Un sacré programme [PV Athenais]

- J'espère qu'un jour, tu ne m’appelleras plus maîtresse. Je préfère qu'on m'appelle Juna. Et c'est d'accord, je vais t'aider car oui, tu as encore beaucoup à voir et à apprendre !

J'entendais alors la porte de la pièce se fermer puis Juna chercha semblait-il plusieurs choses dans les divers meubles. Je percevais nettement en plus d'un écho, les portes s'ouvrirent, se refermer, des objets posés sur le carrelage de la salle de bain. Il ne faisait pas bien chaud dans cette pièce, cela me donnait quelques frissons, mais bientôt l'eau se chargerait de provoquer un sauna improvisé.

- Je ne m'attendais pas à une telle proposition mais...D'accord. Je commence à remplir la baignoire et je te rejoins alors !

Je sentis quelques instants plus tard la main de ma nouvelle maîtresse prendre la mienne pour me guider et m'aider à m’asseoir sur le tabouret. J'avais l'habitude des coutumes japonaises, mais cela faisait plusieurs années que je n'avais pu en bénéficier. Mon dernier maître n'était pas ce qu'on peut appeler un adepte de la propreté et je n'avais pas toujours le droit d'accéder à la douche puisqu'il voulait faire des économies ...

- Voila le shampoing, le gel douche, et le gant de toilette. Commence à te laver, j'arrive !

Juna mis dans mes mains tour à tour, la bouteille de shampoing et celle de gel douche. Je délaissais le gant, je détestais ça, je préférai de loin me laver avec mes mains directement. Cette dernière semblait s'habituer de plus en plus à ma cécité et comment agir en conséquence. Un sourire se dessina alors sur mes lèvres, le premier que je laissai entrevoir à ma nouvelle maîtresse. Elle me rappelait un peu mon premier maître qui se montrait toujours très attentionné avec moi. Perdu dans ces pensées, je n'avais pas réalisé le parfum épicé qui envahissait mes narines. C'est en sentant le baiser sur mon front que j'en pris conscience. Une chaleur monta jusque dans mes joues et je devais afficher un visage surpris moi qui habituellement ne montrais que très peu d'expression.

- Tu es très jolie toi aussi...

Juna s'éloigna, j'entendais l'eau du bain coulée. Je reprenais contenance et chercha au sol la bouteille de gel douche que je fis tomber en la frôlant avant de la reprendre en main. Je lavais en premier lieu mon corps. Je percevais nettement les bruits de vêtement que l'on ôte. Malgré l'odeur de gel, je sentais une légère odeur de cuir de nouveau. J'attrapais ensuite ma queue et pris cette fois-ci le shampoing pour laver mon pelage.

- J'aime beaucoup les enfants, ce sera un plaisir pour moi de m'occuper d'eux, de jouer avec eux ou même de leur lire des histoires, il me faudrait juste des livres en braille. D'ailleurs il faudrait aussi que je vous enseigne le braille, Juna-Sama. Ce sera plus simple pour communiquer entre nous lorsque vous serez très occupée. Vous pourrez alors me laisser un message si besoin.

Je sentis alors dans mon dos la présence de la jeune femme qui venait de me rejoindre. Sa peau douce qui frôlait la mienne, mais c'est surtout au moment où elle se pencha pour attraper l'une des bouteilles que je ressentis une sensation chaude, douce, moelleuse dans mon dos. Ses seins semblaient si généreux. Il avait été rare les fois où j'avais eu l'occasion de caresser le corps d'une femme, c'était toujours plus agréable qu'avec celui d'un homme. Les formes généreuses, la peau si douce et parfumée, tout cela avait plus d'une fois émoustillé mes désirs. Mes joues avaient de nouveau connu une vague de chaleur alors que, curieuse, je m'imaginais explorer plus en avant le corps de ma nouvelle maîtresse. Je fus tirée de mes penser lubriques lorsque Juna repris la parole, brisant le silence qui c'était installé.

- Je vais te laver les cheveux, d'accord ? En attendant, si tu as des questions, profites en !

Des questions ? Bien sûr que j'en avais. Je sentais les mains de la jeune femme laver mes cheveux, me masser le crâne. J'adorai qu'on s'occupe de mes cheveux. Chaque fois qu'elle frôlait de ses mains mes oreilles velues, je ne pouvais contrôler leurs mouvements et elles se mettait à tressaillir. Ça me chatouillait et si Juna avait vu mon visage à ce moment-là, sûrement qu'elle aurait rigolé, entre la grimace et l'amusement.

- Et bien, Juna-Sama, pourquoi vous souciez vous autant de nous ? Vous ne connaissez pas l'esclavage en tant qu'humaine. Vous ne savez pas ce que nous avons subit chacun à notre façon. Et pourtant vous semblez vouloir nous protéger, nous offrir ce auquel nous ne pouvons prétendre, la liberté. Vous faites preuve de tant de compassion, c'est assez troublant.

