Crime et châtiment [pv Sansa]

Espérance de vie : 3 minutes.

Sansa se prélassait dans le canapé, étendue de tout son long dans le cuir tiède et sous la merveilleuse couverture que lui fournissaient ses queues. Elle se sentait bien, le maître était dans son bureau, Jim était parti, ce qui signifiait qu’elle était la reine de la maison ! Le plus beau dans tout ça ? Plus de soi-disant gardes du corps assassins ! Elle s’étirait tout en souriant d’aise, ses yeux dorés étaient fixés sur une émission d’objets de luxes. Elle n’aurait pas pu passer une soirée plus heureuse… enfin si, si le maître avait été avec elle à lui faire un massage, ça aurait été encore plus fabuleux, mais il y avait peu de chance que ça se produise.

_ Sansa !

L’oreille de la neko se dressa, la voix à peine atténuée venait de l’étage. Le ton était dur et l’ordre d’appel sonnait comme un coup de tonnerre dans la maison -ce qui ne changeait pas de l’habitude en fait-. Sansa éteignit la télé et s’étira à nouveau avant de se lever paresseusement et se diriger vers les escaliers à son aise. Elle devait venir à chaque fois qu’il l’appelait, mais il n’était pas précisé en combien de temps. Néanmoins, la curiosité de l’hybride fit surface, qu’est-ce qui pouvait pousser le maître à l’appeler si tard au soir ? * Il veut que je lui ramène quelque chose ? Nan… il l’aurait déjà dit, il va se coucher plus tôt, alors il veut un bisou avant de dormir ! Ca doit surement être ça, oui !*

Arrivée en haut elle remarqua que la lumière venait du bureau et non de la chambre, elle grimaça, tant pis pour le bisou. Elle était persuadée de ne rien avoir fait de mal, en même temps elle était l’innocence pure, mais par prudence, il valait mieux rester sur ses gardes. Elle finit par faire passer sa bouille par la porte, interrogeant le seigneur des lieux du regard. Il lui fit signe d’approcher et c’est ce qu’elle fit après une seconde d’hésitation.

*Ca sent pas bon…*, Monsieur Taylor –qui était aussi accueillant qu’une cellule en Sibérie- attendit qu’elle s’avance assez près. Sansa de son côté, de moins en moins sûre d’elle tenta de paraitre la plus sympathique possible. Elle hésita même à venir lui caresser le bras, mais s’en abstint au dernier moment.

_ Sais-tu... Ce que ça signifie ?

Sansa lu rapidement la lettre, visiblement il ne lui demandait pas de traduire…elle se figea. Elle déglutit doucement et fit de son mieux pour ne rien laisser transparaitre de son agitation intérieure  -un chouia paniqué, la neko?-. * Merde merde merde merde, allez reprend toi, le maître attend une réponse il n’est pas patient, faut que tu trouves quelque chose !*. L’hybride réfléchissait à de possibles réponses. Tout nier en bloc ? Peu de chance que ça réussisse, la lettre venait du commissaire de police en personne, sa parole ne ferait pas le poids. Plaider une erreur sur la personne ? Elle avait été identifiée avec sa puce. Non, elle devait se rendre à l’évidence, la tromperie ne fonctionnerait pas ici. S’enfuir ne fonctionnerait pas non plus. Elle n’avait nulle part où aller et doutait même qu’elle puisse quitter la pièce sans qu’il l’attrape, elle était piégée.

À la question « qu’est-ce que ça signifie ? » elle se répondait *Que je vais surement avoir mal…*. Néanmoins la Persane n’était pas défaitiste, elle était une vraie combattante -pour sa richesse et sa petite personne- et refusait de s’avouer vaincue tant qu’il y avait possibilité de négocier son sort. Elle prit sa voix la plus mielleuse, mais n’essaya pas de le tromper avec son regard de chaton, il devait savoir qu’elle prenait tout ça au sérieux… et qu’elle réservait cet atout pour plus tard.

_Oui maître… J’ai été victime d’un accident dans un magasin et j’ai dû payer et réparer les dégâts. Vous devez donc être en colère, car je vous ai fait perdre de l’argent et…

Elle hésita avant d'en rajouter, à part l’argent qu’est-ce qui aurait pu le mettre en colère ? Qu’ils avaient osé la faire travailler pour arranger le tout ? Bien sûr,c’était un scandale, mais elle ne pensait pas que le maître s’en souciait réellement. Ah si… il y avait bien peut-être quelque chose.

_…et que j’ai oublié de vous prévenir.

* A qui la faute aussi !  S’il ne lançait pas son regard noir dès qu’il se passait quelque chose je lui aurais dit ! … peut-être*. Bien l’étape numéro une était en route, avouer tout en se mettant dans la position de la victime, après tout c’est vrai, c’était elle qui souffrait le plus ! C’était elle qui était tombée et qui avait dû ranger et sacrifier de la précieuse monnaie qui lui aurait permis de s’acheter des super trucs ! Elle devait à présent prévenir de la suite. Elle se tourna face à son maître et s’agenouilla immédiatement, se pliant en mettant la tête contre le sol dans la position du pardon.

_Je suis désolée maître ! J’ai cru que cette affaire n’aurait pas d’importance pour vous et ne voulait pas vous déranger avec. J’ai arrangé les choses moi-même, vous avez déjà tellement à faire. Je suis vraiment désolée

Pour le coup, elle était contente de son mensonge. Avec un peu de chance l’homme en costume se rendrait compte à quel point son hybride lui était dévouée, utile et qu’elle pouvait en plus arranger elle-même les problèmes. Il la féliciterait alors et elle pourrait même lui demander une séance de brossage pour la félicité d’être une fantastique, non la meilleure hybride!