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 Willkommen, Fräulein

Humain - Neutre
Humain - Neutre
Constantine Meyer
Age : 31
Localisation : Au cimetière
Emploi/loisirs : Fossoyeur
Multi-Compte : Nein !
Profil : MP : Email :
Willkommen, Fräulein EmptyMer 10 Oct - 23:06
Constantine Meyer
- Mais qu’est-ce que j’fous ?

Je ne savais pas combien de fois je me posais la question depuis ce matin. Mais il y avait de quoi y réfléchir. Réfléchir, oui ! Ce que je n’avais absolument pas fait au moment voulu ! Quel crétin…

« Faut savoir, dit Meyer d’un ton à la fois compréhensif et moqueur. Tu veux l’aider, oui ou non ? »

Oui mais…

« Alors arrête de râler et assume ta décision. »

De toute façon, je n’avais plus vraiment le choix. Dans un soupir, je descendis de la voiture et, accompagné de Sofia, approchai de l’entrée de la maison devant laquelle nous venions de nous garer. C’était une immense demeure entourée d’un grand jardin et d’arbres. Je ne me voyais pas vivre là-dedans. C’était… trop. Avec tout le fric que gagnait ce type, il ne pouvait pas au moins payer quelqu’un pour s’occuper de sa fille au lieu de la délaisser ? Même moi qui n’avais pas l’âme d’un père, je n’arrivais pas à comprendre ce comportement. Un peu stressé, je frappai à la porte d’entrée, blanche et lisse. Elle s’ouvrit quelques secondes plus tard.

- Meyeeeeeer !

J’eus tout juste le temps de voir une volée de cheveux blonds avant que Jana se jette dans mes jambes. Elle devait être impatiente… Je tapotai maladroitement sa tête.

- Hallo, Jana. T’as fait ton sac ? demandai-je en allemand.
- Oui ! Ça fait une heure que je suis prête !

Je n’en doutais pas…

- C’est toi Sofia ? demanda la petite fille en faisant face à ma compagne.

Cette dernière acquiesça, silencieuse. Contente, Jana lui offrit aussi un câlin au moment où la porte s’ouvrait en grand derrière elle. Son père apparut, nous gratifiant d’un regard peu amène. Évidemment, la situation ne lui plaisait pas du tout. Mais c’était de sa faute. Les détails ? Il fallait revenir quelques semaines auparavant.

***

Nous nous trouvions à la maison de repos de Togi, dans la chambre d’Hisano. La vieille dame n’était plus dans la capacité de se gérer seule, et encore moins de s’occuper de sa petite fille Jana. Conséquemment, cette dernière avait dû aller vivre avec son père qui, d’après la gamine, ne faisait pas attention à elle. Inquiète, Hisano s’était chargée d’envoyer les services sociaux chez son fils en qui elle n’accordait pas assez de confiance pour offrir une vie stable à Jana. Et elle avait bien fait. Ils se rendirent vite compte que la petite fille passait son temps toute seule à la maison quand elle n’était pas à l’école. Elle ratait des repas, manquait d’hygiène, et personne ne l’aidait à faire ses devoirs, elle qui avait déjà beaucoup de mal à s’exprimer en japonais. La décision des juges fut rapide : Jana devait être accueillie en établissement collectif. Effarée, Hisano m’avait appelé afin de demander mon aide. Comme elle, je refusais de laisser les services sociaux envoyer Jana au milieu d’autres gamins en difficulté. Mais comment les en empêcher ? Tout simplement – ou presque – prendre moi-même l’enfant en charge. J’avais répondu vite, trop vite. J’avais eu pitié d’Hisano et de Jana, et voilà que j’étais inscrit en tant que tuteur légal de cette petite fille de sept ans que je connaissais à peine.
Il m’arrivait trop de choses d’un coup depuis quelques semaines. D’abord l’assassinat de mon père, ensuite la découverte d’Aumérine, ma demi sœur du côté dudit père, et maintenant ça. Qu’est-ce que ça allait être après ?


« Oula, j’préfère pas y penser. »

Nous rendions donc visite à la grand-mère avant d’aller chercher Jana. En nous voyant entrer, Sofia et moi, Hisano nous sourit chaleureusement et tenta de se lever de son lit.

- Force pas, conseillai-je en m’approchant pour l’empêcher de prendre sa canne. Tu dois te reposer.
- Oh vous savez, je ne fais que ça de la journée, me reposer,
répondit-elle en s’adossant à nouveau contre sa tête de lit.

Elle regarda Sofia.


- Bonjour, mademoiselle, fit-elle aimablement. Vous devez être Sofia.

Comme ma compagne ne bougeait pas, je lui donnai un discret coup de coude. Elle s’inclina poliment avec un « Oui » respectueux. Hisano sourit de plus belle, nous discutâmes un petit moment pour en savoir le plus possible au sujet de Jana. Puis elle nous indiqua l’adresse à laquelle sa petite fille nous attendait impatiemment.

- Je compte sur vous, Meyer, déclara-t-elle alors que nous nous apprêtions à repartir.

Je hochai la tête, ne sachant pas quoi répondre.


- Je suis vraiment désolée, ajouta-t-elle en joignant ses mains tremblantes sur son ventre. C’est allé si vite, je vous ai un peu forcé la main…
- Ça ira,
la rassurai-je tant bien que mal.

Elle me promit de m’aider financièrement quand sa maison serait vendue. En attendant, nous devions serrer la ceinture. Nous avions l’habitude. Et puis, maintenant que Sofia allait à l’arène une fois par semaine, nous vivions mieux les fins de mois.

***

Nous récupérions donc Jana chez son père, un japonais plein aux as qui ne prenait même pas le temps de s’occuper de sa propre fille alors que sa femme venait de mourir. D’ailleurs, Hisano ne m’avait pas révélé la raison pour laquelle la mère de Jana logeait à Berlin et non à Togi. Peut-être étaient-ils simplement divorcés. Mais je n’y croyais pas trop. C’était quand même bizarre de laisser une femme malade à Berlin pour faire sa vie à Togi sans se soucier de sa propre famille. Enfin… après avoir chargé les affaires de Jana dans la voiture – elle ne possédait qu’un sac pour ses vêtements et un autre pour ses livres d’école et son cartable – nous prîmes la direction de la maison. Assise à l’arrière avec Sofia, la petite fille n’arrêtait pas de poser des questions à ma compagne. Je la plaignais intérieurement, elle qui aimait le calme. Le trajet ne fut heureusement pas très long. Dans l’entrée du bâtiment, nous croisâmes le vieux voisin du dessous qui fit encore son curieux et demanda d’où venait Jana.

- Ça t’arrive de t’occuper de ton c… tes affaires ? corrigeai-je en me rappelant que j’étais désormais en présence d’une enfant.

Elle ne comprenait pas très bien le japonais mais je ne voulais pas non plus qu’elle retienne les vulgarités. Nous montâmes au deuxième étage et parvînmes à l’appartement. Pour Jana, j’étais allé acheter en vitesse un petit lit que j’avais placé dans la pièce à côté de la chambre. Pour un prix modeste, je lui en avais trouvé un muni de rangements sous le sommier pour qu’elle puisse répartir ses affaires. En poussant le billard dans un coin, j’avais même eu la place de mettre une commode. Je fis visiter l’appartement à Jana, sage et très attentive. Comme nous étions samedi, elle aurait deux bonnes journées pour se familiariser avec cet endroit, et ça me permettrait d’analyser un peu son comportement. Nous commençâmes par ranger ses vêtements et le reste de ses biens dans sa nouvelle chambre. Comme il était bientôt midi, je proposai aux filles d’aller manger chez Yoshikazu. Inutile de préciser qu’elles en furent ravies, même si l’une d’elles ne connaissait pas encore le cuisinier.
Nous nous y rendîmes à pieds. Ce n’était pas très loin et il ne faisait pas froid. Quand nous entrâmes dans le restaurant, Yoshi nous salua, regarda Jana d’un air intrigué, mais lui fit un grand sourire et la mit tout de suite en confiance. Je ne savais pas comment appeler ça mais il avait ce truc qui apaisait les gens, donnait envie de parler et de rire avec lui. Je laissai Sofia choisir une table pour nous trois au moment où le cuisinier venait prendre notre commande.
Humaine - Asservie
Humaine - Asservie
Sofia Ashley
Age : 33
Profil : MP : Email :
Willkommen, Fräulein EmptyJeu 11 Oct - 7:44
Sofia Ashley
ft. Sofia, Meyer & Jana
"C'est trop soudain, tout ça..."

Willkommen, Fräulein

Comment définir ma vie avec Meyer, aujourd’hui ? Ah, j’étais très heureuse, ça oui. Une femme comblée, je vivais avec un homme formidable. Oui oui, formidable. Cette vie là était pleine de rebondissements, de moment joyeux, un peu moins, mais au final, lui et moi étions heureux. Les épreuves, nous les traversions toujours ensemble. Au final, il y avait toujours un truc pour venir chambouler notre couple. Mais là, franchement, je ne pouvais pas dire que je m’y attendais, au contraire. C’était comme une baffe en pleine gueule. Un coup de maître de la part de Meyer. Cette fois-ci, il avait réalisé quelque chose de fort, de gros. Et non… Je ne lui en voulais pas, je voyais ça comme une autre épreuve à traverser, lui et moi et… Cette petite Jana. Il m’en avait rapidement parlé, il glissait quelques mots, l’air de rien, jusqu’à me faire comprendre que… Peut être…Éventuellement… Cette petite allait probablement vivre avec nous pendant une période encore indéterminée. Comment dire… Meyer était à moi. L’appartement était mon territoire et tout ce qu’il y avait autour également. J’avais un peu du mal à me dire qu’une petite humaine allait pénétrer dans mon espace vital. Que j’allais devoir partager Meyer avec une autre personne, encore... Car il y avait Aumérine, aussi. Bientôt... Je n'allais plus être tout ce qui restait à Meyer. C’était très difficile pour moi de le comprendre et je n’étais pas prête. Je ne savais pas comment on faisait, j’avais toujours l’habitude d’avoir Meyer ou Roy pour moi toute seule. Du coup, je ne lui avais rien dit, comme d’habitude, j’étais parfaitement soumise à ses décisions, je ne pouvais pas faire autrement de toute façon. C’était lui, l’homme, après tout. Aujourd’hui, c’était le jour pour aller la récupérer chez son père. De ce que j’avais compris, il délaissait sa fille. Ça me faisait penser à Nikolaus qui avait fait pareil avec mon homme. Peut être que j’allais devoir le tuer, lui aussi ?


La voiture s’arrêta. Je descendis en même temps que mon compagnon pour nous approcher de la baraque. Putain, c’était un château son truc, ça me faisait presque mal au cœur d’embarquer une petite fille dans notre taudis alors que là, visiblement, elle vivait avec un père plutôt riche. Enfin, je disais taudis, mais moi j’étais très contente d’y vivre, ça me suffisait largement. Je n’aimais pas les trucs de riches, de toute façon, c’était toujours « de trop ». Tendu comme s’il avait un balai dans les fesses, Meyer frappa à la porte. Quelques secondes plus tard, une gamine vint nous ouvrir avant de se jeter contre les jambes de ce dernier. Alors elle ressemblait à ça, Jana. Des cheveux longs et blonds, des yeux verts. On pourrait presque croire que Meyer était le père. Si ma mémoire était bonne, la mère était allemande, elle. Peut être que les allemands avaient tous ce genre de tronche… C’était bizarre. J’imaginais bien un pays remplis d’humains avec des cheveux blonds comme ça. Distraitement, je regardai Meyer tapoter de façon maladroite la petite tête blonde.


"Hallo, Jana. T’as fait ton sac ?" demanda-t-il en allemand.

"Oui ! Ça fait une heure que je suis prête !"

Hé bien… Elle avait vraiment hâte de le revoir, cette gamine. Elle se tourna ensuite vers moi. Je la fixai droit dans les yeux, à travers mon bandeau. Elle pouvait rester là où elle était, ça m’arrangerait beaucoup. Je ne l’avais jamais dit à Meyer, mais je n’aimais pas du tout les enfants. Ils me rappelaient des choses que je ne voulais pas. Ils me rappelaient tout ce que moi j’avais raté, ce dont on m’avait privé : Mon enfance à moi. Et - surtout - ils me rappelaient le soir où, à cause d'un simple malentendu, mon Katana ôta la vie d'un petit garçon innocent.

"C’est toi Sofia ? "

Elle me connaissait, alors. Meyer avait dû lui parler de moi. Sur le coup, je me demandais comment il m’avait présentée. Normalement, comme une hybride, une Chienne. Silencieuse, j’hochai une seule fois la tête. Aussitôt, la gamine vint se blottir contre mes cuisses. Ah, du balai, parasite ! En plus elle touchait ma marque, c'était désagréable. Je ne voulais pas de contacte physique avec cette chose. Heureusement, à cet instant, un homme apparut derrière Jana. Ça devait être le père, qui nous lança un regard pas très aimable. Il n’avait pas l’air très ravi. Il avait qu’à s’occuper de sa fille ce gros con, ça m’aurait aussi évité de la voir débarquer chez nous.

D’ailleurs… J’étais toujours assez surprise de la façon dont tout ça s’était passé. Je m’en souvenais encore. Meyer m’avait ramené chez la mémé de la petite. Elle était sur un lit, malade et visiblement très faible. Sur le coup, je croyais que ma présence allait lui faire peur car je ressemblais à un monstre… Et que, peut être, elle ne voulait pas voir sa petite fille en compagnie d’un monstre. En tout cas, cette mémé, elle semblait gentille. Elle avait agis pour protéger la fillette. C’était une histoire un peu compliqué, mais visiblement il existait un genre de groupe qui surveillait que les enfants étaient bien traité. Ils avaient remarqué pour Jana, qui vivait n’importe comment… Du coup c’était à Meyer de s’occuper d’elle. C’était vraiment bizarre… Personne n’était venu me chercher chez Kenichi alors que bon, il fallait avouer que je n’étais pas trop bien traitée non plus là bas… Bon, du coup ça faisait une personne en plus à l’appartement. On était déjà pas bien riche, alors là… Enfin, avec mes combats à l’arène et mon salaire de serveuse, on vivait mieux maintenant, même si c’était difficile encore. Je savais bien que je coûtais de l’argent à Meyer, du coup Jana aussi allait devenir une charge en plus pour nous.

Meyer chargea ses affaires dans le coffre de sa voiture. Il n’y avait pas grand-chose de toute façon, un sac avec les fringues dedans et son petit cartable « Hello Kitty » pour aller à l’école. Une fois tout chargé, nous grimpâmes dans la voiture. Comme toujours, je montai à l’arrière, de sorte à pouvoir regarder Meyer dans le rétroviseur. Jana, elle, s’installa à coté de moi. Là aussi, j’aurais tellement, mais tellement voulue pourvoir dire, comme d’habitude, que le trajet se déroula dans le silence… Mais non ! Impossible ! Cette si petite chose assise à coté de moi était en train de me tambouriner le crâne comme un putain de marteau piqueur. Mais un marteau piqueur tout mignon avec sa petite voix toute adorable. Elle posait tellement de questions que j’avais à peine le temps de dire "euh" qu’elle enchaînait avec trois autres. Je tentais malgré tout de garder une posture et une expression parfaitement neutre, même si, parfois, je laissai des tics nerveux s’échapper. Heureusement, nous arrivâmes à la maison. Et, évidemment, dans la cage d’escalier, nous croisâmes le voisin qui demanda d’où venait Jana.


