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 /!\ La fin du fossoyeur ? /!\

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 32
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptySam 4 Nov - 19:24
Constantine Meyer



La crise. Ce moment où je me disais que si quelqu’un débarquait à ce moment-là, c’était l’aller simple pour l’hôpital psychiatrique. Ce moment d’intense réflexion sur le sens de ma vie qui me faisait toujours arriver à une conclusion : je ne méritais pas d’exister, je n’étais qu’une erreur de la nature, une tache noire dans ce monde en couleur. Ce moment où Meyer profitait au maximum de mon état de faiblesse pour ôter en moi tout espoir d’être un jour quelqu’un de bien. Ce moment où je me réfugiais dans l’alcool, la cigarette et la solitude en croyant que tout irait bientôt mieux. Mais ça durait. Et ça durait… A tel point que j’avais l’impression de voir le temps s’arrêter. Juste pour m’emmerder.
Au début, ça commençait par une sensation de vide intersidéral dans mon esprit, comme si toute pensée m’avait soudainement quitté pour ne laisser qu’une brume de… de rien. Ça ne durait qu’un instant. Parce qu’en vérité, c’était impossible de ne penser à rien. Ensuite, un poids de mauvaises ondes s’abattait sur mes épaules. Je me sentais lourd, fatigué. Puis la tristesse, la déprime, le regret. Je repassais dans ma tête tous ces moments de mon existence que j’aurais voulu ne pas vivre. Les moqueries à l’école à cause de mon prénom, de mon acharnement au travail, ou encore des félicitations des profs agrémentées de coups de pieds dans les toilettes par les jaloux qui n’arrivaient pas à aligner deux mots dans un français correct. Les incessants regards méprisants de ma mère, ses tendances à faire la commère sur tout ce qu’elle apprenait d’inintéressant sur la vie des autres et sur la mienne. Les passages éclair de mon père trop occupé à gérer son entreprise, mais pas assez pour trouver le temps de me traiter comme un bon à rien. Les murmures de Meyer à longueur de journée, mes actes totalement irréfléchis sous son influence, le mal que je faisais autour de moi, que je m’infligeais également.
La colère venait très vite prendre le dessus en me remémorant tout ça. Là, mon corps tremblait tout entier parce que je me retenais de donner des coups dans les murs. Bon… en général, ça ratait à chaque fois. J’épargnais presque les murs et finissais par casser tout ce qui me passait par la main. Puis j’essayais d’empêcher Meyer de me parler, de répéter toujours les mêmes choses, à savoir que je ne méritais pas de vivre, que je n’étais qu’un pauvre timbré tout juste bon à jeter à la poubelle, un salopard irresponsable incapable d’aimer et d’approcher quelqu’un sans lui faire de mal, que ce soit physiquement ou moralement. Mais il n’arrêtait pas, il n’arrêtait jamais. Il adorait ça, me rendre complètement fou. Parfois, il souhaitait carrément me voir sortir de l’appartement pour aller m’en prendre au premier innocent venu. Tout ce qu’il voulait, c’était que je me fasse arrêter et que je passe le restant de mes jours en prison ou à l’asile. Jusqu’à maintenant, j’avais cédé seulement deux fois. « Seulement »… Non, c’était déjà beaucoup trop. Je refusais de recommencer. C’était aussi pour cette raison que je ne voulais nouer aucun lien. Si jamais je faisais du mal aux gens qui avaient le malheur de m’apprécier, ou que je pouvais estimer, je ne me le pardonnerai pas. Pas cette fois.
En ce vendredi soir frais et étoilé, je me trouvais dans mon appartement à essayer de lutter contre le mal qui me rongeait, incapable de trouver une solution pour empêcher les tremblements de mes mains et de mes bras tout entiers. Sofia n’était pas là, elle passait la journée chez Andrea qu’elle considérait désormais comme sa nounou quand je ne pouvais pas être présent pour elle. En vérité, je la laissais beaucoup là-bas. Je ne savais pas si je me sentais vraiment prêt à l’accepter dans ma vie après ce que j’avais fait à Ikko. Non… en fait, je n’étais pas prêt. Raison pour laquelle j’allais très mal aujourd’hui. Je m’en voulais parce que je ne savais pas m’occuper de Sofia. Depuis la mort de Roy, elle était plus calme mais je savais qu’elle avait besoin de se dépenser, de recevoir du soutien, voire de l’affection. Je… je ne voyais pas à la place de Roy. Il avait été son maître bien aimé. Moi, j’étais juste… personne. A part un type dangereux sur qui on ne pouvait pas compter.


« Allez, lâche-toi, tu sais que ça va te faire du bien, » dit Meyer d’un ton malsain.

Non, ça n’allait pas me faire de bien du tout.


« Arrête de réfléchir et fais c’que j’te dis ! »

- Ferme-la…

« Je la fermerai quand t’arrêteras de faire le con. »


Je soupirai. C’était justement en l’écoutant que je risquais de faire le con. Serrant et desserrant les poings pour essayer de me calmer, je faisais également les cent pas au beau milieu du salon en pensant que ça allait m’aider. Mais ça ne faisait que retarder l’inévitable.

« J’vais te dire un truc : si tu penses vraiment que tu peux faire quelque chose pour sauver ta pauvre âme, tu vas droit dans le mur, Narr (imbécile). »

Je voulais croire que je pouvais être quelqu’un de bon, je voulais croire que je pouvais changer, ne plus être le Meyer égoïste, asocial et violent. Je savais que c’était possible ! Roy croyait en moi, il pensait qu’avec un peu d’aide, je pouvais y arriver. Mais comment faire ? Je n’avais pas la solution, je ne savais même pas par où commencer pour la trouver…

« Oh attends je sais ! Tu vois le mur là ? Tape-toi un peu la tête dessus, ça sera déjà un bon début. »

Non… Non, non et NON ! M’arrêtant près du canapé, je me frottai le visage avec mes deux mains puis regardai mon reflet flou dans la télévision.

« Pense à Ikko. »

Pourquoi devais-je y penser ?

« Pour te rappeler à quel point t’es vraiment un monstre, une enflure... »

Arrête.

« Un sale enfoiré de psychopathe complètement atteint. »

- Arrête !

« Tu mérites de vivre une vie bien moisie, de finir sous un pont et moqué par les gens qui viendraient te piétiner tous les jours comme une pauvre merde. »

- Putain ferme-la ! FERME-LA !
criai-je en me prenant la tête dans les mains.

« Si Ikko était en vie, elle aussi serait dans la même galère, elle vivrait comme une clocharde avec toi, comme la pauvre esclave qu’elle était. »

- Elle est morte,
geignis-je de plus en plus épuisé mentalement.

« Eh oui… par ta faute. C’était comment au fait ? J’m’en rappelle plus trop. »

Affreux. C’était tout simplement affreux.

« Qu’est-ce que ça t’a fait de passer ta colère sur elle alors qu’elle n’avait rien fait ? Qu’est-ce que ça t’a fait de la frapper de toutes tes forces, de la voir pleurer et se débattre en vain, de taire ses cris... »

Je titubai, me rattrapai au dossier d’une des chaises en bois de la cuisine.

- Arrête, pas ça !

«  ... de la poignarder... »

- Arrête bordel !

« ... de la voir se vider de son sang, de la contempler pendant que la vie la quitte ? »

- ARRÊTE !!!


Je me saisis de la chaise et la fracassai sur le carrelage. Les pieds et le dossier volèrent en éclats. Je me précipitai vers le mur le plus proche, le percutai de plein fouet et donnai des coups de poings dedans. Je frappais tellement que je finis par m’ouvrir les jointures des doigts et tacher le mur de sang. Je crus entendre frapper à la porte d’entrée mais c’était peut-être mon imagination. J’étais sûr que les voisins d’à côté n’étaient pas là puisqu’ils sortaient toujours le vendredi soir.

- J’te tuerai un jour ! grondai-je hors de moi. J’TE TUERAI, T’ENTENDS ?

« Ahahah ! J’aimerais bien voir ça ! »


Ah oui ? Il allait être servi. En colère comme jamais, je me rendis dans la salle de bain. En croisant mon propre regard dans le miroir, j’eus un élan de profonde aversion. Alors je mis un coup de poing dans mon reflet. Le miroir se brisa, entailla ma main. Mais je n’y fis pas attention et m’emparai plutôt du rasoir posé entre les deux lavabos.

« Oh, je vois. C’est peine perdue. »

Et pourquoi ça ?

« Parce que t’as pas les couilles de le faire, comme toujours. »

- Pas cette fois,
répondis-je bien décidé à lui clouer le bec.

Une des lames du rasoir en main, je posai le côté tranchant contre l’intérieur de mon poignet gauche. Le souffle court, je me mordis la lèvre, fermai les yeux, les rouvris. J’appuyai un peu plus, me figeai en tremblant. Puis je relâchai lentement la pression de mes doigts sur la lame, prêt à la laisser tomber par terre.


« Tu vois, t’en es incapa... »

Je repris correctement la lame, incisai la peau, la chair, la veine qui passait par là.

« Was (Quoi) ? Comment tu... »

Le sang coula, d’abord lentement puis à gouttes de plus en plus rapprochées. Décalant la lame d’un demi centimètre, je recommençai, coupant plus profondément cette fois.

« Arrête ça. »

- Nein.


Encore une entaille, puis une autre. Le sang coulait tellement qu’une flaque commençait à se former à mes pieds. Je reculai, posai un genou à terre et me laissai tomber assis sur le carrelage, adossé à la baignoire.

« Hör auf (Arrête) ! »

- Fick dich (Va te faire foutre), Meyer !


La douleur était absente, la conscience de ma bêtise aussi. Tout ce qui comptait à cet instant, c’était réduire au silence celui qui faisait de ma vie un enfer depuis trop d’années. Le poignet gauche à présent totalement charcuté, je laissai mes bras retomber le long de mon corps. Le carrelage refroidissait mes mains, me faisant frissonner si fort que j’en avais mal aux reins. Je lâchai enfin la lame du rasoir. Elle toucha le sol dans un petit bruit métallique, brisant le silence de mort qui pesait dans la salle de bain. Cette fois, j’entendis clairement des coups frappés à la porte et une voix masculine qui demandait si tout allait bien. Je ne savais absolument pas qui c’était. Sûrement un autre voisin. Il frappa encore, appela. Une voix, féminine cette fois, appela aussi.

- Foutez-moi la paix ! criai-je désespéré.

Le silence revint. Les minutes défilèrent et personne ne revint frapper.


« Arrête tes conneries et soigne-moi ça, » ordonna Meyer qui ne faisait plus vraiment le malin désormais.

- Schnauze (Ta gueule)… répliquai-je instantanément.

J’en avais marre de l’entendre. Si j’avais agi ainsi, c’était justement pour qu’il se taise. Pourquoi était-il encore là ? Énervé, je serrai les poings, faisant couler à flots le sang qui s’échappait de mes blessures. Je me sentais de plus en plus fatigué. Je frissonnais comme si j’avais de la fièvre et j’étais pris de vertiges. Je fermai les yeux et c’est à ce moment-là que le visage d’Ikko m’apparut. Oubliant complètement mon état de faiblesse, je me levai d’un bond, sortis de la salle de bain et de l’appartement. Le bras collé à mon tee-shirt pour ne pas faire tomber de sang par terre, je me ruai à l’extérieur du bâtiment et me mis à courir. Dehors, il faisait assez frais mais je m’en fichais. Je courais droit devant moi, bien décidé à rejoindre le cimetière au plus vite et demander une dernière fois pardon à Ikko pour ce que je lui avais fait. Cependant, je ne savais pas si j’aurais assez de force pour parvenir à destination. Je pris donc un raccourci en passant par le parc. J’étais presque à la sortie quand je trébuchai sur une racine et m’étalai de tout mon long dans les graviers.
Grognant de rage et de douleur, je me relevai et poursuivis mon chemin. Comme il faisait nuit, je ne vis pas la haie devant moi et la traversai à pleine vitesse. Les branches m’égratignèrent de partout et je devais avoir fait un gros trou dans le feuillage mais je m’en fichais. Essoufflé, je m’arrêtai au milieu d’une rue déserte pour retrouver mon chemin. Je ne savais plus où j’étais.


- Bordel de… bordel de merde ! me lamentai-je.

