Nouvelle invitée [PV Izuko]

Elle n'avait sûrement pas fait le bon choix… Se mettre à dos directement une humaine complètement folle n'était pas la meilleure chose à faire quand on était devenu sa proie. Mais… L'abeille avait un caractère assez fort depuis les derniers événements, elle ne se laissait pas faire… Mais si sa vie devait être mise en péril, peut-être qu'elle redeviendrait docile pour pouvoir survivre et fuir.

Elle sentit la gifle ce qui la fit tourner légèrement la tête avant de lui envoyer un regard noir. Sa joue était légèrement rosée par ce coup et elle lui tira la langue lorsqu'elle l'appela petit insecte. D'où elle l'appelait ainsi ? Et si elle réussie à se libérer, c'est surtout elle qui allait l'écraser sous ses pieds. Continuant de maintenir le regard, son souffle fut coupé par ce coup-de-poing suivis de la triangulation. L'api gigota de partout, essayant de donner des coups de pied pour se libérer même si ça ne servait à rien.

À peine sa gorge libre, elle tomba au sol en reprenant une très grande bouffée d'air en toussant légèrement. Elle était folle… Complètement folle… Elle grimaça légèrement en sentant son épaule lui lançait des pics à force d'avoir gigoté… Ce n'était pas du tout agréable et si elle ne se faisait pas soigner rapidement cela allait s'infecter… Survivre… Pour pouvoir fuir. Elle avala difficilement sa salive avant de calmer sa respiration.

-Je… Je m'appelle Izuko Saitô… Et oui… Mon épaule me fait mal et j'ai terriblement froid dans cette cave…

Et elle ne mentait pas, elle avait l'habitude des températures du printemps ou de l'été. Est-ce qu'elle allait s'excuser ou demander gentiment qu'elle la soigne ? Non, elle n'était pas arrivée au point de demander pardon et de se faire soigner. Si elle tenait tant à la garder en vie se serait dans son intérêt de la soigner. Et d'ailleurs, elle repensa aux autres questions que la femme avait posées et elle décida d'y répondre avec honnêteté.

-Non, je n'ai pas bien dormi et je déteste cette cave. Ça te va ? C'est juste… Horrible !

Malgré son envie de faire la forte tête, elle savait que pour survivre et espérer fuir, il fallait qu'elle soit comme les autres hybrides dociles qu'elle a fréquenté il y a très longtemps. Elle ne voulait vraiment pas... Mais elle n'avait pas le choix après tout. Elle soupira intérieurement avant de faire un blocus dans son esprit rebelle.

Elle l'écoutait avant de se mordre ses lèvres. Perdre son nom de famille ? Non, jamais. C'était le nom de son ancien maître, il y a très longtemps de cela. Jamais, au grand jamais, elle ne s'appellera seulement Izuko. Elle refusait tout simplement et elle ne pourrait pas rester muette à cet affront.

-Non. C'est Izuko SAITÔ. Pas simplement Izuko. Et j'ai beau être inférieure à vous tous, j'ai le droit de garder mon nom.

Elle savait que le maire pourrait leur autoriser de garder leur nom, après tout, il vient d'un maître et pas de son imagination. Du moins... Elle espérait. Elle se laissa faire et la regarda lors de sa prise de menton. Mas, c'était quoi son problème ? Elle voulait savoir comment elle trouvait sa cave et elle lui répondait ça, ce n'était pas logique. Non, c'était cette femme entière qui n'était pas logique. La vouvoyer ? Ok, ça ce ne posait pas problème. Mais l'appeler maîtresse ? Jamais.

Elle ne répondit à rien de ses paroles, décidant de devenir muet à présent. Elle voulait jouer avec elle, elle allait jouer. Elle hocha simplement la tête pour une dernière fois avant de la laisser se faire soigner. Elle grimaça grandement en sentant l'aiguille rentrer et sortir de sa peau. Ça faisait un mal de chien !! Elle ne bougeait pas, la laissant faire. Elle n'allait pas bouger alors qu'elle avait une aiguille dans le bras ! Une fois cette séance de torture fine, elle pus respirer un grand coup en sentant ses yeux humides dus à la douleur.

Elle plongea son regard dans celui du monstre sans dire un mot, restant muette. Pourquoi ? Principalement pour la provoquer.

Non ! Elle avait un nom et un prénom ! Même si cette femme arrivait à arrêter de lui faire dire, dans son cœur elle sera toujours Izuko Saîto. L'obliger ? L'obliger à l'apprendre par la force ? Non, si elle était sainte d'esprit, elle ne serait pas obligée et elle ne séquestrerait pas l'api dans une cave couverte de sang sécher ! C'était une psychopathe. Il fallait prévenir la police ou… Ou les rabatteurs ! Non, les rabatteurs n'étaient pas vraiment là pour aider les hybrides sauvages.