"Ça t’arrive de t’occuper de ton c…"

Cul, Arschloch ?

"Tes affaires ?" Corrigea-t-il rapidement.

Ah, oui. En présence d’une petite fille, pas de vulgarité, pas de grossièreté… Super… Un instant. Non, il y avait un problème. Notre intimité, là… Maintenant que j’arrivais enfin à faire l’amour avec Meyer, à nouveau… Il y avait cette petite fille ! Comment allions-nous faire !? Elle ira chez Yoshi ! J’en avais rien à foutre, elle avait qu’à allez chez Yoshi quand je voulais profiter de moments intimes avec mon compagnons. A discuter… Très sérieusement. Bref, une fois dans l’appartement, je me dirigeai vers le canapé pour observer Jana dans son nouvel élément. Je regardai ses petites jambes s’agiter, elle visitait, elle marchait derrière Meyer qui lui expliquait chaque pièces. Je plissai les yeux, grommelant derrière le dossier du canapé, le visage à moitié dissimulé derrière. Et si elle s’appropriait Meyer à elle toute seule, maintenant ? Et si j’étais mise de coté, et si Meyer m’aimait moins maintenant qu’il y avait une petite ? En plus, il lui avait aménagé une chambre rien que pour elle, il avait même poussé le billard de Roy.  Cette gamine empiétait sur mon territoire, sur mon espace de vie que je partageais avec quelqu’un. Quand ils revinrent dans le salon, je me cachai fissa derrière le canapé, avant de, discrètement, sortir la moitié de ma tête pour les regarder à nouveau.

Meyer proposa d’aller manger chez Yoshi. J’acceptai, contente, avant de comprendre que Jana allait venir avec nous. Moi, quand j’étais petite, je dormais par terre, on m’avait jamais installé de chambre, même chez Roy j’avais juste un grand coussin posé au sol avant de dormir avec lui. Et j’avais encore moins le droit d’aller au restaurant. Nous nous y rendîmes à pieds. Je fixai Jana tenir la main de Meyer pendant qu’ils marchaient, moi j’étais légèrement en retrait, derrière. Une fois arrivés, Yoshi nous accueillit chaleureusement. Avec sa bonne tête de gentil, il avait même mis la gamine en confiance alors qu’elle ne connaissait pas l’endroit. Je choisis une table, au fond, puis nous nous installâmes tous. Je remarquai alors que Yoshi était tout seul. Aussitôt, je me levai.


"Je vais me changer et me mettre en tenue pour travailler, j’vais t’aider."

Je m’inclinai respectueusement vers mon patron avant de filer, sans lui laisser le temps de répondre. Normalement je ne devais pas travailler, mais c’était pas grave, ça me faisait plaisir de l’aider et puis je trouverais bien le temps de manger avec Meyer et Jana… Et oui, je devais avouer que c’était aussi pour faire plaisir à Meyer. Je savais qu’il aimait me voir dans ces tenues particulières. Une fois prête, je retournai en salle pour aller prendre les commandes. Je commençai évidemment par ma table. Mon compagnon commanda une bière et un menu "assortiment de brochettes". Pour les enfants, nous avions un menu spécial, léger, avec une brochette de poulet caramel, des rouleaux de printemps et des nouilles sautées avec un jus d’orange en boisson. J’entourai le tout avec mon feutre pour être certaine de ne pas me tromper avant de me diriger vers les autres tables pour prendre les commandes aussi. Je ramenai le tout à Yoshi qui s’afféra aussitôt en cuisine. J’apportai, en attendant, les boissons aux différentes tables avant de retourner m’installer en face de mon homme. Jana était assise juste à coté. Je la fixai, sans remuer d’un centimètre, pour l’observer. Cette chose était nouvelle dans ma vie… Et, surtout, trop soudaine. Comment est-ce que je pouvais gérer quelque chose d’aussi important que ça ? Comment est-ce que je pouvais m’adapter à ce changement ?
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Constantine Meyer
Age : 31
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Willkommen, Fräulein EmptyJeu 11 Oct - 18:34
Constantine Meyer
Nous nous installâmes mais ma compagne se remit debout.

- Je vais me changer et me mettre en tenue pour travailler, j’vais t’aider, dit-elle à son supérieur.

Elle s’inclina et disparut derrière le comptoir. Effectivement, Yoshikazu semblait être seul à œuvrer aujourd’hui. Ses employés devaient profiter de leur week-end. En théorie, Sofia ne devait pas travailler mais je comprenais son envie d’apporter son soutien au cuisinier. Alors je ne dis rien et montrai la carte à Jana, en lui indiquant de quoi était constitué le menu enfant : une brochette de poulet au caramel, des rouleaux de printemps et des nouilles sautées, le tout accompagné d’un jus d’orange. C’était vraiment bien garni et peu cher. Je me demandais même si la petite fille mangerait tout, elle qui était si fluette. Sofia revint bientôt en tenue de travail. Cette robe lui allait tellement bien… Très professionnelle, elle prit nos commandes puis celles des clients présents dans la salle. Je ne la quittai pas des yeux jusqu’à ce qu’elle disparaisse à nouveau en cuisine.


- Pourquoi c’est Sofia qui donne le manger ? demanda Jana intriguée.

Je secouai légèrement la tête pour chasser les folles pensées qui me traversaient l’esprit, et baissai les yeux sur la petite blonde. Même si elle ne parlait pas correctement japonais, elle faisait au moins l’effort d’essayer, c’était bien.


- Parce qu’elle travaille ici, répondis-je simplement. Normalement, c’est la semaine mais là, Yoshi est seul alors elle l’aide.
- D’accord.


Sofia servit les boissons et s’assit face à moi. Vu la vitesse à laquelle s’étaient déroulés les événements, je n’avais pas vraiment pris le temps de lui parler de Jana. Elle connaissait son existence et je l’avais prévenue qu’elle vivrait chez nous pour une période indéterminée. Mais je m’en voulais de ne pas lui avoir demandé son avis. Je souhaitais tellement aider la petite fille que je ne m’étais pas intéressé à l’avis de ma compagne. Peut-être ne l’aimait-elle pas, peut-être préférait-elle que nous restions tous les deux. J’avais peur que le courant ne passe pas entre elles. En tout cas, Jana semblait l’apprécier… pour l’instant. Discrètement, j’approchai mon pied de celui de Sofia et collai ma jambe contre la sienne, avec un sourire en coin à son attention. Si elle pensait qu’avec la présence de Jana, j’allais l’oublier, elle se trompait lourdement.

- Dis Meyer, c’est vrai c’est toi qui décore la tombe de grand-père au cimetière ? s’enquit la gamine en jouant avec le bracelet en perles bleues qu’elle avait autour du poignet.
- C’est ta grand-mère qui décore, rectifiai-je. Moi je fais en sorte que ça reste propre et en bon état.

Elle hocha la tête.

- Et c’est toi qu’as enterré grand-père ?
- Non, j’étais pas encore à Togi quand c’est arrivé.
- T’étais à Berlin ?


J’affirmai. Curieusement, je vis son regard s’assombrir.

- Jana ? fis-je soucieux.

Elle baissa la tête, sa frange cachant ses yeux verts. Les mains jointes sur ses genoux, elle ne jouait plus avec son bracelet.


- Et qui c’est qui va décorer la tombe de maman ?

J’eus un pincement au cœur, échangeai un regard embarrassé avec Sofia. N’y avait-il personne de la famille à Berlin pour entretenir le lieu de repos de sa mère ? Si elle s’en inquiétait, c’était sûrement le cas. J’hésitai, choisis bien mes mots.

- A Berlin, il y a aussi quelqu’un comme moi qui s’occupe d’entretenir. S’il voit qu’il n’y a pas de fleurs, il en mettra.

Je n’en étais pas si sûr mais si ça pouvait la rassurer… En parlant de ça, mon comportement en avait étonné plus d'un depuis que j’exerçais mon métier. Je n’étais pas censé le faire mais lorsque je voyais une tombe sans aucune fleur, je m’arrangeais pour payer de ma poche et en déposer devant, dans un pot ou un vase. Si je voyais que vraiment personne ne venait plus rendre visite au défunt, je plantais et entretenais, comme le reste du cimetière, pour qu’il y en ait toujours. Je devais sûrement être le seul idiot à faire ça…
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Sofia Ashley
Age : 33
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Willkommen, Fräulein EmptyJeu 11 Oct - 18:57
Sofia Ashley
ft. Sofia, Meyer & Jana
"C'est trop soudain, tout ça..."

Willkommen, Fräulein


Même si je travaillais, je ne pouvais pas m'empêcher de regarder mon homme. Et lui aussi il me regardait. J'étais trop contente, sentir son regard posé pour moi, c'était comme une couverture toute chaude en hiver. A table, je servis les verres à chacun. La bière pour Meyer, le jus d'orange pour Jana et mon jus de pomme. Soudain, je sentis quelque chose me toucher le pied. Puis une jambe se coller contre la mienne. Je baissai doucement ma tête, pinçant mes lèvres pour masquer un petit sourire. Je regardai mon compagnon d'en bas, la tête toujours légèrement basse. Je remarquai alors son petit sourire en coin. Il était tellement beau quand il me souriait comme ça. Je sentis mes joues rougir, légèrement, preuve que sa petite attention me faisait un petit effet. Je répondis à son geste en frottant doucement mon pied contre son mollet. C'était tout ce dont j'avais besoin... Rien de plus. Des gestes aussi simples que celui là, pour me sentir rassurée, pour me sentir aimée. Rien ni personne ne pouvait briser notre lien, à lui et moi. Car... quiconque se mettait en travers de nous subirait ma colère. Une colère noire et intense, égale à l'amour que je portais à cet homme.

"Dis Meyer, c’est vrai c’est toi qui décore la tombe de grand-père au cimetière ?" Demanda la briseuse d'ambiance.

Super. Elle pouvait pas la fermer ? J'étais occupée là.

"C’est ta grand-mère qui décore. Moi je fais en sorte que ça reste propre et en bon état." Répondit Meyer.

Pourquoi parler de ça maintenant ? C'était pas trop joyeux comme sujet de conversation... Et puis Meyer préférait peut-être parler d’autre chose que de son travail quand nous étions ensemble. Cependant, Jana semblait nerveuse, elle triturait son bracelet bleu qu'elle avait autour de son poignet.

"Et c’est toi qu’as enterré grand-père ?" Demanda-t-elle.

"Non, j’étais pas encore à Togi quand c’est arrivé." Répondit-il ensuite.

Je ne savais même pas moi-même depuis combien de temps Meyer était ici... Il ne me l'avait jamais dit. Je pensais qu'il y était depuis très longtemps, comme il se débrouillait très bien en japonais. Mais si le grand père de Jana était mort récemment... Donc Meyer ne vivait pas ici depuis longtemps, alors ? J'étais curieuse de le savoir, du coup. J'ouvris la bouche pour lui poser la question...


"T’étais à Berlin ?" Questionna encore Jana.

... Devancée. Du coup, je fermai ma gueule et je me contentai de les regarder se taper la discute. Je jetai un œil à la salle, également, pour être certaine que les clients étaient tous servis. Mon compagnon, quant à lui, hocha simplement la tête avant de regarder la fillette d'un air inquiet.


"Jana ?" demanda-t-il, soucieux.

Elle baissa la tête. Ses cheveux cachaient alors son visage. Qu'est-ce qui lui arrivait, à cette gosse, tout d'un coup ? Elle allait déjà pourrir l'ambiance... ? Parce que là c'était déjà bien parti. Voilà pourquoi j'avais horreur des gosses, aussi.


"Et qui c’est qui va décorer la tombe de maman ?'

...Je sentis le regard embarrassé de Meyer. lorsqu'il releva la tête vers moi. Moi, je restai parfaitement neutre, de marbre. Les paroles innocentes de cette gamine ne me faisaient rien. Pire... J'en avais strictement rien à foutre de sa mère. J'en avais strictement rien à foutre de savoir qu'elle était morte. Et j'en avais strictement rien à foutre de savoir qui allait décorer sa foutue tombe. Rien, absolument rien. Je n'arrivais à montrer le moindre signe de compassion pour une enfant de sept ans qui venait de perdre sa mère. Est-ce que ça faisait de moi un monstre ? Quelqu'un de mauvais ? Pourtant à mes yeux ça ne représentait rien. Quand bien même, cette petite était toute triste.

"A Berlin, il y a aussi quelqu’un comme moi qui s’occupe d’entretenir. S’il voit qu’il n’y a pas de fleurs, il en mettra."

Je connaissais Meyer, je savais qu'il disait ça pour rassurer la gamine. Il était plus doué qu'il ne le pensait, pour ça. Moi, à coté, je n'aurais rien répondu. Encore une fois, j'aurais été un putain de glaçon incapable d'afficher de la compassion. Mon compagnon était vraiment quelqu'un de bien, même s'il pensait le contraire. Il s'occupait très bien des tombes, je le voyais faire, quand j'allais le regarder travailler, perchée sur une branche d'arbre. Il était très respectueux envers les morts. Je sortis rapidement de mes pensées en voyant une main se lever dans la salle. Un client essayait de capter mon attention. Sans prévenir, je me levai pour aller voir ce qu'il voulait.

"Dis ma mignonne, ramène-moi un saké."

Saké... Saké... C'était facile à retenir, pas besoin de l'entourer sur ma plaquette. Je me dirigeai derrière le comptoir pour récupérer une bouteille. Je signalai à Yoshi la table qui venait de la commander, comme ça il allait pouvoir la rajouter sur la note. Je rapportai la bouteille à l'homme, puis je m'apprêtai à retourner vers Yoshi. Mais je sentis le client m'attraper doucement le bras.

"Tu m'sers pas ? Mon verre il se remplit pas tout seul." Dit-il d'un air pas très ravi.

"Pardon monsieur, t'as raison."

Je m'inclinai en avant pour lui présenter mes excuses avant d'ouvrir la bouteille pour remplir son verre. Je m'inclinai encore une fois, la tête basse, puis je retournai en cuisine pour récupérer notre commande. J'apportai le plateau à notre table. Il y avait les brochettes de Meyer, avec son bol de riz et une soupe miso. J'avais commandé la même chose moi aussi. Je déposai également le plat de Jana devant elle, avec une fourchette, si jamais elle n'arrivait pas à se servir des baguettes. Et cette fois... Est-ce que notre repas de déroulera dans le calme, comme d'habitude ?

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Constantine Meyer
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Willkommen, Fräulein EmptyJeu 11 Oct - 23:13
Constantine Meyer
En surveillant Jana du coin de l’œil, j’ouvris ma bière et bus une gorgée. Sofia se leva soudain, prête à répondre à l’appel d’un client. Je la regardai s’éloigner, reportai mon attention sur la petite fille.

- Eh…

Je dégageai sa frange de devant ses yeux.

- Ça ira, t’en fais pas.

