dimanche, je ne disais pas non à un peu de repos. Mais d’abord…

- Süße.

Elle se redressa et ce fut à mon tour de poser mes mains sur ses joues.

- J’ai bien compris que t’as besoin de te battre. De mon côté, j’ai besoin de réfléchir encore à la question des arènes. Alors… qu’est-ce que tu dis de nous entraîner tous les deux quand tu pourras mieux bouger ? proposai-je en descendant mes mains sur ses épaules. Je crois que… je commence à rouiller.

En fait, je me demandais si je ne me battais pas mieux quand Meyer avait le contrôle… Donc si c’était le cas, il fallait bien que je sache me battre correctement quand j’étais en pleine possession de mes moyens.

- D’après ce que j’ai vu l’autre jour, Jilian a eu un bon prof, dis-je avec un sourire en coin. J’aimerais bien avoir ce prof moi aussi.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyMar 20 Mar - 17:59
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"..."

Wie der Vater, so der Sohn ?
Je ne pleurais presque jamais, en réalité. Je ne savais pas si j'étais vraiment émotive ou non, peut être seulement et uniquement avec Meyer.... Et Yoshi, aussi, même si c'était différent. Alors non, je n'avais pas l'habitude de pleurer, et la sensation de fatigue qu'on ressentait juste après était étrange. Je venais de me réveiller, pourtant, j'avais passé une bonne nuit, mais blotti contre Meyer, prise de sanglots et de tremblements, j'avais l'impression d'être fatiguée. Il m'appela doucement par le petit surnom qu'il m'avait donné... "Süße". J'adorais tellement quand il m'appelait comme ça, j'avais l'impression d'être quelqu'un d'unique pour lui... et dans son cœur. D'ailleurs, je ne l'appelais plus "Master", peut être devrais-je lui trouver un autre surnom ... ? Enfin, je n'y pensai pas bien longtemps, écoutant ce que Meyer avait à me dire. Il avait besoin de temps pour réfléchir à la question des arènes, mais au moins, il avait compris que j'avais besoin de me battre pour me sentir plus épanouie. Sa solution provisoire, c'était de me proposer de m'entraîner avec lui quand je pourrais bouger normalement. Un sourire se dessina sur mes lèvres, c'était mieux que rien et il faisait des efforts pour m'aider.  Il poursuivit rapidement, évoquant la dernière visite de Jilian, à qui j'appris à se battre. Il était sérieux, là ? Il pensait vraiment que j'étais un professeur ? C'était rigolo, venant de lui, surtout qu'il savait se battre. Enfin, pas tout à fait, je me souvins de notre rencontre au cimetière. Ca remontait à si loin, déjà, et ça semblait pourtant si récent. Je lui avait demandé s'il savait se battre, il m'avait répondu qu'il n'était pas spécialement doué, mais assez pour s'en sortir.  

J'hochai une fois la tête, retrouvant le sourire, malgré mes yeux encore humide. J'étais heureuse et vraiment touchée de voir qu'il faisait son possible pour moi. Je me glissai lentement dans ses bras pour le serre très fort contre moi en lui susurrant un merci soulagé. Après ce petit câlin, je me levai pour aller lui chercher son petit déjeuné. Il devait avoir faim et je voulais le lui préparer, pour lui laisser le temps de se réveiller en douceur, sur le canapé. Pendant que le café coulait, j'en profitai pour aller me brosser les crocs. De retour dans la cuisine, je récupérai un plateau pour poser la tasse dessus, un jus d'orange et des biscuits sucrés. Je lui apportai le tout, en déposant un baiser sur le sommet de son crâne. Il récupéra son petit déjeuné et m'installai à coté de lui, me calant contre son épaule. La télécommande en main, je cherchai un instant le menu des jeux vidéos, jusqu'à trouver Tetris. J'y jouais encore très souvent et devenais vraiment douée. Je lançai plusieurs petits regards à Meyer, pour être certaine qu'il me regardait jouer. La partie dura vraiment longtemps, assez pour permettre à Meyer de finir entièrement son petit déjeuné. A force, le jeu devenait facile, surtout maintenant que j'avais bien compris les règles et les subtilités. En remarquant qu'il avait terminé, je posai la télécommande et l'empêchai de se lever. Je préférai m'en occuper pour lui et récupérai le plateau pour l'apporter dans la cuisine. Meyer, quant à lui, entra dans la salle de bain, surement pour y faire sa toilette. J'en profitai pour faire la vaisselle, il n'y avait pas grand chose, ce fut assez rapide.  

Je retournai ensuite dans la chambre, pour récupérer mon bandeau, que j'avais oublié de mettre en me réveillant. Je commençai à avoir très mal au yeux, surtout maintenant que le soleil était levé et que la lumière devenait un peu trop agressive. J'ouvris la fenêtre pour aérer la pièce, avant de faire le lit et débarrasser le sol des vêtements sales. De plus en plus, je faisais les tâches ménagères, même si ce n'était pas parfait, comme je n'avais pas l'habitude de le faire. Mais au moins, j'aidais Meyer, il n'avait plus besoin de tout faire lui même. Et, quelque part, comme ça... Je me sentais un peu plus comme sa...Comment dire, en fait ? Depuis deux mois environs, j'avais compris que je n'étais plus son esclave, ou plutôt que je ne l'avais jamais été. Qu'il ne m'avait jamais vu comme tel. Mais malgré ça, je restai obéissante et soumise, j'avais encore peur de faire des bêtises, de me faire réprimander... C'était tout simplement dans ma nature, peut être. Comment dire... En fait, dans les dessins animés que je regardais, quand deux personnes vivaient ensemble, ça ressemblait beaucoup à notre relation, à Meyer et moi. Je ne savais pas comment lui nous voyait, et en fait je m'en fichais un peu, du moment que nous étions heureux.... Mais d'un coté, pour moi en tout cas, je voulais qu'il me voit comme si j'étais uniquement à lui, je ne savais pas comment l'expliquer, en fait. Meyer sortit de la salle de bain, me faisant sortir de mes pensées. Il revint dans la chambre pour s'habiller. Pour ma part, je voulais rester en simple T-shirt, j'étais plus à l'aise comme ça, à la maison.


"Si je dois t'apprendre à mieux te battre, alors toi, en retour, tu vas m'apprendre à jouer au billard."

Je m'approchai de lui pour poser mes mains sur sa taille, pendant qu'il enfilait son pantalon. Il ne jouait pratiquement plus au billard. Ca devait être moins intéressant, seul. Quand nous lui rendions visite, avec Roy, ils jouaient presque tout le temps ensemble. Je ne comprenais jamais rien aux règles, ça semblait vraiment compliqué, bien plus que Tetris. Nous étions dimanche, aucunes courses à faire, l'appartement était propre... Autrement dit, nous avions du temps pour nous. Comme je ne pouvais pas encore faire de gestes trop brusques, ça me semblait être une bonne occasion pour apprendre à jouer, avec lui.

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyMar 20 Mar - 23:42
Constantine Meyer
Elle me répondit par un immense sourire et hocha la tête. Décidément, elle était bien plus jolie quand elle souriait. Heureuse, elle me serra dans ses bras puis se leva pour préparer le petit déjeuner. Elle revint bientôt avec un plateau sur lequel reposaient une tasse de café, un verre de jus d’orange et quelques biscuits. J’eus aussi droit à un bisou sur la tête. Plutôt réjoui de passer une bonne matinée alors qu’elle semblait avoir mal débuté, je bus un peu de café et mangeai un biscuit pendant que la demoiselle s’installait confortablement à côté de moi pour jouer à Tetris sur la télévision. Depuis que je lui avais montré ce jeu le soir où je les avais accueillis Roy et elle à l’appartement, elle s’était beaucoup améliorée. Je me disais même qu’elle devait sûrement être meilleure que moi. Je terminai tranquillement mon petit déjeuner. Aussitôt fini, Sofia se précipita pour me débarrasser du plateau. Je la remerciai, me levai pour aller à la salle de bain afin d'y faire un brin de toilette et me passer un coup de peigne. Je me rendis ensuite dans la chambre rangée et aérée. Sofia prenait de plus en plus l’habitude de s’occuper des tâches ménagères. Je ne lui en demandais pas autant mais j’appréciais le geste. Elle n’était pas aussi méticuleuse que l’était Ikko – bien que cette dernière eut été carrément maniaque à certains moments – mais ça suffisait amplement. Je m’habillai d’un simple jogging et d’un tee-shirt. Pour rester à la maison, il n’y avait rien de mieux que des vêtements bien confortables. Sofia avait mis son bandeau. Elle me rejoignit alors que j’étais en train d’enfiler mon pantalon et posa ses mains sur ma taille.

- Si je dois t'apprendre à mieux te battre, alors toi, en retour, tu vas m'apprendre à jouer au billard, dit-elle avec entrain.

Je tournai instinctivement la tête vers le mur du fond de la chambre derrière lequel se trouvait la pièce où était installé le billard. Depuis la mort de Roy, je ne jouais plus du tout au billard. Ce n’était pas très amusant de jouer seul. Mais maintenant que Sofia demandait à apprendre, je n’allais pas refuser. Au contraire, ça me ferait du bien de rejouer.


- Maintenant ? demandai-je en posant une main sur sa tête.

Elle acquiesça avec enthousiasme. Je l’emmenai donc dans la salle de jeu. Il était inutile d’appeler cette pièce une chambre à présent. Sofia dormait avec moi et personne d’autre ne vivait avec nous.


- Bon, j’vais t’expliquer comment on joue, écoute bien, conseillai-je en lui donnant une des deux queues.

Elle se tendit légèrement, me montrant qu’elle était à présent très attentive.


- Ça, c’est une queue. Tu dois la tenir par le côté le plus large et frapper la bille blanche avec le côté le plus fin.

Les quinze billes se trouvaient déjà dans le triangle avec la noire au centre, et la blanche était posée à l’extérieur. Je commençai par lui énoncer le but du jeu du billard américain, ou plus précisément le jeu de la 8. Il y en avait d’autres types mais je ne connaissais que celui-ci et c’était le plus simple.

- D’abord, il faut casser le jeu.

Je retirai le triangle, plaçai la bille blanche en face de la formation des quinze billes et tapai dedans avec le bout de la queue. Quelques billes roulèrent aux quatre coins de la table et les autres restèrent assez groupées au centre. Je n’étais pas très doué pour cette partie-là. En général, Roy s’en chargeait. La casse était valide si au moins quatre billes autres que la blanche touchaient une bande ou si au moins une bille était empochée. Sinon, l'adversaire pouvait choisir d'accepter la table en l'état, casser à nouveau lui-même ou demander à son adversaire de recasser. Dans le cas présent, nous nous contenterions de la table en l’état à titre d’exemple. De toute façon, je n’allais pas tout expliquer en détails à Sofia. Mieux valait commencer facilement.