Tout en écoutant la réponse que me donnait Juna, je me levais et me retournais, cherchant son épaule. Une fois trouvée, je gardais ma main posée dessus et attrapait avec l'autre mon tabouret. Je me plaçais alors derrière la jeune femme, m'asseyant dans son dos tout comme elle l'avait fait auparavant avec moi. J'échangeais volontairement les rôles.

- Je vais vous lavez le dos, Juna-Sama, voilà une chose que je peux faire facilement, même à l'avenir si vous le désirez.

Je commençais par dégager son dos en plaçant les longs cheveux de Juna sur l'une de ses épaules. Je venais de prendre conscience de leur longueur et j'imaginais leur couleur. Des couleurs que je percevais dans mon obscurité, que j'avais façonné moi-même. Ce devait vraiment être une très belle femme. Je lui demandais alors de bien vouloir me donner le gel douche, une fois en main j'en déposais un peu dans la paume de ma main avant de la frotter à le deuxième pour bien étaler la lotion. Je cherchais alors le contact avec le dos de Juna puis je commençais à le laver dans une caresse à la fois douce et ferme. Sa peau était vraiment très douce et agréable au toucher.

- Je vous soutiendrai autant que je peux dans vos démarches pour le centre. Je resterai à vos côtés si vous le voulez bien. Je ne pourrai pas vous accompagner souvent à l'extérieur, mais je pourrai vous aidez ici en contrepartie pendant vos absences. Je peux aussi prendre soin des malades ou des blessés. Il m'est souvent arrivé de soigner les blessures provoquées par notre anciens maître auprès d'autres hybrides comme moi.

Les souvenirs douloureux de la ceinture contre mon dos se rappelèrent alors à moi. Je tentais de les chasser rapidement tout en rinçant le dos de ma maîtresse. Je me levais ensuite, quittant mon siège et me guidant grâce au bruit de l'eau coulant dans la baignoire. Je m'installais alors dans le bain, m'adossant contre l'un des rebord.

- Une fois que vous aurez fini de vous lavez et que vous m'aurez rejoint, est-ce que vous accepteriez un massage, Juna-Sama ? Je ne veux pas me vanter, mais j'ai un sens du toucher incomparable.

Je me détendais dans l'eau chaude, je venais d'éteindre l'eau non sans quelques difficultés. Je me sentais propre, je me sentais revivre. J'étais vraiment bien ici et je pourrai y prendre goût assez rapidement. J'espérai toujours que cela n'était pas un rêve, que Juna ne se transformerait pas en maîtresse sadique dans les jours qui viendraient. Mais la sincérité dans sa voix me poussait à croire en elle. Peut-être me montrai-je un peu naïve ...

Je sortis de mes rêveries en entendant la jeune femme bouger, puis je sentis des remous d'eau dans le bain, m'indiquant la présence de cette dernière. Elle avait apparemment accepté ma proposition puisque je la sentais près de moi et en avançant la main, j'entrais en contact avec la peau de son dos. Je cherchais d'abord ses épaules en les remontant et commençais le massage.

- Vous êtes très tendue, le poids de toutes vos responsabilités sans doute. Je pourrai vous faire des massages régulièrement en fin de journée si vous le voulez, accompagné d'une bonne tisane pour vous détendre pour la nuit à venir. Je descendais en longeant sa colonne vertébrale. Je ne peux pas être très utile en cuisine surtout lorsqu'il faut utiliser un couteau, mais je peux faire le lit dans votre chambre, ranger un peu ou même faire la lessive une fois habituée à la machine. Je sais également jouer du piano, si vous avez cette instrument et que vous aimez certaines musiques, je pourrai les apprendre si je ne les connais pas et les jouer pour vous. Je laissais alors mes mains caresser les flancs de Juna, jusqu'à frôler du bout des doigts l'extérieurs de ses seins. Un endroit ou la peau est si douce et sensible que la jeune femme à certainement dû sentir des frissons jusque dans son échine. Je lui murmurait alors à l'oreille ... Je peux aussi vous offrir des plaisirs charnels selon vos envies et vos désirs, Juna-Sama. Mes mains finir leur caresse délicate contre ses hanches.

- Dans ce cas, tu pourras aller à l'orphelinat de temps en temps. Il n'est pas encore prêt mais j'essaie de créer des équipes avant même l'accueil des enfants. Le bâtiment est déjà acheté et se situe hors de l'enceinte du centre, mais pour l'instant, il est en rénovation. Il y avait des travaux importants à faire...Une fois qu'il sera prêt, je pourrais toujours t'y amener pour que tu y prennes des repères, surtout si tu souhaites travailler là-bas. Mais ça va prendre quelques mois.