Elle me regarda et sourit. Sofia apportait une bouteille de Saké au client. Alors qu’elle s’apprêtait à revenir vers nous, il l’attrapa par le bras, l’air mécontent.

- Tu m'sers pas ? Mon verre il se remplit pas tout seul.

Il ne fallait quand même pas exagérer. Je lâchai un soupir d’agacement. Les gens… Ils voulaient vraiment profiter de tout et n’importe quoi. Malgré le manque de politesse du client, Sofia s’excusa et le servit. Elle était bien obligée si elle voulait éviter les ennuis. Elle disparut en cuisine sous le regard attentif de Yoshikazu, et revint bientôt avec notre commande. Elle déposa le tout sur la table et s’assit de nouveau face à moi.

- Tu peux utiliser la fourchette si t’y arrives pas avec les baguettes, conseillai-je à Jana.

Car je remarquai que ma compagne avait pris soin d’ajouter ladite fourchette. Pourtant, la blondinette prit les baguettes et les plaça entre ses doigts. Ce n’était visiblement pas encore bien acquis mais si elle voulait essayer...


- Grand-mère m’a appris mais j’y arrive pas trop, avoua-t-elle.

Je la laissai donc faire, replaçai discrètement ma jambe près de celle de Sofia. Le repas se déroula calmement. J’aidai quelquefois Jana à récupérer ses baguettes et à les remettre correctement dans sa main, piquai dans son assiette quand elle eut fini, et donnai le reste à Sofia. Même s’il en restait, Jana avait bien mangé. Au moins, elle n’était pas difficile. Sirotant son jus d’orange, elle regardait à travers la vitre du restaurant, suivant des yeux les voitures et les bus qui passaient, ainsi que les piétons pressés par le temps.


- Dis donc, t’es bien sage toi ! remarqua Yoshikazu qui pouvait enfin prendre un peu de temps pour lui maintenant que la moitié de la clientèle était partie. Mais au fait, je ne t’ai pas demandé, comment t’appelles-tu ?
- Jana,
répondit-elle. Avec un J, parce que c’est Allemagne.
- Allemand,
corrigeai-je.
- Allemand, répéta-t-elle.

Yoshi lui sourit de toutes ses dents et fit mine de réfléchir.


- Dis-moi, est-ce qu’une glace te ferait plaisir ?
- Oui ! Est-ce que t’as… au thé matcha ?
demanda-t-elle avec entrain.

Il confirma pour le plus grand bonheur de la petite fille. J’en commandai pour Sofia et moi aussi. Quand il nous apporta les glaces, il me donna la note en même temps.


- La glace de Jana, c’est cadeau, dit-il bienveillant. Le repas de Soso aussi, puisqu’elle m’a aidé.

Il grattouilla la tête de ma compagne, je le remerciai.
Humaine - Asservie
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Sofia Ashley
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Willkommen, Fräulein EmptyJeu 11 Oct - 23:17
Sofia Ashley
ft. Sofia, Meyer & Jana
"J'ai pas le choix, je dois accepter sa présence..."

Willkommen, Fräulein

Le restaurant était à présent calme, même si je n'avais pas confiance en ce client qui m'avait demandé du saké. Je l'observai discrètement, il allait probablement vider la bouteille à lui tout seul et finir bourré. J'espérai seulement qu'il n'allait pas faire le bordel ici, sinon j'allais devoir lui casser la gueule. J'étais là pour ça aussi, foutre dehors les clients qui pouvaient se montrer un peu trop chiants. Yoshi ne savait pas se battre du tout, il pouvait compter sur moi pour le protéger, lui, mais son restaurant aussi. Par chance, ça n'était encore jamais arrivé. Pour le moment, je pouvais profiter du repas avec Meyer. Ah, et Jana aussi, oui. Je la regardai à nouveau, essayant de me faire à l'idée qu'elle allait faire parti de notre vie, maintenant. J'avais bien conscience qu'elle était aussi une victime, dans cette histoire, qu'elle n'avait rien demandé. Mais je ne voyais pas en quoi tout ça était notre problème, à Meyer et moi. Après tout il connaissait à peine cette famille qu'il avait croisée une fois dans un putain d'avion. Qu'est-ce qu'il lui avait prit de prendre une décision aussi importante sans me demander mon avis, à moi, sa propre compagne ? Bref, je récupérai les brochettes pour manger même si l'appétit n'était pas là. Comme toujours, elles étaient délicieuses. La soupe miso aussi. Yoshi avait vraiment beaucoup de talent.

"Tu peux utiliser la fourchette si t’y arrives pas avec les baguettes" Conseilla Meyer.

Jana était encore une toute petite fille et elle n'était pas japonaise, je pensais donc qu'elle allait avoir du mal avec les baguettes, voilà pourquoi j'avais pensé à lui mettre une fourchette sur le plateau. Aucune compassion là, c'était simplement mon travail. La gamine récupéra, cependant, les baguettes. Elle voulait quand même essayer.


"Grand-mère m’a appris mais j’y arrive pas trop" Annonça-t-elle.

Elle tenait ses baguettes de façon un peu maladroite. Je l'ignorai, me concentrant à nouveau sur ma soupe, jusqu'à sentir la jambe de Meyer. Je répondis encore une fois à son geste, caressant doucement sa jambe avec la mienne. Je terminai rapidement mon repas, pendant que Meyer aidait la petite à manger avec ses baguettes. Quelques minutes plus tard, elle semblait elle aussi avoir terminée de manger. Il restait un peu de nourriture, que je partageai avec Meyer. Je baissai doucement la tête, observant encore la gamine. Cette dernière sirotai son jus d'orange, très sage, en regardant l'animation dehors, à travers la vitre du restaurant.


"Dis donc, t’es bien sage toi ! Mais au fait, je ne t’ai pas demandé, comment t’appelles-tu ?" Demanda Yoshi en s'approchant de notre table.

Lui... Lui il avait ce coté paternel, il savait vraiment comment s'y prendre avec les enfants. Je le répétais peut être mais... C'était grâce à lui si je n'étais pas devenue complètement folle, pendant mes années à l'entrepôt. Il avait une fille aussi, mais il restait très discret à ce sujet. J'ignorai même qui était sa compagne à lui. Dans le fond, Yoshikazu était un mafieux aussi, il savait comment protéger sa famille. C'était pour ça qu'il restait très silencieux à ce sujet.


"Jana. répondit-elle. Avec un J, parce que c’est Allemagne."

"Allemand."
corrigea Meyer.

"Allemand."répéta-t-elle.

...Yoshi lui sourit, ensuite... Et lui proposa une glace. J'empoignai ma robe, serrant mon poing très fort sur le tissu de celle-ci. Je ne les écoutais plus. Je n'arrivai plus vraiment à me concentrer car toutes mes pensées étaient tournées vers cette saloperie de gamine. Les paroles de Roy tournaient en boucle dans ma tête, comme pour me rappeler à l'ordre, même s'il n'était plus là, avec moi, je l'entendais dans ma tête. Ne plus faire du mal aux enfants. Combien de fois me l'avait-il répété, suite à cet accident ? Pourtant, là, je devais me forcer à accepter cette intrusion dans ma propre vie, que j'avais construite moi même. Une vie que j'essayais de bâtir comme une femme normale. Je fermai les yeux, prise d'une douleur à la tête.

"La glace de Jana, c’est cadeau" Annonça-t-il en déposant la note.

... Normalement, j'étais la seule à qui il faisait cadeau de la bouffe. Tout le monde devait payer, sauf moi. A présent, cette gamine pouvait, elle aussi, profiter du seul privilège que Yoshi m'accordait à moi et rien qu'à moi. Je rouvris les yeux, voyant la même glace devant moi. Meyer aussi en avait une.


...Le repas de Soso aussi, puisqu’elle m’a aidé.

Il me grattouilla le haut de la tête et s'en alla. Nous mangeâmes tous les trois notre glace, en silence. Je terminai la mienne rapidement avant de me lever pour aider Yoshi à ranger et à nettoyer le restaurant. Il s'approcha de moi et posa doucement sa main sur la mienne. C'était mon papa, Yoshi. Il avait bien vu que quelque chose n'allait pas, j'en étais certaine. Il se pencha vers moi pour embrasser ma tempe et parler tout bas.

"Laisse, ma chérie. Tu m'as très bien aidée aujourd'hui. Va te changer maintenant, je m'occupe du reste."

J'hochai une fois la tête avant de laisser la serviette sur la table. Je m'apprêtai à me diriger vers les vestiaires.

"Hé, Soso." M'interpella-t-il.

Je tournai la tête vers lui pour le regarder, intriguée.

"Je t'aime, ma fille".

Ces paroles m'allèrent droit au cœur. Je déglutis un instant, pinçant mes lèvres pour retenir un sourire. Je m'approchai alors de lui pour me caler un instant dans ses bras.

"Moi aussi je t'aime."

J'allai me changer et revins rapidement. Meyer avait réglé la note. Il était temps de partir. Mon compagnon proposa une petite balade au parc. C'était une bonne idée, c'était parfait pour digérer. Nous arrivâmes rapidement au parc. Il y avait du monde, cette fois-ci. Nous étions samedi après tout, les mamans étaient de sortis avec les enfants. Meyer s'installa, comme toujours, sur "son" banc. C'était toujours le même, il s'asseyait dessus à chaque fois qu'on venait ici. Fidèle à moi même, je me dirigeai vers un arbre et j'y plantais mes griffes pour grimper dedans. Confortablement installée sur ma branche, je vis une petite tête blonde s'agiter en dessus, les bras tendus en l'air.

"Soso, tu viens jouer avec moi !?" Demanda Jana.

Je l'ignorai, tournant ma tête dans l'autre sens. Mais elle insistait, haussant le ton. Agacée, je me levai pour grimper plus haut dans l'arbre. Je ne voulais pas passer du temps avec cette gosse. Elle qui était en train de voler une partie de ma vie. Et puis, elle avait qu'à jouer avec les autres gamins. Je voulais juste rester au calme, moi. Car je faisais toujours comme ça, Meyer se reposait sur un banc et moi j'étais... sur un putain d'arbre. Lui et moi, uniquement. Et puis comment osait-elle m'appelait par mon surnom ? Et puis comment osait-elle essayer de changer ma routine ?! Merde ! Nerveuse, je grattai mes griffes sur l'écorce de l'arbre, gardant un œil sur Jana qui s'agitait de plus en plus en bas et qui continuait de m'appeler. Mais pourquoi voulait-elle autant jouer avec moi ? Cette idiote essaya même de grimper. Instinctivement, sans même que je le voulais, je bondis en bas pour l'empêcher de faire. Elle pouvait se blesser, si elle grimpait à l'arbre. Dans son dos, je l'attrapais doucement sous les aisselles pour ma soulever et la reposer à coté. Je soupirai, la regardant. Maintenant que j'étais en bas, autant jouer avec elle. Ca ferait au moins plaisir à Meyer aussi... Il sera peut être content de voir que je faisais des efforts pour cette gamine.


"Viens on va jouer à la balançoire !" Fit-elle avec entrain.

Je la suivis jusqu'à la balançoire. Elle s'installa dessus pendant que j'allais derrière elle. Je savais comment faire, à force d'observer les autres. Je devais la pousser doucement pour qu'elle se balance. Avec autant de motivation qu'un condamné dans le couloir de la mort, je poussai doucement la gamine. Elle semblait s'amuser, tellement qu'elle leva les bras en l'air.


"Tient toi, tu vas tomber." Lui conseillai-je d'une voix monocorde.

Elle obéit. Bon... Je tournai la tête vers Meyer, pour voir ce qu'il faisait. Il fumait une cigarette, gardant un œil vigilant sur Jana. Elle avait quel âge, encore, cette petite ? Sept ou huit ans ? C'était encore assez jeune pour commencer à l'entraîner, maintenant que j'y pensais. J'avais à peut prêt cet âge là chez Kenichi. Pourquoi pas elle, alors ? Surtout que je savais bien enseigner, j'aimais vraiment apprendre aux autres à se battre. Jilian, Meyer... Et bientôt, j'allais proposer à Wilson d'entraîner les sauvages au combat, dans son village.


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Constantine Meyer
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Willkommen, Fräulein EmptySam 13 Oct - 14:05
Constantine Meyer
Nous mangeâmes le dessert en silence. La glace au thé vert était super bonne, je me demandais pourquoi je n’y avais pas goûté avant. Sofia termina en premier et s’en alla en direction des vestiaires pour se changer. Je terminais de payer la notre au moment où elle revint, vêtue d’une de ses robes habituelles. En y pensant, les températures commençaient déjà à baisser et elle n’avait plus beaucoup de vêtements pour lui tenir chaud. Nous en profiterions aussi pour acheter des habits à Jana. Elle non plus n’avait pas grand-chose. Néanmoins, nous étions au milieu du mois et je préférais attendre la fin pour avoir ma paye.
Maintenant que nous avions le ventre bien plein, pourquoi ne pas aller marcher un peu au parc pour digérer ? Je fis ma proposition aux filles, elles acceptèrent. Jana était tellement contente qu’elle parlait déjà de tous les jeux qu’elle voulait faire alors que nous venions à peine de quitter Yoshikazu. Arrivés au parc, elle s’élança gaiement en direction des autres enfants. Il y avait beaucoup de familles aujourd’hui. Comme d’habitude, je m’assis sur mon banc habituel. Il ne se trouvait pas très loin des jeux, je pouvais donc avoir la petite fille à l’œil. Sofia, elle, grimpa sur le premier arbre venu. Étant donné que le feuillage demeurait moins fourni avec l’arrivée de l’automne, je la voyais s’agiter parmi les branches. Bientôt, Jana la rejoignit et leva les bras vers elle.


- Soso, tu viens jouer avec moi ? demanda-t-elle d’une voix forte, comme si ma compagne ne pouvait pas l’entendre à cette hauteur.

N’ayant apparemment pas envie, Sofia l’ignora et grimpa plus haut dans l’arbre. Têtue, Jana l’appela encore, essaya de grimper au tronc. J’allais me lever pour l’empêcher de se faire mal mais Sofia descendit enfin et l’attrapa sous les aisselles pour la reposer au sol.


- Viens on va jouer à la balançoire ! dit Jana contente.

Sofia la suivit, l’air peu motivée. J’eus un sourire en coin en la regardant. Elle me faisait penser à moi quand elle voulait aller promener, peu de temps après notre rencontre. Je détestais ça, surtout me lever hyper tôt. Et au fil du temps, j’en avais pris l’habitude. Jana s’assit sur une balançoire et Sofia la poussa doucement. Surexcitée, la gamine leva les bras en l’air. Sofia lui parla. Je n’entendis pas mais je supposais qu’elle lui disait de se tenir pour ne pas tomber. Jana obéit, un immense sourire accroché aux lèvres. Je fouillai dans les poches de ma veste, trouvai une cigarette. Je l’allumai, la consommai en consultant mon compte bancaire sur le téléphone. Effectivement, il valait mieux attendre la fin du mois. J’allais ranger le téléphone quand il se mit à sonner. Qui pouvait m’appeler maintenant ? Je décrochai.


- Ja.
« Rebonjour Meyer,
fit Hisano à l’autre bout du fil. J’espère que je ne vous dérange pas. »
- Pas du tout,
répondis-je après avoir retiré la cigarette de ma bouche.