La blonde suivait la folle du regard avant de se mettre à gigoter de partout en voyant l'ensemble de matériel de torture. À ce point-là, il fallait vraiment la faire interner ! Elle continuait de bouger comme un verre et en essayant de repousser son ennemie avec ses pieds, même si ça n'avait aucun grand succès.

-Non ! Laisse-moi tranquille !!

Elle commençait à sentir la peur monter et monter en elle. Elle sera les dents et en voyant la petite pince, elle se demandait bien ce qu'elle allait faire avec. C'était beaucoup trop petit pour faire mal… Vraiment ? Elle vit la folle attrapée l'ongle de son pouce avant de croiser son regard et… Un hurlement sorti de la bouche de l'api. S'en suivi de plusieurs à la suite à chaque fois qu'elle répétait la même opération. Lorsqu'elle s'arrêta, se fut une délivrance et elle n'attendit pas pour répondre à sa question.

-Stop s'il vous plaît… Pitié…

C'était un bon début, elle la vouvoyait ce qui était déjà très bien. Il fallait qu'elle pense à sa survie au lieu de jouer les dures, elle ne pouvait pas laisser son groupe et Hideaki seuls… Elle avala difficilement sa salive avant de sortir ce mot, très faiblement.

-Maîtresse…

Jamais elle n'aurait pensé un jour dire ça… Au grand jamais… Mais, elle avait mal et elle ne voulait pas mourir. Elle savait que la femme en face d'elle était une pure folle sortie d'un hôpital psychiatrique.

Ce sourire horrible qui se dessinait sur le visage de son agresseuse lui confirmait qu'elle était complètement folle. L'abeille ne pouvait pas s'empêcher de faire un hurlement de douleur à chaque ongle arraché, tellement la douleur était horrible. Elle fut obligée de la supplier d'arrêter en l'appelant maîtresse… Quelle horreur… Et ce regard devenu plus doux tellement dérangeant…

Elle l'écoutait sans rien répondre. Elle savait que sa question n'attendait pas de réponse. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir la nausée en voyant tout ce sang tomber au sol… C'était horrible et cette femme était un monstre… Rien n'était d'humain en elle. Elle hocha simplement la tête à sa question avant de hurler à nouveau en sentant alcool couler sur ses doigts. Elle ne pouvait pas prendre un désinfectant plus doux, non ?! C'était horrible… Tellement… Et le fait qu'elle était un peu plus douce inquiétait de plus en plus Izuko. Elle devait avoir quelque chose derrière la tête et ça ne la rassurait pas, alors là, pas du tout.

Maintenant, la voici avec un espèce de plâtre en tissu au niveau des doigts meurtris… Bon, elle n'allait pas faire la difficile sachant qu'au moins, elle allait guérir plus vite comme ça. Mais, elle ne pouvait plus se servir de sa main, alors là… Elle soupira intérieurement en sentant la serviette chaude contre elle. C'était très apaisant et c'était la seule sensation de bien-être qu'elle avait eu depuis qu'elle était ici…

L'api fut surprise d'avoir le poignet détaché et la première chose qu'elle essaya de faire, c'était de détacher l'autre. Une fois qu'elle comprit qu'avec quelques doigts en moins et sans clef, elle ne pouvait rien faire, elle abandonna l'idée pour reposer son regard sur le monstre. Elle sera les dents au mot ‘'esclave'', mais elle ne dit rien et ne montra aucun sentiment à sa provocation.

-D'accord.

Voilà, c'était tout ce qu'elle répondrait et à chaque fois qu'elle lui parlera, elle répondra la même chose avec un ‘'maîtresse'' derrière si besoin. Et même si la question serait inadaptée à la réponse, elle répondra d'accord. Autant ce foutre de sa gueule jusqu'au bout même si c'est fait subtilement.

La jeune abeille ne disait rien, rien de rien à ses propos. Elle restait muette face à la folie de la femme et même sa menace d'être gardée près d'elle ne tenait pas la route. Elle savait que les chasseurs attrapaient leur proie, les dressaient s'ils le désiraient et ensuite les vendaient. Il n'y avait aucune chance qu'elle reste avec elle. De toute façon, elle refusait de rester et dès que la chance se présenterait, elle partirait le plus vite possible et de préférence sous un ciel ensoleiller et non pas sous la pluie. Izuko ne pus s'empêcher d'être dégoûtée en sentant sa main la toucher et ce sentiment était très présent dans son regard.