Deux oiseaux s’échappèrent de l’arbre le plus proche en poussant des piaillements apeurés. Ne tenant plus, je m’introduisis dans une ruelle plongée dans la pénombre et allai m’adosser au mur près d’un tas de cartons remplis de babioles usées et de sacs poubelle. Épuisé, je me laissai glisser par terre et appuyai le côté de ma tête contre un carton. Je ne pouvais pas aller plus loin, c’était fini. Tant pis pour Ikko. De toute façon, elle ne m’aurait pas pardonné, j’avais été trop cruel envers elle. Quant à Sofia, elle ne méritait pas de vivre avec quelqu’un comme moi. Elle ne connaîtrait qu’ennui, tristesse et désarrois.


« Eh, Arschloch (connard), tu vas me faire le plaisir de prendre ton téléphone portable et d’appeler les pompiers ! » m’engueula Meyer.

Je l’avais laissé à l’appartement.


« Et merde ! Tu fais chier ! Vraiment, je te jure que… »

Il se tut. Je venais de fermer les yeux.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptySam 4 Nov - 23:03
Sofia Ashley
/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ Ghost%2Bstory%2B9

Tu es tout ce qu'il me reste. Et je suis tout ce qu'il te reste
ft. Sofia & Meyer
"... Moi vivante, surement pas. Tu es tout ce qu'il me reste. Et je suis tout ce qu'il te reste"

La fin du fossoyeur ?
Encore une fois, Meyer avait envoyé Sofia passer la journée chez Andréa. Avant de le quitter pour le laisser seul, elle le fixa longuement. Quelque chose n'allait pas. Mais, obéissante, elle se rendit silencieusement chez sa "nounou". Mais... vraiment, quelque chose n'allait pas. Il était distant, songeur, son esprit était ailleurs. C'était dans cet état d'esprit que la Chienne passa sa journée avec Andréa. Un mauvais pressentiment, peut être. Sofia n'avait pas la tête à écouter les leçons, elle voulait rentrer, et retourner auprès de son maître. De son "Master". Elle avait insisté pour apprendre à prononcer le mot "Maître" en allemand, pour lui faire plaisir. Pour lui montrer qu'elle l'aimait. Elle avait toujours ce petit accent, malgré ses efforts, mais elle le faisait pour lui. Andréa continuait son cours, Mais Sofia n'entendait que des échos lointain. Elle se releva et demanda si elle pouvait rentrer. Un chauffeur la raccompagna chez elle en voiture. Sans attendre, elle sortit de la voiture pour aller sonner à l'interphone. Aucune réponse. Par réflexe, elle sonna chez le voisin.

Ce dernier reconnut Sofia et lui ouvrit la porte. Alors qu'elle grimpait les marches, le voisin l'intercepta, lui signalant qu'il y avait beaucoup de grabuge chez eux, que Meyer était trop bruyant... Elle se fichait pas mal des plaintes de l'homme, elle se mit à courir dans les escaliers, faisant violemment claquer ses talons sur le sol. Le vieux grincheux de voisin en profita pour regarder sous sa jupe tandis qu'elle grimpait toujours les marches, puis haussa les épaules pour retourner chez lui. Arrivée en haut, la Chienne empoigna la clenche de la porte pour l'ouvrir. Une chaise explosée au sol... Elle empoigna aussitôt le manche de son Katana, prête à dégainer. Par précaution, elle entra doucement, sans un bruit, dans l'appartement, avant de remarquer le sang sur le mur. En avançant encore un peu, Sofia vit la porte de la salle de bain ouverte. Une mare de sang tapissait le carrelage. Elle déglutit, l'inquiétude montait en elle alors qu'elle pénétra dans la pièce. La glace était brisée, encore un coup de poing visiblement. Rien n'indiquait pourtant qu'il y avait eu un combat ici. Le voisin n'avait pas dit avoir vu quelqu'un venir ici. Son regard se porta ensuite sur la lame du rasoir. Elle écarquilla les yeux en le voyant lui aussi couvert de sang.

Tout devint clair dans l'esprit de Sofia. La chaise fracassée, le mur ensanglanté, le miroir brisé et la lame de rasoir. Meyer avait fait une crise, comme il l'avait déjà expliqué. Ca pouvait arriver. Il avait tenté de passer sa colère en brisant la chaise contre le sol, puis il frappa le mur avec ses poings. Ce qui avait très certainement du alerter le voisin et, connaissant Meyer, il avait du leur dire de dégager. Son maître s'était ensuite rendu dans la salle de bain et, en voyant son reflet dans la glace, il fut pris de dégoût et la brisa avec son poing, avant de se tailler les veines. La Chienne se mit à trembler de tout ses membres, affolée, elle voulut crier le nom de son maître. Mais il n'était plus là, le sang s'arrêtait sur le pas de la porte, il était sorti...

Sofia se mit à sangloter, complètement perdue. "Allez, réfléchis !" Hurlait-elle intérieurement. "Réfléchis, sombre conne ! Tu le connais, Meyer, c'est ton maître ! Tu dois savoir où il est parti !" ... Ikko ! Elle redressa la tête, mais oui ! Sans attendre, elle se précipita dehors en prenant soin de fermer la porte pour éviter que le voisin n'entre dans l'appartement pour fouiner. Une fois dehors, elle se précipita en direction du cimetière. Elle regarda partout autour d'elle, aucune trace de sang, aucun signe de son passage. "Merde!!". Il avait pris soin de ne pas laisser le sang couler par terre. Mais il devait être pressé, il avait du prendre le raccourci ! Elle s'arrêta net dans sa course pour se précipiter, haletante, vers le parc. Oui, là ! Du sang sur le gravier, quelqu'un était tombé par ici, les traces sur le sol montraient clairement que quelqu'un était tombé à cet endroit. La racine derrière était probablement la cause, et les traces indiquaient également qu'il s'était relevé à la hâte pour courir vers... Cette haie complètement ravagée.  

"Cours, Sofia, cours ! Trouve Meyer, cherche ! Tu ne dois pas décevoir Roy, sauve le !" Jamais de sa vie elle ne courut aussi vite, quittant le parc, elle regarda un instant autour d'elle. Plus aucun signe, bordel de merde !  Pourquoi voulait-il se tuer !? Tout se brouilla dans l'esprit de la Chienne, la sueur coulait à grosses gouttes sur son front, tout résonnait autour d'elle. Elle ne vit pas la voiture venir à toute allure dans sa direction. Les appels de phares et le klaxon, des crissements de pneus, puis le choc. Elle s'écrasa contre le pare-choc et roula sur le pare-brise de la voiture avant de glisser au sol. Heureusement, l'impact ne fut pas violent, le conducteur parvint à freiner à temps en urgence. La Chienne se releva, titubant, sous le choc encore, légèrement blessée. Le chauffeur sortit aussitôt de la voiture pour s'assurer qu'elle allait bien. Mais Sofia ne lui laissa pas le temps de la rejoindre, elle s'enfonça dans une ruelle, sonnée.

Sa main contre le mur, elle avança, toujours en sanglot, vagabondant dans cette ruelle dans un espoir quasi illusoire. Cette ruelle permettait de rejoindre le cimetière plus rapidement, peut être que... Sa lèvre inférieur se mit à trembler, et laissa finalement s'échapper un petit gémissement d'impuissance. Le chauffeur de la voiture resta un instant à l'autre bout de la ruelle, préférant ne pas s'y aventurer. Il avait pris soin de garer sa voiture sur le coté, pour contacter son assurance, "au cas où". Sofia releva les yeux. Des cartons et des ordures. Cela lui rappelait le soir où Roy avait perdu la vie. Ils gisaient tout les deux dedans. Soudain, elle écarquilla les yeux. Il y avait quelqu'un assis la ! C'était.... C'était... ... ...


"MEYER !!" Hurla-t-elle de toute ses forces, voyant son maître aux portes de la mort.

Sans attendre, elle se précipita vers lui, ses cuissardes trempaient dans le sang. Elle s'en fichait, s'installant auprès de lui, pataugeant dans cette flaque rougeâtre. D'instinct, elle retira son bandeau pour le serrer de toutes ses forces autour du poignet de son Maître. Heureusement que la ruelle était sombre, ses yeux pouvaient supporter la luminosité présente. L'homme à la voiture approcha, le cri de la Chienne était si puissant qu'il accouru vers elle. La Chienne tourna la tête vers lui, implorant son aide pour sauver son maître. L'homme remarqua le collier de Sofia, c'était donc une esclave, il en avait la certitude à présent.

Sans réfléchir, il raccrocha au nez des assureurs pour appeler les urgences et leur signaler qu'il allait venir avec un blessé grave, entre la vie et la mort. Héroïquement, il souleva Meyer pour l'emmener vers sa voiture, aidé par Sofia. Cette dernière fut aussitôt aveuglée par les phares de la voiture une fois sortie de la ruelle. Incapable d'y voir, elle trébucha sur le trottoir. Complètement paniquée, elle resta un instant au sol, laissant l'homme installer Meyer à l’arrière de la voiture. pour se précipiter ensuite au volant.


"Grimpe dans la voiture avec ton maître, on l'emmène à l'Hôpital !" Ordonna-t-il à Sofia, qui n'était, après tout, qu'une hybride esclave à ses yeux.

Sans attendre, elle obéit et s'installa dans la voiture de l'inconnu. Ce dernier démarra en trombe, bien décidé à sauver la vie de Meyer. Il klaxonna sans interruption pour signaler sa présence, grillant les feux rouges sans hésiter. A l'arrière, Sofia serra la main de son maître dans la sienne, s'assurant qu'il était toujours en vie. Le chauffeur ne parlait pas, trop concentré sur la route, il arriva finalement à l'hôpital. Une équipe l'attendait, heureusement qu'il avait prévenu les urgences de son arrivée, faisant gagner de précieuses minutes à Meyer. Son teint était cadavérique, il avait visiblement perdu énormément de sang. Le bandage de Sofia en était d'ailleurs imbibé. Les médecins arrivèrent aussitôt pour récupérer Meyer et le séparer - presque de force - de Sofia. Cette dernière se débattit d'ailleurs, refusant de quitter son maître. Elle repoussa, sans violence, le médecin pour suivre le lit sur lequel le fossoyeur était installé.


"Un homme, la trentaine environs. Importante perte de sang, bandeau au poignet, accompagné de son esclave, besoin urgent de transfusion sanguine, préparez la salle, on l'emmène au bloc 2B. Regardez si l'hybride a besoin de soin aussi, elle est couverte de sang mais aucune blessures visibles, envoyez la au vétérinaire" annonça le médecin en charge de Meyer

"Je vais bien ! Laissez-moi aller avec lui !" Supplia Sofia, la voix brisée

D'abord réticent, le médecin accorda à Sofia, d'un hochement de tête, le droit de les suivre dans l'hôpital. Elle fut cependant arrêtée devant les portes du bloc. Par chance, elle avait laissée son Katana à la maison, bien caché dans la chambre de Meyer, pour éviter, justement, d'alerter les humains. Une infirmière lui prit le bras pour la tirer violemment vers la salle d'attente du bloc, visiblement pas très ravie à l'idée de voir une hybride ici. Elle s'installa sur une chaise, silencieuse, laissant l'infirmière passer son dégoût sur elle. La Chienne s'en fichait pas mal, même. Elle encaissa, la tête basse, préférant ne pas attirer davantage l'attention. Ses larmes coulèrent sur ses joues, affrontant son sentiment d'impuissance, une nouvelle fois.

Encore une fois, Sofia avait cette impression de faiblesse, incapable de protéger son nouveau maître. Elle en ignora même l'infirmière qui, par conscience professionnelle peut être, s'assura de la bonne santé de Sofia, pour finalement lui jeter nonchalamment une serviette au visage, lui donnant l'ordre, d'un ton sec, de s'essuyer pour ne pas tout salir. Toujours aussi obéissante, elle s’exécuta tout en se confondant d'excuses. L'infirmière s'absenta un instant, pour revenir rapidement avec une laisse à la main. Elle avait remarqué le collier de chien au cou de Sofia, ainsi que ses crocs et ses oreilles. Elle l'attacha au pied de la chaise solidement fixée au sol avant de s'éloigner sans un mot. La Chienne se releva pour se coucher, en boule, au sol, cachée sous la chaise.

