Je regarde le nouveau qui n’attend qu’une chose : apprendre, oui son regard est très expressif. Je lui rends le papier d’un air stoïque sans prononcer un mot, la déception s’affiche clairement sur son visage, je pose ma main sur son épaule.
- C’est une simple petite mission, ça sera rapide et puis ça tombe bien, je n’ai rien à faire ce soir,
lui dis-je avec un sourire en coin.- C’est vrai ?
son sourire revient comme si on donnait une glace à un gamin. Merci de m’accorder de votre temps Mademoiselle Liselotte.
- Même si on fait équipe que temporairement, appelle-moi Irène, c’est plus rapide.
En ayant vu aucune arme sur lui, je décide de l’emmener à l’armurerie du bâtiment, il m’a suivie sans broncher. Arrivé à destination, je lui dis de rester devant la porte pour que je choisisse son arme tranquillement sans qu’un enfant tout content crie « JE VEUX CA ! OOH ET PUIS CA AUSSI ! ». Me voilà seule dans l’arsenal du bâtiment, je regarde partout autour de moi en me frottant doucement le menton. Mon regard s’arrête sur un magnifique RPG-7
(lance-roquette), un grand sourire sadique apparaît rien qu’en imaginant le résultat de son utilisation, il n’y a rien de mieux pour se débarrasser d’une cible rapidement et efficacement ! Puis ma bonne conscience me rappelle que la cible doit être ramené vivante et surtout en un seul morceau, dommage… Je décide finalement de lui prendre une simple Carabine 22LR équipé d’une lunette
(semblable à un fusil sniper) avec des fléchettes anesthésiantes en termes de munitions, oui je pense que ça fera l’affaire ! Je retourne voir le bleu en lui tendant l’arme.
- Super un sniper !
se réjouit-il.Une veine apparaît sur ma tempe, décidément les jeunes ne connaissent vraiment rien à rien !
- C’est une Car….. oh et puis merde prend-la et débrouille-toi pour atteindre ta cible,
lui dis-je agacée, tu utiliseras des fléchettes tranquillisantes,
je lui donne trois fléchettes de mon autre main.Il me remercie, les yeux brillants. Je me dirige vers la sortie puis je m’arrête et vérifie s’il me suit, il est resté là où je l’ai lassé en contemplant son nouveau joujou… le volume de la veine s’amplifie et je lui crie :
- Qu’est-ce que tu fou ?! Ramène tes fesses ! L’hybride ne va pas se capturer tout seul !
Il se réveille et trottine dans ma direction en s’excusant.
Nous voici à l’endroit où rôde souvent la cible, la pleine lune nous éclairait jusque-là, je dis à mon équipier de se préparer, il sort sa lampe torche. À peine on commence à pénétrer dans la pénombre de la forêt, j’entends des bruits de pas en face de nous, je fais signe au bleu de rester où il est pour qu’il puisse obtenir un large champ de vision autour de moi quand j’avancerai, il acquiesce doucement, au moins il est assez intelligent pour comprendre les signes que je lui fais. Me voilà à environ vingt mètres du nouveau, le silence complet s’installe, je suis à l’arrêt, à l’écoute du moindre bruit quand soudain j’entends une bête sauvage grogner, je me retourne et vois la silhouette d’un animal à quatre pattes qui bondi sur l’homme qui est censé me couvrir. Je cours vers la scène d’action d’environ quinze mètres et je stop nette ma course. En face de moi, le bleu au sol apeuré face à la bête dégoulinant de bave ressemblant à un loup bleu marine, c’est notre cible ! Elle a voulu désarmé sa proie avant de pouvoir la déguster. Je sors mon arme de poing et la pointe vers l’hybride en disant :
- Rends-toi sans faire d’histoire !
La bête se tourne vers moi qui suis légèrement éblouie par la lampe torche que mon équipier à fait tombé. Elle n’a pas l’air lucide, certainement à cause de la faim. Il faut que je la neutralise sans la tuer, je sais que je n’arriverai pas à bien viser à cause de cette fichue lampe et le temps de tirer sur la lumière éblouissante, ça laissera le temps au demi-loup de me sauter dessus. Je ne vois qu’une seule solution. Je retire le chargeur de mon arme et le tends avec ma main gauche vers l’hybride.
- Vous êtes folle Irène !
s’écrie l’homme mort de peur, C’est du suicide, il va vous tuer !
- Viens, on va te ramener au centre pour qu’on s’occupe bien de toi, on te trouvera un citoyen normalement constitué qui t’accueillera et deviendra ton maître,
dis-je à la bête d’une voix douce et calme en ignorant le trouillard.Le silence s’installe de nouveau, j’imagine que c’est le temps que l’information arrive à son cerveau à moitié humain. Son grognement se fait entendre de nouveau et l’hybride me bondit dessus, je crois que mes paroles ne lui ont pas plu. Je plonge sur le côté droit en me tournant, il a réussi à me chiper le chargeur que j’avais en main. J’atterrie au sol sur mon flan gauche, je glisse jusqu’à que mon épaule percute un tronc d’arbre, cela me stop nette, parfait pour une visée stable ! Je vise la bête qui est éclairée par la lampe qui m’éblouissait précédemment. Toujours en plein saut, elle ne pourra pas esquiver mon tir, le temps se ralenti, la cible est sur le point de toucher le sol.
- Spoiler:
J'appuie sur la détente.(Photoshop lvl 1 désolé ^^')
Touché en plein dans la cuisse poussant la cible légèrement vers le sens de la trajectoire de la balle, suffisant à la faire tomber, l’hybride se met à hurler de douleur. Je me relève et me dirige vers l’arme de mon équipier, je la prends et vérifie qu’il est armé d’une fléchette anesthésiante. Je me dirige vers la victime en réenclenchant le fusil, je m’arrête juste devant la bête qui essaye de se relever tant bien que mal, il me voit et s’apprête à écouter les dernières paroles qu’il entendra ce soir :
- Il est temps de dormir, c’est l’heure du couvre-feu.
Je tire dans le cou et dans la seconde qui suit, il s’endort. Je récupère mon chargeur et le met dans mon arme. Je me redirige vers mon équipier du soir et lui lance le fusil en lui disant :
- Dans les pires circonstances, tu dois affronter le danger, si tu le fuis, tu seras sûr de mourir.
- Je suis désolé Irène…
me dit-il d’un ton déprimé.Je soupire en fermant les yeux pendant trois secondes et lui dis en souriant :
- Au faite, tu me dois la munition de 9mm que je t’ai montrée et tant que tu y es, après avoir ramené ce chien au centre de dressage, tu m’inviteras dans un restaurant pas cher parce que j’ai faim.