A ces mots, il n'était pas très difficile de comprendre que ma maîtresse devait avoir une position importante au sein de ce centre. Je me posais bien sûr d'autres questions à ce sujet, surtout sur le plan financier, ça devait revenir cher de s'occuper d'autant d'hybride sans autre compensation. Si Juna était la dirigeante de ce lieu, elle devait être très riche, non ? Pourtant, la jeune femme ne semblait pas coller avec cette étiquette. Surtout si elle a vécu dans la rue comme elle le prétend.

- Pour ce qui est du braille, je suis d'accord, ça me serait très utile. Mais pas qu'à moi. Que dirais-tu de l'apprendre à ceux que ça intéresse et surtout aux autres hybrides aveugles qu'on récupère ? Beaucoup ne savent ni lire ni écrire en arrivant ici...

- Je ne serait pas contre, mais je ne sais pas si je serai douée pour enseigner.

Juna avait abordé un sujet qui me laissait un peu perplexe. Nos capacités ? Je ne sais pas vraiment si nous avons réellement des capacités si extraordinaires. Je sais que grâce à mon sang de loup j'ai un odorat développé, bien plus que celui d'un humain, mais de ce que j'ai pu lire, si j'avais pu voir j'aurai excellé dans la chasse. Et puis, j'ai pu côtoyer suffisamment les humains pour avoir appris une chose.

- Peut-être aurions-nous un certain avantage, mais je pense que l'issue de la confrontation serait incertaine car l'homme tient à sa survie plus que n'importe quel animal et vous savez pourquoi ? Juste parce qu'il est capable de ressentir du désir. Ce sentiment est aussi mauvais que bénéfique. L'homme est près à tout pour obtenir les choses qu'il désire et vu l'histoire de l'humanité, il n'est pas difficile de savoir que nous hybrides ne pourrons prétendre être libre que lorsque l'humain l'aura décidé. Les hybrides seuls ne peuvent parvenir à ce résultat, si des gens de votre espèce prenaient le risque de mourir eux aussi pour cette cause, alors peut-être parviendrions-nous à une égalité des races. Mais l'Homme a toujours eu peur de ce qu'il ne connaissait pas, c'est pour ça qu'il nous a asservi.

J'avais été un peu loin avec ce monologue, trahissant de ce fait mes connaissances un peu trop étendues pour ma condition. Je devrais remercier mon premier maître pour cela sans doute. Mais un hybride trop intelligent et instruit est un danger. Mais je pouvais faire confiance à ma maîtresse à présent, non ?

Tous ces sujets que nous venions d'aborder étaient très enrichissants et plaisants. Jamais je n'avais eu une conversation comme celle-là ses deux voir trois dernières années. En la présence de Juna j'avais l'impression de retrouver une partie de ma jeunesse envolée. Finalement, allait-elle pouvoir lever le voile sur mes souffrances passées et les remplacer par des souvenirs plus cléments ? C'est peut-être cette idée qui m'avait poussé dans ces gestes frivoles que je venaient d'utiliser envers ma nouvelle maîtresse. Cela semblait l'avoir quelques peu troublé.

- Je ne veux surtout pas te forcer Athenais. Je préfère les femmes et tu es sublime, tant sur le mental que physiquement...mais je ne force pas. Néanmoins, si c'est vraiment ton choix, et une envie réelle aussi...

Les femmes ? C'était bien ce que j'avais pressenti alors dans son comportement général, je n'étais pas très sûre plus tôt mais à présent, j'étais bel et bien en présence d'une "lesbienne" comme disent les humains. Cela ne me choqua pas, ni ne me gênait. Je ne savais pas moi-même vers quel sexe allait mes préférences pour le moment. Mais j'avais goûté aux échanges des deux. Seulement, les derniers mots de Juna ne me laissèrent pas indifférentes ...

- Enfin surtout, je ne veux pas que tu le fasses pour moi. Mais surtout pour toi, parce que tu en aurais envie...

Je souriais doucement alors que je reprenais le massage normalement comme si rien ne s'était produit auparavant. Le silence s'empara de la pièce quelques instants avant que je ne me penche en avant, collant mon corps à celui de Juna afin de lui murmurer à l'oreille en lui déposant en même temps un baiser sur sa joue gauche.

- Merci, Juna-Sama. Laissons donc le temps nous permettre de nous connaître d'avantage. Et si un jour, notre relation doit me mener dans votre lit, alors peut-être que moi aussi je l'aurai ardemment désiré.

Après ses quelques mots, je me redressais, puis m'accrochais au rebord de la baignoire pour me lever et sortir du bain. J'avais dans l'intention de changer de sujet afin de faire disparaître la gène que je sentais s'être emparée de la jeune femme. Je comptais mes pas et récupéra ma canne que j'avais laissé contre un mur auparavant. Je revins alors sur mes pas et m'agenouillais devant ma nouvelle maîtresse.

- Première leçon de braille. Si vous voulez bien me donner la main avec laquelle vous écrivez habituellement et je vous demande également de fermer les yeux. Si vous voulez apprendre le braille, vous devrez le faire grâce au toucher uniquement, votre regard risquerait de vous induire en erreur.