Pourquoi Meyer voulait-il se tuer ? N'était-il pas heureux, avec elle ? Pourtant, elle faisait tout pour faire en sorte de le rendre heureux. Elle faisait tout pour lui faire tourner la page, le faire aller de l'avant et penser à autre chose qu'Ikko. Seulement... C'était un échec. Meyer ne parvint pas à vaincre ses démons... ou plutôt son démon intérieur. C'était lui, la cause de tout. Alors, pour le vaincre, son Maître décida de se tuer, pour le faire disparaître avec lui. C'était à présent clair, dans l'esprit de Sofia. C'était pour ça. Roy avait tout prévu. Meyer était à la fois un adversaire de taille pour Sofia, mais également une personne à sauver et à protéger. Il offrit à la Chienne une raison de vivre, une raison de se battre. Comme si Roy avait, au final, tout prévu. Il était moins bête qu'il n'en avait l'air et, visiblement, il n'avait pas sous estimer l'intelligence de Sofia. Il était persuadé qu'elle allait comprendre, tôt ou tard.


"Bonsoir ma toute belle..." Annonça une douce voix cristalline, faisant sortir Sofia de ses pensées. "Je ne te ferais aucun mal, rassures-toi. Alors en échange, tu es sage, d'accord ?"

Sofia releva légèrement la tête, pour regarder d'un oeil méfiant l'infirmière devant elle, la lumière du couloir agressant encore ses yeux, elle enfouit à nouveau sa tête dans ses bras, hochant une fois la tête pour montrer qu'elle avait bien écoutée la femme devant elle. Une ou deux heures s'étaient déjà écoulées, depuis leur arrivée dans l'hôpital...

"C'est bien, brave fille." Elle approcha doucement sa main pour caresser les cheveux de Sofia "Je ne peux pas te détacher, pour le moment, alors je vais rester peu avec toi, d'accord ? C'est quoi ton nom ?" Sa main se dirigea vers le collier de Sofia, sur lequel était gravé son nom "C'est joli comme tout, Sofia. Moi c'est Cathy. Ton maître est entre de bonnes mains, d'accord ? Tu as très bien agis, il s'en sortira probablement grâce à toi. C'était ton bandeau, autour de son bras ? Je l'ai récupéré pour le nettoyer, je te le rend plus tard, d'accord ?"

Sofia hocha une nouvelle fois la tête, une seule et unique fois.

"Il va rester en vie ? Je peux le voir ?" Demanda-t-elle faiblement, abattue.

Visiblement touchée, l'infirmière regarda un instant autour d'elle. Meyer était déjà installé dans une chambre, sous transfusion sanguine. Elle hésita un instant, puis regarda Sofia, toujours en boule sous sa chaise. Prise d'un pincement au cœur, elle détacha la Chienne puis l'aida à se relever pour l'accompagner vers la chambre de son maître. Elle lui fit signe d'attendre un instant dehors, vérifiant que la chambre était vide, puis la laissa entrer avant de la laisser seule avec Meyer. Sofia s'approcha doucement de ce dernier, les yeux mi-clos, toujours agressée par la lumière. Sa main se dirigea machinalement vers l'interrupteur pour éteindre. Plus à l'aise, elle grimpa sur le lit, après avoir retirée ses cuissardes, pour s'installer aux cotés de son maître, sa tête posée sur son torse.

Elle empoigna son haut, le serrant contre elle, pour ensuite fermer les yeux, fort, laissant s'échapper des larmes. Elle aimait Meyer, elle l'aimait déjà énormément. Il était l'héritage de Roy, son nouveau maître, sa raison de se battre, de s'accrocher encore à la vie. L'idée de le perdre lui était tout simplement insupportable. Elle ne voulait pas faire face à un nouvel échec, qui lui serait cette-fois ci probablement fatal. Très douce, elle se redressa, pour s'asseoir à califourchon sur lui, comme elle avait l'habitude de faire. Lentement, elle passa ses deux mains de part et d'autre du visage de son maître, l'encadrant de ses paumes douces et chaudes. Elle approcha finalement son visage du sien, toujours aussi bienveillante. Sofia s'adressa ensuite à lui, à voix basses, d'un ton cependant toujours aussi monocorde...



"Je suis là, «Master». Ne me laisse pas seule. C'est avec toi que je veux vivre. J'ai promis à Roy de t'aider. Et je le veux, moi. Tu es tout ce qu'il me reste. Et je suis tout ce qu'il te reste. Je te promets que je vais m'occuper de son cas. Plus jamais il ne te fera de mal. Elle serra doucement ses mains contre le visage de Meyer, fronçant légèrement les sourcils "Je jure qu'il va me le payer, «Master». T'as plus de souci à te faire, je vais le chasser. Je vais lui faire tellement mal qu'il s'en ira. Alors soit plus en colère, soit heureux de vivre, avec moi. Toi et moi. Seulement toi et moi... Je serai là pour toi, toi et uniquement toi. Laisse moi vivre pour toi. Laisse moi donner tout ce que j'ai pour toi. Je te donne tout. Tu ne seras plus jamais seul. Je partagerai tes douleurs, tes peines. Je vais prendre tout ça, pour te donner ce que tu mérites en échange. Je vais te donner le gout à la vie, je vais te rendre heureux. Tant que je serai en vie, plus personne n'osera te faire du mal. J’anéantirai jusqu'au dernier tout ceux qui oseront s'en prendre à toi. Alors ne me quitte pas. Reste en vie.  
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Constantine Meyer
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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyDim 5 Nov - 15:29
Constantine Meyer


C’était terminé... et c’était mieux comme ça. Mon père me disait toujours que je finirais de cette façon et il avait raison, finalement. Je m’étais accroché, pourtant. J’avais tout fait pour le contredire, prouver que je pouvais réussir même sans être chef d’entreprise. Bien entendu, il s’en foutait royalement. Pour lui, il fallait être au sommet, sinon on avait le statut de « petite merde ». Alors je me contentais de vivre ma vie en me motivant sur le fait qu’au moins, je n’étais pas surchargé de responsabilités. Mais il y avait Meyer. C’était pire. « Quand ton ennemi juré est dans ta tête, comment supporter ta propre existence ? » me répétais-je sans cesse. J’avais cru pouvoir vivre avec, croire que je pouvais en être débarrassé un jour grâce à… A quoi en fait ? Je ne savais même pas. Mais j’y croyais, ce qui m’avait permis de tenir jusqu’à maintenant. Et maintenant… je choisissais la facilité. Après tout, pourquoi pas ? J’étais fatigué de lutter, ça ne servait plus à rien.
Je n’arrivais pas à savoir si je me sentais bien ou non. J’avais froid et l’impression que le sol s’était volatilisé sous mon corps. Un silence total, lourd et léger à la fois, apaisant et angoissant, envahissait les alentours. Je ne savais plus si je respirais encore ou si c’était mon imagination, si mon cœur battait ou si tout ça se passait dans ma tête… ou dans une autre réalité. Tout autour de moi demeurait plongé dans l’obscurité. Et je ressentais comme un vide, une sensation de perte, d’oubli. Il me manquait quelque chose sans que je sache exactement de quoi il s’agissait. Je me sentais… seul. Si seul… Meyer était parti. Pour de bon. J’aurais dû être content, même s’il avait fallu me sacrifier pour ça. Non… il manquait quelque chose. Quelque chose d’important.


- MEYER !

… Sofia ?
L’obscurité se dissipa peu à peu pour laisser place à une lueur, d’abord faible puis de plus en plus vive. Des sanglots. Elle pleurait. Pourquoi pleurait-elle ? Pour moi ? Non, elle aimait Roy, elle n’avait le droit de pleurer que pour lui. Pas pour quelqu’un comme moi. Je ne le méritais pas. La preuve : Roy n’était pas parti de son plein gré, lui. On lui avait ôté la vie. Il tenait à Sofia, voulait son bien, ne cherchait qu’à lui offrir une existence convenable. Que faisais-je, moi, à part la promener le week-end, la laisser à Andrea la semaine et me délester de sa présence en la mettant devant les jeux vidéo, au lieu de faire l’effort de cohabiter ? J’avais peur. Trop peur de commettre une erreur, celle de m’en prendre à Sofia inconsciemment, de lui faire du mal… de l’enterrer à côté d’Ikko.


- Je vais bien ! Laissez-moi aller avec lui !

Elle s’acharnait. Comment pouvait-elle s’accrocher autant ? Qu’est-ce que je représentais pour elle ? Je n’étais personne. Rien qu’un pauvre malade mental bon pour l’internement. Je ne valais rien, rien du tout. Une coquille vide, seulement occupée par la folie et le tourment. Roy, lui, méritait le respect, l’amour de Sofia. C’était un grand homme, je le pensais vraiment. Un homme qui aurait pu être mon ami. Mon seul ami…
Tout s’agitait autour de moi. Il me semblait avoir changé d’endroit sans m’en rendre compte. Si, tout à l’heure, je sentais mon corps aussi léger qu’une plume, il avait à présent l’air de peser très lourd. Et j’avais mal au bras. Je ressentais des picotements au niveau du poignet, ça brûlait même. De plus en plus. C’était tellement désagréable que j’avais envie de crier. Mais seul un gémissement s’échappa de ma bouche, et il me demanda tout de même un effort considérable qui m’envoya complètement dans les vapes. Ensuite… le noir total, encore.
C’était terminé… et c’était mieux comme ça.


***



- Tu es tout ce qu'il me reste. Et je suis tout ce qu'il te reste.

Mon cœur fit un tel bond que j’en eus mal aux côtes. N’étais-je pas… mort ?

- Je serai là pour toi, toi et uniquement toi. Laisse-moi vivre pour toi.

Sofia… Elle était toujours là, près de moi. Elle tenait bon alors que je venais de l’abandonner de la plus lâche des manières. Se dévouer autant pour Roy Youngblood, son maître adoré, un homme robuste et saint d’esprit, j’aurais compris. Mais pour Constantine Meyer, un pauvre fossoyeur malade et dangereux autant pour lui-même que pour les autres…

- Tu ne seras plus jamais seul. Je partagerai tes douleurs, tes peines. Je vais prendre tout ça, pour te donner ce que tu mérites en échange.

Elle n’avait pas à sacrifier sa vie pour améliorer la mienne. C’était peine perdue. Elle méritait mieux que ça, beaucoup mieux.

- Je vais te donner le goût à la vie, je vais te rendre heureux.

Tellement de volonté… Si douce, si gentille… J’étais bête, complètement idiot, un imbécile de première. Il fallait toujours que je fasse du mal autour de moi. Je n’aurais pas dû. Je n’aurais pas dû fuir comme ça. C’était trop pour elle. Encore une fois, j’avais été égoïste. Si elle ne tenait pas à moi, j’étais certain qu’elle m’aurait rendu la vie difficile. Mais cela n’avait pas été le cas. Elle était toujours là, pleine de vie.

- Alors ne me quitte pas.

Personne ne m’avait encore jamais dit une chose pareille. Une douce chaleur m’envahissait la tête et le corps tout entier. C’était agréable… Je sentais le souffle de Sofia sur mon visage, l’entendais sangloter encore. Je ne voulais plus qu’elle pleure. J’avais fait une erreur, une grave erreur. Jamais je ne recommencerais. Pour elle.

- Reste en vie.

Elle sentait bon la pomme… Mon cœur se serrait de plus en plus. Était-ce l’effet de son parfum ? Un parfum que je ne voulais pas oublier, doux, sucré, enivrant, comme la chaleur de son corps qu’elle tentait de me communiquer en s’asseyant sur moi, comme elle le faisait avec Roy. Parce qu’elle l’aimait. Parce qu’elle… m’aimait ? Pour la première fois depuis longtemps, j’avais envie de pleurer. Ou peut-être était-ce déjà le cas et je ne m’en rendais même pas compte. Je n’arrivais pas à ouvrir les yeux. Non, je ne voulais pas les ouvrir et réaliser que tout ça n’était qu’un rêve. Alors, lentement, je levai mon bras valide, trouvai l’épaule de Sofia et l’attirai dans ma direction. Avec le peu d’énergie qu’il me restait, je la serrai contre moi comme si c’était la dernière chose que j’étais autorisé à faire. Je crus sentir quelque chose de mouillé glisser sur ma tempe. Sûrement mon imagination...


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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyDim 5 Nov - 20:04
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ft. Sofia & Meyer
"Tu es mon maître Meyer. Ma vie est présent tienne. Je ne te laisserai pas mourir seul, mais vivre ensemble."

