Ils me suivirent sans opposer de résistance. Dans la salle de repos, j’entendis Roy rassurer Sofia. Elle ne devait pas avoir l’habitude de loger chez des inconnus. Et je la comprenais parfaitement.
- Ça te dérange pas, t’es sûr ? s’enquit Roy à mon attention. C’est sympa de ta part.
Je répondis par un simple hochement de tête tout en leur indiquant le chemin de la sortie. Il remit sa laisse à Sofia et tous deux me suivirent jusqu’à la porte d’entrée du Centre Funéraire.
- Écoute Sofia, on va devoir chercher une autre maison, dit Roy à la demoiselle. Quelqu'un est venu chez nous pendant qu'on était ici, il a tout cassé et a volé des affaires.
Il ne semblait pas gêné de le dire à voix haute en ma présence. Alors j’écoutai sans rien dire, sans avis particulier non plus.
- Si on retourne là-bas, ça pourrait être dangereux et je veux pas qu'il t'arrive du mal. Alors laisse-moi le temps de trouver un endroit pour nous deux, OK ?
Il y eut un silence, puis…
- Tant que je suis avec toi, je suis heureuse, répondit docilement Sofia. Si quelqu'un te veut du mal, laisse-moi m'en occuper. Personne ne t'en fera tant que je suis là. Tu es à moi.
- Et je suis à toi.
J’étais étonné. C’était bien la première fois que j’entendais un hybride dire à son maître qu’il lui appartenait, comme si les rôles étaient inversés. D’autant plus que ledit maître semblait tout à fait d’accord en répondant au tac au tac, telle une devise intime entre eux. Ces deux-là devaient vraiment être très proches.
« T’aurais voulu que ce soit pareil avec Ikko ? »
Je n’en savais rien… et ne le saurais jamais. Après avoir verrouillé la porte du centre, je me dirigeai vers le parking et fis monter Roy et Sofia dans la voiture. Je rangeai précautionneusement la valise remplie d’argent dans le coffre et m’installai derrière le volant.
[FIN]