Heureusement qu'elle ne resta pas plus longtemps et qu'elle la laissa en paix. Cette nuit la fut longue et horrible. Le ventre vide, un bras attaché qui commençait à lui faire terriblement mal, debout sur ses deux jambes, totalement nue… Elle avait faim et terriblement froid. Pourtant, ce n'était pas une nuit d'automne, une nuit d'été… Mais la fin de l'été était ce qu'il y avait de plus horrible niveau température. Et le fait d'être dans une cave n'arrangeait rien…

Elle n'avait réussi à ‘'dormir'' seulement une ou deux heures. Vu les cernes qu'elle avait, non, elle n'avait pas bien dormit et elle ne prit même pas la peine de répondre à la question du monstre qui venait d'entrer. Elle ne pouvait pas s'empêcher de trembler de froid et ce n'étaient pas les mains de la femme qui la faisait trembler ainsi. D'ailleurs, elle pouvait sentir sa peau terriblement glacée… Elle essaya tout de même d'articuler même si ses dents claquaient entre elles.

-Bon… Bonjour… Mai… Maîtresse…

Oui, elle avait dit maîtresse. C'était une idée stratégique. D'une part, elle n'avait pas envie d'être torturé et d'une autre part elle n'avait pas la force de lui tenir tête actuellement. Continuant de trembler comme une feuille, elle posa son regard sur l'humaine et essaya d'articuler correctement.

-J'ai… J'ai froid…

À peine elle eut fini de dire ça que son ventre se mit à gargouiller et ses joues viraient au rouge. La honte… Montrer ses faiblesses comme ça…

Izuko avait envie de lui obéir pour pouvoir enfin manger et avoir un peu plus chaud, mais d'un autre côté… Ce soumettre à ce monstre serait l'une des pires hontes de sa vie et la pire humiliation qu'elle ait vécu de toute son existence. Mais, franchement, avait-elle vraiment le choix dans cette histoire ? Non, on est d'accord.

Elle leva doucement le regard vers son bourreau en hochant la tête à sa question. Au moins, elle était sincère sur la vie dans cette cave. Mais elle avait aussi froid parce qu'elle était nue comme un ver et ça n'arrangeait rien. Et alors là… Elle ne put s'empêcher de grimacer en sentant son sein être brutalisé ainsi… C'était tellement douloureux et les paroles crues la faisaient bouillir de l'intérieur. Elle ne voulait pas se faire prendre par qui que soit ! Elle aurait voulu se jeter sur elle, la frapper… L'a tuer même ! Être insultée de la sorte… C'était plutôt cette femme qui devait aimer ça, puisqu'elle en parlait si facilement ! Pourquoi n'est-elle pas une asservie comme les autres humains qui dressent sans autorisation ?! C'est injuste…

Son autre bras libéré, elle s'asseyait au sol et ce fut sûrement la sensation la plus agréable du monde… Même si le sol était aussi froid qu'elle, mais au moins elle ne souffrait plus au niveau de ses pauvres pieds… Elle vit une pomme venir jusqu'à elle et elle l'attrapa avant d'entendre la femme. Elle pensait que manger à même le sol, du moins, à manger ainsi devant elle était une forme d'humiliation ? Eh bien, elle pouvait ce foutre le doigt dans l'œil ! C'était tout sauf une humiliation et cela fit sourire légèrement l'abeille. Elle voyait que son but était de l'humilier le plus, alors, maintenant elle allait faire tout pour lui montrer que rien ne pourrait l'humilier. Même si… Cela allait être compliqué.

L'hybride avala rapidement la pomme sans ne rien laisser à part les pépins qu'elle jeta plus loin dans la cave, à l'opposer du monstre. Elle posa sa tête contre le mur en allongeant ses jambes et fermant les yeux. C'était si agréable d'avoir quelque chose dans le ventre et d'être assise… Le froid était toujours présent, mais elle pourrait s'endormir là. Elle allait tenter quelque chose pour voir sa réaction… Elle tourna la tête vers l'humaine en ouvrant les yeux.

-Vous voulez m'humilier ? Navrez, mais ça ne marche pas. Si vous voulez passer vos nerfs sur moi, c'est que vous avez subi la même chose n'est-ce pas ? Les humains… Vous êtes tellement idiot et superficiels.

Oui, elle risquait gros en disant tout ça. Mais, tant pis. Elle avait besoin de le dire au moins une fois et elle referma les yeux en se sentant tomber dans les bras de Morphée.