La fin du fossoyeur ?
La lumière dans la chambre était légèrement tamisée, il y faisait même assez sombre, l'environnement idéal pour Sofia. Assise à califourchon sur Meyer, elle ferma doucement les yeux, se sentant à l'aise ainsi. Ses deux mains ne quittèrent pas le visage de son maître, ses deux pouces venant caresser, avec tout la tendresse du monde, ses joues. Les volets étaient encore ouvert, la lumière pâle de la lune s'immisçait dans la pièce et le chauffage était allumé, offrant tout le confort nécessaire. C'était si agréable, Sofia se laissa emporter doucement dans un état de semi-sommeil, ne bougeant plus d'un cheveux. Tout était calme, on entendait seulement les médecins et infirmières passer dans le couloir, leurs ombres étaient visibles sous la porte, mais aucuns ne venaient perturber ce moment de tranquillité. Le visage de Sofia était tout proche de celui de Meyer, son nez frôlait la pommette de ce dernier. Elle rouvrit les yeux puis aperçut une larme couler le long de sa joue. Délicatement, elle la chassa de son pouce, ne quittant pas des yeux le visage du Fossoyeur.

Elle n'eut presque aucune réaction quand elle sentit la main de Meyer se poser sur son épaule pour l'attirer vers lui. Elle le sentait particulièrement faible. Alors, sans hésiter, elle accompagna son geste en se couchant doucement sur lui, son torse contre le sien, elle ferma les yeux en sentant son cœur battre contre sa poitrine. La Chienne ferma à nouveau les yeux, bercée par ces battements de cœur rassurant. Il était en vie, son maître était encore en vie et il voulait encore d'elle. Elle glissa ses doigts entre les cheveux de Meyer, rouvrant les yeux pour le fixer d'un regard intense. Une seule chose occupait à présent esprit : Annihiler celui qui avait osé le mettre dans cette état. Mais pour l'heure, son maître semblait calme, presque paisible. Aucune présence de son ennemi. Car oui, à ses yeux, cette présence dans la tête de Meyer était un ennemi à tuer. Elle se refusait de l'appeler Meyer aussi, ce n'était pas Meyer. Le seul et vrai Meyer était son maître. Celui qu'elle aimait, celui qui s'occupait d'elle, celui avec lequel elle vivait. L'autre n'était qu'un... futur cadavre. Elle se rappela alors du mot qu'elle avait appris, en allemand, pour traduire cadavre. «Leiche». A ses yeux, cette personne dans la tête du Fossoyeur était déjà morte. Ce n'était plus qu'une question de temps, c'était déjà un «Leiche», et ça sera son nom, à présent.

Mais le temps n'était pas à la vengeance. Elle allait simplement attendre sa prochaine manifestation, pour le ridiculiser et faire comprendre à Leiche que dès lors qu'il se montrera, elle sera là pour l'humilier jusqu'à le faire partir. Là, pour le moment, tout était calme et reposant. Ses doigts glissaient encore dans les cheveux de Meyer, elle ne portait pas ses gants, les ayant retirés une fois entrée dans la chambre. Ils étaient posés sur la table, d'ailleurs, non loin, le brassard posé juste à coté. Elle se sentait suffisamment à l'aise et en sécurité ici pour retirer ses armes. Seuls ses kunaïs étaient encore attachés à sa cuisse, cachés sous le tissu de sa jupe. D'ailleurs, elle passa son autre main sur sa cuisse, le sang de Meyer avait déjà séché. Elle avait complètement oubliée avoir pataugé dedans. Une légère grimace se dessina sur son visage, puis l'envie de se doucher grimpa rapidement en elle, devenant presque une obsession.  Soudain, quelqu'un entra dans la chambre, après avoir frappé à la porte. Prise d'un sursaut, Sofia se redressa, restant toujours assis sur son maître.


"N'ai pas peur, c'est Cathy... Tu es rassurée, ça va ?"Rassura-t-elle d'une voix douce"Je t'ai rapporté une tenue pour la nuit, il y a une douche dans la chambre, je vais récupérer tes vêtements et les apporter à la blanchisserie, d'accord ?"

Docile, Sofia se redressa lentement, adressant un doux regard vers Meyer, faisant glisser sa main le long de son visage. Pas pudique pour un sous, elle retira ses vêtements pour les laisser tomber au sol, avant de récupérer le short court et la chemise de nuit noire. Quelle chance pour elle, rassurée de savoir qu'elle pouvait se laver. L’infirmière ne détourna pas le regard, simplement car elle était habituée à voir des patients nus. Elle remarqua le corps marqué de la Chienne, plusieurs cicatrices sur le corps, dont une proche du nombril, identique à celle dans son dos. Une lame lui ayant traversé le ventre de part en part. L'infirmière remarqua ensuite les Kunaï dans leurs étuis, à la cuisse de Sofia. Elle préféra garder le silence, comprenant que l'hybride en face d'elle était probablement une Chienne de garde. Ca collait avec son comportement protectrice, au corps marqué par les combats et à la présence d'armes. Elle ramassa les vêtements de Sofia au sol, laissant cette dernière rejoindre la salle de bain.

La Chienne fit rapidement couler l'eau. L'infirmière s'approcha du lit de Meyer pour consulter les différentes données qui s'affichaient à l'écran à coté d'elle, notamment le rythme respiratoire, le pouls la tension. Le Fossoyeur était évidemment très faible, la quantité de sang qu'il avait perdu était énorme et, pour l'heure, elle ne savait pas s'il allait s'en sortir. Mais Meyer était une force de la nature, un colosse robuste. Elle regarda un instant vers la salle de bain, ne sachant pas trop quoi faire de Sofia. L'infirmière était une personne avec le cœur sur la main, elle laisserait volontiers Sofia passer la nuit avec Meyer. Elle vérifia ensuite la perfusion, le débit était correcte, mais la proche était presque vide. Professionnelle, elle en avait rapporté une avec elle, dans son petit chariot en inox. Sans attendre, elle s'empressa de la changer puis déposa les vêtements de Sofia dans le panier présent sous le chariot. Son travail terminé, elle se contenta de quitter la pièce après avoir fermé les volets et allumé la petite lampe de chevet qui éclairait très faiblement la pièce. Il était déjà  tard, il ne restait plus que le service de nuit présent. Elle préféra ne rien dire quant à la présence de l'hybride, elle savait que Sofia n'était pas dangereuse.

Cette dernière sortit d'ailleurs de la douche et remarqua l'absence de l'infirmière. Elle en conclut donc qu'elle avait le droit de rester. Elle déposa son serre tête à coté du reste de son matériel puis attacha ses cheveux en queue de cheval. C'était assez rare d'ailleurs de la voir ainsi, ses oreilles en pointes clairement visibles. Elle regagna le lit sur lequel Meyer était couché et se glissa sous la couverture. Sofia n'aimait pas vraiment se coucher sur des matelas, elle préférait de loin le sol dur et ferme. Mais elle avait eu si peur de perdre Meyer qu'elle se refusait de le quitter, ainsi préféra-t-elle sacrifier son confort pour rester auprès de lui. Elle se roula en boule avant de déposer sa tête sur le torse de son maître, sa main venant empoigner fermement le tissu de son T-shirt blanc. Elle resta silencieuse un instant, elle ne savait pas si Meyer dormait ou non, s'il pouvait ou non l'entendre. Pour s'en assurer, elle décida de lui parler de ses journées avec Andréa.


"J'aime beaucoup aller chez Andréa. Elle s'occupe bien de moi, mais elle veut absolument m'apprendre à lire et à écrire. Ca m'intéresse pas vraiment, tu sais ? Alors je préfère aller dans sa salle d'entrainement avec les gardes pour me battre contre eux. Ils sont assez drôle, ils se lancent des paris entres eux, pour voir qui sera le premier à pouvoir me battre. Je crois que je m'entends bien avec eux. Ils font attention à pas me faire trop mal quand ils frappent, alors je fais pareil."

Elle redressa légèrement la tête, pour regarder Meyer un instant. Elle parlait bas, presque dans des murmures rassurant, mais toujours monotone. Elle colla son oreille contre le torse, au niveau du cœur, pour s'assurer qu'il battait toujours. Sa main glissa lentement au même endroit pour masser du pouce le puissant pectoral de Meyer.

"...Mais je préfère rester avec toi, Meyer."

Termina-t-elle finalement. Elle ferma les yeux, la pièce retrouva un calme apaisant.
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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyDim 5 Nov - 22:26
Constantine Meyer
Blottie contre moi, la respiration lente et apaisante de la jeune femme me faisait davantage prendre conscience que j’avais été vraiment trop bête, que je n’aurais pas dû imaginer une seule seconde partir en la laissant toute seule. Elle avait besoin de moi comme j’avais besoin d’elle. « Tu es tout ce qu'il me reste. Et je suis tout ce qu'il te reste. » Elle avait très bien choisi ses mots. Je ne les oublierais jamais. Le calme qui régnait autour de nous était reposant, je me sentais de plus en plus léger. J’entendais le ronronnement d’une machine, ce qui m’amena à penser que nous nous trouvions à l’hôpital. Le lit sur lequel j’étais allongé n’était pas très confortable mais je m’en contentais largement. J’étais épuisé, j’avais envie de dormir. Et en même temps, je voulais profiter au maximum de la présence de Sofia. J’ignorais si elle avait été autorisée à rester. Les hybrides ne demeuraient pas les bienvenus dans les hôpitaux. Alors tant qu’elle était là, que je pouvais continuer à ressentir sa chaleur et son parfum, c’était tout ce qui comptait.

« Désolé Roy, j’ai fait une bêtise, » me dis-je intérieurement.

Il n’était plus là pour me pardonner ou non mais je préférais m’excuser quand même. Je me sentais mieux ainsi. Et d’autant plus quand Sofia vint doucement faire glisser ses doigts dans mes cheveux. C’était si agréable qu’un frisson me parcourut du sommet du crâne jusqu’en bas du dos. J’étais prêt à m’endormir quand la porte de la chambre s’ouvrit. Cela alerta Sofia qui se redressa, toujours assise sur mes cuisses. Mais il s’agissait d’une infirmière particulièrement gentille qui parlait à la jeune femme d’une voix douce et bienveillante. Encore un peu dans les vapes, je n’entendis pas tout ce qu’elle disait mais compris qu’elle autorisait Sofia à prendre sa douche et à changer de vêtements. Alors l’hybride descendit du lit. C’est fou ce que sa chaleur me manqua à ce moment-là. C’était presque comme si je me retrouvais complètement nu. Toutefois, je ne dis rien et gardai les yeux fermés, bien trop faible pour dire ou faire quoi que ce soit.
Bientôt, j’entendis l’eau s’écouler dans la petite pièce d’à côté tandis que l’infirmière farfouillait à côté de moi, en silence. Quand elle termina son travail, le cliquetis caractéristique des volets électriques résonna à mes oreilles et une source de lumière m’éclaira le visage. Même les paupières closes, je pouvais deviner que je ne me trouvais pas dans le noir total. La porte de la chambre se referma et le calme revint, seulement brisé par les bruits de la douche. Sofia me rejoignit bientôt, amenant avec elle une odeur de savon bon marché. Le matelas s’affaissa légèrement quand elle grimpa sur le lit pour venir se rouler sous la couverture et poser sa tête sur ma poitrine.


- J'aime beaucoup aller chez Andrea, déclara-t-elle alors, sa main doucement refermée sur un bout de mon tee-shirt.

Je ne dis rien et la laissai continuer.


- Elle s'occupe bien de moi mais elle veut absolument m'apprendre à lire et à écrire. Ça m'intéresse pas vraiment, tu sais ?

Bien sûr que je le savais.

- Alors je préfère aller dans sa salle d’entraînement avec les gardes pour me battre contre eux.

Ça ne m’étonnait pas.

- Ils sont assez drôles, ils se lancent des paris entres eux pour voir qui sera le premier à pouvoir me battre. Je crois que je m'entends bien avec eux. Ils font attention à pas me faire trop mal quand ils frappent, alors je fais pareil.

J’eus un sourire en coin, ou crus-je en avoir un. Je ne savais pas si j’avais assez de force pour ne serait-ce qu’ouvrir la bouche. En tout cas, ce qu’elle disait était amusant. Amusant et réconfortant. Parce que je retrouvais Sofia… et ça faisait du bien. Avec douceur, je la sentis coller son oreille contre ma poitrine, comme si elle voulait s’assurer que mon cœur battait toujours.

- Mais je préfère rester avec toi, Meyer, conclut-elle d’une petite voix.