Elle demanda si j’avais bien récupéré Jana et si elle était sage. Je la rassurai, lui fis un résumé du déjeuner et de ce début d’après-midi. Elle me prévint sur le fait que la petite fille pouvait parfois être sensible en ce qui concernait la perte de sa mère, même si, en général, elle en parlait de manière positive. Il fallait aussi que je surveille les horaires du coucher le soir et ne pas oublier d’aller me présenter à l’école lundi, pour que les enseignants sachent que j’étais désormais le tuteur de Jana. Je raccrochai cinq minutes après, pris le temps de terminer ma cigarette avant de me lever. Jana venait vers moi en courant, suivie de Sofia qui traînait derrière.


- Meyer ! Meyer ! s’écria-t-elle en fonçant dans mes jambes. C’est trop marrant, je suis allée jusqu’au ciel avec la balançoire !

Jusqu’au ciel ? Je regardai Sofia qui restait stoïque. L’avait-elle poussé si fort ?

- Tu t’es bien tenue j’espère ? demandai-je en reportant mon attention sur la gamine.
- Oui ! Soso m’a dit de faire attention.

Je tapotai sa petite tête et elle repartit jouer.

- Tu viens ? demanda-t-elle à Sofia en se retournant.
- Vas-y, Jana, faut que je parle à Sofia, dis-je en posant ma main sur l’épaule de ma compagne.

Elle s’élança vers les jeux. Je me tournai vers Sofia, grattouillai sa tête un instant.


- Süße… commençai-je en m’asseyant.

Je l’invitai à s’installer près de moi, ce qu’elle fit en silence.


- Je t’ai pas beaucoup parlé de Jana et j’ai pris la décision de m’en occuper un peu trop vite. Je sais que j’aurais dû te demander ton avis avant… j’suis désolé.

J’appuyai mon coude sur le dossier du banc et, du bout des doigts, caressai sa nuque.

- Mais… ça me fait aussi penser à quelque chose.

Elle leva les yeux, je les imaginai derrière son bandeau.

- Quand je vous ai rencontrés, Roy et toi. Quand il t’a laissée seule avec moi, quand je t’ai recueillie après son décès… Je pense avoir ressenti ce que tu ressens en ce moment.

Je lui fis un sourire pour lui faire comprendre que je ne lui reprochais rien, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter à propos de ce que j’étais en train de lui dire.

- Quelque chose de trop soudain, perturbant, poursuivis-je en jetant un coup d’œil à Jana. Ta vie est bouleversée sans que tu t’y attendes et tu te demandes si c’est bien pour toi, si tu vas réussir à le vivre.

Ma main remonta sur les pointes de ses cheveux que j’effleurai seulement.

- J’ai pas eu envie de t’abandonner, et j’ai pas non plus envie d’abandonner Jana. Elle a besoin de nous. Il faut qu'on soit là pour elle, d’accord ?
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Sofia Ashley
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Willkommen, Fräulein EmptySam 13 Oct - 22:12
Sofia Ashley
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"Et me soumettre, encore..."
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Elle s'amusait, elle. Ses petits cris sifflaient dans mes oreilles à chaque fois qu'elle grimpait vers le ciel. Je voulais la pousser, la pousser si fort pour la faire décoller, comme une catapulte et la dégager. Je tournai distraitement la tête vers Meyer. Il téléphonait. Mais il avait un œil sur nous. D'abord Aumérine, maintenant Jana... Son cœur ne m'était plus réservé. Je soupirai, las. Au moins, cette petite ne représentait pas une menace, pour Meyer... Non... Plutôt... Et si Jana pouvait représenter ce que moi, en tant que femme, je ne pourrais jamais lui donner ? Oui, peut être. Je secouai la tête, me trouvant totalement idiote dans mes tentatives, pour me soulager moi même, trouver une raison à sa présence, contourner la peur. C'était idiot. J'étais idiote. Rien ne pouvait justifier à raison la présence de cette gamine. Sa vie était déjà le bordel et elle se retrouvait entre Meyer et moi. Surement les deux personnes les moins stables de l'île. Alors, histoire de rajouter du vomi sur la couche de merde, la voilà en présence de deux personnes dangereuses. Je le savais, j'en avais conscience, dans ma tête, c'était clair : Elle aussi était une victime de la vie. Meyer raccrocha son téléphone et la petite me demanda de l'arrêter. Sans prendre garde, mes griffes vinrent lui saisir l'épaule pour l'arrêter net. Merde, c'était pas voulu. Elle lâcha un tout petit cri de douleur. Je retirai aussitôt ma main. Elle me regarda un instant. Putain, non, si elle commençait à chialer pour le moindre petit bo-... Un sourire ? Elle me souriait. Puis elle me contourna pour courir droit vers Meyer. Je la suivis, lentement, traînant des pieds.

"Meyer ! Meyer ! C’est trop marrant, je suis allée jusqu’au ciel avec la balançoire !"annonça-t-elle, toute contente, en se jetant contre ses jambes.

Forcément, j'eus droit à un regard accusateur de la part de mon compagnon. Un regard qui me demandait si j'avais, éventuellement, poussée la gamine un peu trop fort. Je restai parfaitement stoïque, droite comme un "i".


"Tu t’es bien tenue j’espère ?"Demanda Meyer en posant son regard sur elle.

"Oui ! Soso m’a dit de faire attention."

"Soso" ... "Soso" ... Je n'aimais pas entendre mon surnom venant d'elle. C'était une inconnue à mes yeux, pourquoi se permettait-elle autant de proximité ? Car je n'étais rien, à ses yeux ? Une docile petite hybride ? Avait-elle seulement l'age de comprendre ça ? Meyer tapota doucement sa petite tête blonde, puis elle se détourna pour retourner jouer.

"Tu viens ?" Me demanda-t-elle.

J'hochai une fois la tête, déjà obéissante envers elle. De la soumission, rien d'autre. Car elle était humaine et c'était ma place. Je sentis la main de Meyer sur mon épaule, comme pour me retenir en douceur.


"Vas-y, Jana, faut que je parle à Sofia"

Je me tournai vers lui, curieuse de savoir de quoi il voulait me parler. Il me grattouilla la tête puis commença à s'installer sur le banc.

"Süße…"

Il me fit signe de m'asseoir à coté de lui. Silencieuse, je le rejoignis.

"Je t’ai pas beaucoup parlé de Jana et j’ai pris la décision de m’en occuper un peu trop vite. Je sais que j’aurais dû te demander ton avis avant… j’suis désolé."

Voilà pourquoi, à mes yeux, Jana était une inconnue. Et cette décision, qu'il avait prise "un peu trop vite"... Réalisait-il seulement à quel point c'était important ? Savait-il vraiment quelle genre de décision venait-il de prendre sans m'en parler à moi, sa propre compagne, avec qui il partageait sa vie ? Peut-être que mon avis n'était pas important à ses yeux. Que je n'avais pas mon mot à dire. Peut-être qu'il se lassait de moi, qu'il voulait voir autre chose... Peut-être que..

"Mais… ça me fait aussi penser à quelque chose"

Je sentis sa main me caresser la nuque. Je relevai le regard et tournai la tête vers lui.

"Quand je vous ai rencontrés, Roy et toi."

...Un pincement au cœur, direct, lorsqu'il évoqua notre rencontre.

"Quand il t’a laissée seule avec moi, quand je t’ai recueillie après son décès… Je pense avoir ressenti ce que tu ressens en ce moment."

De quoi parlait-il, là? Pourquoi évoquer ça ? Savait-il vraiment dans quel état j'étais, il y avait un an de cela ? Perdue, bouleversée, tout comme maintenant. Ma venue dans sa vie avait-elle provoquée un tel bouleversement pour lui, aussi ? J'avais rien demandée, moi... Et si j'étais restée avec Andréa, je l'aurais probablement tuée... Je remarquai son sourire. Je ne savais pas trop ce qu'il voulait signifier, alors je me contentai de me taire pour écouter la suite.

"Quelque chose de trop soudain. Ta vie est bouleversée sans que tu t’y attendes et tu te demandes si c’est bien pour toi, si tu vas réussir à le vivre."

...

... Au moins, il me comprenait. Alors c'était l'effet là, que ma venue dans sa propre vie avait fait ? Je l'avais perturbé à ce point ? Alors quoi, il fallait attendre maintenant, laisser le temps passer et espérer qu'on allait pouvoir vivre heureux à trois ? C'était ça, l'idée ? ... C'était ridicule... Du bout des doigts, il vint caresser mes cheveux. Je tournai la tête vers le sol, à nouveau. Incapable de savoir quoi penser, quoi faire, quoi dire.


" J’ai pas eu envie de t’abandonner, et j’ai pas non plus envie d’abandonner Jana. Elle a besoin de nous. Il faut qu'on soit là pour elle, d’accord ?"

Nerveuse et tremblante, j'empoignai ma robe si fort que mes griffes traversèrent le tissu. Il me comparait. Il venait de me comparer à elle. Il... Il avait comparé notre histoire, entre lui, Roy et moi à cette gamine sortie de nul part. La douleur était horrible. Une lance qui venait de traverser mon cœur. Si, à la moindre personne qui avait besoin d'aide, il réagissait comme ça... J'allais me sentir de trop, dans sa vie. Ca avait déjà commencé. Je ne savais même pas quoi répondre. Au fond... Ca me manquait, ma vie d'avant, avec lui. Où nous étions juste lui et moi. Les promenades le matin. Les parties de Tétris à deux. Où nous apprenions à nous connaître. Nous étions juste deux. C'était trop, pour moi. Cette fois-ci... Je ne savais pas si j'allais pouvoir le suivre.

..."Egoïste."

La voix d'Aumérine venait de raisonner dans ma tête. Moi, égoïste ? Je savais bien que je n'étais pas un cadeau, au début ! Que je faisais que des conneries, que j'étais ingérable ! Je savais que c'était difficile de faire partie de ma vie à cause de Kenichi, à cause du fait que j'étais une humaine et non pas une hybride, qu'il fallait garder ce secret. Je savais aussi que c'était difficile de vivre avec moi car ça voulait dire vivre avec la mafia, devoir me conduire à l'arène, devoir me laisser tuer des gens dont la tête était mise à prix. Je savais, tout ça ! Alors oui, moi, de mon coté, je pouvais bien accepter l'apparition de sa sœur, de Jana... Pourtant... Pourtant... J'avais si mal... Car il y avait une chose dont je ne pouvais pas douter : L'amour, la fidélité et la loyauté que je pouvais lui donner, juste pour lui, qu'importait le prix à payer. Je savais ce que j'étais capable de faire juste pour lui. Endurer toutes ses souffrances, tout prendre pour moi et lui rendre ce qu'il méritait. Ses mots là, que j'avais prononcé à l’hôpital... Ils étaient gravé dans mon cœur. Ils étaient sincère et toujours aussi vrais aujourd’hui. Alors... Quoi répondre, finalement ? ...Rien ne sortait de ma bouche, je ne savais pas quoi dire. Je devais me rendre à l'évidence. J'étais juste morte de trouille. J'ouvris la bouche. Aucun son, rien, juste une légère inspiration.


"J-..."

Allez... Je devais parler. Allez ! Allez !!

"Je sais pas si je vais y arriver, Meyer."

Sombre conne ! C'était pas ça qu'il fallait dire ! Je devais me reprendre, vite, allez ! Parle !!

"J'ai peur. J'ai peur de ne plus être la personne rien que pour toi, à tes yeux."

Idiote ! Idiote, idiote !

"Aumérine n'a pas besoin de moi, mais de toi. Jana n'a pas besoin de moi, mais de toi. J'ai l'impression que... Je vais m'effacer. Car je t'ai déjà donné tout ce que je pouvais, sauf... Sauf une enfant. Alors j'ai peur, maintenant. Je veux juste que notre vie, à toi et moi soit comme avant... Ca fait pas de moi quelqu'un d'égoïste ! Non !...Si ?"

Pourquoi ma voix venait-elle de se briser ? Pourquoi je me tenais la tête ? Pourquoi je voyais trouble à travers mon bandeau ? Je pleurais ? Pourquoi ? Pourquoi.... Pourquoi...? C'était ça, de la détresse ?

"Je pensais que c'était moi qui portait tout sur mes épaules. Tes douleurs, tes peines, Leiche, ta vie, tout. Je pensais que c'était moi qui te permettait de tenir. Je pensais que c'était moi qui allait pouvoir te rendre heureux... Mais la vérité, Meyer... C'est que c'est des conneries. Car en vérité, Meyer... C'est toi qui porte tout. Encore. C'est toi qui m'aide à tenir, uniquement toi. Moi, au final, je n'aurais été qu'un fardeau pour toi. Kenichi, l'arène, ma propre condition de fausse hybride, la mafia... En réalité c'est toi qui porte tout. C'est moi qui me repose sur tes épaules car tu es la seule raison que j'ai pour vivre."

Je reniflai, une larme traversa le tissu de mon bandeau pour s'écraser par terre. Et voilà... Pathétique.

"Si seulement tu savais à quel point je t'aime... D'une force si grande... J'ai besoin de toi plus que jamais. Alors... Pour toi, mon amour, pour toi... Je peux protéger Jana, je peux protéger Aumérine. Je peux les accepter comme ma famille... Si ça peut te rendre plus heureux, alors je le ferais."

En réalité, si ça pesait aussi lourd dans mon cœur, c'était uniquement car Meyer et moi n'avions pas encore eu l'occasion de discuter sérieusement de cette nouvelle situation. Si ça pesait si lourd dans mon cœur, c'était parce que j'avais accumulé les doutes, Aumérine et Jana en même temps. Je devais juste lui faire confiance... Il n'allait pas me laisser de coter, il n'allait pas m'abandonner... Notre lien était solide, un fil incassable. Je devais y croire.
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Constantine Meyer
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Willkommen, Fräulein EmptyLun 15 Oct - 19:58
Constantine Meyer
Mal à l’aise, Sofia détourna la tête. Je savais que mes mots auraient du mal à l’atteindre. Elle aimait tellement notre vie à deux. Et là, entre Aumérine et Jana, elle avait l’air totalement perdue. Attendant sa réaction, je l’observai. Elle tremblait un peu, les poings serrés sur sa robe, comme si elle contenait sa colère. Je ne voulais pas qu’elle soit fâchée. Ni triste. J’étais conscient que la situation entre nous avait changé beaucoup trop vite. Mais ça n’empêchait pas de s’adapter. Pourtant...

- Je sais pas si je vais y arriver, Meyer.

Mon cœur se serra.

« Oh non... »

Ne le dis pas, s’il te plaît.

« Que c’est exactement ce que t'as pensé avant d’essayer de nous tuer ? »



« Pardon. »

Irrécupérable.

« Oh ça va hein ! J’fais des efforts, OK ? »

Je pris une profonde inspiration.

- J'ai peur, poursuivit Sofia. J'ai peur de ne plus être la personne rien que pour toi, à tes yeux.

Quoi ? Mais qu’allait-elle imaginer ?

- Aumérine n'a pas besoin de moi, mais de toi. Jana n'a pas besoin de moi, mais de toi.

Non, c’était faux. Totalement faux.