- Ensuite, tu choisis quelles billes tu veux faire entrer dans les trous. T’as le choix entre les pleines…

Je montrai la numéro 5.

- … et les cerclées.

Je désignai la numéro 10. Elle s’approcha de la table pour regarder attentivement les billes. Je poursuivis.

- A partir du moment où t’as choisi, tu dois seulement toucher à ces billes-là, sinon c’est une faute et le tour passe à ton adversaire. Mais attention : tu dois pas tirer directement dessus. Tu dois te servir de la bille blanche.

Je lui donnai l’exemple et elle hocha la tête une fois quand la numéro 7 tomba dans un des trous après sa rencontre avec la blanche.

- Tu peux te mettre où tu veux autour de la table à condition de faire attention. On n’a pas le droit de déplacer une bille autrement qu’avec la queue et la bille blanche. Ça…

Je déplaçai une bille à la main.

- C’est interdit. Klar (Compris) ?

Nouveau hochement de tête.

- Bon, déjà… il faut que tu te familiarise avec tout ça, dis-je en montrant la table, les billes et les queues.

Je lui montrai donc comment frapper la bille blanche, la position à prendre, l’angle maximum à respecter pour éviter d’abîmer la table. Pour l’instant, je lui demandai juste d’essayer d’empocher les billes sans faire attention aux couleurs.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyMer 21 Mar - 17:29
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"Des papillons dans le ventre ?"

Wie der Vater, so der Sohn ?
Meyer me demanda si je voulais jouer maintenant, en posant sa main sur ma tête. Pourquoi pas, après tout ? J’acquiesçai, plutôt contente de le voir accepter. Enfin, ce n'était pas comme s'il avait une raison de refuser. Je le suivis dans la salle où se trouvait le billard. Les boules étaient déjà dans leur triangle, et la blanche était plus loin, seule. Meyer me donna un long bâton en bois, précisant qu'il allait m'expliquer les règles. Je me redressai légèrement pour l'écouter, je me disais que ça allait être assez difficile de tout assimiler. Ce que je tenais en main était donc une queue, c'était avec ça qu'ils frappaient les boules. Avec le bout le plus fin, d'ailleurs. En la regardant, je remarquai en effet qu'il y avait un petit embout, surement pour éviter de les abîmer, elle et les boules, je n'en savais rien en fait. J'avais très bien compris qu'on devait frapper uniquement la boule blanche, à force de les regarder jouer. Mais je ne compris pas vraiment le terme "casser" le jeu, pour moi, casser ça ne voulait dire qu'une chose, et je doutais qu'il s'agissait de ça, pour le billard. Meyer plaça la boule blanche en face du tas en triangle avant de frapper dedans. Il se brisa, quelques boules roulaient un peu partout et d'autres restaient groupées. C'était donc ça, casser le jeu. Je ne savais même si si c'était correct ou pas, mais en voyant la tête naturellement blasée de Meyer devenir encore plus blasée, ben je me disais que c'était pas terrible, où du moins, qu'il ne semblait pas satisfait. Il était trop mignon quand il avait cette tête. Je camouflai un petit rire, pour me concentrer à nouveau sur la table. Il m'expliqua qu'il y avait deux sortes de boules, les pleines, comme la numéro 5 qu'il me montrait, et la 10 qui avait un cercle. Je ne savais pas que c'était important, je pensais que c'était juste pour faire joli.... Je m'approchai pour mieux les voir, très attentive.

Après quelques secondes, pour me laisser le temps d'assimiler, il poursuivit. Une fois qu'on avait choisi les boules qu'on voulait, pleines ou les rayées, il ne fallait toucher que celles là. C'était vraiment compliqué, d'un coup. Il préféra illustrer ses explications par un exemple. Il percuta la boule numéro 7 avec la blanche qui tomba dans un des trous. Il enchaîna aussitôt ses explications pour me signaler qu'on était libre de se mettre où on voulait autour de la table. Il me mit en garde sur une règle qui semblait très importante : On avait pas le droit de déplacer les boules avec la main, elles avaient le droit de bouger uniquement si on frappait dessus avec la boule blanche. Il en déplaça une au hasard en insistant sur le fait que c'était interdit. J'hochai une fois la tête pour lui dire que j'avais bien compris. Bon, les explications semblaient terminées... C'était pas trop tôt, ça devenait drôlement long. Maintenant, il fallait que je me familiarise avec tout ça. Une dernière fois, il me montra comment frapper, la position à prendre et -surtout- comment éviter d'abîmer la table. Dans un premier temps, il me demanda d'essayer de faire la même chose, sans faire attention aux couleurs des boules, juste de les faire rentrer dans un trou. C'était facile à dire, ça, mais j'avais vraiment peur de faire une bêtise et d'abîmer le billard... Surtout que c'était un cadeau de Roy et je ne voulais pas fâcher Meyer.

J'inspirai légèrement avant de m'approcher de la table. J'essayai d'imiter sa posture, légèrement penchée et cambrée, c'était pas très confortable comme position.... Je visai la boule blanche un instant, la queue glissant entre mes doigts, avant de frapper dedans assez fort. La boule partit complètement à coté avec un drôle d'effet, percuta violemment le rebord et rebondit par dessus la table pour tomber par terre. Je lançai un petit regard inquiet vers Meyer, par peur d'être réprimandée. Mais il se contenta de ramasser la boule et d'ébouriffer mes cheveux et me demanda de recommencer. Il me donna quelques conseils, notamment de doser la force, que je n'avais pas forcément besoin de frapper si fort pour faire partir la boule. J'hochai la tête en replaçant la boule blanche bien face à moi et frapper à nouveau dessus. Cette fois-ci, elle partit droit devant et percuta une autre boule. J'essayai plus ou moins de viser dans le trou, mais après plusieurs essais, elles ne faisaient toutes que rebondir sur les rebords sans jamais entrer dedans. Mais après plusieurs tires, je parvins enfin à faire rentrer une boule dans un trou. Toute contente, je lâchai un "Ho" de surprise avant de me redresser vivement pour regarder Meyer comme si je venais d'accomplir un exploit. En plus, je n'avais même pas abîmée la table, ayant bien fait attention à ne pas faire déraper la queue dessus. Je reposai cette dernière contre le mur derrière moi avant de m'approcher de Meyer. J'aimais assez jouer au billard, ça me changeait et puis, surtout, je pourrais jouer avec lui plus tard. Du moment que je pouvais partager une activité avec lui, j'étais contente. Je pris sa main dans la mienne avant de la diriger vers le bas de mon dos. Je me collai un instant contre lui, entourant sa nuque avec mes deux mains, pour ensuite lever le visage et le regarder dans les yeux.


"On pourra jouer ensemble, quand je serai un peu plus douée, hein ? Je vais nous chercher à boire et on continue."

Je le regardai encore un instant, ne parvenant pas à détourner les yeux des siens. Je déglutis un instant, avant de me détourner, des papillons au ventre. Je me dirigeai vers la cuisine pour préparer deux verres de jus d'orange et revint vite pour retrouver Meyer. Je posai les verres sur une table à coté, que Roy et Meyer avaient installée ici pour boire leurs bières.

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyMer 21 Mar - 19:10
Constantine Meyer
Elle se mit donc en position, pas très sûre d’elle. Au premier coup, elle frappa tellement fort que la bille blanche percuta violemment le rebord et sortit de la table. Elle atterrit par terre et roula dans un coin de la pièce. J’allai la chercher, ébouriffai les cheveux de Sofia pour la rassurer face à son regard inquiet, et lui demandai de recommencer.

- T’es pas obligée de frapper très fort, prévins-je en lui donnant la bille blanche. Il faut que tu doses ton coup.

Elle hocha la tête, compréhensive, et déposa la bille blanche devant elle pour une nouvelle tentative. Elle réussit à aller percuter une autre bille mais elle ne tomba dans aucun trou. Gardant patience et concentration, Sofia continua. Après plusieurs essais sans empocher, elle parvint alors à faire entrer la numéro 12 et me regarda, toute fière. Je lui accordai un sourire satisfait tandis qu’elle déposait sa queue droite contre le mur. Puis elle sautilla vers moi et prit ma main en se blottissant dans mes bras.

- On pourra jouer ensemble quand je serai un peu plus douée, hein ? s’enquit-elle en m’attrapant par la nuque. Je vais nous chercher à boire et on continue.

J’acquiesçai, la laissai filer à la cuisine. J’entendis le moteur du frigo ronronner quand elle ouvrit la porte, ainsi que les vibrations de mon téléphone portable dans ma poche. Comme hier, je fus surpris par un appel que je n’attendais pas un week-end. En plus, je ne connaissais pas le numéro. Alors je ne répondis pas et rangeai le téléphone. Sofia revint avec deux verres de jus d’orange qu’elle déposa sur la petite table se trouvant dans un coin de la pièce.

- Danke.

Je pris un verre et bus quelques gorgées de jus. L’entraînement se poursuivit. Avant de passer à l’étape supérieure, je laissai Sofia tenter d’empocher toutes les billes en lui montrant parfois quelques astuces lorsqu’elles étaient trop proches ou, au contraire, trop éloignées. La bille blanche passa une fois par dessus bord mais dans l’ensemble, la demoiselle apprenait vite. Une fois la dernière bille empochée, je les récupérai toutes à l’aide de Sofia et nous les plaçâmes à l’intérieur du triangle.

- Tu peux mettre les billes comme tu veux dans le triangle mais il faut obligatoirement que celle-ci soit au centre, dis-je en lui montrant la bille noire numéro 8. C'est celle que tu devras empocher en dernier.

Je retirai le triangle, plaçai la bille blanche devant le tas et laissai la place à Sofia.

- Essaie de casser le jeu.

Je la pris doucement par les épaules et la mis face aux billes.

- Là, tu peux te permettre de frapper plus fort. Le mieux c’est d’éparpiller les billes pour avoir un espace plus dégagé après, et aussi de réussir à empocher au moins une bille pour que tu puisses rejouer. Selon la bille que t’as empoché, ça déterminera lequel des deux groupes tu devras jouer par la suite.

Elle commença donc ses essais. Au début, la bille blanche fit un vol plané à travers la pièce. Puis il fallut doser ses tirs et arriver à casser correctement le jeu. Elle dut s’y reprendre à plusieurs fois mais elle y parvint rapidement.

- Gut, dis-je quand elle empocha deux billes d’un coup pour le dernier essai.

Un bisou sur le front pour la récompenser et je remis les billes en place.