A présent, je savais ce que devait ressentir Roy aux côté d’une jeune femme comme Sofia. Et j’étais content de pouvoir moi aussi en profiter. C’était un sentiment tellement agréable… A présent complètement détendu, je tâtonnai un instant le lit de ma main libre pour trouver le dos de Sofia, la grattouiller quelques secondes au creux des reins. Je voulais parler, lui dire… je ne savais pas, par exemple « OK alors reste avec moi ». Mais j’étais incapable de parler. Alors je me contentai de garder ma main contre son dos et de me laisser envahir par le sommeil, espérant que le lendemain ne serait pas trop éprouvant.
La porte de la chambre s’ouvrit tôt. J’avais l’impression de ne pas m’être reposé du tout. Le médecin qui fit irruption parlait avec l’infirmière qui l’accompagnait. Enfin… il était plutôt en train de la réprimander sans se soucier une seule seconde que je pouvais être en train de dormir.


- … vous ai déjà dit qu’ils sont interdits dans l’enceinte de l’hôpital ! Ah ! La voilà !

J’ouvris les yeux et dus cligner des paupières plusieurs fois, agressé par la lumière des néons du plafond que l’on venait d’allumer. Alertée, Sofia se redressa, les yeux également plissés, dérangée par cette soudaine agitation. Pourquoi ne portait-elle pas son bandeau ?

- Allez ouste ! File dehors, l’esclave ! vociféra le médecin visiblement dans tous ses états. Je ne veux pas d’hybride ici !

Il me donnait mal à la tête. Avant même que Sofia puisse se mouvoir, il vint l’attraper fermement par le poignet et l’attira violemment vers lui. Je réagis au quart de tour. Je bondis du lit en arrachant au passage la perfusion de sang et me jetai sur le médecin pour lui faire une clé de bras. L’infirmière poussa un cri et plaqua ses mains sur sa bouche en faisant tomber son carnet par terre.

- Elle est à moi ! grondai-je en colère tandis que le médecin lâchai une exclamation de douleur. Tu la touches pas, c’est compris ?

- D’accord ! Très bien !
gémit-il pris au dépourvu.

Je défis mon emprise et le laissai se relever. J’avais mal au bras. En baissant les yeux dessus, je remarquai que mon pansement était taché de sang. Il suffit d’une seconde supplémentaire pour que des vertiges me déstabilisent complètement. Je m’étais levé trop vite… Dans une tentative désespérée, je tendis la main pour me rattraper à Sofia mais ne fis qu’effleurer son épaule. Je sombrai avant même d’avoir touché le sol.
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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyLun 6 Nov - 0:36
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" Elle est à moi ! Tu la touches pas, c’est compris ?"

La fin du fossoyeur ?
Le suicide. Comment pouvait-on clairement définir le suicide ? Un acte courageux mûrement réfléchis pour se libérer des tourments ingérables et trop lourds de la vie ? Ou bien de la simple lâcheté pour fuir avec facilité nos problèmes ? Sofia n'avait pas la réponse, elle n'était probablement même pas consciente de ce que cela signifiait.  Jamais confrontée à cela, de prêt ou de loin, elle ne savait pas ce que cela représentait. Elle l'avait simplement compris en voyant la lame de rasoir au milieu de la flaque de sang. Ces images étaient à présent lourdement gravées dans sa tête. Des images qu'elle voudrait effacer, mais elles étaient bien là. La sang, la lame, Meyer assis dans les ordures. Pourtant, elle côtoyait très souvent la mort, elle n'était même plus capable de chiffrer combien de vies elle avait déjà prises. Mais là, c'était différent, c'était quelqu'un qui voulait volontairement se tuer lui même, et pas n'importe qui: Son propre Maître. Elle rouvrit les yeux, pour chasser ces images. A cet instant, elle sentit la main de Meyer lui caresser le bas du dos. Roy aussi lui... Non. C'était fini, à présent. Elle devait cesser de toujours comparer avec son défunt maître. Facile à dire, certes, mais par respect pour Roy, elle devait à présent aller de l'avant. Et par respect pour Meyer, elle devait cesser de le comparer à lui.

Elle se contenta alors d'apprécier ce moment. La main qui caressait son dos était froide, mais elle s'en fichait. Au moins, il semblait pouvoir l'entendre et cette caresse était la réponse qu'elle attendait. Elle se blottit davantage contre lui, se laissant porter doucement dans un sommeil profond. Non pas dans les bras de Morphée, mais ceux de son maître. Elle passa sa jambe par dessus les cuisses de Meyer, complètement collée à lui, elle s'endormit rapidement. Elle ronflait légèrement, dormant profondément malgré l'inconfort du lit. La journée fut très riche en émotion, après tout, ce qui l'épuisa surtout mentalement.

Soudain, au beau milieu de la nuit, un médecin fit irruption dans la chambre, dans une colère noire. Il alluma la lumière sans même prêter attention à son patient pour s'en prendre directement à la pauvre hybride qui émergeait à peine de son sommeil. Ne comprenant pas de suite ce qu'il se passait, elle regarda Cathy qui accompagnait le docteur, les yeux plissés. Elle eut à peine le temps de lancer un regard vers Meyer qu'elle se fit violemment traîner hors du lit. Son geste était si brusque qu'un craquement se fit entendre au niveau du poignet de Sofia. Il la traîna un instant par terre sous le regard impuissant de Cathy. De manière totalement inattendue, Meyer trouva la la force de se jeter sur l'idiot en blouse blanche pour le maîtriser tandis que Sofia se précipita pour se cacher en boule sous le lit, glissant maladroitement sur la carrelage. La pauvre semblait terrorisée, poussant des petits gémissements de douleurs en se tenant fortement le poignet. Encore dans le brouillard, elle se contenta de regarder le Fossoyeur passer sa colère.

Elle est à moi ! Tu la touches pas, c’est compris ?. La Chienne pinça doucement les lèvres, touchée par les paroles de son maître. Lorsqu'elle vit le sang passer à travers le bandage, elle poussa un violent grognement d'avertissement en direction du médecin avant de sortir de sous le lit. Cathy vint aussitôt après d'elle pour l'aider à se relever et vérifier son poignet. Finalement, les deux hommes se relevèrent, mais Meyer chuta aussitôt en essayant de se rattraper à Sofia qui ne pu, hélas, pas empêcher la chute. L'infirmière laissa Sofia un instant pour se précipiter vers Meyer en appelant de l'aide dans le couloir pour le remettre sur le lit. Deux autres infirmiers entrèrent aussitôt avec un chariot d'urgence pour suturer à nouveau les plaies qui s'étaient rouvertes. La Chienne trouva à nouveau refuge sous le lit, espérant échapper ainsi au médecin qui voulut le séparer de Meyer. Heureusement, cet imbécile quitta la pièce en pestant pour laisser les trois infirmiers s'occuper de leur patient. Une fois terminée, Cathy réalisa une nouvelle perfusion tandis que ses deux collègues quittèrent la pièce. Elle se pencha ensuite sous le lit, regardant Sofia, toujours en boule en se tenant le poignet. Elle tendit la main vers l'hybride pour l'inviter à sortir, peinée en la voyant ainsi.


"Tu n'as plus rien à craindre, ma toute belle. Tu as mal au poignet ? Tu arrives à le bouger ? Demanda-t-elle, inquiète

Sofia ne bougea cependant pas, remuant doucement le poignet pour s'assurer qu'il n'était pas cassé. Par chance, non. N'insistant pas davantage, l'infirmière se redressa en adressant un doux sourire à Sofia et quitta simplement la pièce en éteignant les lumières. Elle comprit que le poignet n'était pas cassé, puisque l'Esclave pouvait le bouger. Cette dernière patienta un instant, voulant s'assurer que personne n'allait entrer. Plusieurs longues minutes plus tard, elle sortit de sa cachette pour retourner auprès de son maître. Elle reprit la même position qu'avant d'être violemment dérangée mais ne quitta, cette fois ci, pas la porte des yeux. Puis elle s'endormit à nouveau, finalement, d'épuisement.

La nuit passa, il était très tôt le matin, environs 5h30. L'infirmière entra à pas feutrés dans la pièce, ne perturbant pas les deux endormis. Elle avait, dans ses bras, la tenue de Sofia fraîchement lavée, son juste-au-corps, sa jupe, ses bas, son bandeau, tout était là. Elle déposa le tout sur la table de chevet et procéda à quelques vérifications quant à l'état de santé de Meyer. Les événements de la nuit n'avaient pas eu de conséquences, par chance. En y repensant, elle était surprise de le voir  bondir ainsi hors du lit. Elle ne savait pas d'où il avait tiré sa force, lui qui était pourtant si affaibli. L'infirmière quitta finalement la chambre, ayant terminée sa nuit de travail.

Sofia ouvrit les yeux en entendant la porte se refermer. Son poignet était moins douloureux, bien qu'elle avait du mal à le remuer. Elle profita du calme pour se réveiller en douceur, se blottissant contre Meyer. Plusieurs minutes après, elle se redressa délicatement, légère comme une plume pour éviter de faire bouger le lit. Elle récupéra ses vêtements pour les enfiler, laissant traîner son mini short et la chemise de nuit par terre. Elle se sentait nettement plus à l'aise ainsi, son bandeau sur les yeux. L'Esclave se dirigea d'instinct vers la salle de bain, fouillant dans les placards et les tiroirs. L'idée de ne pas s'être brossée les crocs la veille lui était insupportable, aussi chercha-t-elle une brosse à dents neuves qu'elle trouva. Il y en avait quelques unes encore emballées. Une fois les crocs propres, elle regagna la chambre pour faire ses exercices matinaux, malgré la douleur au poignet.    
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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyLun 6 Nov - 21:22
Constantine Meyer
Quand je rouvris les yeux, le soleil se levait à peine. Les rayons lumineux filtraient dans le maigre espace présent entre chaque lame du volet électrique. Je me sentais fiévreux et j’avais très faim. En tournant la tête vers le bout du lit, je vis Sofia, debout devant moi, en train de faire quelques étirements. Elle portait ses vêtements propres et avait remis son bandeau sur ses yeux. Mon bras me picotait mais il ne saignait plus. L’infirmière avait dû réparer les dégâts pendant que j’étais inconscient. J’avais agi sans réfléchir mais je n’avais pas du tout apprécié la façon dont ce médecin s’était comporté avec Sofia. D’autant plus qu’il était entré dans la chambre comme un sauvage sans prendre garde au fait que je cherchais à me reposer. En silence, je regardai Sofia se mouvoir en me perdant dans de lointains songes.
Je pensais à ce qu’il se serait passé si elle ne m’avait pas trouvé dans cette ruelle, si j’avais succombé. Je ne me rappelais plus très bien mais je demeurais certain que je me retrouvais dans cet hôpital grâce à elle. J’ignorais la raison pour laquelle elle avait quitté Andrea, ni comment elle avait fini par me trouver. Non en fait, je m’en fichais. L’important, c’était que Sofia et moi étions à nouveau réunis. Et cette fois, je ne gâcherais plus rien. Mon père rirait de ma faiblesse, se demanderait ce que je ferais avec cette hybride si ce n’était pas pour la soumettre et faire ce que je voulais d’elle. Il ne savait absolument pas ce qu’il se passait à Togi, n’était au courant de rien à propos des hybrides. Cependant, le connaissant, j’étais persuadé qu’il profiterait de sa fortune pour s’entourer d’esclaves prêts à assouvir le moindre des ses besoins. Au moins, je pouvais être fier de dire que lui et moi étions largement différents sur ce point. En vérité, nous ne nous ressemblions que physiquement.
Sofia poursuivait ses étirements. Lassé d’être allongé, je trouvai la télécommande du lit et appuyai sur un bouton pour me placer en position mi-assis mi-allongé. Le bruit alerta la demoiselle qui se tourna vers moi. Je lui accordai un sourire en coin pour lui assurer que j’allais bien et tendis une main faible dans sa direction pour l’inciter à approcher. Ce qu’elle fit d’un pas bondissant et discret, visiblement contente de me voir éveillé. Doucement, elle glissa sa main dans la mienne. Là, je la vis grimacer légèrement, et me souvins que le médecin l’avait empoignée plutôt violemment tout à l’heure. Il lui avait peut-être cassé le poignet cet enfoiré… Agacé, je fronçai les sourcils et levai les yeux vers Sofia.


- On va à la clinique, décidai-je en commençant à me redresser.
- Vous avez besoin de repos, dit une voix près de la porte de la chambre.

L’infirmière d’hier venait d’entrer. C’était une jeune femme d’une vingtaine d’années, les cheveux bruns attachés en un joli chignon un peu désordonné, les yeux marron chocolaté et la peau pâle… mais sûrement pas aussi pâle que la mienne en ce moment. Je devais ressembler à un cadavre avec tout le sang que j’avais perdu. L’infirmière s’approcha de nous en accordant un doux sourire à Sofia, et alla ramasser un tas de vêtements par terre.