Avoir l'estomac légèrement rempli était déjà une grande délivrance et le fait de manger au sol avait l'air d'amuser le monstre près de la porte. Ses paroles n'attaquaient pas l'abeille, les humains vivaient comme des rois et ils ne savaient pas ce que cela faisait de vivre dans les rues ou bien manger les choses tombées au sol. Il n'y a rien de sale dans tous ça, simplement quelques bactéries qui ne feront que renforcer le système immunitaire, mais ça… Ils ne le comprennent pas. Parce qu'ils vivent dans le luxe et se permettent de prendre les hybrides pour des esclaves.

Izuko était tout de même en train de penser autrement, avoir un nouveau point de vue de cette espèce dont elle en faisait à moitié parti. Mais, son jugement devenait comme ceux des hybrides sauvages… Beaucoup trop subjectif par une expérience négative… C'était mauvais… Il ne fallait pas qu'elle tombe dans son jeu… Elle devait se calmer… Sauf que ce fut tout le contraire et elle provoqua son bourreau.

Elle avait voulu s'endormir après cette pique, entendant les paroles de la femme presque comme lointain. Maîtresse ? Un rictus s'afficha sur son visage alors qu'elle l'entendait s'approcher de plus en plus ce qui ne la fit pas bouger pour autant. Gardant les yeux fermés, elle essayait de continuer d'écouter même si cela devenait de plus en plus difficile. Elle soupira intérieurement en sentant son poignet droit se faire attraper et elle ouvrit les yeux, plantant son regard dans celui de l'humaine. Izuko n'avait plus aucune force de se battre et elle se laissa complètement faire avant de hurler sous la douleur de son bras suivi de sa main meurtrie. Cette sensation était horrible et c'était totalement insupportable. Elle ne pouvait pas résister plus longtemps…

- Excusez-moi ! Arrêtez s'il vous plaît !

Elle sera les dents tout en serrant le poing de son autre main encore valide. La douleur était insupportable !! Elle déglutissait difficilement avant d'arriver à articuler quelque chose.

-Pitié maîtresse !

Maîtresse et pitié… Cela allait être les mots qu'elle allait devoir utiliser maintenant. Elle devait la jouer fine et elle le ferait. Elle n'avait plus envie de souffrir. L'api voulait simplement que la douleur s'arrête et qu'une fois son ‘'dressage'' fini, elle pourrait essayer de s'enfuir.

Ses mots lui déchiraient la gorge, mais elle n'avait pas le choix. Il fallait qu'elle soit obéissante pour ensuite fuir cette folle et tout ce qui l'entourait. Revenir à sa vie paisible de sauvage. Les heures, non, les minutes comptaient. Hideaki et tous les autres risquaient d'être inquiet, de venir la chercher et de se mettre en danger. Elle ne pouvait pas permettre cela.

Les mots que l'abeille avait prononcés avaient eu l'effet de retirer la moitié de sa souffrance, laissant sa main meurtrie en paix. Écoutant les paroles du monstre, elle se rendait compte de son erreur à s'être fait attraper par cette femme. Elle hocha simplement la tête à sa question, même si elle aurait voulu dire non. Elle devait se plier aux règles… Pour l'instant. Une nouvelle souffrance s'ajouta à celle de son bras, les cheveux tirés en arriver l'obligeant à redresser la tête. Elle eut comme réflexe d'avoir un petit mouvement de résistance, mais qui ne resta pas longtemps, l'écoutant simplement.

Et merde ! La blonde aurait pu fuir avec un autre maître, mais avec elle… C'était mission impossible. Les gens qui gardaient la maison l'empêcheraient de le faire et puis même cette femme. Elle allait sûrement trouver quelque chose pour la surveiller. Il fallait que l'api trouve un moyen d'envoyer un message à tous ses camarades en leur disant de ne pas venir la chercher, qu'elle allait trouver une solution pour rentrer… Elle trouvait toujours des solutions pour se sortir de situation comme celle-ci.

La claque sur le derrière la fit se retourner aussi vite qu'un éclair, les fesses au sol. Pur et simple réflexe, ce sont les pires à faire partir lors d'un dressage. Ne disant toujours rien, elle laissa la femme partir avant de prendre les fruits tombés au sol. Elle en mangea quelques-uns et prit la parole, une fois sûre qu'elle était seule et que la femme était loin.

-Monstre…

Puis elle se mit dans un coin pour essayer de trouver un peu de chaleur en se recroquevillant sur elle-même, fermant les yeux et concentrant sa respiration… Les journées allaient être longues.