Lorsque Juna s'exécuta, je pris son index et le guidait vers la poignée de ma canne à l'endroit exact où quelque chose y avait été gravé en braille. Je la fis caresser de son doigt les pointillements qui ressortaient, prenant le temps de les décomposer, je recommençais deux ou trois fois.

- Vous l'avez mémorisé ? N'hésitez pas à vous l'imaginer. Après un silence de quelques instants, je reprenais. Ceci est mon nom, gravé sur la poignet de ma canne, un présent de mon premier maître. Je vous apprendrais les lettres pour commencer, mais sachez que je vous banderai les yeux à ce moment-là.

Je profitais de ce moment où Juna ne pouvais rien voir pour déposer un simple baiser sur ses lèvres, un acte du moment. Était-ce une récompense à l'avance pour moi ou ma maîtresse ? En vérité, j'avais juste envie à ce moment précis de le faire. Ce n'était rien d'extraordinaire, il n'y avait même pas la langue mais j'avais apprécié les douces lèvres auquel je venais de voler un unique baiser avant de me redresser.

- Bien, je pense que vous avez encore beaucoup de lieux à me faire visiter ou de choses à m'expliquer. Voulez-vous bien me passer une serviette ? Et j'aurai besoin de vêtements propres s'il vous plait, Juna-Sama.

Je m'inclinais alors devant elle, attendant son aide en silence. J'étais redevenue une sage petite hybride aux allures innocentes ou presque. Je n'avais pas joué avec ma nouvelle maîtresse, j'avais été sincère dans mes paroles et dans mes actes, mais je percevais quel importance cela avait pour elle de me faire part de sa vie qui l'entourait. Une fois séchées, habillées et sorties de la salle de bain, je posais une question à la jeune femme, une question qui pourrait passée pour tendancieuse alors qu'il n'en était rien. J'étais juste curieuse des habitudes qui m'attendaient.

- Juna-Sama ? Vais-je dormir dans votre chambre ou bien dans une autre ? Si tel est le cas, j'aurai besoin qu'elle soit mitoyenne à la vôtre. Ce sera plus facile pour moi afin de vous servir au mieux.

- Eh bien, aurais-je à faire à une profiteuse ?

Juna avait accepté mon simple baiser je l'avais bien sentie et elle n'avait pas chercher à me repousser. Son ton démontrait également qu'elle était plus amusée que fâchée ce qui me permis de sourire à ces quelques mots.

- Disons juste que je suis d'une nature curieuse et joueuse. Ce petit avant-goût m'a d'ailleurs donné envie d'en découvrir d'avantage, mais chaque chose en son temps. Je lui murmurait alors à l'oreille, encore émoustillée par ce petit jeu instauré entre nous. Mes mains retiendront chaque partie de vous.

Je lui lançais un nouveau sourire emprunt de malice. Ma jeune maîtresse sortit à son tour puis me donna de quoi sécher mon corps. La serviette sentait encore la lessive, j'avais entendu le bruit distinctif d'une porte de placard. Lorsque Juna s'absenta le temps d'aller me chercher quelques vêtements de rechange, je cherchais de mes mains là où les oreilles m'avaient guidé. je trouvais alors le fameux placard, l'ouvrant afin de vérifier. Au toucher et même à l'odeur, je reconnu la réserve de serviette et gants de toilette. En entendant les pas s'approcher de la salle de bain, je me redressais de nouveau, tournant mon attention vers le bruit de la porte.

- Je t'ai pris une tenue complète, si la taille ne convient pas, préviens moi. Et pour la suite...On ira t'acheter dans les prochains jours, des vêtements qui ne seront rien qu'à toi. Et à ton goût surtout. Tu as des préférences ? Je t'ai pris une robe car tu es jolie avec ce genre de vêtements...

- Jolie ? Serais-je suffisamment à votre goût, maîtresse ?

Je souriais de nouveau. J'avais conscience que Juna n'aimait pas que je l'appelle ainsi, je l'avais bien compris, mais là les circonstances se prêtaient tellement mieux à ce mot. Cela m'amusait réellement et j'avais l'impression de retrouver une part du sentiment que j'avais étant bien plus jeune. Un sentiment de confiance et surtout d'aise. J'essayai la robe, la touchant avant un bon moment afin de me l'imaginer et de pouvoir surtout la mettre correctement. Je préférais de toute façon les robes, ça tombait plutôt bien. Mais il est vrai que cette dernière était un peu petite pour moi, pas au niveau de la taille, je suis très mince mais plutôt au niveau du décolleté et de la longueur. Pour une hybride je suis relativement grande, cela peut amener souvent à ce genre de situation. ce n'était pas grave en soit mais il était évident que j'aurai besoin de Juna encore une fois.

- Je pense qu'il va me falloir une nouvelle garde-robe en effet ... je suis désolée. Vous allez devoir dépenser de l'argent pour moi, certainement plus que ce que je vaux en réalité ...

