J'ai Cru Voir Un Gros Minet ! [Pv:Luka][+18: Violence]

Aucune réponse, aucun écho, même aucun mouvement sur le moment. Tu fermais les yeux, tu soulevais tes lunettes pour frotter tes yeux. Tu avais peut-être mal vu, sans doute une illusion d’optique due aux mouvements de la végétation dehors sous l’effet de l’éclairage lunaire. Quand tu vins à ouvrir de nouveau les yeux, tu comprenais que non, tu n’avais pas rêvé, la masse d’ombre se faisait encore plus proche de toi à présent et tu pouvais la dessiner un peu plus, commencer à mettre une image sur la chose qui commençait à créer de la peur, ainsi que de l’adrénaline chez toi. Pourtant, tu respirais lentement, tu ne pouvais pas laisser celle-ci te guider et surtout vu le peu de lumière, fuir serait plus dangereux qu’autre chose, tu pourrais te blesser en tombant ou créer du bordel.

Cela pouvait être une solution créée du bruit pour avoir de l’attention et apporter une certaine assistance. Tu arrêtais de réfléchir, tu n’avais pas réellement le temps fasse à ce qui se dessinait, car cela se faisait de plus en plus proche, dans une position quatre pattes à présent. Quoi que cela ne dura pas longtemps, se relevant sur ses deux pieds, commençant à découvrir la couleur de ses yeux. Une lueur dorée, ce n’était pas un humain, tu en avais la confirmation. Le fait que se soit un hybride était confirmé, mais il y avait un problème, ce n’était pas un hybride du théâtre, aucun n’avait cette couleur. Pourtant un intrus ici ? Peut-être pour chercher un refuge pour la nuit, un hybride en cavale se planquant des humains, tellement de possibilités et encore une fois, tu n’avais pas le temps de pleinement penser à cela.

Tu pouvais commencer à distinguer le reste de son corps, il y avait peu de marques d’hybridation, mais à sa tenue, la longueur de sa chevelure, tu comprenais que ce n’était pas un hybride classique aussi. Tu ne bougeais pas, mais ton corps était tendu, près à réagir à la moindre occasion, si cela représentait un danger finalement. Peut-être qu’il ne comprenait pas le langage des humains finalement ? Cela serait idiot, s’il vient d’un laboratoire, il a forcément appris à parler la langue humaine, c’est la seule qui circule.

Tu pouvais alors percevoir un grognement, c’était véritablement un comportement bestial. Un hybride qui avait régressé ou un croisement raté ? Sans doute quelques choses du genre, pour répondre de cette façon. Cependant, cela n’apportait pas de bonnes nouvelles pour toi, c’était un hybride carnivore, tu étais une proie pour lui, en suivant la logique de la chaîne alimentaire. S’il était agressif, il avait plus d’armes pour se défendre que toi, tu finirais en haché de pioupiou.

Tu eus un moment de révélation, ce que tu voyais correspondait à la description qui était faîtes d’un hybride qui accompagnait de temps en temps Anodé. Tu ne l’avais jamais croisé, mais tu avais entendu les rumeurs et cela collait plutôt pas mal. Un hybride qui ne parle pas et qui semble mauvais et vu la situation cela ne pouvait être que lui. Mais pourquoi était-il en train d’errer dans les couloirs ? Il devrait être proche d’Anodé, non ? Quoi, que connaissant le personnage, il pouvait très bien lui avoir laissé sa tranquillité et le mettre ici pour une bonne raison, il était tordu et malin le bougre.

C’était à ton tour d’en faire autant pour ne pas te laisser avoir, car plus cet hybride approchait, plus tu avais l’impression que tu allais bientôt être un bucket KFC de luxe. Bon, tu devais jouer la sécurité à présent, réussir à couvrir tes arrières, mais cela ne serait pas avec ton physique, vu ton état de gringalet chétif. Tu devais faire tourner tes méninges pour avoir au moins un effet de surprise ou de contrôle. C’est le premier qui attaque qui a raison et personne n’a jamais dit que des paroles ne pouvaient pas être une offensive.