- On tente de faire une partie ?
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyMer 21 Mar - 21:35
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"Des papillons dans le ventre ?"

Wie der Vater, so der Sohn ?
Il récupéra un des verres pour boire quelques gorgées. Je décidai de retourner vers la table de billard en récupérant la queue, pour tenter de faire rentrer toutes les boules dans les trous. Ca allait probablement prendre beaucoup de temps, mais je voulais encore m'entraîner. En fait, j'avais si hâte de savoir à peu prêt jouer pour faire une partie avec Meyer que je voulais à tout prix réussir, et m'exercer. Malheureusement, j'avais encore du mal à viser, et je frappais encore parfois trop fort, la boule blanche vola encore une fois à travers la pièce. Grâce aux conseils de Meyer, je parvins à empocher toutes les boules, même si ce fut laborieux. Nous les récupérâmes toutes pour les placer à nouveau dans le triangle. Je récupérai la boule noire, puis Meyer m'expliqua à ce moment que je pouvais placer les boules comme je le voulais dans le triangle, mais celle que j'avais en main devait se trouver au centre. Il s'agissait de la dernière à faire rentrer, une fois que le joueur avait empoché toutes ses boules. Une fois le triangle en place, Meyer m'invita à casser le jeu en se décalant. Il me prit par les épaules pour me placer devant le tas. Je le laissai faire, écoutant ses conseils pour y parvenir. Ah, cette fois-ci je pouvais frapper fort, pour éparpiller les boules au maximum. Je frappai violemment la boule blanche qui décolla de la table pour partir comme une flèche à travers la pièce. Oops. J'y étais peut être un peu "trop" fort là. J'allai la récupérer aussitôt pour la replacer. Après plusieurs essai, je parvins à casser le jeu de manière raisonnable. Meyer me félicita d'un bisou sur le front, m'arrachant un sourire timide, j'étais contente.  

Plutôt surprise, il me proposa déjà de faire une partie avec lui. Je ne me sentais pas vraiment prête, mais j'acceptai tout de même. C'était surtout pour passer du temps avec lui, je me fichais pas mal de savoir que j'allais me faire écraser sans difficulté. Meyer me laissa commencer. Je me plaçai en face du tas de boules pour frapper fort avec la blanche dedans. Je parvins à faire entrer une pleine dans un trou. Je devais donc, à présent, toucher uniquement les pleines en premières et les faire rentrer dans les trous avant de mettre la 8. Très concentrée, je repérai une bille pleine plutôt bien placée. Je me mis en position, prenant bien mon temps pour viser, et rater. Tant pis ! Je laissai la place à Meyer, qui lui devait empocher les cerclées uniquement. Il était carrément plus doué que moi et parvint à réussir plusieurs de ses coups. Je ne savais pas s'il l'avait fait exprès pour me laisser jouer, mais il rata sa dernière tentative. Cette fois-ci, c'était la bonne, la boule blanche était juste en face d'une pleine, je n'avais qu'à tirer tout droit pour tenter de la faire rentrer. Bon, évidemment, je ratai, mais elle n'était pas passé loin. C'était vraiment difficile de doser le coup, de frapper du bon angle, tout ça. Je laissa la place à Meyer, mais cette fois, je n'allai pas me laisser faire. J'attendis qu'il se penche légèrement sur la table pour me placer derrière lui et appuyer ma poitrine sur son dos : Technique de déstabilisation numéro 1 ! Complètement prit au dépourvu, il rata son coup de peu, avant de se tourner vers moi. Je me redressai vite, pour faire comme si de rien n'était, mais ne parvint pas à retenir mon rire plus longtemps.

Oui, c'était fourbe, mais à défaut d'avoir la technique, j'avais la sournoiserie. C'était donc à mon tour, puisqu'il avait raté. Je le surveillai un instant, pour être certaine qu'il n'allait rien faire de déloyal. Mais il semblait attendre sagement mon coup, alors j'en profitai pour frapper la boule blanche, après un long moment de concentration. Je parvins enfin à empocher une boule de mon groupe. Toute contente, je me tournai vers Meyer en agitant la queue devant lui. J'avais donc le droit de rejouer. Malheureusement, mon prochain coup n'était pas très bon, la boule pleine que je visai n'entra pas dans le trou. Cette fois-ci méfiant, Meyer me regarda un instant avant de jouer. Je le regardai aussi, l'air tout à fait innocente, puis j'allai chercher mon verre de jus d'orange pour boire. Voyant que j'étais à l'opposée de la table, il joua et empocha sa boule. Il lui en restait quelques unes à empocher, la partie pourrait encore durer un peu s'il ne réussissait pas tout d'un coup. Je le regardai jouer, le laissant cette fois-ci se concentrer sans le déranger. Le nombre de boules cerclées sur la table se réduisait, mais, par chance pour moi, il rata son coup suivant.  Je m'approchai de Meyer, un tout petit sourire aux lèvres, pour m'asseoir au bord de la table, d'un petit bond, en agrippant le T-shirt de Meyer pour le rapprocher.  Je m'étirai un instant, avant de passer mes mains autour de sa taille.


"T'as appris à jouer aussi bien avec Roy, seulement ? Ou alors tu jouais déjà avant ? En tout cas, j'aime beaucoup jouer au billard même si je suis nulle... Meyer ? Vivement que je sois bien guérie hein ? On pourra aussi s'entraîner ensemble."

Je posai ma tête contre son torse en lui faisant un grand câlin, mes jambes se balançant dans le vide, je n'arrivais pas à m'empêcher de remuer, je me sentais vraiment bien tout d'un coup, j'étais drôlement contente de profiter de cet instant

"Avant, je ne partageais jamais des moments comme ceux là, sauf quand j'allais à l'Arène, mais bon. Là c'est différent, on fait du sport ensemble, on peut jouer au billard, là, et on va s'entraîner même. J'suis trop contente."

Je reculai un peu pour le regarder, mon sourire s'élargissant de plus en plus tandis que je penchai doucement la tête sur le coté. C'était à mon tour de jouer, mais je préférais attendre qu'il me réponde avant de continuer la partie.

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyMer 21 Mar - 23:23
Constantine Meyer
Elle accepta volontiers. Au début, je me dis que j’allais jouer gentiment mais comme cela faisait bien longtemps que je n’avais plus touché au billard, j’avais envie de voir à quel niveau je me trouvais. Je laissai Sofia commencer. Elle cassa le jeu, empocha une bille pleine. Elle pouvait donc continuer. En silence, elle fit ses repérages et prit place. Premier coup raté. C’était à moi de jouer. Je devais donc jouer les billes cerclées. Et je pus constater que je n’avais pas vraiment perdu la main. Je réussis les trois premières frappes mais ratai la quatrième. Sofia prit la relève et ça tombait bien pour elle, la bille blanche se trouvait bien en face d’une pleine. Malheureusement pour elle, elle frappa trop sur la droite et la bille tapa sur la bordure à côté du trou. A mon tour. La surface de la table étant bien dégagée, j’avais tout le loisir de choisir le bon angle de tir. Une fois fait, je me penchai, prêt à frapper. Mais au moment où la queue toucha la boule blanche, Sofia s’appuya sur mon dos et me fit rater mon coup. Quand je me retournai, elle affichait un air si exagérément innocent que je ne pus m’empêcher de rire, et elle pouffa à son tour.
C’était donc à elle de jouer. Me surveillant du coin de l’œil, elle fit le tour de la table pour scruter le terrain. Je n’allais rien faire pour la déstabiliser et la laissai se concentrer pour frapper la bille blanche. Elle empocha une pleine et, contente, elle agita sa queue devant mon nez. Elle poursuivit mais manqua son coup de peu. A moi.


« Mais que vois-je ? On s’amuse comme des p’tits fous, » remarqua Meyer apparemment jaloux.

Je l’ignorai, surveillai Sofia pour éviter le même coup bas que tout à l’heure. Mais elle alla boire un peu de jus d’orange alors j’en profitai pour me focaliser sur la bille blanche. La bille cerclée atterrit dans le trou. Je recommençai. Nouvelle réussite. Je ne fus pas aussi chanceux pour la suivante, et laissai Sofia prendre la relève. Mais elle préféra s’approcher de moi et s’asseoir sur le bord de la table, avant de m’attirer vers elle en agrippant mon tee-shirt. Je posai la queue debout à côté de nous, dégageai sa frange de devant ses yeux tandis qu’elle passait ses mains autour de ma taille.


- T'as appris à jouer aussi bien avec Roy, seulement ? demanda-t-elle curieuse. Ou alors tu jouais déjà avant ? En tout cas, j'aime beaucoup jouer au billard même si je suis nulle... Meyer ? Vivement que je sois bien guérie hein ? On pourra aussi s'entraîner ensemble.

Je hochai la tête avec un sourire. Posant sa joue contre mon torse, la jeune femme me serra contre elle et dit :

- Avant, je ne partageais jamais des moments comme ceux là, sauf quand j'allais à l'Arène, mais bon. Là c'est différent, on fait du sport ensemble, on peut jouer au billard, là, et on va s'entraîner même. J'suis trop contente.

Elle me gratifia d’un immense sourire et je lui grattouillai le haut du crâne. Moi aussi j’étais content. D’ailleurs, je n’imaginais pas me réjouir autant d’une situation aussi banale qu’une partie de billard. Comme quoi, j’oubliais trop souvent de profiter des plus petits moments.

- J’ai pas beaucoup joué avant de faire des parties avec Roy, répondis-je. Il m’a appris pas mal d’astuces. Quand tu seras au point, on ira jouer en duo chez Akira, si tu veux.

C’était une proposition toute simple mais visiblement, je venais de faire une heureuse. Surexcitée, elle sauta dans mes bras.

- Fais atten…

Trop tard. Elle avait bougé si brusquement que ses blessures lui firent mal et elle lâcha un petit cri de douleur. Je la soutins un moment, le temps qu’elle reprenne contenance.

- Il va falloir te ménager, Schöne, conseillai-je avec un sourire mi amusé, mi inquiet. Tu veux qu’on arrête là ? Ou tu veux continuer ?

J’avais empoché cinq billes sur sept, et elle seulement deux. Sans compter la numéro 8 bien entendu.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyJeu 22 Mar - 17:05
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"La personne rien que pour moi."