- Si vous vous rétablissez correctement, vous aurez le droit de sortir demain soir, dit-elle confiante en déposant les vêtements sur son chariot en inox.

Je soupirai, pas vraiment enchanté de devoir passer encore une nuit dans cet hôpital.


- Mais avant cela, vous devrez procéder à un entretien psychologique avec…
- J’en ai pas besoin,
l’interrompis-je sans élever la voix.

Elle me regarda avec une lueur de pitié dans les yeux et je repris la parole avant qu’elle ait le temps d’ajouter quoi que ce soit.


- J’vais bien, assurai-je en priant pour avoir l’air convainquant. J’ai fait une connerie et j’regrette.

Je baissai les yeux sur la main de Sofia toujours dans la mienne et la caressai un instant avec le pouce.

- J’recommencerai pas et j’veux pas que ça se sache. J’veux pas perdre mon boulot.

L’infirmière sembla hésiter, son carnet serré contre elle comme si c’était son bien le plus précieux. Finalement, au moment où je la regardais à nouveau, elle sourit et dit :

- N’ayez crainte, le secret médical vous préservera de ce genre de problème.

Tant mieux. D’ailleurs, comme nous étions samedi aujourd’hui, je pourrais reprendre le travail normalement lundi, comme si de rien n’était. Sans trop forcer, évidemment. Heureusement que c’était l’hiver, au moins je pouvais cacher mon bras sous des manches longues. L’infirmière déclara qu’elle ferait en sorte de s’arranger pour m’éviter l’entretien psychologique, tout en vérifiant une dernière fois la perfusion et le reste de l’équipement auquel j’étais relié. Je la remerciai, très reconnaissant, même si ce n’était pas du tout professionnel de sa part.
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Sofia Ashley
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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyMar 7 Nov - 12:15
Sofia Ashley
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"  On est à nouveau réuni. "

La fin du fossoyeur ?
Allez à la clinique... ?  Sofia n'était jamais à l'hôpital - ou chez le vétérinaire - de toute sa vie. Les risques que l'ont découvrait sa véritable nature était trop important. Roy l'emmenait alors chez Kenichi, ou dans d'autres établissements de soin aux mains des mafieux. Ce qui expliquait probablement la présence de quelques cicatrices présentes sur son corps, un travail pas toujours professionnel, mais au moins elle s'en sortait vivante. La Chienne n'osa pas contester l'ordre de Meyer, elle resta silencieuse . Elle savait parfaitement qu'elle ne devait pas se rendre dans une clinique, en temps normal. Heureusement, une voix féminine vint stopper l'élan du Fossoyeur. L'infirmière entra dans la chambre, saluant les deux personnes présentes. Elle ramassa la tenue qui traînait au sol. Sofia, pas experte en médecine pour un sou, pensait pouvoir rentrer à la maison. L'infirmière précisa cependant que Meyer ne pourra rentrer que le lendemain soir, dans le meilleur des cas. L'Esclave cacha sa déception et se contenta de serrer doucement la main de son maître. Elle s'approcha d'ailleurs du lit pour se coller un peu plus contre lui, soulagée comme jamais de le voir éveillé.

Elle ne comprit pas le reste de la conversation, l'idée de suivi psychologique, pourtant logique dans ce genre de situation, lui était totalement étranger. L'infirmière se fit d'ailleurs rapidement interrompre par Meyer, campé sur sa position : Il ne voulait pas passer entre les mains d'un psychologue qui prendrait le risque de rentrer dans sa tête. Sérieusement, il fallait être inconscient pour essayer de rentrer dans la tête de Meyer pour faire la connaissance de Leiche. Si Sofia était capable de mieux exprimer ses émotions, son visage s'illuminerait en entendant son maître certifier qu'il allait bien. Et même plus encore : Il regrettait son geste, ce qui signifiait qu'il n'allait probablement jamais recommencer. Un immense sentiment de soulagement envahit Sofia qui se pinça les lèvres comme unique signe émotive visible. Elle avait réussie, elle avait pu sauver son maître, cette fois. Elle s'était refusée de voir, une fois de plus, son maître mourir dans ses bras. Elle avait agi par instinct, mais la présence du chauffeur y était pour beaucoup, évidemment. En y repensant, d'ailleurs, sa douleur au poignet venait probablement de là, du choc contre la voiture. L'intervention musclée du médecin n'avait fait que réveiller la blessure.

Elle fut, soudainement, prise d'un léger sursaut lorsqu'elle sentit le pouce de Meyer caresser sa main. C'était probablement la première fois qu'il montrait un signe d'affection comme celui-ci. Son cœur fit un léger bond dans sa poitrine, elle sentit une douce chaleur en elle et ferma un instant les yeux pour profiter de l'instant. Elle laissa son maître s'expliquer auprès de l'infirmière qui hésita un instant, mais céda finalement à la demande de son patient. Ce n'était d'ailleurs pas très professionnel de sa part, mais Meyer pourrait ainsi retourner au travail comme si rien ne s'était passé. Elle procéda à quelques vérifications basique pour s'assurer que tout allait bien avant de quitter la pièce en précisant que le petit déjeuné n'allait pas tarder à arriver. A cet instant, le ventre de Sofia se mit à gargouiller. Elle n'avait, en effet, rien mangée depuis hier midi.  

A nouveau seule avec lui, le temps que le petit déjeuné n'arrive, elle retira ses cuissardes pour grimper sur le lit et s'asseoir à l'indienne contre Meyer, gardant toujours sa main dans la sienne, comme si elle se refusait de la lâcher, par peur. Silencieusement, elle tourna légèrement la tête pour fixer son maître et approcher doucement son visage du sien. Plongeant son regard masqué par le bandeau dans celui de Meyer, elle passa doucement son autre main contre la joue de celui-ci. Elle montra ainsi une autre facette de sa personnalité, elle était visiblement très protectrice et attentionnée, beaucoup plus que d'habitude quand elle se rendait compte de l'état de faiblesse de son Maître. Pas un mot ne sortait de sa bouche, ses gestes et son attitude étaient largement suffisant pour faire se faire comprendre.

Quelqu'un frappa à la porte, rompant involontairement ce petit moment de complicité. C'était l’infirmière qui, comme promis, apporta le petit déjeuné. Il était probablement aux alentours de 08h00 du matin, le chariot bien remplis de l'infirmière indiquait clairement qu'elle faisait son tour des chambres matinal. Sofia se redressa lentement tandis que l'infirmière fit glisser la table au dessus du lit pour y déposer un bol de riz, une omelette, quelques légumes marinés et une tasse de thé vert. Sofia avait l'habitude de ce genre de petit déjeuné, mais pour un Européen, même habitué à la vie à Togi, pouvait trouver cela assez anormal. Même si le Früh­stück allemand pouvait, quant à lui, être à base de charcuteries et fromages. Il n'y avait qu'un seul petit déjeuné, assez uniquement pour Meyer, mais l'infirmière sortit de sa blouse un petit sac en papier qu'elle tendit à Sofia. Elle le récupéra et l'ouvrit pour y trouver un verre de cacao et un cake salé au crabe, avec une banane.


"Cathy m'a donné ça pour toi. Bon appétit." Elle regarda un instant Meyer, souriante
"Elle est sage, vous l'avez bien éduqué. Vous l'avez reçu adulte ?" Demanda-t-elle en caressant la tignasse platine de Sofia

Cette infirmière avait l'habitude de faire la conversation avec les patients, pour les faire se sentir un peu moins seuls dans leur chambre d'hôpital. Elle regarda Sofia se goinfrer, l'esclave était en effet affamée et ne prit pas la peine de mâcher, gobant tout simplement la nourriture. Les joues encore toutes rondes, la bouche pleine, elle regarda une nouvelle fois dans son sac pour être certaine qu'il ne restait plus rien dedans. Constatant en effet qu'il était vide, elle s'arrêta de mâcher, se figeant un bref instant pour faire face à cette triste réalité : Oui Sofia, le sac était vide. Un bref soupire par le nez, elle avala ce qu'elle avait dans sa bouche avant de se redresser.  

Le ventre plein, ou presque, elle fila droit dans la salle de bain pour se brosser les crocs, à nouveau. Elle revint rapidement dans la chambre, le pas léger et bondissant. La pièce était, heureusement, assez grande, ce qui permit à Sofia de se mettre à l'écart pour réaliser quelques enchaînements rapide pour faire passer son petit déjeuné et laisser son maître prendre le sien sans le déranger. Le dernier véritable combat de Sofia remontait à bien longtemps. Par crainte de se rouiller, elle poussait ses entraînements journaliers, de manière assez intensif et frappait dans le vide avec autant de force et de conviction que face à un adversaire.  


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Constantine Meyer
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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyMar 7 Nov - 20:10
Constantine Meyer
Pendant ce court échange, Sofia s’était rapprochée de moi, apaisée par ma seule présence. Puis l’infirmière s’en alla en précisant que le petit déjeuner n’allait pas tarder à arriver. En l’entendant parler de ça, j’eus encore plus faim que tout à l’heure. J’avais hâte de voir débarquer la bouffe – même si je ne m’attendais pas à quelque chose de grandiose venant de l’hôpital. Apparemment, Sofia aussi mourrait de faim car son ventre se mit  gargouiller bruyamment. Encore une fois seul avec la jeune hybride, le silence retomba dans la chambre. Sans plus tarder, Sofia retira ses cuissardes et s’assit sur le rebord du matelas, contre mon bassin, pour prendre à nouveau ma main dans la sienne. Elle était chaude et si douce que j’avais l’impression de toucher du coton. Elle avait la tête tournée vers moi et, même si je ne voyais pas ses yeux, je savais qu’elle m’observait attentivement. Là, elle approcha son visage tout près du mien, comme si elle voulait graver à jamais mes traits dans sa mémoire, et posa sa main libre sur ma joue. C’était… plutôt étrange mais d’un autre côté, par ce geste, je ressentais comme une envie de me transmettre toute l’affection qu’elle était capable de me donner. Je n’arrivais pas encore à me faire à l’idée qu’elle puisse tant tenir à moi. Elle avait été formatée pour protéger son maître. Cependant, une hybride seulement formatée, sans sentiments, ne me regarderait pas comme ça, ne se tiendrait pas si proche. Si proche que je sentais son souffle sur mon menton.
Ce moment agréable fut néanmoins interrompu par quelques coups frappés à la porte et l’arrivée d’une nouvelle infirmière. Tirant son chariot rempli de plateaux de nourriture derrière elle, elle nous salua et déposa le petit déjeuner sur la table. Il y avait un bol de riz, une omelette, quelques légumes marinés et une tasse de thé vert. J’allais demander s’il n’y avait pas aussi quelque chose pour Sofia quand l’infirmière lui tendit un sac en papier. La demoiselle en sortit un verre de cacao, un cake salé au crabe et une banane.


-  Cathy m'a donné ça pour toi, dit l’infirmière aimablement. Bon appétit.

Elle se tourna vers moi et me fit un grand sourire.

- Elle est sage, vous l'avez bien éduquée, remarqua-t-elle tandis que j’ouvrais la barquette de légumes marinés. Vous l'avez reçue adulte ? demanda-t-elle en caressant la tête de Sofia.

J’interrompis mon geste, regardai tour à tour Sofia et l’infirmière. Elle parlait comme si la jeune femme était un vulgaire animal et je n’aimais pas vraiment ça. Bien sûr, Togi était peuplée d’hybrides servant principalement à assouvir les besoins des humains qui les adoptaient. Mais je peinais encore à les considérer comme des esclaves. Pour moi, ils étaient comme n’importe qui d’autre. Pas de maître, pas d’esclave.


- C’est pas moi qui l’ai éduquée, finis-je par dire en cherchant la télécommande du lit.

J’appuyai sur le bouton pour redresser encore le dossier, reposai la télécommande à sa place.


- Elle est avec moi depuis quelques jours seulement.

J’omis volontairement de m’étaler sur le sujet, de parler de Roy, de l’enterrement, de la promesse que Sofia lui avait faite me concernant. J’imaginais bien que l’infirmière voulait seulement faire la conversation pour m’aider à passer le temps. Mais en vérité, je n’avais pas envie de discuter. Je voulais juste manger tranquillement et me reposer. Je n’avais pas beaucoup dormi cette nuit.

- En tout cas, vous avez de la chance de l’avoir, commenta l’infirmière. Il paraît que c’est elle qui vous a trouvé hier soir.