Je ne savais pas quelle serait la réaction de Juna après ces mots, mais j'avais été honnête, du moins de mon point de vue. Par la suite, je demandais de l'aide à cette dernière pour me coiffer, je lui expliquais alors que je pouvais brosser seule mais cheveux mais pas me faire des coiffures.

- Si ça ne vous dérange pas trop et si vous n'êtes pas prise par vos activités, sera t-il possible que vous me coiffiez de temps en temps ?

Une fois que nous avions fini dans la salle de bain, Juna me guida de nouveau vers l'escalier et encore une fois, nous montions des marches que je comptais de nouveau. Puis je fis de même par la suite tout le long du chemin. Encore cette sensation de duvet sous nos pas, un tapis ou une moquette, je n'étais pas certaine.

- Pour te répondre, tu auras ta proche chambre. Et la voila d'ailleurs. Ma chambre est juste à côté !

Juna guida de nouveau ma main sur la poignée de la porte, je la caressais un instant, une poignée ronde, ancienne au vue du grincement qu'elle émit en la tournant. J'avançais juste de quelques pas, sentant une odeur inconnue. Pas d'une autre personne, non, juste inconnue comme le lieu en lui-même.

- Va explorer ta chambre. On pourra y mettre ce que tu veux, une radio parlant peut-être ? Enfin, on pourra toujours voir ça pendant la séance shopping... Je suis juste à côté, le temps d'enfiler des vêtements plus...adéquats à la visite du centre.

Ainsi la chambre de Juna était proche cela me faciliterait la tache par la suite pour la servir au mieux. Je l'entendit s'éloigner, ses pas estompés par le sol moelleux. J'hésitais un instant puis commençais à avancer doucement dans la pièce, me guidant grâce à ma canne. Je rencontrais rapidement le pied d'un meuble, j'avançais ma main et découvrais alors quelque chose de grand, en bois. Il était facile de reconnaître cette matière à la fois douce et rugueuse à certains endroits, l'odeur aussi ne permettait pas l'erreur. Je continuais mon exploration, jusqu'à repérer l'emplacement de la fenêtre puis du lit. c'était une grande chambre, j'aurai besoin de temps pour m'y habituer. Il manquait juste une table de chevet. Pas de lampe cela ne me servait pas, d'ailleurs savoir où était l'interrupteur était aussi inutile pour moi et je ne m'y étais pas attardée. Mais une table de chevet servirait à y poser un livre par exemple. J'aimais bien me perdre dans des romans.

J'avais terminé de prendre mes repères, je retrouvais la porte et je me trouvais de nouveau dans le couloir. Mais, Juna ne m'avait pas indiqué où sa chambre se situait à par apport à la mienne. J'hésitais entre ma droite et ma gauche, je n'avais pas conscience à ce moment-là que nous étions au bout du couloir et que j'avais juste à le remonter pour trouver ce que je cherchais. C'est alors que mon pied rentra en contact avec le pied d'un meuble, sous la douleur et la surprise, je lâchais un "aie" et trébuchait avant de tomber à genoux. Heureusement, j'avais encore le réflexe de mettre mes mains en avant. Mais au-delà de mon pied qui me lançait, je serrait dans ma main cette canne qui me servait de guide. Un sentiment de colère et de honte s'était emparé de moi. Sur un coup de sang, je jetais sur le côté cette canne dont je ne pouvais même pas distinguer la couleur.

C'était dans ces moments-là que je haïssais mon handicap et ce que j'étais. Mais j'en voulais surtout à mon premier maître, c'était lui la cause de mes difficultés présentes. Je lui en voulais encore même si il s'était toujours montré bienveillant et gentil avec moi. Je sentais déjà des larmes naître au bord de mes yeux. Je me retenais mais un souvenir me revenait en mémoire. Le jour où des hommes sont venus chercher mon maître. Depuis, je ne l'ai plus revu, mais je me rappelle de sa voix à ce moment précis, un ton inquiet, voir terrifié, une voix que je ne lui connaissais pas alors ...

- Alors comme ça, elle est encore en vie ? Vous savez bien que votre rôle était de mettre fin à la vie de votre échec. Votre expérience sur elle a échoué et votre faute, vous allez la payer cher à présent, Professeur.

Professeur ? Je ne comprenais pas de quoi ces hommes parlaient mais je n'aimais pas le ton qu'ils employaient envers mon protecteur. Ce dernier m'avait prévenu de m'enfuir lorsqu'ils les avaient vu arriver par la fenêtre. Mais lorsque j'avais entendu ces mots, je n'avais pu me résoudre à partir. Je voulais en savoir plus.

- De quoi parlez-vous ?

J'étais si jeune et naïve à cette époque, pauvre petite chose lâchée au milieu des fauves. J'écoutais alors avec horreur les révélations des hommes inconnus. Je doutais que ces explications soient vraies. Ça ne pouvait pas être vrai.