Wie der Vater, so der Sohn ?
Délicatement, Meyer retira la mèche de cheveux qui me barrait le front, comme pour mieux me regarder dans les yeux même si j'avais mon bandeau. Comme le il faisait toujours, il me grattouilla le sommet de la tête en souriant. Il m'avoua qu'avant de jouer avec Roy, il ne faisait pas beaucoup de parties. C'était même Roy qui lui avait appris quelques astuces. Meyer me proposa d'aller jouer chez Akira, quand je serai plus douée. Toute contente, je bondis de la table pour sauter dans ses bras, avant de me faire rappeler à l'ordre par ma blessure qui m'arracha un gémissement de douleur. Je perdis un instant l'équilibre mais parvint à rester debout grâce à l'aide de Meyer. Une fois la douleur passée, je me détachai lentement de lui pour me redresser, un brin prudente. Inquiet, il me conseilla de me tenir plus tranquille, avant de me demander si je voulais continuer la partie ou m'arrêter là. Je regardai la table un instant, pour constater qu'il me restait encore pas mal de boules à faire entrer dans les trous. Meyer, quant à lui, n'en avait que deux. Autant continuer pour terminer, maintenant qu'on avait bien avancée dans la partie. Je retournai vers la queue pour la récupérer et regarder la table. C'était à mon tour, et cette fois-ci je ne comptai pas rater pour laisser à Meyer l'occasion de gagner si facilement. Je pris un verre de jus d'orange, probablement celui de Meyer, pour le terminer. Je ne savais pas trop quelle boule viser, la disposition n'était pas vraiment à mon avantage, du moins pour quelqu'un de mon niveau.

Après avoir enfin choisi la boule à viser, je me mis en position et plaçai la queue entre mes doigts. Il n'était pas question de louper mon coup, alors je pris bien mon temps. Je fis glisser la queue doucement entre mon indexe et mon majeur et frappai d'un coup la boule blanche qui percuta la pleine que je visai. A ma plus grande surprise, le coup était pas mal, voir même bon, puisque la boule tomba dans le trou. J'étais drôlement contente et regardai même Meyer avec un grand sourire en pointant du doigt le trou en question. C'était donc encore à mon tour. Hélas, je ratai mon prochain coup et laissai la place à Meyer. Il allait probablement terminer la partie, à présent, et je ne comptai pas le perturber. C'était inutile de faire durer trop longtemps, surtout que je savais depuis le début que j'allais perdre. Comme prévu, il empocha facilement la première boule, se concentra un instant pour viser la dernière. Après celle-ci, il ne lui restait plus qu'à faire entrer la boule numéro 8. D'un coup précis, il parvint à empocher la boule. Il ne restait plus que la noire, maintenant. J'étais contente de savoir qu'il ne cherchait pas à me laisser gagner, je voulais qu'il s'amuse lui aussi. Et puis je savais très bien que comme il n'avait pas joué depuis longtemps, il voulait tester son niveau actuel. C'était comme moi, je voulais toujours m'assurer de mon niveau au combat si je ne pratiquais plus depuis un certain temps. Il devait être rassuré, il était toujours doué à ce jeu. Il termina la partie facilement. Pour le féliciter, je m'approchai de lui pour lui embrasser la joue. En regardant l'horloge, je remarquai que les deux aiguilles allaient bientôt pointer toutes les deux vers le haut, signe qu'il était temps d'aller préparer le repas.


"On va préparer le repas, dis ? Hé ! Tu sais quoi ? J'ai trop envie de manger des patates rôties ! On en fait, hein ?

Il vint m'ébouriffer les cheveux en souriant puis hocha la tête. Génial ! Ensemble, nous nous dirigeâmes dans la cuisine pour préparer de quoi manger. Tout deux méticuleux, nous nous lavâmes bien les mains avant de nous mettre à la tâche. J'insistai un peu pour éplucher les patates pendant que Meyer s'occupait de couper l'oignon. Tant mieux, je n'aimais pas du tout m'occuper de ça, ça sentait mauvais sur les mains et ça piquait les yeux, même quand j'avais mon bandeau. Plusieurs dizaines de minutes plus tard, le repas fut préparé. Meyer partit pour dresser la table, j'en profitai pour faire la vaisselle, comme ça j'en aurait moins après, si les casseroles et autres ustensiles étaient déjà lavés. Nous nous installâmes à table pour manger. Le repas aurait pu se passer dans le silence, comme nous le faisions souvent, mais à la place, je préférai discuter avec lui de notre partie de billard, en imitant les gestes pour mimer comment j'avais réussi à faire rentrer les différentes boules. A la fin du repas, je me dirigeai vers Meyer pour me placer dans son dos et lui masser doucement les épaules. Je lui demandai de rester assis et que j'allais m'occuper de tout le reste. Je débarrassai la table et allai préparer un café. Une fois ce dernier prêt, je le déposai devant lui avant de retourner dans la cuisine pour terminer la vaisselle. Meyer me rejoignit pour nettoyer sa tasse, pendant que j'astiquai le plan de travail.

Je lui proposai de passer un peu de temps devant des dessins animés ou un film, ce qu'il accepta. Il s'installa sur le canapé, je fis de même en me couchant, posant la tête sur ses cuisses. Je pris son bras pour le placer sur ma hanche, pour pouvoir profiter davantage de sa chaleur. Je le laissai choisir le programme et s'arrêta sur un film d'animation qui venait de commencer. C'était le générique de début, alors j'en profitai pour me lever et aller lui chercher une bière. Je la lui tendis avant de m'installer comme je l'étais, son bras à nouveau sur ma hanche. J'étais toujours en simple T-shirt, mais j'avais tout de même enfilé mes bas noirs, je n'aimais pas trop être pied nu, ce n'était pas vraiment confortable. Après seulement quelques minutes, je me mis en boule et me calai plus confortablement sur lui, avant de rapidement m'endormir. Une petite sieste juste après avoir bien mangé, c'était tellement agréable.

Je ne savais pas combien de temps j'avais dormi, mais j'avais vraiment la tête dans le brouillard. Je devais avoir remuée un peu dans mon sommeil, car mon bandeau était tout de travers et mes cheveux complètement décoiffés. Meyer n'avait pas bougé, mais sa bière était terminée, la bouteille vide était posée sur la table basse. Il semblait avoir regardé le film, c'était toujours le même à l'écran. J'avais un peu de mal à me repérer, tellement le réveille était difficile. Lentement, je me hissai sur Meyer pour m'asseoir sur ses cuisses à califourchon et lui faire un câlin, me serrant fort contre son torse. Après quelques secondes, je reculai la tête pour le regarder. Ma tête devait rigolote à regarder, puisqu'il poussa un tout petit rire avant de remettre un peu d'ordre dans mes cheveux. Je me collai davantage à lui pour poser mes mains sur mes épaules. Sans réfléchir, j'approchai mes lèvres des siennes pour l'embrasser. Plus le temps passait, plus Meyer représentait la personne rien que pour moi. Je le voulais pour moi, et uniquement pour moi.


Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyJeu 22 Mar - 19:20
Constantine Meyer
Elle regarda la table, pesant le pour et le contre. Et elle décida de continuer. Motivée, elle alla récupérer sa queue et je fis de même. Après avoir terminé son verre de jus d’orange – ou le mien, je n’en savais rien en fait – elle prit tout son temps pour ne pas rater son prochain coup. Sa concentration porta ses fruits puisque la bille pleine choisie alla droit dans le trou qu’elle visait. Comblée, elle me fit un grand sourire et poursuivit la partie. Néanmoins, le reste des billes pleines se trouvaient assez loin de la blanche et elle manqua de peu la première en venant frapper une cerclée. Ce fut donc à mon tour de jouer. J’empochai les deux dernières billes assez difficilement étant donné qu’elles étaient groupées avec les pleines. Je ne pensais pas réussir sur la deuxième. Il ne me restait plus que la noire. Elle rejoignit les cerclées et la partie se termina ainsi. Satisfait d’avoir gardé un niveau correct, je terminai mon jus d’orange et complimentai Sofia qui avait quand même bien joué pour une débutante. Elle me félicita avec un baiser sur la joue. Ce contact était tellement doux, malgré le fait que je ne m’étais pas rasé aujourd’hui, que je sentis mon cœur rater un battement et un frisson me parcourir la nuque.

- On va préparer le repas, dis ? proposa la demoiselle en regardant l’heure. Eh ! Tu sais quoi ? J'ai trop envie de manger des patates rôties ! On en fait, hein ?

Je lui ébouriffai une nouvelle fois les cheveux et acceptai, un peu perturbé. Depuis l’épisode de la forêt, je me posais de plus en plus de questions sur l’évolution de notre relation. L’avoir vue frôler la mort de très près m’avait fait réaliser que je l’affectionnais beaucoup plus que ce que je croyais. En fait, Meyer jouait également un rôle dans cette prise de conscience. Parce qu’il avait pris son temps pour lui faire du mal. Si Sofia ne tenait pas une place importante dans ma vie, il n’aurait pas pris autant de plaisir à la frapper. Il l’aurait tuée immédiatement, un peu comme Ikko que je n’avais pas vraiment eu le temps de connaître avant le drame.
Perdu dans mes pensées, je suivis Sofia à la cuisine. Nous nous lavâmes d’abord les mains avant de commencer à préparer le repas. La jeune femme insista pour éplucher les patates, à croire qu’elle adorait ça, alors je m’occupai de couper l’oignon. Absorbé par la préparation des patates rôties, je laissai bientôt mes songes de côté. Nous passâmes à table quelques minutes plus tard, et Sofia lança la conversation à propos de notre précédente partie de billard. Ce jeu lui plaisait beaucoup, elle était fière d’avoir su empocher quelques billes alors qu’elle commençait à peine à apprendre. A la fin du repas, elle vint se placer derrière moi pour me masser les épaules et je pus constater avec surprise que je me sentais tendu alors qu’il n’y avait aucune raison de l’être. Ce massage fut donc le bienvenu, ainsi qu’un bon café pour digérer.
Pour débuter l’après-midi tranquillement, Sofia me soumit une séance dessins animés ou film, c’était au choix. Pourquoi pas. C’était le meilleur moyen de faire passer le temps quand on n’avait pas envie de sortir. J’allai donc m’asseoir sur le canapé, elle me rejoignit aussitôt en se lovant contre moi, la tête posée sur mes cuisses. J’attrapai la télécommande, fouillai dans le menu à la recherche d’un truc intéressant à regarder. A cette heure-ci, il y avait beaucoup de journaux télévisés. Peut-être qu’en avançant dans les chaînes, je trouverais quelque chose de moins barbant. Finalement, je tombai sur un film d’animation qui débutait juste. Sofia se releva. Je pensais qu’elle avait oublié quelque chose mais elle revint avec une bouteille de bière qu’elle me tendit. Je la remerciai tandis qu’elle s’installait à nouveau contre moi, attrapant mon bras valide pour le déposer sur sa hanche. Je penchai la tête pour vérifier que je n’appuyais pas sur sa blessure, et me concentrai sur le film.
Il ne me fallut pas longtemps pour commencer à somnoler. Je crois même que je m’endormis quelques minutes. Mais quand je rouvris les yeux, le film n’était pas encore terminé. Sofia, elle, ne bougeait pas d’un cheveu. Elle devait dormir profondément car quand je me penchai pour déposer la bouteille de bière sur la table basse, elle ne remua même pas. Je lâchai un bâillement, me concentrai sur le film. Les minutes passèrent. Minutes durant lesquelles Sofia parut agitée dans son sommeil. Pour tenter de l’apaiser, je posai ma main sur son front et le lui caressai doucement. Le geste sembla fonctionner. Elle finit par s’apaiser. Puis elle se redressa, l’air d’avoir la tête dans le brouillard, et grimpa sur mes genoux pour me faire un câlin. J’y répondis avec plaisir, envahi par la chaleur de son corps encore un peu endormi. Lorsqu’elle se recula un peu pour me regarder, j’eus un rire en voyant ses cheveux en bataille, et tentai tant bien que mal de la recoiffer avec mes doigts. La suite… je dus bien avouer que j’étais très loin de la prévoir.
Un baiser.
Un vrai… qu’elle me donna avant que j’aie pu faire quoi que ce soit.