Je regardai Sofia qui mangeait, ou plutôt se goinfrait littéralement sans prendre la peine de mâcher. J’eus un sourire en coin en la voyant fouiller avec espoir dans son sac à présent vide.

- Oui… répondis-je distraitement.

Voyant que je n’étais pas disposé à discuter plus longtemps, l’infirmière me souhaita bon appétit et s’en alla. Sofia, elle, se leva du lit et fila à la salle de bain, certainement pour se brosser les dents. Elle revint vite et commença à faire quelques enchaînements de coups dans le vide, silencieuse. J’en profitai pour manger mon petit déjeuner. Il n’y avait pas grand-chose et je me languissais déjà le repas de midi quand je repoussai la table à côté du lit. Peut-être que si je dormais un peu, les heures passeraient plus vite…


- Sofia, appelai-je doucement.

Elle s’arrêta net et me rejoignit instantanément, à l’écoute.


- J’vais pas pouvoir sortir avant demain soir, expliquai-je en montrant clairement ma déception. Tu devrais aller chez Andrea, tu vas t’ennuyer ici.

Comme je m’y attendais, elle pâlit et ouvrit la bouche pour protester.

- Je ferai rien de stupide, assurai-je en la regardant bien en face.

Pourtant, elle ne semblait pas d’accord. On aurait dit que je lui demandais un énorme sacrifice. Dans un soupir, je posai une main sur sa tête.


- J’t’oblige pas à t’en aller. Mais il faut que je dorme.
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Sofia Ashley
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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyMer 8 Nov - 11:16
Sofia Ashley
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"  Et je ne te quitterai plus."

La fin du fossoyeur ?
Sofia gardait un œil sur Meyer, même pendant qu'elle s'entraînait, pour s'assurer qu'il mangeait son petit déjeuné. Il avait besoin de récupérer des forces. Heureusement, il ne se fit pas prier et engloutit rapidement tout ce qu'il y avait devant lui. Tant mieux, cela indiquait également que ça allait - plus ou moins - bien dans son esprit également. Sofia détourna alors les yeux pour fixer à nouveau un point droit devant elle tout en continuant ses enchaînements. Elle s'arrêta net, comme si l'on éteignait une machine, lorsqu'elle entendit son maître l'appeler. Droite comme un "i", elle le regarda un instant puis se dirigea aussitôt vers lui. Elle l'écouta, mais blêmit rapidement en l'entendant dire qu'elle devait s'en aller, le quitter, pour aller chez Andréa. N'osant pas contredire son maître, et dans un sentiment d'impuissance, elle recula d'un pas en secouant négativement la tête discrètement. Bien qu'il certifia ne rien faire de stupide, l'Esclave n'avait pas envie de partir, mais elle se devait d'obéir à l'ordre donné. Elle serra doucement les poings et se pinça les lèvre en baissant légèrement la tête. Autant de signes de désapprobation qui n'échappèrent pas à Meyer. Comme pour la rassurer, il posa alors sa main sur sa tête pour préciser que, finalement, elle n'était pas obligée de partir. Bien, donc ce n'était plus un ordre, mais une suggestion, pas vrai ?

Sofia hocha la tête, prête à le laisser dormir. Elle n'allait certes pas rester dans la chambre, mais le fait d'être, au moins, dans l'hôpital suffit à la rassurer. Elle récupéra la couverture de Meyer pour la remonter et le couvrir confortablement. Elle resta un instant à ses cotés, pour l'accompagner dans son sommeil puis déposa un délicat baiser sur son front. Une dernière caresse sur sa joue, son pouce venant masser sa tempe un instant, puis elle quitta la pièce en éteignant la lumière. Sans se retourner une dernière fois, elle ferma simplement la porte pour laisser son maître se reposer. Elle regarda un instant le couloir, c'était la première fois de sa vie qu'elle se trouvait dans un hôpital. Il y avait quelques infirmières qui passaient par là, des visiteurs qui entraient dans des chambres... L'ambiance était étrange, silencieuse comme dans un cimetière, presque froide. Elle s'aventura finalement dans ce couloir, prenant une direction au hasard. Toujours avec le même réflexe, elle cartographia l'endroit : Portes, fenêtres, couloirs... Elle mémorisa tout, pour pouvoir se repérer par la suite.  

Personne ne se doutait qu'elle était une hybride... Enfin, une supposée hybride. Sofia pouvait vagabonder librement dans l'hôpital sans se faire dévisager ou risquer de se faire jeter dehors. Son apparence humaine avait du bon, parfois. Il n'y avait pas grand chose à voir, l'endroit était plutôt ennuyant, même. Elle se dirigea vers l'ascenseur, qui venait d'arriver à l'étage et dont les portes s'ouvrirent. L'esclave laissa passer les deux visiteurs qui en sortirent avant d'entrer à son tour. Elle n'appuya sur aucun bouton et se contenta d'attendre. L’ascenseur se remit en route pour prendre la direction de l'étage supérieur. La Chienne sortit et remarqua aussitôt un nouveau décors. C'était plus enfantin, des dessins sur les murs, des couleurs... C'était l'étage réservé aux enfants, pas vraiment l'endroit où elle espérait tomber. Bon, au moins, c'était une atmosphère un peu moins froide qu'à l'étage inférieur. Sofia n'était pas vraiment éduquée, on ne lui avait jamais apprit à se comporter comme une adulte. Elle avait gardée son coté enfant, innocente, elle n'était pas capable d'agir comme une adulte responsable, il lui fallait quelqu'un avec elle, tout simplement. Elle serait incapable de se débrouiller toute seule, pas de manière civilisée en tout cas.

Il y avait une pièce éclairée, plus loin devant, avec des décorations aux murs, représentant des personnages de dessin animé pour enfant. En s'approchant, Sofia entendit des rires enfantins. Elle s'avança finalement jusque sur le pas de la porte pour regarder dans la pièce. Cette dernière était remplie de jouets, de jeux, de livres. Il y avait aussi une télévision, un lecteur DVD, tout ce qu'il fallait pour occuper les enfants qui jouaient à l'intérieur. L'Esclave entra doucement dans la pièce, son regard attiré par un ours en peluche au sol. Une désagréable sensation la parcourut, une frisson désagréable. Elle entendit la voix de Roy résonner dans sa tête, une voix qui poussait un énorme "Non!", puis l'image d'un cadavre frais d'un enfant, au sol, puis son Katana recouvert de sang, celui de sa victime. Elle ne ressentait absolument aucune culpabilité, mais simplement un sentiment étrange, celui d'avoir fait "une bêtise". Sofia lâcha l'ours en peluche, tandis qu'elle sentait quelqu'un tirer sur sa jupe. Un petit garçon, avec un bandage au niveau de l’œil et du front.


"Tu viens jouer avec moi ?" Demanda-t-il dans un grand sourire

Sans vraiment réfléchir, Sofia hocha la tête, docile et obéissante. Elle accompagna le petit malade jusqu'à ce qu'il désignait être "son bureau", autrement dit la petite table en plastique jaune, avec deux tabourets rouges. Evidemment pas adapté à la taille de Sofia, elle s'installa tout de même dessus à la demande du petit garçon. Ce dernier récupéra un gros feutre et demanda à la Chienne de poser à plat sa main sur un bout de papier, ce qu'elle fit aussitôt. L'enfant parlait de tout et de rien, pendant qu'il traçait les contours de la main de Sofia. Impossible pour cette dernière de comprendre ce que le petit voulait lui dire. Dans le fond, l'enfant voulait simplement passer le temps et discuter, peut être n'avait-il personne pour lui tenir compagnie dans cette salle de jeu. Il lui demanda finalement son prénom.  


"Sofia"Répondit-elle simplement

Grâce a une grande règle trace lettre, l'enfant parvint à écrire "Sofia" sur le papier. Fier de son travail, il offrit son oeuvre à l'esclave qui la récupéra silencieusement. Elle passa une bonne heure à occuper l'enfant, ou du moins à simplement obéir à ses moindres désirs. Ce dernier n'en profita cependant pas, il resta raisonnable et se contenta de profiter de la présence de la Chienne pour jouer. L'instant récréation fut cependant interrompu par une infirmière qui entra dans la pièce. D'abord surprise en voyant Sofia présente, l'enfant s'empressa de préciser qu'elle était venue par hasard ici pour jouer avec lui. Perplexe, l'infirmière demanda au garçon de le suivre pour procéder à quelques examens. S'excusant auprès de l'infirmière, elle s'inclina légèrement en avant, précisant qu'elle s'était probablement perdue. Tenant la main de l'enfant, elle raccompagna Sofia à l'étage où se trouvait Meyer, avant de repartir.  

La Chienne s'empressa de retourner dans la chambre de son Maître, pour s'assurer qu'il allait bien. Ce dernier dormait paisiblement, une vision qui rassura Sofia, inspirant longuement. Elle ferma finalement la porte, en douceur, sans un bruit, puis retira ses bottes pour éviter de faire claquer les talons sur le carrelage. Elle déposa le dessin sur la table basse avant de grimper délicatement sur le lit, le faisant bouger le moins possible. Elle se glissa enfin sous la couverture, et se blottit contre Meyer, en boule au niveau de son torse.
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Constantine Meyer
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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyJeu 9 Nov - 19:56
Constantine Meyer
Visiblement soulagée, elle hocha la tête et récupéra la couverture pour me couvrir avec. Je lui offris un sourire reconnaissant. Habituellement, je ne craignais pas le froid mais le fait d’avoir perdu du sang me rendait plus vulnérable. Après avoir actionné le bouton de la télécommande du lit pour me remettre en position allongée, je plaquai une main sur mon front, pris de quelques vertiges. Quand ma vision redevint normale, je me détendis puis fermai les yeux. J’étais si fatigué que le sommeil s’empara très vite de mon corps et de mon esprit.
Je ne fis aucun rêve, ou alors je n’en eus aucun souvenir au réveil. La chambre était plongée dans la pénombre et il régnait un calme appréciable. Je ne savais pas quelle heure il était. Si ça se trouvait, j’avais raté le déjeuner. Mais au final, ce n’était pas si grave. J’étais tellement fatigué que je ne ressentais plus la faim. Une respiration douce et lente attira mon attention. Sofia était allongée près de moi, la tête sur mon torse, et dormait profondément. Je la contemplai un moment, le regard vague, en songeant encore une fois à ce qu’il se serait passé si elle ne m’avait pas trouvé dans la ruelle. Elle se serait certainement donné la mort quand elle aurait appris mon décès. Un frisson d’horreur me parcourut à cette pensée et je secouai légèrement la tête pour la chasser. Très mauvaise idée puisque j’eus l’impression que le décor de la chambre me tournait autour. Déstabilisé, je me concentrai sur Sofia dont le souffle était à peine perceptible. Je ne savais pas si elle dormait vraiment mais je préférais ne pas la déranger. De toute façon, j’allais certainement continuer à dormir.
Avant cela, j’avançai ma main libre vers son visage et dégageai doucement sa frange de devant ses yeux bandés. A partir du jour où j’avais partagé mon lit avec Ikko – précisément quand j’appris qu’elle était terrifiée par les orages – j’avais pour habitude de faire ce geste afin de contempler son visage serein quand elle dormait. C’était un moment qui m’apaisait, qui m’aidait à m’endormir plus facilement parce que j’avais la preuve que la jeune hybride ne faisait plus de cauchemars, qu’elle se sentait enfin chez elle. Cependant, avec Sofia, c’était compliqué de voir ses yeux avec son bandeau. Tant pis. J’étais assez épuisé, je n’avais pas besoin d’une raison motivante pour me rendormir.

***

Je me réveillai tard le soir, partageai un autre repas avec Sofia et fis passer le temps comme je le pouvais. J’avais peur que la demoiselle s’ennuie mais l’infirmière nommée Cathy lui apporta une console portable pour l’occuper. Pour ma part, j’eus droit à un peu de lecture – le journal quotidien – mais il n’y avait pas grand-chose d’exceptionnel et rien n’attira ma curiosité dans les nouvelles du jour. Je voulais sortir un peu de la chambre, toutefois, on me conseilla de ne pas me lever autrement que pour aller à la salle de bain. Même si j’en avais marre de rester allongé, je ne me fatiguai pas à protester. Mieux valait que je récupère le plus vite possible si je voulais sortir demain soir.
Le docteur me rendit visite en compagnie de Cathy alors que Sofia et moi étions en train de jouer aux cartes. Il n’accorda pas un regard à la jeune femme et ne s’adressa qu’à moi, même lorsqu’il l’évoqua en disant que sa loyauté m’avait sauvé la vie. Il me fit un résumé de mon état, assura que je reprenais vite des forces et que cela me permettrait de sortir en bonne santé demain, bien qu’un peu faible. Je n’aimais pas sa façon de parler, ni de me regarder de haut alors qu’en plus, ce type était minuscule. J’aurais voulu me tenir debout rien que pour l’impressionner. Cependant, je restai sur mon lit et continuai même de distribuer les cartes à Sofia. Quand le médecin s’en alla, Cathy resta encore un peu pour débarrasser mon plateau repas.