- Est-ce que c'est vrai ?

Je m'étais adressé à mon maître et il le savait puisque sa réponse affirmative tomba quelques secondes plus tard. j'étais alors abasourdie, une colère sourde me prenant alors mais j'étais avant tout déçue ...
Je venais d'être tirée de ses mauvais souvenirs du passé par des pas qui venaient vers moi, avant de relever la tête, je prenais soin d’effacer toute trace de faiblesse sur mon visage, mais la blessure était toujours douloureuse quelque part dans ma poitrine.

Depuis ma rencontre avec Juna, cette dernière s’était jusque là montrée gentille, attentionnée, avec parfois une touche d'humour. Je ne voulais pas me réveiller de ce rêve presque trop parfait. La jeune femme m'avait fait une belle coiffure que je ne connaissais pas, jamais on avait coiffé mes cheveux ainsi. Comme une couronne tressée. Ça semblait joli, j'avais caressé délicatement pour imaginer une fois que Juna eu terminé.

- Et voila ! J'espère que ça te plais ? Ça faisait longtemps que je n'en avais pas vu...

J'avais bien perçu une pointe de nostalgie dans la voix de ma nouvelle maîtresse, mais je ne voulais pas lui poser la question même si j'étais de plus en plus curieuse à son sujet. Par la suite, la découverte de ma chambre m'avait encore donné cette impression à la fois de générosité inconsidérée et de bien-être. Dire que je me sentais en sécurité serait un euphémisme, je me sentais presque "chez moi" et pourtant je le savais, ce n'était pas complètement le cas.

- Athenais ! Tout va bien ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Les bruits de pas précipités que j'avais entendu après ma chute étaient bien ceux de Juna. Je senti son parfum devenu familier lorsqu'elle se pencha sur moi pour m'aider à me relever. J'avais tourné alors la tête à l'opposé, je n'aimais pas sentir les regards des autres lorsque un tel accident anodin et si bête m'arrivait. Je n'aimais tout simplement pas que l'on me pense faible. Et ma nouvelle maîtresse, malgré sa gentillesse et sa compréhension, commettait justement cette erreur. Je la laissais faire en silence, je ne voulais pas me montrer blessante envers elle. Si ça avait été mon ancien maître je lui aurait craché dessus ou je l'aurai mordu certainement, mais là ... non, je ne pouvais vraiment pas faire ça. Je me contentais de prendre sur moi.

- Athenais...je ne veux pas que tu te blesses, et je ne veux pas que tu te surmènes. Je ne sais pas ce qui s'est passé, peut-être que tu t'es cogné ? Ou c'est le tapis qui gêne ? Enfin, ce que je veux dire, c'est que je veux que tu prennes soin de toi, d'accord ? Et pour ce qui est trop gênant, on pourra les déplacer ou les enlever si nécessaire. Mais pour l'instant, le plus important, c'est toi !

Je sentais sa main serrer la mienne alors qu'elle venait de me rendre ma canne que j'avais volontairement repoussé. Encore cette chaleur réconfortante, je ne pouvais décidément pas me montrer cassante. Je poussais un long soupire avant de répondre de mon ton neutre habituel.

- Je vais bien. Ce n'est rien de grave, il est inutile de déplacer ou d'enlever quoique ce soit. Ça ne m'aidera pas.

Sans le vouloir, finalement, j'avais été cassante sur ma dernière phrase. Je n'avais pas pu contrôler le ton de ma voix. Je restais un long moment silencieuse, entendant dans ma tête comme une résonance désagréable, les mots que je venais de prononcer. J'avais alors éclairci ma voix avant de reprendre plus doucement.

- Je suis désolée, ça ira ne vous en faites pas. Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Une fois mes repères acquis ce sera réglé.

Je sentis nettement sa caresse sur ma joue et ce simple geste sans ambiguïté m'avait tout de même arraché un léger frisson. je n'avais pas l'habitude de tant de tendresse. C'était à la fois étrange mais ... doux.

- Tu as besoin de t’asseoir un peu ou tu veux visiter le reste tout de suite ?

Je hochais négativement la tête et répondais à Juna que je préférai poursuivre cette visite. Plus vite j'en assimilerai, plus vite je pourrai me débrouiller par moi-même. Je pris alors le bras de la jeune femme tout en le cherchant quelques instants auparavant. Puis je la laissais reprendre, me guidant et m'expliquant ce que j'avais besoin de savoir, du moins une partie. C'est ainsi que nous retrouvâmes à l'extérieur de nouveau. Je n'étais pas mécontente. Sentir les odeurs de la nature et entendre des bruits d'activités autour de nous me plaisait énormément. Soudain, alors que nous nous étions arrêter le temps que Juna m'explique où se trouvait une salle dédiée aux sports, je sentis quelque chose taper contre mon pied. Pas violemment, juste s'arrêter doucement. Je cru comprendre ce que c'était, j'avais entendu des cris d'enfants aux alentours qui semblaient jouer. Je me baissais et cherchais de mes mains l'origine de l'impact. Je le pris dans mes mains, c'était bien ce à quoi je pensais, un ballon. La rondeur et la texture de l'objet ne me trompaient pas. Je perçu des bruits de pas précipité ralentir soudainement en se rapprochant de nous. Une voix timide s'éleva alors.