« Tu t’en doutais même pas un peu ? » questionna Meyer à la fois amusé et mécontent.

Je… je n’étais pas sûr…


« Rappelle-toi, à l’arène. »

Ça, c’était toi.

« Ah oui, c’est vrai. »

Il réfléchit.

« Et dans la forêt ? »

Je frissonnai encore. Ce soir-là était différent. Elle allait mourir. Je ne voulais pas la voir partir sans avoir pu lui montrer que...

« … tu l’aimes, c’est ça ? »

Cette fois, mon cœur sembla carrément s’arrêter. Tout comme mon cerveau d’ailleurs.

« Oh… je vois, dit-il d’un ton étrangement sympathique. T’sais quoi ? On s’retrouve plus tard. »

A la seconde même où je ressentis cette sensation familière de vide dans mon esprit quand Meyer disparaissait parfois, Sofia reculait pour me regarder. Hésitant, je levai une main légèrement tremblante devant son visage pour soulever son bandeau du côté de son œil droit. Il suffit d’un simple contact visuel avec le joli bleu de son iris pour me pousser à répondre de la même manière que ce soir-là, dans la forêt. Au début, je me dis que c’était ridicule, qu’il s’agissait juste d’un baiser et que je ne savais absolument pas ce que je faisais. Puis… je réalisai que je ne regrettais pas d’en être arrivé là avec Sofia. Qu’il ne fallait surtout pas que je regrette. Et que Meyer avait certainement raison. Alors, emporté par mes sentiments, je serrai Sofia contre moi sans cesser de l’embrasser, me penchai sur le côté en l’entraînant sur le canapé. Mais j’oubliai ses blessures et elle gémit de douleur. Et ça me ramena à la réalité. Non, j’y étais déjà.

- Pardon… soufflai-je à mi-voix.

Déstabilisé, je l’aidai à se redresser.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyJeu 22 Mar - 21:44
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"La personne rien que pour moi."

Wie der Vater, so der Sohn ?
Je ne réalisai pas tout de suite ce que je venais de faire. Je n'en avais même pas conscience, tant j'étais mal réveillée, peut être même encore à moitié endormi. Le baiser se prolongea, me faisant prendre conscience de ce qu'il se passait. J'avais pris la décision d'embrasser Meyer, mais c'était totalement différent du soir où Leiche l'avait fait à l'Arène. C'était également différent du baiser dans la forêt, le contexte n'était pas pareil. Là, nous étions simplement sur le canapé, nous partagions un moment ensemble, puis un câlin... Et je me sentais si bien avec lui que j'en avais envie. Oui, c'était ça, j'en avait tout simplement envie, je le voulais. Je reculai ensuite doucement la tête, la respiration légèrement tremblante et la boule au ventre. Je me sentais vraiment...Bizarre, mon cœur battait tellement vite dans ma poitrine que je croyais qu'il allait s'en échapper. Meyer restait silencieux et me regarda, en approchant une main tremblante de mon visage. Je ne bougeai pas, attendant simplement de voir ce qu'il voulait faire. Lentement, il souleva mon bandeau pour regarder mon œil visible. Je plongeai aussi mon regard dans le sien, me raclant la gorge. La suite, je ne m'y attendais absolument pas. Il s'approcha à son tour pour répondre à mon baiser par un autre. Il me serra de plus en plus fort contre lui, sans s'arrêter de m'embrasser. Je glissai une main sur sa nuque, pour l'empêcher de reculer. Je voulais que ce moment dure, qu'il ne s'arrête jamais et rester ainsi avec lui. Emporté dans cette étreinte, il me serra encore avant de me coucher sur le canapé. Nos jambes se croisèrent, mon autre main passa dans son dos. Mais, hélas, il appuya sur ma blessure, ce qui m'arracha un petit gémissement de douleur.

Mince... ! Il m'avait échappé, j'aurais tant voulu résister à la douleur, être silencieuse, pour ne pas le couper dans son élan. J'étais agacée, alors qu'il m'aida à me redresser. J'avais la tête qui tournait, je me sentais vraiment toute chose, à présent. Je replaçai mon bandeau pour regarder Meyer, assise à coté de lui. Mes joues devinrent aussitôt rouges, tout comme le bout de mes oreilles. Gênée, je me mis à genou sur le canapé pour attraper son haut et enfouir ma tête dans le creux de son épaule pour cacher mon visage. Je me posais souvent la question, ces derniers temps, sur la nature de notre relation. Ce qu'il représentait pour moi, dans mon cœur. J'avais peut être la réponse, maintenant : C'était mon Meyer, je voulais passer le reste de ma vie avec lui, être sienne, et lui mien. Je ne savais plus quoi faire pour le moment, je restai simplement blotti contre lui. Lentement, il passa son bras autour de ma taille et me demanda si ça allait. Il pensait probablement m'avoir fait mal et que je luttais contre la douleur en restant ainsi dans cette position. Je relevai la tête pour le regarder et la hochai une fois en guise de réponse. Il sourit, rassuré, et je lui rendis le même sourire. Je regardai ensuite la télévision, autant continuer de regarder le film qui passait, après tout c'était ce que nous étions censés faire... Nous restions silencieux durant le reste du film, même si je ne comprenais pas tout, comme j'avais probablement raté la moitié. Mais, à vrai dire, je m'en fichai pas mal, passer du temps avec Meyer me suffisait largement, rester ainsi dans ses bras.  

A la fin du film, une voix annonçait qu'un autre allait débuter, c'était visiblement un dimanche spécialement consacré aux films d'animations. Comme c'était les publicités, j'en profitai pour me lever et débarrasser la table basse de la bouteille qui traînait dessus. Un rapide passage aux toilettes, puis dans la cuisine pour chercher des boissons et des petits bretzel salés, et je retournai dans le salon avec le tout. C'était un peu comme au cinéma, en fait. On regardait des films avec de quoi grignoter et boire. Pour nous mettre dans l'ambiance, je fermai les volets. Il faisait bien plus sombre d'un coup, dans le salon, et ce n'était pas pour me déplaire, bien au contraire même, je préférais largement quand c'était comme ça.  Un peu perdue dans mes pensées, je songeai déjà à demain. Un lundi. Meyer devait retourner au travail pour la journée en me laissant seule dans l'appartement. J'avais vraiment hâte de pouvoir travailler chez Yoshikazu, ça allait mieux occuper mes journées. En plus, j'allais pouvoir gagner de l'argent pour Meyer, il allait pouvoir se faire plaisir, profiter un peu plus, c'était tout ce que je voulais.

Le soir arriva sans que nous nous en rendions compte. Meyer me proposa de commander, cette fois-ci, pour éviter d'avoir à cuisiner de nouveau. J'étais de son avis, ça faisait du bien parfois, de ne rien avoir à faire et d'attendre d'avoir un repas servi à la maison. Mais comme nous avions mangé quelque chose de consistant à midi, je voulais un repas plus léger, c'était mieux avant d'aller se coucher, en plus. Meyer commanda alors des salades, une de riz pour ma part, et lui de pâtes. C'était parfait, j'adorai manger froid le soir, davantage quand c'était de la salade de riz ! Une heure plus tard, le livreur arriva avec les commandes. Nous mangeâmes devant le film que nous regardions, en silence. Nous terminâmes notre soirée avec le dernier proposé par la chaîne. Il commençait à se faire tard et Meyer voulait se coucher pour être en forme le lendemain. Je me levai, pendant qu'il débarrassait le salon des emballages. Je me dirigeai vers la salle de bain pour prendre ma douche et me brosser les crocs, en laissant la porte entrouverte. Nue comme un vers, je me précipitai vers la chambre car j'avais oublié de prendre des vêtements de rechanges. Et comme j'avais froid, je ne voulais pas perdre de temps et vite enfiler quelque chose. J'allais me contenter d'un T-shirt que je trouvais en fouillant dans les affaires de Meyer.  

Plus tard, après avoir prit sa douche à son tour, il me rejoignit dans la chambre. Il était torse nu, avec un simple pantalon noir pour dormir. Mon regard se perdit un instant sur son torse, que je trouvais toujours puissant et viril. Je m'installai dans le lit après avoir fermé les volets. Meyer récupéra son téléphone, probablement pour régler l'heure du réveil, et le posa sur la table basse avant de se glisser sous la couverte à son tour. Aussitôt, je me collai à lui en passant ma jambe par dessus les siennes. Je massai un instant son torse avec ma main pendant que je profitai de l'odeur de pomme de ses cheveux encore un peu humides. Il éteignit finalement la lumière en me souhaitant une bonne nuit. La porte de la chambre était encore ouverte et la lune éclairait timidement la chambre, la lumière passant par la vitre du balcon. Après quelques secondes, je me relevai pour m'installer sur le bassin de Meyer. Je me penchai en avant, pour embrasser son front, puis sa joue, puis le cou, avant de chuchoter doucement à son oreille...  


"...Je t'aime."