« Je sais que tu es un hybride, tout comme moi. Tu es l’hybride de Anodé, que fais-tu ici ? »

Encore aucune réponse pour toi de sa part, bon, tu confirmais une chose, ce n’était pas une personne bavarde de nature, voir même peut-être muette ? Non, impossible, il n’y aurait pas eu de grognement de sa part. Bon, tu devais réfléchir à autres choses. C’est bon, tu avais ta solution, l’effet de surprise, tu pouvais sans doute le décontenancer quelques secondes ou réussir à calmer ses ardeurs en exposant quelques propos, mais surtout en copiant la voix de Anodé. Si c’était comme avec les autres hybrides du Théâtre, ce dernier devait être reconnaissant envers Anodé, voir même obéissant, autant tenter le tout pour le tout, car tu commençais sérieusement à avoir peur et tu ne voulais qu’il te saute dessus le premier.

Tu faisais travailler un peu ta gorge et précisément tes cordes vocales, pour réussir à copier de nouveau la voix du chef. Il t’avait interdit de le faire, mais bon devant cette créature qui te surplombait facilement, grognais et dont les yeux étaient effrayants, son ordre pouvait aller se faire foutre. Tu prenais la bonne intonation, parlant alors avec la voix d’Anodé.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu devrais retourner auprès de ton maître. Je peux t’y guider si tu veux, je dois le voir justement, j’ai rendez-vous avec lui. »

Tu bluffais totalement, tu ne savais même pas si Anodé était encore là, mais tu espérais qu’avoir mélangé le fait que tu devais voir son maître tout en parlant avec la voix de ce dernier, serait assez décontenançant pour te permettre de prendre tes jambes à ton cou, mais avant ,tu devais t’assurer que cela fonctionne ou même mieux, que cela marche et que tu es juste à guider l’hybride au bureau d’Anodé.

Quelque chose arrivait et ce n’étaient pas les réactions de l’hybride en face de toi, mais plutôt ta propre peur, elle grimpait encore et encore au point de circuler librement dans ton sang. Tu avais la légère impression d’inspirer un peu plus de ce sentiment effrayant à chaque respiration. Mais comme pour l’oxygène, tu n’arrivais pas à la faire sortir quand tu relâchais le reste. Tu avais remarqué une légère réaction de sa part en prenant la voix de votre maître commun, cependant, tu comprenais bien vite que les choses n’étaient pas exactement ce que tu voulais. Tu remarquais un mouvement, comme si l’hybride humait l’air… Et merde, il pouvait sentir les odeurs, donc ton idée tombait à l’eau.

Tu renforçais tes appuies dans le sol, près à partir, tu avais confiance en ta capacité de fuir, tu l’avais fait pendant des années, si les humains avaient réussi à t’attraper, c’était uniquement parce que tu l’avais bien voulu. Puis vint le moment fatidique, tu pouvais clairement le voir, une lumière s’ajoutant au décor pour révéler une horreur. Ce n’était pas son physique qui était aussi terrifiant, mais plutôt son regard, les mimiques de son visage. Dés le départ, tu n’avais eu aucune chance de négociation avec lui. Tu devais courir le plus loin possible de cet individu, c’était ton instinct de survie qui te criait de prendre tes jambes à ton cou.

Tu l’écoutais alors, tournant le dos à l’ennemi, courant jusqu’à en perdre haleine. C’était risqué, mais faire front aurait été encore plus terrible. Tu n’arrivais déjà pas à te défendre face aux hybrides de ce lieu, alors que pourrais-tu faire contre un être qui venait faire naître autant de peur dans ta chaire. Tu n’arrêtais pas ton corps de se mouvoir, tu donnais tout ce que tu pouvais, même à bout de souffle, les jambes te faisant mal, tu n’arrêtais rien, car oui, tu pouvais l’entendre derrière toi. Le bruit s’approchait, puis s’éloignait, avant de rester constant et enfin, il s’approcha, comme pour signifier ta fin. Ces bruits seront ton requiem pour ta mort, tu allais mourir d’une façon horrible, le karma existait-il vraiment ?

Toi qui avais toujours vécu de façon utopiste, on te punissait pour avoir décidé de changer de voix, à cause de cette humanité corrompue, qui avait réussi à te pourrir. Le destin était vraiment un horrible personnage, si tu venais à mourir, tu lui pourrirais la vie jusqu’à la fin. Mais tu n’allais pas vivre, ni survivre, tu sentais le poids implacable de la vie et du prédateur dont tu avais seulement vu le visage déformé par l’envie de chasser l’oiseau que tu étais. Malgré cela, la peur te faisait te débattre, elle ne te paralysait plus, elle voulait survivre elle aussi, vous marchiez main dans la main, mais pour rejoindre la tombe.

Oui, tu n’arrivais pas à sortir de ses griffes, seulement à tourner entre ses mains et te retrouver la tête contre le sol, ainsi que le torse sur le plancher. Ton souffle saccadait, car tu sentais tes vêtements partir en lambeaux, ta chair se faire maltraiter, puis finalement une morsure. La créature plantait ses crocs dans tes fesses, tu hurlais de douleur, pour ne plus rien sentir. Ce n’était pas signe que tu étais mort, mais la douleur restait stable, tu ne sentais plus aucune avancée.

Tu essayais de tourner ta tête comme tu pouvais et tu percevais une nouvelle douleur, celle des crocs ressortant. Tu pouvais te mettre sur le côté, toujours horrifié, mais ayant presque accepté la fin de ta vie entre les doigts de ce carnivore pure souche. Sa mâchoire était bloquée ? Si tu n’avais pas si mal, tu rigolerais, mais cela serait oublier bien vite les autres armes de ce prédateur. Tu essayais de reculer pour fuir ou au moins de redresser, il fallait gagner du temps de toutes les façons.

Puis un bruit, quelque chose se faisait entendre venant d’ailleurs, ton regard allait de la source du son et de la source de ta peur. Tu voyais cette dernière fuir et se cacher à nouveau dans l’ombre. C’était peut-être ta chance, tu allais sacrifier l’autre pour réussir à t’enfuir, en espérant que ce n’était pas un hybride que tu appréciais, si cela était un humain, tu t’en ficherais éperdument. Bingo, c’était un hybride que tu connaissais bien, un de ceux t’ayant frappé jusqu’à faire devenir ton corps bleu, tu en avais encore quelques traçes sur le corps. Tu essayais de te mettre sur les genoux, pouvant seulement tenir à quatre pattes pour l’instant, l’écoutant d’une oreille sur le moment. Tu tiquais quand même en l’écoutant parler de revanche… Non… Ce n’était vraiment pas ton jour, il allait te finir, il ne pouvait pas remarquer ton état ? Ou il était juste trop con pour saisir cela ? Il n’avait vraiment hérité que de l’humain et non de l’intelligence canine.

Tu pouvais sentir quelque chose frapper ton estomac, te donnant presque envie de vomir à cause des sentiments d’avant. Tu retournais au sol, retenant un cri, tu n’allais pas lui laisser au moins ce privilège. Par fierté, tu préférerais mourir de la main de l’autre prédateur, lui au moins t’avait inspiré la peur, ce canidé lui ne te donnait que haine et envie de lui sauter à la gorge si tu en avais les capacités. Encore une fois, tu essayais de te remettre sur tes genoux, mais cette fois-ci, tu reçus un coup au visage, te faisant rouler vers le mur, tu pouvais sentir le sang couler de ton nez.

Cette fois-ci, il n’en avait rien à faire de cacher les blessures ou non. Tu pouvais t’appuyer contre le mur pour essayer de faire face à l’autre, mais de cette façon, tu t’exposais aussi à te faire frapper. Ce qui ne tarda pas à venir faire, explosant encore une fois ton ventre, te faisant cracher de la bile. Il n’y allait pas de main morte cet enfoiré. Tandis qu’il te frappait, tu regardais en direction de l’ombre, comme si tu cherchais du regard la créature qui t’avait chassé. Tu devais tenter tout ce que tu avais sous la main, en levant juste une main, tu pointais l’autre du doigt, puis tu passais ton pouce sous ta gorge en faisant toute la largeur, comme pour lui indiquer qu’il pouvait aussi bouffer lui. Tu essayais de lui offrir une nouvelle proie, quitte à mourir, autant tuer ce mec aussi avec toi.

Cependant, ce mec avait quand même des sens de chien, il faudrait détourner son attention, car il aurait sans doute plus de chance de s’en sortir que toi. Tu te laissais donc encore frappé, jouant de tes sens de comédiens en te faisant pleurer et n’y allant pas de main morte. Tu prenais aussi une expression de tristesse, donnant l’impression d’être une demoiselle ou un enfant laissant parler sa tristesse. Tu laissais de chaude larme couler sous tes yeux, puis tu relevais la tête pour fixer l’autre, faisant un discours pathétique pour attiser soit sa haine, soit sa compassion, mais tant que cela marchait, tu t’en foutais.

« Je ne t’ai pas piégé par envie… C’est… C’est vous qui avez commencé à me frapper, pour quelle raison ? Le simple fait que je veuille en apprendre plus, pour essayer de nous offrir à tous une vie encore meilleure, ce n’était pas uniquement pour moi. Et vous sans y réfléchir ou m’écouter, vous m’avez maltraité ainsi. Alors oui, je me suis défendu comme je pouvais. Tu m’en veux pour ça ? Alors vas-y finit moi maintenant… »

La vie, c’est de la merde, il ne t’aura fallu que deux mois et ce soir pour en prendre pleinement conscience. Il semblerait que tu es dû faire quelque chose d’horrible dans une vie antérieure. Car en étant l’homme le plus altruiste et compatissant du monde, celui-ci t’avait marché dessus. Tu avais viré de bord, pour devenir un enfoiré et espérer t’en sortir, on te crachait encore au visage. Ouais, la vie était une sacrée pute doublée d’une connasse, si par le moindre des miracles, tu arrivais à t’en sortir, tu lui rendrais tout au centuple. Tu n’avais aucune réponse de la part de l’autre créature qui t’avait quand même foutu dans cette merde et fait rencontré ce foutu hybride. Puis de l’autre, tu avais cet enfoiré de chien qui te passait à tabac, faisant durer le supplice, comme s’il voulait retarder l’inévitable ou te laisser au bord de la mort, pour simplement souffrir toute ta vie.

Tu n’avais même plus la force de répondre à ses répliques cinglantes ou de même de crier en recevant ses coups. Tu te sens encore rouler sur le sol, essayant de te redresser. Tu avais encore de la force dans les bras, mais pour tes jambes, ce n’était plus la même chose, tu avais couru et le fait que l’adrénaline ne soit plus là se faisait ressentir. Ces dernières venaient trembler comme elle ne l’avait jamais fait, ton souffle était extrêmement lourd, tu sentais même le goût du fer et du sang sur ton palet, il ne tardait pas à couler lentement de la commissure de tes lèvres, donnant un air encore plus pitoyable à ton visage.

Tu avais un peu de repos, il fallait croire, que le ciel t’accordait au moins le temps de reprendre ton souffle avant de le couper de façon définitive. Cette saloperie d’hybride t’avait fait subir pire que les autres séances, la vengeance était vraiment un plat de merde, froid ou chaud. Quoi que l’ironie n’était pas un plat bien meilleur, mais plus agréable que l’autre. Pourquoi cette pensée ? C’était simple, tu voyais bondir l’autre affamé sur la scène, tu te disais que finalement se serait-elle qui aurait ta peau, son grognement venait te percer les tympans sur le moment. Tu fermais les yeux pour ne pas voir la mort en face, puis rien, aucune douleur, les secondes passèrent rapidement.

Et finalement, tu comprenais que ce n’était pas toi la victime, c’était l’autre hybride, ce stupide canidé, oui, oui, il y avait au moins une petite justice dans ce monde, même si cette dernière allait sans doute te faire passer entre ses crocs. Tu ne quittais pas la scène des yeux, ni l’horreur, une nouvelle adrénaline montait en toi, une sorte d’excitation. Même si tu devais mourir aujourd’hui, tu ne serais pas seul aux portes de l’enfer, tu pouvais partir avec un regret en moins, en sachant que cette créature avait eu une mort horrible et ignoble. Tu arrivais encore à tenir grâce à cette légère force de l’espoir. Le spectacle était dur, pourtant, tu prenais un malin plaisir à maintenir tes yeux dessus, comme si l’on te montrait la plus grande satisfaction que tu pouvais avoir en ce moment-même.

Tu avais un grand sourire sur le visage, c’était plaisant au possible de pouvoir profiter d’une telle chose, au moins ta mort serait plus douce, bien plus agréable. Oui, tu pouvais voir la créature sanguinaire se redresser, son visage dans un bel état, démontrant bien qu’elle venait de prendre la vie de l’autre sans aucun problème. Elle semblait l’avoir tué pour le plaisir, non comme une bête au final, mais comme un félin ou encore un humain. Tandis que ton futur assassin approchait, tu ne le quittais pas des yeux, attendant de voir ce qui allait arriver, maintenant, tu pouvais faire face à la mort. Tu te laissais même aller sur le dos, pour lui laisser plus facilement accéder à tes organes ou ce qui pouvait lui plaire.

C’était étrange, il n’y aucune agressivité dans les gestes de l’hybride cannibale, si tu pouvais la nommer ainsi. Tu avais l’impression que ce n’était qu’une ruse, mais cette chose n’avait fait preuve d’aucune subtilité du genre, alors pourquoi maintenant ? Tu étais perplexe sur le moment, tu ne savais pas quoi faire pour le coup. Puis un frisson parcourut ton échine, on te léchait, mais pourquoi ? Tu comprenais encore de moins en moins les choses autour de toi, c’était étrangement surprenant. Tu n’allais pas être mangé ? Théoriquement, on ne lèche pas les plaies de la créature que l’on va dévorer, puis surtout, il n’y avait rien de sadique ou tortue dans ses gestes. On dirait plus un chien essayant de soigner une personne proche de la façon qu’il connaît.

Le sol te quittait ou plutôt, c’était l’inverse, on te portait, comme une princesse. Tu avais quitté le film d’horreur pour entrer dans un Disney. Ce monde était illogique en plus d’être merdique, ton cerveau n’allait plus suivre à ce rythme-là. Comme pour apporter la touche final, la créature que tu pensais incapable de parler, te laisser entendre un mot, un simple mot qui voulait tout dire. Cependant toi, tu n’avais plus la force de parler pour le coup. Tu pointais alors du doigt la direction de l’infirmerie, te laissant ainsi transporter. Tu n’arrivais même plus à réfléchir pour réussir à aligner tes idées. Au moins, tu arrivais à être sur d’une chose, ce n’est pas ce soir que tu allais mourir , au moins de un bon point.

Une fois dans l’endroit prévu, tu pointais le lit et tu arrivais enfin à sortir quelques mots.

“Sur le lit… S’il te plaît.”

Oui, tu restais poli, pour éviter de trop jouer avec le peu de chance que tu avais ce soir. Une fois sur ce dernier, tu prenais le peu de vêtements que tu avais à ta disposition pour les plaquer contre les plaies, tu aurais mal demain, mais encore une fois, tu ne pouvais pas trop tirer sur la corde. Enfin, le sommeil te cherchais avec un peu trop d’insistance, tu finissais par sombrer dans les bras de Morphée. Tu ne rêvais pas cette nuit, cela était trop sombre comme sommeil, même trop rapide, tu n’avais pas vu celui-ci arriver et partir. Tu ouvrais difficilement les yeux, ayant mal partout et surtout au niveau de tes plaies, tu pouvais voir quelques rayons de lumière provenant de l’extérieur, le jour commençait donc à se lever.

Tu sentais une présence proche de toi, tu tournais la tête pour voir la créature encore à côté de toi. Il ou elle ne semblait pas avoir véritablement bougé d’ici et tu étais encore en vie surtout. Maintenant qu’il faisait jour, tu pouvais la détailler un peu plus n’arrivant pas à clairement définir de quoi il s’agissait, ton regard étant un peu brouillé. Tu lui adressais quand même quelques mots, voulant savoir quelques choses.

“Pourquoi me chasser, pour finalement me sauver ? Je veux une explication.”

C’était frustrant, aucune réponse de sa part, pourtant, tu n’avais pas rêvé, la nuit, dernière cette chose carnassière t’avait posé une question. Bon, c’était plus un mot qu’une interrogation, mais il y avait bien eu action de sa part. Alors pourquoi simplement te lancer un regard, alors qu’il y avait possibilité de communiquer entre vous. Ton cerveau encore un peu endormi essayait de réfléchir de plus en plus à la situation pour réussir à trouver une explication. Il n’y avait pas que la situation qui était frustrante, la créature l’était tout autant, car il s’agissait d’une équation irrationnelle à ton regard et tant que tu n’aurais pas de réponse à ce sujet, cela allait te tourmenter, surtout qu’il y avait un peu ta vie en jeu dans cette histoire, du moins tu le pensais encore.

Tu étais trop occupé à réfléchir pour faire attention à ce qu’elle faisait. Tu relevais quand même la tête dans sa direction pour détailler un peu plus la dévoreuse d’hybride, puis tu comprenais, ou plutôt tu sentais quelque chose de particulier. Maintenant que ton cerveau n’était plus drogué d’adrénaline, tu comprenais que ce n’était pas une période classique pour la créature en face de toi. Des chaleurs, elle était en période trouble ? Cela était un élément en plus, mais qui mettait encore le bazar dans ta réflexion. Elle voulait t’utiliser pour se reproduire, non, complètement idiot. Elle ne t’aurait pas sauté dessus pour te dévorer, puis elle aurait choisis l’autre hybride pour se reproduire, un instant naturel, vouloir le meilleur pour son espèce. Vu son côté tueuse ou plutôt chasseuse, il fallait une personne adapté à cela, toi tu étais juste digne à être sur une proche, une pomme dans la bouche.

Peut-être que cela n’avait pas influencé les choses au final ? Non ! Ce n’était pas la première fois que cette créature venait ici, et il n’y avait jamais eu de problème avant, sans doute que cet élément devait entrer en compte. Les chaleurs n’était qu’une chose arrivant généralement que pendant une période précise. Oui, cela devait être l’élément déclencheur, mais qu’avait-il déclenché réellement chez cet hybride. Tu essayais de voir tout ce que cela donnait comme effet sur le corps et d’où venait ses effets, puis tu compris en voyant à nouveau ton reflet dans une des glaces de l’infirmerie. Tu avais les yeux rouges et gonflés, puis surtout à côtés de la personne t’ayant laissé en vie, tu faisais enfantin.

Oui, tu étais un enfant à ses yeux au final, du moins depuis tes plaintes, tes cris, tes larmes et ton discours. Il faut croire que les chaleurs avaient éveillé en elle un instinct maternel ? Mais maintenant, il fallait espérer que cela dure dans le temps ou assez pour te laisser t’enfuir ou savoir si tu allais passer d’enfant à défendre à être à pourfendre. Bon, tu avais un début de piste, il te fallait savoir si c’était la bonne chose et vu son incapacité à répondre, cela semblait dur de communiquer, quoi que tu avais sans doute une solution. Des questions simples où un simple hochement de tête suffirait à répondre à tes questions. Tu pourrais au moins affiner ta curiosité.

Tu sortais enfin la tête de tes pensées pour te concentrer sur la créature, mais elle semblait avoir d’autres choses de prévu pour toi. On te tendait un bras, oui un bras, mais pas le sien, celui de quelqu’un d’autre, comme si on te tentait un morceau de viande, un plateau de crudités ou encore un colis, comme si c’était la chose la plus basique. Tu passais de la chose ensanglanté à certains endroits au regard de la personne, essayant de comprendre ce qui pouvait se passer ici bas. Tu déglutissais un peu, comprenant ce qu’il se passait, cela renforçait un peu plus ta théorie. Elle voulait te nourrir comme on nourrit son enfant, heureusement qu’elle ne venait pas prémâcher ta nourriture, cela aurait été encore plus malsain.

Tu prenais le bras soupirant un grand coup, tu n’allais pas refuser, cela serait sans doute trop risqué. Tu approchais la chose de tes lèvres avec dégoûts. Tu n’aimais pas la viande de base, mais là de la viande humaine, de la même espèce que toi, cela était purement et simplement du cannibalisme. Tu ouvrais les lèvres et rien que le contact des dents sur la chose venait te donner des sueurs froides, tu avais envie de vomir, malgré ton absence de nourriture dans l’estomac. Tu commençais à enfoncer tes crocs dedans, sentant un horrible goût de fer se propager dans son palais, c’était le sang stagnant. Tu avais un haut de cœur, près à tout recracher dés que tu pourrais.

Heureusement, tu fus sauvé par le gong d’une certaine façon. Du bruit en direction de la porte, un autre hybride venant entrer dans la zone. Heureusement pour toi, c’était un de ceux qui ne participait pas à tes anciennes brimades, mais qui n’avait pas le courage ou la force de tenir tête aux autres. Cependant, une chose te surprenait quand même dans cette histoire. C’était le saut de l’hybride cannibale en direction de l’autre, on aurait dit un fauve prêt à bondir sur la créature. Mais cela ne ressemblait pas comme à la dernière fois quand elle a essayé de te dévorer. Cela semblait plus un signe de protection envers ta personne. Ta théorie se confirmait de plus en plus, tu étais sous sa protection à présent ? Il fallait vraiment confirmer cela. Mais tu n’avais pas le temps pour ça à présent. Tu devais agir pour éviter un autre problème. Tu regardais l’autre dans les yeux, un air sérieux, du moins celui que tu pouvais au maximum au vu de ton état.

“Sors d’ici, reviens plus tard ! Je suis occupé avec cet hybride pour le moment !”

Il n’en fallait pas plus pour qu’il quitte l’endroit, il fallait dire que les grognements de la bête devaient l’avoir convaincu assez facilement. Tu bougeais un peu de ton lit, pour t’asseoir convenablement dans celui-ci et tourner entièrement ton corps vers la créature.

“Bon, il faut qu’on parle… Non, je vais parler et tu vas hocher la tête pour oui ou non. Comme ça pas besoin de parler pour toi.”

Tu ne savais pas pourquoi, il n’y avait jamais de réponse de sa part, mais tu évitais ainsi les problèmes, c’était aussi simple que cela. Tu te grattais la tête, ne sachant pas réellement par quoi commencer. Quoi qu’une idée te venait en tête, tu pouvais essayer de manipuler la chose ? Mais avant, il fallait voir son degré d’intelligence, tu espérais ne pas être tombé sur une flèche. Quoi que vu sa façon de ta chasser et de se camoufler, elle sait user pleinement de ses talents.

“Première question, tu ne vas plus me manger ? “

Tu lui laissais le temps de répondre

“Ensuite, tu me considères comme ton enfant ?”

Encore une fois tu lui laissais le temps de répondre et enfin tu commençais à placer les premières pièces de ta survie.

“Et je peux connaître ton prénom ? Moi, c’est Candide. Au pire, si tu ne veux pas me répondre, je t’appellerai Maman. Tu serais la première personne que je peux appeler ainsi, car je n’ai pas eu de mère.”

Il fallait voir à quel point ses chaleurs pouvaient jouer sur son instinct maternel et stimuler ses hormones.

Un long soupire s’échappait de tes lèvres pour le moment, tu étais pleinement soulagé, tu avais eu raison sur ta réflexion et tu allais vivre encore un peu dans ce monde. Bon, tu ne savais pas combien de temps cela allait durer, mais au moins, tu avais le temps de voir venir un peu. Tu devais juste faire en sorte d’estimer ce temps-là ou avec énormément de chance, ne pas avoir à prévoir de plan et que tu sois son petit pour toujours. Cependant, cela était tout de même étrange, qu’on te prenne pour un enfant à cet âge-là, tu étais devenue adulte depuis un moment quand même, mais tu n’allais pas t’en plaindre dans le fond, cet aspect t’avait finalement sauvé la vie.

Tu continuais de doucement réfléchir à la suite des choses pour toi, qu’est ce que tu allais faire à présent avec cette chose, non plutôt ta future maman. Au final, il ne te restait qu’une possibilité, c’était approfondir votre relation. En une nuit tu étais passé d’un futur repas à un enfant protégé par une Maman carnassière. Tu devais en savoir plus, autant pour profiter d’elle, que pour savoir si tu pouvais lui faire confiance, car une simple réponse à une question n’était pas une preuve pour toi. Il te fallait en savoir plus, car pour le moment, tu savais que c’était une mère dangereuse et ultra protectrice. Tu soupirais longuement devant le mal de tête qui se pointait avec cette histoire.

Pendant que tu voyais le nouveau membre de ta famille s’amuser à faire, tu ne sais pas quoi dans un bras, tu te disais que Anodé avait quand même le chic pour avoir de drôle d’énergumène dans ses rangs et surtout comment arrivait-il à ne pas se faire manger par elle ? Tu devrais trouver la raison pour avoir une porte de secours en cas de problème. Sauf que pour le moment, tu n’avais pas envie d’aller voir cet homme, il y aurait trop de choses à expliquer et tellement peu à dire. Oui, tu allais partir pour la journée, il ne pourrait pas t’en vouloir de traîner avec son hybride, puis peut-être que l’excuse d’être son enfant serait un bon argument à sortir.

Tandis que tu prévoyais le futur de ta journée, tu voyais un bras tendu en ta direction. Tu le prenais pour voir quelque chose de gravé dans la peau de ce bout de cadavre. Tu lisais un nom, Luka, cela devait être le terme pour s’adresser à elle. Bon, tu allais garder le terme de Maman pour t’adresser à elle pendant un temps, tu ne pouvais pas valider officiellement qu’il s’agissait de son prénom. Tu déposais le bras sur un côté du lit, tu te doutais que quelqu’un viendrait dans la pièce, sans doute le maître des lieux et viendrait découvrir ce genre de chose. Cela allait forcément créer des tensions de devoir expliquer cela et trouver le corps, du moins, s’il était toujours au même endroit. Tu ne savais pas ce qui s’était réellement passé pendant ton sommeil.

Oui, quitter le théâtre pour la journée était une bonne idée en fin de compte. Tu bougeais dans le lit afin de te tourner et laisser tes jambes pendre dans le vide. Tu pouvais te lever et t’appuyer sur tes jambes. Tu te redressais donc et quitter enfin le côté alité que te donnait le fait d’être dans un lit de l’infirmerie. Tu n’avais plus réellement mal à la fesse, tu étais même soigné à ce que tu pouvais voir. C’était elle qui avait fait ça pendant ton sommeil ? Si c’était le cas, c’était un bon point pour elle déjà. Tu te retournais vers elle, pour lui adresser à nouveau la parole.

“Bon, je n’ai pas envie de rester ici aujourd’hui. Tu veux bien montrer à ton enfant où tu vis ? J’aimerais en apprendre plus sur toi. Tu as essayé de me tuer et tu m’as sauvé dans la même soirée, un enfant à le droit d’être curieux envers son parent non ?”

Tu allais en direction de la porte, passant à nouveau devant une glace et voyant l’état de tes vêtements.

“Je vais me changer avant si tu permets ?”