- Désolé, est-ce que je pourrais avoir mon ballon ? Mais ? Qu'est-ce qu'ils ont tes yeux ?

Une odeur reconnaissable entre mille, celle d'une proie, enfin, ça devrait. Un équidé, mon flaire ne me trompait jamais. C'était donc un hybride, un jeune mâle, sa voix n'avait pas encore commencé à muer. Je tournais mon visage vers sa voix et tendais le ballon vers lui.

- Ce n'est pas grave, tiens. Mes yeux ne me permette pas de voir comme toi. Je vois les choses avec mes mains, en les touchant simplement.

Une fois que le garçon eut récupéré son ballon, je remontais ma main le long de son bras puis de son épaule avant de pouvoir enfin sentir sous mes doigts les traits de son visage.

- Quel est ton nom, jeune équidé ?

- Sa-Samaël. Mais comment tu sais que je suis un cheval ?

- J'ai un très bon odorat. Je m'appelle Athenais, je suis une louve mais je ne mord pas. Enfin, sauf si tu fais des bêtises. Je lui lançais un sourire avant de me redresser et de poursuivre. Cours vite rejoindre tes amis, Sam, ils s'impatientent.

- Comment vous savez ça ? Je veux dire ce qu'ils disent.

- Disons que j'ai aussi une bonne ouïe. On m'a enlevé la vue mais je me débrouille avec ce qu'il me reste. retournes jouer.

Le jeune hybride ne se fit pas prier et je perçu ses pas précipités qui s'éloignèrent peu à peu. Je me tournais alors de nouveau vers Juna, lui signifiant qu'elle pouvait poursuivre si elle le souhaitait. Les jeunes enfants sont si curieux, mais c'est souvent bien plus innocent et sans arrière-pensée que chez les adultes.

- D'accord, désolée Athenais, il faut que je prenne mes repères moi aussi. N'hésites pas à me dire si je fais des erreurs, je dois apprendre pour t'aider au mieux. Si je comprends bien, je ne dois pas me précipiter vers toi quand tu tombes ? Du coup, je me contenterais d'écouter et au pire, de te demander si ça va, c'est mieux ?

A ces mots, je m'en été voulus encore plus de ma réaction excessive. Je m'étais laissée emporté à cause de ce mauvais souvenirs alors que Juna n'étais pas fautive. Elle avait seulement cherché à m'aider, mais je n'y pouvais rien, je n'aimais pas me dire que les autres pouvaient avoir pitié de moi et de me traiter différemment. Honteuse, je n'avais rien répondu à la suite de cet événement. Les choses s'étaient ensuite enchaînées à l'extérieur et j'avais oublié pour un temps cet épisode.

Lorsque le jeune hybride avec lequel j'avais échangé quelques mots était sur le point de repartir, Juna pris le relais pour lui dire quelque chose et lui donner ce qui semblait être une clé au son que le trousseau avait produit. L'enfant sembla s'exciter ensuite. Je me demandais pour quelle raison. Je ne comprenais pas vraiment cet échange. Mais Juna m'expliqua ensuite. Cela me faisait plaisir dans un sens parce que cette dernière faisait de plus en plus attention à détailler les choses que je ne pouvais pas voir. Je sentis de nouveau la main de ma maîtresse saisir mon bras pour me guider dans un autre lieu. Je sursautait en entendant un plongeons dans l'eau. Une piscine ? Aux échos produis pas cette nouvelle pièce je ne devais pas trop me tromper et Juna confirma ce que je pensais.

- Comme tu peux le voir, il y a de la vie partout où on va ici. Akira est un hybride requin, il est presque tout le temps ici, dès qu'il a du temps libre en fait. Il adore apprendre à nager aux nouveaux d'ailleurs.

- Je comprend. Mon premier maître m'a appris à nager jeune, en fait ... il m'a appris beaucoup de choses et je lui en suis reconnaissante malgré ... Je marquais une pause, j'hésitais. C'était Juna non ? A présent, j'avais la certitude que je pouvais lui faire un peu plus confiance. C'était un très bon maître, un peu à votre image, très attentionné avec moi, toujours gentil. Mais j'ai appris un jour qu'il avait été à l'origine de ma cécité. Depuis, je n'arrive toujours pas à me décider entre l'affection ou la colère envers lui.