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyVen 23 Mar - 14:29
Constantine Meyer
Elle remit son bandeau en place. Je ne savais plus quoi penser de ce que je venais de faire. Et surtout, je ne savais pas quoi penser du fait que la jeune femme ne m’avait pas repoussé, qu’au contraire, elle s’était agrippée à mes épaules, prolongeant le baiser avec ferveur. Y pensait-elle depuis longtemps, elle aussi ? Car, en vérité, même inconsciemment, je savais que j’avais envie d’un moment comme celui-là. Que penserait Roy en sachant ça ? Renierait-il Sofia et me tuerait-il ? Ou le contraire ? Je ne voyais pas de quelle autre manière il réagirait. A mon avis, il aurait été loin d’imaginer que Sofia devienne un jour plus humaine. Il l’avait accueillie enfant mais, au lieu de la protéger, il s’était permis d’alimenter son éducation d’hybride entraînée au combat. Ou alors, c’était justement ça, sa façon de la protéger… Déboussolé, je baissai les yeux sur la demoiselle qui, les joues rouges, venait se blottir contre mon épaule pour cacher son visage.
Et je soupirai. Ce qui était fait… était fait. Je ne regrettais en rien mon geste, j’aurais même bien voulu recommencer. Toutefois, quelque chose m’en empêchait. Pas Meyer, pour une fois, puisqu’il se tenait tranquille. Je ne savais pas vraiment. Peut-être mon cerveau, vu qu’il semblait éteint… Alors je suivis mon instinct, passai mon bras sur la taille de Sofia et lui demandai si ça allait. J’espérais ne pas lui avoir fait trop mal. Mais elle hocha la tête et nous échangeâmes un sourire. Plutôt rassuré, je la pris dans mes bras et chacun porta son attention sur la télévision. Aucun de nous ne comprenait plus le sens du film puisque nous en avions raté un morceau. Mais tant pis. Sofia ne bougeait pas, apparemment à l’aise contre moi, et je n’avais pas envie de la lâcher, trop absorbé par la chaleur de son corps et l’odeur de son parfum. Quand le générique de fin défila, elle se leva pourtant et débarrassa la table basse. Mais elle revint bientôt avec d’autres boissons et un sachet de bretzels. Visiblement décidée à passer tout l’après-midi devant la télé avec moi – ce qui ne me déplaisait pas forcément, du moment que j’étais avec elle – la jeune femme alla fermer les volets, nous laissant dans une douce pénombre presque soporifique.
Je ne vis pas les heures défiler. Il fallait dire que les films demeuraient un bon moyen de faire perdre la notion du temps à n’importe qui. De plus, comme les volets étaient fermés, je ne vis pas la nuit tomber. Ce qui me rappela que l’heure du dîner approchait fut le ventre de Sofia qui se mit à gargouiller. Je lui proposai de commander, ayant un peu la flemme de sortir ou de cuisiner. Elle accepta et nous choisîmes quelque chose de plus léger qu’à midi. Une salade chacun et le tour fut joué. Nous mangeâmes devant un autre film. Sachant Sofia très active, je ne pensais pas qu’elle resterait aussi longtemps passive de cette façon. Au moins, elle se reposait, ce qui lui permettait de guérir rapidement. J’aurais bien aimé rester plus tard pour continuer les grattouilles dans le dos de la demoiselle pendant le film, accompagnées de quelques légers baisers que je ne pus m’empêcher de retenir sur sa nuque qui sentait bon la pomme. Cependant, l’heure était déjà bien avancée et je travaillais demain. Alors, à contrecœur, je me m’extirpai du canapé, suivi de Sofia pour débarrasser les restes du dîner. Pendant que je terminais le rangement, elle alla prendre sa douche et je dus faire de sérieux efforts pour ne pas la suivre. Pourquoi ? Parce que… quelque chose me bloquait toujours. Sauf que là, je savais ce que c’était, et il ne s’agissait pas d’un bug cérébral. Non, en fait, je prenais en compte le fait que Sofia était tout simplement jeune. Et innocente. Bon, vingt-deux ans, ce n’était pas si jeune et seulement huit années nous séparaient. Mais parfois, son éducation la rattrapait et malgré tout, elle avait l’air d’une enfant.
Du coup, ma tête et mon cœur étaient remplis d’un bordel sans nom.
Je pris ma douche à sa suite, dus finir à l’eau froide parce que j’étais tellement perdu dans mes pensées que j’oubliai presque de me laver. Après avoir enfilé un pantalon, je rejoignis Sofia qui était déjà pelotonnée dans le lit. Je m’allongeai à côté d’elle. Elle se blottit aussitôt contre moi. Nous nous souhaitâmes bonne nuit, j’éteignis la lumière. Et impossible de fermer l’œil. La porte de la chambre était ouverte, ainsi que les volets de la porte-fenêtre du balcon. Les rayons de la lune passaient à travers les vitres, venant éclairer le salon et le meuble de l’entrée dont je voyais un coin. Cette vision n’était pourtant pas la raison pour laquelle je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Trop de songes remuaient dans mon esprit. Trop d’émotions s’entremêlaient depuis le soir de la crise. Et puis… Sofia. Sofia qui baladait sa main sur ma poitrine, qui me grimpa soudain dessus pour me serrer dans ses bras et m’embrasser sur le front, la joue, le cou… Sofia et son « Je t’aime » chuchoté au creux de mon oreille, provoquant dans tout mon corps un frisson aussi agréable que perturbant. Son souffle me chatouillait la joue, tiède et apaisant. Incapable de résister, ma main trouva l’arrière de sa tête, et mes lèvres les siennes. Incapable de me contrôler, je la serrai contre moi et basculai sur le côté pour me retrouver à demi sur elle, en faisant attention cette fois. Mon cœur martelait ma poitrine avec tellement de force que mes côtes semblaient prêtes à se briser. Je l’embrassai à nouveau, elle répondit. J’aurais presque préféré qu’elle s’y oppose parce que ça ne m’aidait pas vraiment à réfléchir.


« Réfléchir ? Tu crois vraiment qu’il faut réfléchir, là ? » s’emporta Meyer.

Je croyais qu’il me laissait tranquille jusqu’à demain au moins…


« Das ist wahr (C’est vrai), au temps pour moi. Je m’en vais. »

Littéralement fiévreux, je me reculai enfin. Je ne savais plus où j’étais, comme si on venait de me droguer. Sofia ne disait rien, j’ignorais totalement ce qu’elle pensait, ce dont elle avait envie. Attendait-elle une réponse à ces deux mots que jamais personne n’avait prononcé pour moi ? Personne. Jamais. Ce fut sûrement ce qui m’empêcha de les prononcer en retour. Légèrement tremblant, déçu pour Sofia qui souhaitait peut-être les entendre, et en colère contre moi-même, je la serrai une nouvelle fois doucement dans mes bras et fermai les yeux.
Quand le réveil sonna le lendemain lundi, j’eus l’impression de ne pas avoir dormi du tout. Dans les vapes, Sofia cligna des paupières et remua en gémissant de fatigue. Elle aussi paraissait avoir passé une mauvaise nuit. Je dégageai sa frange de devant ses yeux, l’embrassai sur le front.


- T… tu veux venir avec moi ou tu préfères dormir encore ? demandai-je avec hésitation.

Je ne savais pas pourquoi je lui faisais cette proposition. Je ne me sentirais pas à l’aise en travaillant à ses côtés et en même temps, j’avais ce besoin étrangement indomptable de la savoir près de moi.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptyVen 23 Mar - 21:18
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"Des doutes ? Encore ?"

Wie der Vater, so der Sohn ?
Mon nez caressait doucement sa joue, je le couvris de bisous au niveau du coin de sa mâchoire, ne pouvant plus me détacher de lui, comme enivrée, totalement. Mon esprit était vide, je ne pensai plus à rien, hormis à mon Meyer, Meyer et encore mon Meyer, à moi. Je sentis soudainement sa main attraper en douceur l'arrière de ma tête et nous échangeâmes un nouveau baiser passionné. Il me fit lentement basculer sur le dos, en prenant soin, cette fois, de ne pas réveiller ma blessure. C'était à son tour, d'être sur moi, du moins à moitié. Je passai ma jambe par dessus la sienne pour me coller davantage à lui pendant qu'il m'embrassait à nouveau. Je pouvais sentir son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, tout comme le mien. J'avais comme des bouffées de chaleur et le monde semblait s'être arrêté autour de nous. En tout cas, j'avais de drôles de sensations, je tremblai de la même excitation juste avant un combat que je m'apprêtai à mener. Tout se passait si vite que je décidai d'arrêter de réfléchir, tout simplement, que j'allai Meyer laisser faire. Puis il se recula et nous échangeâmes un regard, mes yeux dans les siens. Je le regardai sans pouvoir bouger, suspendue à ses lèvres... Allait-il enfin me répondre ? Me le dire ? Mais plus les secondes passaient, plus il semblait étrange. Enfin, je le remarquai petit à petit. Il me serra dans ses bras et je répondis à son étreinte en faisant de même, et puis... plus rien. Il ferma les yeux, sans aller plus loin. Je pinçai un instant mes lèvres, le relâchant doucement pour le laisser s'endormir. C'était vraiment bizarre, je le sentais perturbé, mais je ne savais pas pourquoi. Je fixai un instant le plafond, me remettant doucement de mes émotions, avant de tourner le visage vers Meyer, qui dormait déjà. Je fermai les yeux à mon tour, peu de temps après.

Au petit matin, son réveil sonna. Il était encore très tôt, comme le soleil ne s'était pas encore levé. Je gesticulai un peu dans le lit, en me réveillant doucement. Je m'étirai, poussant de petits gémissements tandis que Meyer se réveilla à son tour. Il dégagea les cheveux devant mon front pour venir l'embrasser. J'étais encore un peu endormi, je levai ma main pour caresser sa joue, les yeux toujours fermés. Comme toujours, le matin, je fis glisser ma main à mon cou pour vérifier la présence du collier. Heureusement, il était toujours là. J'entendis à peine Meyer me proposer de l'accompagner au travail. Contente mais pas assez réveillée, j'hochai simplement la tête en me frottant les yeux. Au moins, je n'allai pas m'ennuyer à la maison en attendant son retour. Après un moment, nous nous levâmes ensemble pour nous préparer à partir au travail. Meyer se dirigea vers la salle de bain, les bras chargés de vêtements propres. Je le suivis, prenant à mon tour mes vêtements. Je voulais prendre la douche avec la lui, même si je ne savais pas s'il était d'accord... Après quelques minutes, nous sortîmes pour aller prendre notre petit déjeuné. Nous étions silencieux, je savais que Meyer n'était pas du matin et j'avais peur de le déranger si je parlais, je ne voulais pas le mettre de mauvaise humeur juste avant d'aller au travail. Quand nous eûmes terminés, je débarrassai la table et allai me brosser les crocs. j'enfilai ensuite mes bas, puis mes bottes, et attendis que Meyer termine de se préparer pour nous en aller.  