- Il manque un peu de tact, dit-elle en m’accordant un sourire désolé.

J’avais remarqué mais je m’en fichais. Demain, je sortais d’ici et je ne comptais pas revenir. Pas volontairement en tout cas. L’infirmière annonça qu’un lit d’appoint était disponible pour que Sofia puisse dormir plus confortablement. Mais la jeune hybride refusa, préférant passer la nuit avec moi.


- J’vais pas m’envoler, dis-je avec un sourire en coin en lui grattouillant le dessous du menton.

Le lendemain, après le petit déjeuner, je laissai Sofia aller se promener dans l’hôpital. Cathy dut la croiser quelque part car, peu de temps après le départ de la jeune hybride, elle frappa à la porte et vint me tenir compagnie avec le journal. J’eus également droit à un pansement tout neuf.


- C’est moche… lâchai-je à voix basse en regardant mes blessures encore rougeoyantes.

Elle ne dit rien, se contenta d’un demi sourire. Son regard croira le mien, elle se mit à rougir.


- J’en ai vu beaucoup, des cas comme vous, avoua-t-elle en prenant un nouveau rouleau de bandage sur son chariot.

Il y eut un silence gênant, et elle reprit la parole.


- En général, ils recommencent quelques temps après leur sortie de l’hôpital… et ils finissent par y arriver.

Elle banda mon bras et garda ma main dans les siennes.

- S’il vous plaît, ne faites pas la même erreur.

Elle était au bord des larmes. Qu’est-ce qui lui prenait ?

- Sofia a besoin de vous.

Elle n’en savait rien et elle disait sûrement ça pour me convaincre. Elle n’en avait pas besoin. Je ne comptais pas tenter à nouveau de me supprimer. J’avais encore des choses à faire sur cette terre, à commencer par m’occuper de Sofia.

- OK, promis, répondis-je sûr de moi.

Elle me fit un grand sourire. Puis elle vérifia ma transfusion de sang et retourna auprès de son chariot.


- Au fait, tenez, ce sont vos vêtements propres, dit-elle en me les donnant.

Il n’y avait pas une seule tache de sang dessus. Je la remerciai, la laissai s’en aller. Sofia me rejoignit plus tard.
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Sofia Ashley
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/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyVen 10 Nov - 23:35
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"  Sofia a besoin de vous." Et lui a besoin de moi.

La fin du fossoyeur ?
Un moment de calme, emmitouflée au chaud contre Meyer, dans la pénombre. Sofia aurait aimée pouvoir arrêter le temps pour se figer un instant ainsi, profiter encore un peu plus de ce moment. D'ordinaire, elle n'aimait pas cette passivité, elle avait toujours besoin de bouger et de se dépenser, d'être active. Là, elle préférait ne pas quitter Meyer, rester auprès de lui et le soutenir par sa simple présence, lui faire comprendre qu'il n'était plus seul. Le fait d'avoir failli perdre son maître fit également réaliser à Sofia à quel point elle tenait à lui. Elle sentit la main de son maître chasser les mèches de cheveux qui lui cachaient le visage. Silencieusement, elle se blottit davantage contre lui avant de poser sa main sur son torse et le masser avec son pouce. Il s'endormit rapidement, contrairement à Sofia qui se contenta de garder les yeux clos et de laisser le temps filer en douceur, lentement. La mâtiné avait déjà avancée, l'heure du dîné approcha et Meyer était toujours endormit. L'infirmière déposa tout de même le plateau repas sur la table et précisa à Sofia, à voix basse, que si elle voulait manger, elle pouvait se servir. Elle ne se fit pas prier, Meyer était toujours profondément endormi et c'était mieux ainsi, il pouvait récupérer plus rapidement. La Chienne récupéra le plateau pour s'installer au sol et dévorer tout ce qui était à l'intérieur.

Sofia s'occupa comme elle le pouvait, notamment en faisant quelques exercices : pompes, abdominaux... Elle fit quelques séries puis termina avec des étirements. Meyer dormait toujours, elle était restée suffisamment discrète pour ne pas le réveiller. D'ailleurs, elle décida de le rejoindre dans le lit pour s'octroyer une petite sieste. Elle réveilla quelques heures plus tard, tout comme son Maître peu après elle. C'était déjà le soir, l'infirmière apporta à nouveau le dîner, plus léger pour Sofia, mais une part plus importante pour Meyer qui avait sauté son repas du midi. Sofia récupéra la console portable proposée par Cathy. Elle se contenter de regarder les images qui défilaient à l'écran. Evidemment, elle ne savait pas jouer, ni comment s'en servir, mais regarder l'écran suffit à la distraire un moment. Le médecin qui voulut la chasser entra dans la chambre, il ne prit même pas la peine de regarder Sofia, comme si au final, elle n'existait. Telle était la condition des esclaves, même si certains habitants de Togi ne les considéraient pas comme tel. La Chienne fit de même, trop concentrée sur sa partie de carte avec son maître. Même si le jeu était simple, un classique, la bataille. Elle essayait de comprendre comment les règles fonctionnaient, elle fixait un moment ses cartes avant de les montrer à Meyer pour savoir si, oui ou non, elle avait remporté la manche. Une fois le médecin parti, cathy s'approcha de Sofia pour lui ébouriffer doucement les cheveux et débarrasser le plateau.  

Sofia passa la nuit avec Meyer, encore une fois, elle ne voulait toujours pas le quitter. Une fois réveillée, très tôt le matin, elle alla se promener dans le parc, dans un besoin de se dégourdir les jambes. Elle y croisa d'ailleurs Cathy, qui se rendit aussitôt dans la chambre de Meyer pour lui tenir compagnie à son tour. Le parc était un endroit paisible, il y avait tout pour s'y sentir bien. Une fontaine, avec un petit lac et des bancs autour. Il y avait également des enclos avec des animaux à l'intérieur. Quelques patients profitaient d'ailleurs du calme de l'endroit pour se ressourcer. La matinée passa rapidement, Sofia était si à l'aise dans ce parc qu'elle ne vit pas le temps passer.  Le retour de Cathy lui fit comprendre qu'elle avait terminée avec Meyer. L'infirmière vint rapidement à la rencontre de l'Esclave, un sourire chaleureux et rassurant aux lèvres.


"Ton maître va bien. Tu peux aller le retrouver si tu veux."

Sofia hocha simplement la tête, une fois. Devant ce silence, Cathy pencha la tête, perplexe. Pour le peu qu'elle connaissait l'esclave, elle savait qu'elle n'était pas très bavarde. Pour s'assurer qu'elle allait bien, elle préféra insister un peu...

"Et toi, tu vas bien ? C'est pas très rigolo d'être ici, hein ?"

"Oui, ça va. J'aime bien ce parc, mais l'hôpital moins. Je vais rejoindre Meyer."

L’infirmière hocha la tête dans un sourire en guise de réponse puis regarda Sofia s'en aller pour retourner dans l'hôpital. Une fois à l'intérieur, elle s'empressa de grimper les marches, préférant éviter l’ascenseur, ça faisait, après tout, un petit exercice supplémentaire. Une fois dans la chambre, elle retira aussitôt ses cuissardes pour grimper sur Meyer, s'installant sur ses cuisses. Elle regarda un instant le bandage propre de Meyer puis glissa ses doigts entres les siens après avoir retiré ses gants. Ca pouvait paraît assez déroutant, d'ailleurs. Sofia exprimait pas ses gestes tout l'amour qu'elle portait pour Meyer, mais son visage restait parfaitement neutre, aucun son ne sortit de sa bouche. Ils se fixèrent ainsi un instant, puis Sofia bascula doucement sur le coté pour se blottir contre Meyer qui alluma la télévision. Ils la regardèrent ainsi le reste de la journée, Sofia s'assurait que Meyer ne manquait de rien. Une fois le soir arrivé, après s'être douchés, elle retourna dans les bras de son maître pour passer leurs dernières heures à l'hôpital.  

En début de soirée, Sofia put remarquer avec soulagement que Meyer avait reprit des couleurs. Elle profita de la chaleur de son corps pour se réveiller en douceur, ses doigts venant glisser entre ses cheveux. le médecin revint rendre visite à Meyer une dernière fois, ignorant toujours magistralement Sofia. Il confirma ce qui avait été dit la veille : Il était en état de rentrer. A cette nouvelle, Sofia regarda aussitôt Meyer à cette nouvelle, n'affichant évidemment pas sa joie, mais elle était bien présente. Cathy retira la perfusion de Meyer et procéda à quelques derniers tests et examens. Enfin, Sofia avait hâte de rentrer chez elle, à la maison, avec son maître. Toujours aussi serviable, Cathy se proposa d'appeler un taxi pour permettre aux deux de rentrer. Elle vint ensuite saluer Sofia et Meyer et, discrètement, laissa son numéro de téléphone.


"N'hésitez pas à m'appeler si besoin, si vous avez besoin de parler... Bon retour à vous deux !" Annonça-t-elle avec entrain


Dernière édition par Sofia Ashley le Dim 12 Nov - 20:46, édité 1 fois
Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 32
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
/!\ La fin du fossoyeur ? /!\ EmptyDim 12 Nov - 20:34
Constantine Meyer
Ni une ni deux, elle retira ses cuissardes et me grimpa dessus. Avec attention, elle observa mon bandage propre. Puis elle enleva ses gants et fit glisser ses doigts entre les miens, comme pour se lier davantage à moi. Nous échangeâmes un regard silencieux avant qu’elle vienne se blottir contre mon bras valide. J’attrapai la télécommande de la télévision et allumai cette dernière. Pour notre dernière journée ici, autant essayer de faire passer le temps. Le déjeuner fut amené peu après et nous restâmes tous les deux passifs devant la télé jusqu’en milieu d’après-midi. Je n’avais plus autant envie de dormir à présent, je me sentais en meilleure forme. Le médecin vint me rendre visite une dernière fois alors que le soleil commençait à se coucher. Il confirma que j’étais prêt à sortir, ce qui me soulagea grandement car son air grave à son entrée me fit presque douter de ce qu’il allait m’annoncer. Cathy s’occupa de retirer la perfusion, fit un dernier examens. Puis j’allai me changer. Quand le médecin nous quitta avec un bref « au revoir », l’infirmière proposa d’appeler un taxi pour que nous puissions rentrer plus aisément à la maison. C’était gentil de sa part alors j’acceptai volontiers. D’autant plus que l’appartement n’était pas tout proche. Cathy s’approcha alors de moi et glissa un papier dans la poche de mon jean.

- N’hésitez pas à m’appeler si besoin, si vous avez besoin de parler… dit-elle aimablement.

Ce devait être son numéro de téléphone.


- Bon retour à vous deux ! ajouta-t-elle avec entrain.

Je la remerciai, et Sofia et moi quittâmes la chambre. Nous marchâmes en silence dans le couloir et je ne pris la parole que lorsque nous nous retrouvâmes dans le hall pour attendre le taxi. Assis côte à côte sur un banc, nous regardions les patients, visiteurs et médecins défiler devant nous, l’esprit léger. Il n’était pas encore l’heure de dîner mais j’avais faim. Alors je me tournai vers Sofia, un sourire au coin des lèvres.


- On va chez Yoshikazu ?

J’eus droit à un « Oui ! » très motivé. Mais avant cela, nous devions passer à l’appartement car j’étais seulement en tee-shirt, Sofia en robe, et il faisait froid dehors. Une fois mieux vêtus, nous apprécierions mieux notre repas. Et, accessoirement, j’avais besoin de récupérer mon téléphone portable et mon porte-feuille. Le taxi finit par arriver. Je m’installai sur la banquette arrière avec Sofia, donnai au chauffeur l’adresse de mon bâtiment. La voiture démarra. Aussitôt, la jeune femme tira sur sa ceinture de sécurité pour venir se blottir contre moi. Je lui demandai une dernière fois pardon intérieurement et me jurai de ne plus la décevoir.

« Tu penses tenir parole ? »

… Il était toujours là.

[FIN]
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