Je venais de dévoiler une partie de mon passé et surtout une de mes blessures. Je commençais à me sentir bien auprès de la jeune femme, peut-être que je faisais une erreur, mais si je ne lui donnais pas un peu de ma confiance, comment pourrais-je espérer d'elle qu'elle en fasse autant ? Par la suite, Juna continua la visite du centre, je commençais à fatiguer un peu mais j'évitais de le montrer, l'engouement dont elle faisait preuve m'émoustillais et je voulais vraiment comprendre ce que représentait pour elle cette folie de vouloir sauver les hybrides asservis.

- Je dirais que tu as passé de bons moments avec lui et il est inutile de le nier. Alors, tu peux être fière de ces souvenirs et les chérir mais tu n'es pas obligé de le pardonner pour ce que tu as découverts. Il a été bon avec toi mais il te sera difficile de le pardonner et pas franchement utile...L'essentiel est de te souvenir des bons moments, c'est tout.

Juna n'avait pas tord je le savais. Mais ce qu'elle ignorait, c'est qu'elle me rappelait beaucoup ces anciens souvenirs, de par son comportement notamment. Mais je ne la considérerais jamais comme une mère de substitution. Cette dernière interrompue mes pensées en m'entraînant de nouveau dans son sillage. Ma main de nouveau posée sur son bras, je me laissais donc guidée vers une zone plus calme. Le silence régnait le plus souvent, juste quelques brides de voix par instant ou une quinte de toux. Mais c'est l'odeur qui se dégageait de l'endroit, de produits désinfectant et de médicaments, que je devinais où m'avait conduite Juna.


- Nous voici dans un endroit très spécial...la dépendance aux soins ! C'est ici que les nouveaux venus sont amenés, tout les nouveaux subissent un examen et des soins si nécessaire. En général, on en profite aussi, si on le peut, pour faire quelques vérifications, comme des prises de sang ou examen physique...pour adapter au mieux la suite. On fait en sorte d'offrir le meilleur cadre de vie aux hybrides qu'on accueille...Donc, c'est plus silencieux car beaucoup se reposent et ne supportent pas trop de visites. Tu viendras surement dans le coin pour nous aider à détendre des petits nouveaux...

J'écoutais et je suivais ma maîtresse en silence, attentive à sa visite. La fatigue était bien présente mais je m'efforçais de n'en montrer aucun signe. On pouvait entendre des pleurs dans une chambre, ce devait être assez courant puisque certains hybrides avaient sûrement souffert d'une manière ou d'une autre. Tu perçus des bruits de pas qui se rapprochaient. Mais ta main était toujours posée sur le bras de Juna et ça te rassurait, tu te savais en sécurité avec elle à présent.

- Athenais, je te présente l'un des médecins d'ici. Il est spécialisé dans les hybrides, il aide à soigner les nouveaux justement et à continuer leurs soins...Pour toi, il te faudra justement passer entre ses mains. Une petite prise de sang, quelques vérifications classiques, rien de bien méchant ne t'en fais pas !

Je hochais la tête affirmativement, ça ne me gênait pas, tant que mon repère principal restait auprès de moi. Le médecin en question s'adressa alors directement à moi, me posant quelques questions. Sa voix était posée et douce, aucune agressivité.

- Je me sens bien, un peu de fatigue c'est tout. Juna-Sama m'a offert un bon repas, alors de ce côté là je suis rassasiée pour un temps. Pour le moment, l'endroit me plaît bien, c'est juste un peu vaste, j'aurai besoin de temps pour me repérer. Si par la suite vous avez besoin d'une aide, je ferai selon mes moyens pour vous soutenir.

Nous accompagnions ensuite le médecin dans une pièce tranquille. Ce dernier me fît asseoir sur une table d'examen. il commença par prendre ma tension. Sans surprise il fût surpris.

- 10,2 de tension, c'est un peu bas, mais après du repos ça devrait être mieux.

- J'ai toujours eu une tension basse. Même quand je suis en forme, j'atteins rarement les 11 de tension. Donc, il n' y rien d'anormal, ne vous inquiétez pas.

Le médecin poursuivit donc son examen, testant mes réflexes d'abord, puis il effectua cette fameuse prise de sang. Après toutes les blessures que je pouvais avoir subît ce n'était pas une aiguille qui m'aurait effrayé.

- Je crois qu'on va sauter l'examen ophtalmologique.

- Vous êtes perspicace Docteur, en effet ça ne servirait à rien.

- C'est peut-être indiscret de ma part, mais tu es aveugle suite à ... un accident.

- Non, de naissance.

Suite à cela, le médecin vérifia juste mon rythme cardiaque qui était lent ce qui était tout à fait normal avec moi. Puis comme l'examen était fini, il indiqua à Juna qu'il aurait les résultats de la prise de sang dès le lendemain. Puis la visite se poursuivit. J'avais cherché puis attrapé la main de ma maîtresse, elle était chaude et j'appréciais ce contact. Je posais alors ma tête contre son épaule, je ne pouvais plus cacher ma fatigue.