Une fois arrivés sur son lieu de travail, Meyer se dirigea vers les vestiaires pour récupérer ses affaires. Je l'attendis dans le hall d'entrée, l’hôtesse d'accueil était déjà là. Elle me dévisagea un instant, mais je la saluai quand même en m'inclinant en avant. Meyer revint rapidement, équipé, il avait la pelle que je lui avait offerte pour noël. Il sortit du bureau pour se rendre dans le cimetière. Il m'expliqua qu'il allait devoir creuser un trou, je n'allais donc pas lui être d'une grande aide. Je serrai ma ceinture un instant, pour remettre mon Katana en place, et grimpai dans l'arbre qui se trouvait quelques mètres plus loin. Je m'installai sur une grosse branche, couchée dessus, en laissant pendouiller ma jambe et un bras dans le vide. Je le regardai creuser son trou, sans le déranger. Le soleil se levait derrière lui, il était tellement beau quand il travaillait. Quand le trou fut terminé, il leva les yeux vers moi et me demanda de le rejoindre. J'obéis aussitôt et descendit de l'arbre. A présent, il allait faire sa ronde, dans les allées, pour inspecter les tombes. J'hochai la tête une fois, avant de le suivre. Il y avait peu de monde le matin, au cimetière, ce qui permit à Meyer de se concentrer sur son travail. L'endroit était en bon état, et propre, il n'y avait pas grand chose à nettoyer. Plus tard dans la journée, un homme se dirigea vers nous en saluant Meyer d'une poignée de main. Il me regarda un instant avant de demander qui j'étais. Meyer lui dit que j'étais simplement son hybride qui l'accompagnait pour un jour de travail. Aussitôt, je m'inclinai en avant pour saluer poliment l'homme qui m'expliqua qu'il était le patron du cimetière. Je restai silencieuse en gardant la tête basse, parfaitement soumise, comme il s'agissait du patron de Meyer, aussi.

Plus tard dans la matinée, on vint chercher Meyer pour une mission. Il devait reboucher un trou suite à un enterrement. Ca me rappelait celui de Roy. Ne voulant pas le déranger, je préférai le laisser seul, et puis ma présence pourrait peut être déranger les autres, je ne savais pas vraiment. En attendant, j'allai rendre visite à Roy, qui reposait à coté de Sonia. Je parcourus les allées un instant avant de repérer l'endroit où il se trouvait. Je grimpai sur la tombe pour m'asseoir dessus en tailleur. Je regardai la photo un instant, m'approchant doucement de celle-ci en glissant sur la pierre. Même si j'étais très heureuse avec Meyer, Roy me manquait terriblement, parfois. Même s'il me considérait comme une hybride, je savais qu'il m'aimait aussi, nous avions partagé nos vies durant treize ans, après tout. Je me perdis un instant dans mon passé, me remémorant mon ancienne vie à ses cotés. Je n'entendis pas Meyer me rejoindre. Je sursautai, toujours sur mes gardes, avant de réaliser que c'était lui. Je lui souris, restant assise. La tombe de Roy était toujours très décorée et propre. Kenichi venait souvent ici pour rendre hommage à son ami, et il y avait un peu tout les autres mafieux qui venaient aussi. Même si ces gens n'étaient pas des bonnes personnes, ils agissaient, entre eux, comme une grande famille soudée. Et Roy faisait parti de cette famille.


"C'est l'heure de manger, Meyer ? J'ai un peu faim..." Dis-je en me tenant le ventre.

C'était en effet l'heure de sa pause. Parfois, il rentrait à la maison pour manger avant de repartir. Mais quand il ne rentrait pas, je ne savais pas vraiment comment il faisait, il allait peut être chez Yoshikazu. Je me relevai lentement en prenant soin de ne rien faire tomber, pour rejoindre Meyer.


Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptySam 24 Mar - 0:33
Constantine Meyer
Elle hocha la tête pour m’indiquer qu’elle voulait bien m’accompagner puis se frotta les yeux. Nous nous levâmes paresseusement. Attrapant des vêtements propres dans l’armoire, je me dirigeai vers la salle de bain mais m’arrêtai en route. J’hésitais à aller me laver en fait. J’avais eu un peu chaud cette nuit, pourtant, il n’y avait peut-être pas de quoi passer sous la douche. Ce serait plus logique de le faire quand je rentrerais du boulot. Sofia, qui me suivait de près avec ses habits dans les bras, me percuta pendant ma réflexion. Je me retournai et lui souris, posant un instant ma main sur sa tête pour lui dire que nous irions à la douche ce soir. Elle ne contesta pas et nous nous habillâmes donc, en silence. Nous prîmes ensuite le petit déjeuner. J’aidai la demoiselle à débarrasser et nous finîmes de nous préparer.
Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes au Centre Funéraire, marchant l’un à côté de l’autre d’un même pas… pas très motivé. J’aurais voulu profiter encore d’une journée rien que tous les deux avec Sofia. Avec autant d’envie qu’un détenu entrant dans le couloir de la mort, je me rendis aux vestiaires pour me mettre en tenue de travail. Sofia m’attendit sagement dans le hall d’entrée, près du bureau de la secrétaire. Aujourd’hui, je devais faire un aménagement, et aussi assister à un nouvel enterrement. J’expliquai tout ça à Sofia, un peu gêné quant à l’enterrement qui allait sûrement lui rappeler celui de Roy. Alors, pendant que je faisais mon travail, elle grimpa dans un arbre et y resta une bonne partie de la matinée, me regardant creuser sous le soleil levant. J’utilisais la pelle qu’elle m’avait offerte à Noël. Elle était confortable et très maniable, la jeune femme avait bien choisi.
Une fois fini, je l’appelai. Elle descendit de son arbre et me rejoignit. Il était temps de faire le tour du cimetière en attendant la fin de la cérémonie qui avait lieu en ce moment même. Les allées étaient propres, il n’y avait pratiquement personne ce matin. A part ramasser quelques feuilles d’arbre et jeter un rapide coup d’œil aux tombes, il n’y avait pas grand-chose à faire. Sofia me suivait d’un pas discret et léger. En revenant vers le Centre Funéraire, nous croisâmes mon patron. Il nous salua avec un sourire aimable et s’enquit de l’identité de la demoiselle. Je ne pouvais décemment pas dire qu’elle était humaine. On ne savait jamais avec les oreilles indiscrètes. Alors je répondis qu’il s’agissait de mon hybride, tout simplement. Pour lui, sa présence n’était pas dérangeante, du moment qu’elle savait se tenir. Elle s’inclina poliment devant lui, il lui expliqua son rôle ici. Et il nous laissa pour retourner vaquer à ses occupations.
Il était à présent l’heure de me rendre à cet enterrement. Je n’eus pas besoin de demander à Sofia de rester à l’écart, elle s’éloigna d’elle-même et se dirigea vers la tombe de Roy. Je la suivis un instant d’un regard inquiet. Non pas parce que je craignais qu’elle dégrade quelque chose dans le cimetière. Non, en vérité, je détestais la voir triste et je savais que son ancien maître lui manquait beaucoup. Dans un soupir, je rejoignis mes collègues et me concentrai sur mon travail pour ne pas faire d’erreurs. Une bonne demi heure plus tard, le cercueil était descendu et entièrement recouvert de terre. La famille du défunt se recueillait toujours mais mon rôle était terminé à présent. Alors je saluai brièvement mes collègues et rejoignis Sofia. Elle était assise en tailleur sur la tombe de Roy, face à sa photo. Elle tressaillit en m’entendant arriver mais me fit un joli sourire en se retournant.


- C'est l'heure de manger, Meyer ? s’enquit-elle en se tenant le ventre. J'ai un peu faim…

Effectivement, il était plus de midi. La jeune femme se leva, je la pris par la main pour l’emmener en direction du Centre Funéraire.

- On peut aller manger chez Yoshi si tu veux, proposai-je. J’ai terminé ma journée. Et après… on va t’acheter une nouvelle robe, OK ?

J’eus droit à un « Ouiiiiii ! » plein d’entrain. A cause de moi, son cadeau de Noël avait été ruiné. Je lui devais bien une nouvelle robe. Nous nous rendîmes donc au stand de Yoshikazu qui nous informa de l’avancement des travaux dans son nouveau local. D’ici un mois, le restaurant serait prêt à fonctionner et Sofia pourrait commencer à travailler. C’était une bonne nouvelle. Enchantée, la demoiselle offrit un câlin de remerciement au cuisinier et goba littéralement la brochette qu’il lui offrait. Le temps de digérer un peu, nous fîmes un tour au parc où Sofia enchaîna quelques mouvements de combat.

- Fais attention, conseillai-je en m’approchant pour qu’elle vienne frapper dans mes mains.

Je ne les levai pas très haut pour lui éviter trop d’efforts. Peu après, je l’emmenai dans les boutiques de vêtements. J’aurais voulu lui reprendre la même robe qu’à Noël mais malheureusement, elle n’était plus en stock. Tant pis, nous en trouverions une autre. En plus, je ne me voyais pas retourner dans cette fameuse boutique où tout avait dégénéré avec Eileen. Je n’avais pas envie qu’on nous regarde bizarrement. Nous trouvâmes un petit magasin dont l’enseigne n’était pas très voyante. Je me demandais pourquoi il n’y avait personne alors qu’il y avait plein de vêtements pas très chers et de qualité. Mais tant mieux, au moins nous serions tranquilles… Ou presque. Car au moment où nous nous dirigeâmes vers les cabines d’essayage avec plusieurs vêtements noirs pour Sofia, une jeune femme blonde nous accosta et je reconnus avec horreur la compagne de Nikolaus. Si elle était là, cet enfoiré ne devait pas se trouver très loin…


- Salut le fils de Niko !

Je tiquai.

- Salut p’tite fille !

Petite fille ? D’où se permettait-elle de gratifier Sofia d’un surnom aussi ridicule ?

- Toi aussi tu refais ta garde robe ? demanda-t-elle sans vraiment attendre de réponse. T’as bien raison avec ce temps qui fait le yoyo ! Je ne sais plus quoi me mettre.

« Moi j’ai bien une idée de c’qu’elle peut se mettre cette grosse dinde... »
grommela Meyer qui, apparemment, ne l’aimait pas non plus.

- Mais… tu prends que du noir ? s’étonna la blonde en se permettant de farfouiller dans le tas de vêtements que portait Sofia dans ses bras. C’est triste le noir, tu…
- Bon, ça va là ? Tu nous fous la paix ?
m’emportai-je.

Elle se tourna vers moi et pouffa de rire.


- Détends-toi, Schatz (trésor), je veux juste être sympa.

Sympa oui… Elle essayait plutôt de se mettre Sofia dans la poche pour que Nikolaus puisse l’approcher sans problème. Elle parlait justement en japonais pour que Sofia la comprenne. Je connaissais assez mon père pour savoir qu’il tenterait de m’atteindre à travers Sofia. Comme Leiche.