- J'ai l'impression que... je vais m'effacer. Car je t'ai déjà donné tout ce que je pouvais, sauf... Sauf une enfant. Alors j'ai peur, maintenant. Je veux juste que notre vie, à toi et moi soit comme avant... Ça fait pas de moi quelqu'un d'égoïste ! Non… Si ?

Si… mais je n’avais pas envie de lui avouer, de peur de la froisser. Elle semblait déjà prête à pleurer, mieux valait que je ne dise rien.

- Je pensais que c'était moi qui portais tout sur mes épaules. Tes douleurs, tes peines, Leiche, ta vie, tout.

« Pourquoi elle m’appelle encore Leiche ? J’croyais que... »


Parce que tu restes un pauvre con.

« ... »

Il n’ajouta rien, apparemment choqué.

- Je pensais que c'était moi qui te permettais de tenir. Je pensais que c'était moi qui allais pouvoir te rendre heureux…

Bien sûr qu’elle me rendait heureux ! Qu’est-ce que…

- Mais la vérité, Meyer... c'est que c'est des conneries, enchaîna-t-elle. Car en vérité, Meyer... c'est toi qui portes tout. Encore. C'est toi qui m'aides à tenir, uniquement toi. Moi, au final, je n'aurais été qu'un fardeau pour toi. Kenichi, l'arène, ma propre condition de fausse hybride, la mafia…

Pourquoi ramener tout ça sur la table maintenant ?

- En réalité, c'est toi qui portes tout, répéta-t-elle. C'est moi qui me repose sur tes épaules car tu es la seule raison que j'ai pour vivre.

Elle renifla. Une larme passa à travers son bandeau et alla s’écraser par terre.

- Si seulement tu savais à quel point je t'aime…

Je le savais.

- D'une force si grande... J'ai besoin de toi plus que jamais. Alors... Pour toi, mon amour, pour toi... Je peux protéger Jana, je peux protéger Aumérine. Je peux les accepter comme ma famille... Si ça peut te rendre plus heureux, alors je le ferai.

Me rendant compte que je retenais ma respiration depuis quelques secondes, je soufflai doucement. Troublé par les paroles de Sofia, je mis un moment à répondre. D’abord, je passai mon bras sur ses épaules et me rapprochai d’elle. Ce qu’elle disait, ça avait un côté à la fois compréhensible et blessant. Élevée comme une esclave, elle se considérait toujours en infériorité par rapport à n’importe quel être humain, moi compris. Mais je ne le voulais pas et ça, j’essayais de le lui faire comprendre depuis le début, sans succès. Pour le coup, si je ne lui avais pas demandé son avis par rapport à Jana, c’était par simple oubli, pas parce que son opinion ne comptait pas. J’étais fautif et je m’en voulais parce que… voilà où ça nous menait. Sofia pensait encore qu’elle ne me causait que des soucis.

- Sofia, dis-je doucement.

Je pris sa main, caressai les jointures de ses doigts avec le pouce.


- Je veux que tu saches que j’t’ai jamais considérée comme un fardeau. Jamais, OK ? insistai-je.

Je ne la laissai pas répondre.


- T’as pas à avoir peur de ne plus être celle qui compte pour moi. T’es tout ce qu’il me reste. Et ça, ça changera pas. Même s’il y a Jana, même s’il y a Aumérine. J’ai vécu plein de choses avec toi. Il s’est rien passé avec elles. Alors t’as pas à t’inquiéter. J’t’abandonnerai jamais, quoi qu’il arrive.

Je la pris dans mes bras un moment. Peu importait qui nous regardait, nous ne faisions rien de mal. Des petits pas s’approchèrent alors et Jana nous rejoignit. Elle nous regarda tour à tour, intriguée, puis sortit sa main de derrière son dos.

- Regardez comme elle est jolie !

C’était une toute petite fleur bleue. Le genre de fleur que l’on trouvait partout et qui n’avait rien d’exceptionnel. Mais elle semblait beaucoup plaire à la petite fille. Cette dernière tendit la main à Sofia et lui présenta la fleur au creux de sa paume.

- Tiens c’est pour toi.
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"Pour toujours, toi et moi."
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Au moins, c'était sorti maintenant. J'avais vraiment plus de facilité à m'exprimer, depuis que j'étais avec Meyer. J'avais moins peur de montrer mes émotions envers lui, même si, parfois, c'était un peu tout cafouillé. En fait, il devait être un peu perdu lui aussi à cause de ça. Je relevai la tête vers lui, il soufflait comme s'il avait retenu sa respiration. Il passa son bras par dessus mes épaules. C'était comme une grande couverture protectrice. Il s'approcha un peu de moi. Je me blottis un peu contre lui, discrètement. J'avais un peu peur de sa réponse. Peut être que je le fatiguais, je savais pas... Non, il me comprenait toujours. Je ne devais pas douter de lui.

"Sofia..." Dit-il d'une voix douce et réconfortante...

Il prit ensuite ma main pour caresser mes doigts avec son pouce. Il allait essayer de me rassurer, encore une fois. Je restai silencieuse, pour l'écouter, déjà moins nerveuse.


"Je veux que tu saches que j’t’ai jamais considérée comme un fardeau."

Dans le fond, je m'en doutais un peu. Peut être que j'étais ce genre de personne qui devait être rassurée, parfois. Qui avait besoin d'attention. Comme les chiens qui voulaient toujours des caresses de leur maître.

"Jamais, OK ?" Insista-t-il.

J'hochai simplement la tête, une seule fois. Mais il ne me laissa pas le temps de répondre et enchaîna aussitôt.


"T’as pas à avoir peur de ne plus être celle qui compte pour moi. T’es tout ce qu’il me reste. "

Et il était tout ce qu'il me restait. Notre devise, à nous et rien qu'à nous. J'étais contente de l'entendre. Plus soulagée, je serrai doucement sa main dans la mienne.

"Et ça, ça changera pas. Même s’il y a Jana, même s’il y a Aumérine. J’ai vécu plein de choses avec toi. Il s’est rien passé avec elles. Alors t’as pas à t’inquiéter."

Je n'avais pas à m'inquiéter, alors. Je fermai les yeux, plus légère. Il savait toujours trouver les bons mots pour me rassurer, il savait quoi dire, toujours.

"J’t’abandonnerai jamais, quoi qu’il arrive." Termina-t-il.

Lui et moi, c'était pour toujours. Pourquoi avais-je douté ? Comment avais-je pu, l'espace d'un instant, me dire que Meyer allait s'éloigner de moi, après tout ce qu'on avait vécu en si peu de temps ? Il me prit ensuite dans ses bras. Je fis de même et le serrai contre moi en fermant les yeux pour profiter de son odeur, de son réconfort, de sa chaleur. Je calai mon visage dans le creux de son cou pour humer son parfum. Nous fûmes interrompu par le bruit de petits pas qui courrait vers nous. Je contins un soupire avant de lâcher Meyer. Je regardai Jana qui nous fixai à tour de rôle, visiblement intriguée par ce qu'elle venait de voir. Elle sortis ensuite la main de son dos.


"Regardez comme elle est jolie !" S'exclama-t-elle toute contente.

Je regardai dans sa main. Il y avait une petite fleur dans le creux de sa main. Une petite fleur bleue. Qu'est-ce qu'elle voulait que je fasse avec sa fleur ? Il y en avait partout, de ce genre là. Elle avait un sourire collé sur la tronche, visiblement toute heureuse d'avoir cette fleur en main. Elle s'approcha de moi pour me la tendre.


"Tiens c’est pour toi." dit-elle de sa petite voix.

Je devais faire quoi moi, avec ça ? C'était même pas comestible. J'en avais rien à foutre ! Bon, je devais faire des efforts pour accepter cette petite. Après tout, elle n'avait rien demandé à la vie et pourtant, elle avait déjà subit beaucoup. Et puis ça ferait plaisir à Meyer. Lentement, je récupérai la petite fleur dans la paume de sa petite main. Elle semblait tellement contente, pour si peu. Il y avait encore la tige au bout, du moins assez pour caler la fleur dans le pli de mon bandeau, au niveau de la tempe.


"Merci Jana. C'est la plus belle parmi toutes celles au sol, c'est sur." Dis-je sans grande conviction.

Mais ça semblait lui suffire pour être contente. Tant mieux. Meyer nous proposa ensuite de rentrer. J'hochai la tête puis je me levai. Jana alla se placer à coté de lui pour lui tenir la main. Cette-fois, je restai avec mon compagnon pour lui tenir le bras. Nous marchâmes lentement jusqu'à chez nous, profitant encore du beau temps. Une fois à la maison, la petite se précipita aux toilettes. Je ne pouvais plus tenir, à présent. Je glissai mes deux mains sur les flancs de Meyer avant d'aller réclamer un baiser. Le voyant se pencher en avant, je l'attrapai derrière la nuque pour l'embrasser avec passion. Nous nous lâchâmes juste avant que Jana ne termine dans les toilettes. Bon... Voilà. Officiellement, nous étions à trois à présent. Ca allait prendre un peu de temps avant que je m'y fasse, mais j'allais y arriver. Je devais y arriver, pour Meyer. Pour lui. Lentement, je m'accroupi à hauteur de la petite. Curieuse, elle vint me voir, comme si elle savait que j'allais lui demander quelque chose.


"Tu veux aller jouer à Tétris ? C'est un truc où faut faire des lignes et on a des points. J'te montre si tu veux."

Elle semblait d'accord. Je me relevai pour aller au salon avec elle. Je m'installai sur le canapé, elle fit de même et me regarda faire. Je devais lui montrer une première fois comme ça elle allait comprendre comment il fallait jouer. Je lui expliquais tout, comme quand c'était Meyer qui m'avait montré pour la première fois. Je regardai derrière moi pour voir où était Meyer et l'invitai à nouveau rejoindre, s'il en avait envie. Vu sa journée, Jana allait probablement s'autoriser une petite sieste, là, sur le canapé. Ca nous laisserait peut être le temps, à Meyer et moi de regarder un film à la télé, entre amoureux.
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Constantine Meyer
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Willkommen, Fräulein EmptyMer 17 Oct - 19:53
Constantine Meyer
Sofia la regarda, les sourcils légèrement froncés, comme si elle se demandait ce qu’elle allait faire de cette fleur. Puis, délicatement, elle la prit et cala la tige dans le pli de son bandeau, près de son oreille.

- Merci Jana. C'est la plus belle parmi toutes celles au sol, c'est sûr, déclara-t-elle.

Elle ne semblait elle-même pas convaincue par ses propres paroles mais je voyais bien qu’elle faisait des efforts alors je me contentai de lui caresser l’épaule un instant, avant de me lever du banc. Il était temps de rentrer, l’air se faisait plus frais. Sur la route, Jana vint me tenir la main, et Sofia resta près de moi, son bras enlacé avec le mien. Vu de l’extérieur, je ne savais pas de quoi on avait l’air. D’une famille ? Non, c’était vraiment trop bizarre. Je baissai les yeux sur Sofia. Je ne lui avais jamais demandé… Voudrait-elle avoir des enfants plus tard ? En contemplant Jana, et pour la deuxième fois en quelques semaines, je me demandai si je ferais un bon père. J’en doutais. S’il n’y avait pas Meyer, ce serait peut-être possible. Mais j’avais du mal à m’imaginer sans lui. Il faisait partie de moi depuis si longtemps… S’en irait-il vraiment un jour ? Perdu dans mes pensées, je me rendis à peine compte que nous étions arrivés à l’appartement. Je verrouillai la porte derrière moi, Jana fila aux toilettes. Dans la seconde qui suivit, Sofia se blottit dans mes bras. Je me penchai, nous échangeâmes un long baiser. Parfois, sans savoir pourquoi, j’avais cette étrange impression que ce n’était pas arrivé depuis trop longtemps, et je sentais mon cœur battre tellement fort que ça me faisait presque mal. Cependant, c’était plutôt agréable comme sensation…
Nous nous éloignâmes l’un de l’autre avant que Jana revienne. Sofia s’accroupit alors, attisant la curiosité de la petite fille qui s’approcha d’elle.


- Tu veux aller jouer à Tetris ? proposa-t-elle. C'est un truc où faut faire des lignes et on a des points. J'te montre si tu veux.

Contente, Jana accepta et je les laissai aller s’installer sur le canapé, devant la télévision. Sofia m’invita à me joindre à elles. Je lui indiquai que j’arriverais plus tard. Je voulais d’abord jeter un coup d’œil aux cahiers d’école de Jana. Avant cela, je demandai quand même l’autorisation à la petite fille de fouiller dans ses affaires. Elle répondit par l’affirmative. Installé à la table de la cuisine, gardant un œil sur les filles qui jouaient, je feuilletai ses cahiers un moment. Il y avait pas mal de remarques de la part de son professeur dans son carnet de correspondance. Elle avait vraiment du mal en japonais. Même pour son jeune âge, elle avait pas mal de retard. En la voyant s’amuser avec Sofia, je me dis que j’attendrais demain pour lui en parler, et l’aider à faire ses devoirs du week-end.
Alors je rangeai les affaires et allai les remettre à leur place. Mais au fait, Jana ne se reposait-elle pas un peu l’après-midi ? Je lui demandai, elle répondit qu’elle n’arrivait plus à faire de sieste depuis quelques temps. Je la laissai donc continuer le jeu avec Sofia, et m’installai avec elles après nous avoir servi un verre de jus de pomme chacun. Je ne vis pas le temps passer et arriva le moment de préparer le repas. Sofia voulut m’aider à cuisiner mais je préférais qu’elle reste auprès de Jana, espérant secrètement qu’elles puissent rapidement s’entendre. Le repas se déroula dans le calme. Je constatai encore une fois que Jana mangeait bien et de tout.


- Je peux sortir de table et aller jouer ? demanda-t-elle poliment après son dessert.
- Tu devrais aller prendre ta douche d’abord, comme ça c’est fait, conseillai-je.
- D’accord !

Elle se leva, débarrassa ses couverts et alla les mettre dans l’évier. Elle disparut un moment dans sa chambre pour prendre un pyjama. Pendant que Sofia faisait la vaisselle, j’allai dans la salle de bain sortir des affaires de toilette pour la petite fille.

- J’ai mon gel douche à la fraise, déclara-t-elle fièrement en me mettant le flacon sous le nez. Et le shampoing aux fruits !

Au moins, ça m’évitait d’aller en acheter… pour le moment.

- C’est bon, tu te débrouilles ? m’enquis-je en commençant à sortir.
- Ou… oui…

Je fronçai les sourcils.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

Le visage rouge, elle se cacha derrière ses cheveux détachés.

- Aujourd’hui, c’est samedi, et samedi, je dois laver les cheveux, dit-elle gênée. Mais… mais je sais pas bien faire.

Ah… Je regardai par dessus mon épaule. Sofia était toujours occupée à la cuisine et je me demandais si c’était vraiment une bonne idée de lui demander ça. C’était peut-être un peu tôt.

- Bon… lave-toi et quand t’as fini, tu m'appelles pour tes cheveux, OK ? proposai-je sans grande conviction.

Pourtant, elle parut rassurée et hocha la tête. Je la laissai seule, rejoignis Sofia qui lavait le dernier verre. Je déposai un baiser sur sa nuque, passai mes mains sur son ventre en me collant contre son dos. J’avais envie de l’emmener dans la chambre… Mais pour ça, il faudrait patienter au moins jusqu’à lundi après-midi, pendant que Jana serait à l’école. Je fis part de cette idée à ma compagne après l’avoir embrassée à plusieurs reprises dans le cou.
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Willkommen, Fräulein EmptyMer 17 Oct - 21:43
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"..."
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Elle était sage, elle m'emmerdait pas trop, pour le moment, pas de caprices de gamines, pas de chouinages... Juste le calme. Meyer nous interrompit quelques secondes pour demander la permission de regarder dans le sac de Jana. Je lui donnai la télécommande pour la laisser jouer et regardai Meyer feuilleter des cahiers. Même s'il avait toujours le même regard blasé, avec le temps, je parvins à comprendre les différents degrés de "blasitude" de son visage. Là, il était "blasé pas content". Il ne semblait pas vraiment ravi de ce qu'il lisait. Je ne savais pas ce qu'il lisait, mais ça devait être en rapport avec l'école. Il rangea les affaires puis vint nous rejoindre. Il demanda à Jana si elle faisait des siestes, mais elle répondit que non. Elle n'arrivait plus à en faire. Elle était peut être trop grande maintenant pour ça, ou alors elle était trop préoccupée pour pouvoir dormir. Après tout, sa maman était morte et pour une si petite fille, ça devait être quelque chose de difficile à supporter. Je récupérai le jus de pomme que mon compagnon avait rapporté pour le boire d'une traite. Nous passâmes le reste de l'après midi comme ça, mais je ne m'attendais pas à ce que le temps passe si vite. Il était déjà l'heure de manger. Je voulus laisser la petite jouer seule pendant que j'allais aider Meyer en cuisine, mais il me demanda de rester avec elle. J'obéi donc, m'installant à nouveau sur le canapé. Dans ma tête, pour moi, les enfants ils étaient toujours bruyant, mais Jana, elle, semblait plutôt sage.  

"Soso comment tu fais pour savoir jouer comme ça ?" Demanda-t-elle.

"Je joue depuis que je connais Meyer."

Je pris soin de bien articuler chaque mot, car j'avais tendance à parler rapidement et de façon assez brouillonne. Mais je savais que Jana avait un peu du mal avec le japonais, elle faisait des fautes. J'avais moi même du mal à la comprendre parfois.

"Et une partie par jour au moins, depuis plus d'un an. A force ça devient facile"

Je la regardai, puis elle me regarda. Elle me sourit à nouveau en hochant la tête, accompagne d'un "d'accord" énergique. Une fois le repas prêt, Meyer nous appela à table. J'éteignis la télévision et nous allâmes nous installer. Le repas se fit en silence et Jana mangeait sans faire de caprices. Bon... Pour le moment ça allait, je m'attendais à pire. Enfin, je devais surtout voir comme elle allait être une fois qu'elle serait à l'aise ici, une fois qu'elle aura prise ses marques, elle sera peut être moins sage.  

"Je peux sortir de table et aller jouer ?"

"Tu devrais aller prendre ta douche d’abord, comme ça c’est fait' Conseilla Meyer.

D'accord !

Elle se leva aussitôt de table pour débarrasser son assiette dans l'évier de la cuisine. Ca allait faire encore plus de vaisselles à faire alors que j'avais horreur de ça... Je la faisais car je savais que Meyer n'aimait pas non plus. Ce dernier la rejoignit dans la salle de bain. Depuis la cuisine, je pouvais entendre Jana parler de son shampoing et de son gel pour le corps, d'un ton fier, comme si elle était toute contente de se laver avec l'odeur des fruits. Moi aussi, j'aimais bien, mais juste ceux à la pomme.  

"C’est bon, tu te débrouilles ?" Lui demanda Meyer.

Je n'entendis pas sa réponse, ou alors ça ressemblait davantage à ses murmures à mes oreilles, comme si elle ne parlait pas trop fort.


"Bon… lave-toi et quand t’as fini, tu m'appelles pour tes cheveux, OK ?" Proposa-t-il.

Oh... Alors elle ne savait pas encore se laver les cheveux toute seule. Mon homme me rejoignit enfin, alors que j'étais en train de laver un dernier verre. Il déposa un baiser dans ma nuque, ce qui me fit frissonner. Il passa ensuite ses mains autour de mon ventre et se colla dans mon dos. J'avais envie, maintenant, de partager un câlin avec lui. Il m'embrassa à plusieurs reprises dans le cou. J'en chavirai presque, laissant l'eau couler sur mes mains, mon esprit ailleurs. Hélas, nous ne pouvions rien faire pour le moment. Meyer m'expliqua qu'il fallait attendre que Jana soit à l'école pour ça, donc pas avant lundi après-midi... Si en plus je devais prendre rendez-vous pour pouvoir faire des câlins avec mon compagnon... Je fermai l'eau du robinet et posai le verre à coté avant de tourner sur moi même pour faire face à Meyer.


"Ca va être compliqué... Avec ton travail et le mien. Et puis aujourd'hui on est même pas allé à l'Arène, à cause d'elle... Pour ça aussi, il va falloir trouver quelque chose, non ? A moins que... Tu dis qu'on y va plus..."

Déjà que c'était un miracle si je pouvais encore combattre... Si la venue de cette gosse compliquait vraiment les choses au point de m'empêcher d'aller à l'arène... Là, en revanche, j'allais vraiment avoir du mal par la suite.

"Meyer ! J'ai fini !" Lança la petite voix depuis la salle de bain.
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Willkommen, Fräulein EmptyJeu 18 Oct - 19:45
Constantine Meyer
Après avoir fermé l’eau du robinet, elle se retourna et me fit face.

- Ça va être compliqué... avec ton travail et le mien, fit-elle remarquer.

Tout n’était pas perdu, je ne travaillais parfois que l’après-midi.


- Et puis aujourd'hui, on est même pas allés à l'arène, à cause d'elle... ajouta-t-elle avec amertume.

L’arène… Avec tout ça, j’avais complètement oublié. Il restait encore demain mais...


- Pour ça aussi, il va falloir trouver quelque chose, non ? demanda-t-elle en écho à mes pensées. A moins que... Tu dis qu'on y va plus, suggéra-t-elle timidement.

Sûrement pas. Kenichi refuserait. Et ça manquerait beaucoup trop à Sofia. Je la serrai contre moi, réfléchissant à une solution pour nous rendre à l’arène sans Jana. Je ne voulais pas qu’elle voit de combats à mort et, de toute façon, les enfants étaient sûrement interdits là-bas.


- Meyer ! J'ai fini ! retentit la voix de l’intéressée depuis la salle de bain.

Déjà ?


- T’as frotté partout ? fis-je en tournant à demi la tête pour qu’elle m’entende bien malgré l’eau de la douche qui continuait de couler.
- Oui ! Euh non !

Je levai les yeux au ciel en lâchant un demi ricanement. Les gamins...

- Et mouille-toi les cheveux, j’arrive ! prévins-je avant de faire à nouveau face à ma compagne.

Une idée m’était venue. Je ne savais pas si c’était possible mais il fallait quand même tenter.


- J’appellerai Hisano demain. Peut-être que Jana pourra rester avec elle pendant qu’on sera à l’arène.

Étant donné que les horaires de visite à la maison de repos s’arrêtaient à vingt heures, il y avait peu de chance mais peut-être que la direction comprendrait.

- Ou alors… on l’envoie chez son père mais ça m’plaît pas trop…

Demander à Aumérine ? Je n’avais pas encore assez confiance pour lui laisser Jana. Quant à Lyne, elle travaillait justement à l’arène. Impossible de lui confier la petite fille dans un lieu que je ne voulais pas la voir fréquenter.

- Meyer ! appela Jana derechef.

J’embrassai Sofia sur le front, rejoignis l’enfant à la salle de bain. Debout dans la baignoire, elle se mouillait la tête de manière totalement aléatoire, en aspergeant le sol d’eau. Heureusement que j’avais oublié de mettre le tapis de bain, il aurait été arrosé.


- Fais attention, dis-je en enlevant mes chaussettes pour marcher sur le carrelage trempé.

J’appelai Sofia, lui demandai d’amener une serpillière pour sécher le sol. Les cheveux de Jana avaient pas mal poussé depuis la dernière fois et ils semblaient ne pas avoir été coupés très droits. Avait-elle essayé de les raccourcir elle-même ? Je me décalai pour laisser à Sofia le soin de terminer le ménage, la grattouillai sous le menton en guise de remerciement. Elle s’en alla d’un pas silencieux. Je fis couler un peu de shampoing sur la tête de Jana et commençai à lui frotter les cheveux. Elle se mit à rire.


- Ça fait un peu des guilis !

Elle leva les bras et mit ses mains en visière au-dessus de son front pour empêcher la mousse de lui couler sur le visage.

- Dis Meyer.
- Was ?
- Ça veut dire quoi « sinileuh » ?
- … Tu veux dire « sénile » ?
- Oui.


Pourquoi posait-elle cette question ? Je répondis tout de même.

- C’est quand on vieillit et que la santé ne va pas très bien.

C’était compliqué d’expliquer ça avec des mots simples, d'autant plus qu'en parlant de santé, c'était autant physique que mental. J’espérais avoir été assez clair.

- Où t’as entendu ça ?
- C’est Papa qui a dit que grand-mère devient sin… sénile.


Il fallait être crétin pour dire ça devant une gamine qui adorait sa grand-mère…

- Mais c’est normal, non ? Elle est vieille, grand-mère.

Je pensais qu’elle voudrait plutôt savoir pourquoi sa santé se dégradait. Apparemment, elle comprenait déjà. Je lui rinçai la tête, essorai ses cheveux et lui donnai sa serviette de bain. Je mis le tapis par terre pour qu’elle puisse sortir une fois partiellement séchée. Puis elle enfila son bas de pyjama. J’entrepris de lui frotter encore un peu les cheveux pour ne pas qu’ils gouttent par terre. Elle termina de s'habiller.

- Allez va jouer, dis-je en ramassant ses vêtements de la journée pour les mettre dans la corbeille à linge. Mais tu te couches pas tard, d’accord ?
- Oui !


Elle fila dans sa chambre. Je me rendis au salon où Sofia se trouvait, assise sur le canapé devant la télévision. Je m’installai près d’elle et l’attirai aussitôt contre moi.
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Willkommen, Fräulein EmptyJeu 18 Oct - 21:31
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"Je dois m'adapter... Je sais le faire."
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Il me serra doucement contre lui, l'air de chercher une solution aux problèmes provoqués par l'arrivée de Jana. J'espérais vraiment que ça allait être les dernier, mais j'en doutais. Le père pouvait toujours venir nous emmerder car la gamine restait sa fille, après tout. Bon, de toute façon, elle allait encore nous causer des ennuis, tôt ou tard. Ca restait une charge, une grosse responsabilité que je n'étais pas prête à assumer et Meyer... Il s'improvisait un rôle de père alors qu'il n'aurait jamais dû le faire... Et n'aurais probablement jamais pu. Tout ça, c'était juste une fatalité, je devais l'accepter. M'adapter à la situation. Les familles préparaient la venue d'un enfant. Là, ça nous était tombé dessus un peu de manière inattendue.

"T’as frotté partout ?" S'enquit Meyer en regardant en direction de la salle de bain.

"Oui ! Euh non !" Répondit-elle.

J'entendis Meyer ricaner doucement avant de répondre.


"Et mouille-toi les cheveux, j’arrive !"

Il me fit à nouveau face et me regarda comme s'il avait trouvé une idée, concernant notre souci évoqué juste avant. Je passai mes mains dans le bas de son dos pour le serrer davantage contre moi.

"J’appellerai Hisano demain. Peut-être que Jana pourra rester avec elle pendant qu’on sera à l’arène."

C'était pas une très bonne idée. Je rentrais souvent blessée et j'avais besoin de soin. En plus, c'était toujours très tard la nuit. J'ignorais comment ça fonctionnait, les maisons de repos pour les vieux, mais je doutais que ça restait ouvert si tard. Et puis de toute façon, nous n'avions pas à nous justifier. Nous étions un jeune couple et si nous voulions passer du temps ensemble sans un boulet à traîner, on avait le droit, non ? On faisait déjà un énorme sacrifice dans notre vie pour cette gamine, un énorme.

"Ou alors… on l’envoie chez son père mais ça m’plaît pas trop…"

Elle pouvait tout aussi y rester. Mais bon, Meyer semblait déjà attaché à cette gamine. Il fallait trouver autre chose. Il y avait encore Yoshikazu, il pouvait la garder au restaurant, elle ne risquait pas de s'ennuyer la bas, la fille de Yoshi passait parfois.

"Meyer !" Appela-t-elle à nouveau.

Non mais pour qui se prenait-elle, celle-la, à nous interrompre comme ça ? Meyer m'embrassa le front et me laissa seule dans la cuisine pour aller la rejoindre. Je fermai un instant les yeux avant de souffler, prenant appui sur le bord de l'évier. J'entendis ensuite mon compagnon m'appeler et me demanda de récupérer la serpillière. Super... Silencieuse, je les rejoignit pour éponger le sol qui était tout mouillé. Elle avait oublié de tirer le rideau de doucher, cette idiote. Résultat, c'était à moi de passer la serpillière. Moi, Sofia, qui devait nettoyer le bordel d'une gamine de sept ans. La même Sofia qui tuait les gens, qui combattait... Il y avait un coté ridicule, à cette situation... Si mes adversaires me voyaient comme ça, ils se foutraient bien tous de ma gueule. Une fois le carrelage épongé, Meyer me gratifia d'une grattouille sous le menton. Toujours aussi silencieuse, je récupérai mon sceau et le balai puis je sortis de la salle de bain pour aller m'installer sur le canapé, à nouveau. Je ne les entendis plus, comme la porte était fermé, c'était des bruits inaudibles. Je regardai l'horloge, distraitement, pour essayer de me repérer. La petite aiguille était au milieu à gauche et la grande tout en haut. Ca voulait dire qu'on avait encore un peu le temps, comme demain c'était dimanche on pouvait veiller tard ce soir... Enfin, si mon homme n'était pas trop fatigué. L'eau cessa de couler, dans la salle de bain. Je pouvais les entendre, à nouveau.


"Allez va jouer. Mais tu te couches pas tard, d’accord ?"

Oh non... Je voulais être tranquille, maintenant. Elle avait accaparé assez d'attention pour aujourd'hui. Je voulais un moment au calme avec mon chéri.

"Oui !" lança-t-elle.

Nerveuse, je ne remarquai même pas que mes poings étaient serrés, priant pour qu'elle ne vienne pas ici. J'entendis ses petits pieds taper rapidement sur le sol. Elle courut dans sa chambre. Je me relâchai, soulagée. Meyer me rejoignit enfin et s'installa à coté de moi. Il m'attira vers lui. Je le laissai faire, ravie de pouvoir me coller à lui, sentir à nouveau son odeur et sa chaleur. Je lui donnai la télécommande pour le laisse choisir ce qu'il voulait regarder. Soucieuse, je passai ma main sur son ventre pour le caresser doucement avec mon pouce.


"Dis... Comme c'est difficile pour moi, de parler de toi ou de Leiche... Et comme je lui avais promis de l'appeler Meyer... Du coup ça fait un peu bizarre."

Je relevai la tête pour le regarder, d'en bas, lui faisant un petit sourire

"Est-ce que je peux t'appeler Constantine ? Comme ça, Meyer, ça sera lui. Et... Constantine, c'est ce qu'il y écrit sur mon bracelet. Je trouve que c'est vraiment un joli prénom, moi. Ca sonne comme une musique et ça sera plus simple pour comprendre à qui je veux parler."

Avec ma main libre, je vins récupérer la sienne pour y déposer un baiser amoureux, dessus. Je calai ensuite ma tête contre son torse, serrant sa main contre ma poitrine, nos doigts entrelacés. Il ne devait plus avoir honte de son prénom car il était vraiment beau. C'était peut être un nouveau tout petit pas en avant pour lui, pour l'aider à avancer un peu, du moins je l'espérai.
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Willkommen, Fräulein EmptyJeu 25 Oct - 21:13
Constantine Meyer
Elle se blottit, me donna la télécommande pour me laisser le choix du programme. Je n’avais pas spécialement envie de regarder la télévision mais je zappai quand même, au cas où nous tomberions sur quelque chose d’intéressant.

- Dis…

Je baissai les yeux sur ses cheveux clairs.

- Comme c'est difficile pour moi de parler de toi ou de Leiche... Et comme je lui avais promis de l'appeler Meyer... Du coup ça fait un peu bizarre.

Alors elle n’avait pas oublié.

« Ouf... » fit Meyer rassuré.

Sofia leva la tête et m’accorda un petit sourire.


- Est-ce que je peux t'appeler Constantine ?

… Hein ?

- Comme ça, Meyer, ça sera lui, expliqua-t-elle. Et... Constantine, c'est ce qu'il y a écrit sur mon bracelet. Je trouve que c'est vraiment un joli prénom, moi. Ça sonne comme une musique et ça sera plus simple pour comprendre à qui je veux parler.

Elle prit ma main et y déposa un léger baiser. Puis elle reposa sa tête contre mon torse, ses doigts entrelacés avec les miens contre sa poitrine. Je la laissai faire, perplexe. J’hésitais. Je n’avais jamais aimé mon prénom, quoi qu’en dise mon entourage. Je humai un moment le parfum de Sofia, finis par lâcher un petit soupir.

- J’sais pas… Ce… c’est gentil de ta part mais… C’est mon père qui me l’a donné, j’ai vraiment du mal.

Je ressentis sa déception, ne pus m’empêcher de m’en vouloir. J’avais l’esprit torturé entre l’envie de faire plaisir à Sofia en m’efforçant d’oublier mon père, et la décision égoïste de ne pas changer d’avis. Après… est-ce qu’être appelé par son nom de famille était mieux ? J’en doutais. Mais ça, je ne pouvais pas le changer. Dans la chambre à côté, Jana s’amusait à inventer des histoires avec ses peluches. Je l’entendis vaguement parler de « faire les courses pour le petit frère de Yuki » avant de m’en désintéresser. Mon regard se perdit entre la télévision et la table basse. Je serrai Sofia un peu plus contre moi.

- Seulement quand on est que tous les deux, finis-je par dire après un long silence.

C’était le maximum que je pouvais lui accorder. Nous restâmes dans les bras l’un de l’autre une bonne partie de la soirée, jusqu’à ce que vienne l’heure de coucher Jana. Je me levai paresseusement du canapé, me dirigeai vers sa chambre. Elle lisait sagement un livre, assise sur son lit. Quand elle me vit, un immense sourire éclaira son visage fatigué.


- Je sais mieux lire le japonais, annonça-t-elle contente. C’est grâce à toi dans l’avion l’autre jour. Et grand-mère m’aide beaucoup aussi.
- C’est cool,
fut la seule réponse que je trouvai.

Elle referma son livre et le posa sur sa table de chevet. Il faudrait que je m’assure de ses progrès en japonais pour qu’elle arrive à suivre à l’école.


- Est-ce qu’on pourra aller voir grand-mère demain ? demanda la petite fille.

Je hochai la tête.


- Oui, ça va lui faire plaisir.

Elle attrapa une de ses peluches, un gros lapin gris avec des oreilles tombantes, et se coucha en le serrant dans ses bras.

- Mais d’abord, il faudra que tu fasses tes devoirs pour lundi, prévins-je en remontant machinalement la couverture sur elle.

Elle n’eut pas l’air enchanté mais fit quand même oui de la tête.


- Meyer ? appela-t-elle doucement alors que je m’apprêtais à sortir.

Je me retournai, elle se cacha la moitié du visage avec la couverture.


- J… je peux avoir le bisou de bonne nuit ?

J’entendis Meyer s’esclaffer comme un idiot au fond de ma tête. Un peu hésitant, je revins sur mes pas et m’assis au bord du lit. Je me penchai, l’embrassai légèrement sur le front.

- Gute Nacht, souffla-t-elle heureuse.
- Gute Nacht.

Je quittai la chambre en éteignant la lumière derrière moi, et refermai la porte. L'écran de la télévision était noir. J'entendis Sofia remuer dans la salle de bain. J’allai lui proposai de faire la douche ensemble. Elle accepta, se déshabilla en un éclair et se précipita dans la baignoire. Je fermai la porte, me déshabillai à mon tour, rejoignis ma compagne. Je profitai de ce moment rien que tous les deux pour balader mes mains sur son corps… et aller plus loin petit à petit. La discrétion étant de mise, évidemment. J’aimais bien les câlins sous la douche. Ce n’était pas très confortable mais pas moins excitant. Embrasser Sofia sous le jet d’eau donnait l’impression d’être sous la pluie. Mais sous une pluie d’eau chaude qui faisait du bien.
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Sofia Ashley
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Willkommen, Fräulein EmptyVen 26 Oct - 10:50
Sofia Ashley
ft. Sofia, Meyer
"..."
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Il zappait les chaînes sans grandes convictions, il n'avait pas très envie de regarder la télévision. Je m'en fichais moi, je voulais juste rester dans ses bras, comme ça. C'était là où je me sentais le plus en sécurité. J'attendais toujours sa réponse, serrant sa main toujours plus fort, contre moi. C'était peut être un peu trop soudain ? Je savais qu'il n'aimait pas son prénom, mais à ce point... Il avait de la chance de vivre ici, à Togi. Comme la culture japonaise y était très présente, on appelait les gens par leur nom de famille. Il avait choisi Togi pour ça peut être... ? Venant de lui ça m'étonnerait même pas. Si vraiment il n'aimait pas son prénom, il avait qu'à changer, c'était possible. Mais le connaissant, ce gros flemmard, il était juste trop feignant de faire les papiers. Je l'entendis finalement soupirer.

"J’sais pas… Ce… c’est gentil de ta part mais… C’est mon père qui me l’a donné, j’ai vraiment du mal"

Sauf que "Meyer" c'était carrément son nom de famille, à Nikolaus... C'était con ce qu'il disait. Je restai cependant silencieuse, un peu triste de pas pouvoir appeler mon homme par son propre prénom. C'était comme s'il y avait encore une petite distance, entre nous, un tout petit mur. Je voulais le briser, à mes yeux c'était l'une des dernières choses qui empêchait Meyer d'avancer. Mais bon, s'il ne voulait pas, je pouvais pas le forcer. Un long silence s'installa, un silence rapidement rompue par une petite voix d'enfant. C'était Jana qui jouait dans la chambre. Je comprenais rien à ce qu'elle racontait, ça n'avait aucun sens.

" Seulement quand on est que tous les deux" Finit-il par dire.

Rassurée, je souris doucement. J'étais vraiment contente, ça me suffisait largement, de pouvoir l'appeler comme ça quand on était que nous deux. Nous restâmes toute la soirée ainsi. Confortablement installée contre lui, au chaud, je somnolai, trop à l'aise pour pouvoir rester éveillée. Comme un vieux pépé, Constantine se leva du canapé pour aller dans la chambre de Jana. Je me couchai lentement à l'endroit où il était assis, c'était encore tout chaud. Je me mis en boule un instant, les yeux mis-clos. Après une minute ou deux, je me levai pour me diriger vers la salle de bain pour prendre une douche. Comme d'habitude, je laissai la porte entre-ouverte. Je me brossai les crocs, puis Constantine me rejoignit. Même si javais la brosse dans la bouche, je lui fis un joli sourire. Il me proposa de prendre une douche ensemble. J'hochai la tête et terminai de me brosser les crocs. Je retirai rapidement mes vêtements pour filer dans la baignoire. J'allumai l'eau, mon homme arriva à son tour.

Aussitôt, il explora mon corps avec ses deux mains. Un frisson me parcourut... Que faisait-il ? Je pensais qu'il avait dit pas avant lundi... S'il continuait comme ça... Puis, petit à petit, il décida d'aller plus loin. Je ne pouvais plus résister, maintenant. Nous nous embrassâmes sous la douche, puis je me tournai pour m'offrir entièrement à lui.  Finalement, la douche fut plus longue que prévue, mais j'étais drôlement contente ! Vêtue d'un simple T-shirt long, je sortis de la salle de bain pour gagner notre chambre. Je me couchai sous la couette, Constantine fit de même. Je grimpai sur lui, à califourchon, pour le regarder longuement et amoureusement. Nous étions éclairé par la lampe de chevet, j'adorais beaucoup cette ambiance, calme et chaleureuse. Je me penchai en avant pour aller l'embrasser.


"Bonne nuit Schatzi. Je t'aime" Chuchotai-je à son oreille.

J'éteignis la lampe et je me couchai contre lui. Je trouvai rapidement le sommeil. La nuit fut courte. Réveillée en sursaut par un bruit dans la cuisine. Doucement, je me levai en prenant soin de ne pas réveiller Meyer. Je récupérai mon Katana que je laissais toujours à coté de moi puis je me dirigeai vers la cuisine. Là, je vis une petite tête blonde en train de fouiller dans les placards, debout sur une chaise. Je posai mon Katana contre le mur puis je m'avançai doucement. Remarquant ma présence, elle se tourna vivement vers moi, l'air surprise, comme si je venais de la surprendre en train de faire une bêtise.


"Qu'ess tu fous.... ? 'Tain, il est tôt... !" Dis-je, agacée.

"Quoi.. ?" Fit-elle.

"Il est encore tôt. Tu as faim ?" Demandais-je en articulant mieux.

Elle hocha vivement la tête. Je lui demandai de s'installer à table, sans faire de bruit car Constantine dormait encore et il avait besoin de sommeil. Je préparai de quoi manger pour Jana et moi. Nous prîmes le petit déjeuné ensemble. Elle me chuchotait un tas de trucs incompréhensibles... Elle parlait de peluche, de faire un tour, des courses... J'hochai simplement la tête sans vraiment l'écouter. Lorsqu'elle termina de manger, elle se leva pour aller dans la salle de bain et y faire sa toilette du matin. Je fis de même après avoir rangé la cuisine. Je retirai mon T-shirt pour mettre ma robe. Jana s'habilla aussi, puis elle me regarda. Je la regardai aussi. D'ordinaire, le matin, je faisais ma promenade avec Constantine, ou alors je m'entraînai dans le salon.


"On va promener, un peu ?" Proposai-je.

Elle me l'avais demandé, non ? Je savais plus trop. En tout cas, elle sembla d'accord et alla enfiler ses chaussures. Je pris mon Katana avec moi et me couvrit de ma cape noire. Jana avait sa veste, elle. Je récupérai les clefs aussi, pour pouvoir rentrer sans réveiller mon compagnon. Nous sortîmes, elle et moi, le temps d'une petite promenade dans le jardin derrière l'immeuble. Je tenais Jana par la main pour éviter un accident, jusqu'à arriver dans le jardin. Il faisait frais le matin, c'était agréable aussi, de pouvoir respirer du frais.

Humain - Neutre
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Constantine Meyer
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Willkommen, Fräulein EmptyJeu 1 Nov - 12:17
Constantine Meyer
J’aurais pu attendre lundi comme je l’avais laissé entendre à Sofia tout à l’heure. Mais c’était difficile de tenir en la voyant comme ça, nue devant moi, répondant à mes caresses et à mes baisers. Quand nous sortîmes de la baignoire, il n’y avait presque plus d’eau chaude. Au moins, nous en avions bien profité. Une fois lavés et habillés, nous allâmes nous coucher. Je m’installai sur le dos. Aussitôt, la demoiselle se mit à califourchon sur moi, emmitouflée sous la couette. Nous échangeâmes un long regard, comme si chacun voulait enregistrer le moindre détail physique de l’autre. Puis elle se pencha pour m’embrasser.

- Bonne nuit Schatzi. Je t'aime, souffla-t-elle à mon oreille.

Elle éteignit la lumière et se blottit contre moi. Je m’endormis assez vite, épuisé par les événements de la journée. Désormais, nous serions trois à la maison. Pour combien de temps, je ne savais pas, mais j’espérais que cette nouvelle vie convienne à tout le monde.
Ce fut une nuit sans rêves, sans cauchemars, sans rien en fait. C’était rare. Aussi, quand j’ouvris les yeux le lendemain matin, il était tôt mais je me sentais reposé. Je pris mon temps pour me lever. A mon avis, Sofia était déjà debout depuis longtemps et Jana devait encore dormir. Lentement, je sortis du lit et m’habillai. L’appartement avait l’air calme… Trop calme même. Ma compagne ne se trouvait pas dans le salon, ni dans la salle de bain. La porte de la chambre de Jana était ouverte et, bien sûr, personne à l’intérieur. Dans l’entrée, les clés avaient disparu, ainsi que le manteau et les chaussures des filles. Où Sofia l’avait-elle emmenée ? Inquiet, j’attrapai le double des clés dans le tiroir du meuble de l’entrée, m’habillai chaudement et sortis. Je croisai le vieux du dessous qui allait jeter ses poubelles. Je m’enfuis avant même qu’il puisse ouvrir la bouche. Je n’avais vraiment pas envie de me prendre des reproches de si bon matin, surtout maintenant alors que je commençais à paniquer. En bas de l’immeuble, personne. C’est en entendant la voix de Jana que le soulagement me gagna. Sofia et elle se trouvaient dans le jardin de derrière. La petit fille s’amusait à ramasser les escargots dans l’herbe humide.


- Je vais le mettre là, dit-elle à Sofia en déposant la petite bête sur la branche d’un buisson. Comme ça, personne va l’écraser.

C’était un peu difficile d’éviter les pertes sachant qu’il y avait des petits escargots partout dans l’herbe. Mais Jana ne semblait intéressée que par les gros. Quand elle me vit, elle oublia complètement sa quête et se jeta dans mes jambes. Je lui ébouriffai un instant les cheveux, demandai comment elle allait. Apparemment, elle était en pleine forme.

- Regarde, Meyer ! Je sauve les escragots !
- Escargots,
corrigeai-je en m’approchant de Sofia.
- Escargots, répéta-t-elle.

Elle repartit vaquer à son sauvetage. Je pris discrètement la main de ma compagne et déposai un baiser sur le haut de son crâne.


- Süße, dis-je doucement. Préviens-moi quand vous sortez, que je sache où vous êtes. Même s’il faut me réveiller, d’accord ?

Confuse, elle s’excusa plusieurs fois. Je la rassurai avec une grattouille dans les cheveux. Nous passâmes quelques minutes dehors à profiter de l’air frais et à aider Jana à sauver les escargots. Puis nous rentrâmes à la maison. La matinée fut essentiellement constituée de dessins animés pour les filles et épluchage de papiers pour ma part.

« P’tain… ça fait mal au cul les impôts. »

Je soupirai, me rappelai soudain que nous devions trouver un moyen de faire garder Jana pendant que nous serions à l’arène. Le repas de midi se déroula dans le calme. L’après-midi, nous nous mîmes aux devoirs. Pas vraiment motivée, Jana étala ses affaires d’école sur la table tandis que Sofia faisait la vaisselle. Mais elle fit des efforts, certainement contente que je l’assiste au lieu de devoir se débrouiller seule. Il y avait un exercice de mathématiques à faire. Ensuite, elle devait lire un texte à voix haute. Elle avait du mal avec le japonais, surtout l’écrit. Ce n’était pas évident, je butais moi-même sur quelques caractères. Assise à côté de moi, Sofia restait attentive, essayant elle aussi de comprendre. Tout fut bouclé en une heure.

« Ça aurait pu être pire… »

Nous nous préparâmes à rendre visite à Hisano. La maison de repos se trouvait de l’autre côté de la ville. Nous prîmes donc la voiture. La vieille dame nous accueillit chaleureusement, s’excusa encore pour l’intrusion soudaine de Jana dans nos vies. Et encore une fois, je lui fis comprendre que c’était aussi ma décision et qu’elle n’avait pas à s’en faire.

« Ouais enfin… c’est que le deuxième jour, fit remarquer Meyer. On verra quand elle va retourner à l’école et... »

Je ne l’écoutais plus. Assise sur le lit près de sa grand-mère, Jana lui racontait sa journée d’hier et celle d’aujourd’hui qui n’était pas encore terminée.
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Sofia Ashley
Age : 33
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Willkommen, Fräulein EmptyJeu 1 Nov - 20:31
Sofia Ashley
ft. Sofia, Meyer
"J'aime pas cet endroit..."
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Le froid était déjà mordant. L'hiver allait être rude. Par réflexe, je me baissai vers Jana pour réajuster son bonnet sur sa tête et fermer correctement sa veste pour être certaine qu'elle n'allait pas tomber malade. Son petit nez était déjà tout froid. Je lui pris ensuite la main pour l'emmener dans le petit jardin, derrière. Comme je le pensais, c'était très calme, agréablement calme même. Il n'y avait personne, juste Jana et moi. Seules. Je baissai mes yeux sur le petit être qui marchait à coté de moi, ses tout petits pas rapides tapaient dans l'herbe. Qui aurait cru ça, un jour ? Un monstre comme moi, une Chienne, tueuse qui acceptait la présence d'une petite enfant dans sa vie. J'avais horreur des enfants. Pourtant, avec Jana... Je sentais quelque chose d'infime, de presque imperceptible au plus profond de moi, ce quelque chose faisait que je pouvais l'accepter elle.

"Attention Soso !!" Fit Jana qui me stoppa net dans ma marche.

Surprise, je regardai le sol. Elle s'était précipitée devant moi pour sauver un escargot. J'allais marcher dessus sans le voir. Elle récupéra l'animal entre son pouce et son indexe pour aller le déposer dans un buisson. Je la laissai faire, silencieuse. Jana venait visiblement de se trouver une occupation, elle cherchait sur le sol des escargots pour les déplacer ailleurs. Bon, si ça l'amusait... Je laissai faire avant d'aller m'appuyer contre un arbre et la surveiller. Je ne savais pas pourquoi, mais je me mis à penser à Roy, me demandant ce que lui pouvait bien se dire, maintenant, en me voyant comme ça. Est-ce qu'il serait heureux pour moi ou alors en colère ? Je m'étais beaucoup écarté du chemin sur lequel j'étais censé marcher. En me voyant aussi humaine... Que pourrait-il penser de moi ? En fait, il aurait gardé son éternel sourire, le sourire qu'il ne réservait que pour moi. Et il serait heureux pour moi. Il m'aurait laissé choisir ma propre voie, un jour ou l'autre. Je croisai les bras sous ma poitrine sans quitter Jana des yeux. Même si je n'en avais pas l'air... J'avais réfléchis, beaucoup, beaucoup... Beaucoup, depuis hier. Depuis sa soudaine venue. Même si Meyer et moi étions des gens dangereux, cette petite méritait d'avoir une enfance. On m'avait privé de la mienne. Je n'étais jamais une enfant, en réalité. Je ne savais pas ce que c'était, d'être une enfant. Alors à travers elle, je voulais le voir. Je voulais la protéger de ce dont on m'avait privé. Avec le temps, peut être que je la verrais comme quelqu'un de ma famille.


"Je vais le mettre là. Comme ça, personne va l’écraser." M'annonça-t-elle.

Elle déposa l'escargot dans le buisson juste à coté de moi. Puis elle se désintéressa subitement de son sauvetage d'escargots. Elle avait remarqué Constantine avant moi et se jeta aussitôt contre ses jambes.


"Regarde, Meyer ! Je sauve les escragots !"
"Escargot" Corrigea-t-il en s'approchant de moi
"Escargot" Répéta-t-elle.

Je me décollai de l'arbre en le voyant arriver, impassible. Il prit ma main avant de venir déposer un baiser en haut de ma tête. Je le laissai faire, non sans une envie folle de me glisser dans ses bras pour le serrer contre moi.


"Süße. Préviens-moi quand vous sortez, que je sache où vous êtes. Même s’il faut me réveiller, d’accord ?"

Sur le coup, je n'y avais pas pensé. Confuse, je m'excusai auprès de mon compagnon, apeurée à l'idée d'avoir fait une bêtise. Il devait être très inquiet en se levant sans savoir où nous étions. J'hochai la tête plusieurs fois pour lui montrer que j'avais bien compris. Pour me rassurer, il me grattouilla la tête puis nous restâmes un petit moment dehors avant de rentrer à nouveau. Pendant que Constantine s'occupait de ses papiers, Jana et moi regardâmes des dessins animés à la télé. L'heure de manger arriva vite, mon homme avait déjà tout préparé. Le repas se fit en silence, puis je m'absentai un instant dans la cuisine pour faire la vaisselle. Jana se mit à ses devoirs, pour l'école, aidée par Constantine. Je les rejoignis une fois la vaisselle propre. J'essayais de comprendre, moi aussi, ce qu'elle devait faire. C'était pas très facile... Ca ressemblait à des calculs, puis de la lecture. Une heure après, les devoirs étaient visiblement terminés. J'avais complètement oublié que nous devions rendre visite à la vieille, aujourd'hui... Ou alors Constantine ne me l'avait pas dit, je ne savais plus. En tout cas, il fallait y aller en voiture.  

Une fois sur place, je restai à l'entrée, n'osant pas pénétrer dans le bâtiment. je ne savais pas si les hybrides avaient le droit d'entrer à l'intérieur. Heureusement, un infirmier nous laissa passer en nous disant que les hybrides pouvaient y aller aussi du moment qu'ils ne causaient pas de souci. Dans la chambre de la vieille, Jana s'installa aussitôt sur le lit. Elle semblait vraiment gentille cette dame, elle s'excusa encore de nous causer du souci. Silencieuse et discrète, je restai dans un coin dans le pièce en regardant la porte à plusieurs reprises. Et si un médecin fou entrait encore pour essayer de me mettre dehors parce que j'étais une chienne ?


"Quelque chose te fait peur, ma petite ?" Demanda la vieille.

Timide, je m'enfonçai davantage dans le coin de la pièce. Je n'aimais pas du tout ces endroits. Ca me faisait peur d'être ici, de voir des médecins, avec leurs outils. Les pinces, les lames qui coupaient.


"S..Si... Ca va madame.." Lançai-je du bout des lèvres.

La mémé fut à nouveau interpellée par sa petite fille qui voulait absolument lui raconter comment elle s'y prenait pour sauver les escargots. Quelque chose ne me plaisait pas ici. C'était bizarre, comme sensation. Mais je voulais partir. Ca sentait la mort, mais pas celle que je connaissais d'habitude. C'était différent. Quelqu'un frappa ensuite à la porte pour entrer. Vu la tenue, c'était une infirmière. Elle avait une boite en plastique dans la main. Elle disait que c'était l'heure de prendre les médicaments. Curieuse, je regardais. C'était comme l'hôpital ici, mais c'était pas un hôpital.


"T'es malade, Madame la vieille ? lançai-je timide depuis mon coin. Pourquoi t'es là et pas dans l'autre hôpital ?"

Il y eut un petit silence. Jana regardait sa grand-mère, sans rien dire. Quant à moi, j'alternai les regards entre elle et Constantine. Bah quoi... J'avais dit une bêtise ?
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Constantine Meyer
Age : 31
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Willkommen, Fräulein EmptyVen 2 Nov - 22:49
Constantine Meyer
- Quelque chose te fait peur, ma petite ? demanda soudain Hisano à l’attention de Sofia.

Je me retournai. Ma compagne était restée dans un coin de la pièce, le regard rivé vers la porte comme si elle avait peur qu’un ennemi débarque pour nous assassiner tous. J’avais oublié qu’elle ne se sentait pas à l’aise dans un lieu clos inconnu.


- S… si… ça va, Madame, répondit-elle timidement en se ratatinant encore plus contre le mur.

Je m’approchai d’elle tandis que Jana captait à nouveau l’attention de sa grand-mère. On frappa alors à la porte et une infirmière entra avec une petite boîte dans les mains. Elle annonça à la vieille dame que c’était l’heure de prendre ses médicaments, ce qui sembla intriguer Sofia. La jeune femme regarda attentivement Hisano avaler ses pilules et ne la quitta des yeux que lorsque l’infirmière passa à côté d’elle pour sortir de la chambre.


- T'es malade, Madame la vieille ? demanda-t-elle sans pour autant bouger de son coin. Pourquoi t'es là et pas dans l'autre hôpital ?

Madame la vieille… Difficile de ne pas rire mais j’y parvins en me mordant la langue. Ce n’était pas très poli de sa part. Pourtant, Hisano accueillit sa question d’un sourire aimable.

- Ici, ce n’est pas un hôpital mais une maison de repos, expliqua-t-elle patiemment. Les soins sont plus adaptés aux patients et permettent de maintenir leur autonomie ou de leur redonner après un traitement de longue durée.

Sofia hocha la tête. Je ne savais pas si elle avait tout compris mais elle n’ajouta rien.

- Enfin… je ne pense pas redevenir autonome un jour, avoua tristement Hisano. A mon âge…
- C’est toi la plus forte des mamies !
s’exclama Jana en se blottissant dans ses bras.

J’eus un sourire en coin en même temps qu’un pincement au cœur. Je devais avouer que si Hisano venait à mourir prochainement, je ne serais pas du tout ravi de l’enterrer, et surtout de voir Jana pleurer ce jour-là. Et ça ferait une personne en moins pour soutenir ma fiabilité face à celle du père de la petite, s’il lui prenait l’envie de m’emmerder un jour.
Nous restâmes une bonne heure en compagnie de la vieille dame. Je voulais lui parler de l’arène et de nos obligations vis-à-vis des combats de Sofia. Mais je me rendis compte que demain, c’était lundi. Jana allait à l’école. Le mieux était de nous rendre à l’arène le samedi soir afin de nous reposer le dimanche. Ça n’allait pas plaire à Kenichi mais tant pis. Nous n’avions pas le choix. Avec un peu de chance, il ne serait pas mis au courant, même si j’en doutais. De retour à la maison, Sofia et Jana se jetèrent sur le canapé pour jouer à Tetris. La fin d’après-midi se déroula plutôt bien. Les filles s’amusaient ensemble, j’étais content de voir que ma compagne était un peu plus détendue avec la gamine. Pour manger, nous terminâmes les restes de midi. Comme hier, Jana prit sa douche en premier et profita du reste de la soirée pour jouer dans sa chambre pendant que Sofia et moi regardions un film à la télévision. L’heure de la coucher arriva bientôt. Elle réclama le « bisou de bonne nuit », l’air triste.


- Qu’est-ce qu’il y a ? m’enquis-je intrigué.

Elle hésita.


- T’aimes pas l’école ? supposai-je.

Elle haussa les épaules.


- Si… c’est bien l’école, répondit-elle d’une petite voix. Mais je comprends pas trop le japonais et du coup, les autres se moquent de moi…

Ah… Je lui aurais bien dit de casser la gueule au premier qui l’embêtait mais ce n’était pas la solution.

- Tu vas t’améliorer, tentai-je de la rassurer. T’as encore le temps d’apprendre, t’inquiète pas.

Elle soupira.

- C’est toujours difficile au début mais je sais qu’t’es intelligente alors j’me fais pas de souci pour toi. Et puis… si on se moque de toi, tu peux te vanter de parler allemand. Ça aussi c’est compliqué à apprendre quand on connaît pas du tout.

Elle eut un demi sourire.

- D’accord, souffla-t-elle.

Je remontai la couverture sur elle, lui souhaitai bonne nuit et quittai la chambre. Sofia et moi allâmes à la douche et nous couchâmes ensuite. Demain, je travaillais seulement l’après-midi, ce qui me laissait le temps de me présenter à l’école et me faire connaître en tant que tuteur de Jana. Je stressais un peu. Le milieu scolaire ne m’avait plus vu depuis des années. Et l’idée de pénétrer dans un endroit rempli d’enfants m’enchantait guère.
Par conséquent, j’eus un peu de mal à trouver le sommeil. Quand je me réveillai dans la nuit, j’eus l’impression de ne pas avoir dormi du tout. Je mis également du temps à me rendre compte que Jana m’appelait, complètement paniquée. Je m’assis et me frottai le visage. Sofia avait planqué sa tête sous son coussin, certainement agacée par les cris de la petite fille. Dans les vapes, je me levai et allai rejoindre Jana. J’allumai la lumière, la vis recroquevillée dans un coin son lit, tremblante en et larmes. J’allai m’asseoir près d’elle.


- Qu’est-ce qui t…

Elle m’interrompit en se jetant dans mes bras. Accrochée à ma nuque, elle sanglotait dans mon tee-shirt, incapable de trouver la force de me raconter ses malheurs. A mon avis, elle avait fait un cauchemar. Je la laissai patiemment exprimer son chagrin, jusqu’à ce qu’elle puisse me donner des explications. Effectivement, c’était bien un cauchemar. Des histoires à base de monstres qui la poursuivaient dans les couloirs de l’école avec la ferme intention de la manger. Je ne pensais pas qu’elle redoutait autant l’école… Je tentai tant bien que mal de la consoler, lui promis de l’accompagner jusqu’à sa classe demain. Un peu plus apaisée, elle se moucha et se recoucha dans son lit. Je regagnai le mien en frissonnant, agressé par la température du salon plus basse que celle de la chambre. Une fois recouché, j’embrassai Sofia qui avait sorti sa tête de sous l’oreiller, et la serrai contre moi avant de fermer les yeux.

[FIN]
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