- Ta sympathie, on s’en passera, répondis-je irrité.

Je poussai doucement Sofia à l’intérieur de la cabine, l’aidai à accrocher tous les habits à la tringle à côté du miroir et ressortis le temps qu’elle fasse ses essayages. Je refermai le rideau derrière moi et m’adossai à la paroi. L’autre blondasse était toujours là et me souriait d’un air carrément niais. Qu’est-ce qu’elle voulait encore ?


- Tu devrais aller le rejoindre, dis-je sans avoir besoin de préciser de qui je parlais. Avant qu’il ait envie d’aller voir ailleurs…
- Il peut bien faire ce qu’il veut, je m’en fiche,
déclara-t-elle d’un ton désinvolte.

Ça ne m’étonnait même pas.


- En plus, t’es bien plus mignon… ajouta-t-elle en m’attrapant soudain par les épaules pour se coller contre moi.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? EmptySam 24 Mar - 16:05
Sofia Ashley
ft. Sofia & Meyer
"Des doutes ? Encore ?"

Wie der Vater, so der Sohn ?
Meyer me prit la main, pour m'emmener dans le hall à nouveau. Même si j'avais mes gants griffus, je serrai sa main, toute contente. C'était comme les couples que je voyais dans les dessins animés, quand ils marchaient ensemble dans la rue. Ou alors, il avait simplement peur que je me perde... Oui, c'était très certainement pour ça en fait. En chemin, il me proposa d'aller manger chez Yoshikazu, puis d'aller faire les boutiques pour m'acheter une nouvelle robe. J'étais toujours ravie de le voir et -surtout- j'allais enfin avoir une nouvelle tenue. Aussi, je répondis à Meyer par un "oui" énergique. Il me laissa dans le hall, à coté de la secrétaire, pendant qu'il se changeait pour remettre ses vêtements normaux. Je saluai la secrétaire, toujours polie, avant de quitter le cimetière avec Meyer pour regagner notre voiture. Je posai mon katana sous la banquette arrière. Je n'en avais pas besoin chez Yoshikazu, encore moins dans les magasins. Arrivés au stand de yakitori, nous nous installâmes sur les tabourets en attendant d'être servis. Il ne restait qu'un mois avant la fin des travaux, j'allais bientôt pouvoir commencer à travailler. Heureuse, j'offris un câlin à Yoshikazu qui m'offrit, lui, une brochette, comme toujours. Je n'en fis qu'une bouchée, ne pouvant vraiment pas résister, elles étaient vraiment trop bonnes. Le ventre plein, nous décidâmes de nous rendre au parc. Une petite promenade, ou un peu d'exercice, était un bon moyen de digérer, après tout.

Arrivés au parc, Meyer m'aida à réaliser un petit entraînement. Il levait les mains pour que je puisse frapper dedans. Volontairement, pour me ménager, il ne les leva pas très haut. Cette blessure commençait sérieusement à m'agacer, elle m'empêchait de bouger comme je le voulais depuis plus de deux semaines. Mais je décidai d'écouter les conseils de Meyer, d'y aller doucement et de ne pas me brusquer, pour guérir plus rapidement. Cependant, même si je ne forçai pas, la puissance dans mes coups suffisait à faire claquer violemment mon pied contre les paumes de Meyer. J'étais vraiment soulagée de voir que je n'avais pas perdue en puissance de frappe, mes jambes étaient toujours musclées et ma posture toujours bonne pour frapper très fort. C'était vraiment ma plus grande peur, j'en étais même terrifiée. Terrifiée à l'idée de devenir moins forte qu'avant. Ce n'était pas le cas...Dieu merci. Après ce petit entraînement, nous nous dirigeâmes vers le centre ville pour y trouver une boutique de vêtement. Malheureusement, celle où Meyer avait acheté ma robe n'en avait plus en stock. J'étais un peu déçue, je l'avais trouvée très jolie et elle était pile dans mon style. Inutile de s'attarder davantage dans la boutique, elle ne proposait pas d'autres robes de ce style. Après quelques minutes de marche, nous entrâmes dans une nouvelle, plus discrète que les autres. Cette fois-ci, il y avait tout un rayon qui proposait des robes noires toutes à mon styles. Contente, je laissai Meyer me charger les bras de plusieurs vêtements, précisant cependant que je ne pouvais en choisir qu'une seule. J'hochai simplement la tête, mais si j'avais voulu toutes les prendre, je savais qu'il ne roulait pas sur l'or et j'étais déjà très contente d'en avoir ne serait-ce qu'une. Je me sentais comblée, j'étais avec Meyer, qui passait du temps avec moi, pour moi, même, et il ne râlait pas trop. Un peu. Mais pas trop.  

Ne pouvant plus rien porter d'autre, nous nous dirigeâmes vers les cabines d'essayage. Je rougis, en ayant quelques pensées qui me traversèrent l'esprit, comme par exemple...Meyer qui entrait avec moi dans la cabine. Je pinçai aussitôt mes lèvres et détournai le regard, un peu honteuse. Cependant, sur le chemin, une voix féminine nous aborda. Je tournai la tête, curieuse, pour voir qu'il s'agissait de la blonde qui était venue chez nous l'autre jour, avec le père de Meyer. Si elle était là, il y avait de grande chance que ce dernier le soit également. Elle s'approcha de nous en nous saluant. J'eus droit à un "P'tite fille". Elle avait raison, dans les faits, j'étais bien plus jeune qu'elle et Meyer. Je m'inclinai pour la saluer à mon tour. Elle s'approcha de nous, puis de moi, pour regarder ce que je tenais dans mes bras. Elle me demanda si je refaisais ma garde robe, et je me contentai d'hocher une seule fois la tête. Ce n'était pas comme si elle laissait le temps de répondre, puisqu'elle enchaîna. Elle évoqua le temps qui faisait du yoyo, je penchai la tête sur le coté, ne comprenant pas du tout ce qu'elle voulait dire par là. Par politesse, j'hochai une nouvelle fois la tête, au moins pour lui montrer que je l'écoutais. Elle fouilla ensuite dans les vêtements que je tenais. Pour lui faciliter la tâcher, je lui tendis les bras, pour la laisser regarder. Mais elle fut rapidement interrompue par Meyer qui semblait énervé, tout d'un coup. Mais malgré son ton menaçant, la petite blonde pouffa de rire en disant qu'elle voulait juste être sympa.

Doucement, Meyer me poussa vers la cabine. Je n'aimais pas la tournure que les choses prenaient, et si Meyer me força à entrer à l'intérieur, c'était parce qu'il voulait rentrer rapidement, à présent. Très bien, si c'était ce qu'il voulait, j'allais me dépêcher de choisir une robe au hasard pour pouvoir partir d'ici rapidement. Je ne voulais pas le voir dans cet état, je préférai le voir me sourire, même s'il avait sa tête de blasé, ébouriffer les cheveux, me prendre la main... Ils discutaient toujours, je laissai toujours traîner mes oreilles pour écouter ce qu'il se passait à coté de moi, un simple réflexe de survie qui m'avait déjà sauvé la vie. Et puis.... "En plus, t’es bien plus mignon". Je me figeai un instant, puis je terminai d'enfiler la robe que j'avais choisie. Evidemment, que Meyer était beau, assez pour plaire aux femmes, à beaucoup de femmes, même. Je me doutai un peu de ce que j'allais voir en sortant de la cabine. Et j'avais raison, elle était collée à lui, et lui ne semblait pas réagir. Je les regardai un instant, un peu perdue, jusqu'à voir une vendeuse s'approcher de moi pour reprendre les vêtements que je tenais et les ranger à nouveau. En fait, je ne savais pas quoi faire, ni quoi dire. C'était... J'en savais rien. J'étais qui pour dire quoi que ce soit, de toute façon ? On avait beau penser le contraire, au final, je restais une esclave. Je n'étais pas libre du tout, et une esclave, là, elle fermait juste sa gueule. Alors je fermai ma gueule. Et je les laissai là.  

J'étais trop jeune, c'était évident. Meyer avait toutes les femmes à ses pieds, des femmes de son age, pas des gamines de vingt ans qui ne savaient ni lire, ni écrire. Des femmes qui étaient capables de vivre seules, pas comme moi, qui dépendait de lui pour des choses de la vie banale, comme faire à manger. Des femmes qui savaient parler correctement, qui n'étaient pas formatées pour tuer et se battre, des femmes normales, tout simplement. C'était ça, qui gênait Meyer, j'en étais sûre à présent. Tout ça, même. C'était idiot de ma part de penser, ne serait-ce qu'une seconde que... Que je pouvais être amoureuse. Je ne le pouvais tout simplement pas. Pas moi. J'étais trop différente des autres, je n'étais pas une femme, j'étais juste une putain de soumise ! Qu'est-ce qui m'avait donc pris de pouvoir penser... non, juste, juste espérer le contraire !? Plus j'avançai vers la sortie, plus je sentis une étrange colère m'envahir, je ne savais pas ce que c'était, mais j'en tremblai, mon cœur me faisait horriblement mal alors que personne ne m'avait frappé. Au moment de passer le porte, j'entendis une alarme sonner puis une vendeuse hausser le ton dans la boutique.


"Hé, faut payer ! Il est où ton maître là !? Reviens ici !!"

Je n'eus pas le temps de me tourner qu'un homme agrippa le bras et me tira violemment par mon collier. Je ne compris pas ce qu'il se passait, mais je me sentis très mal à l'aise. L'homme tira si fort sur le collier que, par mégarde, il appuya sur la fermeture et me le retira. Une seconde plus tard, il se retrouva à terre et j'étais prête à lui péter le bras. Ses cris de douleur sonnait comme une douce mélodie à mes oreilles, j'en grognai de plaisir, de la bave venant doucement couler sur son visage. Je posai ma main griffue sur son visage pour le forcer à me regarder. Je voulais lui crever les yeux, mais je préférai largement lire la peur dans son regard. Puis, lentement, incapable de retenir mes grognements et la bave qui glissait entre mes crocs, je tournai la tête vers la blonde. Mes grognements devinrent aussitôt très menaçant, je me tenais prête à attaquer, à déchiqueter sa peau. On voulait me traîter comme une Chienne, comme une hybride ? Parfait, tout le monde allait être servi ! Le premier que je voyais bouger allait rejoindre le parquet comme cette sous merde dont la vie m'appartenait à présent. Qui sera le suivant, hein !?

Contenu sponsorisé
Profil : MP : Email :
Wie der Vater, so der Sohn ? Empty
Page 1 sur 2
Aller à la page : 1, 2  Suivant

Maître ou Neko ? :: Hors-rp :: Rp terminés
Sauter vers: